Lou Reed - Caroline Says Pt.2 (live)
Lundi 27 octobre - 20:01 Berlin live Trente-cinq ans après la sortie de l'album studio, Lou Reed termine sa réhabilitation et lui offre un épiloque scénique en sons et en images.
Est-il utile de revenir ici sur l'aventure"maudite" de Berlin? A force, l'histoire est devenue une légende que les rockers édentés aiment à raconter au coin du feu aux nouvelles générations. Essayons donc de faire bref. En 1973, Lou Reed s'enferme en studio avec le producteur Bob Ezrin et, sans doute, pas mal de drogues. Comme son précédent album Transformer c'est plutôt bien vendu - merci Walk On The Wild Side - RCA lui fout une paix royale. Résultat, l'ex-Velvet Underground (chronique sur Forumfr) pond un opéra rock contant l'histoire d'un couple de junkies, à grands renforts de piano de cabaret, de cordes orchestrales, de cuivres et de guitares, le tout rehaussés de pleurs d'enfants arrachés à leur mère (à la fin de Kids). La critique étrille l'album. Le public le boude. Et Lou Reed lui-même s'en détourne un temps. Trente ans plus tard, le temps a fait son oeuvre. Finalement, tout le monde s'accord à dire que Berlin est un chef-d'oeuvre, peut-être même le meilleur album de Lou Reed. L'heure de la revanche à sonner. Il va pouvoir réaliser son rêve et adapter Berlin à la scène (un projet déjà présent en 1973). Et si la vengeance est un plat qui se mange froid, elle se savoure également longtemps. Après sa création à New York en décembre 2006, Lou Reed va passer 2 ans à tourner son Berlin sur les scènes mondiales, entouré notamment par Antony Hegarty (voir chronique sur Forumfr) et Steve Hunter. Coda de cette aventure, un CD et un DVD paraissent aujourd'hui, témoignage des première représentations de décembre 2006. Berlin s'y délite dans sa forme originelle, agrémenté d'une courte intro et de quelques tubes maisons en rappel (Candy Says, Sweet Jane, Rock Minuet). Et le résultat est à la hauteur de l'album original. Certains passages ont beau être ampoulés (les soli lourdingues d'Hunter, quelques excès de grandiloquence), l'ensemble dégage une force rare, empreinte d'originalité, d'émotion et de tension. Surtout, l'alternance entre ballades et titres plus massifs et étendus fonctionnent à la perfection, dégageant des respirations inattendues et bienvenues. Quant à la chanson du jour, il s'agit bien sûr d'une relecture d'un vieux titre du Velvet Underground (ce qui fut souvent le cas au début de la carrière de Lou Reed et passa plutôt inaperçu puisque l'époque n'avait pas encore connu la parution de V.U.). Stephanie Says devient ainsi Caroline Says Pt.2, gagnant en dépouillement ce qu'elle perd en intensité pop. Magnifique de retenue, cette version voit Antony Hegarty faire barrir sa soul unique dans un final lyrique mais sans excès. A l'image de ce Berlin live qui offre une très belle relecture d'un chapitre mythique de l'histoire du rock. Sur le web : Pour télécharger ce mp3... Clique droit sur le lien, puis Enregistrez sous et le tour est joué... Pour plus d'informations : www.loureed.com www.myspace.com/officialloureed Christophe Schenk Suite de l'article...
Source: Bon pour les Oreilles