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Tout ce qui a été posté par yop!
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Bonne année, mon choupinou !
J'ai changé mon avatar aussi, pour être en osmose avec toi.
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Non, l'enquête ne parle pas de "livres achetés" mais de livres lus. Mais je suis d'accord sur le fait que l'argent est n'est pas le coeur du débat. Ça peut être problématique pour un gros lecteur compulsif mais pas pour deux ou trois livres par an, même une dizaine. Il y a d'autres chiffres : - 43 % de la population de plus de 15 ans n’a lu aucun livre en 2012. - 70 % des ouvriers et des agriculteurs - 40 % des employés - 20 % des cadres Pour moi, ça s'explique par les écarts de mentalités entre classes sociales, incitées à privilégier ou à s'éloigner de tel ou tel domaine. La lecture est bien plus sollicitée dans les classes moyennes à aisée car les parents ont cette culture du livre, plus de moyens, plus d'envie et de temps pour transmettre et aussi une certaine pression sociale. A l'inverse, dans certains milieux, par manque de temps et d'implication, les jeunes ne vont pas forcément aller vers le livre. Il y a aussi une puissante concurrence d'autres médias, une accélération de la vie et ses conséquences... ===== Malheureusement, la répartition est encore très inégale. Ce n'est pas une surprise : les ouvriers sont moins lecteurs. Ne pas avoir lu UN SEUL livre dans l'année, ça démontre quand même qu'il y a des gens qui passent totalement à côté et si on allait plus loin dans le profilage, on extirperait les problèmes de fond habituels qui sont l'échec scolaire, une mentalité d'indifférence à la lecture, des horaires de travail fous (agriculteurs), l'attirance d'autres loisirs,... Ces tendances existent aussi dans les classes plus aisées et plus éduquées mais elles ont un peu moins de prise, et tous les ouvriers ne sont pas illettrés, bien sûr. Les grands lecteurs ne sont pas cantonnés à un profil social. Ces statistiques ne vont pas assez loin, c'est vrai. Elles se reposent sur un vieux poncif mais ne font pas émerger grand chose pour l'analyse, surtout si on n'est pas dans le milieu de l'accès à la lecture. ===== Oui, ça doit être rare les bibliothèques qui donnent suite aux commandes individuelles de leurs abonnés. Quand je vois comment celles de mon secteur jonglent avec les budgets (qui sont aujourd'hui multimédia), je ne les imagine pas proposer du service à la demande.
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Oui, c'est un ensemble. On parle d'accès au livre mais ce n'est pas qu'une question matérielle. La question matérielle, elle est facilement résolue s'il y a une envie derrière. C'est donc aussi une question de priorités et plus : d'incitation et d'initiation car un non-lecteur qui voudrait se lancer se dira "oui, mais par quel livre commencer ?". Et ça, ça peut être crucial : il suffit d'une mauvaise expérience pour avoir un désintérêt de la lecture, mais aussi d'une bonne pour être ferré. Je me souviens de mes premières vraies lectures. 10 petit nègres (A. Christie), des nouvelles de Bradbury et... les comics Marvel, dans un autre registre. Dans des milieux où les gens ne sont pas entourés de livres, c'est crucial d'avoir un accompagnateur. Plein de gens n'ont même pas d'Astérix dans un coin... Moi, j'ai eu du bol : mes parents avaient des livres dans lesquels je piochais. J'avais un oncle qui m'a légué sa collec de BD et la libraire m'aimait bien (elle me filait des Picsou Géant :D ). Les politiques de médiation culturelle autour du livre marche bien dans les classes moyennes/aisées, terreau plus favorable à la lecture, avec soutien des parents. Pour certaines catégories, il faut vraiment aller chercher les gens et bien les guider, la jouer stratégique, séduire, défier parfois. On parle souvent de la BD comme premier accès à la lecture mais ce n'est pas universel : j'ai constaté que pas mal de jeunes de milieux difficiles n'arrivent même pas à lire des BD, ça les gave, c'est trop "long" et à l'inverse, les jeunes lecteurs de BD sont souvent des lecteurs de livres. ======== Pas intelligence mais plutôt développement de l'intelligence... via la lecture, la culture, l'imagination (parce que la lecture, c'est aussi souvent l'écriture). Il y a d'autres voies de développement, d'autres formes d'intelligence (pratique, relationnelle, sociale,...) qui d'ailleurs sont compatibles. La lecture reste quand même un vecteur très particulier et très riche, qui n'a pas vraiment d'équivalent. Et ça seuls les lecteurs peuvent en juger, je crois...
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Hé hé ! C'est fort probable. Selon les milieux, la lecture revêt plus moins d'importance. Ce n'est pas forcément lié aux revenus, d'ailleurs. Ça joue dans la transmission : des parents qui n'auront pas été initiés au plaisir de la lecture ne transmettrons pas la flamme, le milieu influence beaucoup (même si les pouvoirs publics essayent de lutter contre). C'est très facile de passer à côté de la lecture, surtout avec une société du divertissement aussi attractive, dans un monde à la cadence épuisante où on nous incite à nous perdre dans une béate bouillie cérébrale prête-à-consommer une fois la dure journée de labeur terminée (et oui, la lecture demande d'être actif). Qu'on ne me fasse pas croire que dans les foyers, les jeunes sacrifient la lecture pour privilégier des savoirs manuels concrets : dans trop de familles, on sacrifie la lecture par flemme ou ignorance. Et pas que la lecture... on sacrifie aussi le goût de l'effort et du travail manuel, de l'apprentissage, on créé des hordes de gens peu passionnés, peu curieux et qui ont d'autant plus de raisons de désespérer du futur... C'est ça qui me déprime : que ce soit "sacrifié" au profit de rien.
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On s'éloigne beaucoup du sujet de base, là... En fait, la France n'est pas un pays si prétentieux, aimant tout compliquer ou n'aimant pas l'entreprise. Elle est tiraillée entre la conversion totale au modèle dérégulé (à l'anglo-saxonne) et sa conception de la solidarité sociale qui passe par l'état, lequel a des devoirs et une mission... mais qui se voit aussi saboté (et plumé) par la concurrence dérégulée. Sarkozy allait plus frontalement vers le premier modèle (dans le sens du courant), Hollande reste statique car il ne peut pas faire du Sarkozy mais doit se rendre compte qu'il a finalement peu de pouvoirs pour appliquer une politique de gauche, à part sur des sujets mineurs. Et finalement, il fait du libéralisme économique mou avec une chose incroyable : un durcissement de la pression fiscale sur les citoyens, particuliers comme entrepreneurs. On est à l'ère de la rentabilité et les institutions publiques se voient gérée maintenant comme le privé (pour finir par être privatisées ?). Et le privé, on voit bien qu'il sait se passer de scrupule pour éradiquer des bassins d'emplois, et même liquider des sites rentables (mais pas ASSEZ rentables). On voit bien qu'il n'a pas la même noblesse devant la mission de service public (regardez vos assurances, mutuelles, etc...). Plus on ira vers une société cruellement inégalitaire et fractionnée, plus on devra construire de grilles autour des bancs... et je ne vois pas comment l'en empêcher à grande échelle...
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La (r) évolution que propose Pierre Rabhi
yop! a répondu à un(e) sujet de apis 32 dans Environnement
L'humain a toujours oscillé entre compétition et coopération. L'un n'empêche pas l'autre. Quoiqu'aujourd'hui, si ! On est arrivé à un moment où c'est la compétition sans frein qui est prônée, avec des effets délétères dilués dans le temps, ou très distants, indirects. Avec en plus quelques illusions apportées par la technologie, le confort. Le tout emballé dans des discours comme "mon enrichissement enrichit la société", "il faut bien nourrir le monde",.. des invocations au Bien Commun... Dans un monde de compétition déresponsabilisée, dématérialisée, déshumanisée, c'est quasiment un trouble de perception de la réalité que de prétendre faire le bien... ou une épidémie de cynisme et d'hypocrisie. Et cette pensée va avec une vision de plus en plus manichéenne du monde... On constate que les altermondialistes sont dans une démarche inverse de sur-coopération, de responsabilisation (ou au moins sensibilisation) des actes parfois les plus minimes. On constate aussi qu'ils sont plutôt sensibles aux anciennes conceptions asiatiques du monde, où tout est intriqué et interdépendant, reflétant l'écosystème. Même si l'Asie est convertie aux marchés... -
" Mais c'est pas un problème de choix de société, c'est juste une mesure pour virer 4 ou 5 zonards alcooliques !! :gurp: " (ceci était un rôle de composition)
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La (r) évolution que propose Pierre Rabhi
yop! a répondu à un(e) sujet de apis 32 dans Environnement
A terme, je préférerais que le Soleil finisse par brûler une humanité digne, solidaire et intelligente que de nous imaginer nous éteindre comme de gros porcs imbéciles au bout de même pas 500 ans, noyés dans notre vomi et notre merde. -
La (r) évolution que propose Pierre Rabhi
yop! a répondu à un(e) sujet de apis 32 dans Environnement
Ça c'est du fatalisme mystico-religieux ou la posture du cynisme résigné. Nous avons les moyens de faire tout mieux. Ce n'est qu'une histoire de volonté et la volonté, elle se développera (ou non) sans être pré-établie. L'excuse du soleil ou de la bêtise humaine comme pour finalement ne rien vouloir changer et dénigrer les alternatives, ce n'est p du tout constructif. -
La (r) évolution que propose Pierre Rabhi
yop! a répondu à un(e) sujet de apis 32 dans Environnement
La limite, c'est nous-même (pour ceux qui ont encore un peu d'humanité). Aux temps des grandes conquêtes, il y avait encore de grands espaces à conquérir. Aujourd'hui, on touche tous les bords, l'humain est installé partout (la différence est qu'on tue à petit feu - hormis cas de guerre ouverte). On essaye de créer des marchés à tout prix, on réduit des populations à un esclavage prétendu "nécessaire"... ou même bénéfique, "pas si pire". Aujourd'hui, on n'a plus besoin impérieux et naturel de croître, ni de croître de façon aussi idiote (si on a un peu d'ambition intellectuelle pour l'humanité). La population est assez nombreuse, la tribu n'est plus en danger, nous croissons en accumulant les injustices, les folies et ce malgré les illusions de la technique et du confort... La décroissance, pour moi, ça ne veut pas dire une régression mais se départir, se déshabiller du culte idéologique de l'exploitation de type "terre brûlée". La croissance d'autres choses que de l'avidité et du pillage. Et tu sais quoi, on va y (re)venir à manger des insectes ! Concept qui dans la nature se trouve limité, équilibré. L'humain, lui, a surplombé la plupart des limitations naturelles, notamment en devenant le super-prédateur, le super-agriculteur puis le super-bâtisseur, super-inventeur mais aussi le super-pillard, super-tueur, super-gaspilleur, super-pollueur,... Le capitalisme actuel ne ressemble plus vraiment à celui des débuts : il va plus vite, il est obèse, international, parfois fugace et a beaucoup plus de conséquences. On peut imaginer que naturellement, nous allons finir par nous nuire de façon très violente. -
La (r) évolution que propose Pierre Rabhi
yop! a répondu à un(e) sujet de apis 32 dans Environnement
Tu fais un raisonnement en boucle. Le monde fonctionne sur le mode de la croissance perpétuelle, l'argent-dette, on a le droit à des empires, des titans industrielles, une production toujours plus massive, une offre et un gaspillage faramineux, l'entretien des faux désirs et de la frustration consumériste... c'est une idéologie du monde, pas une loi de la nature. On lui donne corps parce qu'elle régit nos vies et plus ça va, plus on s'y empêtre. Mais on peut très bien fonctionner sous d'autres modes, tout aussi réels. Rien ne l'empêche à grande échelle sinon l'humain lui-même. Les gens commencent à être assez dégoûtés du monde pour entreprendre des choses, reconstruire par la base. ==== Vive la modération ! :D -
La (r) évolution que propose Pierre Rabhi
yop! a répondu à un(e) sujet de apis 32 dans Environnement
Parce que le Tiers-Monde ne crève pas déjà de faim ? Entre autres maux... D'ailleurs, ce sont les entreprises des pays riches qui profitent du Tiers-Monde, l'inverse n'est pas vrai. Les petits agriculteurs ont sacrifié leur agriculture vivrière à une agriculture d'exportation dont ils subissent de plein fouet les ravages (variation des cours, endettement, mauvaises payes, saccage environnemental,...) et ils n'ont maintenant plus beaucoup d'alternative. Les jeunes paysannes qui vont travailler dans les sweat-shop se retrouvent dans une situation d'endettement perpétuel, qui les enferme dans ces boulots de merde qui les font à peine survivre elles et leurs familles, pendant que les gros groupes engraissent dans ces zones franches et ne redonnent quasiment rien aux populations des pays qu'ils pillent. Pierre Rabhi l'a beaucoup intégré ça dans sa réflexion, il ne l'a certainement pas oublié. Les problématiques du Tiers-Monde font partie des grands sujets altermondialistes. Certains oeuvrent à redonner aux pauvres peuples les moyens de leur subsistance et de résistance aux marchés (ex: Kokopelli). Tout est relié, la croissance des pays riches et celle des pays pauvres, c'est le même monde. Ce qu'évitent de dire les publicitaires de la croissance et de la consommation tous azimuts. On nous tient éloignés des ravages de la croissance car ils ne sont pas glamour, pas vendeurs. Mais les gens s'informent... -
La (r) évolution que propose Pierre Rabhi
yop! a répondu à un(e) sujet de apis 32 dans Environnement
Antichrist et elbaid... ou l'infliction prévisible du non-argument réflexe : "l'âge des cavernes"... ======= C'est une étape. La société n'est pas encore prête, pas encore acculée. On a les deux pieds dans le confort, le consumérisme effréné et PIRE, on nous y incite au motif de croissance (remboursement infini de dettes). Il n'est pas idiot d'envisager une société future avec des comportements différents, un rapport différent à la consommation, avec plus de sens, plus de sensations sur notre place dans le monde, la finalité de nos actions. Là, on est dans la consommation nihiliste, le culte de l'irresponsabilité qui se gratte les couilles. L'humanité n'est pas obligée de rester sur cette voie. Bien sûr, les idées de Pierre Rabhi sont probablement perfectibles, pas applicables partout ni n'atteignent tous les cerveaux. Ça demande un haut niveau de réflexion, quelques moyens, de prise en main de sa vie, du courage, du temps, etc... des choses difficiles à demander à ceux qui surnagent dans les méandres de la récession. Il faut bien des exemples. Ce qui est remarquable, c'est que ce gars agit et met en pratique ce qu'il dit. Consommateur passif qui finira par manger complaisamment de la fiente de porc, s'il se laisse faire... La production de masse, à tout prix, au coût le plus bas (syndrome du culte de la croissance), elle mène à toutes les dérives. Avec le prétexte fallacieux du "devoir de nourrir le monde". On nous en fait avaler, des fables ! Enfin bon, personne ne force personne. On peut être pour d'autres modèles de consommation, de production. Cela dit, les faire valoir dans un monde totalement dévoué à la croissance débile, c'est un sacré tour de force qui n'a lieu que sporadiquement, sur des réseaux locaux ou bien qui s'exprime à titre individuel, ou en petit collectifs. Ce n'est pas parce que le système actuel est notre réalité quotidienne qu'il a raison. ======== La croissance, ça ne veut rien dire en soi. De quelle croissance tu parles ? Si c'est pour l'exploitation de main d'oeuvre et des ressources des pays pauvres, la France s'en sort bien, idem pour l'émigration des emplois. Nous sommes la 5ème puissance mondiale, une nation quasiment toute tertiaire. La France est un pays de boulets, oui. Elle en traîne de gros : la solidarité nationale, les droits des travailleurs, les normes sanitaires, les normes environnementales et écologiques, etc... Toutes ces choses qui sont un frein à la rentabilité telle que le conçoit le dogme néo-libéral (croissance infinie). Heureusement, on les sabote. On va brader un idéal de société décent (liberté, égalité, fraternité) à la Sainte-Croissance. C'est cette résistance que les destructeurs sociaux invitent à conspuer, tout en louant hypocritement un scénario qu'ils savent irréaliste - pensant s'en tirer avant la prochaine crise. -
Merci de retrouver très vite un ton courtois, de discuter en bonne intelligence et d'éviter les règlements de compte.
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L'article parle de SDF alcoolisés. Ce sont peut-être de simples zonards désoeuvrés avec un logement mais ça ne change pas la problématique : on n'aura pas résolu leur déchéance, leur alcoolisme, leur errance et leurs incivilités. Ils iront juste faire ça plus loin, faire chier d'autres gens ou ils reviendront. Les zonards, j'en ai suivi quelques uns. Ils ne sont pas que fainéants : ils sont désabusés, enfermés dans une spirale de résignation nihiliste. Et ce n'est pas que mental : certains n'ont pas de ressources intérieures mais pas de ressources extérieures non plus (entourage, famille,...). Ces problèmes là se multiplient à mesure que la société se durcit et que les jeunes sont dégoûtés du futur. Entre les SDF, les marginaux, les cas sociaux, les rsistes, les chômeurs longue durée, les travailleurs pauvres,... on a tout un vivier de gens qui peuvent un jour devenir des nuisibles. Faire respecter la loi, ce n'est pas mettre un grillage (et donc priver la collectivité d'un matériel public) mais appréhender et gérer ces individus. Mais comme on ne peut/veut pas, on met un grillage. Facile à dire ! Bien trop facile...
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L'article dit ça (noir sur blanc) : S'ils avaient un chez eux, ils iraient probablement s'y bourrer la gueule au lieu de traîner dans le froid. Mais bon, je ne les connais pas. Ils ont peut-être un squat. Du coup, grillager les bancs, ça ne résoudra pas l'alcoolisme de ces gens, ni leur errance, ni leur incivilité... Les riverains sont surement contents que les désagréments cessent MAIS le problème n'est que déplacé. Et s'ils reviennent ? On aura fait tout ça pour rien, dis donc !
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Radical oui, mais les zonards seront toujours là, ils reviendront. Peut-être qu'on les aura un peu caché en les éloignant mais bon... Il faut voir un peu plus loin que la simple manchette locale. Ils se génèrent comment tous ces zonards ? Ces situations sont tristement similaires partout en France. Si les gens prennent ces dispositifs comme des mesures anti-SDF, c'est parce qu'ils sont identiques, avec le même aveu d'impuissance. Ça ne veut pas dire que les gens à la rue ou les marginaux ont tous les droits.
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@EternelVoyageur : Oui, mais je n'accuse pas spécialement les USA : nous faisons la même chose à une échelle moindre. Les Etats-Unis ont quelques années d'avance dans le déclin. Il suffit de voir comment des quartiers aisés font sécession des quartiers pauvres, dans quelques villes, pour ne pas avoir à payer pour des "pauvres parasites" qu'on laisse dans leur jus. Il y a des mesures d'éloignement des déclassés qu'on retrouve aussi en France. Un ivrogne à la rue de Détroit a de fortes (mal)chances d'avoir le même parcours de vie qu'un ivrogne angoumoisin ou qu'un ivrogne de Manchester... Les grillages anti-SDF, c'est une pratique internationale. @Maxence22 : heu... ça se passe à Angoulême là, mais étrangement, on a les même problèmes de gestion des zonards dans tout un tas de villes en France... Ça amène donc plus loin qu'un simple problème de voisinage totalement exceptionnel. Les zonards, ça inclue les vrais SDF comme d'autres marginaux (punk squatteurs, dealers).
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Hum, la connerie ne vient pas de moi puisque ce n'est pas du tout ce que je dis. Il me semble que la discussion était partie sur une analyse globale, alors j'ai suivi. Je n'accuse pas les USA de produire les clochards d'Angoulême, juste de produire les leurs, de la même façon que nous, et d'être également débordés en ayant pourtant un système moins solidaire. Et ils les gèrent aussi en les excluant le plus possible des beaux quartiers (les ghettos amplifient les effets de la misère sociale), ou avec des pics anti-SDF... Mais même causes = même effets. Moins d'emplois de base (délocalisés, robotisés) = plus de personnes à dériver. Multiplication des emplois instables et mal payés = précaires qui peuvent s'écrouler vite. Il y a aussi des facteurs personnels, les problématique locales, bien sûr.
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Ouais, enfin bon, c'est surtout la faute à un projet de société basé sur le profit irresponsable, la croissance permanente (donc réduction des coûts perpétuelle), la dérégulation mondialisée et concurrentielle... Ce n'est pas qu'un problème français : les USA sont bien à notre droite, économiquement, et font bien pire. La gauche n'a plus manié les leviers économiques depuis un bon moment, ou dans des conditions d'encerclement extrême, de quasi-embargo idéologique des marchés et avec une marge de manoeuvre très limitée (ex: Venezuela). Au niveau du travail, on en arrive à des constats comme "faire travailler un français coûte trop cher" et tout le monde opine naïvement du chef. Or, ce n'est pas une logique absolue : c'est dans une logique de coût salarial minimal. Le français, s'il reste solidaire, sera TOUJOURS trop cher. On réduit ou bloque les salaires mais il y a aussi d'autres pratiques : non-renouvellement de postes et fusion des tâches, report du coût de la flexibilité sur les demandeurs d'emploi, instabilité de l'emploi pour des raison de gestion en flux tendu du personnel (et non pour créer 1 million d'emplois stables et pouvant soutenir un projet de vie). Et le coût des plans de sauvegarde de l'emploi ou autres plans sociaux est laissé principalement à la collectivité, collectivité dont les grands groupes se dégagent parce que tant d'impôts, c'est insupportable pour les bénéfices et les injonctions des actionnaires. En gros, il ne reste plus que la solidarité nationale à faire tomber, à la transformer en marché inégalitaire et le monde sera encore plus beau. Ça vient à grand pas. La propagande sur l'assistanat et la phobie nourrie de la crise portent leurs fruits (véreux). Fuite des emplois, des capitaux, des recettes fiscales + report des coûts de la destruction sociale demandant encore plus de solidarité + chantage à la croissance demandant encore plus de cette dérégulation qui fait des dégâts = cercle vicieux. On parle toujours de croissance comme si c'était une science dure et absolue mais on évite bien de l'inclure dans un projet de société, de parler de son coût faramineux en termes humains. Parce que faire de la croissance au détriment des citoyens, c'est devenu le jeu actuel. Et en plus, on est à genoux pour supplier des industriels de ne pas aller exploiter les pauvres d'ailleurs, les investisseurs ne pas aller vers des marchés plus juteux (souvent plus humainement abjects). Le monde restera néolibéral car c'est le seul système qui a la force de mettre les pays à genoux (la Grèce s'est faite convertir de force), sans même de complot, par simple coordination des marchés, prophéties auto-réalisatrices,... Ce qui arrivera si Marine Le Pen monte au pouvoir, ce sera la sanction immédiate des marchés devant sa volonté de réformes économiques dures, donc crise, donc encore plus de SDF potentiels... Le vrai danger, finalement, ce n'est pas elle-même. C'est ça qui fait et fera de plus en plus de clochards, de grands précaires, de rsistes, et de chômeurs de plus ou moins longue durée, des travailleurs pauvres, des gens exerçant des emplois de merde qu'ils seront obligés de quémander quasiment à la semaine,...
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S'il y avait vraiment autant de fous islamistes kamikazes qu'on nous le dit, s'ils étaient si organisés et si nos services de surveillance du territoire étaient si inactifs, il y aura probablement beaucoup plus d'attentats. Ce n'est pas si dur de faire un carnage, à partir du moment où on a décidé de le faire. A mon avis, les groupes aux velléités terroristes sont déjà surveillés, nul doute que c'est l'alerte depuis les annonces de Daesh. Mais on ne peut pas mettre en prison des individus sans motifs valables. On peut bien légalement faire dissoudre des groupes, ça ne dissoudra pas les réseaux, les doctrines. On peut également se radicaliser tout seul sur internet... Mettre les imams malveillants au trou, si c'était si facile, on le ferait. Si ça annulait d'office le terrorisme, ce serait merveilleux; Ce n'est même pas une histoire de susceptibilité des musulmans de France, c'est du bon sens. Qu'il y ait des détraqués islamistes isolés (n'agissant pas sur ordre traçable) prêts à faire des attentats-suicide, c'est aussi le réel. C'est incontrôlable à moins d'organiser une état policier total (et encore)... C'est ça, le terrorisme.
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Ça commençait bien et puis... heu... C'est depuis 2012 seulement qu'il y a des SDF ? D'ailleurs, les SDF en Angleterre et aux USA, c'est aussi la faute du gouvernement Hollande ? C'est plutôt la faute à la faiblesse du pouvoir politique face aux lois du marché, aux lobbies divers et aux injonctions à la croissance soutenues par les institutions européennes, le FMI, les places financières, les agences de notations, etc... Cette course mondialisée à la croissance se fait au détriment des emplois, de leur nombre et aussi de leur qualité, de leur stabilité. En France, malgré les critiques, on est quand même solidaire. Cette solidarité qui pèse beaucoup dans la balance, alors que le sabotage économique bat son plein, la solidarité n'est pas concurrentielle. Il suffit de regarder les exhortations à quitter la Sécu, la soumission à la privatisation de tous les secteurs pour imaginer l'état de la solidarité dans quelques années : elle va crever. Pendant ce temps, les évasions fiscales des grands groupes n'auront probablement pas diminué. Ces voyages coûtent cher mais ce ne sont pas eux qui vont changer le problème. Une politique sociale, ce n'est certainement pas redistribuer de façon éparse des économies bout-de-chandelle. Les Etats-Unis font largement pire. Il y a des SDF dans tous les pays, il me semble, sauf peut-être dans les ilots comme Monaco. Ce patrimoine, il n'est pas dit qu'il soit bien situé et de plus, offrir un hébergement implique d'autres dépenses. Et il faut bien un suivi des gens pour ne pas que ça se transforme en squats sordides, qu'ils restent embourbés dans leurs problèmes,... C'est une analyse idiote. On peut leur reprocher leur inaction, mollesse profitable à une projet de société de plus en plus mercantile et injuste. Dire que la situation est née il y a deux ans est faux. Relier cet événement à Angoulême à l'action du gouvernement est fallacieux également - c'est un problème très local. Mais je comprends qu'à l'heure où les français constatent la crise, la côtoient ou la vivent, à l'heure où on doit faire des efforts de partout, on en vienne à conspuer les déplacements présidentiels. Les déplacements présidentiels ne sont bien sûr pas le problème de fond.
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Oui, c'est ce que je dis : l'humour n'est pas sexué. L'humour est une chose partagée. Il naît du collectif, d'un terreau "culturel" commun (plus ou moins large) mais il sert aussi à enjamber les différences sur lesquelles s'arrêtent les gens. Un homme peut rigoler de la grossesse également, il ne faut pas l'en exclure même si c'est un sujet féminin. C'est pour ça qu'enfermer "l'humour de femme" dans certaines thématiques redondantes (le vagin, les Louboutin ou la revendication féministe) me semble très réducteur. Heureusement, les humoristes femmes les plus populaires ne se cantonnent pas à ces thèmes et cherchent aussi à faire sans distinction. L'amour, la mort, ce sont des thèmes majeurs. L'humour permet d'atténuer la violence ou la cruelle absurdité du réel tout en y faisant quand même face. Je n'ai rien dit. :D Tu as désamorcé la chute attendue, de type "inversion et blague de zizi". Ta blague es justement drôle parce que cette convention est installée dans les esprits. L'humour permet un pas de côté, un recadrage, un changement de perspective. C'est pour ça qu'il fait partie des batteries de psychothérapie puisqu'il est dans la logique même du recadrage. Une chute qui surprend et qui décale, c'est une façon de sortir d'un schéma de pensée - parfois néfaste. Mais ça demande un vrai travail. Je n'ai rien sous-entendu de tel. :D Pour moi, il s'agit juste d'un problème de liberté d'expression en société. La femme a longtemps été bridée (elle intériorisait même le tabou) mais tout ça est en train de tomber. Il y a plein de gens qui sont dans un déni de principe de reconnaître toute sensibilité animale, qui freine des deux pieds à chaque avancée que la science fait sur eux. Comme pour l'esclavage des noirs, la dévalorisation de l'objet permet de préserver la conscience du tortionnaire. Pour les femmes, il y a eu ça. On n'aimait pas les femmes ayant trop d'esprit et l'affichant publiquement, surtout aux dépends d'un homme. Ça rejoignait la pensée machiste : l'homme est supérieur intellectuellement. Alors qu'on se rend compte qu'on a beaucoup à partager. Je rigole plus avec certaines femmes sur certains sujets qu'avec des hommes. Le clivage sexuel n'a pas lieu d'être. C'est finalement quelque chose de mineur par rapport à d'autres facteurs culturels.
