

mary.shostakov
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Tout ce qui a été posté par mary.shostakov
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Art, Science & Philosophie
mary.shostakov a répondu à un(e) sujet de mary.shostakov dans Philosophie
... ... ... En relativité, la vitesse de la lumière est toujours la même ... ... ... Qu'est ce que tu vois, toi, de différent ? (ça m'intéresse) ... ... ... -
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mary.shostakov a répondu à un(e) sujet de mary.shostakov dans Philosophie
... ... ... Je ne vois pas que les excitations du vide aient permis aux astrophysiciens d'affirmer que ce vide est le support de la propagation de la lumière, qui demeure la même quelque soit le référentiel et l'hypothéitque support que serait le vide bien excité. ... ... ... -
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mary.shostakov a répondu à un(e) sujet de mary.shostakov dans Philosophie
… … … Le philosophe Alfred Whitehead a indiqué dans l'introduction de son ouvrage «Process and Réality» que les questions fondamentales posées par Platon ont structuré toute la philosophie occidentale : The safest general characterization of the European philosophical tradition is that it consists of a series of footnotes to Plato. (La caractérisation la plus sûre de la tradition philosophique européenne est qu'elle consiste en une série de notes de bas de page de Platon) … … ... ... ... ... Je tri chaque fois au moyen d'un analyse permettant de dégager ce qui s'inscrit le mieux dans une considération radicalement matérialiste, scientifique et athée de la pensée. Le terme «radicalement» a un rapport étroit avec la racine antique de la pensée matérialiste. Les termes matérialistes et scientifiquement sont auto-explicatifs. Le terme athée n'est pas lié à la seule théologie, mais à l'idéologie aussi. ... ... ... -
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mary.shostakov a répondu à un(e) sujet de mary.shostakov dans Philosophie
… … … Proposition : La lumière se propage dans un « éther », un milieu invisible remplissant l’univers. Utilité : Pour expliquer la propagation des ondes lumineuses, comme les ondes sonores ont besoin d’un support. Réfutation : L’expérience de Michelson-Morley montre que l’éther n’existe pas. Aujourd’hui, l’«l’éther» est à la poubelle et rien ne permet de penser qu’il va s’en échapper. … … … Proposition : L’univers est éternel et son apparence globale ne change pas avec le temps. Soutenu par : Fred Hoyle, Hermann Bondi et Thomas Gold. Réfutation : Les preuves observationnelles duBig Bang, notamment le fond diffus cosmologique découvert par Penzias et Wilson, ont discrédité cette théorie. Aujourd’hui, le Big Bang est le modèle standard. Aujourd’hui, l’apparence globale d’un univers qui ne change jamais est à la poubelle et rien ne permet de penser qu’elle va s’en échapper. … … … Proposition : La lumière est une onde électromagnétique continue (James Clerk Maxwell). Réfutation : L’effet photoélectrique (Einstein) et la mécanique quantique montrent que la lumière est aussi faite de quanta. Elle a une nature ondulatoire et corpusculaire (dualité onde-particule). Aujourd’hui, i ’onde exclusivement électromagnétique de la lumière est à la poubelle et rien ne permet de penser qu’elle va s’en échapper. … … … Proposition : les corps sont liés par une force dont la puissance est égale à leur masse par leur distance au carré. Réfutation : la masse par la distance au carré a été remplacée par une déformation de l’espace-temps. Aujourd’hui, la liaison des corps pas un force est à la poubelle et rien ne permet de penser qu’elle va s’en échapper … … … -
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mary.shostakov a répondu à un(e) sujet de mary.shostakov dans Philosophie
... ... ... Un exemple de pathologie inscrite au cœur-même de l'humain peut se constater avec l'exploration d'une erreur particulière à laquelle l'humain n'arrive pas à s'extraire malgré toutes les connaissances et toute l'intelligence ont il est capable. Sauf quand la philosophie radicalement scientifique, matérialiste et athée arrive à lui faire comprendre de quoi il s'agit. ... ... ... C'est long, mais pas trop ... ... ... ... «L'erreur est nécessaire à la vie.» La remarque est du camarade Nietzsche. L'incrédulité face à cette remarque est évidente. Comment une erreur arithmétique telle que 2 +2 = 5 est-elle nécessaire à la vie ? Conclusion : il s'agit sans doute d'une vérité d'un autre ordre. Nietzsche ne savait manifestement pas ce que sa remarque comprenait de vérité. Les outils scientifiques qui lui aurait permis de se comprendre lui-même n'existait pas encore. Il s'agit donc d'une intuition de sa part. Une intuition littéralement géniale, certes, mais qu'il ne fait pas suivre de la moindre explication, hors de remarques devant tout à la psychologie de son époque, à la construction de laquelle il avait par ailleurs fortement contribué. Freud y puisera plus tard sans trop le dire. On percevra l'essence de cette erreur le jour où la primatologie aura émergé du champ des sciences du vivant accompagné de la génétique commandant la sélection des espèces chère au camarade Darwin. Les nombreuses observations de singes en liberté ont révélé que lorsqu'un grave danger se manifestait sous la forme d'une sensibilité à une modification de l'environnement, par exemple un mouvement brusque du feuillage, ces singes ne se posaient pas la question de savoir si c'était le vent ou un léopard qui était la cause de ce mouvement. Ils avaient presque tous le réflexe de fuir devant la possibilité non négligeable que ladite cause, c'était un léopard. C'est là que la sélection naturelle entre en jeu. Devant ce mouvement du feuillage, il y avait une faible proportion de singes qui ne fuyaient pas. Alors deux possibilités pouvaient émerger. Soit les feuilles était agitées par le vent, et le singe survivait. Soit les feuilles était agitées par un léopard, et le singe se transformait en repas et ne survivait pas, par définition. Si le premier survivait, il avait la possibilité de se reproduire après avoir séduit une femelle de sa tribu. Si le second singes était transformé en repas avant d'avoir atteint son âge de reproduction, alors il ne se reproduisait pas. Inutile de dire que le singe qui fuyait toujours devant la moindre possibilité - vraie ou fausse - de se transformer en repas avait toutes les chances de se reproduire quelqu'ait été la réalité - vraie ou fausse - qui l'avait fait détaler. Et c'est là que la chose devient particulièrement intéressante. À moins de défendre une position religieuse ou métaphysique, tous les faits à notre disposition laissent penser que l’homme procède de l’évolution biologique au même titre que toutes les autres espèces vivantes sur terre. Tous les traits humains, tous ses comportements, toutes ses pensées et toutes ses actions, sans exception, possèdent une base matérielle, moléculaire, cellulaire, qui influe sur leur expression. L’existence de cette influence n’est plus guère niée, même si sa nature exacte reste encore l’objet d’investigations scientifiques. Tout ça pour dire que si l'on trouve l'héritage d'une caractéristique génétique et donc d'un comportement chez les primates singes, cette caractéristique et ce comportement se retrouvent chez le primate homo-sapiens-sapiens. L'erreur au départ incompréhensible du camarade Nietzsche («l'erreur est nécessaire à la vie»), c'est celle qui, face à tout changement inattendu de l'environnement au sens très général de ce terme, mais qui offre deux possibilités d'évaluation largement fulgurante à l'homo-sapiens-sapiens, soit ce changement n'est pas dangereux, soit ce changement est dangereux, cet homo-sapiens-sapiens aura toujours le réflexe immédiat, déterminé, incontrôlable de pencher pour le changement dangereux. (Faire le rapprochement de ce déterminisme humain avec celui bien indiqué par le camarade Spinoza ayant pensé, écrit et décrit le déterminisme humain tel qu'il le voyait sans doute grâce à une intuition égale à celle de Nietzsche.) Il existe une erreur particulière, remarquable, étonnante, qui se transmet de générations en générations de quelque être animal ou végétal depuis des milliards d'années, et c'est le principe de considérer, de juger, d'évaluer, de croire (dur comme fer) comme vrai ce qui est soit vrai soit faux et se manifeste sous cette possibilité double à la sensibilité de tout être vivant ne retenant que ce qui l'arrange pour survivre et donc le sélectionne ainsi depuis des milliards d'années. Cette erreur particulière, elle vit et se perpétue en veillant à sa bonne entente avec toutes les erreurs de recopiage génétique présidant à toutes les différenciations ou disparitions d'espèces animales et végétales depuis que la terre existe avec toutes les variations chimiques (vivant) ou physiques (non vivant) qui la caractérisent depuis 3 ou 4 milliards d'années ... C'est dans le déterminisme de cette adhésion au vrai comme au faux toujours considérés tout deux comme vrai que se trouve l'élément d'une explication d'importance capitale concernant la création des dieux ou de Dieu. Pour résumer cet éléments, si un prophète qui s'ignore déclare en 500 ou 1000 avant l'ère commune qu'il a eu dans son sommeil la vision d'un être extrêmement puissant exigeant qu'on croit en lui sous peine de mort suivie d'une souffrance éternelle au beau milieu d'un feu destiné à le tourmenter sans fin, alors le premier venu qui l'aura entendu le croira pour une bonne raison : on ne sait jamais ! : 1 ) ce que lui dit ce prophète est PEUT-ÊTRE vrai ! Progession >>> 2) ce que lui dit ce prophète EST vrai ! Cet élément porte un nom bien précis : C'est le principe de précaution. Blaise Pascal s'en servira pour exprimer le choix extrêmement sage de l'existence de Dieu face à son inexistence. Il vaut mieux le croire, le bénéfice est évident ... Depuis 150 ans, à chaque création de vaccin se manifestent ceux qui prêchent la toxicité évidente du vaccin en question. Bon nombre de gens les croient, car on ne sait jamais, ceux qui avancent la toxicité du vaccin disent peut-être la vérité. Progression >>> ils disent la vérité. Je pense à partir du fait constaté que ce principe de précaution a présidé à notre existence et que l'erreur consistant à croire vrai ce qui est vrai ou faux devrait mériter le plus grand respect. Respect aux religieux qui croient dur comme fer en Yahvé, Dieu ou Allah. Ils véhiculent l'explication de l'existence de la vie de tous ... Respect aux athées honnêtes qui véhiculent les raisons scientifiques de l'explication de l'existence intellectuelle de Yahvé, Dieu ou Allah au sein de l'idéel platonicien et sa respectable caverne … ... ... ... -
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mary.shostakov a répondu à un(e) sujet de mary.shostakov dans Philosophie
... ... ... Il manque à ma poubelle la flèche menant à l'idée de «recyclage». Je prends un exemple : La pensée newtonienne de relations de forces et de masses a été foutue à la poubelle par la relativité générale einsteinienne, mais si au lieu de relations newtoniennes on considère le mouvement newtonien, alors la mécanique quantique développée par le copain Heisenberg, qui produit des champs matriciels du mouvement que sont les sauts quantiques des électrons, hé bien ce copain remet sur les rails la pensée newtonienne malgré la relative générale du camarade Einstein. Il y a donc parfois un important champ de prospérité au sein de nouvelles découvertes de domaine de validité, ce qui peut parfois permettre d'extraire de la poubelle ce qu'on considérait comme totalement perdu. ... ... ... -
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mary.shostakov a répondu à un(e) sujet de mary.shostakov dans Philosophie
... ... ... Ma triade a son origine dans un parti pris évident de ma part. On peut prendre connaissance de la généalogie de ce parti pris dans le fil de discussion consacré à une opposition entre l'idéalisme de Platon et le matérialisme de Bunge. C'est là >>> https://www.forumfr.com/sujet996354-idéalisme-matérialisme.html#comment-14579685 <<< Bien sûr, il existe une philosophie idéaliste. Je la place dans l'erreur dont sont capables les humains, dont les occidentaux ont été capables pendant plus de mille ans. Mais il existe aussi une philosophie matérialiste. Je la considère comme une renaissance de la pensée matérialiste de l'antiquité grecque et romaine. Cette renaissance est redevable à une révolution, celle de Copernic. Dans ma triade, la philosophie est un matérialisme. Cela ne veut pas dire que la pensée idéaliste a complètement disparue du monde. Je la vois très bien prospérer au sein de l'art, notamment dans l'art du discours politique. ... ... ... La valeur du sens est définie par les sciences du vivant, qui assènent leur petite vérité, celle voulant que du sens, il n'y en a nulle part au monde, ce qui oblige l'être lucide d'une telle chose à en créer un, de sens, ce que l'art lui permet avec assurance. ... ... ... On peut voir ma triade comme un système, chacun est libre, mais je la vois comme une méthode, une simple méthode. ... ... ... Je vois la spiritualité comme l'expression d'un véritable matérialisme tel que nous l'affirme Spinoza, maître de l'abolition de la transcendance au bénéfice de l'immanence. ... ... ... -
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mary.shostakov a répondu à un(e) sujet de mary.shostakov dans Philosophie
... ... ... En plaçant le terme «Pathologie» entre guillemets, je pensais à certains «malades» philosophiques entre guillemets aussi. La science peut incontestablement tenter de les «soigner» entre guillemets, ça, c'est sûr. ... ... ... -
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mary.shostakov a répondu à un(e) sujet de mary.shostakov dans Philosophie
... ... ... C'est prévu . ... ... ... ... ... ... En plaçant le terme «Pathologie», je pensais à certains «malades» philosophiques, pas aux patients des médecins. ... ... ... -
La découverte d’un possible signe de vie extraterrestre met les scientifiques en ébullition
mary.shostakov a répondu à un(e) sujet de Ma Poule dans Sciences
... ... ... « L'homme, au fond, que sait-il de lui-même ? Et serait-il même capable une bonne fois de se percevoir intégralement, comme exposé dans la lumière d'une vitrine ? La nature ne lui cache-t-elle pas l'immense majorité des choses, même sur son corps, afin de l'enfermer dans la fascination d'une conscience superbe et fantasmagorique, bien loin des replis de ses entrailles, du fleuve rapide de son sang, du frémissement compliqué de ses fibres ? La nature a jeté la clé : et malheur à la funeste curiosité qui voudrait jeter un œil par une fente hors de la chambre de la conscience et qui, dirigeant ses regards vers le bas, devinerait sur quel fond de cruauté, de convoitise, d'inassouvissement et de désir de meurtre l'homme repose, indifférent à sa propre ignorance, et se tenant en équilibre dans des rêves pour ainsi dire comme sur le dos d'un tigre. » Nietzsche, premier penseur de la vie. ... ... ... -
La découverte d’un possible signe de vie extraterrestre met les scientifiques en ébullition
mary.shostakov a répondu à un(e) sujet de Ma Poule dans Sciences
... ... ... Lu et approuvé ! ... ... ... À noter que la mécanique quantique a servi à Liu Cixiin, maître (chinois) de la science fiction, pour développer un chapitre important, surprenant de sa trilogie du «problème à trois corps», une œuvre littéralement extraordinaire. ... ... ... -
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mary.shostakov a répondu à un(e) sujet de mary.shostakov dans Philosophie
... ... ... L'idée que je rumine depuis bien longtemps, c'est celle d'un rapport entre l'art, la science et la philosophie comme moyen d'explorer le monde avec ce que je comprendrais comme une sagesse, comme la plus près de l'ensemble des connaissances qui permettrait d'assouvir quelque peu la soif de tous les savoirs. Pour ça, mon synoptique indique les trois passerelles qui pourraient être construites entre l'art, la science et la philosophie. Cela s'exprime par les trois flèche rouges. Mais ces passerelles exigent de multiples sélections, car le «tout», le «n'importe quoi» et leur «contraire» n'y sont pas admis. De là la présence d'une poubelle dans laquelle sera rejetée l'«inadmissible». Et de là aussi les secteurs de ce qui peut permettre de construire une solidité des passerelles en question. ... ... ... Passons à une démonstration : Considérons la bulle ART. La raison d'être de l'art me semble se rassembler dans l'expression et la création dans pratiquement tous les domaines artistiques : littérature, peinture, cinéma, théâtre, sculpture, danse, etc. Cette bulle (celle de l'art) peut être reliée à la bulle SCIENCE par une reproductibilité et une méthode, notamment dans le domaine de la physique, de l'histoire, de la psychologie, etc. Cette bulle (toujours celle de l'art) peut être reliée à la bulle PHILOSOPHIE par un matérialisme et un pragmatisme tenant compte d'une esthétique, bien sûr, mais aussi d'une poésie, d'une dialectique, d'une politique. ... ... ... L'exercice peut se réitérer avec la bulle SCIENCE et la bulle PHILOSOPHIE ... ... ... ... À noter, à la suite de quelques remarques d'amis artistes, philosophes et scientifiques, il me reste à modifier la bulle poubelle, car il peut s'y trouver des éléments parfaitement recyclables. Je pense à Platon, dont la philosophie idéaliste lui avait mérité la poubelle, mais dont je peux retirer l'allégorie de sa caverne, car elle est parfaitement adaptable au matérialisme philosophique. ... ... ... -
Une plante que vous trouvez particulièrement satisfaisante à voir pousser
mary.shostakov a répondu à un(e) sujet de Angelique Chandonnet dans Jardinage
... ... ... Tu me rappelle mon enfance. En particulier le jour où je ne sais plus si c'était sur les conseils de ma mère ou de mon instituteur j'avais mis de la ouate imbibée d'eau sur le couvercle d'une boîte de cirage et un haricot dessus cette ouate. C'est vrai que ça avait poussé vite ! ... ... ... -
La découverte d’un possible signe de vie extraterrestre met les scientifiques en ébullition
mary.shostakov a répondu à un(e) sujet de Ma Poule dans Sciences
... ... ... je présume que querida voulait parler d'une accélération perçue par un changement de la vitesse des plus brusques, c'est-à-sire de 0 Km/h à 3000000 K/s en une fraction de seconde. Dans ce genre de voyage il sera indispensable d'accélérer et de décélérer à environ 1 g, ce qui fait que la vitesse du vaisseau spatial ne sera pas toujours la même que celle de la lumière, ce qui risque de bien compliquer tout ça. D'autant plus que l'énergie nécessaire à un tell voyage risque d'atteindre celle de l'univers entier. Je crois qu'il fa falloir se contenter de films de science fiction, où la vitesse de déplacement des histoires de Star Wars pourra être celle du déplacement électro-chimique des circuit neuronaux des artiste qui peuvent tout faire comme ils veulent... ... ... ... -
Le temps, la relativité et le quantique !
mary.shostakov a répondu à un(e) sujet de Pratika dans Sciences
... ... ... Ça me rappelle une anecdote «scientifico-humoristique». Lors d'une des missions APOLLO de visite de la lune (je crois me rappeler que c'était la mission APOLLO 11), la NASA avait calculé la différence de vitesse d'écoulement du temps entre le milieu terrestre et le milieu du vaisseau spatial. Pour faire de l'humour, la NASA avait modifié la fiche de paye de ces trois astronautes pour tenir compte de la fraction de seconde supplémentaire provoquée par la modification de l'espace-temps relatif de ces trois bonhommes. Cette fiche de paye avait été calculé selon le temps du vaisseau spatial. ... ... ... -
La découverte d’un possible signe de vie extraterrestre met les scientifiques en ébullition
mary.shostakov a répondu à un(e) sujet de Ma Poule dans Sciences
... ... ... De plus, si quelqu'un quitte la terre en se déplaçant à la la vitesse de la lumière (ou presque) les effets de la relativité générale se manifestent en raccourcissant les distances, et permettent donc d'arriver à destination (à quelques centaines d'années-lumière) et d'en revenir en quelques mois seulement, sauf que sur terre, il se sera écoulé des dizaines ou des centaines de millions d'années. Quelle surprise, au retour ! ... ... ... -
... ... ... Pour l'instant il est impossible de voir la moindre possibilité de transfert de la conscience d'un être humain vers une intelligence artificielle. Nous sommes dans une spéculation largement supérieure à toutes les autres. Mais la faculté machinique, informatique, artificielle de simuler, d'imiter la conscience pourra certainement séduire les plus sages. ... ... ...
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... ... ... Le Platon, c'est une note post universitaire (qui m'a d'ailleurs permis de comprendre que la philosophie traditionnelle n'était certainement pas pour moi) Le Bunge, c'est plus récent, et ça correspond à mon orientation artistique, philosophique (matérialiste) et scientifique. ... ... ...
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. Ensuite le matérialisme. . MARIO BUNGE Mario Bunge est un théoricien du matérialisme, il a écrit plus de 80 ouvrages et plus de 400 articles de physique théorique, de mathématiques appliquées, de théorie des système sur les bases de la physique, de la sociologie, de la psychologie, de la technologie, de la sémantique, de l’épistémologie, de la théorie de la valeur, de l’éthique, etc. Son œuvre philosophique, en reposant sur un matérialisme scientifique, présente un monisme-ontologique : réaliste : (la substance matérielle existe indépendamment de la représentation que l'on en fait) anti idéaliste, anti spiritualiste, anti dualiste. Le matérialisme évolutionniste est une philosophie dont les racines historiques indiquent : que c'est un monisme : « Les matérialistes ne reconnaissent qu'une seule espèce d'éléments qui remplit la totalité de l'univers » : la matière. Pour Joseph Dietzgen, « le monisme est la conception de l'unité de la matière et de l'esprit, ou de l'enchevêtrement de tous les phénomènes entre eux ». Pour Georqui Plekhanov «le monisme représente l'affirmation de l'unité ontologique du monde, qu'elle ait pour fondement la nature ou l'esprit ». que c'est un immanentisme : « la matière est conçue à partir d'un principe immanent ». que c'est une pensée qui demande à la philosophie la préséance de la Science : « La méthode scientifique est considérée comme la seule voie d'accès à la connaissance véritable et le discours philosophique s'appuie sur les dernières découvertes de l'époque ». Ce terme de matérialisme évolutionniste a été choisi pour qu'il puisse se démarquer des divers courants philosophiques. Plus tard dans son œuvre, il a remplacé ce terme par matérialisme émergentiste, puis matérialisme systémique. Pour lui, tout est matière, tout en admettant que l'immatériel (la conscience et la pensée par exemple) existe et découle de la matière (le cerveau). Chaque entité existante résulte d'un processus de développement. Une entité existante peut posséder une propriété dite émergente car, inexistante dans ses parties constitutives prises séparément, elle est apparue au moment de la formation du tout. Le simple construit le complexe. Il n'est pas partisan d'un réductionnisme radical en philosophie de l'esprit. Pour Bunge le matérialisme scientifique « se situe à mi distance entre le physicalisme et le matérialisme dialectique : c'est une doctrine rigoureuse comme le premier, mais ouverte à la nouveauté comme le second ». Il offre un chantier de la convergence, y compris avec le matérialisme historique, dès que chaque entité aura fait un travail critique sur la scientificité de ses propres composantes historiques. Les qualités du matérialisme scientifique telles que Mario Bunge les présente dès 1981 sont : L'exactitude : notamment des définitions et des formulations sans polysémie, aussi proche que possible du langage mathématique et de la philosophie analytique. Le matérialisme : toute entité est matière concrète, y compris un concept ou une idée conçus par le cerveau d'un être pensant. Le dynamicisme : la matière peut se changer spontanément. Être c'est devenir. Le non dogmatisme. Le systématisme : chaque concept ou définition appartient au système hypothético-déductif constamment ouvert à la révision raisonnée confrontée au réel. La scientificité : Toutes les hypothèses philosophiques sont compatibles avec la science «en train de se faire». D'où le réalisme. L'émergentisme : les systèmes ont des propriétés émergentes que n'ont pas les parties constituantes. Le systémisme : chaque entité est tout ou partie d'un système. L'évolutionnisme : les systèmes complexes sont le produit d'une histoire au cours de laquelle s'associent des éléments de niveau d'organisation inférieur. Marc Silberstein détaille l'unité plurielle du matérialisme « ancré dans les sciences » en reprenant les apports de Mario Bunge : Le matérialisme est à considérer comme évolutionniste, et donc, comme un bateau de Neurath et donc anti cartésien. Une doctrine ontologique. Une méthodologie, appelée matériologie, contenant un scepticisme situé entre le doute raisonnable et le scepticisme radical. Il existe une coévolution de la science et du matérialisme. Dans le sillage de Mario Bunge et pour lutter contre les créationnismes et les pseudo-sciences, Guillaume Lecointre, s'appuyant sur les travaux de Pierre Bourdieu, juge nécessaire de rappeler les liens qui existent entre la science et le matérialisme scientifique. Il propose les termes du contrat tacite qui conditionne la possibilité de reproductibilité des expériences scientifiques des chercheurs en sciences : Scepticisme initial sur les faits, Réalisme de principe, Matérialisme méthodologique, Rationalité et logique. D'autre part, plusieurs chantiers et démarches ont vu le jour : un chantier d'unification des différents courants du matérialisme évolutionniste dans le matérialisme contemporain, systémique et émergentiste, prévoit, sans visée réductionniste, et sans volonté de s'étendre à tout matérialisme scientifique, de concerner toutes les sciences intégratives telles que l'écologie, la sociologie, la psychologie, etc. un collectif autour de Muriel Gargaud et Guillaume Lecointre réactualise, en pratiquant la co-écriture multi et trans disciplinaire, le concept en soi d'évolution ainsi que l'évolution de nombreux concepts transversaux (catégorie, temps, individu, information, etc.), en lien avec l'avancée des sciences, biologiques, neurosciences, écologie, politique, de gestion, etc. et à la lumière d'une nouvelle réflexion scientifique sur le concept d'émergence. Pascal Charbonnat évoque une nouvelle démarche pour effectuer un travail de recherche historique. Il la dénomme méthode phylogénique et la situe à l'opposé de la démarche traditionnelle qualifiée de micro-monographique. Par cet apport, il se rapproche de la volonté de mieux appréhender la complexité de la généalogie, du mouvement, du changement et de l'évolution des concepts et des idées. Le fait d'«envisager les idées dans un cadre évolutif » s'inspire des recherches en sciences cognitives notamment. Il propose « un cheminement vers une science des idées » et en détecte l'intérêt épistémique. Edgar Morin, dans plusieurs ouvrages dont le tome de son œuvre La Méthode notamment, avait évoqué cette évolution nécessaire. .
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. D'abord l'idéalisme. ... C'est long, très long ... Il faudra me pardonner, beaucoup me pardonner ... PLATON Appartenant à l'une des familles nobles les plus influentes d'Athènes, Platon reçoit l'éducation soignée consentie aux jeunes gens des familles aristocratiques. Lorsqu'il rencontre Socrate, il n'a que vingt ans alors que le maître en a soixante-trois. Il suivra les leçons et l'enseignement de Socrate pendant huit ans, huit années d'apprentissage qui le convaincront de la supériorité de la parole vivante et de la discussion sur le discours et l'exposé doctrinal. La mort de Socrate, accusé d'impiété et de corruption de la jeunesse, et condamné à boire la ciguë, c'est pour lui un drame et un cataclysme dont toute son œuvre porte la marque. Sa vision caricaturale des sophistes (ces ennemis de la sagesse), sa haine de la démocratie (laquelle donne le pouvoir aux faibles et aux ignorants), ses tentatives répétées auprès des tyrans de Syracuse (Denys l'Ancien, puis Denys le Jeune qui lui succéda) témoignent de sa déception et de son hostilité envers le gouvernement de la cité qu'il accuse d'être responsable de la mort de Socrate. La philosophie de Platon est un long plaidoyer en hommage à Socrate, cet homme a la personnalité attachante qui fut à la fois un maître et la victime d'une scandaleuse injustice. Dans la plupart des dialogues de Platon, Socrate tient le rôle principal et en est le héros. La tradition vivante, Platon l'a fixée sans retour en traçant la figure légendaire du philosophe, « le premier, disait Cicéron, qui fit descendre la philosophie du ciel ». La fabrication de la légende et du personnage, sur lequel nous savons en fait peu de chose, édifiée et construire par son illustre disciple, génie littéraire et philosophique devenu son témoin et son évangéliste, nous rappelle une autre légende qu'on peut mettre en parallèle. Le saint laïque et le dieu chrétien : deux hommes dont l'évocation de la vie et de la mort est celle de deux héros. L'Académie Qu'enseignait-on à l'Académie, l'école que fonda Platon en son temps près d'Athènes ? Un savoir exotérique, que nous connaissons grâce aux nombreux écrits de Platon faits du bricolage des idées de Socrate et des idées philosophiques et politiques de Platon. Le premier groupe de dialogues de Platon (les « dialogues socratiques » ou « dialogues de jeunesse ») renferment l'enseignement de Socrate dirigé essentiellement contre les sophistes et la puissante influence qu'ils exerçaient sur la jeunesse athénienne. Les dialogues de Platon se présentent à la fois comme des drames et des comédies et offrent à peu près toujours le même aspect : Socrate prétendant « ne rien savoir » questionne son interlocuteur, passe sa réponse au crible de l'analyse et l'examine avec soin pour démêler le vrai du faux. Socrate cherche le sens profond des choses, ce qu'elles ont d'universel et de commun et qui nous permet d'en parler : qu'est ce que la beauté ([/i]Hippias majeur[/i]), la piété (Euthyphron), le courage (Lachès), l'amitié(Lysis), la justice (La République) ? Il essaie de cerner le concept qui se cache derrière les apparences, l'unité que masquent la diversité et la multiplicité des signes du langage. L'ironie socratique bat son plein. L'interrogation sème le doute. La plupart du temps l'interlocuteur se voit pris en flagrant délit de contradiction. Et le dialogue, mené de main de maître par Socrate, c'est-à-dire par Platon, sans aboutir, en arrive pourtant à cette importante conclusion : nous ne savons peut-être pas ce qu'est la beauté, la piété, le courage, l'amitié, la justice, mais nous savons désormais ce qu'elles ne sont pas ! Le dialogue nous a permis d'éliminer leurs dangereuses caricatures, savoir apparent qui se prenait pour le savoir véritable, et délivrer les esprits des eaux troubles du mobilisme et du relativisme dans lequel pêchent les sophistes ! … Le second groupe de dialogues (les « dialogues de vieillesse » ou « dialogues de la maturité ») n'a plus grand choses avec les premiers entretiens, dont le bénéfice est moins de faire avancer la discussion en vue d'une conclusion que de passer en examen un certain nombre de thèses ou d'opinion en s'efforçant de mener à bien un travail d'épuration. À partir du Cratyle apparaît pour la première fois et avec une parfaite clarté la séparation des idées qui, suivant le Phédon, introduit une nouvelle conception de la science et de la dialectique. L'entretien se déplace de la discussion elle-même vers les réalités qui la sous-tendent. Platon expose sa théorie des idées dans les grands dialogues constitutifs de cette période. D'un abord beaucoup plus difficile (voir le Parménide, le Thééthète et le Sophiste), il est légitime de croire que ces dialogues donnent accès à la véritable pensée de Platon, ce qui, au delà des préoccupations plus immédiates de Socrate, fut le rêve de Platon qui deviendra pour des siècles l'archétype total et parfait du rêve le plus élevé de tous les rêves philosophiques : Embrasser le Tout pour son temps et une fois pour toutes dans un ensemble de pures spéculations métaphysiques, éthiques, politiques et cosmologiques ! Rien que ça ! … Le Socrate historique Sur Socrate, les témoignages dignes de foi sont peu nombreux et contradictoires. Si on confronte les témoignages anciens qui nous sont parvenus, ceux qui se recommandent de lui ou ceux qui l'ont combattu, il est impossible de démêler la légende de la réalité. Platon et Xénophon dressent de Socrate un portrait différent. Aristote ne l'a pas connu, et quand il s'y rapporte, c'est pour l'opposer à Platon. Aristophane de dépeint comme un sophiste, un faiseur de mots et un affabulateur. Socrate se plaisait à dire qu'il était l'élève de Prodicos, un sophiste de qui il aurait appris le sens des mots. Il aurait été l'auditeur de Damon, un sophiste lui aussi, et le disciple d'Archélaos de Milet, qui succéda à Anaxagore à Athènes. Des écoles divergentes se réclament de Socrate. L'école mégarique (qui pratiquait la dispute et la controverse), l'école cynique, l'école cyrénaïque, qui se sont le plus souvent opposées ou combattues. De ces écoles, il ne nous est parvenu que très peu de chose et elles ont vite été relayées par les grandes écoles dogmatiques apparues après la mort d'Alexandre. On considère habituellement la tradition platonicienne comme authentiquement socratique. Comment prêter foi à cette affirmation ? La rareté des documents, l'absence d'exactitude, les échos et les témoignages discordants et contradictoires, les conflits doctrinaux entre écoles diverses qui s'en réclament, tout nous porte à en douter et même à croire le contraire ! La personnalité de Socrate nous est mal connue. Nous disposons de très peu de renseignements sur la période de sa vie qui précède sa rencontre avec Platon. La légende de cet ex-tailleur de pierre, fils de sage-femme, qui le place dans la position d'un véritable initiateur et géniteur spirituel est d'origine essentiellement platonicienne. Se pourrait-il que celui sous le patronage duquel s'est édifiée toute la philosophie officielle et dominante, le meilleur des hommes et le plus sage, Socrate, cet homme extraordinaire, n'ait été qu'un habile dialecticien ? Un habile dialecticien méprisant la multitude, ses opinions et ses croyances ? Polycrate voit en lui un ennemi de la démocratie, un dangereux fanatique qui fut un conservateur en politique comme en matière de mœurs où il fait preuve de misogynie. Aristophane en parle comme d'un sophiste qui se plaisait à prendre le contre-pied des idées reçues sur lesquels il débitait les plus subtils radotages. Certains le disait arrogant, prétentieux, fier d'un savoir dont il n'usait que pour contredire et ridiculiser autrui. Nous savons tous que son ignorance est feinte et que la modestie qu'il affiche est pure hypocrisie ! Pourquoi le mythe, la fabrication et la construction du personnage conceptuel qu'est devenu Socrate ne relèveraient-ils pas de la littérature et de la fiction platonicienne ? Comme ce sont toujours les gagnants qui écrivent l'histoire, la philosophie dominante a tout intérêt à faire l'impasse sur l'enseignement de l'historiographie. L'histoire de la philosophie telle qu'elle apparaît dans les manuels et les encyclopédies, telle qu'on l'enseigne et la pratique à l'université, elle continue de raconter la même légende que délivre l'historiographie officielle qui ne connaît qu'une seule et unique narration. Impossible d'aller voir de l'autre côté du miroir platonicien qu'il existe des points de vue alternatifs. La coutume des vainqueurs, qui est de tout raser, oblige au massacre intégral. Bénédiction est accordée aux héritiers de Socrate, qui peuvent continuer en toute liberté à s'adonner benoîtement à la légende en s'adonnant aux diverses formes de l'onirisme ! … Le Socrate de Platon Avec Platon, son disciple et hagiographe, la légende de Socrate se personnifie et se singularise. Pour pouvoir distiller son enseignement, Socrate a hérité de sa mère, qui était sage-femme, l'art d'accoucher, la maïeutique (voir leThééthète). L'une accouche les corps, l'autre accouche les esprits ! Cet art qui n'arrive pas à des réponses toutes faites est un art du questionnement et de l'interrogation qui requiert la pratique de l'ironie. Il s'agit donc pour Socrate d'interroger en feignant l'ignorance. Socrate « avoue » que son savoir n'est rien et qu'il ne sait en réalité qu'une chose, à savoir qu'il ne sait rien (Apologie). Le dialogue est menée de main de maître par Socrate. L'interlocuteur, criblé de questions et pris au piège de la discussion, est aussitôt mis dans l'embarras. Ce qu'il croyait connaître, il se voit obligé d'admettre qu'il l'ignore. Le voilà pris en flagrant délit d'ignorance. Pire : il est victime d'une ignorance crasse car c'est une ignorance qui s'ignore. Une double ignorance. Qu'importe ! Car pour Socrate le but est atteint : l'objectif de la discussion étant moins d'en tirer un savoir particulier que d'apprendre à chacun à bien se connaître, selon le célèbre Connais-toi toi-même inscrit sur le fronton du temple d'Apollon à Delphes. On devine à quel point un tel personnage pouvait déranger. La plupart des interlocuteurs de Socrate étaient des sophistes, des poètes, des gens de lettre, des hommes de loi qui passaient aux yeux de la multitude et à leurs propres yeux pour des sages. Le procès qu'on fit à Socrate, raconté dans l'Apologie, portait sur deux chefs d'accusation : « Socrate est coupable de ne pas croire aux Dieux reconnus par la cité »; « Socrate est coupable de corrompre la jeunesse ». Peine demandée : la mort. La poursuite est engagée. Derrière les motifs d'accusation, il y a peut-être des raisons politiques : une sorte de revanche contre Socrate pour les liens qu'il aurait entretenus avec des membres de l'oligarchie des Tyrans, dont la chute venait de laisser place à la restauration de la démocratie athénienne. Verdict : 281 voix contre 221. Sentence : Socrate coupable et condamné à boire la ciguë. Socrate était-il devenu un personnage gênant ? S'agissait-il de se débarrasser de quelqu'un qui mettait en péril les institutions ? De quoi Socrate était-il coupable ? Platon va s'attacher à montrer qu'il s'agit d'une affaire montée de toute pièce par des ennemis de Socrate ayant profité de l'instabilité politique, l'état où Athènes était parvenue à la suite des désordres de la démocratie, pour s'en prendre à lui et le traduire en justice. Poètes, politiciens, sophistes et rhéteurs vont devenir les cibles de prédilections et les sujet de moquerie de Platon. Ils sont devenus responsables de la mort de Socrate et des ravages que peut provoquer, toujours selon Platon, la parole quand elle est détournée de sa fin véritable : la Justice ou la Fin Morale à laquelle elle doit être assignée. L'ennemi des sophistes Sous la plume de Platon, qui sait habilement jouer de la métaphore, les sophistes ont droit à toutes les épithètes : « artisans de l'illusion », « marchands de philosophie », « professeurs de vraisemblance », « fabricateurs de thèses et d'antithèses », « chasseurs intéressés de jeunes gens riches », « négociants de connaissances à l'usage de l'âme », « athlètes dans les combats de paroles », « purificateurs des opinions qui font obstacle à la science » (Sophiste). Lui qui aime le pastiche se plaît à les caricaturer et à caricaturer leurs discours : il nous montre Hippias, fier de lui et arrogant, qui se vante d'enseigner et de pratiquer tous les arts (Hippias majeur), Gorgias, qui est un excellent rhéteur, mais qui est incapable de donner une fin morale à son art (Gorgias), Protagoras, qui discute sur la justice, sur la possibilité de l'enseigner et de la transmettre, et qui conclut son exposé par un mythe (Protagoras), Calliclès, le violent, l'impétueux, qui fait l'apologie de la force brute et de l'instinct en politique (Gorgias). Les sophistes, qui sont l'objet des sarcasmes de Socrate et auxquels Platon attribue une doctrine bien définie, le relativisme, n'ont peut-être de commun que le nom. Ils sont accusés de vendre leur savoir et de mettre la vérité au service de leurs intérêts personnels en rabaissant la connaissance au rang de simples techniques. Ils sont accusés de prodiguer leurs leçons aux jeunes gens avides de pouvoir et de richesse mus par l'appât du succès et du gain, par un enseignement substituant au débat rationnel la recherche de conviction et de persuasion. Ils sont accusés de réduire la connaissance à la sensation, « faisant de l'humain la connaissance de toutes choses », selon la formule attribuée à Protagoras « de toutes choses, c'est-à-dire de celles qui sont et de leur existence et de celle qui ne sont pas et de leur non existence ». L'époque se prêtait merveilleusement bien à l'arrivée de ces singuliers personnages, professeurs d'éloquence, maîtres du discours, spécialistes et virtuoses du langage capables de convaincre et de persuader par le seul pouvoir de la parole. Le commerce, les guerres, l'instabilité politique, l'ébranlement moral qui s'empare des esprits à la suite de la défaite contre Sparte et qui se traduit par l'écrasement d'Athènes, le jeu de bascule entre la démocratie et une tyrannie oligarchique, tout ça finit par instaurer un gouvernement démocratique. (Celui-là même qui devait condamner Socrate.) La démocratie donne le pouvoir au peuple, lequel pouvoir peut maintenant être acquis par la parole accordant désormais la prééminence aux qualités du citoyen et non plus au privilège de l'ascendance noble. Volontairement gauchie et déformée par Platon, parodiée plus ou moins cruellement dans ses dialogues, la doctrine des sophistes est tournée en ridicule. Leur scepticisme à l'égard de la connaissance se mue en subjectivisme philosophique : si l'homme est la mesure de toutes choses, s'il n'y a pas de vérité supérieure à l'opinion, alors toutes les opinions se valent. Si toutes les opinions se valent, autant dire qu'aucune n'a de valeur, qu'il nous est impossible de distinguer le vrai du faux, et si tout est vrai, rien n'est vrai, toutes choses étant d'égales force et se réduisant à l'équivalence ou à la simple vraisemblance. Sur cette pente, on aboutit forcément à une conclusion désastreuse : le nihilisme, qui est l'envers et le revers du relativisme, sa conséquence logique et inévitable. C'est la négation de l'être, qui conduirait Gorgias, le père de la rhétorique, à affirmer : 1 . « Rien n'existe. » 2. « Si quelque chose existe, il est inconnaissable à l'humain. » 3. « S'il est inconnaissable, il est incommunicable aux autres. » De fait, en est-il bien ainsi ? Au-delà des clichés et des formules éculées qui sont le pain et le beurre des historiens, par-delà la caricature et le mépris qui leur sont restés attachés jusqu'à nos jours et depuis Platon, qu'étaient véritablement les sophistes qu'en fait nous connaissons si peu et si mal ? Les plus connus ont vécu aux cinquième et quatrième siècles avant J.C. : ce sont Protagoras, Gorgias, Hippias, Prodicos, Thasimaque et Antiphon. La plupart figurent dans les Dialogues de Platon. Venus des contrées grecques, ils s'installèrent à Athènes ou y séjournèrent, selon le cas. La ville, capitale du monde grec alors en pleine mutation, attirait par son prestige grandissant ces nouveaux fabricants de savoir rompus à l'art oratoire. Ils vendaient effectivement leur leçons et répondaient à un besoin que requéraient le contexte et les institutions de l'époque : former des jeunes gens à une carrière politique à occuper un poste dans l'administration de la cité comme magistrats, juristes ou stratèges. Leurs connaissances étaient étendues, dit-on, quasi encyclopédiques : grammaire, poésie, musique, mathématiques, astronomie, art militaire, tout ce dont la parole rend capable, et ce dont avait besoin celui qui aspirait à une haute fonction ou à un poste de commandement dans la société. Des sophistes, il ne nous reste que des fragments ou de courts extraits, des phrases, des paroles qui nous ont été transmises par des commentateurs souvent hostiles à leur pensée, au premier chef Platon, peu soucieux d'objectivité, on le sait, et ennemi des sophistes. On dit des sophistes qu'ils ramènent tout à la sensation. Contrairement à Socrate et à Platon, ils ne croient pas en une vérité une et universelle, toujours la même, supérieure aux êtres qui tireraient d'elle leur intelligibilité. Ils ne croient pas aux idées générales, mais soutiennent que les concepts n'ont aucune réalité, que ce sont des mots ou des étiquettes que nous accolons aux choses par pure commodité. Selon eux ce qui est seul réel, c'est ce que nous percevons, qui n'existent pas en soi, mais relativement à l'acte par lequel les choses nous apparaissent : « Ce que l'homme appelle vérité, c'est toujours sa vérité, c'est-à-dire l'aspect sous lequel les choses lui apparaissent. » (Protagoras). Les sophistes se refusent à tout discours de l'ontologique, qui, pour eux, est un discours vide. Ils ne cherchent pas comme Parménide à départager l'opinion et la vérité : toute césure ou toute tentative de cassure est encore discours sur l'être. Ils s'en tiennent à ce que nous pouvons voir et affirmer et sur quoi nous pouvons nous entendre : non pas la Vérité (le vrai absolu), mais « la vérité » (un vrai non absolu) telle qu'elle se montre aux humains dans son pouvoir d'apparaître, qui est pure phénoménalité. Les sophistes (en tout cas Gorgias et Protagoras) sont nominalistes et perspectivistes. Nominalistes, puisque selon eux les idées générales sont une illusion de l'esprit. Perspectivistes, puisque la connaissance que nous avons des choses dépend toujours du contexte, de la situation, du point de vue, selon lesquels les choses nous apparaissent. C'est la signification de la formule de Protagoras disant « l'humain est la mesure de toutes choses » et non la caricature que Platon en a faite ! Les sophistes sont capables de penser un monde pluriel et polycentrique où le temps et le lieux n'ont plus le caractère homogène de la petite cité grecque. Voyageant de ville en ville, ils ont pu observer la relativité des jugements que les humains portent sur les mêmes choses, les humains n'utilisant pour ainsi dire jamais les mêmes critères pour les mesurer. Fidèle à sa doctrine, Protagoras ne reconnaît de lois que celles de la cité : non que les lois de la cité sont les « meilleures », mais parce qu'il n'existe pas de lois universelles ou de lois antérieures aux lois écrites. Une loi n'est « meilleure » que dans la mesure où elle obtient l'adhésion du plus grand nombre et par là favorise l'harmonie et la cohésion sociale. « Meilleure » est la loi, mais pas plus vraie : « Moi, je conviens que les lois sont meilleurs que les autres, mais plus vraies, non pas. » (Thééthère). Il y a un certain pragmatisme se rattachant à cette idéologie mis au service de l'utilité. Ce pragmatisme se retrouve dans ce qui devient pour Protagoras le « discours fort », c'est-à-dire un discours librement partagé capable de rassembler et unir les humain dans une entreprise collective. Le « conventionalisme » de Protagoras, à tout prendre, est beaucoup plus stimulant que l'universalisme de Platon (et de Socrate), qui aboutit au refus du changement ! Les sophistes sont de vrais démocrates. Ils travaillent à l'extension et à l'égalisation de la condition de citoyen à tous. Face à Platon, qui condamne les humains à une inégalité naturelle d'aptitude et de talent créant une véritable ségrégation au sein de la société, les sophistes prônent l'égalité des chances pour tous. Tous les humains sont égaux en droit : la place qui revient à chacun n'est pas fixée d'avance, mais c'est à chacun d'y accéder en fonction de sa compétence en politique. De sa compétence acquise comment ? Grâce au nouveau rôle attribué au langage qui vise à élever le citoyen vers un état meilleur. D'inégaux chez Platon, pour qui la « bonne délibération » est l'apanage de quelques citoyens, à savoir les philosophes qui forment l'élite des hommes sages et compétents (La République), d'inégaux, donc, et grâce au logos (la parole), les humains deviennent politiquement égaux avec Protagoras. Ce qui donne au discours sa force, c'est le consensus qu'il provoque. La vérité de la personne privée est alors le citoyen. Dans l'égalité démocratique, on ne pèse pas les voix ... On les compte ! ... L'ancien système hiérarchique et inégalitaire, l'idéal aristocratique à consonance héroïque éclate en mille morceaux sous les critiques et coups répétés des sophistes. C'est là le véritable enjeu au fondement même de la démocratie : l'acquisition de cette compétence délibérative que doit recevoir tout citoyen et qui lui permet de jouer un rôle actif dans la société. D'où l'importance du rôle et de la place de l'éducation en démocratie, et c'est bien ce que Protagoras professe. L'action du sophiste est primordiale. Dans le dessein qui est le sien en tant qu'éducateur, il a pour tâche de permettre à chacun « de passer d'un état moins bon à un état meilleur ». Et Protagoras de conclure : « Le médecin produit ce changement par des drogues, le sophiste par des discours ». La hargne de Platon et son acharnement contre les sophistes et leur enseignement montrent qu'il a bien saisi le véritable enjeu de la démocratie ! Comment en dire plus, sinon s'insurger contre les propos malveillants de Platon et contre la malhonnêteté et le manque d'objectivité dont il a fait preuve dans sa façon de traiter les sophistes, qu'il s'est évertué à démoniser, à diaboliser, sans vergogne, et du mieux qu'il a pu ? Platon développe toute une machine de guerre contre les sophistes. En commençant par la démence et le délire de sa théorie des idées … La théorie des idées Si tout est en perpétuel changement, si tout ce qui existe est soumis à un flux incessant et évanescent, apparences sensibles qui ne sont que de vaines images de la réalité et qui ne peuvent être objet de connaissance, comment expliquer les choses et comment expliquer ce qui, dans les choses, persiste à travers le devenir et le changement et demeure permanent ? Réponse (il fallait y penser) : en conciliant les deux, l'immobilité et le changement, l'être et l'apparence, l'universel et le singulier, l'ontologie statique de Parménide et le mobilisme d'Héraclite ! 1 ) Le monde sensible est fait d'instabilité et de changement. Il n'est pas fait de concepts, mais des choses que nous voyons, touchons, etc. Le monde sensible est le monde que nous habitons, fait d'opinions et de fausses croyances sur la réalité, d'ombres au sujet desquelles nous nous disputons sans cesse en nous disputant sur les apparences du vrai, du beau, du bien, etc. 2 ) Le vrai monde, ou le monde vrai, le monde intelligible échappe au devenir et au changement. Il contient les modèles exemplaires des choses ici-bas, qui ne sont que des imitations ou de pâles copies des choses intelligibles. Le monde vrai, le monde intelligible est formé des Essences véritables, Formes immuables et éternelles que Platon appelle Idées (avec une belle majuscule pour marquer leur transcendance). Il y a donc selon Platon une idée de toutes choses, une idée du lit, une idée de la feuille, une idée de l'humain, une idée de ce qui est beau, bon, juste, etc. Chaque chose en soi qui lui préexiste et qui est son double éternel, qui lui confère son être, son essence, et qui nous permet de la désigner par son nom. Parménide (dans le dialogue du même nom) demande à Socrate « s'il y a une idée du poil, de la boue, de la saleté ou de toute autre chose insignifiante et sans valeur ». Socrate hésite, mais il est bien obligé d'accorder à Parménide que s'il y a une idée du beau, du bon et du vrai, il doit bien y avoir une idée du poux, de la boue et de la crasse ! Ne comportant rien de sensible, le monde intelligible est seul objet de connaissance, de science, et nous ne pouvons nous y élever qu'à l'aide des mathématiques et d'une dialectique ascendante. Chez Platon, les mathématiques servent d'auxiliaire à la dialectique en tant que propédeutique et science de la mesure. Elles donnent son premier mouvement à l'âme dans son élévation vers la région supérieure des Idées. Sur la porte d'entrée de l'Académie de Platon figurait la formule devenue légendaire : « Que nul n'entre ici s'il n'est pas géomètre ». Le Timée nous renseigne aussi sur la dialectique ascendante comme effort du Logos dans sa participation aux Idées, c'est-à-dire la participation des Idées entre elles et avec l'Idée du bien, la plus grande de toutes, celle par laquelle toutes les autres Idées nous sont connues. La participation des idées aux choses sensibles, et qui explique le mélange des deux mondes, est présentée dans La République et le Philèbe. Dans le Timée, et cette fois à partir d'une dialectique descendante, Platon montre que la génération des choses trouve sa cause et son explication dans la génération des essences, des Idées, qui s'achemine vers un terme ultime sur lequel le démiurge a les yeux fixés en modelant le monde sur l'Idée du Bien. Le passage du monde sensible au monde intelligible est illustré dans l'allégorie de la caverne, qui explique comment se fait la conversion de l'âme vers les réalités supérieures. Empruntant au pythagorisme et aux anciennes traditions orphiques, Platon bricole sa théorie : Pour lui, connaître, c'est reconnaître, c'est se souvenir. Plus précisément se ressouvenir de ce que l'âme a contemplé dans sa pré-vie, alors qu'elle séjournait dans le monde des Idées : « S'il est vrai, comme tu le dis souvent, que, pour nous, apprendre n'est pas autre chose que se ressouvenir, c'est une nouvelle preuve que, forcément, nous devons avoir appris dans un temps antérieur ce que nous nous rappelons à présent. » (Phédon) Mais si « connaître, c'est reconnaître », cela présuppose que l'âme, qui habite le corps, préexiste au corps. Si l'âme préexiste au corps c'est convenir que l'âme est immortelle, c'est en conclure que, pour elle, habiter un corps, c'est participer au cycle des générations où tout ce qui vit meurt, puis renaît en quelque sorte de ce qui est mort, mais sous une autre forme. La théorie de la réminiscence est exposée pour la première fois dans le Ménon, où un jeune esclave est amené par lui-même (c'est-à-dire par Socrate, qui le met sur la voie par le questionnement, son art, qui est la maïeutique) à redécouvrir des vérités mathématiques dont il peut se rappeler parce qu'il porte en lui des opinions droites qui, réveillées pas le questionnement, deviennent des connaissances. Cette théorie de la réminiscence est reprise dans le Phédon à titre d'hypothèse servant à résoudre le problème de l'immortalité de l'âme. La théorie de la réincarnation est illustrée dans le Phèdre, qui assimile l'âme à un attelage ailé emporté dans un mouvement circulaire autour du ciel, où les âmes sont amenées à contempler les vraies réalités. Les âmes nourries d'intelligence qui se sont habituées à l'éclat éblouissant de ces réalités deviendront des âmes de philosophe ! Une existence antérieure, une âme immortelle, une incarnation de l'âme dans un corps … Nous voilà déjà conduits très loin! … Les âmes vagabondes En toute bonne logique, celui qui « rêve éveillé », comme le disait Voltaire, poursuit : Notre âme comprend trois parties, ou trois principes d'actions, comme l'État lui-même, qui est divisé en trois classes. Ces trois principes actifs sont : 1 ) La partie raisonnante (« la tête »). 2 ) La partie ardente (« le cœur »), reliée aux passions irascibles. 3 ) La partie désirante (« le bas-ventre »), celle des passions concupiscibles. Seule la partie raisonnante de l'âme (l'intellect) est immortelle. Les deux autres, enchaînées et prisonnières du corps, disparaissent avec la mort du corps. Dans le Phèdre, Platon compare l'âme à un « attelage ailé » attaché à deux coursiers, l'un docile, l'autre rétif aux ordres du cocher. Le cheval rétif est entraîné par les passions concupiscibles (les désirs et les appétits inférieurs). Il est mal bâti et indiscipliné. Le cheval docile, bon et généreux, est l'allié de la raison. Le cocher doit maintenir l'équilibre en dirigeant et guidant le bon cheval pour amener les deux chevaux sur le droit chemin. Par la raison, il doit détourner les désirs irascibles et concupiscibles pour les tourner vers la contemplation des idées. Les âmes pures peuvent s'élever à la connaissance des vraies réalités. Escortées par les dieux qui les accompagnent dans leur course, elles peuvent contempler la Beauté en soi, la Justice en soi, le Bien en soi. Les âmes impures, lourdes des désirs et des exigences de leur vie ici-bas, peinent à faire obéir leurs chevaux. N'ayant pu être initiées à la connaissance des vraies réalités, elles perdent leurs ailes et retombent sur terre, où elles viennent s'incarner dans un corps. Le méchant, chez Platon, c'est donc celui qui a misé sur le mauvais cheval. Quelle rigolade ! ... Morale du mythe, chez Platon (pour qui tous les mythes ont leur morale) : La rétribution des âmes est fonction de leur vie ici-bas : « Ceux qui ont vécu en pratiquant la justice obtiennent en échange une bonne destinée; ceux qui l'ont violée, une destinée mauvaise » Phèdre. La carotte et le bâton ! … : Seront récompensées les âmes des sages, des hommes vertueux, des philosophes. Seront punies les âmes des déraisonnables, des concupiscents. Punies, c'est-à-dire à migrer et à subir des réincarnations successives ! Parfois en devant séjourner dans un corps d'animal : « Ceux qui sont abandonnés à la gloutonnerie et à l'ivrognerie sans retenue entrent naturellement dans des corps d'ânes et de bêtes analogues. Ceux qui ont choisi l'injustice, la tyrannie, la rapine entrent dans des corps de loup, de faucon, de milan. En quelle autre place, à notre avis, pourraient aller des âmes de telle nature ? » (Phédon) Platon croit à l'immortalité de l'âme et à sa réincarnation (métempsychose). Il croit à la chute et au rachat des âmes selon le mode de vie auquel elles se sont abandonnées ici-bas dans leur combat contre l'élément charnel qui les rive et les enchaîne au corps. Cette conception qui préfigure déjà le christianisme et dans laquelle se trouve tous les éléments à mettre en œuvre dans une doctrine chrétienne, les premiers chrétiens parviendront à l'acclimater à leur mystique de l'âme et à leur eschatologie. « Platon pour disposer au christianisme », disait Pascal ... Grâce à Platon et à son disciple Aristote, celui qui a fourni à la religion chrétienne sa puissante armature, la filiation spirituelle qui assure à l'humanité le règne pérenne de l'esprit sur le corps ne peut être plus clairement et plus nettement affirmée. L'opération est lancée qui conduira à la floraison des doctrines idéalistes aux formes les plus vertigineuses qui vont s'épandre jusqu'à nous. La Cité idéale Il existe dans la Cité idéale de Platon la même hiérarchie que dans les âmes des individus. Trois classes dans la société qui correspondent aux trois parties de l'âme : 1 ) Les magistrats pour la partie raisonnante. 2 ) Les soldats pour la partie impulsive. 3 ) Les paysans et les artisans pour la partie désirante. Prudence (Sagesse), Courage, Tempérance sont les vertus essentielles qui doivent assurer l'harmonie de la société, la justice étant réalisée dans la société comme dans l'âme quand chaque classe joue son rôle et s'acquitte convenablement de sa fonction : « Une cité est juste quand chacune de ses trois classes s'occupe de ses propres tâches » (République). Comme la société est hiérarchisée selon un ordre de subordination des parties et des facultés les unes aux autres, et comme c'est la tête qui doit commander, le plus apte à gouverner, celui qui doit devenir son premier magistrat, ce serait le plus excellent de ses hommes, le modèle du sage et du juste, l'adversaire impitoyable des sophistes et le seul possesseur du savoir philosophique, celui qui pourrait éduquer les autres hommes et faire régner l'ordre dans leur âme comme dans la cité. Quand Platon nous parle d'un « gouvernement des philosophes », ou d'un « philosophe-roi », c'est toujours à son maître bien-aimé, Socrate, qu'il songe. N'est-il pas celui qui, au péril de sa vie, s'oppose au tyran Critias et contrevient à ses ordres pour éviter que ne se commette une injustice ? Celui qui tient son rang au siège de Potidée et qui se distingue par son courage en sauvant la vie d'Alcibiade ? Celui qui dans le Banquet, préfère l'amour des belles âmes à l'amour des beaux corps ? Celui qui, refusant de s'évader de sa prison malgré l'insistance de Criton, préfère mourir que d'enfreindre et de désobéir aux lois de la cité ? Socrate, le meilleur, le plus sage, le plus excellent des hommes, que la démocratie, le pire des régimes selon Platon, a mis injustement à mort, elle dont le mot d'ordre est la liberté qui conduit à la dissolution des mœurs et finalement à l'anarchie qui cause la perte de la cité. « Tant que les philosophes ne seront pas rois dans la cité, ou que ceux qu'on appelle aujourd'hui rois et souverains ne seront pas vraiment et sérieusement philosophes, il n'y aura de cesse, mon cher Glaucon, aux maux des cités, ni, ce me semble, à ceux du genre humain, et jamais la cité que nous avons décrite ne sera réalisée, autant qu'elle peut l'être, et ne verra la lumière du jour » (République) La comparaison est intéressante avec le passage suivant de la Lettre VII : « Les races humaines ne verront pas leurs maux cesser avant que, soit ait accédé aux charges de l'État la race de ceux qui pratiquent la philosophie de façon droite et authentique, soit que, en vertu de quelque dispensation divine la philosophie soit réellement pratiquée par ceux qui ont le pouvoir dans les États » Pour préserver l'ordre dans la cité et éviter sa décadence, ce qu'il craint le plus au monde, Platon imposera à la classe des soldats un communisme intégral : Les biens et les femmes devront être mis en commun, leurs enfants seront nourris et élevés par l'État. Des règles d'eugénisme seront appliquées : « Il faut selon nos principes rendre les rapports très fréquents entre les hommes et les femmes d'élite et au contraire très rares entre les sujets inférieurs de l'un et de l'autre sexe » (République) Les enfants handicapés et nés avec une déficience, la Cité devra s'en débarrasser : « Pour les enfants des sujets inférieurs, et même ceux des autres qui auraient quelque difformité, ils les cacheront dans un lieu interdit et secret, comme il convient » (République) Dans la cité idéale, écrivains et poètes seront surveillés de près : Il faudra se méfier tout particulièrement des « poètes imitateurs », qui seront chassés. « Si donc un homme en apparence capable par son habileté de prendre toutes les formes et de tout imiter venait dans notre ville pour s'y produire lui et ses poèmes, nous lui dirions qu'il n'y a point d'homme comme lui dans notre cité et qu'il ne peut y en avoir, puis nous l'enverrions dans une autre ville » Nul doute ici que Platon a toujours présent à l'esprit le poète comique Aristophane, qui, dans Les nuées, raillant Socrate, colportait une image plutôt négative du philosophe. Platon parle aussi dans les Lois de l'expulsion des poètes et des musiciens hors de la Cité idéale. Cela dit, mentir ou tromper est interdit, certes, mais pas entre les mains des gouvernants, pour qui le mensonge et la tromperie peuvent être aussi utile qu'un médicament : « Il y a chance pour que nos gouvernants soient obligés d'user largement de mensonges et de tromperies pour le bien des gouvernés et nous avons déjà dit que de pareilles pratiques étaient utiles sous formes de remèdes » (République) Chaque classe enfermée dans son rôle naturel, qui correspond à son profil psychologique (la race « d'or », la race d'« argent » et la race de « bronze ») ! Un communisme intégral pour la race des gardiens ! Des règles d'eugénisme visant à maintenir la pureté des caractères ! La psychosociologie de Platon est franchement et proprement démentielle … Même si dans les Lois Platon abandonne son communisme intégral, il est tout à fait légitime de voir dans la Cité idéale de Platon le creuset du totalitarisme. La politique, la morale et la philosophie sont inséparables chez Platon. La plupart de ses œuvres insistent sur la mission sociale du philosophe. Platon le réformateur, l'ennemi de la démocratie, celui qui caressait le rêve de devenir conseiller du prince, d'abord auprès de Denys l'ancien, puis auprès de son successeur, Denys le jeune, Platon n'a su imposer à sa cité ni sa morale, ni sa philosophie, ni sa politique. Les derniers mots de Platon nous font part de son pessimisme face à l'action des humains : « Nous sommes les marionnettes des dieux. Comme je l'ai dit à un moment antérieur de notre entretien, l'humain a été fabriqué comme un objet d'amusement pour la Divinité. Les choses humaines ne méritent pas d'être prises au sérieux » (Lois) C'est Philippe de Macédoine, qui, en s'emparant de la Grèce, mettra fin à l'aventure politique athénienne : la démocratie. Il faudra attendre plus de vingt siècles, pas moins, avant qu'un pays d'Occident ne se décide à tenter de nouveau l'aventure. .
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... ... ... Les cas d'opposition à l'aide à mourir ont parfois une raison précise, mais des plus indigne. C'est le cas des retraités dont la famille veut qu'ils vivent le plus longtemps possible pour augmenter en banque le capital de leur pension et dont ils hériteront un jour. L'avis de celui qui veut cesser de souffrir est indispensable, nécessaire, incontestable. ... ... ...
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... ... ... Dans le pays d'où j'écris et où je vis, le Canada, l'aide à mourir dans la dignité existe depuis des années. Premièrement, les mots ont une importance capitale. Au Canada, on n'euthanasie pas, on ne tue pas, on n'aide pas les gens à se suicider, on est bienveillant envers ceux dont la souffrance est intenable à cause de leur maladie, et c'est pour ça qu'on les aide à mourrir dans la dignité s'ils en expriment la volonté. Ensuite on n'offre pas ce service à des étrangers, car le Canada part du principe qu'il faut respecter l'avis des pays qui interdisent la chose. Encore ensuite, ma femme est partie après s'être prévalue de l'aide à mourir dans la dignité. Je suis prêt à fournir tous les renseignements pouvant permettre de se faire une idée de l'action canadienne au sujet de cette question. ... ... ...
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Ah non, moi je dis « Dieu seul le saurait s'il existait. » ... ... ... Lorsqu'un athée dit «Dieu seul le sait», il signifie une sorte d'humour insaisissable à l'entendement d'un croyant, qui prend l'expression à la lettre, alors que l'athée signifie «personne ne le sait» en prenant Dieu comme l'expression du néant. C'est le genre d'humour qui se cache. .........