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Tout ce qui a été posté par épixès
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On peut avoir une grande empathie doublée d'une grande intelligence émotionnelle et cependant posséder des aptitudes sociales frisant le néant.
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Vous, vous n'avez jamais rencontré ma femme…. (je plaisante, je suis célibataire)
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Ce à quoi j'ajouterai: "Plus je connais les hommes, plus j'aime mon chien. Plus je connais les femmes, moins j'aime ma chienne" -Pierre Desproges-
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Je n'affirme pas que cela fait de lui un croyant. Je dis que cela récuse l'athéisme comme moteur des conflits du XXème siècle ou ne serait-ce que son instrumentalisation. L'athéisme est très faiblement transsubjectif car s'il possède un socle argumentatif solide, il n'est porté par aucun contenu narratif ou idéologique. Hitler l'avait perçu et quelles que furent ses véritables croyances, il savait qu'un discours fondé sur l'émotion et la croyance serait mieux à même d'emporter l'adhésion des foules qu'un argumentaire rigoureux. N'importe quel avocat ou homme politique sait qu'on séduit bien plus facilement les gens qu'on ne les convainc. Ceux qui font la guerre ont besoin de raisons, de motivation, pour la faire. Cela peut être la peur des conséquences qu'un refus leur imposerait, le patriotisme, une idéologie ou une foi contraire à celle des agresseurs. Soutenez vous sérieusement que les soldats ont fait la guerre au nom de l'athéisme ? L'extrémisme est l'apanage des hommes, pas celui des religions ou des idéologies mais elles peuvent exacerber cette disposition humaine lorsqu'elles exhortent à la violence. L'athéisme n'ayant aucun contenu idéologique, il peut difficilement exalter cette même disposition mais certains hommes n'ont pas besoin d'être poussés, ils sont naturellement violents ou excessifs.
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A la différence que les guerres de religions ont été des guerres menées par des croyants pour des raisons religieuses alors que les conflits auxquels vous faites référence ont été menés par des hommes (croyants et non croyants) pour des idéologies politiques et tous n'étaient pas athées. Donnons nous la peine d'examiner les paroles du Führer lui même: "Je suis convaincu que j’agis en tant que l’outil de notre créateur. En combattant les juifs je fais l’œuvre de notre seigneur – Mon Combat (Mein Kampf)" "Je crois que c’était la volonté de Dieu qu’un jeune garçon soit envoyé au Reich et devienne le chef d’une nation – Discours du 9 avril 1938 à Vienne" "Dieu a créé ce peuple et il a grandi selon sa volonté. Et selon notre volonté il perdurera et sera éternel. – discours du 31 juillet 1937, Breslau" "Nous prions Dieu qu’il mène nos soldats sur le bon chemin et qu’il les bénisse. L’ordre du jour d’Hitler. 6 avril 1941, Berlin. " Le bel athée que voilà…. Nous pourrions aussi évoquer l'attitude de Pie XII et des prélats de l'église catholique, leur silence face à l'holocauste, leur rapprochement avec tous les régimes fascistes ou leur participation active à la destruction du communisme athée. Il me semble à moi que c'est lorsqu'on se croit dépositaire d'une vérité révélée, objective et donc supérieure que l'on s'autorise toutes les extrémités. Qu'il y ait des croyants aimables, généreux et compatissants je n'en doute pas un seul instant. D'ailleurs pour moi il en va des croyants comme des athées, ce sont des hommes et donc on y trouve de tout: je me refuse à toute forme d'essentialisme, qu'elle passe par la nationalité ou le système de croyance. Ce qui génère une différence c'est l'extrémisme, qui se définit par l'adhésion radicale à une pensée radicale: si votre dieu est amour et compassion il n'y a pas grand chose à craindre, le fondamentaliste jaïniste ne représente guère une menace que pour lui même. Si par contre vous vénérez un dieu vengeur et jaloux, un boutefeu cosmique, il y a fort à parier que vous vous sentirez investi de la mission de convertir votre voisin par tous les moyens à votre disposition ou le tuerez à défaut de le rallier à votre cause. L'athée le plus enragé que je connaisse est Richard Dawkins, il écrit des livres et fait des conférences….
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Philosophie versus Sciences - Réalité - Stephen Hawking
épixès a répondu à un(e) sujet de zenalpha dans Philosophie
Cette prétention à dire le vrai, ne serait-ce pas les mêmes philosophes qui la mettent dans la bouche de la science ? Car enfin la science ne dit rien, les scientifiques parlent pour elle quand ce ne sont pas les philosophes, les sociologues des sciences ou même l'internaute en mal de reconnaissance (catégorie dont je ne m'exclus pas). Un des postulat de la science est qu'il existe une réalité extérieure à nous et non subordonnée aux représentations que l'on en a. Si cela est exact la réalité est nécessairement dogmatique, totalitaire dans sa façon d'incarner le vrai, indépendamment du fait qu'on puisse ou non accéder à cette vérité. Cela étant posé, les scientifiques observent les régularités de la nature, déterminent des protocoles expérimentaux, interrogent le réel, collectent des données et établissent des théories. Ces théories doivent être et sont questionnables, mieux: elles sont questionnées indépendamment par différentes méthodes au cours du temps. Lorsqu'une théorie n'a jamais été mise en défaut en plus de 100 ans d'existence, lorsqu'elle offre des prévisions avec une exactitude de 21 décimales ou qu'elle prédit l'existence d'une particule 64 ans avant sa découverte avec exactement les caractéristiques qu'on lui avait calculé, on est tout de même en droit de se dire qu'à tout le moins on touche, sinon le réel, quelque chose du réel. Si on comprend le vrai comme étant la correspondance à la réalité, qui d'autre que la science interroge le réel et se soumet à son jugement ? Quel autre système d'interrogation du monde est aussi rigoureux ou possède un système autocorrectif ? Que les scientifiques acceptent mal d'être jugés par Rika Zaraï, les frères Bogdanov, Bruno Latour ou autres guignols postmodernes, cela peut s'entendre sans trop de difficulté, car c'est bien le mal de notre époque: on est le dernier des rustres si on ne connait pas Guernica mais ne pas connaitre la relativité générale est parfaitement admis, par contre chacun s'autorise à juger du réchauffement climatique ou de la théorie de l'évolution même (et surtout) si l'on a que la bible comme référence scientifique. Veuillez excuser mon emportement mais je considère la science comme une chandelle tenant à l'écart les ténèbres alentours, elle est peut être fragile et incertaine mais c'est la seule que nous ayons. -
En vérité et en matière de croyances, les populations n'ont jamais eu que le choix de la fable à laquelle elles souhaitaient adhérer et nous n'avons pas d'exemple d'un peuple parfaitement athée, il nous est donc difficile de savoir sur quoi cela résulterait. Concernant la force du contrôle de la religion, je ne la nie pas mais je la déplore: il me semble que vous confondez cohésion sociale et cohésion identitaire. L'histoire et l'actualité regorgent d'exemples de guerres de religion et l'immense majorité sont des guerres civiles, on a vu mieux en matière de civisme ou de paix sociale. L'athéisme d'état est un mythe (hormis en Chine et dans quelques autres exemples historiques). L'athéisme n'est pas une idéologie, il n'y a pas de doctrine commune ou de credo collectif et seule l'absence de croyance en dieu relie ce qui est tout sauf une communauté. Les raisons pour lesquelles des athées s'organisent c'est lorsqu'ils sont persécutés (ce qui est vrai un peu partout dans le monde hors Europe), criminalisés (pays essentiellement gouvernés par la charia) ou cela concerne une infime minorité prosélyte qui souhaite propager leur non croyance. Le culte de la raison par les sciences ? Où ? Qui ? Qu'on appelle la police ! Au delà du fait que j'arrive aisément à imaginer crime plus odieux que de révérer la raison ou la science, je serais curieux de savoir où vous avez vu une telle chose. Ce que moi je constate c'est qu'en dehors de certains intellectuels (scientifiques ou non), l'immense majorité de la population et même des élites ont une confiance moutonnière dans la science mais ne comprennent pas "l'esprit de la science", ce qui nécessite un tant soit peu de connaissances en histoire et en philosophie. A cet égard je vous l'accorde c'est la traiter comme une religion et donc la trahir totalement. Prompts à relayer la nouvelle qui fera sensation, les médias diffusent des approximations honteuses voire même de fausses informations; Les hommes politiques écoutent poliment et d'une oreille distraite les experts en s'assurant bien qu'on sache qu'ils les ont consultés puis passent à autre chose et font le contraire de ce qui a été conseillé; L'homme de la rue se moque comme d'une guigne des percées scientifiques tant qu'il pense qu'elles lui permettent de mastiquer son burger devant le juste prix. Trump quant à lui estime tellement les sciences qu'il a renvoyés tous les conseillers scientifiques de la maison blanche et qu'il supprime les aides gouvernementales aux universités menant des études sur l'impact de l'activité humaine sur le climat…. Je peux entendre que vous soyez contre les dérives d'une laïcité mal comprise mais de là à penser que la religion soit un remède contre ce qui vous apparait comme une vacuité morale, c'est ignorer à la fois que la morale nous vient de notre condition animale (les études en éthologie, anthropologie et psychologie évolutionniste sont édifiantes sur ce sujet) et que les enquêtes comparatives menées au niveau mondial à propos des activités criminelles ou du respect des droits de l'homme ne plaident nullement en faveur de la soit disant vertu tempérante des religions.
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Je ne suis pas suffisamment instruit sur la question pour porter un jugement aussi péremptoire que je l'ai fais, preuve encore qu'à moi aussi la sagesse fait défaut. Etriqué est sans doute un terme excessif mais j'avoue que son comportement lorsqu'il se sentait rejeté ou simplement critiqué correspond si peu à l'image que je me fais de l'intelligence portée à son pinacle que je réagis de façon disproportionnée. Quoiqu'il en soit, je m'excuse pour cette digression qui n'avait pas lieu d'être et de l'ardeur de mes propos à l'encontre d'un homme qui a bien plus apporté qu'il n'a nui.
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Newton était sans nul doute un des plus grands génies que l'humanité a produit, pour autant l'attitude qu'il adopta lors de ses querelles avec Leibniz et d'autres moins fameux témoignent d'un esprit tatillon, querelleur, revanchard et mesquin, en un mot: étriqué. Et pourtant comment accoler ce déplorable qualificatif au nom de cet aigle parmi les hommes ? Comment faire concilier l'intelligence la plus aigüe avec l'étroitesse d'esprit la plus médiocre ? Il semblerait que l'intelligence ne soit pas gage de sagesse, qu'importe ce qu'il nous en coute de l'admettre.
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L'effet Dunning-Kruger est un biais cognitif exprimant la propension des personnes les moins qualifiées à surestimer leur niveau réel de compétence. L'intelligence est la mesure de l'intelligence et ceux qui en sont le moins pourvus manquent donc de l'outil essentiel pour juger de l'entendement des autres et du leur propre. On peut aisément faire le parallèle avec l'humilité allant souvent de pair avec une grande culture: plus on est cultivé et mieux on peut évaluer ce qu'il nous reste à connaitre, on prend alors conscience de la modestie de notre savoir au regard de toutes les connaissances déjà acquises par l'humanité, elles-mêmes insignifiantes devant l'immensité de ce qu'il nous reste à découvrir. A l'inverse, l'ignorance borne l'horizon du béotien qui, satisfait de pouvoir embrasser d'un simple regard ce qu'il prend pour le monde, se fige dans le contentement de soi et ne va pas chercher plus loin. Darwin disait lui-même: "l'ignorance engendre plus fréquemment la confiance en soi que ne le fait la connaissance" L'intelligence permet d'entrapercevoir la complexité des choses ce qui relativise l'emprise que l'on pensait avoir sur elles et nous rend moins confiants en notre capacité à modeler le réel. Nombre de philosophes d'ailleurs font l'apologie du doute et de la remise en question, conditions nécessaire à l'avancement de la connaissance. L'ignorance rend aveugle à la complexité, réduit et simplifie tout ce qui se présente à elle en une caricature grossière d'elle-même mais plus aisément appréhendable par l'esprit et rend le sot suffisant et plein de lui-même, fier et rassuré de savoir qu'il comprend et maitrise son environnement: confiant.
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Philosophie versus Sciences - Réalité - Stephen Hawking
épixès a répondu à un(e) sujet de zenalpha dans Philosophie
Il me semble que l'indétermination quantique est la condition sine qua non des possibles macroscopiques et de leur contingence. Personnellement j'aime à y voir un océan de potentialités duquel s'extirpent phénomènes et évènements pour se cristalliser en réalité, ou tout au moins en la réalité que nous percevons. On aura saisi mon inclination pour la théorie des mondes multiples qui, sans que je privilégie cette hypothèse à une autre, exerce sur moi un attrait puissant de par son élégance conceptuelle. -
Philosophie versus Sciences - Réalité - Stephen Hawking
épixès a répondu à un(e) sujet de zenalpha dans Philosophie
Bonjour Spontzy, Accéder à une connaissance c'est objectiver cette dernière en déplaçant le procès de la vérité depuis notre subjectivité jusqu'au tribunal de la réalité. Tout philosophe qui renâcle à l'idée de se voir réfuter par le réel est à mon sens un bien mauvais philosophe: avoir tort n'est un problème que pour celui qui ne sait pas le reconnaître et bien des découvertes sont le fruit d'accidents, d'erreurs ou tout simplement du hasard. Parlant de physique quantique, en combattant la vision de Bohr et de l'école de Copenhague, Einstein à élaboré le paradoxe EPR qui fut résolu presque 50 ans plus tard par l'expérience d'Alain Aspect . On peut dire qu'en se trompant avec autant d'acharnement, Einstein a contribué à une meilleure compréhension des phénomènes quantiques: en science comme en philosophie la controverse et la contradiction ne devraient jamais être craintes. Je ne crois pas qu'il existe des choses telles que la science ou la philosophie mais il existe des scientifiques et des philosophes, qui eux rendent possible l'opposition que vous évoquez. -
Je n'essaie ni d'imposer un système ni même de vous convaincre de sa supériorité sur les autres, je tente simplement de vous faire remarquer que les choses sont plus complexes qu'elles ne semblent vous apparaître et que nos choix sociétaux comme individuels ont des conséquences sur les autres et qu'il est de notre responsabilité envers eux d'envisager lesdites conséquences.
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Si c'est là toute l'étendue de votre argumentation, comprenez que cela puisse nuire à l'intérêt du débat.
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Vivre en société permet aux hommes de bénéficier des compétences de chacun, de jouir de ressources ou de réalisations que la vie en petites communautés ne permet pas d'obtenir mais cela consiste également en une nécessaire limitation de la liberté individuelle au profit du vivre ensemble, tout comme des ressources limitées impliquent que "faire fortune" signifie rogner sur la portion des autres. Celui qui accepte le bornage de sa liberté au profit de la communauté devrait pour les mêmes raisons comprendre et accepter que l'enrichissement individuel se voie limité.
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Philosophie versus Sciences - Réalité - Stephen Hawking
épixès a répondu à un(e) sujet de zenalpha dans Philosophie
Que la dynamique qui lie sciences et philosophie soit féconde me semble hors de tout doute raisonnable. L'ensemble du savoir humain est devenu trop vaste pour qu'à l'instar des temps anciens un polymathe inouï puisse l'embrasser dans sa totalité et une collaboration interdisciplinaire est devenu indispensable pour rendre compte de la complexité de certains phénomènes. Or donc, comme l'épistémologie est utile à la science en tentant d'en définir les contours, la science peut borner l'appétence spéculative du philosophe en nous indiquant ce que le réel n'est pas. Pour autant, travailler de concert ne signifie pas remplacer et bien fat serait celui qui prétendrait avoir sonné le glas d'une discipline, il faudrait au moins posséder la suffisance et la cupidité d'un éditeur qu'une telle annonce pourrait venir satisfaire. L'inflation sans cesse croissante de la sphère du savoir m'amène à une question différente de "Qui possède la légitimité pour interpréter et commenter cette sphère ?" et qui serait "Combien de temps avant que la complexité du réel n'excède la capacité structurelle d'analyse ou ne sature la capacité d'information d'un cerveau biologique ?" ou "Quand l'homme devra-t-il réinventer l'homme ?" -
En effet l'intolérance et l'étroitesse d'esprit ne sont pas le propre de l'islam ni même des religions en général. Ce sont des traits qui appartiennent à la nature humaine que les religions et autres idéologies ont le défaut de faire ressortir de façon paroxystique. Un des autres torts des religions (selon moi) est le caractère pluriel voire schizophrène de leurs discours, justifiant toutes les interprétations et donc toutes les attitudes. L'ostracisme dont sont parfois victimes ceux qui abjurent leur foi est une séquelle malheureusement assez courante et la condition d'apostat inspire à certains une exécration propre à briser les liens les plus solides. Je déplore que tu aies à en faire l'expérience et je conçois le sentiment d'inextricabilité qui a pu te saisir. Il m'est difficile de te conseiller mais je pense que le mieux à faire est de ne plus aborder le sujet de ta propre initiative afin de ne pas multiplier les sujets d'incompréhension et les motifs de litige. Il est possible qu'avec le temps ils finissent par t'accepter tel que tu es et si ce n'est pas le cas, garder dès à présent une attitude digne et ouverte te permettras de mieux accepter une rupture qui ne sera pas de ton fait.
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Les croyants croient-ils vraiment ?
épixès a répondu à un(e) sujet de Blaquière dans Religion et Culte
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Et inversement….
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Le concordisme est né fin du 19ème siècle et n'a reçu que peu d'écho au sein du catholicisme mais il a connu un franc succès auprès des protestants et ne s'est jamais démenti depuis lors. Nombre de procès ont d'ailleurs eut lieu aux états unis pour introduire à l'école des vues créationnistes ou concordistes en remplacement ou en parallèle des théories admises par la science. Jusqu'ici toutes ces tentatives ont été déboutées mais ce négationnisme rampant ne cesse de se réinventer, et tel un protée maléfique revient à la charge en changeant de nom, de visage et de méthode mais l'objectif reste le même: investir l'espace public puis instaurer une théocratie. Le concordisme islamique, ou "les miracles scientifiques du coran" à lui été popularisé par Maurice Bucaille, médecin français du roi Fayçal d'Arabie, au travers de "la bible, le coran et la science" (paru en 1976) qui a eut un grand retentissement au sein du monde arabo-musulman. Avant cela les musulmans n'avaient aucun problème à faire cohabiter leur foi avec les théories scientifiques établies, mais peu à peu, singeant le modèle fondamentaliste évangélique, imams et prédicateurs ont commencé à propager ces thèses obscurantistes qui feraient saigner du nez tout bon mutazilite. Cette dérive s'est accrue avec l'avènement d'internet ayant causé une dérégulation du marché cognitif, permettant à tout un chacun de s'autoproclamer prêcheur et de s'improviser juge de la science. Ces mouvements peuvent nous paraître lointains, voire même bénins, mais ils sont en réalité soutenus par des groupes et individus richissimes (fondation templeton et Discovery institute pour les protestants, émirats arabes unis ou Harun Yahya pour les musulmans) et ne visent rien moins que l'introduction de leurs thèses au sein des programmes scolaires dans un premier temps (c'est déjà le cas en Arabie saoudite) puis l'établissement d'une théocratie mondiale. Pour ceux qui en douteraient je conseille de consulter la wedge strategy, disponible sur internet, et pour d'autres encore qui souhaiteraient approfondir la question voici quelques conseils de lecture: la science voilée, Faouzia Charfi le loup dans la bergerie, Joan Stavo-Debauge dieu versus Darwin, Jacques Arnould Lucy et l'obscurantisme, Pascal Picq créationnismes, mirages et contrevérités, Cédric Grimoult
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L'émergence est un concept fascinant et ses manifestations dans la nature ne le sont pas moins. Que ce soit la vie surgissant de l'inanimé, la conscience se hissant du néant via des schémas neuronaux ou encore le déterminisme macroscopique semblant émaner de l'indétermination quantique. Certaines propriétés et structures ne semblent apparaître qu'à partir d'un certain niveau de complexité et produisent des synergies dont la simple addition des constituants élémentaires ne peut pas rendre compte, c'est un fait. Cependant et c'est le point que je voulais mettre en exergue dans mon post précédent (et que tu soulignes judicieusement via le dieu des lacunes), qu'un phénomène ne soit pas encore expliqué ou totalement compris ne justifie en rien l'invocation de réponses ad hoc ou l'adjonction d'éléments superflus. Que dieu soit ou non la réponse à nos interrogations n'est pas réellement le problème, mais l'utilisation systématique de dieu comme on l'a fait au cours des siècles pour combler les lacunes de la connaissance signe irrémédiablement l'arrêt de mort de la curiosité et du progrès scientifique. La science n'a pas pour vocation de réfuter l'existence de dieu mais elle se doit d'en rejeter l'hypothèse par simple matérialisme méthodologique, point de départ et condition sine qua non à toute investigation scientifique.
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S'il y avait une réalité duale l'une composée de matière et l'autre figurant un monde spirituel, comment rendre compte que l'on ait aucun moyen de détecter ou tester ce dernier alors même que la matière l'affecte ? Une personne en état d'ébriété est bel et bien altérée par de la matière, nous pouvons expliquer comment l'éthanol influence notre organisme et les modifications du comportement qui s'ensuivent mais comment le justifier si l'esprit n'est lui même pas le produit de notre cerveau, matériel donc ? De même, comment un esprit ou une âme immatérielle peut animer un corps tangible ? Si c'était une forme de télékinésie comment se fait-il qu'elle se limite à notre propre corps ? Ce ne sont bien entendu pas des preuves de l'inexistence d'un monde spirituel mais cela ne plaide pas non plus en la faveur d'une telle hypothèse. Et pourquoi ne pas s'en tenir au rasoir d'Ockham et ne pas multiplier les postulats ? Nous avons une explication qui rend compte d'un phénomène, n'introduisons pas d'éléments superflus alors que rien ne le justifie.
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Nous pouvons également les tempérer et user de raison.
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Cela me rappelle le débat entre Ken Ham et Bill Nye qui à la question "qu'est-ce qui pourrait vous faire changer d'avis ?" (à propos de l'existence de dieu) répondirent: -Bill Nye (the science guy): "des preuves" -Ken Ham (célèbre créationniste):" rien !"