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épixès

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Tout ce qui a été posté par épixès

  1. Il n'est pas raisonnable de supposer des entités et des phénomènes tels que l'âme ou la vie après la mort. Rien dans la réalité ne suggère leur existence et rien non plus ne permettrait de la confirmer le cas échéant, de plus elles contredisent les connaissances acquises par l'humanité et violent ce que nous comprenons des lois de la nature. Etant des propositions indémontrables, nous pouvons dès lors les reléguer au rang des hypothèses peu vraisemblables, hautement improbables et inutiles.
  2. La vraisemblance d'une proposition s'estime en fonction de sa conformité à l'expérience commune et des connaissances acquises, ce que nous considérons comme la réalité. Vous usez de mes dires comme les croyants des textes sacrés: ils interprètent les mots sans considération pour le sens qu'ils ont mais uniquement en fonction de ce qu'ils désirent y trouver, d'où la multitude des exégèses existantes et des attitudes qui leur correspondent.
  3. Entre celui qui adopte une méthodologie pour éviter autant que possible les pièges de l'esprit ainsi que ceux de la réalité au prix de devoir discriminer les hypothèses douteuses et celui qui prétend les embrasser toutes sans discrimination, je me permet de m'interroger sur lequel est le plus prisonnier des deux. Je crois faire de même, je considère simplement que le tribunal du réel prime sur n'importe quelle opinion. L'acception particulière de la foi que j'ai utilisé se limitait au domaine religieux de l'exemple cité, il ne me semble guère abusif que de laisser le contexte éclairer le sens particulier d'un mot sans devoir discriminer explicitement toutes les autres significations possibles. C'est, je crois, ce que nous faisons tous. Il existe, me semble-t-il une différence notable entre ce qui est inobservable par principe et ce qui inobservable à cause des limitations temporaires de la technologie. Et c'est bien de cela dont je traitais: Dieu tel qu'il est défini par l'orthodoxie, est transcendant et donc inaccessible à l'observation. Je le reconnais bien volontiers et jamais vous ne me verrez affirmer que Dieu n'existe pas, par contre j'affirme sans crainte que la proposition affirmant son existence est hautement invraisemblable puisque défiant tout ce que nous savons de la réalité et que les arguments qui la soutiennent sont plus que contestables, ce qui me permet de la reléguer au rang des hypothèses inutiles et très improbables.
  4. Et bien me voilà fort confus d'avoir supposé à tort une certaine contrariété dans vos propos mais à vrai dire soulagé qu'il n'en soit rien. Pour continuer sur notre échange, je vous répondrai qu'un critère collectivement admis ou un invariant ne font pas un absolu, l'existence et la véracité de ce dernier étant par définition indépendantes de toute condition et de toute relation. Le cumul d'innombrables subjectivités ne s'objectivent pas dans le réel et nous pouvons ainsi supposer avec confiance que la Terre tournait autour du Soleil lors même que tout le monde croyait le contraire. Je ne prétends pas que tous les hommes sont des brutes mais des brutes morales. C'est sans doute une formulation maladroite pour traduire le fait que la moralité émane d'émotions intérieures qui voudraient s'imposer aux autres et les jugent sans autres considérations qu'elles mêmes. Il n'y a jamais négociation qu'avec soi-même, nos différentes valeurs s'affrontent perpétuellement, se renforçant ou se tempérant et c'est de cette lutte permanente formant un substrat instable qu'émergent jugements et attitudes. Cette brutalité résulte moins d'un assentiment que d'une nécessité en cela que l'empire de nos passions s'imprime en nous avec une telle force que souvent le conscient se sent dépossédé de la possibilité d'un choix alors même que c'est le conflit de nos différentes valeurs qui précisément permet le choix.
  5. Quelque chose dans le ton de nos messages me dit que nous nous sommes perdu en chemin, et que ce qui fut un dialogue voit à présent deux monologues qui s'entrechoquent sans se féconder mutuellement, que nous sommes moins dans la construction que dans la réaction. Je réprime mon envie de répondre à vos arguments, de riposter, souhaitant comprendre sur quoi au juste porte notre désaccord et éclairer le propos initial de ce débat.
  6. Mesdames et messieurs voici ce qui advient lorsque le désir de notoriété croise le désœuvrement professionnel à l'heure où triomphent les platitudes de tout genre. Dans cette époque caractérisée par la dérégulation de la culture et de l'information, chacun peut prétendre réclamer sa part de célébrité via de bien discutables trompettes de la renommée. En effet le premier fumiste venu, expert autoproclamé le plus souvent, est apte à commettre une vidéo ou un livre qui vous dévoilera le secret de la réussite, les mystères de l'univers, les profondeurs de votre moi intérieur via une méthode mystico-quantique ou même la façon de s'assurer l'immortalité via un suicide collectif…. La médiocrité la plus crasse est brandie comme un étendard, sans doute serait-elle même revendiquée si elle n'était pas aussi incompétente à se reconnaitre, mais qui résiste à un titre bien racoleur associé à un séduisant éphèbe ou une appétissante nymphette et qui se soucie que le contenu soit plus creux que profond ?
  7. La croyance n'est pas une chose homogène, il y a divers degrés de croyance tout comme celle-ci a divers degrés de légitimité. Ainsi, la croyance que j'ai qu'il pleuvra demain est moins forte que celle que j'ai dans le fait que si je saute d'un toit, j'ai plus de chances de m'écraser à terre que de m'élever dans les airs: la force de ma conviction est proportionnelle à la vraisemblance d'une proposition et à la fiabilité des arguments qui la sous-tendent. Cette échelle de fiabilité que nous utilisons tous plus ou moins consciemment s'étale de la rumeur au consensus scientifique en passant par le témoignage, l'anecdote personnelle ou encore la sagesse populaire. La foi supposant de croire en une entité inobservable et invérifiable sur la base de témoignages et d'écrits contradictoires datant d'une époque ou la poésie et le mythe prévalaient sur la rigueur historique alors même que presque toutes les affirmations factuelles desdits écrits ont été démontrées fausses, voilà qui caractérise à la fois une croyance peu vraisemblable et peu fiable. A l'inverse, la chute d'un corps dans l'atmosphère terrestre étant un phénomène que l'expérience commune nous a permis d'observer à de nombreuses occasions et étant expliqué et décrit par un modèle théorique faisant consensus dont la constance prédictive atteste la crédibilité, voilà qui caractérise une croyance très robuste à la fois dans sa vraisemblance et sa fiabilité que l'on nomme savoir.
  8. Je ne dis pas que l'efficacité est le critère de référence dans l'absolu, il ne l'est qu'en cas d'impératif hypothétique Kantien. Le but suprême que j'évoque se rapporte au critère que vous évoquiez: En dehors de l'existence d'un tel référent universel, notre conscience est bel et bien le seul outil que nous avons pour émettre un jugement sur des valeurs. Et même si un tel absolu existait, sa nature transcendante le rendrait inconnaissable pour nous et donc inutile. Dans tous les cas nous sommes livrés à nous même, condamnés à être des brutes morales proclamant la supériorité de leurs points de vue mais là où d'autres reculeraient devant ce qu'ils voient comme l'effondrement de leurs valeurs, j'embrasse pleinement ce relativisme moral qui, pondérant toute valeur, me permet de mieux tolérer celles des autres.
  9. Le doute est le point de départ du savoir en ce sens qu'il le permet, car celui qui est certain de ce qu'il sait ne remet pas en cause cette certitude, inutile de rechercher la vérité puisqu'il pense la posséder. Pour autant, certaines choses sont inconnaissables puisque transcendantes et dans ce cas là, peu importe le doute et la recherche, vous êtes condamnés à pire que la croyance: il ne vous reste que la foi.
  10. Nous parlions de l'existence d'un éventuel absolu moral et de son caractère transcendant. S'il existe il nous est inaccessible et inconnaissable car la science n'a aucun moyen d'accès à la transcendance. Non seulement postuler son existence est inutile mais son existence même nous serait vaine puisque insaisissable pour nous. De son côté la science offre des explications parfaitement convaincantes des origines de la morale via les neurosciences, l'éthologie et la psychologie évolutionniste sans avoir recours à des entités métaphysiques invérifiables et qui plaident en faveur du caractère matérialiste et relatif de toute forme d'éthique.
  11. Si la science a opté pour le matérialisme méthodologique ce n'est pas par préférence métaphysique mais par nécessité expérimentale. Comment observe-t-on, teste-t-on, connait-on en somme, quelque chose qui nous échappe par nature ?
  12. S'il y a un absolu, ce que ne crois pas, je prétends qu'il est inaccessible et inconnaissable par définition puisque transcendant. Oui. Savez vous que toute la philosophie de Sade s'en inspire et arrive pourtant à des conclusions forts différentes ?
  13. Ou ça végète, ça ressasse et ça macère. Ne préjugeons de rien.
  14. Et pourtant nous tuons le vivant et faisons souffrir tous les jours. Le premier va-t-en-guerre venu et n'importe quel sadique démontrent qu'il ne s'agit pas d'un absolu. Un absolu étant une vérité indépendante de notre opinion à son propos, quand bien même aurions nous tous la même opinion et le même comportement à propos de tel point moral que cela n'en ferait pas un absolu: il fut un temps où tout le monde pensait que le Soleil tournait autour de la Terre et je doute que la réalité se soit conformé à l'unanimité.
  15. Citez moi un seul point moral qui fasse l'unanimité absolue dans une culture et je vous accorde cela.
  16. Ce que j'entends par absolu est incompatible avec une quelconque diversité ou immanence et serait nécessairement universel, une sorte de vérité transcendante, un étalon moral auquel se référer. Je crois donc qu'il n'y a aucun absolu moral ni pour moi ni pour qui que ce soit d'autre.
  17. Si il n'y a en effet aucun absolu moral auquel se référer (ce que je crois), quelle autre instance délibérative que notre propre conscience pourrions nous donc invoquer ? Aucun critère ne saurait, me semble-t-il, nous permettre de délibérer sur la légitimité de nos valeur, la valeur de nos valeurs en quelque sorte, mais seulement sur leur efficacité à contribuer à atteindre ce but suprême. En l'absence de cette chimère transcendante la moralité n'est qu'une affaire de brutes affirmant la primauté de leur subjectivité et le mieux que nous puissions faire c'est de discerner cette impasse axiologique et la dépasser en modifiant non pas nos valeurs mais notre rapport à nos valeur: Conscient de mon statut de brute morale, je me suis depuis lors distancié de mes valeurs; Ayant compris qu'elles ne sont que l'expression de ma préférence personnelle sans pouvoir se réclamer d'une légitimité supérieure, j'entretiens désormais avec elles un rapport moins inconditionnel qui me permet de mieux entendre celles des autres et de leur offrir un espace de liberté qu'on nomme tolérance.
  18. épixès

    Les limites de la science

    Et Dieu leur dit: «Croissez et multipliez»
  19. épixès

    Les limites de la science

    Avoir aveuglément foi en la science serait aller contre son principe même mais je dois à la vérité de convenir que beaucoup pêchent en ce sens.
  20. épixès

    Les limites de la science

    En effet la science possède sans aucun doute des limites indépassables mais bien fat serait celui qui prétendrait les connaitre aujourd'hui. Quant à comparer science et religion, la science n'a jamais prétendu posséder la vérité ni même l'apporter un jour, elle se contente de produire les meilleures approximations du moment et destinées à être améliorées, la vérité est pour elle un horizon asymptotique. Ha oui…..j'oubliais: la science existe, elle.
  21. épixès

    Les limites de la science

    Voila une vison très instrumentaliste de la science mais songez que pour ceux qui la produisent, la connaissance est sa propre récompense.
  22. Le monde n'a globalement jamais été aussi moral qu'aujourd'hui, sinon comment expliquer les droits de l'homme, l'abolition de l'esclavage, l'interdiction du travail des enfants et toutes les avancées sociales qui caractérisent les sociétés démocratiques ? Le monde est loin d'être parfait, nul ne le conteste, mais nous le voyons plus mauvais qu'il n'est car les médias focalisent leur attention sur ce qui complait à notre appétit coupable de sensationnel et de scabreux, laissant dans l'ombre les comportements de bonté ordinaire. Songez bien que le fait même de pouvoir revendiquer un droit ou contester ce qui nous semble un abus n'est pas si ancien. Il fut un temps où l'ont exécutait et torturait en public et l'évènement était l'objet de réjouissances populaires qui venaient rompre la monotonie d'une existence de labeur dépourvue d'espoir d'amélioration. La vision d'un passé révolu mais animé par des valeurs plus profondément marquées, ou plus nobles, qu'elles ne le sont actuellement est une chimère que dément formellement l'histoire mais qui conforte dans leur dégout du monde et des hommes ceux qui se sont persuadé d'être meilleurs que leurs contemporains et héritiers d'un âge d'or défunt.
  23. épixès

    La Physique Quantique

    La nuance et la pondération caractérisent rarement les jeunes gens qui, forts d'un savoir fraîchement acquis, sont prompts à se forger des certitudes et à les exprimer vertement. Ayant moi même longtemps fauté en ce sens, je pardonne bien volontiers à ce jeune homme ce qu'il pense être la voie à suivre dans sa propension à asséner ses convictions et dans sa surdité volontaire aux arguments des autres. Rappelons nous nos jeunes années ainsi que nos fautes plus actuelles pour apprendre à pardonner et usons de notre sagesse chèrement acquise au prix de l'âge pour enseigner par l'exemple qu'un contradicteur n'est pas nécessairement un adversaire et que la polémique n'exclut ni la retenue, ni la courtoisie.
  24. Prétendre que les valeurs s'effondrent et diminuent drastiquement c'est, me semble-t-il, dénier ce statut à certaines valeurs qui, on peut le regretter, prédominent actuellement. Tout au plus peut-on dire que certaines valeurs tendent à diminuer au profit de certaines autres ou entrent en conflit avec ces dernières.
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