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aliochaverkiev

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  1. aliochaverkiev

    Club Philosophie

    Je trouve cela intéressant cette volonté de créer des espaces dédiés à des sujets précis. L'exemple des jeux vidéos, des systèmes d'exploitation, des manifestations sportives. Je comprends. Chaque personne intéressée par un sujet précis pourrait communiquer avec d'autres personnes également intéressées par ce même sujet, sans pour autant que cela signifiât un abandon des sujets généraux. La question que je me pose : y-aura-t-il pour autant une garantie que personne ne viendra sur ces sujets précis pour les torpiller ? En tout cas l'intention de l'administrateur me parait intéressante. Pour la philosophie je ne suis pas convaincu. Cet exemple, créer des sujets spécifiques comme : l'empirisme, le structuralisme, l'idéalisme, etc. va au contraire donner un sentiment accru d'hermétisme à celles et à ceux, qui, ici, sur ce fil, s'estiment exclus justement par ce côté hermétique. Comme l'explique Jardino les personnes qui viennent poster en philo ont des motivations différentes.Ce sont ces différences d'attitude qu'il est difficile de faire cohabiter. Je prends certains intervenants qui postent sur le fil présent. Ils s'insurgent contre l'hermétisme de certains sujets. Pourtant certains sujets de philosophie exigent certaines connaissances spécifiques. Ce qu'il faudrait c'est que le personnes qui veulent débattre d'une manière plus conviviale puissent le faire sur ce même forum (de philosophie). Peut être faudrait-il convenir d'un gentleman agreement. Admettre que certains ouvrent des fils spécialisés, admettre que d'autres ouvrent des fils plus généraux. Cohabiter. Le gentlemen agreement serait de renoncer à venir sur un fil spécifique ou général pour le torpiller. Je veux dire : utiliser un fil ouvert en toute liberté pour venir y poster des sujets d'une autre nature. Bref être systématiquement hors du sujet lancé.
  2. aliochaverkiev

    La conscience

    Parviendrons-nous à imiter les circuits du cerveau ? Parviendrons-nous à conférer à une machine la conscience de ces propres limites ? Parviendrons-nous à lui conférer un moi autonome, voire un sentiment de libre arbitre ? Immanquablement tous les chercheurs qui s'intéressent au cerveau finissent par rêver de ceci : créer une machine pensante. Le but ultime n'est pas d'améliorer l'humain, le but ultime c'est la création d'un nouvel "être". L'homme tentera de créer un nouvel être. Il le fera. Il crée déjà des machines capables de se reprogrammer, des machines qui deviennent de plus en plus intelligentes au fur et à mesure de leurs "expériences". De tels robots vont bientôt être utilisés par une grande banque française pour la réception de la clientèle (au téléphone). Il est probable que ces machines seront plus performantes que les employés qu'elles vont remplacer. Mais pourra-t-on créer des machines pensantes ? conscientes ? Nous voyons qu'une machine deviendra pensante si elle acquiert non seulement la capacité d'intégrer toutes ses expériences par une reprogrammation incessante mais aussi si elle a la capacité de s'auto-animer, de s'auto-stimuler. Comme ces neurones de notre cerveau qui s'animent spontanément, de manière partiellement aléatoire. Une autostimulation, une animation spontanée des "puces" d'une machine devrait permettre à cette machine de s'affranchir des finalités données à la machine par l'homme. En osant permettre à une machine de s'auto-stimuler nous accepterons de ne plus contrôler ladite machine. Peut-on imaginer des puces dotées de cette capacité à s'animer spontanément selon un mode aléatoire ? Oui, la mécanique quantique nous permet d'envisager cette possibilité. Ce Prométhée moderne fut jadis pensé par une femme, Marie Shelley.
  3. aliochaverkiev

    La conscience

    Cette question du "je" est ancienne. "Je" est un autre. C'est le type même d'interrogation que chacun se pose un jour ou l'autre. Avec ce sentiment que ce "je" est en effet synthèse, totalité, qui englobe conscient et inconscient. Mais aussi avec cette découverte qu'il est impossible de faire du "je" un objet d'étude. Dès que nous faisons du "je" un objet d'étude il apparaît un "je" qui tente d'observer le "je". Jeu de miroirs sans fin. Mais il est possible en effet que nous soyons abusés par le langage. A moins que ce soit par la raison avec son principe de causalité? toujours remonter de cause en cause jusqu'à la cause première...inaccessible. Cette imperium de la causalité a sans doute son rôle. Si je détecte une activité dans mes observations j'en viens naturellement à me demander : qui agit ? je ne peux pas observer une action sans finir par me demander qui agit, surtout si j'étudie tout ce qui est dans l'ordre de la pensée. Qui agit lorsque le cortex s'embrase ? la conscience, le moi, le je...Je suis forcement dans la spéculation car il m'est impossible d'observer quelque chose qui serait l'acteur. Je perçois une action mais qui est l'acteur ? Moi ? d'accord, mais moi je ne peux pas l'observer quand j'observe le cerveau, je n'observe qu'un embrasement du cortex !
  4. aliochaverkiev

    La conscience

    Quand je dis "je suis aliochaverkiev" je n'ai pas le sentiment d'être dans la passion (être passif) j'ai encore le sentiment d'être dans l'action. Car pour moi dire cela c'est affirmer que je suis aliochaverkiev. Je décide. Je ne constate pas, je décide d'être celui-là. Peut-être faut-il y voir aussi une forme de caractère qui m'est propre. Si je reste dans le ressenti, je suis en phase avec Blaquière, le "je" est actif, le "moi" est l'objet observé (par le je). Il est possible aussi que nous n'employons pas, que nous ne ressentions pas les mots de la même façon. Je ne me suis jamais penché sur cette question.
  5. Hum tu es un sacré manipulateur toi !!! Tu t'amuses !!! Tu m'as bien eu, je t'ai pris au sérieux, sacrés ado, ils sont trop...
  6. aliochaverkiev

    La conscience

    Oui, pas "con" votre remarque. Pourquoi j'emploie "je" sans me méfier ? Quand j'emploie "je" je n'ai pas conscience du "je". Quand je dis moi, je tente de prendre conscience de ce moi ! Ce que je ne fais pas pour le "je". Analysons ce paradoxe. Quand je dis "je" je ne m'y arrête pas. Je est actif, "je" suis en action. Je me sens à l'aise dans l'action, je me sens mal à l'aise dans la passivité ! cela dit votre remarque est intéressante et pousse à la réflexion.
  7. Répondre à ton attente rapidement n'est pas facile. D'abord c'est la mode actuelle de dire que le national-socialisme est le fait de quelques hommes. Non, le peuple n'a pas été abusé il a suivi cette idéologie par choix. (Hormis bien sûr une minorité qui ne suivait pas, mais c'était une minorité). Il faut aussi que tu saches que l'histoire est écrite par les vainqueurs. Hitler est perçu aujourd'hui comme l'homme qui a perdu la guerre et qui a ruiné son pays. Mais avant qu'il perde la guerre, il était craint et le pire c'est qu'il était admiré (sauf par les minorités bien entendu). Cette admiration est aujourd'hui consciencieusement effacée des mémoires (la honte). L'Allemagne se voulait puissance européenne dominante, ou se sentait nation européenne dominante depuis déjà la fin du 18 ème siècle (à l'époque l'Allemagne en tant que telle n'existait pas mais le sentiment d'être allemand, d'appartenir à une nation était fort). C'était donc une mosaïque d'états, la marche vers l'unification exalta la notion de nation. La nation pour les allemands c'était le peuple allemand réuni essentiellement autour d'une culture et d'une langue ( et d'une origine ethnique). Le but de cette nation en devenir était la conquête d'un territoire. A l'époque la notion de territoire l'emportait sur la domination purement économique. D'où les guerres de conquête de territoire. Dans Mein Kampf Hitler décrit les trois voies de développement possible pour l'Allemagne : la constitution d'en empire colonial, la domination économique, la conquête de territoires. Il repousse la voie coloniale : pour lui les Allemands sont arrivés trop tard, la puissance coloniale de la France et de la Grande Bretagne l'empêche de suivre cette voie. Il hésite entre la domination économique et la conquête de territoires : il choisit la conquête de territoires. Il l'écrit froidement dans Mein Kampf. Il faut lire "Lettre à la nation allemande" de Fichte. Le nationalisme allemand est d'abord fondé sur la culture et l'éducation; nous sommes très loin des explications économiques actuelles. Attention de ne pas parler de l'avènement du troisième Reich à partir de notre culture actuelle. Bien faire ressortir la fierté du nationalisme allemand fondé sur l'idée de nation, sur l'idée de culture; la philosophie allemande a rayonné sur le monde et rayonne encore. Imagine une jeunesse, consciente de son appartenance ethnique, riche d'une culture qui domine le monde, ivre d'une construction progressive d'un territoire unifié (la guerre de 1870, gagnée, Bismarck, la guerre de 1914 perdu à cause des politique dans l'esprit du peuple allemand, la guerre de 1940 perçue comme l'apothéose de la puissance allemande). Il est important que tu saisisses cette fièvre, cette excitation, cette ivresse de la conquête. Il y avait aussi le dégout du peuple contre une élite bourgeoise allemande considérée comme décadente. Tiens je te joins à la fin de ce post une vidéo issue de Cabaret. Tu y verras la fièvre des jeunes futurs nazis. Pour ces jeunes un monde nouveau allait apparaître et détruire les décadents d'une aristocratie considérée comme corrompue. Voir aussi "les damnés" de Visconti. Bon, il y avait aussi la lutte contre le communisme, considéré comme une idéologie destructrice de toute identité nationale (le cosmopolitisme du communisme étant considéré comme le mal absolu à cause de sa volonté de dépassement des identités nationales, tu peux citer à ce sujet Trotsky). Pour l'antisémitisme Hitler était puissamment antisémite. Cela ressort de son ouvrage Mein Kampf. Son antisémitisme il le cultivait dans sa lecture enfiévrée d'un curé catholique qui sortait une revue très violemment antisémite. Mais il faut que tu saches que l'antisémitisme était courant à l'époque en Europe et qu'il était permis de haïr publiquement les juifs (cela est aujourd'hui effacé des mémoires par honte). L'antisémitisme se couplait avec la croyance qu'il y avait des races, et que ces races étaient pour certaines dominantes naturellement, d'autres étaient inférieures. Les Français, certains penseurs, ont puissamment contribué à cet établissement de la croyance dans des races. Par exemple moi qui suis d'origine slave, pour Hitler je faisais partie d'une race inférieure qu'il s'agissait d'abord de soumettre comme esclaves. (Ce sont ces esclaves qui ont eu sa peau en perdant 25 millions d'hommes au cours de la deuxième guerre mondiale). N'oublie pas que la Shoah tout le monde s'en est foutu jusque dans les années 60, 70. Quand Primo Levi sort son œuvre "si c'est un homme" tout le monde s'en fout. Donc attention de na pas porter un jugement sur le troisième Reich à partir de nos façons de voir d'aujourd'hui. Si Hitler avait gagné : cette éventualité a été exploré par P.H. Dick dans son livre : le Maitre du Haut Château. Si Hitler avait gagné il est probable que les Français dits de souche se seraient en majorité ralliés à lui. Le monde serait aujourd'hui divisé en ethnies, la domination allemande pourtant ne serait peut être pas acquise. Pas pour des raisons morales mais pour des raisons d'efficacité. La démocratie en mélangeant les ethnies créent une synergie intellectuelle qui conduit à la domination intellectuelle à travers l'avancée des sciences notamment. Cette domination intellectuelle conduit à la domination économique. Cette synergie n'est pas le fait d'une morale mais d'une réalité observée. Le mélange des cultures conduit certes parfois à une certaine violence sociale mais elle conduit aussi au génie. Le génie allemand doit beaucoup au génie juif. En détruisant les juifs Hitler a détruit la source de sa vitalité. Donc je pense que l'Allemagne aurait d'abord dominé l'Europe avec l'aide d'une forte minorité de Français, d Italiens, etc. mais son ostracisme racial aurait asséché son génie et l'aurait conduit à la chute.
  8. aliochaverkiev

    La conscience

    Ce ne sont peut-être pas les arguments en effet qui influencent, c'est le discours lui-même. Si je me rends compte que le discours que je lis (ici celui Devahene) je ne peux pas le comprendre tant que je reste dans mes frontières conceptuelles (je reprends tes mots) alors j'abandonne (temporairement ?) le principe même de frontières. L'abandon des frontières est provoqué par le désir de comprendre "l'autre" et ce désir de comprendre est lui-même provoqué par cette intuition : l'autre a quelque chose à m'apprendre. Il y a aussi le plaisir de découvrir. Il y a cette excitation : et si je parvenais à élargir mes frontières conceptuelles ? Le langage en effet agit sur notre esprit, d'une manière récurrente. Je n'ai jamais trop pensé au langage en tant que tel par crainte de tourner en boucle ! Il y a aussi ce que tu différencies : le statique et l'actif. Je pense que c'est là-dessus que je bute. Le principe actif : la conscience est acte. Le principe passif : l'acte a un résultat. Le résultat (le ressenti dirai-je, je me méfie du concept du "moi") n'est pas de même nature que l'action bien sûr. Est-ce un piège du langage cette séparation ? Un langage construit sur nos réalités matérielles, notre réel, structuré ainsi, et peut-être inadapté pour d'autres usages. Je suis curieux de lire ce que Devahene va dire là-dessus, mais je suis obligé de le suivre dans ses raisonnements avant de lire ses conclusions. Une dernière remarque : je pense que nous avons toujours en perspective (le plus souvent inconsciemment) la socialisation de nos discours. Cette socialisation désirée, même lorsque nous sommes seuls, même lorsque nous croyons nous extraire de toute socialisation en choisissant par exemple le monologue ou la solitude influe sur nos pensées de manière décisive, enfin c'est mon avis. La perspective de chambouler ses concepts de manière à élargir le champ de sa connaissance est une excitation forte.
  9. aliochaverkiev

    La conscience

    "Une propriété de l'espace de travail neuronal global est son autonomie. Le cortex est le siège d'une intense activité nerveuse spontanée. Des vagues de décharge le traversent constamment, qui ne trouvent pas nécessairement leur origine dans les aires sensorielles, mais de l'intérieur. Le neurone dispose d'une capacité à s'autoactiver spontanément de manière partiellement aléatoire. Notre espace de travail neuronal global ne fonctionne pas selon un mode réflexe entrée-sortie. En l'absence de toute stimulation, dans le noir et le silence, cet espace est incessamment parcouru d'une sorte de ressac neuronal qui engendre un flot ininterrompu de pensées qui ne vont que rarement interroger les entrées sensorielles. Il en résulte une autonomie". Ce texte est étonnant : il fonde la "spontanéité" de l'activité cérébrale (ça me fait penser à Kant quand il parle de la spontanéité de l'entendement). Le côté partiellement aléatoire de cette autoactivation fonde l'idée de libre arbitre (relatif). Nous sortons du mécanisme cartésien et même du mécanisme actuel (nous sortons même de la causalité).
  10. Donc le temps c'est une sorte de "chose en soi", à la façon kantienne ? Ca se manifeste mais ça ne peut pas se connaître ? et ça se manifeste comment : en séparant les évènements ? c'est ça ? c'est une sorte de puissance non visible ? C'est quelque chose qui agit donc. C'est quelque chose d'assez fantastique finalement. en tout cas votre proposition est poétique.
  11. aliochaverkiev

    La conscience

    Vous digressez dans la métaphysique. Ce n'est pas le sujet de ce fil.
  12. Donc le temps serait quelque chose qui séparerait les événements ? Si le temps n'était pas là les évènements se confondraient ? Le temps est aussi quelque chose qui se manifeste ? Ce quelque chose qui a un tel pouvoir pourquoi nous ne pouvons pas l'observer en direct ?
  13. aliochaverkiev

    La conscience

    Nous avons élaboré une théorie précise, l'hypothèse de l'espace de travail neuronal global. Nous proposons que la conscience correspond à une diffusion globale de l'information dans le cortex. "La prise de conscience" remplit une fonction bien précise : elle sélectionne, amplifie et propage nos pensées pertinentes. Grace à elle l'organisme dans son ensemble agit comme un seul homme d'une façon unifiée, rationnelle et en toute connaissance de cause. Que la conscience, dans son activité, diffuse dans l'ensemble du cerveau des informations je suis arrivé à cette hypothèse depuis longtemps. En revanche affirmer dans la foulée que, sous la conduite de la conscience, l'organisme agit comme un seul homme, il me semble que nous ne sommes plus là dans l'expérimentation ni dans l'observation. C'est une affirmation toute gratuite. C'est du Kant ! Le mot "rationnel" aussi dénote un a priori sur la nature de l'action dite. Comme d'habitude il y a dérapage avec les neuro (comme Damasio) on passe d'un discours scientifique à un discours psychologique ou philosophique.
  14. On retrouve cette notion du temps chez certains philosophes. Le temps est "immobile". C'est sur fond de cette immobilité qu'apparait la succession (des évènements). C'est astucieux : pour qu'une succession soit perçue il faut qu'elle se produise sur un fond immobile.
  15. aliochaverkiev

    La conscience

    Je me demande ceci : et si ma question était absurde. Je rate quelque chose peut-être, mais je ne suis pas sûr que ce soit important. Plus je progresse dans ce livre moins je me pose ce genre de question : ou apparaît la représentation. On verra !
  16. aliochaverkiev

    La conscience

    Je suis d'accord avec cela, la conscience est en définitive une activité. Cette activité est l'élaboration de représentations (en employant ce mot dans un sens large, comme équivalent au mot "modèle" utilisé par Chris Frith), mais le résultat de cette activité, la représentation, c'est quoi ? la représentation elle-même n'est plus une activité. Elle est un résultat. Ce résultat apparaît où, en quoi ?
  17. aliochaverkiev

    La conscience

    Nous définissons l'objectivité comme qualifiant un phénomène que tous les humains observent de la même façon par l'intermédiaire de mesures universellement convenues (mètre, seconde, kilogramme, ampère, etc.) Ces mesures sont prises avec des instruments étalonnées de manière universellement convenues. Cela permet de mettre en relation des phénomènes grâce aux signes =, >, < etc. signes qui séparent des mesures. Le but de cette objectivité universelle n'est pas l'idéologie mais l'action. Grâce à ces conventions nous pouvons agir ensemble et créer par exemple l'ordinateur sur lequel vous taper, ou les médicaments que vous prenez pour soignez votre grippe, ou le train que vous prenez pour vous transporter, etc.
  18. aliochaverkiev

    La conscience

    Dehaene note la critique des philosophes ou des littéraires. il s'agit de la conscience phénoménale c'est-à-dire l'idée que chacune de nos expériences conscientes est un phénomène en soi. "Le vert inimitable d'une feuille" par exemple. Et je sens que j'ai aussi cette façon de voir ! le vert inimitable d'une feuille n'est pas identique pour moi au processus neuronal qui accompagne cette sensation. Ou apparaît le vert en tant que ressenti ? Dehaene s'inscrit en faux contre cette idée d'une conscience phénoménale. Il annonce qu'il va argumenter contre cette idée et démontrer qu'elle est trompeuse. On verra ! J'attends son argumentation.
  19. aliochaverkiev

    La conscience

    D'accord avec toi sur ta conclusion : "Ma conscience n’est pas autre chose que l’ensemble des processus conscients qui la constituent. Si ces processus viennent à être suspendus, par exemple dans le sommeil, on peut dire littéralement que j’ai perdu ma conscience ou que je n’ai plus conscience". L'ensemble de ces processus conscients veut être expérimenté par les chercheurs en neurophysiologie. Pourtant quelque chose ne me va pas : il ne semble pas qu'il y ait identité entre la description d'un processus neuronal et le description du ressenti.
  20. aliochaverkiev

    La conscience

    Continuons. La notion d'accès à la conscience est un phénomène bien délimité, facile à étudier en laboratoire. "nous avons découvert des dizaines de manières de faire franchir à une image la frontière mystérieuse entre le perçu et le non perçu, le visible et l'invisible, le conscient et le non conscient" Se penchant sur elle-même la conscience peut devenir récursive, le "je" devient l'objet de ses propres pensées...bonne nouvelle , même ces aspects supérieurs de la conscience ne sont plus inaccessibles à l'expérimentation. Ce que veut dire Dehaene c'est que toute pensée consciente a donc son pendant dans l'activité cérébrale observée. Bon, ce fait ne me parait pas extraordinaire. Qu'il y ait une trace correspondant à toute pensée me parait même évident.
  21. aliochaverkiev

    La conscience

    La conscience me parait toujours aussi difficile à définir mais je vais reprendre le cours de mon fil sans plus me laisser distraire. Je vais suivre l'étude de Stanislas Dehaene (le code de la conscience), on verra bien où cela nous conduira. En italique : ce que dit Dehaene, en lettres droites mes commentaires. L'étude de la conscience sur le plan expérimental est récente : 20 ans. Elle est menée par les chercheurs en sciences cognitives, en neurophysiologie et en imagerie cérébrale. Le but : sortir de l'idéologie et du spéculatif. La science moderne de la conscience distingue trois concepts : le degré de vigilance (état de veille), l'attention (focalisation sur un objet) et l'accès à la conscience car seule une partie de nos pensées entre dans le champ de la conscience. Déjà pour moi, ça ne va plus. Comment parler d'accès à la conscience si la conscience est un phénomène non défini ? Si nous parlons d'accès à la conscience c'est que nous avons une idée de ce qu'est la conscience. Quelle est cette idée ? A creuser. Vigilance et attention ne suffisent pas "à prendre conscience de". Des images peuvent rester invisibles à la conscience. Intéressante remarque. L'œil peut être impressionné par la lumière (dont le modèle est soit une onde soit un photon). S'en suit une série de modifications physiques qui en principe aboutissent à la constitution d'une image par le cerveau, image qui est donc un modèle si je reprends la terminologie de Chris Frith (nous n'avons pas accès au "réel" nous avons accès aux modifications physiologiques provoquées par des "choses", onde ou photon, dont nous ne savons pas même ce qu'ils sont). Très bien. Mais ce "modèle" peut ne pas accéder à la conscience et permettre quand même l'action. Quand ce modèle n'accède pas à la conscience quel est-il ? Est-ce une image comme celle dont on prend conscience ? Mystère. Je tends à penser que c'est l'acte de conscience qui crée l'image, qui transforme en image quelque chose d'autre. Dehaene s'en sort en parlant d'images invisibles. L'œil voit en quelque sorte mais ce qu'il voit (en fait ce n'est pas lui qui voit mais il est un transmetteur de modifications physiologiques) n'est pas visible forcément.
  22. aliochaverkiev

    L'Idée.

    Quand j'écris des textes ici je ne les écris pas sous la force d'une subjectivité mais selon les définitions qu'en donnent les philosophes (de racines grecques) afin de les comprendre. Ce n'est pas moi qui fait la distinction entre l'entendement et la raison pure mais Kant. Si je relève cette distinction c'est pour permettre à qui fait l'effort de lire ce philosophe de le comprendre. Je ne suis donc pas dans une approche personnelle mais dans une approche analytique de la pensée de certains philosophes, approche pratiquée par exemple en terminales ou à l'université : on renonce à soi et on essaye de comprendre ce que veulent dire les philosophes (au sens : tenants d'une certaine pensée issue à l'origine de Grèce). Mes idées, à moi, peuvent bien entendu être différentes, mais quand la subjectivité l'emporte, pour moi, nous ne sommes plus dans la philosophie mais dans la littérature. Donc je reprends. Pour Kant (et pas seulement pour lui mais pour tous ses prédécesseurs) il existe des concepts qui réfèrent à un réel, en appelant ici réel ce que l'ensemble des 7 milliards d'humains observent en étant d'accord sur ce qu'ils observent. La majorité des noms répertoriés dans le dictionnaire sont des concepts issus de l'expérience et non de la spéculation. Par exemple : table est un concept. Bien sûr il faut définir le concept tel qu'il est communément défini dans un cursus philosophique universitaire (bien sûr libre à chaque lecteur ici de dire que le concept est une tarte à la crème ou un bousier ou une pierre ou de la merde philosophique, je ne me situe pas dans une démarche subjective mais dans une démarche qui tente de faire comprendre les auteurs, je suis, en résumé dans une démarche universitaire). Donc je reprends, un concept est construit comme est construit, en mathématiques un ensemble, à partir d'une propriété et d'un dénombrement. La table désigne a minima un plateau sur un certain nombre de pieds, et la table en général désigne toutes les tables ainsi reprises sous la propriété donnée. Encore une fois vous pouvez dire que tout cela est de la merde, encore une fois je me place au niveau de l'enseignement universitaire, dont je ne dis pas qu'il est mien, dont je dis qu'il est une base de réflexion commune. Donc il y a les concepts issus de l'entendement, c'est-à-dire issus de l'observation. C'est-à-dire des concepts sur lesquels tout le monde est d'accord quant au contenu. Ou sur lequel tout le monde s'est mis d'accord. Maintenant venons-en à la raison pure. Pour Kant la raison pure s'affranchit de toute observation, de toute expérience et bâtit des concepts purs qui n'ont plus rien à voir avec l'observation ou l'expérience. Par exemple l'âme est un concept pur, Dieu aussi, etc. Ces concepts Kant les appelle des idées en ce sens que nul ne peut les observer. Ou si l'âme est observée, ou Dieu, ce n'est certes pas par les 7 milliards d'humains dans leur ensemble. Ces idées, qui ne réfèrent à aucune observation possible, sont produites par la raison pure, c'est-à-dire par la raison lorsqu'elle s'affranchit de toute observation, de toute expérience. A partir de là chacun emplit ces concepts de tout ce qu'il veut. Nul ne peut plus contester personne puisqu'il est impossible de dire que celui qui dit que l'âme est ceci ou cela a tort. La connaissance n'est pas : expliquer les choses, la connaissance est l'acte de réunir dans un seul jugement ( au sens philosophique) deux informations. Je parle ici de la connaissance telle qu'elle est définie en philosophie (issue de la culture grecque). Je recommande de lire Deleuze dans son opuscule sur Kant où il explique très bien ce qu'est la connaissance, mais il y a aussi sur la connaissance de très belles pages de Simone Veil (la philosophe). Le jugement se compose d'un nom, d'un verbe et d'un prédicat. L'acte de juger est l'acte de rassembler le nom et son prédicat par le truchement d'un verbe, en général, un verbe d'état. "La table est verte" est un jugement, ce jugement est une connaissance; nous connaissons lorsque nous jugeons (au sens de relier des éléments). C'est ainsi que Kant dira que penser c'est juger, c'est-à-dire relier toujours des éléments entre eux. Le "connais-toi toi-même" n'a rien à voir avec le sens que nous donnons aujourd'hui à cette locution. Le connais-toi toi-même signifiait : connais ta place dans le monde et dans la société. Les anciens croyaient dans un monde cosmique fini et harmonieux dans lequel chacun devait trouver sa place. Leur représentation du monde n'avait rien à voir avec la nôtre. Les Idées de Platon n'ont rien à voir avec ses idées politiques. Les Idées de Platon sont des concepts purs issus de la raison pure. Je ne peux pas faire ici un exposé sur les Idées de Platon, il y a un minimum de travail à faire tout de même de votre part. Enfin ces anciens que vous méprisez pour leurs démarches scientifiques ont créé la géométrie euclidienne dont nous nous servons toujours dans notre environnement proche quotidien, ils ont inventé le raisonnement, les livres de mathématiques enseignent toujours Pythagore et Thalès, je ne suis pas sûr que démuni de tout savoir vous sauriez, vous, recréer le raisonnement et les théorèmes de Pythagore et de Thalès. Le savoir scientifique s'accumule au cours des siècles, il ne surgit pas d'un seul coup de la tête de nos contemporains. C'est grâce à cette accumulation, grâce à l'écrit, que nous en sommes où nous en sommes; lisez les grands savants de la physique quantique il se réfèrent tous aux philosophes grecs (j'ai là sous mes yeux des ouvrages de Heisenberg et de Schrödinger qui écrivent des textes élogieux sur ces premiers scientifiques que vous méprisez tant). Dans mille ans quand la physique et la mathématique auront considérablement évolué sans doute existera-t-il des gens qui nous mépriseront pour nos connaissances désuètes; mais il y en aura aussi d'autres qui nous rendront hommage.
  23. Je finis par me demander si la littérature n'approche pas plus près la réalité que les concepts purs de la philosophie ! Kant agit en scientifique, il tente de décrire un processus, en cela il exprime son goût pour la physique (il a d'ailleurs publié un ouvrage scientifique remarqué) donc je comprends ses emplois conceptuels, mais Hegel... La métaphore est en effet beaucoup plus qu'un procédé technique. Je ne m'en étais pas aperçu avec autant d'acuité. La translation est subtile. Je lisais hier cet exemple métaphorique : les racines du mal. Nous ne nous apercevons même pas de la métaphore. Pourtant "racines" ce n'est pas "origines". La translation est subtile puisqu'il y a une parenté entre les deux mots. La métaphore n'est pas perçue mais elle agit bien sur les esprits. Tu vas finir par me faire lire Proust !
  24. 10 novembre 2017-vendredi Vertige Ce matin Mathilde est complètement perdue. Je refais avec elle un exo fait en classe avec son prof et je me rends compte que ce dernier a appliqué le théorème des valeurs intermédiaires sans le mentionner. Comment est-ce possible ? Je suis obligé de lui faire un cours magistral en essayant de lui faire comprendre le contenu de ce théorème. Je m'interroge sur la méthode de l'enseignant. Craint-il de ne pas être compris, aurait-il choisi une méthode intuitive pour introduire ce théorème ? Si c'est le cas c'est raté, Mathilde coule. Je la sens angoissée. Venant après le raisonnement par récurrence qu'elle a encore du mal à maitriser, ce nouveau raisonnement l'achève. Je dois la rassurer. Nous allons travailler lui dis-je, vous comprendrez. Je la revois demain, il va falloir se battre ensemble. Pas facile de rassurer ces élèves de terminales S. Elle me parle des autres lycéens, les garçons surtout, qui friment, qui jouent les matamores, soucieux pas même du bac, qu'ils auront haut la main à les entendre, mais des prépa qu'ils veulent intégrer. Ces attitudes ruinent le peu de confiance de Mathilde. Quantité de ces garçons sont manifestement coachés, soit par leurs parents, soit par des auxiliaires, ils sont trop avancés dans le programme. Cela me fait penser à toi, Nicole, avec tous ces élèves de ce lycée de Paris où abondent les migrants. Tous ces combats à mener, bénévolement toujours, comme nous le ferons toujours toi et moi, comme le firent nos mères respectives, toujours donner sans rien attendre, pour porter tous ces enfants lourdement défavorisés vers une autonomie. Tant de violence en plus autour de ton lycée. Et là je suis confronté à un autre milieu, un milieu de personnes hyper favorisées qui exhibent un mépris ouvert pour tous ceux qui doivent se battre avec tellement moins de moyens qu'eux. Cela me donne le vertige une telle fracture sociale. Roxane, la voici cette vidéo sur le cavalier bleu des montagnes !
  25. "La Terre-mère mit au monde son fils Ouranos tandis qu'elle dormait. Du haut des montages il la regardait tendrement et il fit descendre une pluie fertile sur ses fentes secrètes et elle donna naissance à l'herbe, aux fleurs, aux arbres et à tous les animaux et à tous les oiseaux"
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