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Dompteur de mots

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Tout ce qui a été posté par Dompteur de mots

  1. Dompteur de mots

    Le combat

    Pourquoi le combat serait-il opposé au bonheur, au bien-être et à la paix ? Ultimement, et paradoxalement, la paix ne signifie jamais la fin des hostilités, ou de la confrontation des différences, mais seulement un changement de régime, une montée en intelligence dans cette confrontation.
  2. Ton propos sur la violence n'est pas du tout inintéressant Demonax. En fait cela rejoint certains points de mon article à ce propos: La philo qui fait boum. Le mot est souvent utilisé pour désigner toute atteinte à l'intégrité physique ou psychologique d'autrui mais en fait, étymologiquement, il a une extension beaucoup plus ample, désignant toute impétuosité ou bien phénoménale ou bien sensitive. Une fois ceci digéré, on se rend compte que ce n'est pas tant la violence qui est mauvaise puisque, par exemple, une joie peut être violente. C'est l'idée qui l'induit qui est mauvaise. Il est possible que l'espèce d'apathie induite par la vie moderne puisse susciter un appétit pour de la violence. Il est aussi possible que cela soit une aspiration tout à fait légitime. Maintenant, ce qui est mauvais, c'est peut-être la récupération de cette aspiration par la société marchande.
  3. Il ne faut pas contre-argumenter avec quelqu'un comme Demonax, mais seulement se reculer un peu, et s'attendrir devant tant de trésors de naïveté.
  4. Finalement, j'ai décidé de consacrer un article entier à répondre à l'intervention de Tison.
  5. La qualité est quelque chose que le sujet de cette qualité possède effectivement. La vertu est un idéal, une aspiration. Pour tendre à la réalisation d'un idéal moral, il faut, comme tu le dis, nécessairement avoir la faculté de pouvoir réfléchir nos actes - c'est la conscience morale. Maintenant, cette conscience morale n'est pas seulement une raison; la moralité ne se développe pas seulement à coup de raisonnements. Elle implique aussi par exemple le développement d'une sensibilité, d'un monde affectif, d'une capacité à admettre l'ambiguïté en soi, etc. D'où le fait que l'on ne dira pas que la raison constitue une vertu en tant que telle. Pour affirmer que la raison constitue une vertu en tant que telle, il faudrait croire qu'il existe une chose telle que la science du bien. Or, l'histoire nous enseigne qu'une telle croyance est susceptible d'engendrer les pires horreur morales, et qu'elle est donc porteuse de sa propre contradiction. On peut pardonner à Socrate et à ses disciples d'y avoir cru, eux qui œuvraient à donner ses première bases à l'édifice philosophique. Quant à nous qui avons le bénéfice de pouvoir méditer sur le temps qui s'est écoulé depuis, nous n'avons pas d'excuses. L'autre erreur consisterait à affirmer que puisque ce que je viens de dire, je l'ai dit grâce au concours de la raison, alors c'est que c'est la raison qui préside à la réalisation de la vertu. Mais voilà: c'est une chose de dire la vertu, mais c'en est une autre de la réaliser. La raison me permet de mettre de l'ordre dans mes pensées de telle façon que je puisse les communiquer d'une façon intelligible, mais ce n'est pas avec la raison que je puis développer ma sensibilité, mon affectivité, ma réceptivité à l'ambiguïté, etc.
  6. Oui. C'est un peu comme se demander si le fait d'avoir un cœur est un signe de santé. Évidemment, pour être en santé, il vaut mieux avoir un cœur, mais le fait d'en avoir un n'est pas pour autant un signe de santé. Ce n'en est que la condition. De même, il est difficile d'agir conformément à la vertu si l'on n'est pas capable de réfléchir et de planifier ses actes conséquemment. La raison est donc condition de la vertu. Elle garantit sa possibilité d'expression. C'est la même chose pour le vice. Un génie du mal incapable d'agir conformément à ses mauvais desseins ne vaut pas grand-chose à la bourse de l'Enfer.
  7. Dans le problème de l'absurde, ce n'est pas tant le monde qui est absurde - où du moins pas le monde en tant qu'objet que je puis contempler de manière détachée, mais bien le monde en tant que j'y suis engagé. C'est l'existence finalement qui est absurde. Le monde agit comme un miroir qui me renvoie l'image de l'absurdité de mon existence. C'est également quelque chose qui dépasse la stricte appréhension rationnelle de la question. Le problème de l'absurde ne résume pas au fait que la question "Pourquoi l'existence, pourquoi le monde ?" semble rationnellement insoluble, mais elle renvoie plutôt à la source même de notre désir de vivre, et à son ambiguïté, à ses paradoxes, à son insaisissabilité, surtout vis-à-vis de la réalité de la souffrance et de la mort. Face à ces maux, l'homme a semble-t-il besoin d'une nourriture spirituelle qui soit plus riche qu'un simple "les choses sont comme elles sont". Cela n'empêche pas que cette pensée pourra faire partie de cette nourriture spirituelle, car le réalisme, à bonne dose, est fort nourrissant. Mais au final, elle demande à être autrement plus élaborée. Deux épices semblent en constituer des ingrédients essentiels: le sens esthétique et l'amour des hommes. La réponse au problème de l'absurde doit être belle et doit suinter l'amour.
  8. Belle coïncidence: mon dernier article parlait d'absurdité.
  9. Hmmm. La fin du roman me semble marquer une véritable nouveauté dans l'univers intérieur de Meursault. Soudainement, le texte rompt avec la froideur et la factualité de la narration et Camus insère quelques envolées poétiques, de manière à nous faire saisir ce soudain bouleversement intérieur. C'est-à-dire que le labeur de Sisyphe, c'est l'existence elle-même. Mais, chose sûre, Meursault n'est pas un être révolté. Pourquoi pessimiste ?
  10. Comment peut-on affirmer que Muichkine vit dans l'indifférence ? Une certaine forme d'innocence, oui, mais de l'indifférence ? N'est-il pas tout sauf indifférent ? En fait, les deux ressemblances que je vois entre Meursault et Muichkine, c'est leur marginalité et leur solitude.
  11. L'idée semble être de montrer que le personnage, engourdi par le nihilisme, embrasse finalement cette absence de sens. À la toute fin du roman, il se révèle comme un Sisyphe qui, pris dans son destin, poussant sa roche, sourit à son labeur insensé. L'intervention du prêtre lui donne tout simplement le recul nécessaire afin d'apprécier cette perspective. Il y a donc une touche d'optimisme. Si on peut appeler ça de l'optimisme. Pas sûr qu'on le peut. Sincèrement, lorsque j'ai lu le roman, j'ai trouvé que la fin était un peu bâclée. J'aurais voulu qu'il se termine par un point d'interrogation. L'ouvrage aurait alors parfaitement introduit l'atmosphère de départ et l'interrogation auxquels répond le Mythe de Sisyphe. C'est comme si Camus n'avait pas pu résister à nous plaquer sa thèse, comme si le philosophe avait parlé plus fort que le romancier.
  12. Dompteur de mots

    La psychanalyse

    Je trouve qu'il y a des éléments dans le regard critique que vous portez sur la psychologie qui sont tout à fait intéressants. Il faut en effet demeurer lucide par rapport à ce que peut ou ne peut cette science. Dommage que vous noyiez le poisson par d'acrimonieuses généralisations.
  13. Dompteur de mots

    La psychanalyse

    Toujours ce jugement des plus réducteurs ? Je trouve qu'il vous revient beaucoup plus qu'à Ping de soutenir ce que vous affirmez.
  14. Wow. C'est renversant de précision. Mais de toute façon, peu importe, car cela n'a aucun rapport avec le sujet de départ. Désormais, je pense qu'on pourra considérer que tes multiples digressions consistent en du trolling.
  15. Encore faudrait-il définir ce dont on parle exactement: d'une pure capacité neurologique ? D'une discipline mnémonique ? De la prégnance des faits historiques dans la culture ? Dans tous les cas, ce sont des jugements difficiles à établir de manière formelle. Intéressant de noter que tu ne maîtrises pas non plus le concept de concept. Maîtriser un concept ne signifie pas que l'on est omniscient et que l'on peut répondre à toutes les questions qui impliquent ce concept. Cela signifie seulement que l'on sait ce qu'il recoupe, que l'on connaît ses zones d'ambiguïté aussi, sa polysémie, son équivocité, que l'on reconnaît l'ampleur de ce qu'il évoque. C'est un véritable festival d'égarement et de sottise ! Je me permets de le dire parce que ce n'est pas faute d'intelligence dans le cas de Maroudiji, mais bien faute de bonne volonté.
  16. Tu as un sérieux problème de maîtrise des concepts que tu utilises. Peux-tu voir la différence entre évolution et progrès ?
  17. Encore que cela dépende de la définition que l'on donne du concept d'objet. Une définition courante consiste à dire qu'un objet désigne tout ce qui affecte nos sens. Le concept d'objectivité se rapporte à cette définition-là. Dans ce cas, les animaux et les plantes sont assurément des objets, de même que les êtres humains. On peut aussi entendre par "objet" toute chose fabriquée par l'être humain et non douée de volonté propre. Dans ce cas-là, les plantes et les animaux ne sont évidemment pas des objets. Remarque que ta dernière intervention consistait encore en une badinerie qui relève du trolling. Si t'es pas capable de tenir une discussion philosophique sérieuse, je t'invite à quitter ces lieux pour de meilleurs cieux. Si tu veux discuter sérieusement, je pense que nous y gagnerons tous.
  18. En logique, on appelle cela une tautologie, c'est-à-dire une absence de définition. De savoir que la conscience est la propriété de l'être qui est conscient de... ne m'éclaire pas beaucoup sur ce qu'est la conscience. Pour t'aider, je vais te proposer une définition. À toi de l'affiner. Conscience: concept cynique et nébuleux auquel on peut ésotériquement associer l'idée de la dignité du vivant, de manière à articuler une apparence d'argumentation en faveur du végétalisme.
  19. Encore faudrait-il que tu me dises ce que tu veux savoir exactement. Ça ne dit pas ce qu'est la conscience. C'est quoi la conscience ?
  20. J'ai fait une recherche google et j'ai pris un résultat au hasard: http://www.maxisciences.com/incendie/australie-de-nouvelles-especes-apparues-apres-des-incendies_art17153.html Définissez d'abord ce que vous entendez par conscience. Autrement, nous n'irons nulle part.
  21. Si je comprends bien, le fait que je n'aie pas suivi la conversation prouve que la proposition "la sottise n'a pas d'âge" est fausse ? La théorie de l'évolution repose sur des observations. Jusqu'à maintenant, c'est la théorie qui lie de la meilleure façon les différentes observations effectuées sur les espèces actuelles et les espèces du passé (via fossiles et autres), sans compter les espèces qui sont apparues depuis que l'homme étudie scientifiquement la nature. Nul besoin de faire intervenir le mouvement comme principe explicatif là-dedans. Le mouvement est sous-entendu de toutes parts dans la théorie évolutive. Quant à savoir quel est le moteur de l'évolution, et s'il y a une conscience derrière, c'est comme essayer d'apercevoir le son. Ou alors, la conscience derrière, c'est la vôtre, c'est la mienne. Mais là vous venez de basculer dans un univers tout autre que celui de la science.
  22. C'est votre méthode de repli ça, de réduire les individus à une culture ? Et de vous vautrer dans des généralités ? C'est un peu pathétique non comme mode d'argumentation ? Quel est l'argument en question ? Je n'ai pas suivi toute cette discussion.
  23. La sottise n'a pas d'âge. C'est que la science ne formalise pas le mouvement lui-même. Elle formalise différents états tirés du temps, et surtout les relations qui les unissent. Formaliser signifie précisément de figer les choses. Le mouvement n'est donc pas un objet de la science. Formaliser le mouvement d'une manière scientifique équivaut à peu près à essayer d'apercevoir le son. Le mouvement est par excellence l'objet de la métaphysique. La plupart des théories métaphysiques - incluant les théories à saveur déistes - s'y frottent. C'est peut-être ce qui explique le sentiment d'incomplétude que nous ressentons toujours devant la science. Mais la particularité d'une théorie métaphysique est de ne pas seulement offrir une modélisation scientifique et objective du monde, mais plutôt de conceptualiser un état d'esprit face au monde. Le scientifique est devant le monde, alors que le métaphysicien est engagé dans le monde. C'est que le mouvement, ultimement, nous le touchons dans notre expérience la plus intime de l'existence. Aussi, nous ne pouvons nous en détacher pour en tirer une conceptualisation objective. La philosophie n'est également rien d'autre que cela: la conceptualisation d'une perspective engagée-dans-le-monde. Simplement, on donne le nom de "métaphysicien" à un philosophe qui pense apercevoir le son, c'est-à-dire qui croit pouvoir tirer une science systématique de sa perspective engagée-dans-le-monde.
  24. Si je ne me trompe pas, c'est le patient qui fixe l'objectif. Et cela part de considérations assez pratiques. Par exemple, un homme qui souffre d'insomnies dues à de l'anxiété consultera avec pour objectif immédiat de retrouver le sommeil. Évidemment, pour cela, il devra passer par toutes sortes d'objectifs secondaires. Ceux qui les ont menés à un cul-de-sac. Je suis sensible à la critique que vous faites de ce milieu. Dans les écoles notamment, le nombre d’élèves médicamentés pour de supposés troubles d'attention est tout à fait effarant. C'est une réalité tout à fait troublante. D'où l'importance que les médecins développent une bonne culture générale, et qu'ils ne soient pas seulement des chasseurs de pathologies. Ils ont le devoir d'envisager leur rapport au patient du point de vue global et positif de la santé du patient, plutôt que du point de vue étroit, négatif et cynique de la seule pathologie à enrayer. Cela dit, il faut tout de même garder à l'esprit que les médicaments psychotropes ne sont pas seulement dans notre société une source d'abrutissement, mais qu'ils sauvent d'une infâme misère une quantité considérable d'individus, et qu'ils donnent à ces individus une occasion de développer une vie intérieure riche à laquelle ils n'auraient jamais eu accès à l'état naturel. Quelle est l'alternative ? Faudrait-il pousser les gens dans les bras de la religion ? Non. De la philosophie ? C'est rêver en couleurs. Au moins, d'ici à ce que nous sortions de notre désert, la psychologie, à défaut d'élever les âmes à une appréhension plus globale de l'existence, soulage les misères, fait parler les esseulés, rend la vie supportable pour nombre d'éclopés de l'esprit. *** Si vous me demandez mon avis toutefois, par rapport au problème du "désert" actuel, je vous dirai qu'il faut instaurer le plus rapidement possible un programme de philosophie dans les écoles. Je ne parle pas d'une entreprise de bourrage de crâne, mais bien d'asseoir les enfants en rond, les uns face aux autres, et de leur faire parler de la vie, ne serait-ce qu'une heure par semaine. On serait surpris du résultat.
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