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Tout ce qui a été posté par Britten
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Je connais Mowgli dans la vraie vie. Je me suis étonné de ne plus le voir sur le forum et il m’a appris son blocage. Pour ma part j’interviens sur des sujets en général différent mais je désapprouve le traitement qui lui a été réservé.
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Bonjour J’ai appris que vous avez bloqué Mowgli pour motif de complotisme. Pourtant il ne faisait qu’exprimer sa liberté d’expression qu’il appuyait sur des arguments et des références précises. Ne pas être d’accord avec lui est une chose mais le bloquer pour cela est radical, violent, c’est une décision injustifiée et abrupte que je désapprouve complètement.
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Nike Drake ? Vous connaissez ? Moi pas du tout, je n’avais jamais entendu parler de lui. Pourtant le 8ème BBC PROM de cette année lui était entièrement consacré au Royal Albert Hall. De ce que j’ai lu, chanteur « Folk-Rock » anglais il était d’un tempérament profondément dépressif et est mort en 1974 à 26 ans d’un excès d’antidépresseurs. Je suis en train d’écouter ses créations. C’est très beau mais en même temps porteur de nostalgie et de tristesse. Je ne comprends pas suffisamment l’anglais pour saisir les paroles et c’est peut être bien ainsi. Sa fiche Wikipédia : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Nick_Drake Le replay du 8ème BBC Prom qui lui était consacré : https://www.bbc.co.uk/sounds/play/m00214k0?partner=uk.co.bbc&origin=share-mobile
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Quand on a commandité les massacres du 7 octobre en Israël, il ne fallait plus s’attendre à avoir une longue espérance de vie. La vengeance d’Israel est acharnée et implacable, comme ce fut le cas après la prise d’otage des JO de Munich. Les preneurs d’otage ont tous été tués par Israël, absolument tous, un par un, ça a pris plusieurs années mais Israël les a tous tués. Il en est pareil aujourd’hui avec le Hamas.
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Non mais ça ne va pas la tête ? Depuis quand la France a-t-elle envoyé des femmes en Burka en camp d'extermination ? Ce que vous dites pue l'inculture historique parfaitement idiote ou la manipulation malsaine. Honte à vous !
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Le reportage de France 3 "Centre" sur le spectacle de François Alu à Bourges dont j'ai parlé ci-dessus.
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Et quand François Alu ne manipule pas des bouteilles d'eau :) , le voici qui danse 'l'Oiseau Bleu" de "La Belle au bois dormant" de l'Opéra de Paris, Et puisque j'ai parlé aussi de Ugo Vigliotti que j'apprécie beaucoup, le voici dans le rôle du Bossu dans le ballet "Le Rendez-Vous" de Roland Petit (en totalité sur YouTube, soit environ une demie heure). Le jeune homme est Nicolas Le Riche. Le synopsis : Dans les rues de Paris, le jeune homme se ballade, rencontre le Bossu avec qui il sympathise. Sous un pont, il croise le destin qui lui apprend que son heure est venue, qu'il doit se suicider avec le rasoir qu'il lui remet. Le jeune homme, terrifié, ment au destin, lui dit qu'il est amoureux et que c'est trop triste et injuste de mourir si tôt et si jeune quand il vit une si belle histoire. Le Destin, apitoyé, lui laisse la vie sauve. Le jeune homme, fou de joie et très fier de sa ruse, reprend sa marche, rencontre une jeune femme dont il tombe instantanément amoureux, la séduit, danse avec elle. Pendant la danse, la jeune femme se saisit du rasoir et égorge le jeune homme. Elle était la mort, on n'échappe pas au Destin ! (Et c'était la deuxième fois que Roland Petit évoquait la "mort-femme", la deuxième fois après son autre ballet, son chef d'oeuvre, "le Jeune Homme et la Mort")
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Un petit compte rendu de ma visite à Bourges pour voir François Alu, premier danseur de l'Opéra de Paris, dans le spectacle qu'il a créé à Bourges, son pays natal, au Palais d'Auron : Parti à l'aube en voiture, et arrivé vers 10h00 du matin, je me suis rendu directement au Palais d’Auron pour repérer le lieu que je ne connaissais pas (comme Bourges, d’ailleurs). Je me suis garé et me suis promené autour de ce bâtiment agréable, d’une architecture contemporaine à taille humaine. Alors que j’allais remonter dans ma voiture pour aller à l’hôtel que j’avais réservé tout proche, François Alu est sorti du bâtiment pour donner un coup de main au déchargement d’un véhicule. Quelle chance ! N’écoutant que mon enthousiasme naturel, je l’ai abordé et il m’a écouté avec beaucoup de patience. Je lui ai dit, en substance, que pour moi il était Nijinski, l’idée que je me faisais de Nijinski. A l’expression de son regard, j’ai compris que traiter un danseur de « Nijinski » n’était pas la pire injure qu’on pouvait lui faire Il était content. Hélas pour moi, il était entouré d’une équipe de télévision qui faisait un reportage sur lui, et cette équipe a filmé la scène. Pourvu qu’ils coupent cela au montage ! La matinée et le début de l’après-midi s’est passée à visiter le centre ancien de Bourges, les vieilles rues aux maisons à colombage, le palais Jacques Cœur (extra !), la cathédrale (sans transept !!!). Visite plaisante, Bourges est une belle ville (Par contre, j’y ai très mal mangé ). Et puis ce fut le spectacle devant une salle pleine. Et ce fut superbe. François Alu avait concocté un programme diversifié, mêlant la danse classique à une danse plus contemporaine, allant jusqu’à un passage purement hip hop (dansé par Nicolas Sannier, le cousin de François Alu). François Alu a démontré une fois de plus ses grandes qualités de virtuose de la danse, avec des sauts, des pirouettes époustouflants, mais aussi d’acteur (excellent dans l’amusante « Danse des livres », par exemple), et de partenaire. Son partenariat avec Léonore Baulac dans « Don Quichotte » et « la Sylphide » a été remarquable. A cet égard, je dois dire que Léonore Baulac, que j’avais vue précédemment dans « Casse-Noisette » dans le rôle de Clara, m’a fait une forte impression, d’autant qu’assis au premier rang je la voyais de très près. Elle incarnait à mes yeux la grâce de la danseuse classique, elle en avait la beauté et le rayonnement, et en la regardant je pensais à Aurélie Dupont qui représente ces qualités à la perfection. Et puis, il y avait Ugo Vigliotti que j’adore. Sa danse vive et explosive, son entrain, son charisme faisaient « péter la baraque » à chaque fois qu’il apparaissait ! (Je me souviens de son rôle du « Bossu » dans le « Rendez-vous » de Roland Petit où il avait fait un partenariat du tonnerre avec Nicolas Le Riche !) Le public, conquis par la venue du fils prodige de la région, et touché certainement par le fait qu’il ait choisi Bourges pour donner son premier spectacle (ce que sa mère, qui a présenté la soirée, a souligné) a réservé un triomphe à François Alu et ses amis de l’Opéra de Paris, triomphe auquel je me suis mêlé avec enthousiasme car j’avais passé un excellent moment ! Après le spectacle, François Alu a signé des autographes, mais je n’y suis pas allé car avant que je puisse me présenter devant lui, il y avait déjà toute la ville de Bourges qui faisait la queue…
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Merci pour cela, c'est extrêmement intéressant et cela relativise le constat accablant du titre de ce sujet
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J'ai mal précisé ma pensée. Je vais prendre un exemple mathématique : D'un côté A possède 100 De l'autre B possède 1000 L'inégalité entre A et B est de 900 A et B progresse de 10 % chacun A devient 110 et B devient 1100. L'inégalité entre eux est alors de 990. Elle a augmenté, certes, mais dans cette hypothèse tout le monde s'est enrichi. Ceci pour dire que ce n'est pas parce que l'inégalité augmente qu'il y a un appauvrissement automatique d'une des deux parties. Donc, le constat de l'augmentation des inégalités ne veut pas dire grand chose, en lui même, s'il n'est pas commenté. Je suis d'accord avec ton constat sur la responsabilité des 1%, et surtout sur celle de nos représentants. Cela étant, sans gouvernance "mondiale", je ne vois pas vraiment comment cela peut se concrétiser.
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C'est vrai mais que faire pour corriger cet état de fait immoral ? Si 99 % de la population mondiale laisse faire, je ne vois pas comment faire à notre petit niveau hormis dire que c'est mal... Et d'ailleurs, si 99% de la population mondiale laisse faire, c'est que peut être elle n'en souffre pas de façon absolument intolérable.
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Qu'en était-il dans le passé ? Quelle conséquence cet état de fait peut il avoir pour l'avenir ? Cette différence qui se creuse se fait dans quels sens ? Les plus riches s'enrichissent-ils au détriment des 99 % autres qui s’appauvriraient, ou tout le monde s’enrichit-il, mais avec les les 1 % qui s'enrichiraient plus vite que les 99 % ? Et les 1% sont ils un moteur de croissance pour le monde ou en sont ils des parasites ? Bref, ce constat qui heurte à priori notre sens moral est trop "statique" pour être intéressant à lui seul.
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Et pour en finir avec Nijinski, le plus grand danseur de son temps, un peu de danse quand même ! 1) Le ballet qui l'a rendu célébrissime, qui a fait de lui une rock star de son temps parce qu'il consacrait le retour de l'homme dans la danse après près d'un siècle d’éclipse. Et quel retour ! Vaslav Nijinski, star des "Ballets Russes", à seulement 21 ans époustouflait les spectateurs par ses pirouettes et ses sauts prodigieux (le saut final par la porte fenêtre est resté dans la mémoire de la danse). On était en 1911, c'était "Le Spectre de la Rose" L'histoire : Une jeune fille s'endort avec une rose qui se fane. Elle rêve qu'elle se réveille et qu'elle danse avec l'esprit de la rose... Ici dansé par Manuel Legris : 2) 1912 : Nijinski réalise sa première chorégraphie. C'est une révolution. Fini les sauts, les pirouettes, c'est une chorégraphie austère, sur une ligne sans profondeur, le danseur et les danseuses de profil dans des poses qui évoquent les peintures de l'antiquité. Et puis le geste final qui fit un très grand scandale. Auguste Rodin, qui était là le 29 mai 1912 à la première au théâtre du Châtelet de Paris, prendra la plume pour proclamer le génie du jeune chorégraphe contre toutes les critiques qui le massacraient. C'était "L'Après Midi d'un Faune" sur la musique de Debussy. L'histoire : Un Faune se réveille, voit des nymphes, essaie de les séduire mais elles s'enfuient. L'une perd son voile. Le faune s'en saisit, rentre dans son antre, se couche sur le voile et se cabre de plaisir dans une extase quasiment... masturbatoire. Ici le Faune est Charles Jude 3) Un an plus tard, jour pour jour, le 29 mai 1913 au Théâtre des Champs Elysées de Paris, le deuxième ballet de Nijinski est un tsunami qui génère le plus grand scandale artistique du XXème siècle. Une musique révolutionnaire créée pour l'occasion : "Le Sacre du Printemps", d'Igor Stravinski, et une chorégraphie de Nijinski tout autant révolutionnaire, âpre, terrienne, violente, qui pulvérise tous les codes de la danse classique prédominante à cette époque. Le public, pris à la gorge, totalement stupéfait par ce qu'il voit et entend devient fou furieux. C'est une bronca, une huée, une émeute. Nijinski dans les coulisses hurle la cadence aux danseurs qui n'entendent plus l'orchestre. On se bat dans la salle entre les pours et les contres, du jamais vu depuis la "bataille d'Hernani" il y a près de cent ans ! Cette soirée est tellement célèbre dans l'histoire de l'art que le 29 mai 2013, pour les 100 ans, le Théâtre des Champs Elysées a rejoué le "Sacre" de Nijinski, mais cette fois devant une salle enthousiaste ! (Je le sais, j'y étais ! ) L'histoire : La Russie païenne. On célèbre la venue du printemps par toutes sortes de rites dont le point d'orgue est le sacrifice d'une jeune fille choisie parmi toutes les autres, "l'élue" Ici par le ballet du Théâtre Mariinski de St Petersbourg, (où Nijinski a appris la danse). L'orchestre est dirigé par Valery Gergiev. (Cet enregistrement est d'ailleurs celui du centenaire qui était passé en direct à 20h30 sur Arte) https://www.youtube.com/watch?v=BryIQ9QpXwI
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Pour illustrer ce que j'ai écrit dans mon message précédent, voici le tout premier paragraphe du tout premier cahier de Nijinski. Des associations d'idées qui vont à cent à l'heure, une précipitation, une frénésie à dire des choses, plein de choses décousues qui se télescopent : il faut dire, dire avant de sombrer complètement dans le néant. C'est étouffant à lire, inquiétant, émouvant aussi parce que c'est un génie qui sombre, mais aussi tout simplement parce que c'est un être humain en souffrance qui essaie de se raccrocher aux mots comme s'ils pouvaient le préserver de la folie : "J’ai bien déjeuné, car j'ai mangé deux œufs à la coqueavec des pommes de terre frites et des fèves. J'aime les fèves, mais elles sont sèches. Je n'aime pas les fèves sèches, car il n'y a pas de vie en elles. La Suisse est malade, car elle est toute en montagnes. En Suisse, les gens sont secs, car il n`y a pas de vie en eux. J'ai une femme de chambre sèche, car elle ressent. Elle pense beaucoup, car on l'a desséchée à l`autre endroit où elle a longtemps servi. Je n'aime pas Zurich, car c'est une ville sèche. Il y a beaucoup d`usines et beaucoup d'hommes d`affaires. Je n'aime pas les hommes secs, c'est pourquoi je n`aime pas les hommes d`affaires..."
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L'expression du rapace est très bien rendue, parlante et vraie. C'est cela qui frappe au premier regard. J’imagine, d'autant que ta concentration devait être bien plus sur le dessin que sur le texte.
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Extra ! Bravo à toi ! Sympa ! (Simplement, si tu veux aller plus loin dans l'élaboration de ton dessin, fais attention à la faute d'orthographe - "restent" et non "restes" )
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Les cahiers de Nijinski Mise en scène : Daniel San Pedro et Brigitte Lefevre Avec Clément Hervieu-Léger et Jean-Christophe Guerri Au Théâtre de l’Ouest Parisien Ce spectacle est l’adaptation théâtrale des cahiers que Nijinski écrivit durant l’hiver 1918/1919. Nijinski était le plus grand danseur de son époque, il avait révolutionné le monde de la danse avec les « Ballets Russes », dont il était l’artiste phare, en redonnant à la danse masculine ses lettres de noblesse, qu’elle avait perdues durant le XIX siècle, et en révolutionnant la danse en tant que chorégraphe avec deux ballets aujourd’hui historiques, « L’après-midi d’un Faune » et « Le Sacre du Printemps », deux scandales retentissants, (celui du « Sacre » étant d’ailleurs resté le plus grand scandale artistique du XXème siècle.) En 1918, Nijinsky a 28 ans, il s’est éloigné des "Ballets Russes" et il est en train de sombrer dans la folie. Les cahiers qu’il écrit dans la précipitation sont le témoignage qu’il veut laisser avant d’être complètement fou, ce qui sera le cas en 1919, état qu’il ne quittera plus jusqu’à sa mort en 1950. Ces cahiers sont touchants car ils sont chaotiques, frénétiques, ils expriment une urgence absolue où tout se bouscule. Ils clament la quête de l’amour, l’amour à donner et le besoin vital d’en recevoir. Dans cette sensibilité hypertrophiée d’un artiste d’exception, chaque événement de la vie devient matière à interrogations, à questionnements, à interprétations, à souffrance. Le spectacle est donc un monologue tiré de ces cahiers. Il est entièrement porté par l’interprétation de Clément Hervieu-Léger, (de la Comédie Française), en état de grâce, qui apporte à ces mots une humanité touchante et éprouvante, renforcée par la fragilité frémissante que donne à son jeu la beauté « frêle » de l’acteur. La mise en scène très sobre de Daniel San Pedro et Brigitte Lefevre nous permet d’entrer encore plus dans l’enfermement mental d’un génie qui est en train de vaciller, à la limite entre le monde conscient et la folie. Le danseur Jean-Christophe Guerri, (de l’Opéra de Paris), est une présence d’appoint, le témoignage de ce que fut Nijinski et auquel le narrateur se raccroche, parfois physiquement, comme le naufragé le ferait à une planche de salut. C’est un très beau spectacle, mais difficile aussi, qui demande au spectateur une totale disponibilité d’esprit et de sentiments pour accompagner Nijinski dans son « voyage au bout de la nuit ». Allez-y, c’est mon conseil, mais préparez-vous bien car vous serez des acteurs de cette éprouvante expérience humaine. Le site du théâtre : http://www.top-bb.fr...e-nijinski.html Vaslav Nijinski : Clément Hervieu-Léger :
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J’aime bien la danse, même si je ne suis pas danseur ni spécialiste de cet art. Je vois régulièrement des spectacles de danse et j’aime bien en parler. J’ai prévu de le faire ici mais si ce n’est pas le lieu adéquat un modérateur me dira comment faire, j’imagine. :)
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Beaux moments sur les toits du Palais Garnier !
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Les adieux de Nicolas Le Riche Au palais Garnier le 9 juillet 2014 Nicolas Le Riche est l'un des danseurs les plus marquants de l'histoire récente de l'Opéra de Paris. A 42 ans, il a dû quitter la grande maison comme tout danseur étoile doit le faire à cet âge là. Cependant, jamais avant Nicolas Le riche un danseur étoile sur le départ n'avait eu droit à une soirée exclusivement consacrée à lui par l'opéra. Cette soirée a été enregistrée par la télévision et diffusée le lundi 26 décembre. Elle est sur YouTube dans le lien media ci-dessus. Ces adieux commencent par un joli solo de Nicolas Le Riche sur la chanson "Oualé" de son ami Matthieu Chedid, puis viennent des souvenirs qui remontent à l'époque où Nicolas Le Riche était un petit minot de l'école de danse avec "Les Forains", de Roland Petit, et le "Bal des cadets", de David Lichine, que Nicolas Le Riche interprète avec des élèves de l'école de danse. Ensuite, c'est un extrait de "Raymonda", de Rudolf Noureev, qui permet au corps de ballet des danseurs de l'Opéra de rendre hommage au plus grand d'entre eux. Puis, on entre dans le dur avec quatre chefs d'oeuvre du vingtième siècle : "L'après midi d'un Faune", "le Jeune Homme et la Mort", "Appartement" et "le Boléro" : "L'après midi d'un Faune" n'est pas dansé par Nicolas Le Riche mais par son collègue étoile Jérémie Bélingard, (Nicolas Le Riche a les trois autres chefs d'oeuvre à danser, et c'est du lourd !) Dans ce ballet historique de Vaslav Nijinsky de 1912, qui avait propulsé la danse dans le monde moderne du XXème siècle, un Faune s'éveille, voit une nymphe entourée de ses suivantes, veut la séduire mais elle prend peur, s'enfuit et perd son voile. Le Faune s'en saisit, rentre dans son antre, se couche sur le voile de façon voluptueuse et se cabre de bonheur dans une extase masturbatoire. Vous imaginez le scandale de ce dernier geste lors de la création de ce ballet le 29 mai 1912 au théâtre du Châtelet de Paris ! Seul l'intervention d'Auguste Rodin, gloire nationale, par un article élogieux sur le génie du jeune chorégraphe de seulement 22 ans avait réussi à calmer la fureur des critiques. Jérémie Bélingard, le plus masculin des danseurs étoiles, pose un Faune très convaincant, charismatique et viril ! Ensuite, c'est le chef d'oeuvre de Roland Petit, créé en 1945, "Le Jeune Homme et la Mort". L'argument est de Jean Cocteau, la musique de Jean Sébastien Bach. Dans ce ballet, un jeune homme est désœuvré chez lui, mal dans sa peau, triste et seul. Une femme entre. Elle est grande, elle est brune, elle est revêtue d'une robe jaune, elle porte des gants noirs, elle est la mort. Elle danse un âpre rituel de séduction et de violence avec le Jeune Homme, puis elle disparaît après lui avoir donné l'ordre de mourir. Le Jeune Homme hésite, mais il est tellement désespéré qu'il se pend. Alors, le décor de la chambre disparaît dans les cintres de l'Opéra pour faire apparaître les toits de Paris. La femme revient avec un masque de tête de mort sur son visage. Elle fait signe au Jeune Homme de se dépendre, elle enlève le masque de son visage pour le mettre sur celui du jeune homme et, d'un geste autoritaire du doigt, elle lui commande de partir avec elle vers le monde des ténèbres par delà les toits de la ville. C'est un ballet admirable, bouleversant, 200 % d'émotion, et Nicolas Le Riche, qui en est un interprète historique, y est tout simplement renversant. A ne pas manquer ! Vient après le pas de deux "La Porte" du ballet "Appartement" de Mats Ek. Ici, une femme au foyer désœuvrée s'imagine allant frapper à la porte de son beau voisin et vivre avec lui d'intenses moments de passion. Ballet beau et triste qui parle du rêve d'une vie idéale qui éclairerait, pour un instant seulement, la platitude morne d'une vie réellement vécue. Dans ce ballet, la partenaire de Nicolas Le Riche est Sylvie Guillem, ex danseuse étoile, qui fut en son temps à l'Opéra de Paris l'équivalent féminin de Nicolas Le Riche. Leur duo est superbe ! Après un court et brillant éloge en alexandrins de Nicolas Le Riche par Guillaume Gallienne, vient un extrait du "Caligula" de Nicolas Le Riche, celui dans lequel Caligula dresse son cheval Incitatus. Le principal intérêt de cette partie est de voir Audric Bezard en Incitatus, (Audric Bezard que j'adore pour son charisme félin !), et la belle claque aux fesses que lui donne à la fin Mathieu Ganio-Caligula Enfin, tout se termine par le "Boléro" de Béjart interprété par Nicolas Le Riche. Le "Boléro" est un passage quasiment obligé pour tous les plus grands danseurs de la planète car il fait appel, non pas à la technique, mais à eux, à ce qu'ils sont en tant qu'artiste, leur charisme, leur magnétisme, leur animalité, à ce qui fait que par delà leur maîtrise exceptionnelle de la technique il sont les plus grands. Le "Boléro" de Béjart est, comme la musique de Ravel, un envoûtement progressif qui va crescendo jusqu'à l'explosion finale. Tout repose sur le soliste (ou la soliste, c'est "bi-sexué") qui doit être comme le grand prêtre d'une cérémonie païenne qui mène ses fidèles au dépassement d'eux mêmes. Dans cette soirée d'adieux, l'intensité charismatique qu'apporte Nicolas Le Riche à ce rôle est tout simplement admirable ! (En guise d'anecdote, les deux premiers garçons qui rejoignent Nicolas Le Riche dans la danse sont le danseur étoile Josua Hoffalt et le danseur étoile Karl Paquette, ce qui est un bel hommage rendu à Nicolas Le Riche par ses deux collègues, car ces rôles secondaires ne sont pas du tout des rôles d'étoile.) La soirée s'achève sur les interminables ovations du public et l'hommage solennel et joyeux rendu par l'Opéra de Paris à l'un de ses plus grands artistes.
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Black, blanc, beur. Asiatique moins, mais si on sait être convaincant ... PS : pour ce qui est de la notion de race humaine, de variabilité complexe du désir, de la subjectivité de la beauté, tout a déjà été écrit dans les messages précédents...
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Bonjour, J'ai publié vendredi dernier un message dans le fil de discussion "Le cinéma dans les expositions" en "Arts". Il ne paraît pas sur le forum. Peut-être y avait-il un problème avec ce texte ?