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Scénon

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Tout ce qui a été posté par Scénon

  1. Je suis bon prince, je veux bien enfoncer une porte ouverte : la tradition judaïque, par exemple, est essentiellement basée sur le Talmud.
  2. Ne le prenez pas mal, mais si vous vos intéressiez vraiment à la tradition, vous le sauriez. Les innombrables textes sont là ; il suffit de les lire. Par ailleurs, depuis que je suis sur ce forum, j'en ai déjà cité très fréquemment – et pas plus tard qu'hier et aujourd'hui – de petits extraits, qui ne sont pourtant qu'une minuscule goutte puisée dans l'océan.
  3. Tout à fait. Cette sorte de lecture, littéraire, historique ou encore littérale, reste superficielle du point de vue de la tradition. J'en suis bien conscient : qu'on assimile ces lectures profondes à des vessies prises pour des lanternes.
  4. Comme je l'ai dit, il sont nombreux, ceux qui se contentent de ce genre de lecture.
  5. Le “problème récurrent” n'existe que pour celui qui cherche dans les Évangiles un récit purement historique. La tradition juive condamne la lecture “historisante” de la Torah. Il ne faut pas imaginer une approche différente dans l'élaboration et dans la lecture du texte des Évangiles. Par ailleurs, si la tradition chrétienne reconnaît certes la possibilité d'une lecture plus ou moins “historique” du texte biblique, ce n'est pour elle que la moins importante et la moins profonde des quatre niveaux de lecture du texte – quatre niveaux de lecture hérités, eux aussi, de la tradition juive. Traiter la Bible comme un livre d'histoire, c'est la condamner nécessairement comme défectueuse et de valeur quasi nulle. C'est très commode si on veut montrer l'inanité de la Bible, et les ignorants ne se privent pas du plaisir coupable de lui maintenir, plus ou moins consciemment, ce statut d'ouvrage bourré, d'un bout à l'autre, d'incohérences et d'insuffisances historiques – s'imaginant, bien sûr, avoir découvert les premiers, et très intelligemment, un aspect dont les antiques écoles juives et les chrétiennes sont conscientes depuis toujours, et qu'elles sont bien loin de nier ou de minimiser. Ce serait un peu comme lire le récit de la caverne de Platon en clamant qu'aucun archéologue n'a jamais retrouvé cette caverne, ni des traces de personnes enchaînées, etc. ; ou que si le récit a quelque fondement historique, Platon l'a sûrement écrit très longtemps après les événements et après l'échange des propos tenus par les prisonniers et par celui qui veut les délivrer... La lecture en serait au plus haut point prétentieuse et stérile, mais il y en a, et ils ne sont pas peu nombreux, qui s'en contentent.
  6. « Sur la trace du brigand, il sortit vaillamment, et le chemin le dirigea vers l’oreille d’Ève la Vierge ; Et puisqu’il est le Verbe, la porte de l’oreille l’accepta, et il fut conçu pour naître corporellement. » (Jacques de Saroug)
  7. Sans nullement chercher à polémiquer, je vous conseille la lecture de la Bible mariale d'Albert le Grand, où l'auteur montre que toute la Bible, du premier verset de la Genèse jusqu'au dernier de l'Apocalypse, ne parle que de Marie. Vous verrez que l'ouvrage donne d'elle une idée bien plus vaste, plus universelle et plus riche que celle d'une insignifiante jeune fille ayant vécu, il y a vingt siècles, dans un coin perdu de la Galilée. Je vous en recommande la lecture sincèrement.
  8. D'un ouvrage dont je n'ai plus envie de citer le titre sur ce forum. Mais j'aurais pu citer aussi Virgile, Bucoliques, IV, 5 à 7 : « Le grand ordre des siècles renaît entièrement. Déjà la Vierge revient !... Déjà une nouvelle progéniture descend du Ciel d'en haut ! »
  9. « La vierge resplendissante et son fils doré reparaîtront sur la terre des vivants. »
  10. Dionysos est né de la cuisse de Zeus (Jupiter). Athéna, elle, est née de la tête de Zeus ; mais cette naissance ne fait pas encore d'elle une vierge mère.
  11. Votre raisonnement tient la route si le motif de la “vierge mère” ne correspond à aucune réalité. Si elle est une réalité, ses “inventeurs” n'ont rien inventé du tout.
  12. Je ne comprends pas bien où nous sommes en désaccord: vous me citez spontanément différents types de «vierges mères». C'est déjà affirmer qu'au fond, la tradition est une, non? Cette conception est peut-être curieuse à vos yeux, elle est répandue chez différents grands auteurs, anciens et modernes, ancrés dans différentes traditions religieuses, et bien plus nombreux qu'on pourrait le croire – bien que le nombre ne fasse pas autorité. Il est vrai que la majorité de ceux qui adhèrent à telle ou telle forme religieuse ne voient pas plus loin que celle-là, s'en contentent, ne ressentent pas le besoin d'examiner si le voisin, au bout du compte, ne croit pas à la même chose, voire estiment – c'est un sentiment confortable – que ce voisin se trompe plus que probablement. Ce n'est pas forcément l'avis de tout le monde.
  13. C'est une vraie contradictio in terminis. C'est comme dire qu'un cercle évolue: qu'il peut être rond, mais devenir aussi, avec le temps, rectangulaire, triangulaire, etc. Je ne nie pas qu'il puisse y avoir, au sein d'une tradition, différentes manières d'exprimer les choses, liées à des époques ou à des lieux, mais le fond de toute tradition est par définition immuable. Le thème de la vierge mère, par exemple, n'est pas sorti de la bouche ou de la plume des théologiens ou des scribes chrétiens un peu comme par hasard, et comme n'ayant pas des assises antérieures jugées par eux comme fiables.
  14. Ce serait à nuancer. En réalité, ces “inventions” n'en sont pas et, comme toujours quand il s'agit de tradition, elles sont... traditionnelles, c'est-à-dire héritières de théologies antérieures, d'ailleurs pas nécessairement chrétiennes. On n'invente rien en matière de tradition. Le point principal sur lequel catholicisme et protestantisme diffèrent est précisément la définition de ce qu'est la tradition. Pour le protestantisme, c'est l'Écriture, et rien que l'Écriture; pour le catholicisme, c'est l'Écriture et la tradition apostolique, c'est-à-dire l'enseignement oral hérité des apôtres, qui ne se trouve pas dans les Écritures, que l'on retrouve entre autres chez les Pères de l'Église, et dont les racines remontent souvent à plus haut que les Évangiles et que Jésus même. En cela, le catholicisme rejoint parfaitement le judaïsme classique selon lequel il y a une Torah écrite et une Torah orale, héritées toutes deux par Moïse sur le mont Sinaï, dont l'orale est transmise de génération en génération par les rabbins: pour les juifs, interpréter l'Écriture sans tenir compte de cette tradition orale mène nécessairement à des conceptions erronées plus ou moins graves en matière d'Écriture.
  15. Tout ce que l'Église a fait de positif dans l'histoire est et reste indiscutable. La plus fondamentale erreur dont elle s'est rendue coupable, et dont proviennent essentiellement les autres dérives, regrettables et même terribles, c'est le rejet de la gnose. Une chose est de ne pas orienter les fidèles vers la gnose, une autre est de la nier, de la condamner et de la combattre. Aujourd'hui, l'Église le paie très cher.
  16. Parmi les personnes liées d'une façon ou autre aux Écritures, Abraham était riche, Jacob l'était, David, Mahomet, Cyrus, etc. Mais le Pharaon biblique l'était aussi. Enfin, comme disait le sage Solon: “En toutes choses, il faut voir la fin”. Et la fin, c'est le Jugement dernier.
  17. Des «mauvais» riches, précisons-le. Salomon, pour ne citer que lui, était l'homme le plus riche de son temps, il n'en était pas moins béni de Dieu.
  18. Vous semblez associer confort actuel et bienveillance divine. À ma connaissance, aucune religion ni aucune philosophie traditionnelle ne les associe, ou plutôt, ne les considère comme indissociables. De leur point de vue, on peut vivre une vie parfaitement confortable et, à la fin, se trouver devant un Juge implacable.
  19. Qui se pose encore la question pourquoi il y a colère divine? et quels en sont les effets? Vous avez parfaitement raison de rappeler qu'il n'y a aucune raison de la sous-estimer.
  20. Il y en a tout de même pas mal de ce genre qui mettent en garde, et ce dans toutes les religions sans distinction.
  21. Moi aussi, cela me met dans l'embarras. Cela me fait penser à cette personne à qui un médecin a dit: “Continuez à fumer comme vous le faites, et vous mourrez d'un cancer”, qui a haussé les épaules en répondant: “Vous ne parviendrez pas à me faire peur”, et qui est morte d'un cancer quelques années plus tard. On ne s'en réjouit pas, c'est sûr.
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