Scénon

Le prosélytisme le plus répandu en France étant de la sorte politique, vous devez probablement beaucoup souffrir ou encaisser. Je me répète : le prosélytisme ne me fait ni chaud ni froid. D'ailleurs, je suis très peu confronté à du prosélytisme, sur ce forum ou ailleurs, mais c'est peut-être parce que je ne le devine même pas là où il se présente à moi, ou plus simplement, parce que tel quel il ne m'intéresse pas.

Cette franchise vous honore. Pour en parler, et pour être tout aussi franc, je dirai qu'il m'est difficile de me sentir agressé par quelque discours prosélyte qui soit, qu'il émane de croyants ou d'incroyants, de théistes ou d'athées, de musulmans ou de communistes, même quand ils viennent sonner à ma porte ; dans ce dernier cas, il m'arrive de les inviter à l'intérieur pour en discuter gentiment ou, plus souvent et tout aussi gentiment, à remettre le débat aux calendes grecques... J'estime qu'en général, tous les hommes, même les prosélytes, peuvent m'apprendre quelque chose, indépendamment de leurs intentions prosélytes.

Il faut reconnaître que, sur ce forum, beaucoup d'internautes utilisent à tort le terme «religieux» au sens de «croyant», alors que vous faites avec raison la distinction entre les deux termes. Cependant, je ne comprends pas pourquoi vous adressez “aux religieux” une lettre ouverte qu'ils seront justement à peu près les seuls à ne pas lire sur un forum comme celui-ci. De plus, les religieux ne sont pas nécessairement, ni dans leur ensemble ni pris séparément, plus prosélytes que les croyants. Bref, il aurait été peut-être plus judicieux d'adresser votre message initial aux prosélytes de toute confession. Mais comme le prosélytisme est précisément interdit sur ce forum, qui espérez-vous voir vous répondre en se réclamant plus ou moins d'une intention prosélyte ? À moins d'identifier comme des prosélytes tous ceux qui vous répondent ici, ainsi que l'a fait, avec beaucoup d'humour, un @placide3, en y incluant vous-même...

Par définition, le croyant n'est pas détenteur du message divin. Le croyant croit au message de celui qui est, ou qu'il croit être, détenteur du message divin ; l'athée, lui, n'y croit pas. Ni l'un ni l'autre ne sont détenteurs de ce même message. Il ne faut pas confondre les simples croyants et, d'autre part, ceux au message desquels ils croient, qu'on les appelle “sages”, “prophètes”, “saints”, “poètes”, “devins”, “apôtres”, “scribes”, “envoyés”, etc.

Par bonheur, vous venez apporter cette fraîcheur qui leur fait tant défaut, je la hume déjà d'ici, parmi mes vieilles échénéis et autres rémoras.

Non, mais quand “on dénonce quelque chose” partout et sans arrêt, jour après jour, année après année, inlassablement, le problème devient très évident. Comme dirait un internaute :

Il n'est pas nécessaire de faire un effort de réflexion. Il suffit de lire vos messages pour réaliser à quel point vous êtes victime d'une escroquerie qui bouffe votre vie et qui vous divise. Mais encore une fois : je vous souhaite de résoudre ce problème à temps.

À elle seule, cette phrase révèle à quel point vous avez été et à quel point vous restez endoctriné par la religion de votre enfance. Sans ironie aucune, je vous souhaite d'y voir clair au plus vite.

Trois fois de suite exactement la même vidéo, la même version du concerto de Sibelius ? Quel est le but ?

Belle version, énergique !

Jean Sibelius, Quatrième Symphonie, troisième mouvement (durée 10:08). Le mouvement fut joué à l'enterrement du compositeur (décédé le 20 septembre 1957), il y a donc exactement soixante ans. Simple, mélancolique, conduisant à un apogée de courte durée mais poignant :

Si la perfection est partout, vous devez très souvent vous ennuyer aux concerts, ou en écoutant la musique que vous postez dans ce topic !

Merci de votre réponse. Quant à moi, vous l'aurez compris, je trouve la perfection infiniment plus rare, plus difficile et donc plus intéressante que l'imperfection.

Oui, j'ai compris que la perception de la perfection des œuvres interprétées est subjective, et je partage votre avis, mais je ne saisis toujours pas comment ou pourquoi cette perception est « trop en contradiction avec votre perception du bien-être ». Je comprends, mais peut-être à tort, que vous vous sentez mieux avec une œuvre imparfaitement interprétée (à vos yeux) qu'avec une œuvre parfaitement interprétée (toujours à vos yeux).

Je ne comprends pas ce que vous voulez dire. Nous parlions, non d'exhaustivité, mais de perfection artistique, à moins que vous y voyiez des synonymes. Mais en quoi la perfection, ou l'impression subjective d'une quelconque perfection, pourrait être « trop en contradiction avec l'expérience du bien-être » ?

Une excellente version (Andrés Orozco-Estrada) des trois Danses symphoniques de Rachmaninov :

Serait-il indiscret de vous demander un exemple ? Pour ma part, il m'est arrivé d'assister à des concerts ou à des pièces de théâtre où tout était parfait : la pièce proposée elle-même, l'interprétation, l'émotion suscitée, l'enthousiasme, l'humour, la sensibilité, les décors, l'acoustique, etc. Tout étant un enchantement, on se serait cru au paradis. Même une excellente interprétation peut être soudain un peu gâchée parce qu'un musicien produit une fausse note, un acteur oublie son texte, un bête GSM se met à sonner dans la salle, que sais-je ? et on sort brusquement d'un beau rêve. Encore une fois, par «perfection», je n'entends nullement une reproduction stérile de la partition ou des paroles, cela va de soi. Il y a parfois des pianistes ou des chanteurs, par exemple, qui ont plus de perfection technique que d'autres, mais qui ne transmettent malheureusement aucune émotion. La perfection est difficile à atteindre, cela est vrai, mais quand un artiste ou un groupe d'artistes l'atteint, je vois difficilement en quoi cela pourrait heurter le bien-être du spectateur ou de l'auditeur. Vous me l'expliquerez peut-être.

P.S. Parmi les œuvres postées de Nino Rota, j'ai particulièrement apprécié le Quintetto.

La perfection technique sans âme est ennuyeuse, nous sommes d'accord. Évidemment, l'âme doit toujours s'appuyer sur la technicité ; sans art, l'âme ne saurait s'exprimer parfaitement. Un grand peintre français a dit : « L'inspiration sans l'action est impuissante, et l'action sans l'inspiration est aveugle. Les deux réunies font la perfection de l'œuvre humaine. »

Toute ma sympathie à ces orchestres, chefs, chœurs et solistes syriens et libanais ! Pour la qualité d'interprétation on repassera, comme on dit, mais on sait dans quelles conditions, parfois extrêmement difficiles, ils ont réalisé ces représentations.

Non, je l'ignore, désolé.

Je ne connaissais pas, merci de nous faire découvrir. L'œuvre serait une réécriture de la musique composée par Villa-Lobos pour le film Vertes Demeures (Green Mansions), dans lequel jouent notamment Audrey Hepburn et Anthony Perkins. Voici quelques extraits de la musique du film ; délicieux, il est vrai, même si on n'y entend pas de Renée Fleming, ni même de chant tout court :

Amen !

... 34 pages, et nous n'avons pas encore eu droit à ceci, du divin Mozart ?!

Le chant des marins, dans le Vaisseau fantôme de Richard Wagner. Assez bonne version, et surtout, à partir de 2:14, très plaisante non seulement à entendre... mais à voir !