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Scénon

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Tout ce qui a été posté par Scénon

  1. Non, il existe une différence fondamentale entre l'expérience mystique, impermanente, illusoire et soumise au changement, et l'expérience, disons, prophétique, constante, ferme et invariable.
  2. Je n'ai jamais parlé d'opérations mystiques ou mentales, mais d'expérience sensible, physique.
  3. Si mes souvenirs sont bons, dans le passé j'ai déjà essayé d'orienter au moins à deux reprises, sur ce forum, la recherche de ceux qui posaient publiquement ce genre de question. Le résultat était invariablement le même : tous détalaient comme des lapins, étaient soudain aux abonnés absents, surtout ceux qui avaient coutume, depuis des années, de réclamer avec une certaine suffisance des «preuves de l'existence de Dieu». Mais chaque fois que ce thème est un peu perdu de vue, les mêmes personnes rappliquent et continuent, encore des années plus tard, à se demander quelles pourraient bien être ces fameuses preuves ; ou à reprocher aux autres, avec plus ou moins d'ironie, qu'«on ne leur en apporte jamais» ! Quelqu'un est-il sincèrement intéressé par cette science ? Il saura très vite et très facilement dans quelle direction chercher. Les textes fondateurs des religions sont légion, il suffit de les lire attentivement, ainsi que leurs grands commentateurs. Donc, pour vous répondre sans détour : à moi, cette fois, de me défiler !
  4. Je salue l'honnêteté de votre raisonnement. La science qui est à la base de toute religion n'est certes pas de même nature que les sciences humaines ; elle n'en est pas moins, je me permets d'insister sur cet aspect fort méconnu, expérimentale et sensible – très éloignée, donc, d'un “raisonnement émotionnel qui prévaut”.
  5. C'est là un préjugé très courant. En réalité, la base ou le fondement de toute religion est une science, un savoir, une connaissance expérimentale et sensible.
  6. C'est celle dont la foi pour notre sauvement Crut à la voix de l'ange et conçut par l'oreille. (Jacques du Perron, Cantique de la vierge, 1622)
  7. J'ajouterai pour ma part une quatrième catégorie, et pas des moindres: celle des hommes qui ont laissé des témoignages de leur expérience, indubitables, conformes et unanimes.
  8. Je suis bon prince, je veux bien enfoncer une porte ouverte : la tradition judaïque, par exemple, est essentiellement basée sur le Talmud.
  9. Ne le prenez pas mal, mais si vous vos intéressiez vraiment à la tradition, vous le sauriez. Les innombrables textes sont là ; il suffit de les lire. Par ailleurs, depuis que je suis sur ce forum, j'en ai déjà cité très fréquemment – et pas plus tard qu'hier et aujourd'hui – de petits extraits, qui ne sont pourtant qu'une minuscule goutte puisée dans l'océan.
  10. Tout à fait. Cette sorte de lecture, littéraire, historique ou encore littérale, reste superficielle du point de vue de la tradition. J'en suis bien conscient : qu'on assimile ces lectures profondes à des vessies prises pour des lanternes.
  11. Comme je l'ai dit, il sont nombreux, ceux qui se contentent de ce genre de lecture.
  12. Le “problème récurrent” n'existe que pour celui qui cherche dans les Évangiles un récit purement historique. La tradition juive condamne la lecture “historisante” de la Torah. Il ne faut pas imaginer une approche différente dans l'élaboration et dans la lecture du texte des Évangiles. Par ailleurs, si la tradition chrétienne reconnaît certes la possibilité d'une lecture plus ou moins “historique” du texte biblique, ce n'est pour elle que la moins importante et la moins profonde des quatre niveaux de lecture du texte – quatre niveaux de lecture hérités, eux aussi, de la tradition juive. Traiter la Bible comme un livre d'histoire, c'est la condamner nécessairement comme défectueuse et de valeur quasi nulle. C'est très commode si on veut montrer l'inanité de la Bible, et les ignorants ne se privent pas du plaisir coupable de lui maintenir, plus ou moins consciemment, ce statut d'ouvrage bourré, d'un bout à l'autre, d'incohérences et d'insuffisances historiques – s'imaginant, bien sûr, avoir découvert les premiers, et très intelligemment, un aspect dont les antiques écoles juives et les chrétiennes sont conscientes depuis toujours, et qu'elles sont bien loin de nier ou de minimiser. Ce serait un peu comme lire le récit de la caverne de Platon en clamant qu'aucun archéologue n'a jamais retrouvé cette caverne, ni des traces de personnes enchaînées, etc. ; ou que si le récit a quelque fondement historique, Platon l'a sûrement écrit très longtemps après les événements et après l'échange des propos tenus par les prisonniers et par celui qui veut les délivrer... La lecture en serait au plus haut point prétentieuse et stérile, mais il y en a, et ils ne sont pas peu nombreux, qui s'en contentent.
  13. « Sur la trace du brigand, il sortit vaillamment, et le chemin le dirigea vers l’oreille d’Ève la Vierge ; Et puisqu’il est le Verbe, la porte de l’oreille l’accepta, et il fut conçu pour naître corporellement. » (Jacques de Saroug)
  14. Sans nullement chercher à polémiquer, je vous conseille la lecture de la Bible mariale d'Albert le Grand, où l'auteur montre que toute la Bible, du premier verset de la Genèse jusqu'au dernier de l'Apocalypse, ne parle que de Marie. Vous verrez que l'ouvrage donne d'elle une idée bien plus vaste, plus universelle et plus riche que celle d'une insignifiante jeune fille ayant vécu, il y a vingt siècles, dans un coin perdu de la Galilée. Je vous en recommande la lecture sincèrement.
  15. D'un ouvrage dont je n'ai plus envie de citer le titre sur ce forum. Mais j'aurais pu citer aussi Virgile, Bucoliques, IV, 5 à 7 : « Le grand ordre des siècles renaît entièrement. Déjà la Vierge revient !... Déjà une nouvelle progéniture descend du Ciel d'en haut ! »
  16. « La vierge resplendissante et son fils doré reparaîtront sur la terre des vivants. »
  17. Dionysos est né de la cuisse de Zeus (Jupiter). Athéna, elle, est née de la tête de Zeus ; mais cette naissance ne fait pas encore d'elle une vierge mère.
  18. Votre raisonnement tient la route si le motif de la “vierge mère” ne correspond à aucune réalité. Si elle est une réalité, ses “inventeurs” n'ont rien inventé du tout.
  19. Je ne comprends pas bien où nous sommes en désaccord: vous me citez spontanément différents types de «vierges mères». C'est déjà affirmer qu'au fond, la tradition est une, non? Cette conception est peut-être curieuse à vos yeux, elle est répandue chez différents grands auteurs, anciens et modernes, ancrés dans différentes traditions religieuses, et bien plus nombreux qu'on pourrait le croire – bien que le nombre ne fasse pas autorité. Il est vrai que la majorité de ceux qui adhèrent à telle ou telle forme religieuse ne voient pas plus loin que celle-là, s'en contentent, ne ressentent pas le besoin d'examiner si le voisin, au bout du compte, ne croit pas à la même chose, voire estiment – c'est un sentiment confortable – que ce voisin se trompe plus que probablement. Ce n'est pas forcément l'avis de tout le monde.
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