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Somme toute, pour quelqu'un dont l'«avis contre l'héritage n'est nullement par intérêt personnel mais par intérêt général pour une société plus juste», vous savez encore très bien où est votre intérêt personnel... Et à présent, je retourne au sujet principal.
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Désolé! cela sonne creux, surtout en continuant à chercher à légitimer votre attitude qui consiste à accepter tout héritage éventuellement proposé, tout en en dénonçant l'injustice! C'est même proprement cynique et lâche: vous attendez de la part des autres qu'ils condamnent et bannissent un phénomène dont, en attendant, vous vous déclarez vous-même tout à fait disposé, le cas échéant, à bénéficier et à profiter. Mais le sujet n'est pas votre attitude, c'est la légitimité de l'héritage... Soit! héritier in spe. Cela ne change pas grand-chose pour le point que j'ai voulu soulever.
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J'avais mis le mot “mensonges” entre guillemets, presque en guise de citation, en répondant à l'accusation d'hypocrisie adressée par Shyiro à «ceux qui préfèrent mentir ou même se mentir en prétendant que l'héritage est juste parce qu'il en a [ils en ont] hérité» – accusation qui, manifestement, visait votre personne. Maintenant, pour être honnête, votre confidence concernant votre cas particulier (vous reconnaissez être héritier) pouvait donner à votre discours une vague apparence de plaidoyer pro domo. Et je ne donne pas tort à Shyiro d'avoir au moins tenté de contrer vos arguments par ce biais. Mais je ne partage certainement pas le point de vue de Shyiro qui a réduit tous ces arguments, en un tour de main, à une unique défense d'intérêts personnels. C'est un peu court à mon avis!
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Ce même philosophe a aussi dénoncé «les incapables et les médiocres qui prétendent accomplir pour tous ce qu'ils n'ont pu réussir pour eux-mêmes». Vos aveux imprudents vous font perdre sérieusement du crédit dans ce débat. Vous simplifiez à l'excès, et même, vous caricaturez les arguments apportés par The Black Cat. Bien qu'il me répugne de donner des détails au sujet de ma vie privée sur un forum – mais faisons ici “confidence pour confidence” –, je n'ai personnellement jamais vraiment hérité grand-chose dans ma vie et je n'ai aucune raison, sérieuse ou même légère, pour m'attendre à hériter quoi que ce soit dans l'avenir, je n'en partage pas moins la plupart des arguments (quelques-uns sont trop techniques pour que je puisse en juger) avancés par The Black Cat, auxquels vous répondez dans l'ensemble avec assez peu de pertinence, comme d'ailleurs aux miens. Cette confidence, il me semble, permettra de donner une valeur autrement moins caricaturale aux “mensonges” formulés par The Black Cat. Comme je l'ai écrit plus haut, vous assimilez (comme beaucoup de gens le font) injustice et inégalité, en quoi vous commettez une grave erreur de jugement.
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Un philosophe français connu a écrit: «Les hypocrites se délectent en secret de ce qu'ils dénoncent publiquement».
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La question serait plutôt: pourquoi certains qui héritent d'un bien devraient, “en toute justice”, nécessairement travailler dur pour l'acquérir, au nom de la seule raison que c'est ce que font d'autres hommes? Depuis quand un critère valable pour un certain nombre d'individus doit nécessairement s'étendre à tous pour qu'il y ait justice? Vous confondez, toujours et encore, inégalité et injustice. Et tant que vous le ferez, vous aurez parfaitement raison...
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Mais nom d'une pipe! (permettez-moi d'intervenir brièvement dans votre débat, que je suis avec passion) n'a pas valeur sacro-sainte uniquement ce qui est “travail”, ou ce qui en dépend! Voulez-vous vraiment faire du “travail” le critère suprême de la justice?!
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Vous résumez admirablement toute ma pensée. Idem.
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Je n'ai pas besoin des actions purificatrices du IIIe Reich pour savoir qu'un fils, très souvent, ressemble physiquement à son père, ou que deux frères par exemple, même séparés de plusieurs années, se ressemblent physiquement entre eux, partagent les mêmes mimiques, et que les caractéristiques physiques d'une personne sont généralement héréditaires. Je peux même vous dire que c'est un phénomène avéré que j'observe presque au quotidien, et qui est d'ailleurs la plupart du temps plutôt amusant à observer. C'est vrai. Je crois que nous ne parlons pas tout à fait de la même chose. (Voir ci-dessous.) Ce que vous disiez «concernant l'accumulation sans limite des richesses d'une génération à l'autre», n'est pas insensé, en effet, mais la question n'est pas là pour moi qui me limite plutôt à ce que Quasi-Modo dit dans son message initial: Je ne vois pas l'injustice dans le fait de posséder, dès la naissance, et grâce à un héritage, de quoi subvenir à ses besoins jusqu'à la fin de ses jours, et ce sans même avoir à lever le petit doigt.
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Je vous crois aussi quand vous dites le croire. Jusqu'à preuve du contraire, les capacités physiques ou l'intelligence sont généralement héréditaires, et l'on n'y peut rien. Je ne comprends pas tout, c'est vrai: ainsi, je ne comprends pas le sens de votre «ainsi» qui semble introduire un exemple. Mais un exemple de quel raisonnement ou fait? Après réflexion, je me suis demandé si vous ne sous-entendez pas, dans votre phrase, que le «riche» est nécessairement quelqu'un d'intelligent, voire de génial, et le «pauvre» par définition un imbécile – mais tout compte fait, je préfère croire que vous ne songez pas à une telle énormité. C'est le principe même de l'héritage! Votre argument vaut très exactement celui de Quasi-Modo: supprimons les héritages pour éviter que le successeur d'un riche ne reste riche, car sinon... le successeur du riche restera riche, n'est-ce pas? Par conséquent, il faut supprimer les héritages. Selon votre manière de raisonner, on pourrait dire aussi: tuons toutes les femmes au monde pour éviter que de nouveaux enfants naissent, car si on ne les tuait pas toutes, les enfants continueraient à naître, donc il faut les tuer toutes! Ce que vous ne paraissez pas saisir, c'est que vous n'avez en rien expliqué, ou simplement suggéré, en quoi l'héritage, ou plus précisément, le fait que le descendant d'un riche soit riche à son tour, constituerait une injustice fondamentale. Vous semblez l'affirmer sans plus, ou tout au moins le supposer implicitement.
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Je vous l'accorde, en cela vous avez parfaitement raison. L'histoire témoigne certes d'époques où la société semble régie par des lois globalement “de bon sens”, mais ne garantissant évidemment jamais une justice omniprésente et totale. Toutefois, la justice n'était jadis jamais poursuivie comme un bien suprême, mais comme un moyen commode pour pallier à une anarchie totale. Même les plus grands juristes, romains ou autres, n'accordent au droit qu'une valeur toute relative, plus ou moins efficace, jamais absolue. Pour eux, il est essentiellement destiné à protéger, dans la mesure du possible, les hommes définis comme bons contre les agissements des mauvais. De nos jours, beaucoup d'hommes rêvent de “plus de justice”, en plaidant presque systématiquement pour des réformes qui contribuent à saper ce qui en reste... De toute façon, si vous accordez au mot «égalité» le sens traditionnel du mot «justice» (mais d'abord voir comme une justice que chacun ait à sa naissance un “patrimoine” égal, puis prétendre qu'«égalité» n'a pour vous pas le même sens que le mot «équité», ensuite tout de même accorder au mot «égalité» celui d'«équité», enfin attribuer à «équité» le sens réservé normalement à «justice», cela paraît franchement abracadabrant...), nous sommes d'accord sur le fait qu'il est souhaitable de viser une certaine justice. Je maintiens cependant que supprimer l'héritage est une atteinte profonde à la justice, plus qu'un élément y contribuant, puisqu'on supprime une inégalité (au sens premier et naturel du mot).
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Pour ceux qui voient dans le travail et dans le neg-otium, le «négoce», l'«affairisme», c'est-à-dire dans les entraves (réservées en principe aux esclaves), le «boulet» ou «boulot» des forçats, et dans la négation du otium (ou de l'«oisiveté», du «loisir»), les valeurs suprêmes de l'homme, cela peut certainement paraître anormal. Pour ceux qui mettent la valeur suprême dans la liberté, l'indépendance et les loisirs littéraires, artistiques, scientifiques, en dehors de toute contrainte liée au fait de «devoir gagner sa vie», c'est absolument normal. Entre les deux, beaucoup d'hommes choisissent souvent en connaissance de cause. Tout est dit: il est inutile, absurde et même nuisible de vouloir mettre en pratique un idéal par définition «utopique dans les faits».
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J'ai beaucoup de mal à vous suivre. D'une part, «égalité» et «équité» sont étymologiquement synonymes (aequitas, «égalité»); «inégalité» et «iniquité» aussi (in-iquitas, «in-égalité»). C'est la justice qui, depuis toujours, est définie comme le principe selon lequel on attribue à chacun ce qui lui est dû. D'autre part, même en acceptant la distinction que vous proposez, il reste que, dans votre message initial, vous vous insurgez bien contre les «inégalités (non les iniquités) liées à la naissance»; vous cherchez un système qui permette «à chacun de partir sur un pied d'égalité»; et le sous-titre de votre sujet est: «pour un monde plus égalitaire (et non plus équitable)». Nulle part! Où serait le mérite d'être né plus intelligent que son voisin? ou plus beau? plus athlétique? plus artistique? Pour dénoncer le principe de l'héritage, ce n'est pas même un argument logiquement valable. S'opposer aux riches héritages, donc à une caste héréditaire, en invoquant comme raison qu'il y aurait, sans cette opposition, une caste héréditaire, c'est comme s'opposer, par exemple, à une plus grande capacité physique chez certains sportifs, en argumentant que, sans cette opposition, ces sportifs risquent d'être plus performants que d'autres.
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Bien que ce point soit certainement secondaire dans le débat, je me permets d'y réagir. Si des parents sont prêts à inscrire leurs enfants dans des écoles supposées meilleures que celles proposées par l'État, cela ne prouve qu'une seule chose: leur volonté d'offrir à leur progéniture ce qu'il y a de meilleur en matière d'enseignement. Cela pose aussi le problème de la qualité des écoles créées par l'État: si elles étaient bonnes ou amplement suffisantes, pourquoi des personnes ou des associations sentiraient-elles le besoin de créer des écoles privées? et pourquoi des parents sont-ils disposés, ou se sentent-ils même contraints malgré eux, à dépenser des sommes d'argent peut-être élevées pour que leurs enfants bénéficient d'un enseignement de qualité? Il se peut toutefois que je n'ai pas bien saisi votre remarque sur ce point, faite comme en passant. Pour rester dans le sujet principal: si l'État pouvait priver de son héritage tel riche héritier présumé qui voudrait inscrire ses enfants dans une bonne école privée, il contribuerait sans aucun doute à l'égalité des chances, c'est-à-dire au sempiternel nivellement par le bas.
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On peut en discuter à l'infini, je maintiens exactement le contraire. L'initiateur du sujet en parle assez clairement.
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L'inégalité liée à la naissance est un fait naturel. Ainsi, certains enfants naissent doués intellectuellement, d'autres non: aucune loi d'invention humaine ne parviendra jamais à supprimer ce phénomène. Pauvreté et richesse sont elle aussi inhérentes à ce monde. L'erreur, c'est de penser que le monde serait “plus juste” si l'on supprimait, par exemple, les avantages liés aux héritages, ou si l'on diminuait considérablement le contraste entre pauvreté et richesse. Si, je le vois. Je vois aussi que vous, comme presque tout le monde de nos jours, confondez iniquité, qui signifie «inégalité», et injustice. La justice consiste à donner à chacun ce qui lui est dû: de ce fait, la justice et l'inégalité, ou l'iniquité, vont ensemble. L'injustice la plus criante et la plus révoltante serait de donner à chacun la même chose. Pour ma part, je ne rêve pas d'un monde parfait, loin de là. Par contre, je crains au plus haut point celui où l'on tenterait, par tous les moyens imaginables, d'éliminer l'inégalité.
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Cela me rappelle ce qu'un jour, un philosophe disait à un de ses amis: «Ne profitez pas de votre pauvreté pour maudire les riches!»
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«Éliminer les inégalités liées à la naissance: utopie en vogue surtout au XXe siècle, abandonnée comme absurde et fondamentalement opposée au statut de valeur inaliénable reconnu au privilège (voir privilège).» (Dictionnaire historique des idées, s.v. inégalité)
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La réponse de Hdbecon est impeccable. J'ajouterai seulement que la tradition juive n'hésite pas, elle non plus, à insister sur plusieurs erreurs ou bévues de Moïse, sans pour autant remettre en cause sa mission prophétique. Bref, il ne faut pas confondre messager et message.
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Merci de la référence.
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Il me semble d'ailleurs que, parmi les témoignages considérés comme authentiques, quelques-uns parlent d'erreurs ou de défauts humains reconnus par le Prophète lui-même, non?
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Cet enseignement n'est pas propre à l'islam, mais cela n'en incite que davantage à une certaine prudence, n'est-ce pas?
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Merci de votre réponse. Je subodore cependant un enseignement beaucoup plus profond, mais pour en avoir la confirmation, il faudrait avoir accès aux grands commentateurs traditionnels de l'islam.
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Remarquez que vous reconnaissez implicitement que ce ne sont donc pas ces préceptes religieux ou moraux qui posent en soi un problème, mais bien les hommes qui ne les appliquent pas. À propos de “il est rapporté”, c'est simplement une des formules classiques qui introduisent un hadîth, parole du Prophète reconnue comme authentique par tout musulman.
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Merci! :blush: C'est plus clair ainsi, et prête mieux à la réflexion. La question que je me pose: Que voulait dire le Prophète par “parfaire” (لأتمم) le noble comportement?