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Et pour mettre tout le monde à l'aise, je vais donner l'exemple: Selon la tradition, catholique ou autre: oui. Selon toutes les sources: par quelques-uns, et pas par tous. Non, évidemment. Non, évidemment (c'est même fort imprudent). En tout cas, ils ne revendiquent pas la gnose, ou ne laissent pas entendre d'une manière ou autre qu'ils l'ont reçue et la possèdent.
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(Blaquière, je préfère poursuivre cette discussion dans le fil Écrits gnostiques; je réponds ici très brièvement:) Ces termes sont beaucoup plus anciens que le christianisme. Et, je me permets d'insister, que pensez-vous de la citation?
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Observation très pertinente ! Là, c'est vous qui m'épatez (sans ironie).
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Tout au moins, en parlant des clefs de la gnose, Jésus atteste la réalité de la gnose, comme le font tous les auteurs bibliques. Que pensez-vous de cette citation: «N'a-t-il donné là qu'énigmes pour la foule et le tas que nous sommes, tandis qu'à ses disciples, dans le mystère, il enseignait la vérité?»
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Voici une liste de questions, reprise du fil Les livres apocryphes ; elle a mieux sa place ici : – La gnose, définie comme la Science de Dieu, correspond-elle à une réalité ? – La gnose est-elle possédée par quelques-uns ou par tous ? – Si cette gnose confère la puissance divine (celle qui permit à Moïse, aux prophètes, aux apôtres, etc., d'opérer tant de miracles, qui permet par exemple de tuer et de donner la vie), est-il souhaitable que Dieu la confère au premier venu ? – Est-il prudent de s'attaquer à ceux qui se revendiquent de la gnose, sachant que s'ils sont des trompeurs, leurs entreprises s'effondreront d'elles-mêmes ; que s'ils l'ont, on chasse et on élimine ceux qui sont seuls qualifiés pour parler au nom de Dieu ? – Les représentants de l'Église qui s'attaquaient ou s'attaquent aux dits “gnostiques” possédaient-ils ou possèdent-ils eux-mêmes la gnose ou non ? Les réponses données à ces questions permettront de concevoir le côté très sérieux (fondé ?) du reproche qu'on peut faire précisément aux représentants de l'Église, et non aux gnostiques eux-mêmes: celui de s'être emparés des clefs de la gnose, d'empêcher les autres d'y entrer, et de ne pas y entrer eux-mêmes.
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Il vous semble, mais je ne parle pas du culte du secret, je parle bien de ce que vous en déduisez: que la connaissance du secret implique nécessairement une volonté de contrôler, si possible, l'accès à Dieu. Vous marquez apparemment un point. Oui, en effet, c'est ce que j'ai écrit, et je crois comprendre depuis un bon bout de temps que vous défendez, résolument mais posément, l'Église, ce qui vous honore. Sachez, mais vous l'aurez compris, que je ne suis pas de ceux qui saisissent la moindre occasion pour reprocher à l'Église tout et n'importe quoi, de manière fondée ou non, avec ou sans arguments, pour le seul plaisir de la critiquer et de la salir, alors qu'elle est déjà si malmenée. L'Église catholique a joué un rôle souvent admirable en Occident, dans les domaines de la religion, de l'instruction, des arts et des lettres, c'est indéniable, et ceux qui le nient me paraissent d'aussi mauvaise foi que peuvent parfois l'être les catholiques eux-mêmes. Voilà qui définit assez clairement l'esprit dans lequel j'ai commencé et poursuis le débat. Les questions que chacun devrait se poser pour bien en saisir les tenants et les aboutissants, sont les suivantes: – La gnose, définie comme la Science de Dieu, correspond-elle à une réalité? – La gnose est-elle possédée par quelques-uns ou par tous? – Si cette gnose confère la puissance divine (celle qui permit à Moïse, aux prophètes, aux apôtres, etc., d'opérer tant de miracles, qui permet par exemple de tuer et de donner la vie), est-il souhaitable que Dieu la confère au premier venu? – Est-il prudent de s'attaquer à ceux qui se revendiquent de la gnose, sachant que s'ils sont des trompeurs, leurs entreprises s'effondreront d'elles-mêmes; que s'ils l'ont, on chasse et on élimine ceux qui sont seuls qualifiés pour parler au nom de Dieu? – Les représentants de l'Église qui s'attaquaient ou s'attaquent aux dits “gnostiques” possédaient-ils ou possèdent-ils eux-mêmes la gnose ou non? Les réponses données à ces questions vous permettront de concevoir le côté très sérieux (fondé? à vous de voir) du reproche qu'on peut faire précisément aux représentants de l'Église, et non aux gnostiques eux-mêmes: celui de s'être emparés des clefs de la gnose, d'empêcher les autres d'y entrer, et de ne pas y entrer eux-mêmes. (Je me permets de faire un copier-coller, de la dernière partie de mon message, dans le fil sur les écrits gnostiques, où cette discussion aura finalement mieux sa place; je vous invite à la poursuivre là-bas. Ici, la discussion portant proprement sur les écrits apocryphes va sans aucun doute très bientôt démarrer, et nous y serons moins bien.)
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Ce sont des questions que tout homme pourrait et devrait se poser. Je vais mettre les pieds dans le plat: nombre de ces distinctions entre d'une part la doctrine officielle de la Grande Église et d'autre part celle(s) des anciens courants appelés, à tort ou à raison, “gnostiques”, me paraissent factices, et ne relèvent souvent que de la mauvaise foi. Bon, je le sais bien: je dis ça, et je n'ai pas encore dit grand-chose, cela ne coûte rien de le dire, c'est une affirmation générale, du vite-fait, encore faudrait-il le démontrer. Pour faire très court sur ce point (mais j'espère que ce fil s'allongera en riches contributions): je ne suis inversement pas convaincu par les salades souvent reprochées aux dits gnostiques (par exemple, celle selon laquelle ceux-ci prétendaient “contrôler” l'accès à Dieu).
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Je vous remercie de cette admirable déduction, tellement brillante que je m'étonne que ni le champion des hérésies, Hippolyte, ni même ses Pairs de l'Église (elle est bonne celle-là, @hdbecon n'aurait pas fait mieux, j'en ris encore) n'aient jamais pensé à formuler ces reproches-là, qui sautent pourtant aux yeux de tout un chacun aujourd'hui. Entre nous (car ces gnostiques ne sont plus là pour se défendre, n'est-ce pas?), leur adoration du Divin Enfant cachait très probablement une pédérastie exercée à grande échelle lors de leurs conciliabules, quel autre intérêt de concevoir un Dieu dont on célèbre la Nativité et, plus pervers encore, la Circoncision? Ce serait à développer, mais cela ne saurait faire l'ombre d'un doute pour qui y réfléchit un tant soit peu. Je vous remercie de cette discussion.
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Cette affirmation réitérée demanderait quelques citations “gnostiques” précises pour l'étayer, car, pour itérer à mon tour, dans la mesure où nous les connaissons, les anciens maîtres ou sages gnostiques combattus par l'Église n'ont pas eu ce genre de prétentions – à mon humble avis, mais je suis prêt à reconnaître mon erreur, et à vous en savoir gré, si vous parvenez à la mettre en pleine lumière.
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Si vous aviez affirmé le contraire, je vous l'aurais doctrinalement et poliment reproché. Dans la mesure où nous les connaissons, même les anciens courants gnostiques combattus jadis par l'Église n'ont pas eu ce genre de prétentions, si bien que je me pose la question à qui vous pensez exactement.
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Ne perdez pas votre temps à chercher un passage où un gnostique vous écrira noir sur blanc ce qu'il se garderait bien de jeter sur la place publique. Plus simplement, prenez n'importe quel livre biblique: l'auteur n'y dira que ce qu'il pourra dire, et de la manière dont il pourra le dire, sans divulguer ou profaner ce qui ne doit pas l'être. Jamais aucun commentateur traditionnel n'a prétendu que la Bible parle clairement. Le très chrétien Raymond Lulle a écrit la chose suivante, qu'on peut appliquer à tout livre canonique: «Nombreux sont et seront ceux qui lisent et liront nos livres sans pouvoir les comprendre, parce que le sens des principaux termes leur sera inconnu et caché. Nombreux aussi seront les sots qui, dans leur aveugle ignorance, s'efforceront tous les jours de les réprouver et combattre. Mais nous n'en avons cure, puisque nous disons la vérité.»
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Évidemment ! et on pourrait multiplier les citations de la même veine, bibliques, ou des Pères de l'Église, ou des philosophes chrétiens, qui témoignent clairement, sans aucune ambiguïté, de l'existence d'une gnose, d'une science, d'une connaissance, d'un savoir, que tous ne possèdent pas, pour la bonne raison que tous ne cherchent pas à être instruits directement par Dieu. Le passage par vous cité, ou plutôt sa variante dans un autre Évangile, fait même nettement la différence entre ceux qui sont à l'extérieur (exo) et ceux qui sont à l'intérieur (eso). “Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende !”
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(Voir mon message précédent, dernière citation.)
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“Accorder un respect au mystère”, même le respect le plus grand et le plus solennel, n'implique nullement qu'on soit automatiquement qualifié pour en parler comme un myste ou initié, bref qu'on puisse se dire gnostique, témoin ou prophète. La plupart des catholiques simplement croyants (ou, pour reprendre vos mots, “tous ceux qui n'ont jamais rencontré Dieu”) respectent les mystères proposés dans leur Église, ils n'y comprennent généralement pas grand-chose, et même, ne cherchent pas vraiment à les comprendre. Cette idée me semble parfaitement compatible avec la nature même de Dieu qui, comme vous l'écrivez avec beaucoup de justesse, “se révèle à qui il le souhaite et à qui souhaite le recevoir”, donc ni à qui ne souhaite pas le recevoir, ni à qui Dieu ne souhaite pas se révéler, ce qui explique le grand nombre de croyants “qui n'ont jamais rencontré Dieu” – et quand je parle de “rencontrer”, je l'entends au sens le plus incarné du terme, et non par écrit interposé, par exemple, car comme le disait le très chrétien Paracelse: les Écritures sont certes inspirées, mais elles n'ont jamais inspiré personne. «Je sais... un homme qui a été enlevé jusqu'au troisième ciel... a été enlevé vers le paradis et a entendu des paroles secrètes qu'il n'est pas permis à l'homme de dire.»
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En fait, pour être tout à fait précis et honnête: il est bien possible, voire probable, que l'Église n'ait jamais officiellement condamné la gnose, je le crois volontiers, car elle est toujours très prudente dans ses prises de position officielles. Il n'en est pas moins vrai que de nombreux auteurs membres ou proches de l'Église, ecclésiastiques et laïcs, ont ouvertement, de manière répétée et insistante, condamné et diabolisé la gnose en tant que telle, sans que l'Église ait jamais réagi en disant: “Attention! il y a tout de même une authentique gnose judéo-chrétienne, ou biblique, ou évangélique, ou catholique, etc. Ne confondons pas vraie gnose et pseudo-gnose!” Ce faisant, elle a contribué, consciemment et délibérément, à éloigner de nombreux chrétiens de la recherche de la gnose, et pour cause. Je rappelle simplement un fait historique incontestable. La réticence qu'éprouvent de nombreux catholiques, encore plus ou moins engagés, à parler de la gnose est évidente, alors que le mot “gnose”, je le rappelle, est biblique, vétéro- (Septante) et néo-testamentaire. Tout ceci soit dit plutôt en passant, sachant que certains écrits apocryphes sont tout aussi gnostiques que les canoniques. Si l'on veut vraiment parler du contenu des écrits apocryphes, ou d'extraits précis, n'en attendons pas la liste demandée par vous à @Kutta, qui a clairement exprimé son désintérêt pour le sujet, ce qui se vérifie d'ailleurs d'après sa présence plutôt discrète dans ce topic.
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C'est peu ou prou la définition qu'on peut appliquer à la vraie gnose. Citons par exemple Grégoire de Nazianze: «Accordons-nous au moins pour parler d'une manière mystique [propre aux mystes, ou initiés] des choses mystiques et d'une manière sainte des choses saintes, pour ne pas jeter à des oreilles profanes ce qu'on ne doit pas livrer au public, et pour éviter que les adorateurs des divinités, les serviteurs des fables et des pratiques honteuses paraissent plus respectueux que nous, car ils donneraient leur sang plutôt que de livrer quelques mots à des non-initiés.» «Notre doctrine [...] veut être gravée sur de solides tables de pierre; elles seront gravées de chaque côté, puisque dans la Loi une partie est visible et l'autre cachée. Un côté des tables est destiné à la multitude qui reste en bas de la montagne, l'autre est destiné au petit nombre de ceux qui montent jusqu'en haut.»
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La gnose est la science de Dieu, donnée par l'Esprit Saint; mais je suis certain de l'avoir déjà définie ainsi.
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Nous sommes d'accord: ils oppose les vrais gnostiques à ceux qui se sont emparés des clefs de la gnose pour ne laisser entrer personne.
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Asseyez-vous, je vous prie, vous n'avez pas tout vu: la très catholique (sans ironie) collection Sources chrétiennes, par exemple, a publié l'ouvrage du brave moine Évagre le Pontique, intitulé Le Gnostique, où l'auteur explique comment les moines doivent s'efforcer de devenir, ni plus ni moins, des gnostiques.
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Je ne sais pas du tout, contrairement à vous, ce qu'Alain75 veut me faire croire; certainement pas que, selon l'Évangile, Jésus n'a pas dit cela, ni que ce n'est pas dit à la fin d'une parabole, puisqu'il m'a bien fallu vérifier cette citation qui me paraissait d'abord, et finalement à tort (mea maxima culpa, Alane), une plaisante invention. Qu'elle soit dite à la fin de cette parabole ne change rien à l'humeur très... euh... disons, “massacrante” de la phrase. Quant au fameux verset sur la paix que Jésus n'est pas venu apporter, oui, c'est un “classique” celui-là.
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En réalité, selon les textes fondateurs du christianisme et selon tous les philosophes chrétiens, c'est au contraire la gnose qui doit guider la foi. Toute religion a comme fondement et noyau la connaissance, par définition même. Les prophètes et les témoins, de génération en génération, sont ceux qui ont vu, entendu et touché. L'Église est faite de ceux qui croient à leur témoignage. De rien.
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Saperlotte! c'est un passage qui m'a complètement échappé dans le Nouveau Testament ! Je pensais que vous plaisantiez, mais non, pas du tout ! Merci.
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C'est comme vous voulez. Pour beaucoup de chrétiens mêmes, la gnose est universelle. En fait, c'est un peu comme si vous me disiez: parlons de la science astronomique! mais discutons-nous de la science astronomique en général, ou de l'allemande, de la française, de la russe? La science, c'est la science; ou: la gnose, c'est la gnose. Mais l'expression de cette gnose varie selon le milieu religieux dans lequel elle se manifeste. Bref, je me répète: c'est comme vous voulez.
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Vous me permettrez, je le sais, de ne pas être d'accord, fondamentalement. Vous tentez de justifier un fait, en partie, par son histoire (“Pendant des siècles, etc.”), alors que mon incompréhension porte justement sur le fait même, et sa durée n'arrange rien à mes yeux pour le justifier, que du contraire. Par ailleurs, il n'y a pas incompatibilité entre gnose et foi: pas de gnose sans foi préalable. Enfin, la gnose EST élitiste, bien évidemment. Tout le monde n'a pas la foi, encore moins de monde hérite de la science de Dieu. Quand on voit déjà de quoi est capable le premier venu avec des “gadgets” hautement destructifs, qui ne relèvent que de la science de l'homme, ce serait une folie de vouloir divulguer la science de Dieu, qui est infiniment plus puissante.
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J'aurais dit: c'est une chose que de dénoncer une prétendue science qui ne porte de la gnose que le nom, et de prôner la gnose dont sont héritiers ceux qui portent alors à bon droit le titre de gnostiques; c'en est une autre que de condamner la gnose, en tant que telle, et aussi tous ceux qui la recherchent et qui la demandent à Dieu.