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deja-utilise

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  1. J'ai lu indirectement la thèse girardienne, et même si je ne conteste pas l'existence de ce phénomène, il est loin d'être le seul en action pour comprendre la société, ni même le plus fondamental, l'esprit de corps ( ou kindship dans les recherches scientifiques psychosociales ) étant de loin prépondérant, en effet, le bouc-émissaire n'a de " raison d'être " que si il existe au préalable un groupe dont les membres sont déjà plus ou moins liés ou engagés. Mais ce que j'ai dit à propos de l'endogroupe, se retrouve de manière plus profonde au niveau de l'individu lui-même, ce qu'a mis en évidence Heni Laborit dans son " inhibition de l'action ", dont je discutais sur le Topic " Livre d'éthique " ici, quand il y a un trop plein d'émotion négative, le stress, s'en prendre à n'importe qui sous la main ou à portée, permet de s'en décharger, néanmoins, le déstresseur pourrait individuellement être dans l'activité sportive en lieu et place d'un congénère. Il n'y a donc aucune fatalité, si ce n'est par facilité que l'on recourt à s'en prendre à des innocents pour se délester de ses angoisses/maux. Je dirais même plus, c'est qu'il faut des conditions bien particulières réunies, pour qu'un groupe en arrive à recourir au bouc-émissaire, disons, que c'est la solution de dernier recours - un moyen extrême - quand aucune autre, plus " constructive ", n'est disponible, cette pratique est donc d'usage marginal dans la vie de tous les jours, d'autres procédés plus courants existent mettant en balance l'endogroupe et l'exogroupe: l'indifférence, le dénigrement, la dévalorisation, la marginalisation, l'ostracisme, l'exploitation, la réification, la compétitivité, la lutte, la hiérarchisation, le pouvoir, le capital, les ressources, l'information, la réputation, la crédibilité, la légitimité, les idéologies, les héritages, la tradition, les coutumes, l'autorité, etc...
  2. Bonjour, Je ne pense pas qu'un adulte se distingue de cette manière, tout d'abord parce que tous les adultes dans leur quotidien imitent leurs semblables, que ce soit sur les routes, dans les supermarchés, pour leurs vacances, ou dans leur travail, chacun ne fait que reproduire ce que d'autres font ou ont fait. Le mimétisme ou le conformisme est omniprésent, ce qui explique fort bien l'engouement pour la barbe qui n'existait pas il y a encore une dizaine d'années. Partout où porte mon regard, les personnes s'imitent les unes les autres. Pour ma part, il n'y a pas de différence qualitative entre un enfant et un adulte, comme je l'explique à ma fille de quatorze ans: un adulte est essentiellement un enfant qui a réussi à s'affranchir de l'autorité de ses parents. Cognitivement c'est bonnet-blanc et blanc-bonnet. En revanche, on peut tendre vers la sagesse, qui n'a trop rien à voir avec l'âge, mon adolescente étant bien plus sage que les adultes qu'elle rencontre, y compris la crème censément de ceux-ci: les enseignants ! Un sage, aura compris qu'il ne peut pas échapper à certains déterminismes, si il souhaite poursuivre sa vie au sein de la communauté humaine, il composera donc avec, en l'ayant à l'esprit, ce faisant, il fera donc souvent comme les autres... Je ne suis pas un spécialiste de ce personnage historique, même si j'aime à le citer de temps à autres, il me semble bien plutôt que cette question a trait avec la définition même de ce qu'est l'homme ! C'est pourquoi quand Platon avait dit que c'était un animal nu - sans pelage - bipède, Diogène était venu devant un auditoire avec un poulet déplumé en disant: " voilà ce qu'est l'homme pour ce philosophe ". Je pense qu'en ce temps-là, il était difficile et périlleux de définir correctement l'homme, aucun consensus n'ayant été trouvé, on pouvait donc soutenir toutes sortes de thèses, plus ou moins incompatibles entre elles, ce dilemme perdure encore aujourd'hui, quand d'aucuns s'écrient " ceci est le propre de l'homme " et que l'on trouve rapidement des contradicteurs pour le réfuter. Autrement dit, de nos jours, il n'y a que biologiquement ( phylogénie ), et encore pas pour tout le mode tels les créationnistes, que l'homme est suffisamment correctement défini. C'est la pensée de groupe le véritable problème, car tant qu'il y aura un " nous " et un " eux ", alors il y aura traitement différentiel, du plus soft dans la discrimination positive, aux pires barbaries et abominations. Si le mimétisme s'appliquait à tous les individus, ayant la qualité du Juste ( ce qui est vrai et qui n'est pas injuste ), alors le monde serait paisible, pour les animaux humains et non-humains avec lesquels on interagit. Mimer l'honnêteté, la bienveillance, l'empathie, la sensibilité, etc... n'est certainement pas une mauvaise chose en soi, ce sont les volitions, leitmotivs et pulsions dominatrices, très intéressées et d'irrespects qui poussent aux rassemblement idéologiques destructeurs et donc guerriers. Ce n'en est pas la raison fondamentale, le bouc-émissaire n'est qu'une excuse - un moyen - pour garder la cohésion du groupe, de l'endogroupe, on pourrait fort bien s'y prendre différemment, tout ce qui est extérieur à l'endogroupe est perçu - instinctivement - comme une menace de son intégrité ou de sa raison d'être, au lieu d'y voir une opportunité d'émancipation, d'évolution, de progression, c'est donc bien une propension au conservatisme, doublé d'une peur de l'inconnu qui pousse au recroquevillement identitaire. C'est de l'ordre du réflexe, non de la nécessité, c'est donc reprogrammable. Il a été montré, que l'endogroupe pouvait être valorisé, sans avoir recours à la dévalorisation d'un exogroupe, toutefois, cela demande certaines mesures, certaines conditions, bref tout un travail, ainsi qu'un minimum de bonne volonté, même si c'est par la mise en situation coopérative/collaborative - vers un objectif commun - que les choses évoluent le plus favorablement, pas forcément évident certes à trouver ou à mettre en place Irl à large échelle. Étant donné que l'ensemble des humains en sont infectés, il faut croire que ce n'est pas un obstacle ontologique, mais qu'il est même fort probable que cela facilite par voie de conséquences, le vivre ensemble, par le simple fait d'être pareil ! Je pourrais l'illustrer par mon propre cas, n'étant justement pas de la même trempe que les neurotypiques, bien moins enclins à faire vivre ces différents biais, et même à les dénoncer, je m'attire facilement les foudres de mes congénères, qu'une anecdote exemplifie à merveille, un collègue de travail m'avait dit très solennellement un jour: " Mieux vaut avoir tort ensemble, que raison tout seul ! " Il faut donc croire, que d'être similaire est bien plus important que d'être dans le vrai, et donc logiquement, d'être similairement biaisés en groupe plus important que de s'en distancier individuellement. Le biais d'auto-complaisance, de dissonance cognitive ou l'effet de compensation morale, sont justement là pour préserver l'estime de soi, de garder une image positive de soi-même, au même titre que le mensonge permet lui aussi de se valoriser ou d'éviter d'être dévalorisé...
  3. Bonjour @Ambre Agorn, je crois que nous disons sensiblement la même chose, mais chacun avec son propre vocable, toutefois, il appert que tu n'es pas encore satisfaite de là où tu en es arrivée, ce que tu en comprends jusqu'à présent ne semble pas te rassasier ! Pour développer un petit peu alors, vu l'ampleur de la tâche concernant la pensée et le langage, et aussi rebondir quelque peu sur ce que tu dis aux autres forumeurs, je t'inviterais à endosser, au moins provisoirement, la vision schématique suivante: Il y a ce sur quoi on pense ou que l'on a à l'esprit, disons des images et non des mots, i.e. que l'on scénarise visuellement la situation on la met en scène plutôt qu'on la décrit ou l'approche verbalement, ensuite si on veut partager le produit de cette pensée en image, on va avoir recours au langage faute de mieux, hormis un contenu purement émotionnel qui peut quant à lui être transmis par communication non verbale, le passage donc de l'image aux mots, est un encodage, mais en faisant cela, on dégrade le " signal " de départ, plus ou moins fortement, dépendamment à la fois des capacités du ciboulot qui le fait, mais aussi éventuellement en prévision déjà du receveur et ses capacités de compréhension perçues, il est donc difficile et périlleux de transformer des données brutes sous une forme en des données élaborées dans une autre, il y a pertes à plus d'un titre, sur le contenu, la quantité et la qualité, en plus des limitations intrinsèques lexicales, une fois alors mis en mots, cette verbalisation est traitée par une autre cervelle réceptrice, qui quant à elle fera un travail inverse, celui de décodage, simplement, son système de décodage n'a a priori aucune raison d'être l'inverse parfait de celui qui a encodé le message, il va donc décoder celui-ci suivant sa propre grille le lecture incluse dans son système, lui-même dépendant d'une foultitude de facteurs à la fois développementaux, sociaux, culturels, intellectifs, cognitifs, etc..., tout en étant emprunt également de ses propres expériences de vie personnelles, heureuses comme malheureuses, il y a donc un décryptage mécaniquement déterminé en même temps qu'une interprétation subjective/personnelle de sa signification. Et quand bien même les deux cerveaux sont rationnels, il y a une divergence entre les images de départ de la première cervelle, et celles apparues dans la deuxième cervelle, inexorablement. Cette différence, pouvant être réduite dans des conditions particulières, comme je l'ai explicité à un autre forumeur en MP récemment, et qui semble avoir déserté le formeur depuis, il y a à mon sens, deux situations favorables à une communication verbales optimales, à savoir, d'avoir vécus des expériences identiques ou tout-à-fait similaires, par exemple d'enfanter, ou d'être face à quelque chose d'objectivable, comme dans la démarche scientifique, par exemple la chute des corps. Tous les autres cas de figures seront prompts à induire bien des écarts à la fois d'émission et de réception ou d'encodage-décodage de la pensée. Dans le quotidien, vu que les choses sont habituelles, les personnes utilisent une pensée déjà toute faite, ou à laquelle il n'y a que des ajustement à faire, notre environnement étant prévisible et ayant des routines un peu partout, il y a donc un recouvrement important pour chacun de nous, entre ce que l'on pense et ce que l'on dit, une sorte de pensée standardisée et amalgamée avec la parole, ce phénomène est aussi réversible ou fonctionne dans l'autre sens, ce qui est dit correspond assez bien à ce que l'on pense, pourvu que l'on reste dans le archi-connu. Même si aussi, ce qui est moins connu est fortement influencé par ce qui est dit, et donc par ce que l'on va en penser, ces deux processus étant très intriqués, mais tu le sais déjà, vu que tu l'exprimes. Il y a comme tu l'écris, une connexion importante, entre raison et langage, ce que les anciens entendaient je crois par logos. Je ne dirais pas tant que c'est le langage qui est rationnel, mais notre esprit qui fait preuve de rationalisation au travers le verbe, puisque l'humain ayant une certaine attirance pour la cohérence, au moins dans des sous-parties de son Savoir global. Le langage étant donc un moyen commode et aisé pour rendre sa pensée, au moins en apparence, rationnelle, c'est-à-dire non arbitraire, comme l'écrivait Raymond Boudon, les gens ont toujours de bonnes raisons de... Et ce sont ces justifications qui donnent sa crédibilité au discours, qu'elles soient explicites ou implicites, bien que nous sommes là, bien plus dans un registre de persuasion que de véracité, ce que le plus-grand-nombre fait et ce dont il se contente, dit autrement, rationalisation et vérité ne vont pas systématiquement de pair, pas plus que rationalisation et réalité d'ailleurs, il faut le prendre dans " l'autre sens ", c'est-à-dire qu'un défaut de cohérence quelque part, trahit certainement une fausseté ou une irréalité, mais la réciproque n'est pas correcte, le fait d'être cohérent n'implique pas la vérité ou la factualité. Albert Einstein disait qu'il visualisait les situations qui lui posaient problèmes, et qu'il les résolvaient ainsi, avant d'en rendre compte par un langage scientifico-mathématique: ses fameuses expériences de pensée ! Sa pensée était donc visuelle, et non verbale. On peut de même réfléchir sur les phénomènes en les voyant se dérouler sous " nos yeux " par l'imagination, sans verbalisation, de même quand on scénarise ce qui pourrait advenir prochainement, que l'on envisage plusieurs possibilités, vis-à-vis du comportement des autres ou de soi-même, quand on résout un casse-tête ou fait un puzzle, le langage n'est d'aucune aide véritable pour trouver la solution, on peut fort bien s'en passer, il en va ainsi pour les joueurs d'échecs chevronnés, qui ont en tête les schémas de parties antérieures. Le langage est une surcouche à la réflexion, la dernière étape d'un long processus, même si la verbalisation conceptuelle peut se faire sentir, c'est bien souvent sur des choses que l'on connait très bien, les mots n'ont pas de pouvoir créatif, au même titre que la logique, ils sont là pour rendre compte non pour inventer ! On sait aussi que les personnes avec autisme, ont une nette préférence pour une pensée par images, au détriment d'une pensée verbale comme chez les neuro-typiques, d'où des tests plus spécifiques, via notamment les matrices de Raven, pour mieux mettre en évidence leur intelligence, qui avait été jusqu'alors largement sous-estimée - par la normalisation du verbal. Comme je te le disais, notre cerveau est une machine à faire des associations ou des connexions, que ce soit avec des mots, des sons, des odeurs, des évènements, des idées, des concepts, des phénomènes, des affects, des perceptions/sensations, etc... tout cela de manière à la fois automatique et la plupart du temps et très majoritairement tout-à-fait inconsciente, j'avance l'idée que c'est une forme de pensée en-deça de la volonté et de la conscience. Dès lors, bébé peut effectivement faire preuve de pensée, avant même la maturation de son niveau de conscience ou de sa volonté, tout système nerveux capable de se reconfigurer serait le substrat à une intelligence en puissance, la hauteur de cette intelligence étant en lien direct avec ce pouvoir de modification de câblage, intensivement et extensivement. Le langage tout comme l'argent, sont à la fois des facilitateurs, des multiplicateurs et des éléments en retour influenceurs, modificateurs et/ou transformateurs de l'humain, mais ils ne sont pas à la source même de leur pensée ou de leur action, autrement dit, ils ont les caractéristiques de l'outil... i.e. une extension de nos capabilités, en aucun cas ils ne sont ces capacités elles-mêmes !
  4. Pour développer un peu plus avant le Topic, et faire un léger contre-pied à l'auteur, puisque tous les exemples donnés pointent tous dans la même direction, à savoir qu'il y aurait une raison au partage, en faisant cela on oublie une dimension plus instinctive ou animale: l'envie d'aider son prochain, sans qu'il y ait autre chose de plus fondamental ou une autre explication à fournir. Au même titre que l'on ne sait pas vraiment pourquoi on aime telle ou telle personne, on a aussi du mal à saisir pourquoi on fait naturellement preuve d'empathie ou d'une pulsion d'entraide vis-à-vis de nos semblables. Ainsi l'envie de participer au partage du savoir, dans un sens unique ou bidirectionnel, pourrait ne pas avoir d'autre volition que celle que l'on éprouve face à quelqu'un en difficulté et pour lequel on lui vient en aide spontanément, sans attente d'aucune sorte de prime abord, si il se produit ensuite des retombées, disons positives, ce ne sont là que des effets secondaires indirects, ce ne sont pas eux qui ont justifié l'action de départ, y compris une valorisation à consonance sociale, en effet, ce mouvement vers autrui altruiste ou pro-social a été constaté chez les très jeunes enfants, bien avant qu'on les instruise sur ça. Cette envie, comme toute forme d'appétit, se justifie en elle-même, sans avoir besoin de recourir à quelque chose d'autre, à l'instar parallèlement de la curiosité, qui n'est pas toujours intéressée/finaliste ou avec un objectif en vue en amont, on peut être motivé par le Savoir pour le Savoir en lui-même, sans idée de débouché d'aucune sorte, sans mobile si je puis dire, ce que l'on pourrait appeler pour faire le trait d'union avec l'antiquité, l'Amour du Savoir, autrement dit et plus concisément un philosophe, attitude ou état d'esprit que l'on peut facilement retrouvée chez un scientifique passionné, ou même plus prosaïquement et dans un tout autre domaine, chez l'artiste qui se produit finalement, il est lui aussi animé d'une envie de partager son " don " ou son art...
  5. Je comprends votre amertume, et je ne chercherai pas à vous faire changer d'avis, loin de là. Gardez toutefois à l'esprit, que d'un point de vue cognitif, notre pire ennemi n'est autre que nous-même, vous auriez alors pu vous servir de moi comme une occasion en or pour vous remettre en cause. Nevermind. ( il faut posséder certains qualités pour y parvenir ou y tendre, et en premier lieu, sursoir à la blessure egotique ) Les seules guerres qui sont certainement perdues d'avance, sont celles que l'on ne mène pas !
  6. Bonjour @Ambre Agorn tout ce que tu dis est juste, sous couvert des mots que tu emploies pour t'exprimer, l'esprit humain ou notre cerveau est considéré par d'aucuns comme la chose la plus complexe de l'Univers, nous sommes donc encore largement dans le questionnement, comme tu le fais, même si on possède quelques éléments de réponses. Il y a bien sûr un lien, comme tu le soupçonnes, entre pensée et langage, dans un double mouvement d'influence, et une certaine convergence ou homothétie, toutefois, comme tu le devines, ce recouvrement n'est pas total, puisque notre existence n'est pas seulement mue par la raison, mais aussi comme tu l'écris par des sensations, des émotions, des pulsions, des pensées spontanées non verbales, des intuitions, des instincts, etc... Il nous faudrait détailler chacun de ces points pour comprendre le fonctionnement de l'être humain, on peut ici se contenter de recadrer la problématique dans les connexions entre langage et cerveau. Pour donner une référence de compréhension, je te dirais bien qu'il faut voir notre cervelle comme une machine à créer des associations d'idées, de concepts, de caractéristiques, de formes, de similitudes, etc... automatiquement, c'est-à-dire à un niveau inconscient, la conscience la plupart du temps ne faisant que prendre connaissance du résultat de ce travail souterrain, hormis une pensée réflexive posée ou délibérative qui néanmoins n'efface ou n'élude pas complètement ce processus d'arrière-plan, il le minimise ou le réduit à sa portion congrue. Le langage parlé n'est là que pour faire transiter bon an mal an ces produits de l'esprit d'un ciboulot à un autre, en général, sauf pour le penseur, qui en a un usage en rétro-bouclage, autrement dit, ce qu'il produit rentre à nouveau dans la phase de méditation inconsciente-consciente pour arriver à un nouveau jet, et ainsi de suite. C'est pourquoi, tu peux sentir que ton esprit ne se limite pas à la partie verbale et même rationaliste de ta psyché, simplement on n'accède pas directement à tous ces mécanismes, très majoritairement inconscients et non maitrisables ou contrôlables, car ils sont spontanés et irrépressibles, si par penser on entend aussi les processus psychiques qui échappent à la conscience et à la volonté, alors, personne ne peut s'empêcher de penser ! À moins d'être mort. Et ces cogitations peuvent connecter des choses ensemble, que la conscience ne se permettrait pas de faire, puisque en général - à moins d'être dans un état de conscience modifiée, ce que certains intellectuels ou artistes recherchent en mal d'inspiration ou au travers des rêves peu ou prou lucides - cette conscience est respectueuse de différents " codes ", comme effectivement les lois naturelles ou physiques acquises pragmatiquement, les règles sociales, de bienséance, celles intériorisées plus ou moins heureuses de logique ou de rationalité, de stéréotypes, de consensus, d'habitudes, de préférences axiologiques ou idéologiques, en quête d'une certaine cohérence, etc, etc... Alors que le fonctionnement naturel de notre esprit subconscient en fait fi, d'où parfois un Eurêka qui en émane et qui transperce tous ces filtres rétenteurs ! Voilà, je pense que pour une première ébauche, c'est déjà assez évocateur de ce qui se trame, sans remettre en aucun cas an cause ce que tu as écrit, uniquement d'en rendre compte un petit peu vu l'étendue du phénomène...
  7. Bonjour @chekhina je vais essayer de faire l'effort de ne pas vous paraitre désagréable, ni trop direct, étant donné que vous avez la fâcheuse propension à voir des intentions partout, et bien souvent malveillantes ou malignes. Quand bien même ce que vous dites est en grande partie entendable, j'aimerais que vous ayez à l'esprit que la Philosophie n'a pas vocation à dire Amen à tout et n'importe quoi, et donc a contrario à critiquer ou réfuter ce qui semble erroné, faux, imprécis ou confus, n'est pas à comprendre comme une envie de détruire l'autre, mais de rétablir la Vérité - ou de s'en rapprocher le plus possible ! ( c'est donc la chose écrite ou dite qui est visée et non pas la personne qui l'a produite, sinon il y a confusion/collusion déplorable et source de quiproquo ). Il en va de même avec les parents qui fustigent contre les enseignants, alors même que leurs enfants sont médiocres, ces parents sur-protecteurs ne remettent pas en cause la médiocrité de leurs chérubins mais préfèrent s'en prendre au professeur, pour éviter toute dissonance cognitive, croyant par là rétablir une injustice ou la dénoncer, je crois que vous vous comportez comme ce type de parent. Vous mettez le doigt sur le contexte culturel de tout un chacun, et vous croyez, excusez-moi, à tort vous en émanciper, pour ma part, il me saute aux yeux qu'au contraire vous y êtes encore largement prisonnier·ère, vu que vous en revenez quasi-systématiquement à des angles de vue communautaires, identitaires ou religieux, vous appréhender presque chaque question sous ces filtres, et via votre propre éducation même si elle est multiculturelle. Il est bien connu par ailleurs, que d'avoir conscience de quelque chose, ne garantit aucunement d'en être dorénavant exempt, l'exemple le plus simple et trivial étant le fumeur, il peut avoir une conscience aigüe des risques liés à la cigarette et pourtant être incapable de s'en passer, de s'échapper de ses habitudes, autrement dit, conscience et action congrue sont deux aspects disjoints ! Plus spécifiquement si vous en éprouvez une quelconque curiosité, vous pouvez vous instruire du bias blind spot, qui illustre ce que je viens d'expliciter, dit autrement il ne suffit pas de savoir que l'on est biaisé pour ne plus l'être ! Vouloir comprendre le Monde simplement, est en soi une erreur, car il sera toujours plus complexe que ce qu'on aura bien voulu retenir, formuler ou comprendre de lui, la Réalité est toujours plus complexe et compliquée que ce que l'on peut bien pouvoir imaginer, ce qui signifie que tout ce que vous avez dit n'est qu'une approximation du réel, et que les choses ne sont pas aussi bien tranchées que ce que vous en avez rapporté... Par sympathie avec Ambre Agorn, j'espère vous avoir suffisamment ménagé et que vous arriverez à vous saisir et vous approprier ce que je vous ai dit, sans tout rejeter en bloc ou sans faire l'effort d'une compréhension sémantique sous prétexte illusoire de mauvaises intentions, supputées par vous, de ma part. En effet, j'ai toujours soutenu que j'étais motivé par la quête du Vrai et du Juste ( l'opposé de l'injuste ), ce qui par la force des choses me fait réagir quand ce que je lis s'en éloigne plus ou moins drastiquement ( et je suis " heureux " quand je trouve quelqu'un d'autre ayant le même type de leitmotiv ). [ La " relativité " cela fait trente ans que je l'ai à l'esprit, bien évidemment je n'en suis pas resté là ]. Ce sera peut-être un énième coup d'épée dans l'eau, mais bon, je suis d'humeur aujourd'hui à vous tendre la main si je puis dire.
  8. Bonjour Sirielle, je ne faisais que répondre à l'interrogation principale du Topic de ton cru, dans le sens est-il " possible que ": " Peut-on ne pas faire du mieux qu'on peut dans la vie " Je répondais donc par l'affirmative. Après on peut aussi se poser d'autres questions connexes ou d'une autre nature ou encore qui feraient écho à une question similaire différemment posée, etc... Dans ce que j'évoquais avec la notion de " facilité ", elle était aussi en lien avec celle de " capacité , c'est-à-dire qu'une personne face à un problème complexe, pour lequel elle sent qu'elle n'a pas les outils intellectuels ou les compétences pour le résoudre, voire de par son humeur, opterait pour la " facilité ", à savoir de s'en remettre à son intuition - au lieu d'un raisonnement posé, long et fastidieux - plutôt que d'entamer si besoin une démarche de renseignement, de formation ou d'apprentissage, de recherches documentaires, de lectures et de questionnement auprès de personnes ayant a priori les compétences faisant défaut ou ayant prémâché et/ou digéré le travail, etc... Bien sûr, ce n'est pas systématiquement ainsi, l'inadvertance, l'inattention, l'empressement, la charge mentale par exemples peuvent aussi expliquer de faire montre d'acrasie, de plus, toute intuition ou automatisme de jugement/choix n'est pas forcément mauvais, d'autant moins que cela repose sur quelque chose que l'on connait d'autant plus, en ce cas, on peut s'en remettre à la facilité-rapidité, car le coût cognitif intuitivement pourrait ne pas être justifié ou être " disproportionné " vis-à-vis d'un rapport investissements/bénéfices, puisque la réponse est déjà opérationnelle, même si rien ne garantit en revanche qu'elle soit optimale ou la meilleure, elle est au moins fonctionnelle ou " utilitariste " ! La qualité - de la prise de décision ou de résolution - ne peut se voir que par une approche rationnelle quant à elle, quitte à ce qu'elle soit a posteriori, après coup donc. Simplement comme dit supra, rien ne permet de dire ou d'affirmer a priori que ce choix intuitif soit justement optimal ou même pertinent, c'est une présupposition au mieux, un ressenti, une hypothèse, une habitude, ou le fruit d'une induction sur des expériences passées, etc... Il n'est pas question ici de remettre en cause pour le " plaisir " ce qui semble être du " bon sens ", seulement si le bon-sens est la-chose-la-mieux-partagée-du-monde selon sieur Descartes, il a été aussi montré plus récemment, par enquêtes, que c'est aussi un peu " chacun le sien ", et même si sur un seul et unique sujet particulier, en moyenne on peut trouver que 75% des personnes sont peu ou prou ( grosso-modo ) d'accord - i.e. superficiellement, le pourcentage chute drastiquement au fur et à mesure qu'on multiplie les sujets pris ensemble/conjointement, par exemple si on prend 5 sujets en même temps et que l'on regarde les réponses des gens, il n'y a plus que 5% environ des individus qui sont cahin-caha ( à peu près ) d'accord - si on s'abstient de les faire rentrer dans des détails explicatifs ndr ! Comme cela a été à plusieurs reprises montré ou mis en évidence, l'intuition ne fonctionne convenablement que sur un domaine que l'on connait déjà, et pour lequel on a une certaine expérience, autrement un choix basé sur le hasard ferait tout aussi bien. Et pour avoir une intuition digne de ce nom, c'est-à-dire " fiable " ou judicieuse/pertinente, il faudra consacré environ 10 000h sur le sujet d'étude/retenu pour en avoir une expertise avérée, et donc de pouvoir s'en remettre à son intuition sans prendre de risque ou très peu, en tous les cas, infinimement moins que sans cette expertise acquise par la durée et la pratique assidue.
  9. Bonjour, plutôt que de vouloir trancher de manière dichotomique la question, mieux vaudrait voir la problématique comme à la fois un continuum, mais également comme une sorte de composition, où chaque note serait plus ou moins présente ou jouée. On sait par exemple aujourd'hui, comme je le disais la dernière fois, grâce aux neurosciences, que l'altruisme " désintéressé " n'existe pas à proprement parler, il a été montré que celles et ceux qui agissent de manière altruiste éprouvent du plaisir en l'étant, et celui-ci est proportionnel à l'action altruiste ou du moins perçue comme telle. La question qui reste alors, est de savoir par quels moyens on obtient ce plaisir, certains seront plus valorisés que d'autres, suivant les cultures, les époques, les modes du moment, etc... On peut avoir quelqu'un qui cherche effectivement intimement une reconnaissance sociale, une valorisation de sa place ou de son identité, y compris en son for intérieur, voire simplement rentrer en " communion " avec d'autres humains comme c'est souvent le cas je pense sur le forum - une façon de tromper l'ennui et/ou la solitude, ou une autre qui a principalement motivé par la savoir lui-même car passionné par le sujet, comme le disait précédemment Néphalion, ce qui ne veut sans doute pas dire qu'il n'y prendrait strictement aucun plaisir, mais que son principal objectif en le faisant étant bien la Connaissance pour la connaissance, qu'elle soit unilatérale ou à double sens. Le plus probable étant qu'il y ait un peu de tout à chaque fois mais avec des dosages différents, suivant les cas et les moments, une partition qui utilise toutes les notes mais à des niveaux différents, selon chacun dans telle circonstance. Qu'est-ce qui est principalement visé ? La Connaissance en elle-même, l'humain qui est derrière en tant qu'émetteur ou récepteur, le mode d'expression ou le média employé, un dessein autre que ce qui est présentement/concrètement fait, etc...
  10. Bonjour @rizen, tout d'abord, j'apprécie votre effort de développement sur ce qui occupe votre esprit, depuis tant d'années, cela me permet de mieux circonscrire la chose, contrairement selon ma lecture à nos échanges antérieurs, je comprends aussi que vous ne vouliez sans doute pas rentrer trop dans les détails, pour préserver votre découverte et qui représente peut-être aussi votre gagne-pain, au même titre que Coca-Cola tient secrète sa recette de sa fameuse boisson. Vos deux derniers messages sont suffisamment explicites à présent, pour que je localise où nous sommes, en effet précédemment nous étions par analogie comme dans le cas de l'informatique - c'est très vague et large, sans savoir de quelle sous-branche de celle-ci il s'agissait, ni plus spécifiquement sur quel sujet, par exemple, de savoir qu'il était question des protocoles de communication, et là-dedans du fait de crypter les messages, donc pour le cas qui nous occupe, il vient que nous parlions des émotions, dans une perspective thérapeutique, et via la catharsis émotionnelle plus spécifiquement, de quoi assez bien à présent délimiter le terrain de jeu si je puis dire. J'enfonce éventuellement des portes-ouvertes pour vous, puisque vous utilisez le même discours depuis le début, mais cette fois-ci, avec vos dernières explicitations et par voie de conséquences mes recherches succinctes sur le Net, j'y vois nettement plus clair, je m'aperçois au passage, que ce sujet est polémique en lui-même depuis bien longtemps, mais si je peux placer un vocable à présent sur celui-ci en ce faisant, il n'empêche que j'ai exploré malgré tout au moins dans un cadre de la vie de tous les jours, quelques moments qui la mette en évidence ou lumière, par exemple, en ce qui concerne le " théâtre " ou assimilé, tels les films aujourd'hui, j'avais identifié le rôle " par procuration " que pouvait susciter d'en être un spectateur " actif ", tout comme l'avantage certain des tenants et aboutissants et donc " par anticipation ", le tout sous le spectre des émotions bien évidemment puisque c'est notre matière de réflexion. Je confesse de par la terminologie que vous employez, que vous êtes certainement mieux disposé que moi concernant la catharsis émotionnelle, vos années de pratique et de cogitation vous donnant en quelque sorte une longueur d'avance, je risque donc d'être maladroit en vous répondant en n'utilisant pas les termes les plus appropriés ou les plus heureux, vis-à-vis de votre bagage érudit, toutefois, en dehors de ce lexique, je ne pense pas être totalement profane en la matière, et j'espère qu'en vous répondant et de par ma position, je ne vous crée pas un malaise, bien que j'en doute, étant donné le challenge que représente la pratique d'une cure via la catharsis émotionnelle, avec des effets bien plus intenses, que mon seul scepticisme ainsi que mes " spéculations ", en ce sens qu'elles ne sont pas étayées par des résultats scientifiques contrôlés, par exemple, il a été montré plus restrictivement dans le domaine autistique, que les approches d'accompagnement pour aider les autistes dans leur quotidien, sont toutes de niveau équivalent en terme de résultats amélioratifs, et que ce qui compte, n'est pas tant la technique employée/retenue/pratiquée, mais bien plutôt le comportement de l'aidant en lui-même, mais je crois que c'est bien plus général que cela, je pensais déjà bien avant d'en prendre connaissance, que ce qui prime dans une psychothérapie, n'est là aussi pas tant la méthode thérapeutique elle-même, mais la bienveillance, l'écoute attentive, la compassion sincère avec le " patient ", la compréhension active de ses préoccupations, etc... bref des qualités " humaines " pro-sociales, qui font une véritable différence ( hors nécessité d'une médication pour une pathologie lourde ) plutôt que la technique mise en œuvre elle-même, que ce soit une TCC, via l'EDMR, une psychanalyse, une " désensibilisation " petit à petit, une remédiation, l'hypnose, etc... j'irais même jusqu'à pousser le trait plus loin encore, pour montrer leur pouvoir, qui dépasse largement le simple effet placebo, c'est que ces qualités sus-citées, peuvent aussi se retrouver, chez la voyante, la diseuse-de-bonne-aventure, le marabout, l'exorciste, et que-sais-je-encore, si les gens qui en reviennent se sentent mieux, c'est justement par l'exercice suffisamment maitrisé de ces qualités pro-sociales, même si ni le " praticien " ni le " patient " n'en ont conscience, ils l'attribuent à la méthode, à l'instar quelque part du " sacré " chez Émile Durkheim ( C.f.: Les formes élémentaires de la vie religieuse ), où là également, c'est " l'inconscient collectif " - il n'use pas de cette terminologie - finalement qui donne ses lettres de noblesse aux objets, lieux ou actes vus comme sacrés. [ C'est là aussi, si on entend ce que je dis, où l'on comprendra que Lacan avait tout faux, lui qui faisait autre chose en même temps que ses " patients " venaient lui parler, c'était relativement absurde, si on tient compte de l'essentialité de la synchronisation cérébrale entre deux cervelles, par exemple, il a été montré, que si la personne aimée touchait avec sa main le cobaye mis en " souffrance " pendant l'expérience, alors ce dernier ressentait bien moins la douleur, que si c'était un étranger ou une main artificielle ! ]. Bien que n'ayant pas de pratique, ni de connaissance particulière sur une telle technique thérapeutique via la catharsis, qu'elle en passe par le sport, un film à forte composante émotionnelle, une discussion franche avec ses amis, une confession religieuse ou d'aller s'époumoner en criant du haut d'une falaise, ou bien encore en se délestant dans son journal intime de ses émotions dérangeantes, ou éventuellement via une abstinence sexuelle puis un un relâchement " bien senti ", je dois malgré tout émettre une réserve assez sévère, plus ou moins ramifiées ci et là dans le processus, un premier point touche au fait que rappeler une émotion quelconque en lien avec des difficultés personnelles, peut déjà revêtir seulement un aspect purgatif temporaire ( quand ce n'est pas tout bonnement le contraire, une amplification ou un renforcement du processus sous-jacent ), comme avec la faim - bien que ce soit un manque - qui bien que calmée finit par revenir, puisque la source n'a pas disparu, seuls les effets ont été soulagés un temps, ensuite et conséquemment, tout comme je pestiférais intérieurement contre Freud, sur le rôle thérapeutique de la psychanalyse, sur le fait de mettre le doigt sur la problématique refoulée, n'était pas encore suffisant pour produire un véritablement soulagement ou de recouvrir la santé, en l'occurrence mentale, ce n'en était au mieux que le point de départ, et non d'arrivée, à l'image de ce qui se passe avec le corps lui-même, identifier le mal aussi précisément que l'on voudra, ne résoudra pas la " maladie " ou le problème somatique - en général, il faut aussi trouver un remède ayant une certaine efficacité, via la chirurgie ou la médication par exemples, il en va de même avec la psyché, identifier un mal, n'est pas encore suffisant, il faut aussi trouver un moyen pérenne et efficient d'y remédier, finalement la plupart des techniques psychothérapeutiques cherchent à modifier un type de câblage dans le cerveau, une route ou une autoroute synaptique, en créant un nouvel itinéraire, disons " bis ", qui deviendra idéalement l'itinéraire à terme principal. Il me faut encore préciser une chose, toujours dans le même ordre d'idées, même si je ne prétends à aucune exhaustivité dans ce que j'écris, c'est qu'il y a aussi une différence de taille, entre avoir quelque chose en trop ou en plus, de type traumatisme, et avoir quelque chose en moins ou qui manque, par exemple un manque d'amour ou d'affection ( C.f. la célèbre expérience de H.F. Harlow de 1958, édifiante: The nature of love ) , j'ai bien peur que la catharsis émotionnelle pour cette deuxième typologie de problèmes ne soit d'aucune utilité, on ne peut pas résoudre un besoin fondamental par une quelconque astuce ou contournement/détournement, aussi profond et sérieux que l'on voudra, tout comme lorsque l'on a soif, manger ne sert à rien, ne compense pas du tout, ce qui est différent ontologiquement que de changer un met indigeste ou qui donne la nausée par un autre mieux approprié, pour finir de filer la métaphore entre le corps et l'esprit, ce dernier étant à rapprocher du premier type de problème " surplus ". C'est-à-dire qu'une émotion en trop peut sans doute être transformée, rééditée, transfigurée, métamorphosée, etc... par quelque truchement que l'on voudra en autre chose, mais quand c'est une " émotion "/sensation liée à un manque ou à un besoin primaire, il n'y a très certainement qu'une seule solution, obtenir ce dont on manque ou dont on a besoin, que ce soit sur un plan matériel ou immatériel, comme le besoin d'affection ( c'est pourquoi fût un temps, où les nourrissons mouraient plus quand ils n'étaient pas tenus dans les bras, comparativement à ceux qui l'étaient, alors que les autres conditions de vie étaient identiques, par exemple en orphelinat ! ). J'espère que je n'aurais pas été trop brouillon au-dessus et que vous ne verrez aucun affront de ma part, sur un domaine que vous triturez depuis des lustres, simplement, comme je jongle sans cesse entre une approche analytique, synthétique et pluridisciplinaire, il m'apparait alors, que ce dont vous avez bien voulu m'entretenir, serait une sorte de cas particulier de quelque chose que j'estime bien plus général, pour rappel les attributs pro-sociaux du thérapeutes, sans compter que je mets le doigt sur une limitation intrinsèque, se développant sur plusieurs volets, de la catharsis émotionnelle, du moins, de ce que j'en ai compris, bien qu'en essayant d'y inclure ce que j'ignore - comme la vôtre plus particulièrement en rapport avec la sexualité si je ne m'abuse pas - en restant assez généraliste, à savoir un possible effet purgatif pour le " trop/plus " mais inefficient pour le manque, pourtant à composante émotionnelle ou affective. Ne soyez dès lors pas blessé par mes propos, je me comporte avec vous quelque peu comme avec moi-même, bien que plus modérément à votre endroit, en effet, je dirais que je suis plus cartésien que Descartes sur la pratique du doute, si certes je suis sceptique vis-à-vis de nouvelles données, je reste malgré tout vigilant même quand j'ai intériorisé/intégré les connaissances, je les revisite sans cesse, de peur de garder des choses obsolètes ou partiellement fausses, disons pour faire simple, que je suis le négatif des neurotypiques, là où ils passent 1% de leur temps à faire de la " métacognition " au sens large, même si j'en ai personnellement une compréhension bien plus restrictive, quand ils se servent de leur ciboulot, je fais sensiblement l'inverse, je suis constamment en train de surveiller ce que je pense ou ai pensé ! L'ultrarationaliste que je suis, inclus les affects, émotions, sentiments et autres sensibilités dedans, contrairement aux penseurs des Lumières qui les avaient extirpées avec le recours à la seule Raison pour guide suprême, puis ensuite avec la dérive du logicisme, avec le cas particulier de L. Wittgenstein entre sa première et sa deuxième philosophie...
  11. Bonjour, depuis l'avènement des neurosciences et de la neuro-imagerie en particulier, on peut objectivement répondre à ces ressentis subjectifs, et donc voir leur variabilité par exemple, en plus de leur " matérialité " ou incarnation. Si les zones connues pour l'empathie, la souffrance de soi en miroir ou d'autrui ne " s'allument " pas chez un psychopathe, nous avons là une explication de pourquoi il agit comme il le fait, d'autant plus si parallèlement, celles liées au plaisir " s'illuminent " quand il succombe à sa nature psychopathique.
  12. Bien le bonjour à toi miss, Ce phénomène porte un nom: l'acrasie ! Sinon, pour aller au-delà, on pourra se référer à ce que Olivier Houdé en dit dans son livre " Comment raisonne notre cerveau " où en introduisant par similitude le Système 3, il montre que notre cerveau est parfois capable de nous informer que quelque chose cloche, et donc d'en avoir une certaine conscience, que ce n'est pas la solution, le meilleur choix, etc... mais que nous décidons par économie de temps ou d'énergie, ou par facilité, d'en rester à une approche non optimale, voire mauvaise... Bien à toi, D-U
  13. Bonjour @rizen, je n'ai pas grand chose à vous répondre sur ce que vous avez écrit, en effet, vous édictez votre sujet de manière à la fois synthétique et générale, dont il m'est difficile d'avoir emprise, et où il y a un risque non nul d'effet Barnum en l'état pour mon appréciation - dans les deux sens du terme. Bien que nous ayons probablement pris des chemins différents, je pense malgré tout que nous sommes arrivés sensiblement aux mêmes constats/conclusions - du moins ce que vous m'en avez dit, quoique je reconnaisse que pour ma part ce soit relativement récent, contrairement à vous, puisque vous évoquez un développement sur plusieurs dizaines d'années. Bien que je ne regrette pas du tout les méandres qui m'ont conduit jusque là, certainement nécessaires de par ma condition; mieux vaut tard que jamais, comme qui dirait... Permettez-moi quand même d'attirer votre attention sur deux écueils potentiels sous-jacents, dans l'élaboration de votre système/théorie, dont vous me parlez de manière distanciée ou " holistique ", je ne dis pas que c'est votre cas, mais la prudence reste de mise et d'autant plus quand on n'a pas accessoirement une disposition naturelle au doute sceptique: • Le premier a trait avec le fameux biais de confirmation, c'est un risque majeur qui peut toucher tout le monde, y compris les chercheurs eux-mêmes dans leur domaine de recherche, il y a mainte démonstrations de ce fourvoiement intellectif, c'est par exemple dans un cas extrême ce que font les conspirationnistes de tout bois, en ne prêtant pas attention ou crédit à ce qui infime leurs idées, même indubitablement, mais sont par ailleurs enclins à prendre pour argent comptant n'importe quel indice aussi ténu soit-il qui abonde dans leur sens ou qui " confirme " - plutôt conforte - leur inclination idéelle/idéologique. • Le seconde, propre à la nature humaine, est l'irrépressible/irrésistible besoin de donner du sens à ce qu'on vit/perçoit - dont le test des tâches de Rorschach n'en sont que de très pales copies ou résurgences très atténuées. En effet, Michael Gazzaniga - dans Le libre arbitre et la science du cerveau, a magistralement montré que notre cerveau était plus que prompt à créer des liens, des connexions, des associations d'idées et même de créer de toute pièce un scénario explicatif, pourtant tout-à-fait arbitraire et " fantaisiste ", il nomme cette particularité " l'interprète ", qui est à la fois un processus inconscient et automatique, tout comme particulièrement prégnant en s'imposant à nous, c'est de l'ordre du réflexe mais cognitif là où nous aurions aussi un réflexe à fermer les yeux face à un objet se dirigeant vers l'un d'eux ou comme l'avait expérimenté je-ne-sais-plus-quel savant, en mettant un serpent derrière une vitre, puis son visage de l'autre côté de celle-ci tout en s'étant donné pour objectif de ne pas reculer ou bouger, il a été obligé de reconnaitre que la volonté était totalement inopérante pour maintenir l'objectif d'immobilité, bien au contraire, le réflexe défensif ne s'est pas fait attendre quand le serpent à chercher à le " mordre " - ou le croquer, puisqu'ils ont des crocs et non des dents ! Ce qui signifie que nous sommes donc facilement porté à créer des " théories " sur le monde, intuitives ou non, plus ou moins élaborées, comme on a pu le voir historiquement, avec la célèbre théorie des humeurs ( les biles, le sang et la lymphe ) pour la médecine, ou celle des quatre éléments ( terre, feu, air, eau ) pour la " science physique " de l'époque, en ces temps-là on expliquait donc l'ordre du monde à travers ces concepts, disons qu'on en rendait compte, et personne ne s'en plaignait ou s'en offusquait, d'où mon avertissement sur le fait que l'on peut être persuadé de tenir quelque chose de profond et/ou de vrai, alors qu'il n'y a aucun fondement véritable dedans, mais on peut envisager des cas moins radicaux, d'ailleurs dans le cadre du Mensonge pour un menteur qui veut faire gober ses histoires, l'optimum étant quelque chose comme 95% du contenu vrai et 5% de faux pour ne pas être facilement détecté ! Ce qui signifie que si on élabore une théorie qui est fausse sur quelques pourcents, mais que ceux-ci sont cruciaux pour la tenue de celle-ci - la base d'un château de cartes, alors on peut être dans le faux globalement autant que quelqu'un qui se trompe lourdement, il parait qu'il y a un proverbe latin - que je n'ai jamais trouvé malgré mes innombrables recherches - qui dit en substance " Si c'est en partie faux, alors c'est complètement faux ". C'est pourquoi, la démarche scientifique exige un groupe contrôle pour pouvoir faire émerger un phénomène ou un effet, et par là-même de neutraliser tout autre facteur interférentiel, y compris de la part des expérimentateurs à un niveau inconscient, d'où la nécessité de recourir en " double aveugle " l'expérimentation. Le souci donc quand on est seul dans le processus observationnel, décisionnel et/ou expérimental, c'est grosso-modo que l'on est juge et partie-prenante, un peu comme si dans un procès l'avocat de l'accusation ou de la défense était aussi le juge ! N'étant pas en mesure de juger sur pièce du système explicatif que vous avez patiemment peaufiné depuis de nombreuses années, car je n'en ai pas les détails, je peux difficilement me prononcer sur la part novatrice qui s'y trouve, ni si il n'y a pas une faille méthodologique inaperçue/silencieuse... Bien cordialement, D-U
  14. Bonjour @rizen je ne sais pas si vous serez très exalté en zyeutant ce que j'ai pu coucher pixels-sombres-sur-clairs ci et là sur le forum, puisque n'étant en grande partie que des trivialités épistémiques. Commençant par la fin si je puis dire, je vous répondrais que le basculement vers la position de bourreau, est quelque chose qui est devenue à la fois connue, documentée et bien établie, en grande partie à partir de la célèbre expression d'Hannah Arendt " la banalité du mal ", qui aura ensuite été abordée de manière plus expérimentale, en particulier avec les fameuses expériences de Stanley Milgram et consœurs pour " expliquer " la Shoah, y compris ailleurs la reproduction de l'appui par l'opérateur sur le bouton pour lâcher une bombe nucléaire sur une ville entière pour " expliquer " Nagasaki et Fukushima, ou encore l'expérience de Stanford avec Philip Zimbardo ( devenue réalité avec la prison d'Abou Grahib ), ainsi que les autres génocides barbares tel celui au Rwanda avec les Tutsis. Je vous suis gré d'avoir cette fois-ci, selon mon appréciation, utilisé un thème central dans votre propos, tournant autour des émotions, le rendant plus accessible à mon entendement, grâce à cette ossature. Vous abordez un sujet qui m'intéresse tout particulièrement et pour lequel je suis assez d'accord avec ce que vous avez dit, les affects d'une manière générale sont effectivement les grandes absentes pour la compréhension de l'Homme, sans doute parce que nous en avons une appréhension intuitive et permanente, ne donnant pas l'impression de devoir y regarder de plus près, car nous semblant parfaitement connues. Si certes donc, l'Homme est un animal politique dans des circonstances favorables, il est malgré tout avant toute autre chose un animal émotionnel en toute occasion. Bien que d'accord avec vous, certains auteurs ont quand même approché plus ou moins directement ou médiatement, ni même exhaustivement, les émotions ou les sentiments, je n'ai pas prétention à tous les connaitre, ni leurs travaux, je donnerai que ceux qui me viennent spontanément à l'esprit, je songe entre autres à Adam Smith avec son livre " Théorie des sentiments moraux ", où tout repose sur la sympathie et l'antipathie dans sa thèse, plus tard nous aurons un Raymond Boudon qui parlera lui aussi de " sentiments moraux " dans sa " logique " éponyme, plus près de nous, nous avons Daniel Goleman avec son célèbre ouvrage " Emotional intelligence ", ou encore Howard Gardner dans " Les formes de l'intelligence " en particulier l'intelligence intra-personnelle et celle inter-personnelle, et puis récemment " Le dictionnaire des émotions " de Tiffany Watt Smith, ou bien même à nouveau Antonio Damasio avec son devenu culte " L'erreur de Descartes " où il place les affects au cœur même de la pensée efficiente, et puis pourquoi pas de manière anecdotique, une ancienne ode à la déraison par Érasme avec " Éloge de la folie ". Sans doute de façon différente de vous, puisque je suppose que vous vous référez à votre expérience clinique pour votre délibération conclusive, je m'en remets pour ma part, non seulement à mes expériences propres au jour le jour - autrement dit passivement et a posteriori, tout comme à une approche disons d'éthologie humaine Irl c'est-à-dire par une observation active et délibérée cette fois-ci du comportement humain, enfin par le biais de lectures peu ou prou hétéroclites mais connexes pour compléter le tableau, y compris neurologiques. Quand bien même, il y a des limites intrinsèques à une expertise purement clinique, comme l'a montré Nicolas Gauvrit sur le travail entre autres de la psychologue Jeanne Siaud-Fachin au sujet des " troubles " des personnes avec HPi, je ne pense pas que ce biais de représentativité s'applique à votre travail, parce que les émotions sont omniprésentes et non dépendantes d'une autre variable spécifique avec laquelle on voudrait montrer une corrélation, je suis donc confiant dans ce que vous en avez vous-même perçu par vos moyens, je pense même que nous avons toutes les chances de nous rejoindre, sur la primauté des émotions, sentiments et autres affects dans la conduite de l'esprit humain, et donc dans la production de ses pensées, de ses choix et de ses actions en sortie. Je suis comme vous, convaincu de l'immense importance des émotions dans la vie humaine en particulier, et qu'elles ont été bien trop négligées, trop focalisés sur la partie " mécanique " du cerveau, y compris pour les partisans et défenseurs de " l'esprit critique " à l'ère de la post-vérité, on ne peut pas se permettre de ne pas en tenir compte pour lutter contre la déchéance de rationalité - terme emprunté à Gérald Bronner de son ouvrage au titre identique - actuelle. Pourtant, quand on regarde l'étymologie même du mot émotion, on aurait dû rapidement comprendre les leitmotiv à l'action - ce que le behavorisime a complètement occulté puis toutes les approches cognitivistes, et je dirais même que non seulement les émotions sont l'incitation à l'action, mais c'en est même aussi la visée ou la finalité ! Entendu en ce sens, que pour moi le circuit de la récompense doit être traité ou compris dans un registre émotionnel, tout comme son antagoniste le circuit de la punition, puisque reposant sur la souffrance. Nos comportements seraient donc des sortes de boucles, où le point de départ volitionnel est une émotion et le point d'arrivée une autre émotion, tout ce qui se passe entre les deux n'étant alors que le moyen d'y parvenir, que ce soit par la raison, un calcul, une technique, un algorithme, un conditionnement, une habitude, la mémoire, un programme inné, etc... Sans doute je ne réponds pas à tous les points soulevés par vous, je m'en excuse, j'espère toutefois que ce que je viens d'écrire fasse un écho résonnant entre nos deux cervelles... Bien à vous, D-U
  15. Bonjour, Ma foi, vous semblez déjà avoir bien réfléchi à ce que vous exposez-là ! Je ne suis pas sûr de vous suivre pleinement faute de moyens, ou plus prosaïquement, et je m'en excuse, d'en avoir l'envie ou d'en ressentir un intérêt aussi vif que le vôtre je-ne-sais-pas-trop-comment-le-formuler. J'ai bien peur qu'effectivement dans le monde universitaire où on se prépare à la Recherche, que l'on vous dise sur quoi vous devriez travailler, bien plutôt que ce que sur quoi vous aimeriez opérer, en utilisant j'imagine toutes sortes d'artifices manipulatoires à n'en pas douter. J'ai encore en tête substantiellement ce que disait Julie Dachez pour la préparation de son Doctorat et sa passation ! L'essentiel, comme lorsque l'on regarde le verre à moitié plein étant que vous ayez réeussi à en tirer quelque chose de constructif au final, cela dépend grandement de votre caractère ou de votre personnalité, selon l'angle de compréhension choisi, une autre issue aurait pu alors être possible, comme vous l'évoquez de vous-même. J'avoue avoir quelques difficultés sur " l'abstinence sexuelle " que vous avez élaborée, non pas parce que ce serait un sujet tabou, mais que j'ai du mal à comprendre de quoi vous m'entretenez précisément, vous y faites des distinguo que j'ai du mal à saisir, l'appétence sexuelle que je " connais " ne rentre pas dans ce schéma en l'état, vous ne semblez pas vous reposer sur l'intervention des hormones, ce qui me pose question !? Bien que ces dernières ne puissent à elles seules tout expliquer, bien évidemment, nous sommes aussi des créatures de culture, et pas seulement répondantes de notre biologie pure. De même, si vous avez entendu parler d'Antonio Damasio et sa référence à l'homéostasie pour expliquer les mouvements du vivant, je ne vois pas clairement comment ces deux approches, la sienne et la vôtre, pourraient s'articuler l'une avec l'autre ? Ce que je crois avoir compris/retenu c'est qu'il y aurait une sorte de mouvement naturel qu'il faudrait laisser plutôt s'exprimer en l'état sans chercher à en passer par l'esprit, la conscience et même la volonté !? Si vous essayez de me dire que l'Homme a des rapports sexuels plus que de raison, à cause de sur-stimulations omniprésentes et non nécessaires, je suis d'accord. En revanche, je ne comprends pas non plus, le rôle que vous attribuez finalement au sentiment amoureux, est-il indispensable ou facultatif selon vous pour la relation sexuelle ? La réponse à l'appétit est-elle seulement émotionnelle ? [ Pour H. Laborit, vous avez assez bien compris l'une des expériences, bien que je n'ai pas souvenance d'une différence de taille entre les rongeurs, et les expériences ont été conduites de différentes manières, avec ou sans passage entre les cages, seul ou à deux dedans, etc... Ce qui a permis de montrer que si l'un des deux pouvait se " décharger " de son stress sur l'autre innocent ( i.e. sans rapport avec le " stresseur " ), alors il se portait mieux, comme avant l'agression physique, " hormonalement " du moins, puisque seul le cortisol a été mesuré à cette époque - milieu des années 70 ] Si donc on voulait faire un parallèle extrapolatif avec les rats sus-mentionnés et disons " le stress sexuel " via le manque, on pourrait donc en déduire, moyennant la même hypothèse de travail, que n'importe quel partenaire déstressant pourrait bien faire l'affaire ou répondre à un besoin défouloir !? Ce qui expliquerait assez bien la prolifération des actes sexuels, et la multiplication des partenaires sexuels, en plus des incitations stimulatrices un peu partout à cause de la sexualisation d'à peu près tout - essentiellement féminine par réification, via notamment la publicité ou les films ou encore les jeux vidéos plus récemment. Bien cordialement, D-U P.S.: Pour éviter toute confusion, je ne pratique pas, ni n'ai une quelconque formation en psychothérapie - ni clinique, ni académique - cela dit en passant, je suis un simple autodidacte qui fourre son nez dans beaucoup de choses, et pas uniquement superficiellement ou en butinant à droite et à gauche, c'est-à-dire autrement que comme un acte consumériste, mais bien plutôt dans une dimension de compréhension ( à prétention universaliste, i.e. sur l'ensemble des connaissances scientifiques ), ce qui n'a rien à voir l'un avec l'autre, pour ce faire j'ai donc été conduit à lire des choses assez pointues, entre autres, sur le normal et le pathologique, sur la psychopathologie, la psychiatrie comme " l'antipsychiatrie ", et des sujets plus dédiés comme l'autisme ou " l'intelligence " ou " surdouement ", etc... que ce soit des livres, des magasines ou des articles dans des revues à comité de lecture.
  16. Bonjour @Crabe_fantome, il est fort probable que ce soit ma dernière intervention sur ce qui nous a occupé pendant un moment ici, à savoir la distinction entre faire et être. Avant cela, je reviens rapidement, non par esprit de contradiction, sur le fait que je serais insultant, quoique si j'estimais que c'était vrai je n'aurais aucun mal à le " revendiquer " ou le reconnaitre, au même titre que je ne rechigne pas à dire que je prends aussi la posture du misanthrope parfois, si on pense cela de moi je crois que ça a plus trait avec des " habitudes de pensées " auto-glorifiantes sur la nature humaine dans tous les endrogroupes constitués d'humains, on a pris le pli de toujours dire et faire préférentiellement des compliments sur nos supposées qualités, le fameux " propre de l'Homme " de ceci ou cela, de voir le génie humain, alors qu'il est surtout réservé à l'humanité entière et non à chaque individu isolé, bien que cette grande intelligence de l'humanité s'accompagne aussi d'une immense barbarie par cette même humanité, chacun ayant à l'esprit les différents génocides ou " crime contre l'humanité " depuis un siècle. Il est donc peu habituel, surprenant et peut-être choquant qu'un ou deux intervenants soutiennent une position opposée et insistent sur l'autre versant, on pourra éventuellement se tourner vers ce qu'à en dire P. de Jouventin par exemple, dans L'homme cet animal raté, pour prendre mieux connaissance de cette face ténébreuse et peu reluisante de l'Homme, de plus en plus mise en avant par la Science/Recherche depuis 10 ou 15 ans, comparativement à la vision héritée et idéalisée de l'Homme rationnel et tout-puissant nous venant des Lumières. Quand, Un médecin annonce un cancer au malade. Un psychiatre diagnostique une schizophrénie à son patient. Quand le biologiste nous apprend que la taupe est particulièrement myope. Ou quand les cogniticiens nous informent que l'esprit humain est rationnellement très limité et prompt à toutes sortes de biais cognitifs et autres raccourcis falsificateurs, tant chez le tout venant que chez l'expert. Il n'y a dès lors pas lieu de s'en offusquer, et d'y voir des propos insultants, mais simplement un rapport de faits avérés, quelque chose d'objectif et factuel et non subjectif et soit-disant dégradant. Pour en venir au corps du propos, il m'appert également que si on avait en tête ce que l'on peut trouver dans des livres " révolutionnaires " - vis-à-vis de la pensée vulgaire/populaire - tels que: Pensée et langage, de Lev Vygotski ( homologue russe, de Jean Piaget qui fait encore référence en France ) Le libre arbitre et la science du cerveau, de Michael S. Gazzaniga L'empire des croyances ou encore La démocratie des crédules, de Gérald Bronner Le bug humain, de Sébastien Bohler L'art de se persuader des idées douteuses, fragiles ou fausses, de Raymond Boudon Système 1, système 2, de Daniel Kahneman et Amos Tverski Bias in human reasoning, de Jonathan Evans Groupthink, d'Irving Janis Scienceblind, de Andrew Schtulman Le nouvel esprit scientifique, de Gaston Bachelard La théorie des sentiments moraux, de Adam Smith Etc... on pourrait alors pleinement et sans sourciller se rendre compte aisément de la myriade de limitations à la cognition/réflexion de l'Homme, dont absolument personne n'est épargné. Simplement, il y a une énorme différence entre être ignorant de telles tares/dysfonctionnements et en avoir pris connaissance puis de lutter au mieux contre elles ! En effet, l'ignorance étant une véritable calamité ! Et à défaut de m'attendre à ce que l'on sache de quoi il retourne dans chacun des bouquins cités, et même que mes raisonnements jusqu'ici ont été incompris ou déformés, il ne me reste plus qu'à tenter une approche plus accessible par l'exemple ! En substance, on est profondément influencé dans notre compréhension du monde, et donc d'être dans le faux ou l'erreur plus ou moins grave, quand on est ignorant de certaines choses, et qu'en l'étant, ce que l'on peut dire est pratiquement sans valeur ou sans fondement vérace ! Je vais prendre deux exemples issus de l'Histoire des sciences, pour faire comprendre ce que j'essaie de dire depuis le début: • Tant qu'en médecine on avait aucune idée de l'existence des microbes, tout ce que l'on a pu expliquer pour rendre compte, causalement, des situations - infectieuses - était tout bonnement faux ! Peu importe la qualité du discours, puisqu'il était intrinsèquement faux et erroné, toutes les soit-disant explications, aussi bien ficelées que l'on voudra avant la mise en évidence, puis la prise de conscience de l'existence et l'omniprésence des bactéries, étaient donc nulles et non avenues ! • À l'époque où l'alchimie avait la cote, des légions entières d'alchimistes ont essayé en vain de transformer le plomb en or, aujourd'hui on sait qu'ils étaient voués ad vitam aeternam à l'échec sans la notion de transmutation nucléaire, puisque les ancêtres des chimistes n'avaient pas la moindre idée que leurs réactions en éprouvettes n'agissaient qu'un niveau électronique de l'atome - inconnu d'eux bien évidemment - alors que pour transmuter un atome de plomb en un atome d'or, il faut modifier ou agir sur le noyau et pas la couche électronique de l'atome. • Un dernier pour la route, qui cette fois touche à la Mathématique, il y a eu là aussi des générations de mathématiciens qui se sont évertués à trouver un moyen de faire la " quadrature du cercle ", parfois en ayant cru y être arrivé, au même titre qu'il y a eu des bataillons entiers de " physiciens " et ingénieurs ou badauds persuadés d'avoir découvert un système produisant le " mouvement perpétuel ". Dans ces exemples, ce qu'il faut retenir ou comprendre, c'est d'une part que les croyances d'une époque peuvent être renversées une fois que l'on a la solution ou on a levé le voile sur une réalité qui nous échappait, et que d'autre part, c'est en tentant de renverser ce qui faisait consensus/sens pour les autres, que l'on a progressé et rectifié le tir, autrement dit, quelqu'un capable de renverser une préconception, alors que les autres restaient profondément attachés à leurs préjugés, leurs habitudes, les traditions, le connu, le consensuel, le conformisme, le socialement répandu, ce qui est à la mode, le cadre de pensée, etc... Je peux donc dire, que ce que fait un philosophe - y compris amateur, c'est précisément de tenter de renverser ou de corriger ou encore de dénoncer a minima, ces propres ou ceux des autres, dogmatismes ou idées arrêtées et autres automatismes de pensées préconçues qui ne sont que rationalisées pour hoï polloï ! C'est pourquoi, j'ai pu grandement apprécié un très jeune forumeur il y a longtemps, bien que toujours membre, sur la rubrique philosophie, âgé de seulement 19 ans sous le pseudonyme de Jedino, parce qu'il faisait justement tout son possible pour comprendre et aller au-delà du sens commun si je puis dire, avec les seuls outils qui étaient les siens, tout comme j'apprécie aussi particulièrement ce que peut faire Ambre Agorn ayant peu voire pas de connaissances en philosophie à proprement parler, qui fait malgré tout preuve véritablement de philosophie dans son fonctionnement interrogatif. Il ne suffit donc pas de: Manipuler des nombres pour être mathématicien Émettre des vocalises pour être chanteur Prodiguer quelques soins pour être médecin Élaborer un réalisme naïf ou des théories intuitives pour être physicien ou un autre scientifique Verbaliser ou accoucher de quelques idées pour être philosophe Ici comme l'aurait certainement dit Ludwig Wittgenstein nous sommes, quasiment tout le temps, dans des " jeux de langage "... Bonne continuation, D-U.
  17. Voyons les choses légèrement de biais, que fait un médecin face à son patient atteint d'une pathologie lourde ? Si c'est notre médecin traitant qui nous en informe, il fera l'effort de nous ménager parce qu'il nous connait, qu'il ne veut pas nous froisser, qu'il ne veut pas perdre un client ou avoir une mauvaise réputation. Mais qu'en sera t-il du médecin dans un hôpital blindé de patients avec des locaux insuffisants et des effectifs réduits(?), il ira à l'essentiel, et il sait aussi que de compatir, surtout si c'est lui qui doit opérer, serait " contre-productif ", qu'il ne peut pas se permettre de sympathiser avec le patient au risque de peiner à faire correctement son travail, voire à le faire tout court - comme lorsqu'un pompier doit faire face à un membre de sa famille proche à l'agonie - il doit aussi anesthésier sa sensibilité, est-ce grave docteur ? Je ne sais pas, on a eu un membre qui faisait justement exprès " d'exciter " les autres formeurs, et je lui avais dit que ça ne pouvait que les braquer, et comme une huitre qui se referme, on ne peut plus rien en tirer par la suite, il a été montré que si on veut avoir une chance de " changer " les gens, ce n'est pas par la punition qu'on y arrive le mieux, puisque dès que celle-ci ne fait plus son office les individus reprennent leurs marottes, mais disons par l'encouragement ou les récompenses, en particulier sociaux, comme l'amélioration de l'estime de soi ou de sa réputation, c'est autrement plus efficace et même efficient tout court. Je ne suis pas toujours aussi cynique avec les autres formeurs, disons qu'en ce moment je suis dans cet état d'esprit, ce n'est donc pas incompatible avec ce je viens juste d'écrire, habituellement je fais preuve de plus de retenue et de patience. Oui je veux bien le croire, c'est pourquoi il faut que cela vienne de l'autre, et non que ce soit imposé par je-ne-sais quel truchement de notre volonté à nous. Toutefois, apprendre ou retenir des âneries du premier venu n'est pas non plus la panacée... La fiabilité, la crédibilité et la véracité de la source sont fondamentales, c'est à l'heure actuelle la meilleure option contre la més/dés/mal-information. On peut effectivement se poser la question qu'est-ce que le " donneur de leçon " retire de son travail ? Je ne peux pas répondre pour les autres, je peux juste dire que je ne recherche pas la reconnaissance, ni même d'avoir une place spéciale au sein de la communauté ( d'ailleurs j'ai fait un break de presque trois ans, ce qui m'a permis de perdre la position privilégiée qu'il me semblait avoir atteinte ici, et qui me dérangeait quelque peu ), je souhaite seulement entrer en connexion avec d'autres esprits suffisamment bien tournés, bien qu'il m'arrive de réagir à certains propos qui me font hérisser les poils, c'est la part de zététicien en moi qui s'exprime par moments, au même titre qu'il m'arrive de prendre ma " plume " pour écrire à mes supérieurs y compris le plus haut placé, pour leur expliquer leurs fourvoiements, la plupart du temps techniques, mais aussi légaux vis-à-vis du code du Travail, voire moraux, disons alors que je mets mon grain de sable à l'édifice en le faisant, car il a été montré - scientifiquement - que les détenteurs du pouvoir pouvaient fléchir face à quelqu'un à la fois de rationnel, argumentatif et qui garde ses positions au fil du temps, ce qui implique une interaction sur le temps long, difficilement trouvable sur un forum à cause du turn-over ou sur un réseau social. Même sur des questions pourtant vitales, comme le dérèglement climatique, on voit l'inaction ou le statu quo primer sur la mise en place à large échelle de solutions ou de changements de paradigme ou de comportements, que ce soit au niveau individuel ou collectif. Si il y a bien quelque chose de particulièrement ardu, c'est de faire changer d'avis Tartempion, chacun étant comme scotché à son rocher mental comme la moule au sien minéral. Et le niveau atteint par le dispensaire n'y change strictement rien, il n'est donc pas utile de dire à quel point on est " sachant " ou " sage " vu que ça ne pèse rien dans la balance pour le récipiendaire, limité qu'il est par son propre plafond de verre cognitif ! Le niveau d'adhésion ou de confiance que l'on accorde à ceci ou cela, ne reflète en rien la valeur objective du contenu ni de l'émetteur, il y a trop souvent confusion entre l'un et l'autre, ce que l'on nomme l'effet de halo en psychologie en l'occurrence, il y en a d'autres bien évidemment, dit autrement la sagesse n'est certainement pas là où l'on croit qu'elle est... Euh non, c'est du tintamarre ! N'importe quel musicien est en mesure de savoir si un morceau est joué médiocrement, moyennement, bien ou excellemment, et faire du bruit avec un violon ce n'est pas faire de la musique je suis navré, même pour l'oreille d'un profane comme moi, c'en est même douloureux, et c'est à nouveau hérétique si une personne qui ferait du bruit dans un atelier de mécanique appelait ça faire de la musique, donc ici utiliser le langage discursif et faire passer ça pour de la philosophie est du même acabit que le forcené dans le garage produisant des sonorités. Après il y a des exceptions, des personnes qui utilisent des objets détournés de leur fonction, et qui ne sont pas des instruments conventionnels de musique, mais qui produisent malgré tout de la musique, c'est tout à fait possible, et c'est même la posture ou l'attente dans laquelle je me positionne, je n'ai pas d'autres exigences plus élevées pour la pratique philosophique ici, les intervenants peuvent ne rien apporter de la philosophie livresque ou de connaissance préalable, du moment qu'ils font effectivement de la philosophie: " L'art et la manière de se poser des questions et d'y répondre ", et pas faire des jugements, formuler des opinions prêtes à l'emploi, exhiber des préjugés, des critiques ad personam sans lien avec le contenu/fond, des jeux d'esprit, de la socialisation, de l'humour seul, etc... Bien sûr il y a un risque comme en toute chose, mais ce dont tu t'insurges, est à mon sens, plus à rapprocher de ce que l'on appelle les biais d'attribution en psychologie, même si ça repose sur l'idée des intentions cachées, de mon côté, quand je parle des " intentions " ce sont celles réelles, vraies et objectives de celui qui agit, ce qu'il voulait faire lui, pas une interprétation hasardeuse des siennes de la part d'on-ne-sait-qui; ciel qui voulait nous faire du mal est bien plus condamnable que ciel qui ne l'a pas fait exprès du tout !
  18. deja-utilise

    Le pardon

    Bien le bonjour Sirielle, ( Spontanément pourtant, je me rangerais volontiers vers ta compréhension d'accorder son pardon, toutefois ce que j'en fais ne reflète pas tous les cas de figures, c'est pourquoi bien que je ne réfute pas ce que tu dis, je ne peux pas non plus te donner entièrement raison, j'avais par analogie utilisé le cas de la " confiance ", que l'on peut accorder sans condition/mérite ou avec, suivant les personnalités ). Je peux te dire que j'ai personnellement subi des offenses, y compris traumatiques, et que j'ai fini par pardonner - mais pas par oublier, alors même qu'il n'y avait plus rien à faire pour remédier aux actes passés, ni même que les personnes aient manifesté quelques sollicitudes qui me facilite cette démarche d'absolution. On peut arrêter de nourrir du ressentiment ou un sentiment vengeur, parce qu'on peut en arriver à penser qu'on ne vaudrait pas mieux que nos agresseurs ou que les coupables, à poursuivre dans cette voie ou à y succomber ou à passer à l'acte de " réparer " notre injustice vécue. C'est une cicatrice, parfois profonde qui demeure, et qui peut être encore douloureuse par moments, mais où la plaie ancienne - refermée - ne risque plus de complication si j'ose dire. Je ne dis certainement pas qu'il en irait toujours ainsi, pour toute chose, c'est simplement une réalité possible, qui n'exige rien d'autre qu'un travail par/pour soi-même sur le vécu et de ce que l'on fait des ces souvenirs gênants, ainsi que l'impression qu'il manque quelque chose dans l'équation à résoudre qu'on finit par enterrer tel quel. Il existe même des cas où le ressentiment traverse les générations, pour un préjudice que les personnes actuelles n'ont jamais vécue ou même connue par elles-mêmes, ça peut donc aller très loin, si on ne fait aucun effort pour solutionner la problématique préjudicielle. Je n'ai rien à redire à ça, c'est une configuration envisageable bien sûr, comme tout ce qui se trouve entre le pardon inconditionnel ( tel cet exemple historique ) et le ressentiment irréfragable intergénérationnel. Bien à toi, D-U.
  19. C'est bien évidemment une hypothèse que j'ai il y a bien longtemps émise, aujourd'hui ayant " muri ", je pencherais plus volontiers quand des personnes font ce que tu décris, qu'ils sont dans une projection psychologique, si un de mes enfants a effectivement ce travers, il n'en va pas ainsi pour ma personne, au contraire, l'exigence que j'ai envers moi est très supérieure à celle que j'ai envers les autres, car je sais que nous n'avons pas tous le même niveau de rigueur, ni les mêmes habiletés pour y parvenir, ni même non plus, la même volonté à le faire. Fort heureusement je ne réagis pas à tous les pipi-d'chat que je peux lire, je déprimerais complètement, je ne le fais que lorsque l'on atteint des niveaux d'absurdité catastrophique pour l'esprit et la raison, il est par ailleurs bien connu que la mésinformation est une véritable épidémie, et qu'elle a des années-lumière d'avance sur la réfutation et le débiaisement, en effet, parfois une seule ânerie en une seule phrase devra être rectifiée en faisant appel à nombre de notions, de connaissances, de méthodologies, d'explications, etc, qui prendront un temps incommensurablement plus long pour corriger qu'à émettre, c'est pourquoi je ne le fais qu'avec parcimonie, sans compter comme j'ai pu le constater par endroits, qu'il y a souvent un effet réaction-en-chaine rapidement ingérable, à cause de ce que je viens d'écrire, une personne produit des erreurs facilement, ce qui prend énormément d'énergie à rectifier, et quand elle répond à la correction, elle émet à nouveau des bourdes à proportion de ce qui a été pourtant réfuté, démultipliant très rapidement par inflation la quantité de choses à reprendre, jusqu'à fatalement un seuil de non retour ou d'épuisement, à l'instar d'une réaction nucléaire en chaine: un neutron incident produit deux neutrons - plus d'un en tout cas - par collision unitaire, et ainsi de suite, en terme mathématique on se retrouve avec une croissance exponentielle en puissance de 2, donc explosive ! Je ne suis pas d'accord sur le fait que j'insulte les forumeurs, puisque je ne fais que condenser ce qui est des faits avérés de la rationalité très limitée de la cognition humaine, n'importe qui au courant des sciences cognitives le sait très bien, que je l'écrive explicitement ou non, ne change rien à cette réalité. Un fait reste un fait, la Terre est ronde n'en déplaise au platiste, la créature humaine est largement biaisée n'en déplaise à ceux qui ne le savent pas ou préfèrent se rasséréner en édulcorant la réalité, ou en ayant une approche hémiplégique de la réalité, c'est-à-dire, de ne voir que les bons côtés de la nature humaine, personnellement je préfère connaitre tous les défauts et inconvénients plutôt que de ne voir que les avantages, c'est d'une part faire preuve d'une plus grande lucidité, et d'autre part, on n'a moins de risque d'être déçu par n'importe qui, puisque l'on sait de quoi il retourne. Le déni des vices - de l'humanité - est bien évidemment une forme de mensonge vis-à-vis de soi même, on reste donc parfaitement dans le sujet, il n'y a pas digression. Comme dit précédemment, je ne me considère que comme une occasion pour celle ou celui désireu·se·x d'être une meilleure version de lui-même, comme une source d'alimentation, non comme un maitre à penser ou un gourou, ou comme un carburant, libre à chacun de mettre ce que je dis à profit ou non pour soi. La meilleure motivation vers un but quelconque étant celle dite interne, toute autre source externe étant plutôt vouée à l'échec ou l'extinction à terme, le sachant pertinément, je préfère donc exclusivement une personne qui est déjà dans la démarche d'une émancipation ou d'élévation " spirituelle ", qui en retour peut aussi m'aider si la connexion se fait, dans mes propres démarches de compréhension, dans une situation mutuellement profitable, même si elle est dissymétrique. Ça n'a aucun sens que de soutenir ne pas vouloir respecter les " règles ", la Philosophie n'est pas une question d'imagination dénuée de base terre-à-terre, ce que l'on retrouve justement pour les partisans, généralement antiques, d'une " philosophie de vie " c'est-à-dire que leur doctrine philosophique ne fait qu'un avec leur vie réelle, concrète ! Ce serait comme soutenir de faire des mathématique en faisant l'impasse sur les démonstrations, ce serait tout aussi hérétique, en cette science, on ne peut pas faire l'économie de la logique et de la cohérence, ni de fournir une démonstration à un résultat. De même en Philosophie, il faut pouvoir argumenter en usant de la Raison, via le logos en particulier, sur ce que l'on a à dire, sinon ce n'est que divagation, spéculation ou production littéraire fictionnelle ou pire sophisme, récit narratif sans fondement, etc... Je ne dis pas que le discours ne sert à rien à chaque fois, ou que ce tu dis est mauvais ou mal en lui-même, je dis et j'insiste que dans le cas contraire, on ne fait pas de la philosophie, c'est pourquoi, il faudrait sinon renommer cette rubrique en " Expériences de vie ", " Fourre-tout ", " Avis et opinions ", ou je-ne-sais-pas " Cancanage ", " Bruits de couloir ", " Brèves de comptoir ", " Pot-pourri ", " Discutailler ", " Tergiversations " etc, etc... et là je n'aurais strictement plus rien à redire... C'est quand même désagréable, voire irritant, pour tout un chacun que lorsque l'on prend un bocal écrit " sucre " dessus, de se rende compte par la suite que c'était du sel ! C'est tout ce que je dis, puisque là aussi, c'est mensonger quand l'étiquette ne correspond pas à la réalité, pirement si on y souscrit sciemment ou volontairement ! C'est pourquoi en Justice, l'intention de nuire est prise en compte dans le verdict par exemple, et pas seulement l'acte lui-même.
  20. Bonjour, Je pense qu'il y a là collusion de principes, pourtant distincts ! Tout en restant dans le cœur du sujet, " peut-on se mentir à soi-même ", je dirais que ma position est plus pertinente que d'autres, en effet, malgré la désagréabilité de mes propos dans des oreilles sensibles, non seulement je ne mens pas à l'auditoire, mais je ne me mens pas à moi-même, puisque je dis justement ce que je pense ! Peut-on faire mieux ? Cette position n'est pas arbitraire ou farfelue, elle réclame même une bonne dose de courage, parce que je la tiens aussi Irl face aux gens et pas sous couvert d'anonymat forumique, comme l'explique très bien Michel Foucault en explorant la notion de " parrêsia " et celui qui en fait usage le parrèsiaste, de même que dans une perspective plus psychologique avec la notion cette fois-ci d'assertivité ! Dire ce que l'on a à l'esprit n'est pas faire preuve d'irrespect, ni insultant ipso facto, l'intentionnalité est prépondérante, certaines personnes méprisent autrui sous couvert de bienséance ou sur fond de discours policé, quand d'autres sont plutôt bourrus mais sous cette carapace, très avenant et même chaleureux. Il faut se départir des apparences, l'habit ne faisant pas le moine, esprit-critique et critique gratuite n'étant pas du même bois, en somme ! A minima, il faut faire ce à quoi on peut s'attendre dans n'importe quel " jeu ", à savoir respecter les dites règles du jeu, que le cadre soit les Mathématiques, les Sciences ou la Philosophie, pour la première ce sera la cohérence et la logique, pour la seconde ce sera les faits et l'adéquation du modèle, pour la troisième ce sera essentiellement la raison et accessoirement l'argumentation. Certes on peut toujours au handball s'amuser à shooter au pied dans la balle, rien ne l'empêche physiquement, mais on contrevient à l'esprit du jeu, sauf à ce que tout le monde soit d'accord de ne jouer qu'avec les pieds finalement, mais en ce cas, on fait du football et non du handball, n'est-il pas ? Enfin, pour répondre médiatement à un autre intervenant en postant ici, qui semble outré sur qui est ou n'est pas intelligent, il faut simplement avoir à l'esprit la courbe de distribution de l'intelligence, vulgairement le fameux QI, on voit donc une belle courbe en cloche - symétrique, centrée par convention sur 100, je pense que ce sont les termes employés qui dérangent et non la véracité logique de mes affirmations, en effet si en lieu et place de parler d'intelligence on se contentait de parler de gauche et droite de la courbe, ce serait moins anxiogène pour le lecteur peu rompu à la relativité des énoncés. Si donc, on prend la valeur 100 comme référence, alors on trouve autant d'individus à droite qu'à gauche de la courbe, tout le monde est content, " circulez, y'a rien à voir " dixit Coluche, toutefois, si on place le curseur au QI de valeur 130, alors on trouve facilement qu'approximativement 97% de la population se trouve à gauche et environ 3% à droite, c'est une réalité, un simple constat, c'est logiquement vrai et valide, ce que je fais, c'est que je donne des noms à la partie gauche et à la partie droite, et cela reste là encore sémantiquement vrai, ce qu'il y a à gauche du 130 est moins intelligents que la partie droite, c'est incontestable et indubitable, je finis par résumer toute cela, en disant que du point de vue des " supérieurs à 130 " les autres sont des " imbéciles heureux ", avec une certaine malice et provocation dans la formulation, mais ce n'est pas intrinsèquement faux, c'est tout bonnement relatif, bien que l'on crie au scandale, à l'affront ou à l'ignominie, ou que-sais-je encore ! Mais comme à l'accoutumée, au lieu de demander des explications ou des justifications, on s'insurge sans rien avoir compris, on donne son opinion ou plutôt son ressenti avec une forte charge affective...
  21. Bonjour, Moi aussi ! Est-il permis de répondre ? Si non, ne pas tenir compte de ce qui suit, si oui, alors... Ce n'est pas clair, mais on sent une détresse derrière les propos, que si je lis entre les lignes ou disons l'intention qui en serait la source, je dirais, qui a soutenu l'inverse dernièrement ? Oui ça je l'ai clairement compris il y a dix ans ! En revanche j'aimerais bien que l'on m'explique ce que c'est qu'une " philosophie vulgaire " ? En ce sens que lorsque l'on joue disons au football en amateur, sans prétention, est-ce que l'on ne respecte pas/plus les règles footballistiques conséquemment ? Est-ce que dans la section Science de ce forum, chacun est libre de raconter ce que bon lui semble à propos des Lois de la Nature sous prétexte que c'est un forum " sans prétention " ( i.e. non spécialiste ) ou ouvert à tous ? Ou je-ne-sais-pas, dans celle Histoire, de la refaire à son goût, selon ses appréciations personnelles ou ses lubies du moment ou comment ça l'arrange de voir les choses ? Il me semble que l'on ne peut pas plus faire ici l'impasse sur la Qualité et la Véracité que sur les autres sections des Sciences, Humaines comprises ! La quantité pouvant effectivement être optionnelle, j'en conviens. Qu'est-ce qu'il faut entendre par " philosophie de vie " ? Que chacun puisse pondre son avis sur à peu près tout et n'importe quoi, et qu'il n'y a rien à y redire ? Ne devrait-on pas alors changer le nom de cette rubrique, car si on n'appelle plus un chat un chat, mais qu'on appelle chat aussi le chien, le cochon, le pigeon, etc... ça n'a plus aucun sens, ni pour l'amateur, ni pour le profane, autant la renommer fourre-tout, je ne suis pas contre, du moment que ce que l'on y fait correspond à son étiquette, comme en Asile, je n'ai rien à y redire. Pour ma part et pour information, le béotien pour ne pas dire l'imbécile heureux n'est pas dépendant de cette rubrique philosophie, c'est un constat qui touche et concerne environ 97% de la population humaine, donc les membres de ce forum ne sont pas plus pris à parti que le reste de la population générale dans ma bouche, il n'y a aucune discrimination de mon côté, la stupidité humaine est partout et je pense que je peux pleinement l'écrire sans contrevenir au CGU, que ça fasse plaisir ou non de l'entendre, je ne suis quand même pas le seul à le penser ou l'observer... Dit autrement, la connerie fait pleinement partie de la nature humaine, c'est un domaine tout aussi sérieux de la connaissance de l'Homme que tout autre le concernant ( comme l'esprit critique, la post-vérité, le bullshit, le dogmatisme, les biais cognitifs et j'en passe ), on pourra pour s'en convaincre se tourner avantageusement p par exemple vers " Psychologie de la connerie " écrit à plusieurs mains - une vingtaine d'auteurs ! De rien ! Merci également d'entendre aussi la voix de la raison, indispensable dans toute entreprise philosophique digne de ce nom, quel que soit le niveau envisagé minimal, au même titre qu'on ne fait pas plus l'impasse sur la logique en mathématique... Navré pour mon intervention par-dessus cette " modération " préventive.
  22. @rizen merci pour votre témoignage, qui si j'ai bien compris votre intention était, bien que douloureux, pour illustrer les faillites d'un système, en particulier celui dont vous avez été la victime. Malheureusement c'est monnaie courante dans le monde du travail, il y a aussi un livre qui est sorti - que je n'ai pas lu - qui aborde les conditions de traitement pour les thésards, et de mémoire ce n'est pas très élogieux pour le monde impitoyable que peut être l'université, en réalité des individus qui font vivre/perdurer ce système. Vous avez opté pour une certaine ascèse de vie, et si elle vous sied tout en ne nuisant pas à autrui, je ne suis personne pour vous critiquer d'une manière ou d'une autre, vous avez effectué une délibération et vous vous y tenez, c'est donc tout à fait louable, dans une ère civilisationnelle tout à son contraire, en perpétuel changement, qui plus est, de plus en plus rapidement. Je ne pense pas qu'il y ait une unique voie pour viser et même atteindre l'ataraxie. Ne croyez pas que puisque je n'aborde que de manière relativement académique ou sourcée, mes productions scripturales ici, que je suis ou ai été épargné par les vicissitudes la vie, sans rentrer dans les détails, je dirais que mon appréhension du Monde est tout aussi incarnée ( en référence à la psychologie incarnée ) qu'elle est abstraite, je combine les deux approches, tout comme vous de ce que j'en comprends. Remarquez toutefois, que vous avez à votre disposition des moyens et des outils pour contester ou vous battre contre des personnes abusives à votre endroit, nous sommes malgré tout dans un méta-système policé, ce qui vous permet bon an mal an de vous défendre du sous-système qu'était votre faculté de rattachement. Vous évoquez, à raison, des comportements plus ou moins programmés, déterminés ou automatiques et qui expliqueraient les conduites des autres, des professeurs et les autres étudiants suiveurs, de par le fonctionnement psychique de l'humain, quand il est seul ou en groupe, je connais bien toutes ces influences pour les avoir étudiées - en autodidacte - et méditées longuement, vous mentionnez pour cela, Le Bon, Milgram, permettez-moi d'en citer un autre moins connu, c'est henry Laborit et son " inhibition de l'action ", expliquant assez bien le défoulement sur quelqu'un d'autre - innocent - de ses propres tensions/pressions internes en tant qu'individu, ce qui n'enlève en rien aussi la participation du rôle de bouc-émissaire, tout comme tous les phénomènes de groupe comme le rejet/combat/rabaissement/dénigrement/dévalorisation de ce qui est étranger à l'endogroupe, avec exempli gracia la fameuse expérience de Muzafer Shérif avec " les aigles et les crotales " dans une colonie de vacances à partir d'élèves d'une même classe divisée en deux groupes homogènes, qui ont fini par se faire la " guerre ", ou cette autre expérience identiquement avec un simple foulard rouge démarcatif ! Enfin, de savoir comment surmonter les épreuves subies, plus ou moins traumatiques, il n'y a sans doute pas une seule possibilité, ni une seule voie de salut, cela dépend de beaucoup de paramètres, y compris de l'individu concerné et de sa personnalité, son vécu, c'est pourquoi par exemple dans le cadre de la résilience, environ 1/3 des enfants maltraités ne deviennent pas eux-mêmes maltraitants, de même pour les enfants de parents alcooliques similairement. Bien cordialement, D-U
  23. C'est pourquoi il m'importe de trouver des gens qui veulent a minima zyeuter leurs lacets, de leur propre chef et non parce que j'en ai fait la remarque express, ou alors mon acte n'a été qu'une occasion/contingence dans leur cheminement déjà en branle par ailleurs.
  24. Critiques tout-à-fait légitimes en l'état ! En aucun cas l'idée est d'avoir le dernier mot, pour le plaisir de la victoire sur l'autre dans une joute verbale, d'autant plus sur des sujets complexes, et parfois à composante subjective. Néanmoins, il faut savoir que chacun est biaisé dans le sens où il a naturellement et automatiquement une nette préférence pour ses propres idées que pour celles des autres, que l'on soit novice ou expert. Mais que cette propension soit omniprésente aussi bien pour le débutant que pour l'usager confirmé, n'enlève en rien que le sachant a plus probablement de bonnes raisons véraces de croire ce qu'il croit que le profane, bien que je reconnaisse un vilain penchant parfois vers la philologie bien plutôt que sur la raison rationnelle. Si il y a souvent une façon de conduire sa raison meilleure que d'autres, cela vient en partie du fait qu'il y a comme en géométrie une façon soit meilleure, soit tout simplement juste de construire telle ou telle figure, puis d'en faire une démonstration valide, puisque tout ne se vaut pas, en effet, que la personne soit intimement convaincue que 2 + 2 font 5, et que même une majorité de gens lui emboitent le pas, cela n'en fera pas une vérité pour autant, ce dans quoi baignent les conspirationnistes de toute trempe actuellement. Il est vrai qu'il y a normalement, du moins selon mon acceptation, une relation symbiotique entre le " maitre " et le disciple ", même si je n'affectionne pas particulièrement ce vocable, c'est-à-dire que l'un apprend de l'autre, mais la réciproque est vraie, la différence étant à rechercher peut-être plus du côté du quantitatif. Je n'ai pas peur de dire que ma fille depuis ses 10 ans m'a appris aussi des choses à sa façon, indirectement comme directement. Mon principal souci vis-à-vis d'autrui ne se situe pas ou très peu sur la quantité de savoirs emmagasinés, mais bien plutôt sur la qualité réflexive de mon interlocuteur, autrement dit, que cette personne n'ait strictement aucune connaissance préalable n'est pas reluctant pour moi, disons que c'est un plus, mais pas une nécessité comme d'être en mesure de conduire sa raison de manière appropriée. Après si mon/ma interlocuteur/trice ne supporte pas les remarques que je peux être amené à lui formuler je ne peux rien pour lui/elle, il y a pléthore de gens qui sont assez allergiques à toute critique - dans un sens mélioratif, qu'elle soit fondée ou non, en partie parce qu'iel n'arrive pas à s'en saisir ou à la comprendre, en effet, malheureusement la compréhension s'appuie bien souvent sur un entrelacement de connaissances qui n'est appropriable que de manière holistique et non par parties, compliquant la transmission ou le partage, mais je dirais que face à une personne de bonne disposition ou de bonne volonté, tout comme de bonne foi, alors l'échange peut être mutuellement constructif, à titre d'exemple, c'est ce qu'il m'arrive avec @Ambre Agorn en l'occurrence quand nous avons l'occasion de dialoguer sur l'espace Philo, cela fonctionne très bien parce que sa disposition d'esprit s'y prête à merveille ! Dans toute communication, il faut un émetteur et un récepteur, ainsi que le message, toute défaillance dans la chaine de traitement corrompt la communication, cela peut (pro)venir de celui qui le produit, de celui qui le reçoit, comme du message lui-même, voire un cumul de tout cela...
  25. deja-utilise

    Le pardon

    Bonjour Sirielle, j'entends bien que mes réponses n'abondent pas dans ton sens et qu'elles ne te sied pas, cependant il n'y aucune volonté de ma part d'y tendre, je ne cherche qu'à dégager les soubresauts derrière, sans tenir compte des préférences, que ce soit les miennes ou les tiennes. Je pourrais alors te retourner la question suivante: qu'est-ce qu'un choix ? Le choix du pardon repose nécessairement sur des mécanismes émotionnels, psychologiques et psychosociologiques, et pour qu'il y ait pardon, il faut au préalable bien évidemment qu'il y ait eu préjudice physique, psychique, émotionnel, moral, financier, matériel, etc... On ne peut pas pardonner ou excuser si il n'y a rien à pardonner ou à excuser, je dirais par définition, sinon ce serait comme de vouloir passer l'éponge sur les fautes d'orthographe d'un texte qui n'a jamais été écrit. Le pardon a bien sûr des vertus curatives, aussi bien pour la personne lésée, que pour son entourage social, effets qui peuvent être activement recherchés pour eux-mêmes, à cause de pressions/dictats/attentes environnementales sociales, la victime se sentant " obligée " de le faire, ce sera donc un faux-pardon accordé pour faire " plaisir " aux autres, y compris le fautif par la même occasion, ce pardon-là ne vient pas spontanément du cœur mais est imposé de/par l'extérieur.
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