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deja-utilise

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Tout ce qui a été posté par deja-utilise

  1. Bonjour, voilà bien des questions qui méritent des éléments de réponses, bien que très chronophage si je devais y répondre point par point, je vais donc opter pour des sources de lectures, nombreuses mais non exhaustives, pour vous aider dans vos questionnements, j'ai fait l'effort d'en fournir quelques unes en français et de différents niveaux de difficulté/complexité, allant du simple article journalistique Grand Public - voire via un blog pour l'un définatoire - à l'étude scientifique faite par les chercheurs eux-mêmes: L'omniprésence du biais d'optimisme: https://www.cerveauetpsycho.fr/sd/psychologie/l-optimisme-une-erreur-utile-24470.php Ce que c'est ( blog ) : https://mentorshow.com/blog/comprendre-le-biais-doptimisme Un point faible: https://www.psychomedia.qc.ca/personnalite/2011-10-10/biais-cognitif-optimisme Un avantage pluriel aussi ( sur le bien-être et la santé ) bien qu'issu d'une illusion, avec contre-partie d'inexactitude, le tout modulé en l'étant plus ou moins fortement: https://www.semanticscholar.org/paper/Illusion-and-well-being%3A-a-social-psychological-on-Taylor-Brown/3331a6d8daa55975dfab8e35f91b42157eb1a2e8 Les dépressifs moins sous l'emprise du biais d'optimisme: https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC3880066/ Le " réalisme dépressif ": https://stillmindflorida.com/mental-health/what-is-depressive-realism/ Le pessimisme défensif: https://www.welcometothejungle.com/fr/articles/comment-un-pessimisme-mesure-peut-booster-sa-carriere Ce que j'avais dit antérieurement était une synthèse en quelques mots de ce que l'on peut trouver dans les textes au-dessus, bien qu'ils ne s'y résument pas, il y a bien d'autres sources, mais cela me réclamerait beaucoup de temps pour les retrouver, ne sachant pas si vous prendrez la peine de déjà lire ceux au-dessus, car il est bien connu que dans le cadre du biais de la motivation défensive, le déni et le rejet des informations contradictoires/concurrentes vis-à-vis de ses croyances propres est plus que fréquent, dit autrement, les gens ne veulent pas vraiment savoir qu'ils se trompent et préfèrent éviter une confrontation directe, d'où une distorsion, un évitement ou une fuite des menaces potentielles à ses idées... ( ainsi que de pinailler sur les arguments forts et exhiber/dénoncer la moindre faille informationnelle du camp adverse, tout en acceptant tout indice - aussi mince soit-il - congruent avec sa vision, son opinion, son préjugé, qu'il soit étayé, vérace/factuel, crédible/légitime, solide ou non ).
  2. Bonjour Sirielle, comme tu l'as toi-même évoqué dans ce fil de discussions, la terme Savoir recouvre bien des sens distincts, ce qui en a perturbé plus d'un·e ! Je te mets un lien un peu plus poussé que celui du Larousse: https://www.cnrtl.fr/definition/savoir où l'on pourra constater de par notamment en II, A et B, que par exemple un astrologue serait aussi détenteur d'un savoir, par définition, il est clair que ce type de savoir n'est d'aucune utilité et de peu de valeur pour un astronome ou un astrophysicien, mais pour le premier cela peut être sa source principale de revenue, et c'est donc pour lui très utile. Bien évidemment, si l'on se réfère aux définitions en I, un savoir rationnel, ordonné et organisé, alors ce second type de savoir vient en contradiction avec le premier. Il y a donc, de façon inhérente, une dualité entre au moins deux formes de savoir intrinsèquement de par sa polysémie, puis par voie de conséquence de leur utilité ou inutilité relativement ! Mais si j'ai bien compris, tu as une vision moins générale, et tu songes plutôt à quelque chose dans les relations interpersonnelles/humaines en particulier ou même pour son bien être en tant qu'individu. Par exemple, il a été demandé à des femmes ce qu'elles penseraient de savoir que leur conjoint la trompe, une majorité a soutenu qu'elles préfèreraient " ne pas savoir ", car effectivement, une fois que l'on sait, cela devient irréversible, on ne peut plus invoquer le doute ou se réfugier dans un " moralisme charitable " ( lui accorder le bénéfice du doute le plus avantageux ), ou faire l'autruche, à présent on sait, et les émotions qui s'ensuivent sont bien présentes. Je rappelle, même si il y a controverse sur l'interprétation que pour le christianisme " bien heureux les simples d'esprit ", sous-entendu dans certaines compréhensions, que le fait de ne pas trop savoir serait justement une bonne chose, et il me semble que la fameuse pomme dans le jardin d'Eden, était le fruit de la connaissance, et que la décadence des humains en a résulté. Pour ma part, et afin d'illustrer la question, de savoir parfaitement que les humains sont plus stupides ( mus par leur intérêts, émotions, kinship/endogroupe, biais cognitifs, le circuit de la récompense ou la poursuite de la jouissance/plaisir sans retenue, de ne pas savoir se contenter ou de " s'empêcher ", etc... ) qu'intelligents ( rationnels, raisonnables, justes et honnêtes en toute circonstance ), sans distinctions d'aucune sorte de genre, de race/ethnie, d'état de santé ou d'orientation sexuelle et j'en passe, est bien évidemment quelque chose d'utile pour se prémunir ou se protéger, mais le tribut à payer est assez lourd, car la seule solution viable et effective, étant de s'en isoler - de l'humanité, ce qui pour un être naturellement hyper-sociable est un contre-sens phylogénétique ou une sorte d'aberration, on voit donc que le savoir peut être particulièrement utile mais en même temps douloureux, et alors une forme d'inutilité à souffrir bêtement, parce qu'il y a une contradiction ou une aporie insoluble, mais est-ce qu'il aurait mieux valu ne rien savoir, était-ce même possible, ou au contraire de par la curiosité innée cela devait nécessairement arriver quand on n'est pas multiplement biaisé, avec le temps qui passe ? Il a aussi été montré, à plusieurs reprises, que les gens dépressifs ou pessimistes avaient une vision plus exacte/juste du Monde, et a contrario les gens " ordinaires ", c'est-à-dire madame-et-monsieur-tout-le-monde, étaient victimes du biais d'optimisme, en ayant une vision édulcorée et donc fausse/falsifiée de la Réalité, mais en même temps, plus heureux ou avec un mieux-être que les premiers ! Que faut-il alors choisir: le Bonheur ou la Connaissance, vu qu'ils semblent non miscibles ? ( L'utilité étant soit mise sur l'un ou sur l'autre, et l'inutilité par conséquent sur l'inverse ). Ne sommes-nous pas plutôt condamnés comme l'âne de Buridan à ne savoir que choisir au fond, restant prétrifiés pour le-plus-grand-nombre dans l'entre deux !?
  3. Bonjour, oui d'une certaine façon, on pourrait dire que le langage est un amplificateur ou démultiplicateur de l'intelligence humaine prise dans sa globalité, en tant qu'humanité. À l'échelle individuelle, c'est moins vrai, d'autant plus que l'on ne cherchera pas à partager sa compréhension ou son expertise, comme dans la maitrise du jeu d'échecs par exemple. On peut aussi se tourner vers l'intelligence animale pour y voir plus clair, car jusqu'à preuve du contraire, les animaux sont dépourvus du Langage tel que nous l'appliquons à/pour nous-même, cela ne les empêchent absolument pas de comprendre leur environnement, y compris social pour ceux sociaux comme les grands singes, ou même d'élaborer des stratégies individuelles comme collectives: tromperie, chasse ou razzia par exemples. Il faut en l'occurrence se rappeler que la fameuse Théorie de l'esprit a d'abord été mise en évidence chez le singe ( rhésus ou macaque je-ne-sais-plus ), puis appliquée à l'Homme pour ensuite finir par le nier chez les animaux ou chez certains d'entre nous ceux avec/sur le TSA ! Oui c'est vrai, l'intuition est à double-tranchant, elle peut être géniale parfois ou plus ordinaire dans la vie-de-tous-les-jours, et donc adaptée ou profitable, tout comme elle peut être nuisible quand elle est inadaptée ou contre-productive dans ses effets, car non supervisée ( les fameux biais cognitifs et autres heuristiques en sont l'illustration ). De plus, il y a bien sûr un biais de représentativité ou biais du survivant, quand on se rappelle asymétriquement ses quelques réussites au détriment de ses innombrables échecs, à cause de mécanismes de " défense de soi " fortement motivés, comme par exemple l'erreur fondamentale d'attribution, i.e. où lorsque l'on réussit c'est grâce à ses qualités, mais quand on échoue c'est à cause de causes extérieures ! On peut aussi par une sorte d'abus de la langue parler du " langage des fleurs ", il faut simplement garder à l'esprit dans ce cas, que ce ne sont pas les fleurs qui cherchent à transmettre quoi que ce soit, mais que des humains se servent des fleurs pour encoder une intention ou un message, celles-ci deviennent un vecteur porteur de sens, mais qui en elles-mêmes n'en ont pas, cette signification réside uniquement dans les têtes des émetteurs et récepteurs humains, pour ce faire on peut donc utiliser tout objet aussi arbitraire qu'il soit, des symboles artificiels créés à dessein, des objets concrets/matériels ( fleurs, bijoux, vêtements... ), des images/glyphes/icônes ou une combinaison de ceux-ci. Il faut donc bien discriminer ce que l'on cherche à partager ou communiquer, et le moyen que l'on emploi pour y parvenir, il n'y a pas nécessairement de relation causale ou univoque entre eux, c'est de l'ordre de la contingence, sauf pour le langage écrit, puisque cela a été inventé pour cela, bien évidemment, si on peut traduire des idées/images dans sa tête en mots, on peut et c'est le but également, utiliser des mots pour produire des images et des idées ou des sensations dans la tête d'autrui, et en jouant sur la forme, l'enchainement, la rythmique et le sens comme avec la poésie, cela devient une esthétisation de la langue, cette dernière est alors un pré-requis pour l'art poétique.
  4. C'est aller bien au-delà de ce que l'on entend par " langage " dans sa légère polysémie: https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9L0255 Il faudrait bien distinguer l'acte communicationnel propre au langage, faits de symboles et de signes, et ce que l'on fait avec sans chercher à communiquer là-dessus, c'est-à-dire réfléchir à partir d'éléments donnés, qu'ils soient représentés de telle ou telle façon importe peu, ce sont les rapports, les propriétés et les relations qu'ils entretiennent entre eux qui priment, en l'occurrence en géométrie, qui à l'origine était littéralement la science des mesures de la terre, c'est-à-dire très concrètement. On pourrait sans doute parler de langage visuel avec l'emploi des émoticônes par exemple, car utilisés seuls ou combinés, il y a bien un message à faire passer, quel que soit son niveau. En revanche, réfléchir sur des figures géométrique a pour but d'analyser et au final de comprendre ce que l'on voit, ensuite éventuellement, on utilisera un langage pour le transmettre, cela peut justement être le langage propre au mathématiques, avec ses symboles propres par exemple. " Les mots ou le langage, écrit ou parlé, ne semblent jouer aucun rôle dans mon mécanisme de pensée. Les entités psychiques qui servent d’éléments à la pensée sont, dans mon cas, de type visuel et parfois musculaire. Les mots conventionnels ou autres signes doivent être recherchés laborieusement dans un second stade… » A. Einstein https://synestheorie.fr/2014/04/29/einstein-heuresthesie/ Seulement si il s'y cache une intention de partager quelque chose, on peut le voir comme une forme de communication et donc de langage, comme en Art. Tant que l'on ne cherche pas à faire passer quelque chose d'une tête dans une autre, il n'y a pas de langage en lice. À l'inverse, tout ce que l'on fait n'est bien évidemment pas à prendre ou à comprendre comme une activité de réflexion, comme je l'ai soutenu, 99% du temps nous sommes sur un mode automatique ou s'appuyant dessus. " Penser à autrui " s'intercale dans la Théorie de l'esprit, pas du mode par défaut de l'esprit ou vagabondage mental. L'automaticité se retrouve dans le fait même d'écrire ici sans avoir à murir chaque mot, puis chaque phrase, tout s'enchaine sans recours à sa conscientisation, d'ailleurs la résolution d'un problème nouveau est souvent le résultat d'un Eureka dont on ne sait d'où il provient, il n'empêche que notre cervelle a été capable de faire un traitement de fond, d'établir des connexions, jusqu'à ce que le " matching " se produise et donne cette illumination, a contrario il n'y a que les problèmes que l'on connait par cœur ou familier que l'on peut traiter avec la raison seule ou un raisonnement bien établi au préalable, dit autrement un algorithme. On peut aussi penser par scénarisation, en partie à base de souvenirs que l'on combine entre eux, et en visualisant le résultat, comme si une pièce de théâtre se jouait devant nous, tout en la rejouant en modifiant quelque peu les articulations entre les scènes ou les protagonistes pour voir si cela même au même endroit/résultat ou ailleurs, etc... Tout enchainement d'idées est une forme de pensée, qu'elle se produise spontanément et dont on ne profite que du résultat, ce que l'on peut appeler l'intuitionnisme, soit " mécaniquement ", comme lorsque l'on cherche une panne sur une machine, par élimination des causes des plus probables au moins probable. Il y a bien sûr des pensées qui sont plus profondes, utiles, importantes que d'autres, mais ce sont d'autres considérations qui ne remettent pas en question le phénomène lui-même à l'œuvre derrière, tout comme on peut se déplacer de différentes manières plus ou moins efficientes, du moment que l'on n'est pas resté immobile c'est qu'on s'est déplacé, ainsi du moment que je peux passer d'une idée à une autre, je pense. Les émotions sont bien évidemment communicables, et ce de manière assez précise malgré tout, il a été montré en musique justement, que de faire écouter des morceaux considérés comme triste, joyeux ou autres, à des personnes issues de cultures différentes, de niveau de développement sociétal différent, y compris des membres de tribus relativement isolés du reste du monde, que la compréhension du contenu était relativement universel, quand bien même cette musicologie leur était parfaitement étrangère et inconnue ( e.g. faire écouter un extrait du musique classique à des indigènes vivant en forêt ), les personnes arrivaient avec un taux très élevé à donner le même type d'émotion véhiculée malgré des bases culturelles très dissemblables, pour le même morceau entendu.
  5. Bonjour, l'auteur dont j'ai parlé n'a pas prétention à décrire l'ensemble du fonctionnement cérébral, seulement de dire qu'il n'y a rien en somme en-dessous de la surface du traitement cognitif - qu'il soit conscient ou non, et de même je n'avais pas la prétention de rapporter en quelques mots l'entièreté de son livre " Et si le cerveau était bête ". Je rappelle alors simplement que nous sommes pour grande part la cristallisation de nos souvenirs, la circuiterie neuronale qui s'est instaurée pendant notre développement jusqu'à aujourd'hui pèse de tout son poids à chaque stimuli extérieur, et en ce qui concerne l'appétence/orientation sexuelle c'est certainement une question d'empreinte - au sens de Konrad Lorenz - que de conditionnement pavlovien ou skinnerien. Il en va un peu pareil avec le Big Five de la personnalité quelque part, ou plus à propos encore, avec notre inclination soit pour l'égalitarisme vs l'autoritarisme et/ou l'individualisme vs le communautarisme, une fois en possession d'une des extrémités on n'en change pas par la suite, on y reste " fidèle " car faisant partie dorénavant de notre identité - tôt dans l'enfance, à un niveau très largement inconscient, dans le sens que de le savoir et le reconnaitre parfaitement, ne changera pas cette issue inscrite dans le marbre de nos connexions neurales, nous sommes condamnés à être ainsi autrement dit ! cela me fait surtout furieusement penser aux évangélistes et témoins de Jéhovah, qui lorsqu'on les bouscule dans leurs croyances, sur leur bienfondé pour une personne qui n'y adhèrerait pas, ne trouvent pas d'autres moyens que d'en revenir systématiquement aux paroles apprises, c'est-à-dire qu'ils utilisent les arguments à l'intérieur de leur doctrine pour justifier leur Doctrine ( raisonnement circulaire ) qui Elle-même est censée justifier les écrits dedans, bref c'est exactement l'illustration du paradoxe de Münchhausen voulant se tirer par les cheveux pour se sortir de l'ornière dans laquelle il était ! D'un autre côté, je n'ai pas tilté grand chose des propos rapportés, bien trop éloignés d'une présentation logiquement, causalement ou rationnellement - et même factuellement ( personne n'a réellement de souvenirs avant ses trois ans, c'est neuro-physiologiquement impossible ) - connectée dans les propositions se faisant suite ! Je ne peux dès lors pas réponde à " pourquoi " de la fin, vu que je comprends rien au contenu, c'est un discours dans une langue étrangère pour moi, sorry....
  6. Bonjour, voici une étude ( non encore lue ), de la même chercheuse, qui répond parfaitement aux questions: Language and thought are not the same thing: evidence from neuroimaging and neurological patients " Is thought possible without language? Individuals with global aphasia, who have almost no ability to understand or produce language, provide a powerful opportunity to find out. Astonishingly, despite their near-total loss of language, these individuals are nonetheless able to add and subtract, solve logic problems, think about another person’s thoughts, appreciate music, and successfully navigate their environments. Further, neuroimaging studies show that healthy adults strongly engage the brain’s language areas when they understand a sentence, but not when they perform other nonlinguistic tasks like arithmetic, storing information in working memory, inhibiting prepotent responses, or listening to music. Taken together, these two complementary lines of evidence provide a clear answer to the classic question: many aspects of thought engage distinct brain regions from, and do not depend on, language. " https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC4874898/ avec Google Translate ( par fainéantise de ma part ) : Le langage et la pensée ne sont pas la même chose : résultats de la neuroimagerie et de patients neurologiques " La pensée est-elle possible sans langage ? Les personnes atteintes d’aphasie globale, qui n’ont quasiment aucune capacité à comprendre ou à produire le langage, offrent une formidable opportunité de le savoir. Étonnamment, malgré leur perte quasi totale du langage, ces personnes sont néanmoins capables d’additionner et de soustraire, de résoudre des problèmes logiques, de réfléchir aux pensées d’autrui, d’apprécier la musique et de naviguer avec succès dans leur environnement. De plus, des études de neuroimagerie montrent que les adultes en bonne santé sollicitent fortement les zones du langage du cerveau lorsqu’ils comprennent une phrase, mais pas lorsqu’ils effectuent d’autres tâches non linguistiques comme l’arithmétique, le stockage d’informations dans la mémoire de travail, l’inhibition des réponses prépondérantes ou l’écoute de musique. Prises ensemble, ces deux séries de données complémentaires apportent une réponse claire à la question classique : de nombreux aspects de la pensée sollicitent des régions cérébrales distinctes du langage et ne dépendent pas du langage. " Il reste bien sûr, celle plus récente fournie à Loufiat, pour aller encore plus loin !
  7. Bonjour, intégralement non, mais en très grande partie oui, pourquoi est-ce ainsi ? Il s'est passé sensiblement la même chose à une époque de grande ignorance, par exemple quand les gens voyaient une comète fendre le ciel, ils lui donnaient une interprétation qui s'éloignait très fortement de sa réalité physique. Ce n'est donc pas tant le phénomène rapporté en lui-même, mais son explication pour en rendre compte qui était principalement loufoque/défaillante, et bien, il en va pareillement avec la psychanalyse, ce n'est pas tant ce qui est vu ou constaté qui serait en soi problématique ( l'existence de phénomènes inconscients ), mais les interprétations peu ou prou fantaisistes qui lui sont prêtées. D'une part, depuis Nick Chater, on sait que le cerveau est " plat ", c'est-à-dire que " l'inconscient psychanalytique " n'existe pas, il n'y a pas un arrière-monde qui aurait une autonomie propre, en réalité, le cerveau s'active pour la tâche en cours et seulement elle, et pour cela il utilise virtuellement toutes les zones en même temps, tout est décidé ou calculé à une vitesse prodigieuse dans l'instant, avant et après il n'y a " rien d'autre " en quelque sorte. D'autre part, la visée thérapeutique est illusoire, du moins dans le sens que mettre la main sur l'origine de son trouble refoulé permettrait de se guérir, en effet, même pour celles et ceux qui n'ont pas évacué leur traumatisme, connaitre l'origine précise de la souffrance, ne les aide en rien à mieux s'en sortir, que ce soit une trahison, des violences ou un deuil. De plus, ce n'est pas la technique usitée en elle-même qui aide tant les " patients ", mais la relation de confiance, d'écoute attentive et de bienveillance/d'empathie qui font leur œuvre dans la progression éventuelle de rémission, comme cela a été montré par exemple, lorsqu'une personne " souffre " ( légèrement pour des questions éthiques ), mais que celle-ci peut être tenue par la main par un être cher, sa douleur s'estompe grandement, et cela se voit dans son activité cérébrale en direct, c'est donc la " chaleur humaine " qui est à l'origine du mieux-être. À cela s'ajoute, le célèbre effet placebo, qui par le simple fait de croire à son efficacité, suffit à produire un effet, c'est pourquoi, que l'on aille voir une voyante, un·e psychanalyste, un cartomancien ou un·e astrologue, les effets sont en retour grosso-modo les mêmes pour la personne troublée dans le besoin ! Enfin, même si ce n'était pas exhaustif, c'est une technique qui peut se révéler parfois dangereuse, en favorisant, involontairement, la création de faux souvenirs ( e.g. viols, inceste )... La psychanalyse ne devrait pas avoir d'autre prétention qu'être une aide au développement personnel tout au plus.
  8. Bonjour, j'identifie plusieurs erreurs de raisonnement dans votre discours auto-congratulant, et je m'excuse platement d'avance des désagréments qui vont suivre: Premièrement, vous confondez ou amalgamez votre expérience idiosyncratique prise comme référence pour émettre un jugement de valeur, c.f.: Egocentric definition. Secondement, il y a une illogicité intrinsèque, si tout un chacun était mû par ce même désir/entrain/leitmotiv d'entreprendre, alors il n'y aurait plus d'entrepreneurs puisque plus de salariés pour faire vivre l'entreprise. C'était sans doute ainsi dans de très petites peuplades égalitaires, chacun faisait pour et par lui-même, mais avec la spécialisation des tâches pour maximiser l'efficacité et/ou les rendements, ce n'est plus possible car sous-optimal, ce qui m'amène au point suivant. Troisièmement, il y a co-dépendance entre salariés, management, PDG et/ou actionnaires, une entreprise peut être vue grossièrement comme un organisme, ce peut en être même une définition via le vocable " organisation ", chaque organe est dépendant des autres pour son propre fonctionnement et sa survie, ne pas le reconnaitre en tant que tel, est une autre erreur, il n'y a pas de maitre et d'esclave, mais interdépendance, ce qui n'est pas la même chose, au moins dans nos sociétés actuelles dite occidentales. Quatrièmement, dans la continuité du point précédent, et en contre-exemple du " dominé-dominant ", un simple salarié en France peut très bien par l'intermédiaire du Code du Travail, " renversé " un employeur qui abuserait de ses prérogatives, ce dernier ne peut donc pas endosser ni être vu comme un " dominant ", puisque il a des devoirs d'une part, et d'autre part facilement mis en déroute par un " dominé ", suivant votre terminologie désuète. Cinquièmement, être mieux loti qu'autrui, ou avoir ce sentiment, ne signifie pas que ceux qui le seraient moins aux yeux du premier, se sentiraient ainsi à leurs propres yeux, e.g. le salarié peut très bien avoir conscience, que sans la classe des salariés, le patron ne serait plus rien, ce dernier est donc totalement à la merci de ses subordonnés ( i.e. dans le cadre strict du travail, encadré par un contrat de travail ), je dirais même davantage, c'est plus " on a " ou on possède et plus on se rend dépendant et donc esclave des autres, quels qu'ils soient ! Il en va identiquement avec les envies ou les désirs, plus on en possède et/ou plus ils sont intenses et plus on en est tributaire, addictif et prisonnier. Ceci étant dit, quel que soit l'individu et sa position hiérarchique dans la société civile ou entrepreneuriale, il devrait sans doute mieux se préoccuper de ses biais propres divers et variés, lui faisant prendre la plupart du temps des vessies pour des lanternes, par exemple, au travers d'une vision simpliste du Monde et par voie de conséquences des explications fournies pour en rendre compte. Le " supérieur à la moyenne " en est un bon exemple, interrogés, les gens répondent à 85% être plus objectifs que la moyenne(!) - mathématiquement impossible, de même le célèbre " biais de confirmation " en est un illustre autre exemple, ou encore le raisonnement motivé dont vous avez fait preuve en est encore un, etc... Sixièmement, à l'heure du dérèglement climatique préoccupant, je ne pense pas qu'il soit judicieux de se targuer de polluer, par l'entremise des déplacements en veux-tu-en-voilà utilisant très certainement majoritairement des énergies fossiles, c'est irresponsable ou totalement inconscient, même sous couvert de " chef d'entreprise ", pratiquement aucune raison ne justifie de contaminer l'atmosphère en GES que l'on pourrait autrement éviter ! " Un mal " ne peut pas être compensé par " un bien ", d'autant si ce dernier est relativement égocentrique, dans " l'intérêt de soi " et/ou de " désirabilité sociale " à teneur comparasitisme ( = concaténation de comparative et parasitisme ). Encore une fois je suis navré de briser toutes vos belles illusions, si tant est que vous ne viriez pas dans le déni plus ou moins total... ( keep cool ) À bon entendeur, D-U
  9. Bonjour, peut-être que les nouveaux posts aux deux forumeurs avec qui je converse, apporteront une réponse moins équivoque. Néanmoins, il n'en demeure pas moins, que la compréhension ( ou plus précisément l'interprétation ) d'un phénomène quel qu'il soit, dépend des outils épistémiques que l'on emploie, cette vision peut être superficielle et approximative bien que pragmatique, et/ou plus profonde et exacte mais d'aucune utilité immédiate ou quotidienne, il en va ainsi avec la Matière par exemple, tout un chacun peut considérer que la matière est pleine, parce que macroscopiquement et à notre échelle c'est ainsi qu'elle nous apparait, mais en réalité à un niveau microscopique, elle est faite essentiellement de vide, à environ 99% ! Moralité: ce qui nous apparait n'est pas ipso facto ce qui est !
  10. Bonjour à toi, ce n'est pas tant que nous n'arrivions pas à entendre le point de vue de l'autre, enfin pour ma part, mais et je l'avais clairement exprimé il me semble, une inadéquation entre le vocable que tu utilises " la parole " et ce que toi tu cherches à signifier par là, qui ne renvoie pas à ce que l'on entend pas ce terme dans sa polysémie, et a fortiori encore moins pour des personnes qui travaillent sur le langage plus ou moins directement, alors oui, tu te questionnes et tu cherches des réponses, c'est tout à ton honneur, simplement tu aurais dû et tu devrais, selon moi, mettre des bémols ou des pincettes quand tu utilises un tel terme qui ne correspond pas à son acceptation habituelle ou consensuelle. Par exemple, de mon côté, pendant un certain temps j'ai utilisé la terminologie " pedigree " pour signifier ce que le terme " idiosyncrasie " stipule et dont j'ai pris connaissance ultérieurement, toutefois je prenais la peine d'expliciter cet écart de langage et ce que j'entendais par là, pour ne pas perturber ou choquer mon interlocuteur, conscient que son usage était hors cadre, ce que tu ne fais pas ou pas convenablement ( oui je suis - très - exigeant avec les personnes avec qui je peux l'être ou qui le " méritent " ), voilà mon principal grief, et non pas tant sur ce que tu dis ou cherche à dire à partir de ça, nonobstant ce lexique incongru. Bien sûr, je ne suis pas complètement d'accord avec tout ce que tu écris non plus, mais cela vient en plus ou à côté du mésusage du mot " parole " ou lexical " la parole ". Je ne sais pas si tu as lu l'article de la chercheuse du MIT, mais j'ai bien peur, que dans ce que tu penses, tu fasses chevaucher des compétences pourtant disjointes dans un seul et même concept que tu étiquettes " la parole ", en effet les trois réseaux qu'elle a identifiés, le langage, le raisonnement abstrait ( traduction libre ) et la Théorie de l'esprit ne se recouvrent pas, chacun étant fonctionnellement indépendant, elle s'appuie aussi pour cela de ce qui se passe pour/chez les aphasiques et les schizophrènes, pour appuyer ses travaux, grosso modo, réfléchir et parler sont deux choses ( activités/compétences ) différentes, si certes après une réflexion ou une pensée on peut la transmettre par la parole, qui n'en est qu'un vecteur, à l'inverse on peut être tout-à-fait capable de parler sans réfléchir, correctement ou non d'ailleurs. La parole pour l'Esprit est le pendant en Économie de l'argent, ça existe, c'est commode, mais pas indispensable d'une part et d'autre part, c'est très loin de tout expliquer, ce serait comme de vouloir également expliquer faire de la cuisine à partir seulement de la notion de casserole, ça peut être utile, mais ce n'est pas nécessaire et c'est aussi dans le même temps très partiel comme explication. " Inenvisager " ou écarter la psychosociologie, ce serait comme de vouloir expliquer le Monde Physique sans le recours de la Physique, de même vouloir rendre compte de la Psyché ou une de ses facettes sans en passer par la Psychologie, me semble un contresens, c'est cette fois-ci inévitable ou absolument nécessaire ! ( c'est quand même toi qui a introduit la notion de " parole " pour discuter de celle " d'instinct ", d'y avoir mis un lien ) C'est bien pourquoi, il me parait préférable d'en rester à des " réponses automatiques ", en général inconscientes, là on peut plus facilement les observer non seulement en laboratoire mais aussi en " condition naturelle " bien qu'expérimentalement. Ce qui rend la chose délicate, c'est qu'il est extrêmement difficile de faire la part des choses entre l'inné pur et l'acquis pur ( si tant est que cela existe en l'état ), qui plus est, une fois pour toute dans le cours de l'existence d'un individu, c'est bien souvent une intrication y compris dès le stade intra-utérin, un enchevêtrement des deux à des degrés plus ou moins élevés, pour l'humain, on se réfère plus volontiers, et c'est pourquoi nombre de forumeurs l'ont interprété ainsi, à la notion d'intuition, qui est effectivement d'emblée un tel mélange d'inné et d'acquis. D'un autre côté, à défaut de mettre en lumière un instinct bien défini et immuable, je parlerais plus volontiers de réflexes et d'association de réflexes pour rendre compte au plus près de la notion d'instinct " pur ", en revanche on peut au moins mettre au jour des tendances ou des propensions chez les animaux dont l'Homme, nous avons des besoins, des envies et des contraintes environnementales, qu'elles soient situationnelles, contextuelles ou sociales, ainsi que certaines volitions végétatives et neuro-biochimiques, comme les fameux circuits de la récompense et de la punition, toujours à l'œuvre derrière pratiquement tout phénomène comportemental comme cognitif à travers les affects ou la mémoire de ceux-ci. On peut donc bien d'une certaine manière remonter aux " atomes " de la Psyché, aux éléments les plus élémentaires, les instincts ne semblent pas en faire partie, c'est déjà quelque chose de composé, comme des " molécules " dirais-je, les réactions hormonales ( et autres neurotransmetteurs ) et la circuiterie synaptique étant je pense ce qui est au plus près de ces " atomes " ou briques élémentaires de la cognition ou des états mentaux. Je ne valorise pas l'objectivité en elle-même, mais bien plutôt la scientificité, et donc sa plus grande véracité, pour qu'un propos ait une quelconque pertinence d'avec la Réalité, sinon ce ne sont que de simples jeux de mots, peut-être emplis de sens et donc rassérenant à plus d'un titre mais malgré tout dénués de véridicité ! L'affabulation et autres circonvolutions de l'imagination sont monnaies courantes, on ne peut donc pas se passer du critère de falsification, et pour se faire, il faut en passer par l'observation minutieuse, des expériences et la reproduction des résultats, le tout dans un cadre théorique cohérent et non-contradictoire intrinsèquement et avec les autres savoirs associés, cela réclame donc une approche pluri-disciplinaire, ce qui signifie que pondre une affirmation qui vient à l'encontre d'une des branches du savoir connexe à la question ou frontalement au domaine concerné, est la preuve flagrante d'un égarement intellectif ! Dès lors, il n'y a pas ou plus lieu d'aller plus avant dans cette voie... On peut se rendre compte ou comprendre par soi-même si son propre développement est suffisant, i.e. tant en terme de niveau ou de performance qu'en terme de quantité i.e. de connaissances crédibles, encore une fois, " la parole " ne sera qu'un moyen parmi d'autres pour y parvenir, le mimétisme dans une certaine mesure peut aussi en être un, en regardant quelqu'un faire quelque chose, on peut savoir le reproduire et comprendre pourquoi cela est fait comme ça et pas autrement, bien que cela repose sur un certain nombre d'habiletés préalables. Je me souviens vaguement d'un cas rapporté, où une fille née sourde, muette et aveugle a finit par pourvoir exprimer ses pensées avec ses proches ( grâce à une machine ), mais bien après sa phase majeure développementale, compétences acquises à travers manifestement le toucher et des associations, ainsi que des déductions expérientielles, elle avait malgré tout construit une représentation du monde pertinente. " La parole " est un outil très pratique pour partager des états mentaux, des connaissances, des visions du monde et des idées, mais ce n'est pas un prérequis, tout comme on peut avoir des échanges économiques en faisant l'impasse - totale - sur l'argent, certes ce ne sera pas aussi facile et commode, mais c'est néanmoins faisable, réaliste et opérationnel/fonctionnel. C'est malheureusement mal connaitre notre fonctionnement cognitif et motivationnel, si certes, l'évocation des instincts porte à quiproquo, il veut mieux en revenir à l'idée des automatismes, comme les raccourcis, les heuristiques, les stéréotypes, les préjugés, les préconceptions, les croyances et autres idéologies ou idées axiologiques, tout cela conduit à des réponses automatiques, bien que sensibles au contexte, à la situation, aux émotions, aux sentiments, aux personnes présentes ou observatrices, etc... " La liberté " que nous croyons avoir, n'est le fruit que de l'impression de répondre à nos tendances sans entraves extérieures manifestes, pourtant ces mêmes volitions ne sont pas le résultat de notre volonté seule, ni celui d'une délibération raisonnée ou raisonnable, elles s'imposent à nous, nous ne faisons que les adapter à l'instant présent consciemment au mieux, la réussite totale ou partielle nous faisant croire ou nous donnant l'illusion que c'était un choix réfléchi, notre cervelle n'a simplement fait qu'un calcul à partir d'objectifs inconscients, de nos données mémorisées et saillantes, tout comme des influences actuelles en dehors de spectre de l'attention qui ont influé sur la réponse globale, il a été à plusieurs reprises clairement et indubitablement montré que les individus étaient particulièrement mauvais à rendre compte objectivement de leurs actions ou de leur comportement, seulement subjectivement ou inadéquatement, comme je l'ai déjà exprimé, nous sommes de véritables quiches en introspection, ce qui ne veut dire qu'une chose, nous ne savons pas véritablement pourquoi nous faisons ce que nous faisons, nous reconstruisons rétrospectivement un discours plausible qui en rende compte, nous nous leurrons/fourvoyons quasi-complètement ainsi nous-même sur notre " willpower ", réduite en réalité à peau de chagrin ! D'un autre côté, remplacer une envie par une autre, n'est certainement pas la preuve de l'efficience de notre Volonté ou de notre Raison. Dit autrement, nous sommes essentiellement les jouets de nos automatismes... Bonne journée à toi aussi, D-U
  11. Bien le bonjour à toi, oui, je pense que nous nous rejoignons, au détail près que le lien que tu as fourni pour te " justifier " n'est pas " recevable ", en effet celui-ci fait référence à la fois à des considérations psychanalytiques has been et en même temps sur un site Web revendiquant un substrat et des auteurs affiliés à l'ennéagramme une pseudo-science comme l'astrologie, les deux ne respectant pas les canons de la Science pour questionner la Réalité. Je te propose donc, quelque chose de crédible et légitime pour assoir l'ambivalence de la notion d'instinct, dont l'entremêlement entre inné et acquis, c'est pourquoi il m'avait semblé préférable de parler d'automatismes: Une interview avec 2 professionnels ( avec un journaliste un peu confus ) : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-methode-scientifique/inne-acquis-ou-est-passe-l-instinct-6496758 Et plus précisément, un article scientifique, paru dans le National Institut of Health faisant autorité: https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC5182125/
  12. Bonjour Sirielle, oui en effet, je n'ignore pas non plus cette distinction à première vue, bien qu'à y regarder de plus près cela ne soit pas si discriminatif que cela, d'une part parce que les instincts primaires sont peu nombreux en réalité et d'autre part, comme expliqué sommairement à Loufiat au-dessus, ceux-ci sont largement modulés par des apprentissages sociaux, pour la plupart - profondément - intériorisés, dont il sera par la suite difficile de faire la part des choses, par exemple l'appétence carniste illustre bien ce dernier point, si en tant qu'enfant ( très jeune ) manger des animaux conduit naturellement au dégoût et donc au refus, à force d'y être confronté, forcé, sollicité et encouragé par de multiples biais, l'inhibition disparait au profit d'un conditionnement tourné vers le plaisir ( pareillement avec la bière ou le café lors du tout premier contact avec la substance ), tant que certaines conditions sont remplies, c'est pourquoi par exemple les gens ne veulent pas savoir ce qui se passe dans les cuisines du restaurant pour ne pas prendre conscience de leur aversion étouffée et ainsi leur couper " leur plaisir ", tout comme de ne pas parler de la préparation des mets à table dans leurs détails sordides, c'est pourquoi la plupart des gens - adultes - interrogés soutiennent mordicus que c'est normal, naturel et nécessaire de manger de la viande ! D'ailleurs, d'humer les évanescences odorantes d'une chaire en train de griller ou rôtir, nous fait saliver malgré nous, si tant est que l'heure du repas habituel n'est pas loin, ne serait-ce pas la preuve de sa source instinctive - pour hoï polloï !? Je peux même aller plus loin encore, par exemple avec le fameux " instinct maternel ", qui n'existe pas réellement de lui-même automatiquement en tant que tel, en réalité il faut que certains éléments soient réunis pour que ce phénomène se fasse jour, en premier lieu, d'être en contact avec le nouveau-né et de lui prodiguer des soins, ce qui conduira physiologiquement à la production d'ocytocine, connue pour être l'hormone de l'attachement, effet celle-ci n'est produite que si les deux conditions sont présentes, de même l'inhibition de son relargage empêche l'attachement - en l'occurrence maternel - de se produire et donc un délaissement de tout petit, de même on peut créer de toutes pièces de par ce jeu biochimique un instinct paternel, il suffit simplement que le père s'occupe de sa progéniture pour que le renforcement advienne ( " microscopique ": neurones ) et donc l'attachement ( " macroscopique ": comportement ) et ainsi ce qui en découle en tant " qu'instinct ", il y a donc une fenêtre temporelle - et conditionnelle - nécessaire pour que cet " instinct " prenne vie a posteriori. Il en va de même avec les réflexes, par exemple, quand mes enfants étaient petits, j'ai cherché à savoir si d'une part ils pouvaient instinctivement éviter un danger, comme quelque chose qui s'approche de leur œil et/ou si ils étaient naturellement sensibles aux chatouilles, dans les deux cas, cela ne s'est produit qu'après un apprentissage - spontané ou dirigé, parfois à leur dépend par essais-erreurs. On sait tous que l'appétence sexuelle ne se produit qu'à partir de l'adolescence, est-ce que l'on peut appeler ça véritablement un instinct si il n'est pas présent aux moins les dix premières années de vie !? Où était cette innéité pendant tout ce temps ? Ne devrions-nous pas y voir une co-évolution ou co-construction développementale entre le biologique et le culturel, une intrication difficilement démêlable par la suite, non pas tant sur un plan de la compréhension pure, mais à l'usage dans la vie ordinaire pour un individu lambda pragmatiquement, que son trait soit inné ou acquis de longue date et éminemment enfoui/imprégné en lui, cela fait dans tous les cas parti de son identité propre, non ? Le mieux que nous puissions faire ou espérer, il me semble, est d'en être informé, puisqu'il nous sera de tout façon - très - difficile de nous réformer même en sachant le fin fond des choses, y compris son origine donc... Comme l'avait montré un psychologue il y a fort longtemps avec " l'instinct de préservation ", en se tenant derrière une vitre d'un vivarium où se trouvait un serpent, il avait beau se dire qu'il ne craignait absolument rien grâce à la paroi vitrée, à chaque fois, à sa plus grande déception, il se jetait violemment en arrière dès que le serpent tentait de le mordre ou de l'attaquer - inutilement !
  13. Bonjour Loufiat, j'aurais bien des choses à dire sur ces quelques mots de ta part, toutefois cela pourrait être contre-productif d'aller trop avant ou de me laisser trop (em)porter dans mon élan, je vais donc tenter un équilibre précaire et incertain entre ce que je devrais faire et ce que tu seras capable de supporter - pour diverses raisons qu'il n'est pas pertinent d'évoquées présentement. Je te prie malgré tout de me pardonner par avance la forme du propos à venir, qui pourrait peut-être t'irriter quelque peu je-ne-sais-pas... Si je remplace " instinct " par " réponse automatique ", il vient que l'animal humain procède davantage et principalement de ce type de réponses que de celle plus posée de la Raison - ou tout du moins de la rationalité - dans ton lexique de " la parole ". Les heuristiques, les affects et autres raccourcis et préjugés ou pré-conceptions viennent en premier, ensuite si nécessaire, se profile la rationalisation des premières ! Un florilège d'études l'ont largement mis en évidence aujourd'hui. " La parole " dans la vie au jour-le-jour sert à environ 80% pour des considérations sociales, et je dirais que les 20% approximativement restants sont d'ordre utilitariste/fonctionnaliste, c'est-à-dire dans une perspective de répondre à un ou plusieurs buts fixés intérieurement ( besoins ou envies ) ou extérieurement ( e.g. au travail ), moins de 1% se trouvera être une pensée réflexive indépendante des deux premières vocations et encore je suis généreux je pense, autrement dit " la parole " est surtout un moyen de faire passer un truc d'une cervelle à une autre, ce que Evelina FEDORENKO interviewée dans le numéro de Cerveau&psycho de janvier 2025 appelle de son côté " télépathie " métaphoriquement, ou dit autrement comme je te l'avais déjà mentionné antérieurement, [ le langage, y compris verbal donc ( i.e. la parole ), est ] un outil de communication essentiellement et quasi-exclusivement, selon la même autrice, c.f. son article paru dans Nature très récemment: https://www.semanticscholar.org/paper/Language-is-primarily-a-tool-for-communication-than-Fedorenko-Piantadosi/75cce3867943084f128a50efabbfbf7cffd731f6 On pourra aussi s'inspirer dans la même veine de ce que font le-plus-grand-nombre sur ce forum: donner leur avis ou opinion, parfois accompagné d'une expérience personnelle ou rapportée d'une connaissance, la belle affaire comme usage de la Parole ! Il me parait aussi clair que les " instincts " sont toujours en permanence actifs chez tout un chacun, simplement ils sont habituellement tellement recouverts de nombreuses (sur-)couches de socialisation, qu'ils en sont méconnaissables de prime abord, pourtant il suffit de sortir ou plutôt d'être sorti de notre zone de confort, en étant menacé par je-ne-sais-quoi ( " bouc-émissairisation ", peur panique ou réaction impulsive à la perte prochaine rendue saillante d'un bien ou privilège ) ou particulièrement excité ( harcèlement sexuel, agressivité routière ) pour que ceux-ci montrent leur visage à découvert, un peu parallèlement à l'instar de la violence, qui a changé grandement de visage mais est toujours omniprésente, où par exemple dans le monde du travail, le fouet d'antan a été remplacé par la dépendance vitale à l'argent, conduisant à un nouvel esclavagisme par endroits. D'un autre côté, suivre ses " instincts " ou intuitions selon les cas, comme tu l'évoques toi-même ( " gut felling " pour notre sens moral viscéral par exemple ) ou encore dans nos décisions et préférences comme montré dans cette étude, sont parfois de bons indicateurs sur la bonne voie à suivre contre tout raisonnement subsidiaire ! Peut-être ce dernier point fera plus écho à ce que la formeuse @sirielle tente de signifier ici !?
  14. deja-utilise

    Le narcissisme

    Bonjour @sirielle, je reviens très rapidement sur ton sujet ( je garde toujours à l'esprit les concepts que j'ai rencontrés, qui peuvent évoluer avec le temps, si de nouvelles informations se font jour par la suite, ce n'est pas une simple passade ou du " zapping " ), car j'ai de l'eau à apporter au moulin comme on dit, si donc l'estime-de-soi ( haute ) n'est pas la calamité qu'on croit spontanément, que ce n'est pas si négatif en fin de comptes, et que ça peut même rendre service dans la mesure où si on en n'est pas suffisamment pourvu on peut rencontrer des déboires personnellement, comme évoqué précédemment, aujourd'hui je vais plus loin - après lectures - en stipulant qu'il y a même du positif à l'être, en effet, il a été montré qu'en ayant une haute affirmation de soi on est moins prompt à toutes sortes de biais dit défensifs, on est dès lors plus objectif, et ce n'est pas rien - de nos jours ! https://www.researchgate.net/publication/228079834_The_Psychology_of_Self-defense_Self-Affirmation_Theory ( lien de téléchargement direct: https://ed.stanford.edu/sites/default/files/self_defense.pdf ) Et, https://www.doc88.com/p-1843461948584.html Bonnes lectures éventuelles,
  15. deja-utilise

    Vocabulaire

    Bonjour @Dmp, il est vrai que replacée dans son contexte, comme exposé par le forumeur Jim69, permet de mieux calibrer l'expression isolée, ayant moi-même lu un peu Hannah Arendt. en fait ce qu'elle exprime par-là est la même chose que ce que l'on appelle aujourd'hui la Post-vérité, où " les canons habituels de la pensée " ( standards of thought ) du vrai et du faux, ne sont pas ou plus pertinents dans un environnement totalitariste, ce n'est pas l'exactitude qui est visée, ni même de simplement recourir aux mensonges ( qui implique un référencement sous-jacent au Vrai ou à la vérité ), mais de tenir un discours narratif qui fait office de paroles d'évangiles, qu'il n'y a rien d'autre en dehors de ce récit, ni même avant d'ailleurs, la valeur de ce qui est dit et de ce qui est attendu se trouve entièrement à l'intérieur et c'est tout ce qui compte réellement pour tout un chacun, c'est un discours disons performatif où le dire c'est aussi le faire en quelque sorte, " la pensée unique " ou une fusion du corps et de l'esprit de chacun dans l'organisme totalitaire, une totale désindividualisation où le Tout ne fait plus qu'Un, rien en dehors de ça n'étant toléré ou même normal, conduisant soit à la normalisation en cas d'écart si elle est possible suivant les critères auto-référentiels de la pensée totalitaire en question, soit à l'éradication pure et simple ( handicapés, anormaux, malades mentaux, tziganes et Juifs par exemples selon et suivant les " qualités " - i.e. caractéristiques - aryennes ), autrement dit, l'idéal pensé devient ce qui doit être, pour le peuple dans son entièreté, et rien d'autre...
  16. deja-utilise

    Le sens de la vie

    Bonjour Kira, cela faisait des lustres qu'une animatrice n'avait pas, me semble-t-il, posté quelque chose ici, à ma connaissance, et cela fait des lustres, la dernière ayant été Théïa... pour la première partie de l'interrogation, la réponse dépendra essentiellement de sa propre vision du monde ou positionnement idéologique sous-jacent, le croyant religieux y verra l'accomplissement de l'Être humain à l'œuvre, un " aryen " un eugénisme à atteindre, un hédoniste la quête perpétuelle et renouvelée du plaisir, un déprimé ou un pessimiste l'expression de son nihilisme, un cynique l'absurdité de l'existence dans toute sa splendeur, un physicien la quête Ultime du Tout, un biologiste prendre le problème dans l'autre sens, il cherchera l'origine de la Vie pour tenter d'y dégager un Sens privilégié éventuel, etc... Étant donné toutes les interprétations possibles et imaginables, il n'y a pas de réponse univoque, ni consensuelle dans le meilleur des cas. À défaut de pouvoir donner/montrer une direction réelle et effective à la vie, on peut au moins constater phénoménologiquement, que le principe même du vivant est de perdurer d'une manière ou d'une autre, c'est donc plus une façon ou un moyen qu'une finalité quelconque et/ou déterminée une fois pour toute au commencement... Pour la seconde partie, et sans contradiction avec la première, malgré le fait que notre espèce repose sur une ultra-socialisation et donc des valeurs mises en avant tout d'ordre social ( e.g.: aider autrui ou l'altruisme, coopérer, s'entendre avec les autres, respecter les principes moraux, etc... ), je me dis que le summum de ce que l'on peut faire de mieux, à défaut de connaitre la destination, c'est au moins faire en sorte que le voyage soit en lui-même le plus irréprochable possible, ce qui signifie qu'il m'importe d'être non-contradictoire ou cohérent/consistant, entre ce que je pense, ce que je dis et ce que je fais, et en fin de compte avec ce qui est, y compris moi-même i.e. ce que je suis, tout bonnement parce que dans le cas contraire, nous ne serions que des comédiens - donc de sombres hypocrites - dans cette immense pièce de Théâtre qu'est notre monde, comme je le constate malheureusement chaque jour et partout où je pose mon regard ou mon entendement... Une simple expérience de pensée permet déjà d'y faire un sacré tri, il suffit de s'imaginer seul au monde et voir si ce qui nous importe, nous occupe tant l'esprit ou ce que nous faisons à ce jour, le ferions-nous encore tout seul(?), par exemple sur une île déserte sans aucune communication d'aucune sorte, avec personne et à jamais !
  17. deja-utilise

    Que signifie penser ?

    Bonjour, c'est comme de vouloir mélanger l'eau et l'huile, c'est toujours possible en apparence, comme pour une émulsion, mais quand on laisse sagement décanter, les deux fluides se séparent naturellement. Ce que ces savants ont fait c'est une Nobélite avant la lettre ! On a beau être une " tronche " dans son domaine d'expertise, cela ne préserve pas de raconter des âneries plus grosses que soi dans d'autres domaines, y compris parfois connexes... Disons, selon moi, que la spiritualité et la connaissance savante et plus spécifiquement scientifique sont des facteurs d'influence sur la psyché orthogonaux ! Il n'y a strictement aucune corrélation entre les deux, on peut donc trouver tout et son contraire. Petite anecdote personnelle: j'ai eu l'occasion de rencontrer et de discuter avec un monsieur d'âge mûr Irl, qui avait en son temps obtenu un DEA de Philosophie, puis en milieu de carrière, avait décidé d'être psychothérapeute, il avait donc passé une Licence puis un Master de Psychologie tout en maintenant une activité professionnel, cet homme semblait intéressant, érudit, à l'esprit affûté, jusqu'au moment fatidique où il m'apprit vers la fin de la conversation qu'il était aussi rémunéré en tant que magnétiseur !!! Les bras et ma langue auraient pu m'en tomber si la nature n'avait pas été aussi bien faite si je puis dire. INCOMPRÉHENSIBLE pour un esprit ultra-rationaliste comme le mien, comment adhérer à des billevesées pareilles avec une Raison intacte apparemment !? Doublethink ? Polyphasie cognitive ? Esprit perméable/tolérant à l'incohérence/inconsistance ? Coping ? Fracture cognitive proche de la pathologie mentale: de type schizophrénique ou personnalité multiple ? Excès de confiance en soi ? " Réalisme naïf " dû à un mauvais paramétrage de causalité expérientiel, de type biais du survivant ou d'attribution ? Etc...
  18. deja-utilise

    Que signifie penser ?

    Bonjour Loufiat, ce que tu évoques ci-dessus, me fait furieusement songer à la notion en psychologie de " need for closure ", il y a des personnes particulièrement promptes à fermer/clore - le plus rapidement possible - leur esprit sur des incertitudes, des doutes ou des ambiguïtés, voire sur l'inconnu, même si ce phénomène existe aussi pour le quidam, i.e. de prendre dare-dare position. Penser est comme faire de la cuisine, c'est à la portée de tout le monde, simplement le résultat sera bien différent d'un individu à un autre, car les ingrédients, comme la quantité et la qualité de ceux-ci, et les modes opératoires seront différents, le-plus-grand-nombre ne font que des choses simples avec leur esprit à l'image de la malbouffe omniprésente par ailleurs dans leur vie. Toutefois, emmagasiner des savoirs ne saurait conduire à quoi que ce soit de productif en l'état - quelle qu'en soit la qualité - pour la pensée, si ces informations ou connaissances ne sont pas suffisamment comprises - sémantiquement et/ou conceptuellement, autrement dit, une connaissance a plus de chances d'être à l'instar d'une poésie ou une partie de celle-ci, inutile dans la vie de tous les jours, c'est-à-dire des sortes d'abstractions sans racine ou comme l'aurait dit Nietzsche non digérées car non assez ruminées pour l'assimilation. D'un autre côté, il y a des savoir-faire s'appuyant sur la mémoire procédurale, on sait qu'on sait le faire, comme conduire ou faire du vélo, mais il y a belle lurette qu'on ne sait plus comment on s'y prend pour y parvenir aussi fluidement, de plus, notre cognition est au moins à 99% inconsciente, seules les idées plus " énergétiques " ou insistantes parviennent jusqu'à la conscience, mais au même titre qu'on ne sait pas en temps réels comment on s'y prend pour piloter une auto ou un vélo - on ne fait que constater qu'on y arrive ou le résultat - on n'obtient que le résultat final de l'élaboration inconsciente antérieure - des mini Eurêka récurrents, c'est pourquoi nous sommes si mauvais en introspection, parce que nous ne faisons dans ce cas que reconstruire, a posteriori, le plus probablement ce qui y a conduit, et non ce qui s'est réellement passé, en bref nous nous racontons des histoires plausibles - y compris sur nous-même ! Il est extrêmement rare que les gens remettent en causes leurs croyances, sauf si elles n'ont aucune valeur à leurs yeux, il ne leur suffit donc pas qu'elle soit prise en défaut pour qu'elle soit rectifiée, loin s'en faut, les gens confrontés à une telle situation ont plusieurs outils à leur disposition pour contrer le choc intellectif et persévérer dans leur croyance: motivation défensive ( defensive motivation ), dissonance cognitive, biais de confirmation et de disconfirmation ( disconfirmation bias ), raisonnement motivé, traitement asymétrique de l'information, attention sélective, biais de croyance, biais d'estime de soi ( self-serving bias ), rationalisation, moralisation ( moralization ), mauvaise foi, déni, évitement/fuite, colère/violence, etc...
  19. deja-utilise

    Que signifie penser ?

    Bonjour, il faut toutefois savoir que ces ingénieurs avaient tous une base sérieuse en science, ne serait-ce en France qu'à cause des Classes Préparatoires. La réponse la plus répandue et fausse, était que c'était l'ombre projetée par la Terre sur la Lune, alors que ce n'est qu'une question d'écart entre l'angle d'éclairage ( Projection de la lumière du Soleil sur la Lune ) d'avec celui de vision ( i.e. Soleil-Lune-Terre ), pour s'en persuader il suffit de prendre une balle ou un fruit rond, puis de l'éclairer de côté avec une torche, dans le noir ou la pénombre, avec un angle plus ou moins prononcé vis-à-vis de la direction objet-œil. Aujourd'hui, le principal problème dépasse la dichotomie entre vérité et croyance, nous sommes rentrés dans l'ère de la Post-vérité ( les fameuses vérités alternatives d'un Donald Trump par exemple ), où ce qui compte n'est pas le vrai, ou même une contorsion de celle-ci, ni même un fond, mais seulement de faire adhérer des gens à des opinions, d'avoir une " même vision " du monde indépendante de toute factualité, de toute preuve ou de toute raison logicienne, une simple narration ou explication ad hoc faisant sens pour les interlocuteurs étant suffisante... La Post-vérité est surtout synonyme de fabulation en somme, bien qu'on puisse sans doute appeler ça aussi une " pensée magique " dans une certaine mesure, tout en perdant la notion de " quête de sens ", essentielle pour expliquer le phénomène, comme on peut le voir ou le retrouver aussi dans la propagation des rumeurs ( C.f.: G.W. Allport en l'occurrence ), ce n'est pas qu'un manque de quelque chose ( un certain défaut de scientificité ), c'est aussi l'apport d'autre chose ( une explication/interprétation ) d'important pour le récepteur ou l'émetteur.
  20. deja-utilise

    Que signifie penser ?

    Bonjour Zenalpha, je suis on-ne-peut-plus d'accord avec ce que tu as énoncé, ayant été bercé par la Physique dans ma prime jeunesse, puis par l'épistémologie et enfin dans les sciences cognitives par amour de la connaissance sur le tard, je sais alors très bien de quoi il retourne. Effectivement, il a été montré que ceux qui savent un peu ou moyennement ( i.e.: litératie scientifique ) étaient aussi ceux qui étaient les plus susceptibles d'adhérer à des croyances anti-scientifiques ou de remettre en cause la Science, bien plus que l'ignorant patenté ou l'individu ayant un certain niveau d'expertise. Pirement, ce sont les personnes qui ont les plus grandes capacités intellectuelles qui sont aussi bien plus promptes à la polarisation idéologique, car ils se servent de leurs capacités pour à la fois rationaliser leurs positions en même temps qu'asymétriquement contre-argumenter la position adverse tout en acceptant tout indice, aussi ténu soit-il, abondant dans leur sens sans critique. " L'esprit critique " étant donc une arme à double tranchant, suivant les motivations ( self-serving bias, cognitive dissonance, defensive motivation, identity threat, moral values and so on, et une seule allant dans le " bon sens ": accuracy motivation ) sous-jacentes, les scientifiques et ingénieurs n'étant eux-mêmes pas à l'abri de telles dérives cognitives, c'est simplement bien pire pour le tout-venant, sans possibilité de correction à un niveau individuel ( c.f.: cognitive miser ). Par exemple, il a été mis en évidence que le CRT ( cognitive reflection test ) sur seulement 3 items, pour mesurer l'inhibition à la pensée automatique ou les heuristiques ou autres raccourcis de l'esprit, était décorrélé du niveau d'éducation, des diplômes ou du statut socio-économique ou professionnel, de même que du QI, des habiletés intellectuelles ou le style cognitif ( e.g. need for cognition ), mais petitement corrélé avec les compétences scolaires en mathématiques seulement, sanctionnées par un examen - sans équivalent en France, ( 6% seulement des interrogés donnent les 3 bonnes réponses, et 56% aucune ! ). Un psychologue cogniticien s'était rendu compte par hasard, en discutant avec un ingénieur, après lui avoir posé une question lui étant venue à l'esprit, comment il expliquait les phases lunaires, à sa grande surprise, il s'était fourvoyé, puis il avait décidé de poser cette même question à tous les ingénieurs et doctorants qu'il rencontrerait, informellement plus de 80% d'entre eux n'ont pas donné la bonne explication ! Y compris ceux venant des plus prestigieuses écoles.
  21. deja-utilise

    Que signifie penser ?

    Bonjour, si il est vrai que de s'empêcher de penser, par la méditation par exemple, demande une attention permanente et donc des efforts et de l'énergie tout le temps que cela dure, i.e extensivement, il n'en demeure pas moins que intensivement, une forte concentration sur un problème particulièrement difficile ou récalcitrant en demanderait encore " plus ", c'est-à-dire le rapport de la quantité fournie sur le temps consacré serait supérieur bien que plafonné/borné dans la durée, toutefois ce cas est marginal au quotidien pour le plus-grand-nombre, hormis les grands dépressifs, les paranoïaques et les hypocondriaques sans doute. Le cerveau est comme un muscle, il ne peut pas fournir beaucoup très longtemps: fatigue, il est mieux disposé à fournir peu sur plus de temps, un sprinteur de 100m peut faire une poignée de courses à plein régime, là où un marathonien tiendra bien plus longtemps dans ses efforts ou ses dépenses, restant en dessous d'un point de saturation pour les muscles ( évacuation de l'acide lactique en l'occurrence ), il aura dépensé au final bien plus d'énergie. C'est l'acte de penser sur ses pensées ! Je peux par exemple trouver une solution/réponse - bonne ou mauvaise - à une énigme mathématique, un casse-tête ou un énoncé de psychologie pour mesurer les biais cognitifs, c'est la pensée elle-même en action, puis me demander comment je m'y suis pris, d'où me sont venus les outils utilisés, pourquoi dans ma tête ils se sont enchainés dans cet ordre et à tel moment, y repérer des activateurs ( triggers ) internes ou externes ( e.g. liés au texte ), des souvenirs associés, ( des émotions, des motivations ), etc... ce deuxième volet de la réflexion sur soi, est méta-cognitif donc.
  22. deja-utilise

    Que signifie penser ?

    Bonjour, Beaucoup de choses ! https://fr.wiktionary.org/wiki/penser À ce compte on peut même " penser sans y penser ", un comble ! Par exemple, le " mode par défaut " de notre cervelle est l'activité qui se produit spontanément quand nous n'avons pas de but ou de planification à l'esprit, ce que l'on appelle aussi le " vagabondage mental ", autrement dit, des associations d'idées qui se produisent d'elles-mêmes, c'est aussi quoi qu'on en dise une forme de pensées... En fait, ne pas penser est plus énergivore et demande plus d'effort que de le faire, il faut se concentrer pour ne pas penser, c'est pourquoi la méditation dite de pleine conscience est un exercice non évident, ni simple à mettre en œuvre. Penser est pratiquement du même ordre que de respirer, ça vient tout seul de prime abord... En revanche la réflexion est d'un ordre supérieur, c'est une activité méta-cognitive dirais-je !
  23. Bonjour, je pense que nous sommes d'accord en fin de comptes, la capabilité à respecter les règles, dans mes propos précédents, inclue aussi bien de vouloir que de pouvoir le faire ( attention ou vigilance investie ailleurs ou seulement petitement, voire en mode-par-défaut alors que ce n'est pas approprié à la situation: erreur de jugement ou d'engagement ou encore non manifestation/mise en route de l'inhibition d'un automatisme inadapté ), il n'en demeure pas moins qu'au final, nous sommes responsables de ce qui arrive, puisque nous devons restés maitres de notre véhicule en toute circonstance... au même titre que l'on doit resté maitre de son comportement sur le plan de la violence ou de l'agressivité par exemple. C'est pourquoi, un conducteur précautionneux et sensible aux risques potentiels/latents, prendra toutes les mesures en amont pour non seulement limiter les risques d'être surpris ou pris au dépourvu, mais également pour en réduire drastiquement les conséquences si il était quand même pris de court: réduire sa vitesse étant souvent déjà un très bon début pour y parvenir, puisque cela a le double avantage d'avoir plus de temps pour réagir, pour freiner ou éviter la collision ou encore d'avoir un bien meilleur contrôle global du véhicule, de même que réduire à presque rien la violence de l'impact ou du choc le cas échéant. Sauf qu'à l'heure actuelle, où tout est une question de rentabilité, y compris nos vies privées à l'image du monde industrieux ( même les vacances se doivent d'être rentables en temps, argent et énergie investis de nos jours ! ), nous ne prenons jamais le temps de faire les choses bien, qualitativement, hormis celles qui nous stimulent particulièrement sur le plan hédoniste, nous courrons d'une certaine manière après la quantité, et la vitesse est typiquement une quantité dont nous abusons volontiers par les temps qui courent, incapables que nous sommes de ralentir, de sortir la tête du guidon, etc... C'est donc bien de l'ordre du choix, même inconsciemment que nous nous mettons en difficulté régulièrement, puisque nous ne prenons pas le temps nécessaire dans la plupart des cas, nous contentant de routines et autres algorithmes prêts à l'usage... Effectivement, bien faire demande plus de temps, d'énergie, de ressources cognitives, d'engagement sur la durée, etc... que d'aller à l'essentiel dans un but fonctionnaliste/utilitariste immédiat, i.e. " good enough " pour seulement atteindre le but ou l'objectif visé à l'instant, d'une manière ou d'une autre, au détriment du conséquentialisme en général.
  24. Bonjour, bien sûr que si, tout simplement, on oublie que dans le code la route y figure aussi des règles de " marge de sécurité " qui permettent en cas d'avarie ou de défaillance de parer l'accident - exceptionnellement mécanique, c'est parce que tout un chacun bafoue aussi ces précautions, que l'accident devient inévitable faute de temps de réaction ou de moyen physique de l'éviter ( distance de freinage minimale, obstacle/champ visuel limitatif, etc... ), tout comme les défauts de signalisation à destination des autres usagers ( clignotant, s'éclairer ou se rendre visible en conditions le nécessitant, y compris les deux-roues ou les piétons ). Il en va de même en Industrie, où les accidents - avec séquelles - des travailleurs résultent bien souvent d'un non respect d'une ou plusieurs consignes de sécurité ! Par exemple connexe illustratif, en aviation 99% des accidents sont dus à des fautes humaines, c'est pourquoi dans les phases les plus dangereuses, il existe à présent des aides automatiques pour palier les manquements humains, mais paradoxalement, si on demande aux passagers en quoi ils accordent leur confiance, il préfèreront largement un humain au commande et non pas un système de vol automatisé ! Les chauffeurs marquent la même sur-confiance en leur capacité ! Des machines, et on y viendra un jour, qui auraient à piloter à notre place sur les routes, et qui donc respecteraient rigoureusement toutes les règles, assuraient un très haut degré de sécurité routière, mais tant qu'il y aura des êtres imparfaits au volant, les accident seront encore légion, et repartent même un peu à la hausse après les différentes incitations à la prudence ou éléments de sécurité instaurés depuis des années, y compris les différents radars et ralentisseurs, l'élément faible dans l'équation est et a toujours été l'humain... Pas sûr qu'il y ait beaucoup de collisions à déplorer entre cartons d'emballage, dans les immenses entrepôts de gestion des colis chez Amazon, car tout est justement automatisé et dès lors ne contrevenant jamais à aucune règle fixe, de A à Z.
  25. Bonjour, je comprends, chaque société cherche a trouvé une sorte d'équilibre entre libertés individuelles et bien commun/collectif dirais-je pour simplifier à l'extrême. En France, de par notre propre histoire dont la Révolution française pèse pour beaucoup, nous avons opté pour une certaine permissivité par défaut, c'est-à-dire les libertés individuelles sont prépondérantes, bien que pour en limiter la portée, il a été instauré des règles du jeu, c'est pourquoi notre pays est un État de Droit. Pour prendre un peu de recul avec l'affaire objet du sujet de discussions, on pourrait faire un pas de travers, et y voir un parallèle avec le Code de la Route, là aussi, il y a des interdits et des obligations ( droits et devoirs dit autrement ), les règles du Système sont claires et si chacun les respectait rigoureusement, il n'y aurait tout bonnement pas d'accident, on peut donc dire que le Système mis en place répond aux besoins, malheureusement, la plupart des gens y font des écarts plus ou moins importants et plus ou moins nombreux, et très souvent volontairement même si ça en devient ensuite une - mauvaise - habitude, ce qui finit par conduire à l'accident à terme. Le Système bien qu'explicite et bien fait, est aussi encadré par des sanctions en cas de non-respect, ce qui ne dissuade pourtant pas les gens de l'enfreindre régulièrement, ce n'est donc pas le Système ou ce qui le supporte institutionnellement qui pose problème, mais bien les individus qui en font usage, qui eux sont médiocres et chanceux en même temps, certes depuis quelques années il y a des radars automatiques et des ralentisseurs en veux-tu-en-voilà, mais ça ne fait que déplacer le problème, ça ne le résout pas, vu que les personnes ne sont pas particulièrement motivées à respecter le Code scrupuleusement, mais bien plutôt, à faire comme cela les arrange, y compris une fois pris la main dans le sac, ingénieux qu'ils sont à se trouver des excuses ou de bonnes raisons ( C.f.: Raymond Boudon, par exemple " L'art de se persuader des idées fragiles, douteuses ou fausses " ) d'avoir enfreint les règles, bref l'humain est champion du monde pour rationaliser ! Ainsi, ce n'est pas notre système de lois qui serait en lui-même défaillant, ni les ressources allouées pour le faire vivre, vu qu'il est là pour énoncer les Règles et dissuader par les sanctions encourues de les enfreindre, tout en laissant chacun la liberté de ses actes, il en ressort et en est concomitant, la responsabilité du contre-venant, vu qu'il était libre d'agir en respectant les règles ou au contraire d'y surseoir en étant prévenu des risques en retour pour sa liberté en cas d'abus. Comme n'importe quel " jeu ", il est rare que l'on empêche quelqu'un d'y jouer en amont, on le reprendra seulement si il faute par la suite...
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