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deja-utilise

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  1. deja-utilise

    Le narcissisme

    Re- je vous écris mais je ne m'attends donc pas ni à être lu, tout court ou correctement, ni à être compris de vous, en effet " il n'y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre ! ". Je le fais à la fois pour les éventuels lecteurs, et pour ne pas laisser une nouvelle fois du bullshit ( = pipi-d'chat, traduction libre ) sans réponse. Si vous aviez pris le temps le lire l'interview de Fabrice Midal, vous ne pourriez plus tenir ce genre de propos, enfin passons... D'une part, d'inciter les gens à sortir de la simplification peut effectivement conduire à être perçu comme une personne ennuyeuse de par sa logorrhée, ce n'est pas la première fois et ce ne sera pas la dernière, il semble que les individus détestent affronter la complexité de la réalité, et les forcer à y faire face, les dérange ou les irrite comme ici. D'autre part, j'ai bien parlé des pervers-narcissiques, j'en ai même donné un lien hypertexte, avant même de vous répondre la première fois, mais comme il semble que vous ne lisez qu'en diagonale et très superficiellement, je ne dois alors pas être surpris de cette remarque. Votre souci premier est de ne pas faire de distinction entre les différents aspects ou traits narcissiques, vous continuez sur la voie de la simplification en refusant de voir l'hétérogénéité de cette notion, qui a bien évidemment évoluée depuis son origine, comme tous les concepts en général. Se faisant, puisque vous mettez tout le monde dans le même sac sans nuance ou sans subtilité, vous ne pouvez pas voir de personnes à composante narcissique qui pourraient être à la fois intéressantes, intelligentes et attachantes, au même titre que l'esclavagiste de la traite des Noirs ne faisait lui aussi aucune distinction, ils étaient dans son esprit étroit tous interchangeables ou tous les mêmes ! C'est tout le problème de la discrimination, il n'y a que deux côtés: le sien et celui de ces autres... Vous m'avez interpellé sur la dimension du pervers-narcissique, soit, mais entendez-vous celle du narcissique sain ? Vous semblez ne pas réussir à vous détacher ni cognitivement, ni affectivement de la seule idée du narcissisme pathologique, pourquoi ? Est-ce que toutes les personnes intéressées par l'argent sont-elles des avares, est-ce en lien avec la quantité amassée ? Est-ce que toutes les personnes grandement attirées par le sexe sont-elles des détraquées sexuelles, des déséquilibrées ou immatures, est-ce là aussi une question de quantité ? Est-ce que votre interprétation personnelle fait foi pour le reste du genre humain ? Et même si votre vue était massivement partagée, cela en ferait-elle une vérité pour autant ? Comme ce fût un temps et l'est encore malheureusement bien que dans une moindre mesure, de croire/penser que c'est le Soleil qui tourne autour de la Terre, puisque évident et intuitif, cela n'en fait pourtant pas un fait établi et véridique, loin s'en faut. Pareillement, ce n'est pas parce que vous ne connaissez pas personnellement de cygne noir, qu'il n'en existe pas, vous êtes victime des pièges de l'induction, vous extrapolez votre cas particulier vers une règle générale, illicitement ! Je ne sais comment vous répondre à une telle interrogation, car quoi que je dise vous risquez de l'interpréter à votre guise, falsifiant mon intention ou la réalité s'y rapportant et me concernant. Je ne sais non plus de quel monde vous parlez, je suppose que c'est celui essentiellement des humains, alors effectivement, mon approche je le concède est limitée, car bon nombre d'activités humaines me semblent relever de la bêtise, ou n'avoir que peu à apporter méliorativement. Mais ne vous y trompez pas, quand j'admets que mon appréhension est réduite, elle est malgré tout bien souvent très au-delà de celle du commun des mortels, ma référence n'étant pas les autres ou une " moyenne ", mais le Tout, il en va de même quand j'avoue que je flirte avec la misanthropie, il n'en demeure pas moins que mes choix et actes sont bien souvent plus humanistes que ceux se revendiquant philanthropes ou assimilés ! Ces derniers étant victimes de différents biais, tels le biais d'optimisme, de compensation morale, de dissonance cognitive, de favoritisme/népotisme, de cécités cognitives, etc... Mais en dehors des petites affaires anthropocentrées, ma connaissance du Monde est, vraisemblablement/probablement, plus précise, complète, cohérente et juste que la vôtre, étant donné que je m'intéresse intensément et assidûment aux Sciences depuis au moins 30 ans - du moins pour celles dites " dures ", tout bonnement parce qu'il ne m'est jamais arrivé de trouver quelqu'un qui fasse mieux, je ne parle pas d'un sujet en particulier, je parle bien d'un point de vue global ou général. Je ne suis pas non plus étranger à la Philosophie dans son ensemble, ayant lu ou entendu parlé de la plupart des courants ou doctrines philosophiques, soit par des lectures dans le texte des auteurs soit via des résumés. Je vise justement l'universalité de la connaissance, même si je sais très bien l'impossibilité d'une telle entreprise, je m'y approche autant que faire se peut de manière asymptotique. Sans oublier tous les travers de la cognition qui sont bien souvent totalement ignorés par madame-et-monsieur-tout-le-monde, alors que cela peut pervertir toute réflexion de la racine/prémisse jusqu'au résultat. Je ne m'attends bien sûr pas que à ce que vous croyiez un traitre mot de ce que j'ai dit, nevermind, au moins je vous ai répondu, à votre charge d'en faire ce qui vous semble bon. C'est ce qui se dit effectivement, mais sans preuve. En effet, posé un diagnostic est un peu plus complexe que cela, il y a des protocoles à respecter, ce qui n'est pas le cas dans une approche éthologique ou phénoménologique, quand la personne ne se prête pas à ce genre d'investigation, tout comme avec le QI à partir d'observations " non cliniques ", ou l'autisme supposé de certaines célébrités. Tout cela reste des suppositions, des spéculations ou des inférences, non des vérités établies. En revanche, il a été établi que les personnes ayant du pouvoir exhibaient certains vices, " anti-sociaux ". J'ai bien peur que non, je sais bien que c'est une stratégie évoquée par Arthur Schopenhauer, que d'opposer un avis à un autre, mais cela reste une forme de manipulation pour " convaincre " son auditoire, ce que je récuse complètement. Il en irait de même avec quelqu'un qui me brandirait des textes sacrés contre des théories scientifiques, cela me démontrerait surtout un manque cruel d'objectivité et de rationalité. Votre argumentation est bien trop littéraire pour avoir le moindre effet sur moi, il ne suffit pas de jouer avec les mots, il faut aussi en dernier recours prendre pour juge la Réalité ! Confondre vérité ou réalité avec ses préférences ou valeurs est une grossière erreur, malheureusement fréquente, le Monde n'a pas à se claquer sur nos désirs, mais tout à l'inverse, nous devons abdiquer devant les faits... Je ne suis pas un spécialiste du domaine, toutefois je ne suis pas ignare à ce sujet non plus, soit par des lectures sur le Totalitarisme en lui-même, soit sur la Psychopathologie tout court. Vous ne m'apprendrez certainement rien de nouveau à cet endroit. Je vous invite en retour, non pas à seulement vous intéresser à la connaissance " positive ", mais aussi et surtout, à ce qui l'entrave, et que je pourrais donc appeler les connaissances " négatives ", comme les heuristiques - dont vous être friands a priori - les biais cognitifs, les croyances, l'épistémologie, les mésintreprétations/mécompréhension des objets des sciences, le rôle des émotions/affects ou des hormones, les conditionnements, la sociolinguitique, les habitudes ou traditions, etc... Pourtant vous faites une grave erreur, que je ne détaillerai pas, disons pour faire simple, qu'il y deux typologies de gens, ceux avec un esprit fermé, comme le vôtre manifestement, et ceux avec un esprit activement ouvert, comme le mien, c'est cette deuxième catégorie d'individus, bien plus rare, qui est capable de dépasser ses préjugés ou ses erreurs diverses et variées, et cela passe justement par le souci d'aller consulter d'autres sources que celles habituelles, préférées ou similaires à nos choix passés. Cadeau ! ( si du moins vous maitrisez un tant soit peu ou suffisamment la langue de Shakespeare ) : https://www.researchgate.net/publication/265394044_The_Role_of_Actively_Open-Minded_Thinking_in_Information_Acquisition_Accuracy_and_Calibration Si vous arrivez à faire vôtre le contenu de cet article de Recherche, i.e. à vous l'approprier, alors je serais tout-à-fait disposé à vous écouter davantage, bien que je sois très pessimiste sur l'effectivité de cet exercice... Bonne continuation malgré tout...
  2. deja-utilise

    Le narcissisme

    Bonjour, Toujours ! Je ne quête que le Juste ( ce qui est Vrai et/ou qui n'est pas Injuste ) Mais je peux tout-à-fait comprendre que l'on ne me croit pas, étant donné la rareté d'un tel fondement existentiel dans le genre humain, recherché en lui-même et non en tant que moyen dans le meilleur des cas habituellement. Tout vient de là, j'imagine volontiers, vous vous en êtes bien trop remis ou reposé sur vos intuitions qui plus est, affectées de valences émotionnelles ! Je ne reprendrais donc pas point-par-point votre discours précédent, en revanche, je vous invite à des lectures, qui quant à elles contredisent vos positions/avis: " Exactement. Avec le «connais-toi toi-même» que Socrate n’a pas inventé, mais qu’il a popularisé, l’être humain était invité à une quête aimante de son intériorité. Rien de punitif. Pareille clémence quand Jésus dit: «Aime ton prochain comme toi-même.» S’aimer soi-même est le socle de la charité. [...] Et surtout, je réhabilite un terme qui a été mal compris et méprisé depuis des siècles. Ce n’est pas compliqué: je pense qu’il est impossible d’aimer et de faire plaisir à autrui sans s’aimer et se faire plaisir d’abord. Je ne crois pas à l’amour construit sur une privation. C’est la névrose assurée. Croyez-moi, vous ne trouverez jamais personne qui s’aime trop. Les gens dont on dit qu’ils se vénèrent sont en fait des angoissés qui s’exhibent pour se rassurer. Les vrais narcissiques, ceux qui sont en paix avec eux-mêmes et avancent sereinement, sont lumineux, solidaires et joyeux. " Fabrice Midal, auteur de «Foutez-vous la paix!», récidive avec «Sauvez votre peau!» dans lequel il réhabilite l’amour de soi comme ouverture vers l’autre " Idées fausses du narcissisme Contrairement à ce qu'on en dit, il ne s'agit pas : D'un individu égoïste/égocentrique D'un individu nombriliste Le véritable sens du narcissisme Estime de soi, savoir dire non Reconnaissance de sa valeur, de son pouvoir créatif Le narcissisme permet une réelle connexion avec l'autre sans projection, sans jalousie, sans prétention " https://www.psychologue.net/articles/le-narcissisme-fausses-idees-recues S'aimer soi-même, c'est s'accepter et c'est la condition préalable pour aimer et être aimé véritablement. " En effet, le narcissisme fait référence à des bons sentiments et attitudes envers soi-même. C’est la base d’une estime de soi, de sentiment d’identité qui sont la base de relations saines avec les autres. L’économie narcissique bien construite permet aux gens de rester en paix avec eux-mêmes et avec les autres. " https://psychologueparis-7.fr/8291-2/ " Le narcissisme n’est donc pas une tare, au contraire « c’est positif en psychologie. Le socle d’une personne est composé de sa capacité narcissique – c’est à dire sa capacité à bien s’aimer – et la deuxième qui en découle : sa capacité à aimer les autres ». La matrice de l’Evangile, dévoyée pendant des siècles, prend alors tout son sens : ‘’tu aimeras ton prochain comme toi-même’’. " https://fr.aleteia.org/2017/03/23/aimez-vous-vous-meme-pour-mieux-aimer-les-autres/ " Au fondement d'un narcissisme sain on retrouve la capacité à s'aimer soi-même. Cela renvoie à la base de sécurité affective nécessaire au développement optimal de notre personnalité, et notamment de l’estime de soi et de la confiance en soi, qui détermineront notre rapport à nous-même et notre fonctionnement vis-à-vis des autres " https://www.la-clinique-e-sante.com/blog/confiance-estime/retrouver-amour-de-soi " Jacques Salomé : Le manque d’amour de soi – cet amour fait de bienveillance, de respect – a des conséquences directes sur nos relations avec autrui. Il se traduit par un manque de confiance, des doutes et de la méfiance qui vont générer ou entretenir soit des relations à base d’appropriation et de possessivité, soit des relations de type persécuté-persécutant. Si je ne m’aime pas, je ne pourrai pas aimer, puisque je serai dans le besoin et l’exigence d’être aimé. " https://www.psychologies.com/Moi/Se-connaitre/Estime-de-soi/Articles-et-Dossiers/Comment-s-aimer-soi-meme/Jacques-Salome-Comment-aimer-sans-s-aimer Vous vous aimez vous-même et vous comportez avec vous-même de la même façon que vous aimez et vous comportez avec les autres, et réciproquement.
  3. deja-utilise

    Le narcissisme

    Bonjour, je suis navré d'intervenir et je m'excuse du désagrément à venir, mais le raisonnement présenté m'apparait comme spécieux à plus d'un titre: Dans la mesure où quand à l'inverse on se déteste, voire on se hait, on aime aussi rarement les autres, des horreurs que l'on perçoit en soi, on aura tôt fait de les attribuer à autrui: phénomène de projection psychologique. Ce qui laisse entendre, que pour aimer autrui, il faut au préalable s'aimer soi un minimum ! Je ne vois ce qu'il y a de logiquement ridicule ou de moins logique, quand on s'admire soi-même ou que l'on admire une autre personne, le phénomène en jeu étant rigoureusement identique, le regard étant dans le premier cas tourné vers l'intérieur et dans le second vers l'extérieur !? À suivre cette " logique " on en viendrait à trouver ridicule également les introvertis concurremment des extravertis ! N'est-ce pas simplement ici l'expression d'un préférence - injustifiable ? L'emploi d'une rhétorique à consonance absurde et affective, ne remplace pas une argumentation factuelle, c'est ce que l'on appelle du sophisme ! Quels critères référentiels sont utilisés pour porter un tel jugement: quelle règle morale est violationnée, quelle loi est bafouée, quelle règle logique a été enfreinte ? Y a t-il là une différence ontologique entre quelqu'un qui exprimerait son dégoût de manière caricaturale et virulente pour un plat, et ce qui est fait présentement ? Ça peut être virtuellement n'importe quoi ou n'importe qui, si on ne connait pas au préalable le contenu ! En quoi ? La lucidité n'a jamais été un crime ou une tare, sauf dans la mythologie de Cassandre peut-être. Personne n'estime pathologique le champion qui vient de gagner la première place d'une compétition, et qui est plus que fier d'y être parvenu, et que dire du calculateur prodige ou de la personne avec une mémoire eidétique ou bien un individu avec un QI de 160, devraient-ils raser les murs de peur d'être reconnu pour leur supériorité écrasante ? Ne peuvent-il pas être heureux et très satisfaits de leur condition et le dire conséquemment, qui a t-il de mal à cela ? Pourquoi faudrait-il absolument que ce soit une personne autre/différente qui loue cette extraordinaireté plutôt que le principal intéressé, qu'est-ce que ça change à la réalité des faits ? Pourquoi le concerné qui l'exprime avec enthousiasme est un malade mental alors que le même discours par un observateur est tout-à-fait banal ou normal ?
  4. deja-utilise

    Le narcissisme

    Oui bien sûr, et comme le dirait certainement mieux que moi Adam Smith, cet " encouragement " sera très certainement dépendant de la sympathie que l'on éprouve pour la personne narcissique, alors qu'au contraire si c'est une personne que l'on a " dans le nez " c'est plutôt un jugement radical et défavorable qui s'ensuivra. J'ai bien compris ce que tu cherchais à faire depuis le début de ce Topic, tu essais de vanter un narcissisme rationnel/critique si je puis dire, conscient de son entreprise et des chausse-trapes qui le guettent, c'est pourquoi je le vois d'un très bon œil, puisqu'il vise le " bonheur ", ce à quoi chacun aspire plus ou moins consciemment. On ne peut donc pas le refuser à quelqu'un qui le cherche différemment de soi, et ce sous ce seul critère de dissemblance ! Si certes, pour ma part je ne fonctionne pas ainsi, je suis tout-à-fait disposé à l'accepter pour autrui si tant qu'il sait ce qu'il fait, pourquoi et comment, comme dans ton cas manifestement, je ne ressens pas le besoin que les autres fassent ou soient comme moi, ou aient les mêmes goûts, préférences ou inclinations que moi, sauf exceptions éthiques. C'est possible, disons que les autres peuvent donner de nouvelles occasions d'alimenter le narcissisme, mais ce n'est pas ça qui lui a donné naissance, en tout cas pas à l'age adulte, il y a bien des ressorts environnementaux mais cela se produit plus vraisemblablement dans la prime jeunesse, ainsi qu'une base génétique, de mémoire. Toute flatterie a tendance à gonfler l'ego, mais cela ne se réduit/limite pas au narcissique, c'est valable pour tout un chacun. Tu as raison que la personne qui flatte, on peut se rappeler de La Fontaine à ce sujet, peut avoir une idée de derrière la tête qui n'est pas un véritable compliment pour la personne visée, mais une tromperie ou une ruse en vue d'autre chose, là encore, cela n'est pas spécifique envers la personne narcissique, mais peut-être, je-ne-sais-pas, que l'effet produit est en intensité différent pour cette dernière, car plus " réceptive " !? Car, par ailleurs, il existe aussi des narcissiques-vulnérables !: https://www.cerveauetpsycho.fr/sr/cles-comportement/vulnerable-et-narcissique-20722.php https://www.scienceshumaines.com/l-apogee-des-narcisse-grandioses-et-vulnerables_fr_41092.html Oui, comme dans le lien donné précédemment, cela s'appelle le narcissique-compensateur. La déception ou la prise de conscience peuvent être douloureuses, quand on finit par constater un différentiel entre ce que croyait savoir de soi-même et ce qu'il en est réellement, c'est valable pour toute facette, faculté ou compétence de notre personnalité. Comme je l'écrivais à une autre forumeuse, quand on se juge soi-même on a un risque important et quasi-systématique d'auto-survalorisation et/ou d'auto-complaisance et de surcroit de sur-confiance dans notre jugement, que les observateurs n'auront pas, leurs dires à notre sujet seront très certainement plus objectifs que les nôtres ! Oui je suis d'accord avec toi. Encore une fois, si la personne qui juge ne peut pas entrer en sympathie avec la personne jugée, alors elle ne comprendra pas et ne cherchera pas à le faire, elle se bornera à donner son sentiment premier, ce que cela lui inspire, au grand dam du/de la jugé·e ! Il est rare qu'une personne fasse un véritable effort de compréhension de quelque chose qui la dépasse, avec laquelle elle n'est pas en phase, qui ne la concerne pas, qui ne fait pas partie de ces centres d'intérêt ou n'est pas dans ses intérêts, etc... Contre cela, on ne peut rien faire, les gens jugent tout le temps, c'est plus fort qu'eux, il faut alors adopter une position stoïcienne, i.e. accepter qu'il en soit ainsi " puisqu'on ne peut pas réfléchir à la place d'autrui " pas plus que l'on peut aller au petit-coin à leur place ! Bien à toi, D-U
  5. deja-utilise

    Le narcissisme

    Bonjour Sirielle, j'ai peur que mes interventions précédentes aient laissé entendre que je m'opposais à toi, bien au contraire je suis bien plutôt de ton avis, moyennant les quelques précautions que j'avais données. Précédemment je ne faisais que développer ce que tu dénonçais, de lui donner matière, et le fait d'expliquer " le pourquoi " les choses se présentent ainsi dans la tête du plus-grand-nombre, ne signifie aucunement que j'y adhère ou le cautionne. Je n'ai donc personnellement rien contre une personne narcissique qui ne fait de mal à quiconque - intentionnellement. J'aimerais aussi par la même occasion attirer ton attention sur un point, qui je le suppute te concerne plus volontiers, à savoir de ne pas faire de confusion entre fierté et narcissisme, en effet, celle ou celui qui aura fait des efforts pour parvenir à un résultat dont iel est particulièrement satisfait·e et heureu·x·se, comme la réussite professionnelle, de rencontrer le succès après un travail conséquent ou encore d'avoir modelé son corps par des exercices à répétition, ne fait pas preuve de narcissisme à proprement parler à mon sens, mais est tout simplement fier de ce à quoi il est parvenu par le fruit de ses efforts, il est fier de ce qu'il est devenu, alors que le narcissique est en joie de ce qu'il est indépendamment de ses actions propres - mélioratives. Tu remarqueras que dans les liens que tu as toi-même donnés, il est aussi question de modération, de limite, de cadre " normal " ou borné, etc... pour parler d'un narcissisme socialement acceptable. Il y a donc bien une notion de mesure s'opposant à celle d'une démesure vis-à-vis d'une norme et donc sociale. ( https://www.scienceshumaines.com/tous-narcissiques_fr_38660.html , livre non lu ) D'un autre côté et pour continuer sur cette idée de " mesure ", je peux invoquer en le paraphrasant Protagoras: Chaque Homme est la mesure de toute chose. Ce que je veux dire par là, et les psychologues l'ont mis en évidence, c'est que chacun, d'une manière générale, considère les actes d'autrui en fonction de ses propres actes passés ou projetés/potentiels, et le jugement moral sera d'autant plus sévère que l'acte s'éloigne des siens propres, grosso-modo l'immoralité perçue est une mesure de la distance avec ses propres actions/choix passés, présents ou futurs. Ce qui signifie qu'une personne qui n'aurait pas une once de narcissisme - peu probable - jugerait très négativement une personne qui le serait, et d'autant plus intensément que celle-ci serait au-delà et éloignée de la moyenne de la population générale. Je pourrais encore abonder dans ton sens avec ce lien ( j'ai le magazine, si tu le désires je pourrais te fournir l'article entier, bien que peu intéressant, car sous forme d'interview ) : https://www.cerveauetpsycho.fr/sr/entretien/le-mot-narcissique-ne-devrait-pas-etre-une-injure-25734.php On pourrait aussi discriminer les formes que peut prendre la narcissisme, au-delà d'une dichotomie simplificatrice pathologique et non-pathologique, d'ailleurs il serait plus raisonnable de parler de trait ( comme celui d'introversion ou d'extraversion, non condamnable en soi ), et ne garder l'étiquette de trouble que pour certaines afflictions vraiment problématiques, comme avec la notion de pervers-narcissique : " les études menées par le psychiatre Theodore Milton, l’un des principaux spécialistes des troubles de la personnalité, vont conduire à distinguer des profils de personnalités narcissiques assez différents : le narcissique manipulateur (qui exploite autrui sans scrupule), le narcissique séducteur (à la manière de Don Juan), le narcissique compensateur (passif et agressif qui rumine sa rancœur contre le monde), sans parler du narcissique élitiste (hautain et dominateur) ou encore du narcissique fanatique (obsédé par sa folie des grandeurs). " https://www.scienceshumaines.com/qui-sont-les-narcissiques_fr_31207.html " On les dit froids, calculateurs, dominateurs, ne ressentant ni émotion, ni culpabilité, ni la moindre considération pour l’autre. Des prédateurs qui se servent des gens comme faire-valoir pour regonfler un ego en panne. Séducteurs, ils cachent leur jeu. Dans le face-à-face, ils paraissent sincères et touchants, peuvent feindre de s’intéresser aux autres, se montrer empathiques et même reconnaître leurs torts, mais toujours dans le but de s’attirer des bonnes grâces. C’est dans l’ombre qu’ils agissent, ce qui trompera leurs victimes. Une fois démasqués, ils crient à l’injustice. Incapables de se remettre en question, certains seraient tout simplement incurables. " https://www.scienceshumaines.com/pervers-narcissiques-de-purs-manipulateurs_fr_37107.html
  6. deja-utilise

    Le narcissisme

    Je pensais pour un observateur, pas pour le narcissique lui-même. Mais la peur - de la déconsidération d'autrui - n'est pas le seul leitmotiv en jeu tu as raison. Il y a certainement aussi, comme tu l'écris, une sorte de complexe d'infériorité dans les yeux des personnes autour du narcissique, tout comme il peut plus vraisemblablement il y a avoir de l'envie, si tant est que le narcissique revendique quelque chose de vrai sur lui/elle aux yeux des autres, d'être envieux conduit effectivement à des jugements et même à des actes iniques, par blessures égotiques d'être moins bien loti/favorisé, d'être lésé. Dans le cas contraire, où les revendications du narcissique ne seraient pas légitimes ou crédibles, on aurait plutôt affaire à de la mythomanie de sa part je pense, de prendre ses désirs pour la réalité en somme. En fait, je crois que nous avons là également un phénomène qui ne porte actuellement pas de nom, et faute de mieux, je l'appellerais l'anti-schadenfreude où la schadenfreude consiste à être content ou de ressentir une certaine satisfaction ( un plaisir ) qu'une personne, que l'on n'apprécie pas, soit en difficulté ou souffre modérément, l'anti-schadenfreude consisterait justement à souffrir ou pâtir ( un déplaisir ) que d'autres, que nous n'aimons pas, réussissent ou s'en sortent bien, en tous les cas mieux que nous-même. Il y a aussi le phénomène de projection en psychologie, mais à mon sens, cela a plus trait avec le fait de projeter ses propres défauts sur quelqu'un d'autre, pour l'accuser ensuite de ses manquements et faiblesses, alors que finalement ce n'est que soi-même que l'on juge à travers un autre, étant donné que c'est plus facile pour l'ego de s'en prendre à quelqu'un d'autre qu'à soi-même, justement pour préserver l'estime de soi, grosso modo, si les autres sont imparfaits - de par la projection ils semblent l'être - alors je me dédouane de mes tares, c'est une des façons d'exprimer la compensation morale ou self-licensing ( auto-dédouanement ). Donc, si le narcissique n'exagère pas ses qualités et les aime parce qu'elles sont siennes, il peut sans doute être victime d'une personne qui projette sur lui, mais alors cela n'a trop rien à voir avec le narcissisme de la victime, mais est en lien direct avec le " projeteur " qui a besoin de se rasséréner. Ce qui est étonnant dans nos sociétés on-ne-peut-plus individualistes, c'est qu'effectivement le narcissisme n'y a pas droit de citer, et que ce qui est mis en avant ou louer, ce sont les actes sociaux, altruistes, de dévouement pour l'autre, etc..., et ce, par tous les individus qui jugent les actes des autres, mais qui désirent en même temps agir pour eux-mêmes plus égoïstement en favorisant leurs propres intérêts, il y a une aporie irréductible: d'attendre des autres des comportements à destination sociale ou désintéressé et vouloir pour soi-même ce qui plait, arrange, ce que l'on préfère, s'approprier ceci ou cela, avoir le pouvoir, la célébrité, la renommée, la reconnaissance, etc... La méritocratie tant vantée n'en a que le nom, les sociétés occidentales sont hypocrites à ce sujet, cela dit en passant. D'un autre côté, il existe les exhibitionnistes et les voyeuristes, ils vivraient dans le meilleur des mondes si les premiers étaient vus par les seconds et réciproquement. Pourquoi ne pas dès lors imaginer, si il y a bel et bien des narcissiques - non pathologiques - et heureux de l'être, que peut-être il y a aussi des personnes prêtes à les encenser et leur servir de miroir, en y prenant eux-mêmes grande satisfaction que de mirer le narcisse !?
  7. deja-utilise

    Le narcissisme

    Bonjour Sirielle, L'amour dans son appréhension générique est plutôt perçu comme quelque chose de positif et d'enviable, individuellement comme collectivement/socialement. Ce sont ses effets ou son mode d'emploi qui peuvent choquer d'aucuns, on l'a vu et on le voit encore par exemple avec l'homosexualité, qui représente une forme d'amour - en dehors de considérations purement sexuelles, cette représentation n'a pas été bienvenue et ne l'est toujours pas ici ou ailleurs, elle dérange, elle est " anormale " par rapport à un canon social, un dictat ou une norme faisant référence pour le plus-grand-nombre, elle peut même encore être largement perçue comme une perversion des mœurs ou morale, quand ce n'est pas sous un prétexte religieux qui ne fait que cacher le dégoût provoqué par cette possibilité, un peu comme tout ce qui est rare/imprévu/inconnu, inhabituel, étranger ou non familier peut déclencher du rejet ou de l'hostilité, ainsi va la nature humaine dans son fonctionnement courant - quel que soit l'objet ! Le fétichisme est lui aussi péjorativement connoté, car c'est une façon d'aimer qui est interprétée comme déviante ou contre-nature, alors même que tout un chacun exhibe des préférences rigides/fixistes dans ses choix quotidiens, simplement le registre touche là un domaine qui consensuellement rebute dans une sorte d'imaginaire collectif/partagé, alors même qu'il y a une aporie dans l'application du concept lui-même suivant l'environnement retenu pour le jugement dernier, il y a donc une expression collective du, ou même, d'un goût ou plutôt d'un dégoût... La peur de l'excès n'est pas tant je pense dans cet amour - pour soi - en lui-même, mais de ce que cela pourrait éventuellement impliquer comme conséquences: être imbu de soi-même, être hautain, dénigrer ou dévaloriser les autres, avoir moins de respect ou de considération pour autrui, contagiosité du sentiment de supériorité dans les autres domaines de la vie, se faire passer en premier ou être particulièrement égoïste, être peu ou prou indifférent aux sentiments des autres ou de leurs émotions, etc... Si donc finalement, ces choses ne se produisent pas ou pas tout le temps en toutes occasions, il n'y aurait dès lors pas lieu de s'en offusquer, en tout cas, pas en désapprobation symétrique de l'approbation/engouement pour un amour inconditionnel pour son ou sa bien-aimé·e, tel qu'on se l'idéalise pour le coup-de-foudre, il ne devrait pas y avoir inversion du sentiment du jugeur en passant d'autrui à soi, dit autrement en passant d'un exo-amour à un auto-amour ! Effectivement, se croire important pour autrui est tout aussi problématique que de s'accorder une grande importance, sur un plan moral ou axiologique, simplement le premier n'est pas questionné car allant de soi, puisque omniprésent, et le second est dérangeant car souvent attaché avec les maux décrits au-dessus et donc plus visible et saillant en ce sens négatif pour n'importe qui, c'est un préjugé ou un stéréotype dans toute sa puissance qui s'exprime comme en bien d'autres occasions, et cela demande une volonté/motivation, du temps, des efforts, du recul et une certaine froideur, de se retenir de nos heuristiques, de l'abnégation, de l'honnêteté, de se tourner vers d'autres sources informationnelles que celles habituelles ou disponibles facilement, etc... que de sursoir à son inclination première/intuitive... Il est quand même plus facile pour le commun des mortels de suivre le mouvement consensuel que de s'y opposer, surtout si la désapprobation sociale sur soi - en tant que rapporteur/observateur - est en jeu, il en irait un peu différemment si la personne était directement concernée par le sujet, d'où les disputes sur des sujets politiques, religieux, éthiques ou comportementaux entre acteurs.
  8. @Ambre Agorn Bonjour miss, uniquement pour te donner des liens - aussi imparfaits sont-ils - vers les éléments de référence sur lesquels je m'appuie en partie pour poser mon discours: Le problème de Diagoras ou biais du survivant, par Nassim N. Thaleb: https://www.contrepoints.org/2018/08/09/322063-le-probleme-de-diagoras-pourquoi-nous-aimons-dire-parce-que Pour un aperçu-résumé de ce qui est développé dans son libre " Le cygne noir " ( lu ), sur " l'imprévisibilité " : https://studiapedia.com/le-cygne-noir-la-puissance-de-l-imprevisible Au sujet de " l'Histoire " mais c'est tout aussi valable pour sa propre histoire ou celle d'autrui, sans aucune force prédictive, uniquement interprétative: https://mikaelecanvil.com/cygne-noir/ Le " module " Interprète de l'hémisphère gauche, selon Michael S. Gazzaniga ( faire l'impasse sur les considérations/passages psychanalytiques ) : https://blogs.mediapart.fr/christian-verdeau/blog/230615/notre-interprete-inconscient-nous-raconte-des-histoires Dans la même veine et du même auteur, notre propension à la narration/fabulation après coup ou rétrospective, pour donner une cohérence ou une rationalité - fictive - à l'ensemble: https://www.mindunderstandingitself.com/fr/2019/04/01/le-cerveau-narrateur-linterprete-de-lhemisphere-gauche/
  9. Étant donné que je trouve les résultats de tes analyses tout-à-fait pertinents, je n'ai pas acquiescé de manière ostentatoire à chacun, mais c'est ainsi qu'il faut malgré tout l'entendre, je n'ai fait que développer certains ou y apporter ma contribution. ( Nous avons un style cognitif assez similaire je trouve, d'où certainement ce sentiment d'être face à mon alter-ego ) Bien sûr même en l'état, je ne peux prétendre à l'exhaustivité dans ma réponse, en particulier concernant la liberté de " destinée ", il y aurait tellement de choses à en dire ! En tout cas, ce que tu as dit au sujet de la rétrospectivité de l'explication/justification après coup, cela correspond assez bien à ce que M. Gazzaniga peut en dire dans son livre " Le libre-arbitre et la science du cerveau ", le cerveau ou notre esprit se raconte des histoires en permanence pour donner du sens aux évènements, je pense que ton ami d'une culture différente est sujet - ou victime - comme tout un chacun à cette propension naturelle. Il est extrêmement difficile de déjouer nos inclinaisons naturelles/innées, que ce soit cette fonction psychique " d'Interprète " dont parle M. Gazzaniga, ou nos différents biais cognitifs, en effet, il ne suffit malheureusement pas de savoir qu'on en est l'objet/jouet pour que l'effet disparaisse pour autant, non seulement de le savoir est quasiment inefficace, mais même accompagné d'explications rationnelles ou de preuves n'est pas suffisant, y compris quand elles discréditent complètement notre croyance ! On le voit assez bien dans les travers/biais de " supérieur à la moyenne ", d'auto-complaisance, de dissonance cognitive, dans celui de compensation morale ( self-licensing ), ou encore du processus d'attribution, par exemples, mais il y en a pléthore d'autres... Si j'ai écrit que le déterminisme ne pouvait pas conduire ipso facto à la prédictibilité, dans le sens où savoir un déterminant ou une influence ne permet pas de savoir son évolution ou impacte prochain, y compris dans des phénomènes pourtant hautement déterministes ( sensibilité aux conditions initiales et phénomènes en jeu non-linéaires en partie, ainsi que les limitations des données d'entrée et leur fiabilité/qualité/marge d'erreurs ), réciproquement, la liberté supposée de l'individu est bien souvent une ignorance plus ou moins importante des mécanismes qui le gouvernent, et ce à tous les niveaux d'organisation que l'on voudra, du biochimique au social, en passant par le neurologique et la génétique. On peut même s'en remettre le cas échéant aux expériences de Libet, où l'on y découvre que notre cerveau a " décidé " avant un choix conscient de notre part en tant que personne, autrement dit, nous ne ferions que suivre ce que notre cervelle a décrété toute seule ou spontanément ! Bref, quand on est assez au fait de ce que constitue un être humain et comment il fonctionne, y compris dans ses parties les plus intimes, on ne peut plus vraiment soutenir que nous décidons de nos vies, mais bien plutôt que nous les subissions dans tous les sens du terme. Finalement le courage serait un déterminisme qui lutte contre un autre, celui interne du devoir " au nom de " contre celui suscité par la peur, dont on désire donner plus de poids au premier qu'au second, la valorisation du premier ne serait-ce que pour l'estime de soi étant supérieure à la dévalorisation du second dans ce même but egotique, le tout renforcé par ce même jugement axiologique par la société dans son entier. Oui, c'est vrai. Nous fonctionnons intrinsèquement comme nos ancêtres Cro-Magnon ni plus, ni moins, c'est seulement notre milieu de vie ou environnement immédiat qui a profondément changé, qui est certes le fruit et la résultante d'actions des générations d'Homos sapiens nous ayant précédé et celle active en ce moment et avec laquelle nous sommes en interdépendance. Le grain de sable qui se trouve dans la pierre d'un édifice comme la château de Chambord est tout-à-fait du même acabit que celui vulgaire de n'importe quel cour d'eau, la seule différence étant ce qui l'entoure, il en va de même pour n'importe quel humain. Je vais être certainement moins gratifiant sur ce genre de pratique, avec le recul de par un certain isolationnisme volontaire, je dirais qu'au-delà du verbe, c'est essentiellement la socialisation qui compte ou prime lors de n'importe quel rassemblement, que le fond soit une discussion, un repas, une fête, une soirée jeu ou cinéma, des attouchements ou autre, ce qui est avant tout recherché est soit le partage de nos états d'âme, soit de rentrer en synchronisation cérébrale ou en sympathie avec nos congénères, car cela nous rend heureux ou nous fait plaisir. En fin de compte ce qui est recherché est surtout l'évitement ou la manifestation des effets de certaines hormones en nous, entre autres de réduire le cortisol ou augmenter la dopamine, la sérotonine ou l'ocytocine, mais bien évidemment nous n'en avons nullement conscience, au mieux nous arrivons à percevoir nos états émotionnels qui en résultent. Bien sûr, il demeure les réunions utilitaristes du quotidien. Mais en dehors de ces deux grandes catégories, que celle de l'Utile et celle de l'Hédonisme, il ne reste en général plus rien ou peau de chagrin comme qui dirait... Ce ne sont donc bien souvent que de vains bavardages pour d'autres finalités non-reconnues en tant que telles, y compris celle de se mettre en valeur en groupe, d'avoir le dernier mot, de jouir, d'alimenter ou satisfaire sa curiosité, de voir et se faire voir, etc... Peu de personnes, et tu en fais partie à mon sens, sont capables d'aller au-delà d'une superficialité, bien que ce terme soit aujourd'hui éculé, j'en suis même arrivé à la conclusion que l'humain est en général unidimensionnel, sans épaisseur, il ne fait que user, jouer ou jongler avec des idées et des concepts prêt-à-l'emploi, sans vraiment en saisir la portée, la profondeur, les subtilités, les connexions ou les complexités, bref son usage est essentiellement épidermique, jamais il ne touche du doigt le derme, parfois il le suppose et imagine l'avoir fait, mais force est de constater qu'il n'en est quasi-systématiquement rien, les pensées d'une même personne sont la plupart du temps étanches les unes aux autres, ce qui explique assez bien pourquoi les gens sont si souvent contradictoires, inconsistants ou incohérents, ils n'ont pas la moindre idée des ramifications et des réseaux complexes d'échanges qui se trouvent dessous les étiquettes et l'usage utilitariste qu'ils en font, ce sont de parfaits surfeurs, tout à l'inverse d'une personne telle que toi, adepte des profondeurs, une véritable Cousteau de la réflexion ! Cela fait du bien pour un esprit tel que le mien, d'être en " communion " avec un autre extraterrestre... Le jeu démocratique, en l'occurrence discursif, est une illusion, il est extrêmement rarissime de voir quelqu'un changé d'avis ou reconnaitre ses faiblesses intellectives ( @tison2feu étant une de ces exceptions ) quels que soient les arguments rationnels ou contrefactuels mis sur la table, au mieux la personne peut laisser croire qu'elle se plie à notre avis, mais même si elle a été quelque peu sincère, elle a toutes les chances de reprendre son mauvais pli peu de temps après, autant il est connu et reconnu que notre cerveau fait preuve de plasticité, autant les préjugés et autres travers chez l'Homme sont inextirpables généralement, voire plutôt fixistes ou inflexibles; ou alors à grand mal et avec des résultats médiocres ( j'ai consulté nombre de recherches scientifiques qui montrent cette propension à la rigidité intellectuelle passée l'enfance, à l'inverse je suis tombé sur une qui mettait en évidence que les autistes ne connaissent pas ce plateau épistémique, ils continuent à se dépasser même après l'âge adulte ). Il a été montré qu'effectivement nous sommes bien plus objectifs/justes concernant les autres, leurs qualités ou compétences, que pour évaluer les nôtres. Il serait donc sage d'écouter autrui que ce soit des éloges ou des critiques quand il s'exprime à notre sujet, il n'aura certainement pas ce filtre angélique devant les yeux que nous nous sommes mis. Il est vrai néanmoins que c'est à partir de données récoltées venant du quidam, il n'est pas certain que ce soit systématiquement valable dans toutes les situations ou pour n'importe qui. Je te rejoins donc, étant donné que je l'ai vécu plusieurs fois au sein de mon travail, où des collaborateurs censés avoir les savoirs nécessaires à leur poste se sont avérés défaillants dans leur propre mission, et qui de surcroit se permettent de porter un jugement sur autrui alors qu'ils exhibent ce même défaut en bien pire, si tant est qu'il existait chez la personne jugée, on ne peut pas toujours prendre caution de ce que l'on peut rapporter de nous, au même titre qu'un enfant a plus de chance de se tromper sur son parent que l'inverse, certaines personnes sont mauvaises dans leurs perceptions et appréhensions des choses et des gens, dû certainement à des forces psychiques internes qui les font se fourvoyer, comme un complexe d'infériorité ou au contraire un comportement totalitaire/tyrannique d'abus de pouvoir. Je pense qu'une fois que l'on a pris conscience de la non-résolubilité des discussions, soit on les prend pour ce qu'elles sont, des évènements de socialisation en tant que telle, soit on les fuit comme la peste car on sait déjà ce qui va s'ensuivre comme à l'accoutumée, et ce, quelles que soient les personnes présentes, en effet, le niveau d'érudition et même d'intelligence n'immunise pas contre les dérives sectaires, idéologiques, idéelles, la fausseté, l'égarement, le fourvoiement ou la mauvaise foi, ou encore les manifestations des affects et autres émotions, etc... En clair, avoir une réflexion qui tienne la route venant d'un individu lambda c'est un peu comme trouver un apprenti funambule passant d'un immeuble à l'autre sur une corde tendue invisible, sans faux-pas et donc sans tombé ! P.S.: Quand j'ai utilisé la métaphore de l'automobile pour l'Intelligence et du pilote/conducteur pour la Raison, je peux aussi y adjoindre un autre point, important, comme je le dis souvent à ma benjamine d'ailleurs: la Connaissance est le carburant - ou nourriture - de l'Intelligence ! Ainsi si un seul des éléments manque ou est défaillant/dysfonctionnel ou faible, le résultat sera décevant ou pire !
  10. C'est excellent comme d'habitude, je me régale et délecte de tes réponses on-ne-peut-plus lucides et clairvoyantes ! Aucun problème. Je suis d'accord avec tes développements. Pour faire simple, il y a une distinction à opérer entre déterminé et prévisible ! Le premier n'impliquant pas nécessairement le second, sans compter la part d'ignorance que l'on peut avoir sur tous ces déterminismes quand bien même ils existeraient en puissance ou potentiellement. Il est vrai aussi, que suivant sur quoi on met l'accent ou de valeur, le résultat de la réflexion sera lui aussi différent, en effet, celui qui croit en son libre-arbitre aura tendance a interprété sa vie et son passé au travers de ce prisme, alors que celui qui ne lui donne que peu de crédit mettra lui l'accent sur les déterminismes ou les fatalités, on pourrait même dire que s'oppose plus volontiers une vision optimiste de l'Homme et une autre pessimiste, mais sachant que l'humain est surtout connu pour son biais d'optimisme, il est donc plus probable que celui qui fait montre d'optimisme ne soit pas par la même occasion suffisamment objectif, c'est un peu comme lors d'un procès si on n'écoutait que " la défense " et pas " l'accusation ", le procès serait inéquitable et biaisé. Tout-à-fait, les rencontres peuvent influencer la vie d'un individu, il y a pléthore de telles anecdotes dans les biographies de savants célèbres, un moment clef qui les aura fait basculer. Mais entre constater que nous avons un tel " pouvoir " et être en mesure de prédire ce qui en suivra, c'est deux choses distinctes. En grande partie, parce que les autres chemins qui ne se sont pas produits nous sont totalement inconnus, pourtant la moindre pichenette aurait pu nous les faire prendre, c'est ce que l'on nomme en psychologie, le biais du survivant. Dit autrement, même en rejouant l'Histoire comme on sait que les évènements se sont produits, avec les mêmes acteurs et les mêmes situations, le résultat serait divergent et ce d'autant plus, que l'on s'éloignerait du point de reprise. Il est aussi par ailleurs bien connu, que même dans un domaine aussi restreint que l'économie ou la réussite individuelle, personne n'est capable de prédire ce qui va advenir, que ce soit une crise économique ou le succès ou la faillite dans telle entreprise individuelle. ( Je vais bientôt lire " Le mythe de l'entrepreneur ", qui justement dénonce un tel préjugé largement partagé ). Tout ceci démontre plus la stratégie mise en œuvre pour contrer ses propres angoisses face à l'incertain, qu'un quelconque pouvoir de prévision, inexistant, j'appelle cela une béquille psychologie, une foi dans une croyance qui permet d'affronter l'adversité et l'inconnu de la vie. Oui Disons que lorsque l'on prend vraiment conscience de ses propres limitations, et elles sont légion, cela peut avoir quelques incidences sur nos délibérations futures, bien que ce soit nécessaire mais encore insuffisant, il faut aussi profondément le comprendre et même l'expérimenter pour se l'approprier, ainsi qu'avoir la volonté pérenne d'y sursoir... Sachant qu'on ne peut pas le faire constamment et sur tout, on ne peut au mieux qu'y tendre, dans une perspective continuelle de perfectionnement. Mais tout un chacun ne souhaite pas une telle chose, beaucoup optent inconsciemment pour la facilité, comme ça vient, se reposant sur leurs instincts, intuitions, heuristiques, préjugées, habitudes, les mœurs ou traditions locales, etc... Tu peux le voir ainsi: L'intelligence est comme une voiture, de sport pour la haute intelligence par exemple, et la Raison en est son pilote - et la destination mue par nos émotions. ***************** Je reviendrais finir ultérieurement, je dois partir...
  11. Bien le bonjour à toi, permets-moi de participer à cette partie, il y a des qualités qui dépendent uniquement de " l'objet " et d'autres qui dépendent également et surtout de " sujet(s) ", par exemple pour la première catégorie on trouve le mensonge, dans l'autre par exemple, on trouve la politesse. Le courage, comme la lâcheté, la timidité, l'altruisme, le respect, la générosité, etc... ne sont pas des notions définies de manière absolue, mais de façon relative, elles dépendent d'un contexte socio-culturelle, si en dernier recours c'est le protagoniste qui sait si il en a fait preuve ou non, il n'en demeure pas moins que tout un chacun peut observer ce genre de manifestations, simplement il peut se tromper, tout comme on peut se méprendre sur le fait qu'untel soit amoureux ou non, cela ne signifie pas que l'amour n'existe pas ou qu'il n'est pas observable de l'extérieur, c'est son attribution pour/à tel sujet qui peut porter à caution/erreur. Une personne peut paraitre lâche à un tiers, et l'être effectivement pour le jugé lui-même, ou au contraire fallacieuse pour ce dernier, car ce n'est pas la peur qui l'aurait retenu mais autre chose qui n'avait rien à voir, un autre impératif supérieur, une promesse, un effet collatéral contradictoire prévisible, le remède pire que la mal, etc... Il y a toujours une asymétrie informationnelle entre l'observateur et le sujet, le premier étant bien moins loti pour juger, il fait donc un pronostic probable avec le manque d'information, il fait à proprement parler une inférence, en partie fondée, i.e. non totalement arbitraire. Avec l'altruisme, c'est également très compliqué de savoir si l'acteur en a fait réellement preuve, comme pour le fait d'être généreux, il peut il y avoir des ressorts intérieurs inconnus de l'extérieur qui l'a poussé à cette action, sans lien avec l'étiquette qu'on lui aura collé sur le dos, jugement uniquement basé sur l'effet observable alors que les causes réelles sont inaccessibles. Néanmoins, il y a pour faire ces jugements extérieurs des références collectives/sociétales implicites, un inconscient collectif sur ces diverses qualités et qui donnent le " La ", on le voit assez nettement avec la notion d'héroïsme, qui renvoie directement à celle de courage, en France on a pu le constater collectivement/socialement pendant la pandémie de Covid avec les premières lignes d'acteurs de la santé, tout comme dans un fait divers où un individu s'était sciemment interposé entre un agresseur armé et sa victime en devenir, c'est lui qui a été poignardé en premier. Le héro est une figure par excellence collective/sociale, elle n'existe qu'à travers cette perception du groupe, bien sûr restera à savoir si effectivement ce " héro " en est un aussi à ses propres yeux - comme je l'ai explicité à maintes reprises ! De même que le respect, il peut il y avoir des déclinaisons différentes suivant les lieux et les époques, on peut le voir avec ce qu'un Français considère comme allant de soi quand il s'adresse ou interagi un compatriote, et ce même comportement envers un Japonais dans son pays natal, qui sera là perçu comme offensant et déplacé, il y a donc des critères qui " s'imposent " aux acteurs suivant le contexte social dont ils dépendent, l'interprétation n'étant pas entièrement libre pour les protagonistes en jeu, il y a un cadre interprétatif sous-jacent et qui fixe peu ou prou le décor. Il en irait de même avec la lâcheté par exemple, ce qui était considéré comme lâche hier ne l'est peut-être plus aujourd'hui et réciproquement. Ce cadre de référence a un poids considérable sur nos interprétations, il est peu probable que de se rendre au travail ou aller chez le dentiste soit généralement perçu comme ayant quelque chose à voir avec le courage, pourtant pour certaines personnes, ce peut être le cas malgré tout, le travailleur qui se fait harcelé doit donc surmonter sa peur pour y aller malgré tout, tout comme le phobique de la " roulette " doit lui aussi surmonter sa frayeur pour se rendre au cabinet, tout comme à l'inverse se rendre sur le champ de bataille n'avoir trop rien à voir avec l'expression du courage, d'autant plus aujourd'hui avec la professionnalisation des armées. J'espère avoir été clair sur ce que j'ai essayé d'exprimer dans ces quelque lignes !? Bien à toi, D-U
  12. Très cher Tison, je ne prends connaissance de ton message que maintenant, et je t'avoue être agréablement surpris par ta réponse ( c'est tout à ton honneur ) ! Pessimiste défensif de nature, je m'attendais à une " attaque " en règle en retour, j'avais donc élaboré différentes réponses à tes éventuelles contestations prévisibles/probables, par une sorte d'intériorisation du personnage Tison2feu comme antagoniste dans mes pensées, je me retrouve donc une nouvelle fois avec l'herbe coupée sous le pied, et des idées développées à l'écart devenues en quelque sorte inutiles ou non-nécessaires ! Permets-moi alors de me libérer de ces pensées coincées et qui m'obstruent la cervelle, en les exposant ici, à défaut qu'elles te fassent vibrer plus que ça, peut-être qu'un autre lecteur en tirera quelque chose, je-ne-sais-pas, en tous les cas, je me sers de mes écrits présents surtout à des fins exutoires... Ne te sens donc aucunement visé par ce qui va suivre, ou pire incriminé. J'aurais donc pu faire remarquer si tu m'avais contredit en utilisant les " matrices ", que l'on ne peut pas justifier un Système en utilisant les éléments ontiques du système lui-même, car c'est tautologique ou bien plutôt un raisonnement circulaire, un peu comme on peut le trouver dans les croyances religieuses: je crois en Dieu de par les saintes-écritures, en oubliant que l'on donne crédit en ces saintes-écritures de par la foi en Dieu. Ou d'une autre manière, quand il n'y a pas si longtemps en sciences physique et médicale, on invoquait la théorie des quatre humeurs ou des quatre éléments Terre-Feu-Eau-Air, tant que l'on restait dans le système concerné, point d'amélioration possible, le monde se comprenait et été interprété exclusivement selon ces théories - et leurs critères respectifs - bon an mal an, il aura fallu attendre de proposer un autre système physique et médical, autrement dit d'en sortir ou le dépasser, pour en voir les limitations et surtout son éloignement/dévoiement d'avec la réalité objective. Je ne sais pas si tu as eu l'occasion de lire ce que j'avais écrit également à Ambre dernièrement, concernant le courage et son excès, en effet, il y a en quelque sorte un excès " positif " ou congru selon ma terminologie, et un autre " négatif " ou incongru, que l'on appelle justement la témérité. C'est-à-dire que pour une même situation, avec les mêmes protagonistes en jeu et les mêmes résultats intermédiaires et finaux, un observateur n'ayant pas accès aux états d'âmes de l'acteur principal verra la même chose, là où cet acteur, lui, pourra la comprendre différemment et donc faire une distinction selon l'état d'esprit dans lequel il était, soit sous l'impulsion d'une émotion, sous couvert d'ignorance répondant à une sorte d'envie ( => expression de la témérité ), soit sous la délibération d'un jugement, ayant pris suffisamment note et conscience des tenants et aboutissants, et conséquences et implications de son choix, démontrant cette fois-ci un devoir ( => expression du courage ), ainsi le même évènement peut être perçu différemment selon qui porte le jugement, pour quelqu'un d'extérieur ou pour le protagoniste principal, alors même que l'excès en jeu constaté est le même, par exemple par la mort du concerné, ce n'est donc pas tant l'excès qui caractérise la témérité en soi, mais de - la nature/typologie de - l'intentionnalité de celui qui a agi, comme en discute @Ambre Agorn dans ce sujet. De même, si Courage et Prudence devaient être contraires, conceptuellement, je ne devrais pas pourvoir trouver d'exemple montrant que c'est possible de les avoir en même temps, à l'opposé de vide/plein, animé/inanimé, vrai/faux, allumé/éteint, etc... ces pairs de concepts étant par construction incompatibles l'un avec l'autre, ou l'un à l'exclusion de l'autre. Or il n'y a pas ontologiquement incompatibilité entre la prudence et le courage, je peux fort bien avoir l'un et l'autre, comme je l'avais exprimé avec deux exemples, on pourrait presque ici invoquer la différence essentielle qui existe entre le " ou " exclusif et le " ou " inclusif, bien qu'il soit plus juste de parler du " et ". Le contexte, la situation ou le cas-par-cas est donc de rigueur, plus que de construire une abstraction conceptuelle déconnectée, qui est par nature simplificatrice et donc déformante, et même falsifiante de la complexité de la Réalité, un peu comme ce fût le cas avec le behaviorisme en Psychologie, en faisant abstraction/l'impasse des pensées/idées de l'individu, et en ne retenant que les comportements stricto sensu, on ne pouvait que manquer ce que l'on cherchait pourtant à faire, i.e. rendre compte des actions des Hommes, hormis dans des cas d'école ou de laboratoire aseptisés ! Et sur un plan mathématique, cela rappelle la catastrophe de l'irrationalité de la racine-carrée de 2 - ou de la diagonale du carré-unité - pour les Pythagoriciens, ne jurant que par les nombres entiers et leurs rapports, cela leur était à la fois insupportable et incompréhensible !
  13. Bien le bonjour Tison, Je ne reprends pas ce que tu as dit en me répondant, d'une part j'entends bien que tu as d'autres préoccupations et occupations que d'entretenir une disputatio avec moi, et d'autre part je crois que je me suis très certainement très mal exprimé au vu de ce que tu m'as répondu, que je ne conteste nullement cela dit en passant, il y a eu un malentendu entre nous, qui plus est j'ai le sentiment que je ne me suis manifestement pas du tout fait comprendre de toi, je me suis laissé emporter par mon engouement et ai desserré un peu trop les freins, te conduisant a priori dans une zone distale de développement pour toi dissonante ou inconfortable. Je te prie donc de m'excuser pour la gêne occasionné, involontaire ou non délibérée et même non souhaitée, là n'étaient pas mes intentions. Ceci étant dit, à la lecture du document fourni par tes soins, je réponds finalement " tout seul " à mes objections, qui sont soit soulevées effectivement par l'auteur lui-même, du moins pour ce que j'en comprends étant donné son lexique/symbolisme propre ( ce qui m'est toujours difficile quand il y a un nouveau vocable en jeu: trop de nouveaux mots/sigles avec un usage spécifique ), ou soit y abondent purement et simplement en particulier envers ma réticence première liée à " l'opposition " des concepts duaux qui ne peut/pouvait être systématique, comme je l'avais dit/exprimé ! ( D'ailleurs les exemples qu'il donne au début du document, sont je pense suffisamment éloquents pour je puisse affirmer que " courage " et " prudence " ne sont pas opposés ou contraires selon sa propre acceptation : Analytique/Synthétique, Animé/Inanimé, Exceptionnel/Normal, Antécédent/Conséquent, Existant/Inexistant, Absolu/Relatif, Abstrait/Concret, Accessoire/Principal, Actif/Passif, Aléatoire/Certain, Discret/Continu, Déterministe/Indéterministe, Positif/Négatif, Vrai/Faux, Total/Partiel, Neutre/Polarisé, Statique/Dynamique, Unique/Multiple, Contenant/Contenu, Acquis/Inné, Beau/Laid, Bien/Mal, Temporel/Intemporel, Etendu/Restreint, Précis/Vague, Fini/Infini, Simple/Composé, Attiré/Repoussé, Egal/Différent, Identique/Contraire, Supérieur/Inférieur, Interne/Externe, Individuel/Collectif, Quantitatif/Qualitatif, Implicite/Explicite ) : [ Relations entre les pôles canoniques Parmi les combinaisons de relations existant entre les 6 pôles canoniques (A+, A0, A-, +, 0, -) d'une même dualité A/ , on retiendra les relations suivantes (outre la relation d'identité, notée I). Deux pôles canoniques α1(A/ , c1, p1) et α2(A/ , c2, p2) d'une même dualité sont duaux ou antinomiques ou contraires si leurs composantes contraires sont opposées et leurs polarités sont opposées. Deux pôles canoniques α1(A/ , c1, p1) et α2(A/ , c2, p2) d'une même dualité sont complémentaires si leurs composantes contraires sont opposées et leurs polarités sont égales. Deux pôles canoniques α1(A/ , c1, p1) et α2(A/ , c2, p2) d'une même dualité sont corollaires si leurs composantes contraires sont égales et leurs polarités sont opposées. Deux pôles canoniques α1(A/ , c1, p1) et α2(A/ , c2, p2) d'une même dualité sont connexes si leurs composantes contraires sont égales et la valeur absolue de la différence de leurs polarités est égale à 1. Deux pôles canoniques α1(A/ , c1, p1) et α2(A/ , c2, p2) d'une même dualité sont anti-connexes si leurs composantes contraires sont opposées et la valeur absolue de la différence de leurs polarités est égale à 1 ] De même, quand je disais que son approche était réduite à une vision essentiellement décontextualisée, je ne m'étais pas non plus trompé/fourvoyé: [ On commencera ici en effet par construire des concepts de manière abstraite, sans considération du fait que ces concepts sont ou non lexicalisés. ] Selon mon point de vue, tout ce que j'ai explicité ou tenté d'expliquer - peut-être de manière maladroite - reste valide et fondé en raison, plus global et général, tout en étant mieux calqué ou plus fidèle à la réalité elle-même - de la vie concrète ou de tous les jours. ( Ce qui ne nuit en rien à la qualité de son travail, ni ne fait l'objet d'un dénigrement de ma part, il est plus question ici de quantité que de qualité, et/ou pragmatique versus théorique. Un peu si l'on veut comme la différence entre une considération uniquement fondée sur les nombres entiers versus celle sur les nombres réels confrontées au monde réel, tout dépend de ce que l'on cherche à faire ). Bien à toi, D-U
  14. Chère Ambre, Quel dommage que tu laisses filer ces questions dans ton propre Topic " libre de sujet ", il y avait je pense matière à réflexion, bien que je n'en détienne pas toutes les clefs. Ce que je peux globalement malgré tout en dire succinctement, c'est que si les humains sont des créatures assez déterminées, dans le sens où les réactions suivent des " lois ", ils n'en demeurent pas moins une bonne partie du temps imprédictibles, en effet il suffit d'être ignorant d'une partie des facteurs d'influence, ou encore de l'ampleur des impacts de petites perturbations du type " un battement d'aile de papillon au Brésil peut déclencher une tornade au texas ". C'est donc le fruit de cette complexité difficilement maîtrisable en entrée/amont que nous pouvons être surpris par les résultats, les comportements résultants ou en sortie/aval. Bien évidemment l'humeur, les émotions et la situation du moment modulent grandement les " outputs " ou le déroulement du phénomène, parfois exhibant un extrême ou l'autre pourtant avec les mêmes algorithmes en jeu, que l'on peut par exemple retrouver dans l'effet de halo et celui d'effet de halo inverse. Oui je pense aussi, d'ailleurs il n'est pas impossible, à la volée, de penser que le courage a quelque chose à voir avec le libre-arbitre ou la liberté, où j'estime justement que sa première et la plus évidente manifestation se situe dans le refus ou dans la force de s'empêcher ou de se retenir ! Je rajouterai aussi, qui plus est, que l'influence sociale n'est pas toujours quelque chose qui est très extérieure à nous, comme des éléments de la société génériquement, mais la plupart du temps plus prosaïquement, au contraire, de quelque chose de proximale, à travers nos " proches ", que ce soit la famille, nos amis, les voisins ou les collègues, ce sont certainement eux qui nous influencent le plus directement, par conformisme ou mimétisme ou " synchronisation " ou encore par contagion émotionnelle, ou via l'autorité/légitimité, etc... Une certaine prise de conscience semble nécessaire effectivement. L'intelligence sera ici convoquée uniquement pour trouver un moyen de le mettre en application, mais c'est une autre instance psychique qui nous intimera, en notre for intérieur, de déroger à un programme, réflexe ou automatisme inné ou acquis. Il faudra en passer par l'entendement ou une délibération et donc la Raison. Le " courage " peut conduire à la mort en connaissance de causes, et donc à une forme d'excès, si on en a accepté les conséquences néfastes possibles et même prévisibles au préalable, la témérité fait référence justement à ce manque de discernement par une sorte de naïveté ou d'optimisme béat comme ce fût le cas lors de l'envoi des soldats pour la première Guerre Mondiale - d'où l'expression " partir la fleur au fusil ", du moins avant l'enlisement du conflit ou même des premières hostilités morbides, et une reconnexion brutale à la réalité. Ce n'était pas une règle bien évidemment absolue, disons que toute chose humaine suit une Loi de répartition statistique, la fameuse courbe en cloche gaussienne la plupart du temps, où l'essentiel et la très grande majorité des individus va se retrouver confiner entre + ou - deux écart-types, comme c'est le cas pour le QI par exemple 2.5% des personnes auront une intelligence très inférieure à la moyenne <70 et parallèlement autant avec une intelligence très supérieure à la moyenne >130, il en irait de même avec la Sagesse, une poignée de vieillards pourraient sans doute y prétendre, là où l'immense et écrasante majorité seraient littéralement médiocres ou plutôt en voie de régression plus probablement, faute déjà d'entrainement/stimulation/pratique, au même titre que n'importe quel muscle, il finit par s'atrophier si peu ou pas assez sollicité ! Bien sûr, il ne suffit pas d'avoir pris une fois une bonne décision ou avoir fait un choix heureux pour se voir qualifier de sage, il faut que cela se produise disons pour la plupart de nos actions ou engagements, dans tous les cas, bien mieux que le simple hasard, c'est-à-dire plus souvent qu'une fois sur deux en moyenne ou que dans 50% des cas totaux, sinon, on peut simplement appeler ça de la chance et non de la sagesse... En effet, le souci c'est que l'humain étant un très grand affabulateur inné il aura tôt fait de construire une histoire rationalisant son action, après coup, et très rarement avec mûres réflexions et délibérations rationnelles au préalable, ce que Michael Gazzaniga appelle - le module - Interprète de notre cerveau, c'est un processus automatique et inconscient, et même irrépressible comme il l'a montré avec les personnes ayant une callosotomie ( dissociation neuronale entre l'hémisphère droit et celui de gauche du corps calleux dû souvent à son sectionnement pour raison " médicale ", du type épilepsie récalcitrante ). Il est quand même intéressant de noter je trouve, que la plupart du temps, les Hommes se mettent assez facilement d'accord sur ce qui est bien de faire s'agissant des autres, donc dans une perspective collective/sociale, mais que s'agissant de soi, il en aille très différemment, autrement dit, on attend d'autrui qu'il fasse preuve de grandeur sociale consensuelle, pendant que nous optons, chacun, pour nos propres penchants et intérêts peu ou prou égoïstes si l'occasion se présente, et d'autant plus si il y a peu de chances d'un jugement moral des autres quelle qu'en soit la cause/raison: de ne pas se faire prendre ou identifier, tolérance tacite/traditionnelle, etc... Sera donc perçu comme sage celui qui répond à ce dictat à vocation/terminaison sociale mais pas celui qui vise sa propre satisfaction quand bien même il ne nuit à personne...
  15. Bonjour Tison, et merci pour la sincérité de ta réponse, qui me coupe quelque peu l'herbe sous le pied, comme qui dirait, m'attendant à ce que tu " défendes " ce que tu avais exposé. Nevermind ! Mon but n'était néanmoins pas de redonner une énième justification de ma réfutation ou contestation, non, je voulais simplement attirer ton attention, mais je vois dans ta réponse que tu le pressens, sur l'antinomie prévisible entre " l'approche dualiste " quasi-ontolgique des vertus/vices et " la morale contextualisée " de M. Hunyadi que tu avais aussi introduite ! En effet, la première ( le dualisme bien que l'on pourrait aussi envisager non plus un binôme mais un trinôme, qui ferait d'ailleurs bien plus sens à travers ma représentation algébrique du repère cartésien, pluridimensionnel ) est avant tout indépendante de tout cadre/contexte/situation - ce qui est quelque part un non-sens, seuls sont pris en compte les concepts en eux-mêmes et comparer entre eux sans référence extérieure, alors que la seconde insiste pour montrer que le contexte ou la situation est déterminante et prépondérante en l'occurrence pour des considérations morales, il y a cette fois-ci forte dépendance entre l'un et l'autre, il y a donc une sorte d'aporie - en l'état - à endosser/s'approprier ces deux approches simultanément/conjointement en un seul et même être, que tu représentes en particulier ! J'ai de mon côté essayé de - te - montrer l'issue ou le dénouement de cette contradiction, en introduisant le médiateur qu'est la situation, pour comprendre le sentiment ou l'impression que l'on pouvait avoir sur l'harmonie ou l'opposition entre des vertus distinctes de prime abord, mais en redonnant la place à cet intermédiaire dans l'appréhension des vertus prises deux-à-deux plus spécifiquement, quoique rien n'empêcherait de les prendre par trois ou plus suivant le modèle que j'ai exposé, généralisant d'une part l'apport de Paul Franceschi ( que je n'ai pas lu ) et Aristote(?) ( que j'ai lu mais dont je n'ai pas retenu grand chose ) tout en prenant sérieusement en considération/compte ce qu'a mis en évidence Mark Hunyadi par ailleurs, un mariage selon moi des plus heureux...
  16. deja-utilise

    Le désir

    Bonsoir à toi, Oui bien sûr, on a exploré d'autres horizons depuis son époque, toutefois, comme la plupart des grands philosophes, leurs pensées restent malgré tout d'une terrible actualité, l'Homme n'ayant pas particulièrement évolué en quelques siècles, au point même que je me risque à dire comme Judith Rich Harris que les adultes sont pour la plupart restés dans leur appréhension du monde des enfants de 7/8 ans ! Ou comme je me plais à le dire à mon adolescente, les adultes sont simplement des enfants qui échappent à l'autorité parentale... Le 21/01/2024 à 22:16, Dompteur de mots a dit : Ton bébé n'a effectivement pas besoin du contact de ses parents parce qu'il a besoin de consommer sa part de lait, sa part de purée, parce qu'il doit obtenir son dix minutes de jeu, il en a besoin parce que, d'une certaine manière, il est son papa et il est sa maman. Or c'est exactement l'inverse de ce que montre la célèbre expérience d'Harlow, tout autant valable pour le nourrisson humain, le besoin de contact est un besoin fondamental et ce, dès le plus jeune âge.
  17. Bonjour Tison, merci pour ta réponse Il y a à mon sens quelque chose d'illogique en désignant des termes " neutres " de part et d'autre des deux vertus et en voulant les garder distincts, en effet la propension à prendre des risques " neutre " devrait coïncider avec la propension à ne pas prendre de risques " neutre ", il y a selon moi équivalence ou égalité dans cette neutralité ! Simplement, comme je le soupçonne mais dont je ne t'ai pas parlé, en particulier ces deux vertus prises en exemple, quoique ce serait valable pour d'autres couples " complémentaires " ou non, sont tout bonnement dans des dimensions différentes, d'où ma référence aux sens(!) précédemment ( on pourrait l'appliquer à des caractéristiques somatiques aussi, comme la taille et le poids par exemple ), disons pour fixer les idées dans un repère cartésien, que l'origine c'est-à-dire le zéro ou l'élément neutre serait commun aux deux axes que sont les ordonnées ( l'horizontale X ) et les abscisses ( la verticale Y ), où la première vertu " s'étale " sur l'axe des X en ayant son élément neutre en " 0 ", et l'autre vertu aurait quant à elle son déploiement sur l'axe des Y, tout en ayant elle aussi son élément neutre en " 0 ", elles se déploient donc dans des directions différentes ( j'oserais même dire orthogonales au sens mathématique du terme ) et non pas opposées stricto sensu, que l'on ne devrait donc pas appeler " opposées " contrairement à ce qui se passe sur chaque ligne et donc pour chaque vertu elle-même, par exemple la lâcheté étant opposée à la fois au courage et/ou à la témérité, qui elles se trouvent à un autre bout ou un autre " côté ", la partie " milieu " pouvant être vu aussi comme un côté relativement - et localement - à une des extrémités ! Cela je pense que je l'ai très bien assimilé, c'est le dualisme avec la notion " d'opposition " que je réfute ou rejette, puisque je n'y vois ni contraire ni " conflit " en soi, mais seulement la résultante ou conséquence d'une situation précise le cas échéant, tout comme l'inverse dans le cas contraire. Je suis heureux de le lire, mais je ne suis pas sûr que tu mesures - pleinement - la problématique profonde que j'ai antérieurement soulevée et que je rappelle une nouvelle fois un peu différemment juste au-dessus ? Synthétiquement: La valence dans le dualisme des vertus - ou des vices - serait toujours médiate à la situation, en somme, et non directe ou immédiate ! Bon dimanche...
  18. @tison2feu, je ne voulais pas spécialement revenir sur cette approche, dont nous avons déjà eu l'occasion de discuter il y a bien longtemps à présent, mais force est de constater que je ne l'ai pas digérée, ce qui signifie que si je n'arrive pas à faire mienne une idée, c'est qu'il y a quelque chose qui ne va pas, comme ça m'est déjà arrivé sur une conception statistique en Math que je n'arrivais pas à m'approprier, et que bien des années plus tard, deux mathématiciens ont montré une mis-conception ou une mésinterprétation qui avait fait consensus pendant des décennies ! D'où certainement mon incapacité à l'intégrer dans mon arsenal intellectif. Je vais donc te tarabiscoter un petit peu, sans mauvaise arrière pensée bien évidemment, le but n'étant pas de te piéger il va sans dire: " Quelle peut bien être la vertu opposée et complémentaire du courage ? Puisque nous venons de voir que l'inhumanité est le pire vice dans lequel on peut tomber par excès de courage, nous pouvons déduire aisément que la vertu d'humanité (bonté) est la vertu opposée et complémentaire du courage. " " Oui, le terme découragement évoque l'impatience, d'où la possibilité d'une opposition complémentaire entre courage et patience. " " A titre d'exemple, voici la matrice de concepts élaborée par P. Franceschi à partir du concept de courage versus prudence " Ce qui me chagrine là-dedans, c'est l'utilisation du terme " opposé ", qui me laisse entendre qu'ils ne sont pas du " même côté " bien au contraire, par exemple ici: https://dictionnaire.lerobert.com/definition/oppose Pour ma part, après quelques réflexions dernières, je pense que ce qui donne l'impression d'opposition ne se situe aucunement dans les concepts en eux-mêmes, ce que tu appelles ici les vertus, mais bien plutôt dans la situation qui les concerne, en effet en répondant à Bouddean, tu acquiesces en disant que le courage se trouve en opposition à la patience, or un simple contre-exemple suffit à montrer que ce ne peut pas être vrai tout le temps ou ontologiquement, et que c'est précisément la situation qui dicte qu'ils sont soit congruents, soit en opposition, c'est-à-dire, si la situation les fait mettre en conflit ou non ! Par exemple, si une personne est gravement malade d'une maladie incurable ou difficilement, elle peut décider d'affronter cette adversité avec courage - nonobstant ce que l'on entend exactement par là - tout comme elle peut faire aussi monstration de patience dans la durée face à ses tourments qui vont durer plus ou moins longtemps et peut-être même s'aggraver, il n'y a dès lors pas opposition, mais bien complémentation dans leurs survenues et traitements. De même le sauveteur qui va secourir une personne coincée sur une falaise abrupte, peut à la fois faire preuve de courage et en même temps de prudence en prenant les précautions adéquates pour ne pas empirer la situation pour la victime, lui-même voire d'autres personnes éventuellement présentes, là également il y a complémentarité sans opposition, puisque dans ces deux cas/exemples, il n'y a pas conflit entre les deux vertus en jeu, elles sont congruentes ! Quand je lis ce que tu rapportes, j'ai l'impression qu'il se passerait la même chose avec nos sens - plutôt qu'avec des vertus ou des vices, je ne vois pas bien comment intrinsèquement l'ouïe pourrait être en opposition avec la vue par exemple, en revanche suivant l'évènement en lice, on pourrait effectivement avoir conflit ou incongruence entre la perception visuelle et sonore, comme lorsqu'un avion à réaction transperce le ciel, son image ne correspond pas à la localisation du son perçu/émis, il y aurait ainsi " opposition ", alors que la voiture qui nous klaxonne pendant que nous traversons les " clous " ne présente pas cette contradiction, les sens de la vue et de l'audition sont en phase, il n'y a pas ici d'opposition. Dans un cas comme dans l'autre il y aurait malgré tout complémentarité entre la vue et l'ouïe, il n'y a que chez les personnes synesthètes qu'il pourrait il y avoir réellement chevauchement " contradictoire " ou conflictuel fondamentalement, mais ce serait abusif de parler d'opposition, bien plutôt parler de contamination serait plus juste. Consécuitivement, ne pourrait-on pas envisager un cas de figure où le courage et la bonté se présentent simultanément et sans conflit/incongruité ? Je ne sais pas, une personne qui met en jeu sa propre existence ou son intégrité physique et/ou mentale pour secourir des gens, leur venir en aide ou les soustraire à des maux !? L'individu qui aura également recueilli un " Juif " chez lui, pendant l'occupation alors qu'il était demandé de les dénoncer sous peine de grave sanction, ne fait-il pas preuve à la fois de courage et de miséricorde envers une personne en détresse - au moins pour un regard extérieur !?
  19. Bonjour Tison Il n'est pas impossible que j'ai vaguement confondu deux productions des deux auteurs que sont O. Houdé ( celui-ci citant celui-là ) et W. De Neys, même si le premier parle plus volontiers de Gyrus cingulaire pour le Cortex cingulaire antérieur, dans son intervention dans Pour la Science de juillet 2002, il ne laisse a posteriori pas entendre aussi explicitement/clairement que le second ce que j'ai dit/rappelé, si je dois me raviser, entre autres: " We noted that although people hardly ever explicitly refer to normative considerations during reasoning, more implicit detection measures such as the activation of the anterior cingulate cortex or autonomic skin-conductance levels already indicated that our brain is sensitive to the presence of conflict between cued intuitive and normative considerations " dans Biased but in Doubt: Conflict and Decision Confidence, W. De Neys et al. Je " connais " par lectures interposées effectivement ce neuro-psychologue qu'est S. Dehaene, tout comme je prends de temps en temps connaissance des " avis " de N. Gauvrit et accessoirement F. Ramus.
  20. Bien le bonjour à toi, On peut certes envisager les choses ainsi, quoique j'ai bien peur que cela ressemble plus à l'élaboration d'un mythe, un peu comme avec J.J. Rousseau et " l'état de nature bonne " de l'Homme avant sa compromission avec la " société ". Le courage, comme toute autre affection interne peut se révéler à n'importe qui, quelle que soit sa condition d'existence et/ou sa place au sein d'un groupe, personne n'en ayant le monopole, même si des individus seront placés ou se placeront dans un environnement plus propice pour en faire preuve/usage éventuellement, e.g. le pompier ou le mineur de fond versus l'ingénieur en bureau d'étude ou la secrétaire, la différence étant au niveau des " occasions " qui peuvent conduire à l'éprouver. Autrement dit, le nombre d'opportunités n'a trop rien à voir avec le fait de pouvoir ontologiquement en faire preuve potentiellement, de manière latente ou en puissance ! Tout comme n'importe qui peut susceptiblement tomber amoureux, mais que les occasions peuvent être rares, voire même jamais se présenter suivant le mode d'existence, ou tout à l'inverse, apparaitre à tour de bras, ce que les nouvelles générations appellent le poly-amour. Dans la mesure où tu as puisé dans tes propres ressources, on peut effectivement se poser la question, de quoi as-tu fait preuve à ce moment-là !? En tous cas, comme le rappelle Tison2feu, il y a eu certainement enclenchement du " système 3 " de ton cerveau: l'inhibition d'une réaction automatique/réflexe, par un procédé qui t'auras été propre à cet instant-ci. Ça ressemble assez à ce que j'en ai dit antérieurement, je rajouterai que ce " quelque chose " doit être intrinsèque et non extrinsèque pour que l'on puisse l'appeler " courage ", dans le cas contraire, c'est de la contrainte, du forçage, de la stimulation ou de l'incitation par quelqu'un ou quelques autres, bref, c'est une force extérieure à nous-même qui nous pousse à agir, alors que le courage est un combat avec soi-même à partir de ses propres ressources. Bien sûr, on peut se poser la question, de savoir si par exemple une peur plus grande doit être comprise comme faire preuve de courage face à une situation perçue comme dangereuse en premier lieu, surmonter un obstacle qui nous fait peur présentement à cause ou grâce à un état de terreur plus grand anticipé/envisagé/futur, n'est sans doute pas à considérer comme du courage. Est-ce qu'une autre stimulation interne, peut aussi être interprétée comme tu le fais sceptiquement ? Disons par la curiosité, comme cela semble être pour ton anecdote ? J'aurais tendance à répondre comme toi, par la négative également. Je pense que l'acte de courage vise à dépasser notre état de peur en lui-même, de surpasser notre élan de fuite ou de tétanisation, d'y remédier, non pas tant en terme de finalité ou d'objectif ( je l'ai fait quand même ), mais dans le processus en cours ( il est hors de question que je me laisse mener par le bout du nez par mes réactions animalesques/instinctives ). Car au même titre que si j'y suis enjoint par mon entourage du moment, ce n'est pas le résultat d'y être parvenu en lui-même qui prime pour parler d'acte courageux, mais comment j'y suis arrivé finalement et qu'est-ce que je cherchais réellement à éteindre ou à surmonter: mon état ou l'objectif ?! J'ai du mal à voir pour la curiosité si elle peut être utilisée pour l'un ou pour l'autre ou exclusivement l'un, en revanche je pense que d'arriver à se mettre en colère, par une sorte d'effet d'emballement de nos pensées contraires/antagonistes à la peur, est à ranger dans la manifestation du courage puisque résultant d'un choix, celui de refuser notre condition présente dictée par le sentiment de peur. Ce sont des pistes de réflexion, ma pensée n'est pas figée sur ces points, je n'ai pas encore tranché définitivement. Disons que lorsqu'il est question de morale dans la première action, une fois que l'on se voit soi-même avoir cédé, c'est comme une digue qui lâche, point de retour en arrière, on ne peut effacer ces manquements, il y a une part d'irréversibilité, qui nous pousse alors à baisser les armes, la lutte ayant été manifestement perdue dès la première bataille, il y a comme une capitulation de notre esprit, et pour faire suite et se rasséréner, on a vite fait en suivant d'avoir recours à la rationalisation ! Dans un autre registre, celui de la dissonance cognitive, il a été montré par exemple à des sujets, à qui l'on demandait de lire à haute voix à un public un discours contraire à leur idéologie politique, quand bien même on leur avait dit en amont que cela ne signifiait pas qu'il devait souscrire aux idées dedans, juste de les lire sans partie pris, ils ont été ensuite de leur propre chef conduit à défendre ces mêmes idées pourtant opposées à leur position politique, par le simple fait qu'ils les avaient malgré tout tenues face à d'autres, pourtant sans aucune conviction au moment de la diction, cette dissonance étant insupportable, il fallait rendre compte de nos actes et de nos pensés, et d'une manière ou d'une autre les harmoniser entre eux. Oui en quelque sorte, on peut s'apprendre à changer nos réactions ou nos schèmes de pensées, c'est justement ce qu'explique Wendy Wood dans son livre, comment créer par soi-même une autre " voie " et s'y tenir: https://www.babelio.com/livres/Wood-Bonnes-habitudes-mauvaises-habitudes/1298088 C'est un processus long, laborieux et engageant, mais possible en effet ! Bien que je ne sois pas certain que cela fonctionne systématiquement, d'une part, si on ne manifeste pas le désir de changement, alors rien n'est possible, ensuite même avec de la volonté et l'envie de le faire, on peut encore rencontrer des obstacles insurmontables, je pense à ce que j'appelle comme Konrad Lorenz le phénomène " d'empreinte ", comme il existe dans l'orientation sexuelle par exemple, une fois que celle-ci a été prise ( consciemment ou non ), elle ne sera plus révisable par la suite, on ne peut pas décider d'en changer, un hétéro ne peut pas de lui-même devenir homo et réciproquement, quel que soit le moyen utilisé, d'ailleurs toutes les " techniques " employées à l'époque où l'homosexualité était considérée comme une déviance, perversion ou une maladie mentale, elles ont échouées, elles ont surtout détruit des existences en faisant jouer un rôle étranger/faux aux protagonistes auxquels ils n'adhéraient pas vraiment hormis par la contrainte institutionnelle, ou soit par le recours assez radical au suicide, ou moins tragiquement par la fuite, le camouflage, l'imposture, etc... Il a été par ailleurs montré, en l'occurrence sur les idéologies, que rien n'était efficace pour convaincre les gens, si leurs idéaux pour eux sont des valeurs cardinales, alors il n'existe aucun recours pour les faire changer ou évoluer, le seul débouché possible étant la polarisation si l'on insiste davantage... La seule perspective un tant soit peu optimiste, est via la " preuve sociale " ou le mimétisme/conformisme, cela permet de faire changer les comportements à défaut des réflexions/cognitions, par la suite, les générations suivantes pourront s'imprégner et intérioriser ses nouvelles dispositions. Le corolaire, c'est que plus une personne est âgée moins elle est prompte ou encline au changement, l'ouverture active de l'esprit étant semble t-il évolutivement inverse des années qui passent pour le-plus-grand-nombre, elle se rétrécie avec les ans... D'ailleurs la sagesse populaire le sait, puisqu'elle considère souvent que les " vieux " redeviennent des enfants capricieux, bornés et entêtés ! La décrépitude n'est pas que corporelle, elle est aussi intellective. Bien à toi, D-U
  21. Bonjour Tison, ( oui je vois ça, mais je ne vais pas m'en plaindre ! ) Tu as raison, il faudrait pour être rigoureux considérer les choses dans un continuum, allant d'un extrême à l'autre, chez l'animal dont l'homme, n'importe quel concept ne se retrouve jamais pur en pratique, bien que l'on puisse toujours indiquer des pôles ou des tendances majoritaires, en réalité c'est souvent un mixte qui est en jeu, une répartition avec des " poids " différents. Tout-à-fait. Même si je ne l'ai pas explicité, c'est plus ou moins de cela dont il est question, il faut être capable par soi-même et non par une force extérieure, de contrecarrer ses propres volitions premières, cela passe donc par un contrôle de ses propres réactions, dans une résolution d'un conflit - si tant est qu'il existe - entre au moins deux instances psychiques. " L'instinct " ou l'intuition étant le mode par défaut du fonctionnement humain entre autres, il faut donc en passer par ailleurs pour le déjouer, il faut être en mesure de le désactiver en somme, et si ce désengagement provient de soi-même et non de l'extérieur, alors on peut fort bien appeler ça courage face à un danger, et intelligence face à une tâche cognitive ! Ce n'est pas tout-à-fait cela. Comme je le soupçonnais avant de lire l'agrégation des Que-sais-je dans son livre Comment raisonne notre cerveau d'O. Houdé, il y a intervention du cortex cingulaire antérieur, bien qu'il n'en fasse pas mention dans cette synthèse - étalée sur plusieurs années. Il faut pour se faire regarder ce qu'il a écrit ailleurs, en l'occurrence dans une intervention dans Pour la Science de juillet 2002: La correction des erreurs de raisonnement, de Olivier Houdé ( Je me le suis procuré en pdf, je pourrais te le fournir si tu le désires ). Dans le cortex cingulaire antérieur, il y a d'abord le cas échéant détection d'une incohérence, ensuite il y a relais vers le cortex préfrontal pour trouver " ce qui cloche ", c'est-à-dire la partie inhibitrice ou Système 3 qui se met dès lors éventuellement en marche, autrement dit le doute n'est pas produit par le système 3 lui-même, ce dernier est là pour en faire quelque chose si je puis dire, le " doute " émane plutôt du cortex cingulaire antérieur en amont ! C'est une très bonne question, qui s'est posée à des chercheurs, et à laquelle Wim De Neys a répondu, dans Smarter than we think: https://www.researchgate.net/publication/5386097_Smarter_Than_We_Think C'est tout l'intérêt de la présence du cortex cingulaire antérieur, car sans celui-ci nous serions incapables d'enclencher une pensée plus analytique - nous serions tout bonnement à un stade de cécité cognitive, il faut donc en préambule, que cette fonction cérébrale détecte quelque chose, ensuite une partie de nous, peut ainsi au moins sentir - ou pressentir - que quelque chose ne va pas, sans pouvoir forcément être en mesure de savoir quoi exactement, ni où, ni comment y remédier, il peut donc il y avoir une certaine conscience minimale/minimaliste que nous sommes disons dans l'erreur, mais être en même temps incapables de passer outre la réponse intuitive ou automatique, il n'y a rien de nécessaire entre ces deux étapes, il faudra dès lors être en mesure d'inhiber cette réponse facile pour mettre en branle la procédure difficile, chronophage et énergivore pour appréhender la problématique de manière rationnelle cette fois-ci. Bien à toi, D-U
  22. deja-utilise

    Le désir

    Bonjour DdM, Oui c'est vrai, néanmoins, je ne cherchais pas à délimiter un cadre de validité pour chaque concept ou sous-concept, mais de dégager ou attirer l'attention sur un oubli plurifactoriel du philosophe dans son appréhension des besoins fondamentaux ou inclinaisons naturelles. Il y a dans la curiosité une dimension positive ( attirance ) que l'on ne retrouve pas face à détresse due à notre ignorance ( prémunition ), que celle-ci provienne du " known unknown " ou du " unknwon unknown ". Cependant je me sens proche de sa pensée ou de sa vision pessimiste/sceptique/cynique du Monde, cela n'enlève en rien mon appréciation globale de sa philosophie peu philanthropique. Pour ma part, j'ai l'impression d'être immergé, bon gré mal gré, dans un immense zoo, habité par " mes " congénères, à ciel ouvert, ou d'être ce cosmonaute dans le film ou la série de films originaux et cultissimes La planète des singes - s'étalant de 1963 à 1973. Oui. À cela s'ajoute comme tu l'as écris également, une approche superficielle de la culture que je range dans un hédonisme débridé, du divertissement et de la jouissance sous toutes ses formes, tout cela est permis par le développement de nos sociétés et la toute puissance de l'individu autonome, l'envers de la médaille ou la dérive/falsification des préceptes des Lumières. Ou quand la Raison ne sert et ne dessert que les intérêts de notre animalité grégaire, de nos pensées ou pulsions archaïques, sans frein, ni retenue , ni même sagesse... J'ai dû mal formuler mon propos, j'ai signifié exactement l'inverse ! Par exemple: https://psycnet.apa.org/record/1982-04631-023 ( j'ai l'article en question, et si tu souhaites le lire, je te le fournirais en MP sur simple demande )
  23. deja-utilise

    Le désir

    Bonjour à toi, je te remercie pour ta réponse, Je crois qu'il se glisse ici plusieurs glissements de sens, presque imperceptibles pour ne pas dire topologiques, pour nous faire passer ainsi d'un Carré à un Cercle subrepticement. Les besoins dont parle Arthur S. sont primaires, c'est-à-dire, boire, manger et dormir. De plus le fondement de son " besoin métaphysique de l'humanité " sous deux aspects selon lui incompatibles, prend racine dans la peur de la mort, voire aussi " Cette nature particulière de l'étonnement qui nous pousse à philosopher dérive manifestement du spectacle de la douleur et du mal moral dans le monde ", c.f.: Le Monde comme volonté et représentation, où il n'est pas question de douter de notre ignorance ou même de nos incertitudes et ainsi d'être en peine pour cela. Je crois qu'au contraire, il nous dit que nous sommes trop prompts à être pleins de certitudes, et que " l'étonnement " ne se focalise que sur les douleurs que sont la peur de la mort, de la souffrance physique et morale. Si la souffrance est au cœur de ses préoccupations, il - A. S. - place conséquemment la résorption des besoins - primaires - et la lutte contre l'ennui en première ligne, j'y adjoins sur le même plan et non dans un lointain éventuel développement secondaire ou tertiaire, aussi la peur viscérale - en tant que souffrance primaire - d'être isolé de ses semblables, de ne plus profiter de leur présence, ainsi que l'inconfort patent et omniprésent du manque de contrôle/maitrise dû à ce que l'on ignore complètement ou partiellement de son environnement immédiat où l'on va chercher des moyens palliatifs ou curatifs pour s'y soustraire ou en changer la nature ( de indéterminé à déterminé ), par exemple il a été montré que les individus se laissaient aller à vouloir savoir, plus fréquemment, sur ce qui était indéterminé entre 3 choix possibles, deux certains dont 1 plaisant/neutre et 1 déplaisant ou 1 non-déterminé, à travers des chocs électriques ou des odeurs nauséabondes, les personnes ont relativement bien plus opté pour résoudre l'incertitude que de choisir un élément bien déterminé même au prix d'un désagrément potentiel, dans un cas 1 stylo étiqueté neutre, 1 stylo étiqueté choc-électrique et 1 dernier sans étiquette mais faisant partie de l'une ou l'autre catégorie: neutre ou avec électrochoc, dans un autre cas, une boite étiquetée avec une odeur agréable, une boite étiquetée avec une odeur écœurante et une dernière sans étiquette mais renvoyant à l'une ou l'autre déjà mentionnée, dans 2/3 des situations les personnes optent plus fréquemment pour les objets non-déterminés pour satisfaire leur curiosité naturelle, malgré le prix à payer de leur personne pour cela. Comme je l'ai mentionné sur ce forum à plusieurs reprises: " L'Homme préfère avoir une réponse, y compris farfelue ou arbitraire, que pas de réponse du tout ", c'est une tendance innée, une propension plus forte que la volonté, la raison, ou la rationalité. Dans un autre registre, on parle en psychologie de " need for cognition ". Je connaissais déjà cette allégorie. Néanmoins, elle ne justifie pas de remplacer un trouble par un autre, pas plus que la peur des araignées a quelque chose à voir avec la peur des foules ou du vide, de même la souffrance peut revêtir différentes formes, non interchangeables, en effet souffrir du froid par manque de logement chauffé n'a trop rien à voir avec le doute existentiel anxiogène de notre présence au monde ( peur de l'inconnu ), ou pour l'ostracisé/marginalisé de pouvoir se divertir autant qu'il le voudra ne l'empêchera pas de souffrir terriblement de son exclusion. Il en va de même entre une douleur infligée sur la main gauche et un plaisir prodigué sur la main droite, il n'y a pas neutralisation ou compensation de l'un part l'autre ! La socialisation n'a pas seulement pour but de nous extraire de l'ennui ou des difficultés liées à notre survie, elle est un besoin fondamental en lui-même, tout comme le bébé qui ne profite pas d'attention de la part des adultes est plus susceptible de mourir, bien que nourri et langé ( C.f.: Charcot et La Pitié-Salpêtrière, la " mort subite " des nourrissons à cette époque par manque de " chaleur humaine " ). On comprendra aussi, que l'on peut être en compagnie agréable sans pour autant réduire nos besoins primitifs ( boire, manger et dormir ) ou même que cette présence ne puisse résorber notre ennui du moment, elle comble une autre - typologie de - carence, disons affective pour fixer les idées ! Tout comme manger ou dormir ne compense pas une soif prégnante. De même, on peut se sentir seul au beau milieu du monde, le ventre plein, au chaud et au sec et devant un parterre abondant de distractions en-veux-tu-en-voilà, le sentiment de déconnexion sociale, en l'occurrence amicale, fraternelle ou amoureuse n'a rien à voir avec l'amusement ou le contentement matériel ou l'assouvissement de ses besoins de subsistance, au même titre qu'un carré ne remplace pas un cercle, qu'une forme géométrique n'est pas substituable à une couleur, que la vue n'est pas compensable par l'ouïe ou l'odorat, etc... La motivation à satisfaire ses besoins primaires et à contrer l'ennui ne sont pas d'une manière ou d'une autre la manifestation sous une autre forme de la fuite/peur de l'isolement social, ni du besoin de réduire intrinsèquement l'inconnu ou l'incertain angoissants, tout comme Abraham Maslow en son temps l'avait par ailleurs explicité dans sa " hiérarchisation des besoins " pour autant irréductibles les uns aux autres, bien que cet ordre soit aujourd'hui contesté, d'où mon intervention pour tout mettre à l'horizontal. D-U
  24. Re- Oui bien sûr, mais ce processus n'est en aucun cas du courage ou d'en faire preuve ou usage, c'est autre chose, en l'occurrence de l'anticipation ou de la prévoyance, ou plus génériquement, une forme de sagesse. Oui Je ne pense pas que la part d'ignorance soit nécessaire, elle peut être fortuite ou contingente. Si je prends le cas de la peur du dentiste, pour faire une opération que l'on a déjà faite, il n'y a aucune inconnue ou ignorance, on sait très bien ce qui nous attend, mais la peur risque fort de prendre le dessus, comme toute phobie. Il en va de même avec la peur du vide, bien que l'on ait toutes les informations sur la situation, qu'on les comprend parfaitement quand on est encore au niveau du sol, cela n'empêche pas d'avoir la tête qui tourne une fois en hauteur, la volonté, la raison et même les encouragements/rappels de l'entourage ni changent strictement rien. Tu as raison, il y a toujours une part d'incertitude irréductible, quelle que soit la formation dispensée en amont, on a la même typologie de difficultés pour les vols habités vers Mars, avec le confinement de l'équipage dans la navette spatiale pendant des mois, il est impossible de savoir ce qu'il adviendra, pour les membres, une fois l'engin réellement lancé en direction de cette planète. Pour le pompier, pour revenir à cet exemple, il peut être totalement pris au dépourvu - voire traumatisé - si il s'avère que c'est une connaissance dont il doit s'occuper, disons si elle est décapitée après une tentative de suicide avec un train ou avec un fusil de chasse dans la tête, ce qui est vrai aussi pour les médecins qui peuvent perdre leur moyen quand il s'agit d'un proche lors d'une urgence. L'armée utilise justement " l'esprit de famille " ou effet de groupe, ainsi que des moyens de dissuasion par des sanctions disciplinaires, voire martiales, pour faire en sorte que les soldats fassent ce qu'ils ont à faire au moment voulu, ce qui ne constitue toutefois pas une garantie, il avait été montré que lors d'affrontement avec assaut entre deux corps retranchés ennemis - lors de la 2nd guerre mondiale de mémoire, 90% des balles tirées étaient complètement erratiques, défiant tout pronostic prévisible, mais démontrant en revanche la répugnance de l'humain ordinaire à tuer délibérément. Cependant comme tous les médecins, avec le temps vient un certain détachement, ou plutôt une désensibilisation d'avec le patient, ce qui semble être le prix à payer pour faire ce qu'il y a à faire par nécessité. De même, comme énoncé dans le livre " Banalité du bien, banalité du mal, Le 101ième bataillon de réserve de la police allemande " pour les assassinats des Juifs, le plus dur psychologiquement est effectivement la première fois, le pas le plus dur à franchir, tel le Rubicon, une fois fait, plus de retour en arrière possible, les choses s'enchainent sans trop plus - avec la même intensité/vivacité - réveiller la conscience comme lors de la première fois, et ce avec d'autant plus d'aisance - ou moins de réticence - que les occasions se multiplient... Ayant discuté avec beaucoup de pompiers - y compris dans ma famille, il y a une convergence pour soutenir que le plus délicat à gérer émotionnellement, c'est quand la tragédie concerne de jeunes enfants. Non bien évidemment, c'était pour montrer la stratégie similaire dans les deux cas, un travail en amont, pour ne pas avoir à affronter la difficulté avec la seule volonté une fois devant le fait en train de s'accomplir, bien trop faible pour y faire face seule et ses maigres moyens. En effet la raison sera toujours prise au dépourvue par les émotions vives, il faut donc ruser pour lui redonner l'avantage, en différant la prise de décision par exemple, mais cela n'est possible que si on est en mesure d'anticiper les conséquences et implications de ce qui va advenir, donc faire preuve d'imagination reposant sur des analogies/similitudes de cas et ainsi la mémoire, ensuite être suffisamment réceptif à ces mêmes conséquences à froid et la déception ou le regret qui s'en suivraient, donc faire appel à nos sentiments, y compris moraux et emphatiques, de même que le dégoût ou la colère anticipés/pressentis; ce qui anté-rétrospectivement permet de prendre des décisions en amont pour se prémunir de nos propres failles/faiblesses devant la situation qui sera vécue au présent, raison d'être de la publicité/promotion sur les punitions édictées à titre préventif ou les risques encourus par exemple. Mais aussi et surtout, de se donner les moyens d'y parvenir, je me rappelle du cas d'une conseillère/coach en prévention des maladies sexuellement transmissibles, qui bien que parfaitement consciente des risques étant donné son métier même, n'avait pourtant pas pu elle-même se retenir d'avoir non seulement un rapport non protégé au moment où l'excitation s'est faite jour, mais qui plus est, en étant infidèle à son mari ! Savoir, même parfaitement, ne suffit pas, il faut aussi se donner les moyens de réussir envers/contre notre propre faillite volontariste - une fois en situation.
  25. Bonjour Ambre, Je pense que j'ai dû mal m'exprimer antérieurement. En effet, je ne conteste pas tant ce que tu dis puisque je suis d'accord, que ce dont je parlais était conditionnel. La " soustraction " dont il était question n'était pas à prendre dans le sens de faire en sorte de ne pas subir le stimulus déclencheur, mais au contraire une fois qu'il est présent - la condition - on ne peut pas ne pas ressentir les effets, la cascade de réactions intérieures, quel que soit ce que l'on fera sur le plan comportemental en réaction à ce ressenti. Prenons un exemple assez extrême, pour bien faire ressortir ce dont je discute, tiré de ma propre existence, ma fille est ce qui est le plus précieux pour moi, j'ai donc constamment peur qu'il lui arrive quelque chose, et effectivement tant qu'il ne lui arrive rien au jour le jour, cette peur est diffuse mais elle s'arrête là, en revanche si il lui arrive quelque chose, disons un accident ou pirement une agression, je serai dans tous mes états, complètement retourné voire dévasté, empli d'émotions vives prêtes à exploser si l'occasion se présente, je sais très bien que dans ces conditions, ma raison ne me serait d'absolument aucune utilité, je serais tout-à-fait incapable de me raisonner ! Nous avons donc bien là deux scénarios possibles, celui où la condition est absente et dans ce cas, la raison peut faire son office, et dans l'autre quand la condition est présente ( i.e.: une blessure ), où les émotions dépassent de beaucoup les capacités raisonnantes de l'esprit. Je peux bien sûr donner d'autres types d'exemples moins personnels, imaginons cette fois-ci une barre de fer chauffée au rouge, tant que je ne la touche pas ou n'ai pas lieu d'y toucher, ma raison peut me dicter ma conduite et mes gestes, a contrario, si je dois la saisir, quel que soit ce que j'aurais prévu de faire par la raison, je serai obligé de tenir compte de la douleur atroce que je ressens par la brûlure qu'elle m'impose, je ne pourrais pas ne pas tenir compte ou ne pas ressentir cette souffrance par la seule volonté de ne pas le faire ( d'en tenir compte ou de la ressentir ) ! Il n'y aurait qu'une autre sensation, comme une très vive émotion qui pourrait détourner les ressources cognitives de la - perception de la - douleur, comme la rage ou un état de choc, pendant un instant. De même, si je ne croise pas un individu méprisable et que je déteste au plus haut point - dont la raison importe peu, je peux fort bien ne pas ressentir la colère, rester zen par la force de la volonté/l'esprit, sauf au moment même où je serai face à lui, cette colère déboulera en moi sans crier gare, ce que j'en ferais dans la foulée étant une autre histoire, je serais dans tous les cas obligé de composer avec cahin-caha, pour le pire ou le moins pire, mais je n'aurais pas le pouvoir de l'empêcher d'advenir si cette personne se présente à moi, là tout de suite. Ou encore exercer un travail que l'on considère soi-même comme rébarbatif et profondément ennuyeux, tant qu'on y est pas nous avons effectivement tout loisir de penser à autre chose, s'évader l'esprit, etc... mais dès qu'on y retourne, on ne pourrait faire fi de la réalité présente, qu'on vit en même temps qu'on la subit, il n'est plus possible de se détacher de la réalité, car elle s'impose avec force à soi, on peut sans doute faire travailler ponctuellement son imagination pour s'en extraire un temps, se distraire, mais pas continument jour après jour et heure par heure, puisqu'on troquerait un mal pour un autre: l'épuisement mental contre l'ennui, la démotivation ou la perte de sens ! Enfin, si quelqu'un était suffisamment consistant avec lui-même en disant qu'il n'a pas besoin d'aide, alors il devrait absolument tout faire par lui-même, quitter le monde tel qu'il le connait, et apprendre à tout faire par lui-même, tel un Robinson Crusoé, il prendrait rapidement conscience de l'entière dépendance qu'il entretient/entretenait avec tous ses semblables ( même une émission assez extrême comme " Retour à l'instinct primaire " ne laisse pas les participants sans aucun artifice civilisationnel, chacun peut choisir un objet en plus d'un sac en jute, ce qui une fois qu'ils se sont réunis leur simplifie grandement l'existence malgré l'adversité omniprésente du milieu sauvage, sans cela, chaque saison ne durerait qu'une poignée de jours tout au plus, une fois les réserves corporelles épuisées ), il serait tel un ver de terre face à la rudesse du monde dans sa plus simple et cruelle expression, totalement démuni, n'ayant pas calculé correctement toute l'aide salutaire dont il bénéficie du matin au soir en perfusion permanente... D-U
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