-
Compteur de contenus
19 162 -
Inscription
-
Dernière visite
-
Jours gagnés
2
Type de contenu
Profils
Forums
Blogs
Calendrier
Vidéos
Quiz
Movies
Tout ce qui a été posté par Blaquière
-
Pour ce qui est de l'obscurité : Vous n'avez rien à m'envier !
-
Effectivement, y'aurait à dire(sur ce Bouddha?)... Mais, attendez, j'ai un truc plus classique : je vais chercher.... Chic ! il était déjà tout prêt : (C'était d'après le Gréco)
-
La Boulange... Mais là, je réalise que depuis Tonton, on a laissé la pâte dans la machine ! Et ça... c'est pas possible ! Pour la sortir, il faut se mouiller les mains, les tremper dans le seau d'eau (pour ne pas que ça colle) puis délimiter dans la masse de la pâte, en cisaillant entre les pouces et les autres doigts une portion de quelques kilos que l'on transporte en catastrophe et très rapidement pendant qu'elle commence à dégouliner entre les doigts, jusqu'au tour, sur lequel on la jette plus qu'on ne la dépose. (Le tour c'est la grande planche bâtie dans le mur où l'on va ensuite façonner le pain.) La masse de pâte lève encore quelques minutes sur le tour, puis, avec la "rape", mon père détache en la tirant vers lui, une longue bande de pâte d'une vingtaine de centimètre de large, (sa longueur se perdant dans la masse de pâte) et il commence, toujours avec la rape, à détailler des "pastons" tous de même grosseur. Sur le tour, la rape fait tac, tac, tac en coupant la pâte. La main gauche prend le paston et le pose sur la balance à deux plateaux. Sur le plateau de gauche, on a mis les petits poids cylindriques en cuivre jaune qui correspondent au poids du pain désiré. C'est soit un petit pain, soit un gros. Une baguette ou un "restaurant". En principe, les boulangers étaient tenu de faire chaque jours quelques gros pains ronds, des miches. L'esprit de la loi, c'était que le prix de la miche de pain au kilo étant le plus bas de toutes les formes de pains, s'il venait à passer un mendiant, il fallait qu'on ait de ce pain bon marché à lui proposer. Un jour mon père avait été contrôlé et quand on lui a reproché de ne pas avoir fait de pain au prix du kilo pour les pauvres, il a répondu : --"Vous vous foutez de moi ? Si un mendiant vient à la boulangerie, je le lui donne le pain ! Et encore, je lui choisirai la plus belle de baguette !" Deux grosseurs de pain, donc. Les baguettes (ou plutôt, les "bâtards") à deux cent cinquante grammes et les restaurants à trois cent cinquante. Si le poids du paston qu'on vient de détailler n'est pas juste il faut, soit rajouter de la pâte, soit en retirer. En rajouter c'est simple : on coupe un petit bout dans la grande bande et on l'envoie sur le plateau où il se colle au paston déjà dessus. Pour en enlever, mon père pinçait la pâte et la tirait un peu hors du plateau, et de la rape, contre le plateau, il découpait l'excédent. Dans tous les cas (ou presque), l'opération prenait à peine quelques secondes. Vu que la pâte est plus jetée sur le plateau que posée, si la quantité est insuffisante, la vitesse avec laquelle va se relever le plateau donnera déjà une idée approximative de la quantité manquante. Si au contraire le paston est trop lourd, c'est le bruit de la butée du plateau resté enfoncé qui va renseigner sur l'excédent. Mon père s'est toujours fait un point d'honneur de faire des pains du bon poids très exactement. Ce qui pouvait entraîner des scènes amusantes, parce que quand ça ne veut pas, ça ne veut pas : Il lui arrivait de rajouter l'un après l'autre ou plutôt de jeter à toute volée, cinq ou six morceaux de pâte minuscules avant que le plateau ne descende enfin. Il feignait de s'en énerver, alors que manifestement, c'était pour lui un vrai plaisir. Parce qu'au "bout du bout", c'était l'exactitude absolue qu'il visait et ça n'a pas de prix. En revanche quand un type de la répression des fraudes s'est pointé, un jour, vers les onze heures du matin, en costume-cravate, pour vérifier si les pains avaient bien le bon poids, oui, il s'est vraiment énervé. Et le contrôleur, mon père --empoussiéré de farine de la tête aux pieds--, il l'a chassé jusqu'au milieu de la placette en lui envoyant des baguettes au bon poids en pleine figure et en hurlant : "C'est pas maintenant, qu'il faut venir contrôler le poids, c'est à deux heures du matin quand je coupe la pâte !" (En vérité il ne s'était levé qu'à trois heures et demie vu que c'était Tonton qui avait fait partir la machine, mais ça, ça reste entre nous.) Je ne sais pas si nous avions payé une amende. Ce qui est sûr c'est qu'on n'a plus jamais vu de contrôleur. Il faut dire que quand c'était Marzulo qui coupait la pâte, le paston, il ne le lâchait pas tout-à-fait sur le plateau ! Juste il y passait. Il le lui faisait voir à la balance ! C'était tout au coup d'oeil ! Il coupait la pâte à la rape : tac, tac, tac ! la passait sur le plateau sans la lâcher : cling ! et la posait sur le tour : pam ! pour celui qui mettait en boules. Quand on lui disait "mais c'est pas peser, ça !" Il répondait : "Ah : le règlement c'est qu'elle doit passer sur la balance, pas de la lâcher !" (Mais je crois bien que c'est lui qui l'avait inventée cette formulation du règlement !) Et il se mettait à rire : "'Ah, 'ah, 'ah, 'ah, 'ah, 'ah, 'ah, 'ah !..." C'était son rire à Paul Marzulo. Un rire que je n'ai jamais entendu que chez lui. Il riait comme une mitraillette, très vite, mais en détachant chaque "ah". Il devait refermer la gorge entre chaque ah ? Il s'appelait Paul, comme mon père. Il était tout petit et mon père grand et mince. Il appelait mon père "l'Asperge" et mon père l'appelait "Basset". Mais meilleurs copains que ces deux là, ça doit être difficile à trouver. Mon père l'avait embauché un jour qu'il devait avoir besoin d'un coup de main, et depuis, de temps en temps, il venait faire un tour à la boulangerie. Il aidait un peu et en échange il avait à disposition le gite et le couvert. Il couchait dans la maison de Madeleine juste à côté du fournil. Une parfaite masure. C'était un peu un... aventurier, on va dire, sans toit ni lieu et tout modestement. Je crois bien qu'il avait fait de la boxe quand il était plus jeune. Mais c'était un vrai boulanger. Du genre qui ne s'en faisait pas, lui. D'ailleurs, il s'en faisait pour rien ; ou en tout cas n'en laissait rien paraître. Il était d'une gentillesse inimaginable. Son honneur, à Paul Marzulo, c'était sa gentillesse et sa bonne humeur. Il était brun, les cheveux courts, avait la tête toute ronde et un petit nez rond, aussi, de petites moustaches et le bord de ses yeux était tout plissé du rire et de son sourire permanent. Un jour mon père nous avait appeler pour qu'on le voit dormir. Il s'était endormi en attendant que la pâte lève dans la machine. Il dormait, à poings fermés, couché sur une de ces planches, celles avec la toile, et sur le dos. Mais les deux bras en l'air, levés à la verticale ! Quand il enfournait le pain, c'était pareil. Si mon père se faisait là encore un point d'honneur de ne jamais tordre un seul pain ; et vu qu'ils étaient enfournés sur une longue pelle jusqu'à cinq ou six à la queue leu leu, en une seule fois et en tirant d'un coup sec la pelle sur le côté, à l'intérieur du four, c'était à chaque fois un exploit, Marzulo, lui, c'était les fournées où il ne tordait pas au moins un pain qui étaient rares ! Mais il transformait ça en exploit ! Quand il avait défourné le pain tordu, il arrivait tout joyeux au magasin et annonçait : -- "Et un saxophone ! Un ! Ah, 'ah, 'ah, 'ah, 'ah, 'ah, 'ah, 'ah !..." Et il l'accrochait comme un trophée par sa pointe tordue à un des barreaux horizontaux de la panetière.
-
Une de mes premières céramiques (1970) ! (je l'ai gardée !) Le bouddha
-
Je suis sur le cul ! C'est tout ce qu'on demande quand on peint : transmettre des impressions, des sensations des émotions... Merci ! (Merci de regarder.)
-
ça veut dire quoi, ça : ?
-
Principe de lecture et d'écriture
Blaquière a répondu à un(e) sujet de Dompteur de mots dans Philosophie
Oh lui ! Il sait même pas ça !!! "La bouche, la langue, les dents, le palais, la gorge et les cordes vocales !... Et... un raton laveur !" -
Brecht : bonne adresse ! C'est vrai que l'histoire me passionne... Mais pas tellement celle des empereurs des rois, des princes, Et surtout dans la mesure où je peux ou j'essaie de répondre à certaines de ces questions. ("Les petits les obscurs les sans grade", "les damnés de la terre" !) Je lis dans les archives du village, en 1535 (quand les espagnols ont envahi la Provence : "Lous espanhoous, inimics dé nostré princé"... (Les espagnols ennemis de notre prince) J'en conclue que pour les paysans de l'époque, si les espagnols étaient bien les ennemis de François Premier, ils n'étaient pas les leurs...
-
Absolument ! Euh!... non ! Pas du tout ! Tant qu'ils courent après un ballon ils nous laissent tranquilles.
-
Principe de lecture et d'écriture
Blaquière a répondu à un(e) sujet de Dompteur de mots dans Philosophie
L'économe, c'est une petit couteau pour faire des fines épluchures. C'est un couteau métonymique. Pour éplucher des pommes de terre (métonymiques) Quand elles sont nouvelles, c'est pas la peine de les éplucher. Que ceux qui ont des oreilles... -
Principe de lecture et d'écriture
Blaquière a répondu à un(e) sujet de Dompteur de mots dans Philosophie
J'en reste à mon langage fasciste. Il l'est deux fois. La langue l'est, déjà, en elle-même, puisque toute ficelée et toute faite quand elle nous parvient : Elle nous est imposée. Et notre discours, ensuite, parlé ou écrit, l'est aussi. Parler, écrire, c'est en premier lieu, s'imposer à l'autre. En même temps qu'il signifie quelque chose et donc, qu'il nous signifie, notre discours signifie à l'autre... et de se taire, et de nous écouter ! Pour ce qui est de la langue qui nous est imposée, d'entrée, a priori, j'ai un exemple terrible. Le provençal. Les néo-locuteurs provençalistes confrontés au génie propre de Frédéric Mistral qui a eu les moyens intellectuels et poétiques, lui, de s'inventer "son" provençal, son propre langage, n'ont su, eux, en fait d'expression, qu'emprunter ce langage mistralien. Si bien que ce sont toujours les mêmes mots qui reviennent à la même place, et pour dire la même chose, Alors que la langue, une langue, dans sa globalité, devrait permettre un choix minimum. Une expression vraiment personnelle. En ce sens, une langue confine à une idéologie. On va dire qu'en philo, c'est moins grave et qu'il s'agit d'exposer une idée le plus clairement possible. (Encore que notre idée, notre pensée soit à 80 % (j'en sais rien !) tributaire du langage ou plutôt de notre langue et de notre connaissance de cette langue. Peut-on penser sans les mots ? Guère. Et ressentir sans les mots ? Oui ! Mais si cette sensation ou ces sentiments sont uniques en soi, puisque vécus, et en nous, pour l'autre, quelle est leur valeur, leur importance objective ?) Mais en littérature, comment donner un équivalent de notre sensation intime, de nos sentiments, vécus, avec des mots usés et toute la gangue de clichés qu'ils trimbalent ? C'est une gageure. A moins qu'on se la joue et qu'on se la raconte un peu sur notre prétendue originalité ; et que nos chagrins, nos joies, nos sentiments, soient tous de l'un à l'autre largement les mêmes, équivalents ou au moins... proches. Oui ! C'est ça qui rend l'écriture (et la parole) possibles, tout de même. Que nous nous ressemblions. Dès lors, je ne peux imposer à l'autre de moi que ce qu'il en a déjà. J'arrête : je vais devenir fou ! Ce n'est pas la parole qui serait fasciste, mais le désir de parler. Le reste suit comme il peut. -
Principe de lecture et d'écriture
Blaquière a répondu à un(e) sujet de Dompteur de mots dans Philosophie
Meuh non ! Elle est partante, mais pour se mettre entre les deux ! -
Panne d'internet ce matin, c'est parti sans crier gare et j'ai rien pu corriger je reprends le même passage : Au beau milieu de la grande cuisine, au premier étage de la Maison du Mûrier ("a l'Amou(r )ier" comme disait pépé), mémé entretenait un poêle minuscule qu'elle rechargeait de grosses bûches courtes. De ces petits poêles en fonte sur trois pieds, avec deux disques et des cerceaux plats aussi en fonte fine, du plus large au plus petit sur le dessus, qui refermaient les deux ouvertures et que mémé manipulait d'un crochet dans un bruit de ferraille et en donnant des jets d'étincelles. Le tuyau montait à la verticale et faisait un coude presque à angle droit pour rejoindre le canon de la cheminée contre le mur. Souvent, le poêle chauffait au rouge. Le tirage se faisait par une petite porte verticale du devant, qui s'ouvrait sur le petit plateau de base, et se réglait plus précisément à l'aide d'une toute petite porte dans la porte. C'était l'ouverture de l'ouverture. Au dessous, le chat sommeillait entre les pieds du poêle, à quelques centimètres du plateau et se laissait roussir les poils du dos. Sur la surface brûlante, la moindre goutte de salive devenait un micro spectacle. Elle se mettait sur le champ à bouillonner à grosses bulles quelques secondes puis disparaissait encore plus vite en laissant sur le métal une petite tache brune aux bordures blanchâtres. Il doit y avoir du sel dans la salive. Les deux hautes fenêtres de la cuisine donnaient sur la rue. On pouvait voir la large porte de la remise, en bas, en face, de l'autre côté. Mon père et ma mère s'étaient fait prendre en photo, un jour, devant cette remise, et l'on m'avait testé. J'avais trois ans. -- Qui c'est sur la photo ?" -- Papa et maman !" -- A quoi tu les reconnais ?" -- A la porte qui y'a derrière !" Ca avait bien fait rire tout le monde. Evidemment que j'avais reconnu papa et maman à leurs figures ! Ce que je voulais dire c'est que je me souvenais bien de quand on avait pris la photo et que derrière cette porte-là, il y avait la remise, avec dedans la charrette, les charrues, la houe, les magaous aussi et les sarpes plates accrochés à une barre en bois bâtie dans un angle et qu'en passant sur le côté de la charrette, on arrivait par l'ouverture du fond, au poulailler que mémé allait gouverner tous les jours avec son seau en fer galvanisé plein de vieux croûtons de pain, de son, et d'épluchures. Non, mais !... Ca n'était pas qu'une porte, c'était l'entrée d'un monde. Un monde sec de poussière et de fer avec les odeurs qui vont avec. Et pour le coup, c'est papa et maman qui auraient presque été de trop sur cette photo ! Ils empêchaient de voir complètement bien la porte refermée de derrière ! Le fauteuil de pépé regardais de biais vers l'intérieur sous la grande fenêtre de gauche. Entre les deux fenêtres, la table ronde était poussée contre le mur. Un de ses pans était rabaissé grâce à un système de charnières étudié pour, et elle prenait ainsi moins de place dans la cuisine. Une jolie table ronde et fine en noyer qui pouvait s'ouvrir et s'agrandir par le milieu de deux rallonges quand toute la famille était réunie comme pour la Noël. Ou quand Monsieur Bini venait nous voir, un fois l'an. C'était un copain de pépé, de la guerre de quarante. Un parisien. Un passionné de photographie. Un original ! Il avait trois ou quatre appareils sur lui qui ne le quittaient jamais, pendus en bandoulières, les courroies croisées dans tous les sens ; dont un (vous vous rendez compte ?) qui prenait des photographies en couleur ! Parfaitement ! Et avec TOUTES les couleurs ! Plus un flash comme une antenne radar qui faisait exploser ses ampoules ! Plus un trépied pour se prendre au milieu de toute notre famille, comme un pacha. Il était gros, toujours en short, un short bleu et large, avec des chemises à manches courtes et des jambes maigres et "blanquignouas" (pâles). Il était blond ou blanc, les cheveux courts, suant, soufflant, toujours humide, un peu baveux et très gentil. Une sorte de Père Noël sans barbe qui apportait à chacune de ses visites un cadeau à chacun des petits. J'ai eu comme ça la Tour Eiffel dans une boule d'eau en verre avec la neige qui tourbillonnait, et un Pluto fait de petits morceaux reliés par des fils, sur un socle, qui s'effondrait tout raplapla quand on appuyait sur le piston du dessous et cloc ! se redressait d'un coup tout raide et tendu avec la queue qui vibrait quand on le relâchait. Monsieur Bini nous livrait au village, à domicile, la magie parisienne. Il se nommait lui-même "Biniii" en accentuant curieusement le dernier "i" mais pépé, lui, l'appelait normalement : Bîîîni. Ils s'entendaient bien quand même. La guerre, ça fait des bons copains qu'on se douterait pas qu'ils existent. Les quatre pieds de la table étaient posés sur des supports en verre côtelés, comme de petits flans lourds et transparents. C'était pour ne pas mouiller le bois des pieds quand mémé passait la pièce. Entre le poêle et la table, il y avait aussi la Suspension accrochée au plafond. Pour éclairer la pièce. Un système compliqué avec des fils qui pendaient n'importe comment et qui me semblait toujours ou trop haute ou trop basse.
-
Au beau milieu de la grande cuisine, au premier étage de la Maison du Mûrier (à l'Amou(r )ier comme disait pépé), mémé entretenait un poêle minuscule qu'elle rechargeait de grosses bûches courtes. De ces petits poêles en fonte sur trois pieds, avec deux disques et des cerceaux plats aussi en fontes fine, du plus large au plus petit sur le dessus qui refermaient les deux ouvertures. Le tuyau montait à la verticale et faisait un coude presque à angle droit pour rejoindre le canon de la cheminée contre le mur de droite. Bien souvent, le poêle chauffait au rouge. Le tirage se faisait avec précision par une petite porte verticale sur le devant, qui s'ouvrait sur le petit plateau de base, plus un toute petite porte dans la porte : l'ouverture de l'ouverture. Au dessous, le chat sommeillait entre les pieds du poêle, à quelques centimètres du plateau et se laissait roussir les poils du dos. Sur la surface brûlante, la moindre goutte de salive devenait un micro spectacle. Elle se mettait sur le champ à bouillonner à grosses bulles quelques secondes puis disparaissait encore plus vite en laissant sur le métal une petite tache brune au bordures blanchâtres. Il doit y avoir du sel dans la salive. Les deux hautes fenêtres de la cuisine donnaient sur la rue. On pouvait voir la large porte de la remise, en bas, en face, de l'autre côté. Mon père et ma mère s'étaient fait prendre en photo, un jour, devant cette remise, et l'on m'avait testé. J'avais trois ans. -- Qui c'est sur la photo ?" -- Papa et maman !" -- A quoi tu les reconnais ?" -- A la porte qui y'a derrière !" Ca avait bien fait rire tout le monde. Evidemment que j'avais reconnu papa et maman à leurs figures ! Ce que je voulais dire c'est que je me souvenais bien de quand on avait pris cette photo et que derrière la porte, il y avait la remise, avec dedans la charrette, les charrues, la houe. Les "magaous" aussi et les sarpes accrochés à une traverse dans un angle et qu'en passant sur le côté de la charrette, on arrivait par l'ouverture du fond, au poulailler que mémé allait "gouverner" tous les jours avec son seau en fer galvanisé plein de vieux croûtons de pain, de son, et d'épluchures. Non, mais !... Ca n'était pas une porte. C'était l'entrée d'un monde. Un monde sec de poussière et de fer et de bois et des odeurs qui vont avec. Et pour le coup, c'est papa et maman qui auraient presque été de trop sur cette photo ! Ils empêchaient de voir complètement bien la porte refermée de derrière ! Le fauteuil de pépé regardais de biais vers l'intérieur sous la grande fenêtre de gauche. Entre les deux fenêtres, la table ronde était poussée contre le mur. Un de ses côtés était rabaissé grâce à une charnière étudiée pour, afin qu'elle prenne moins de place dans la cuisine. Une jolie table ronde et fine en noyer qui pouvait s'ouvrir et s'agrandir par le milieu de deux rallonges quand toute la famille était réunie comme pour la Noël. Ou quand Monsieur Bini venait nous voir, un fois l'an. C'était un copain de pépé, de la guerre de quarante. Un parisien. Un passionné de photographie. Du délire : il avait trois ou quatre appareils sur lui qui ne le quittaient jamais, pendus en bandoulière, les courroies croisées dans tous les sens ! Dont un (vous vous rendez compte ?) qui prenait des photographies en couleur ! Mais avec TOUTES les couleurs ! Et un flash ! Plus un trépied pour se prendre au milieu de toute notre famille, comme un pacha. Il était gros, toujours en short, un short bleu et large, avec des jambes maigres et "blanquignouas" (blanchâtres), blond ou blanc, les cheveux courts, suant, soufflant, toujours humide, un peu baveux et très gentil. Une sorte de Père Noël sans barbe qui apportait à chacune de ses venues un cadeau à chacun des petits. J'ai eu comme ça la Tour Eiffel dans une boule d'eau en verre avec la neige qui tourbillonnait, et un Pluto fait de petits morceaux reliés par des fils, sur un socle, qui s'effondrait tout ra-plat-plat quand on appuyait sur le piston du dessous et cloc ! se redressait d'un coup tout raide quand on le relâchait. Monsieur Bini nous livrait au village, à domicile, la magie parisienne. Il se nommait lui-même "Biniii" mais pépé, lui, l'appelait Bîîîni. Ils s'entendaient bien. Les quatre pieds de la table étaient posés sur des petits supports en verre côtelés, comme des flans. C'était pour ne pas mouiller le beau bois des pieds quand mémé passait la pièce. Entre le poêle et la table, il y avait aussi la Suspension accrochée au plafond. Pour éclairer la pièce. Un système compliqué avec des fils qui pendaient n'importe comment et qui me semblait toujours ou trop haute ou trop basse.
-
Principe de lecture et d'écriture
Blaquière a répondu à un(e) sujet de Dompteur de mots dans Philosophie
J'ai l'impression qu'on parle tous en parallèle mais pas qu'on débat. Nous nous débattons, plutôt ! Nous nous aveuglons, voudrions nous retrouver en l'autre alors que l'autre est (souvent) déjà en nous, que nous ne sommes que l'autre. Et nous manquons de précision. Il faudrait décortiquer chaque petite idée, et voir en quoi nous sommes d'accord, pas d'accord, ou ne comprenons pas complètement ce que l'autre a voulu dire. (Peut-être que je ne parle que pour moi, là.) -
Principe de lecture et d'écriture
Blaquière a répondu à un(e) sujet de Dompteur de mots dans Philosophie
On ne peut en sortir que par la poésie (ou la littérature en général?): "Faire taire les autres en nous" sortir des formules toutes faites du langage tout fait. Redécouvrir (réinventer, reforger) chaque mot, l'emploi de chaque mot. C'est peut-être plus "grave" de dire des diamants que des vomissements. Les diamants (bien taillés), c'est les autres en nous. Et pas nous. -
Principe de lecture et d'écriture
Blaquière a répondu à un(e) sujet de Dompteur de mots dans Philosophie
Ouais et puis, quoi ? Coâââ ! En a marre de ces gens qui torturent les grenouilles et ne se mouillent jamais plus haut que les genoux... Pardon, ça m'a échappé. Au delà de l'écriture, ce serait donc le langage en général, (et aussi la parole). qui trahit ce que l'on croit dire, ce que l'on est, qui nous fait "mal penser". J'ai entendu dire il y a quelque jours que Barthes avait dit du langage qu'il était fasciste. ça vous dit quelque chose ? -
Considérer l'entropie comme une pulsion, revient à prêter une psychologie aux molécules de carbone, d'hydrogène, d'oxygène (et autres), qui composent les molécules organiques ! Et leur prêter une revendication d'indépendance, de liberté : C'est grotesque ! Alors qu'il ne peut s'agir que d'une propriété naturelle, mécanique, de ces éléments contre laquelle le vivant, le biologique doit lutter (momentanément) pour s'imposer. En dépit de l'importance de l'inconscient, je doute que sa puissance s'étende jusqu'à un contrôle très précis des atomes qui nous composent.
-
ça fait plaisir de lire ça ! Entièrement d'accord. Et on peut le prouver très simplement par deux principes fondateurs de la psychanalyse. 1) les pulsions sont par définition inconscientes. 2) L'inconscient ne se représente pas la mort. Donc, la pulsion de mort n'existe pas. Ne peut pas exister. Comme Dentelle de Mots l'a dit, le désir inconscient (=la pulsion) de mort vise autre chose que la mort. Certes, il se fourvoie, puisque si la mort survient c'est bien elle qui est atteinte. Mais ce n'était pas ce vers quoi la pulsion tendait réellement. Un autre manière de prétendre que cette pulsion existe, pratiquement comme un phénomène réel, presque une entité (comprenez-moi...), Est d'un point de vue biologique de l'opposer comme un phénomène positif à la pulsion de vie tout autant positif qu'elle. La pulsion de vie est alors considérée, comme une force positive d'organisation du vivant. (Où l'on retrouve un peu l'idée de Spinoza, je crois que tout être tend à persévérer dans son être.) Et la pulsion de mort est alors aussi considérée comme une force positive de désorganisation. J'ai nommé l'entropie. Le retour vers le désordre, la désorganisation de tout système vivant à quoi correspond la mort. Or, Si la pulsion de vie est un "programme" biologique, et peut être considéré comme une volonté, un désir de vivre, L'entropie n'est qu'une inertie vers laquelle tend non pas le biologique mais la matière inerte. Ce que l'on nomme pulsion de mort n'a rien d'une "volonté" ou d'un programme du vivant , ce qu'est forcément une pulsion, mais une absence ou un affaiblissement de la pulsion de vie, et après la déconstruction du vivant, le retour naturel de ses éléments vers la matière inerte. La fin de la vie (la mort) n'est pas l'effet d'un désir du vivant de mourir, mais l'absence de désir du vivant, son effritement. Et dès lors son retour (non voulu mais naturel, logique) vers l'état inerte de la matière. C'est la disparition des liens qui maintiennent la structure vivante unie (très matériellement, leur usure) qui font disparaître cette unité, cette structure du vivant. Cette idée qu'il existerait une pulsion de mort, n'est finalement qu'une persistance de l'opposition archaïque bien-mal. Un manichéisme qui n'a plus lieu d'être à mon avis. Ne croyez pas non plus qu'il s'agisse là d'une sorte de volontarisme qui voudrait nier la mort. C'est tout le contraire ! La mort -la non vie- n'a pas besoin d'une force quelconque pour s'imposer. Elle est l'état normal (habituel) de la matière ! C'est bien la vie qui est exceptionnelle !
-
Croyance en Dieu et philosophie sont-elles compatibles ?
Blaquière a répondu à un sujet dans Philosophie
Tout l'art de Lacan, c'est de donner à penser, de suggérer qu'il dit une chose alors qu'il dit son contraire. Je me suis fait avoir ! Bien vu ! Il met au défi les gens qu'il ne leur dira rien. Il les met au défi de ne pas les défier en quelque sorte. Il reste au niveau de l'énoncé. En défiant quiconque, il se place au dessus. De manière largement illégitime. C'est juste un effet de panache. En fait, il s'amuse. Au lieu de lire : "Je mets au défi chacun d'entre vous que je ne lui prouve pas qu'il croit à l'existence de Dieu." J'avais lu : "Je mets au défi chacun d'entre vous que je lui prouve qu'il croit à l'existence de Dieu." (Soit "Je vous défie de vous prouver que vous croyez en Dieu.") (C'était l'effet de la négation : "ne...pas" que j'avais prise pour une double négation. Dès lors je donnais à la phrase un sens positif.) -
Croyance en Dieu et philosophie sont-elles compatibles ?
Blaquière a répondu à un sujet dans Philosophie
On a peut-être trop tendance à argumenter, à vouloir justifier nos opinions (qui sont en nous déjà bien en place). Ne vaudrait-il pas mieux commencer par observer, plutôt ? Après avoir compris le sens du sujet. "croyance en Dieu et philosophie sont-elles compatibles" Je prends pour base qu'il est question du dieu unique des religions monothéistes (et pas de Mars, Vénus...etc.) Dès lors, en examinant l'histoire, l'avènement hégémonique du "dieu du livre", (si l'on considère la Thora, les évangiles et le Coran comme un seul et même livre) correspond à la chute libre du nombre des philosophes. Depuis le VI ème siècle avant J-C, jusqu'au trois-quatrième siècle après, soit 900 ans, des centaines de philosophes. On les connait. De Thalès à Plotin. Du 4ème siècle jusqu'au 15 ème soit 1100 ans qui correspondent au règne absolu du Dieu unique, trois ou quatre philosophes. Mettons cinq ! St Augustin surtout. Puis, à partir du XVIème siècle, quand la religion (chez nous) a relâché son étreinte, jusqu'à aujourd'hui soit 500 ans, de nouveau des centaines de philosophes. De Montaigne à... BHL !!!!! Alors, oui. "Croyance en Dieu et philosophie sont largement incompatibles !" Puisque la condition première de la philosophie est au minimum une certaine liberté de la pensée. Au plus dur du moyen-âge, je me demande si on n'aurait pas brûlé un Descartes -pourtant croyant. Dans la mesure ou la croyance en ce Dieu unique est du point de vue social (peut-être pas individuel, encore que) un dogme autoritaire, dictatorial. Pour ne pas dire de type fascisant. Je veux dire que si on donne les pleins pouvoir à la croyance en Dieu, la philosophie disparaît. Et qu'on en a les preuves. Autre chose : Et Lacan, il y croyait en Dieu ? -
Y'Anna qui se croient vraiment le centre du monde ! Je ris ! (Bien vu !)
-
Je continue en taille de police 5 avec Time new roman. C'est trop gros ? Compte tenu de mon "GRAND âge", moi, ça me facilite un peu ! Et ça fait moins de mots par ligne. Fatigue intellectuelle ? Peut être. Ou besoin de clarté, de simplicité. J'ai pas envie de m'impressionner tout seul avec des gros paragraphes écrits petits. Pour les prénoms, Guipure, ça va, ça vient. Ma belle-mère, quand on a appelé le petit, Julien, elle a dit "ça fait vieux !" Après Julien Clerc, c'était redevenu à la mode... Mémé Anna Mémé Anna c'était la grand mère idéale. Une image de grand mère. Gentille, douce, à l'écoute de tous, toujours prête à se sacrifier. Elle, ça comptait pas. C'était tout pour les autres. Elle ne mangeait jamais les meilleurs morceaux. Rien que le gras des côtelettes. Rien que la peau du poulet. Elle disait qu'elle préférait. Ce qui était sans doute vrai, puisque c'est bien connu, le gras est toujours "lou maï goustous"(le plus goûteux) Et c'est ce qui devait la tuer : les artères bouchées. Mais ne commençons pas par la tristesse... Mémé faisait parler nos doigts en nous prenant la main. Elle commençait pas le pouce : "Aquèou dis qué voou dé pan" (celui-ci, il dit qu'il veut du pain) "Aquèou dis qué n'avèn gès" (celui-ci, il dit qu'on n'en a pas) "Aquèou dis como farèn" (celui-ci, il dit comment ferons-nous) "Aquèou dis como pourrèn" (celui-ci, il dit comme nous pourrons) "E lou pitchoun, fa : "piou, piou, piou, cu travaillo viou" (Et le petit, lui, il dit : piou, piou piou, celui qui travaille, vit.) (A mes petits enfants, elle leur plaît aussi cette comptine : "Fais moi aussi l'autre main !" qu'ils me disent, à la fin.) Quand on s'était fait un petit bobo, elle prenait encore notre main et la caressait en disant la formule magique qui nous mettait (obligé !) de bonne humeur et arrêtait les pleurs : "Péto dé cabro, péto de cabrit, déman sé(r )a tout ga(r )it !' (1) (Crotte de chèvre et crotte de cabri, demain ce sera tout guéri) (1) Le provençal local a cette particularité que les "r" intervocaliques n'étant plus prononcés, le discours foisonne de hiatus et en prend des airs de musique, de gazouillis. La langue idéale pour une grand mère gentille. Pendant ce temps, Pépé pétait dans son fauteuil. Son fauteuil en tissu qui sentait la poussière. Il aimait ma grand mère, c'est sûr. Mais ça ne l'empêchait pas d'être un vrai mufle dans son genre. Imaginez la scène : La nature ayant affublé ma grand mère d'un nez très très crochu, presque à angle droit, il arrivait qu'on en parle, de ce nez si particulier, si remarquable. Après y être allé de son proverbe habituel "jamai gros martèou a gastat pouarto" (Jamais un gros marteau n'a gâté une porte) mon grand père en rajoutait une couche : "mais heureusement qu'il est tordu son nez vous vous rendez compte s'il avait continué tout droit ?" et pour parfaire sa démonstration, il prenait deux règles et en faisant mettre Mémé de profil, il alignait la première sur le haut du nez... Relevée par la bosse, la règle partait presque à l'horizontale ; et la seconde règle alignée sur le dessous partait donc elle aussi à l'horizontale. Et Pépé commentait : "si son nez n'était pas tordu, il ferait au moins un mètre de long !" Mémé se contentait de sourire, un peu gênée, en repoussant doucement sur le côté les deux règles démonstratrices de son pas joli nez. Oui ! Le père Giraud qui se disait si intelligent, pouvait était d'une balourdise effroyable. Pour montrer qu'ils s'aimaient bien, avec sa femme, il racontait parfois devant toute la famille attablée que quand ils étaient jeunes "à midi, après une bonne matinée de travail, nous mangions au cabanon, au milieu de la plaine, et après, (il prenait un air grandiloquent) NOUS NOUS AIMIONS, DANS LES CHAMPS !" Mémé devenait toute rouge et murmurait ; "Tchu, Andrè, qué l'a lei drolés !" (Chut, André qu'il y a les enfants !) Autre scène osée campagnarde racontée par les belligérants : Ma grand mère -jeune-, était montée sur l'amandier du cabanon et cueillait les amandes. Mon grand père, lui, était un peu plus loin, hors de vue ; il pouvait tailler les vignes... Quand il entend sa femme qui l'appelle : "Andrè ! Andrè ! Vèni lèou qué l'a ün pouarc !" (André, André ! Viens vite qu'il y a un cochon!) Mais mon grand père, lui, pense selon toute vraisemblance que le cochon en question ne peut être qu'un sanglier. Il lui répond de ne pas s'en faire : le "cochon" finira bien par s'en aller tout seul. Elle n'a rien à craindre puisqu'elle est "quillée" sur l'arbre. Effectivement, le cochon s'en est allé. Mais un peu plus tard, quand ils se sont retrouvés, elle lui a expliqué que le cochon en question, ce n'était pas un sanglier, mais un homme, qui la voyant jeune et jolie, ("même avec mon nez tordu, grand couillon") sur l'amandier , et la croyant seule, s'était déboutonné et lui avait montré "tout... son Sant Frusquin" ! Et elle riait en racontant ça, mémé, elle riait... Et elle nous prenait à témoins : --"E èou qué vénié pas !" (Et lui qui ne venait pas !) --"E sé m'avié vioulounado ?!" Et s'il m'avait violée ?!) Là mon grand père prenait un air complètement hébété... Le nom de jeune fille de mémé Anna, c'était Juvénal. Ainsi la plus modeste de la famille aurait pu se prévaloir de l'ascendance la plus glorieuse : les Juvénal du village, étant en effet les seuls Juvénal (il existe bien d'autres Juvénal sur terre) à se prétendre descendants du poète latin. Excusez du peu : "Mens sana in corpore sano", c'est de lui !... Une autre légende. Et l'on voit bien que la faculté de forger des légendes est largement répandue et de tous les côtés, dans la famille. Je pourrais dire que "notre" patronyme de Juvénal est vraisemblablement issu de l'adjectif commun latin juvenalis qui signifiant "le jeune" a pu qualifier et devenir le nom de bien des cadets dans les familles... Mais pourquoi détruire la jolie fable ? "Un esprit saint dans un corps saint" n'est pas au fond une si mauvaise règle de vie. Or, cette ascendance vraisemblablement imaginaire mais certainement antique --en tout état de cause--, pourrait avoir son inconvénient... Par exemple quand on voit des petits malins nouveaux venus se pointer qui pérorent leurs intentions de tout bouleverser, de nous apprendre à vivre, (à nous les gens du "cru" !), on aurait un peu tendance à penser que depuis deux mille ans qu'on est là, "pénards", on en a vu d'autres... C'est mal ? Sûrement. C'est une vraie pensée paysanne !
-
Croire : ça change quoi concrètement dans une vie ?
Blaquière a répondu à un sujet dans Religion et Culte
Je reste stupéfait. De n'entendre qu'un cri : "On est tenu de croire" "Et tout le monde croit" (D'accord, ça fait deux cris !) ...Mais pas d'accord du tout! Car je ne crois en rien ! Et pas le moins du monde. A moins que ne donnions même sens à ce mot ? J'intuitionne que oui. L'on n'est point obligé de croire. Et pas du tout ! L'on fera des projets, ou l'on espérera, En tirer son épingle (Ou la belle voisine !) : On aura des désirs, des envies Croira au coup de chance, (Flûte, là je l'ai dit!) Je pensais : espérer, souhaiter ! Ou gagner au loto ! Mais croire ? Vous direz qu'on peut croire en l'avenir meilleur ? Au bonheur ? Ca n'est pas croire ça : c'est encore espérer. Même en l'homme, je n'y crois pas expressément. Car il est ce qu'il est, Peut vivre méchamment. Bien des gens sont mauvais, D'autres sont des gens, bons (!)... D'autres futés-malins D'autres en foule, crétins Des débiles naïfs D'autres écologiqueux. (Je vais plus aux manifs De ces légumineux.) Mais croire ? Peut-être que l'humain un jour se détruira ? Ou se détruira pas. Je crois pas : Wait and see ! C'est l'éternelle scie. Pour l'homme ? Un petit pas ! On peut (modestement) pousser Et selon ses idées, Ou bien son point de vue dans un sens ou dans l'autre, Ou s'en foutre total. (J'en ai ras le bocal) Prends ce coup de canif : Je reprends la manif ! Mais croire ? J'en coasse : Et que je croie pourquoi ? Ridiculissimo ! Non non non ! Pas du tout ridicule m'amis Puisque vous y croyez : Révérence gardée, Inutile plutôt Et bien pis : Malfaisant ! Bouleversant ! Et sinistre. Croire c'est être triste au plus profond de soi et si désespéré, Que la foi, Seul un Dieu... une fée ... Vont vous tirer de ce bourbier. Oui, croire, c'est désespérer. Aide-toi, et le ciel t'aidera ? Que néni ! Ca se saurait depuis longtemps Ces bonbons-boniments. (Qu'on me bâillonne si je mens !) Je dirai tout de go (Nigaud) Aide-toi... et advienne que pourra ! Rira bien celui qui ne croira... -
C'est toujours ça de pris. J'étais absent en 68 ... Vous vous rendez compte ? Si j'avais été là, vous auriez peut-être aujourd'hui un "Co(h)n Blaquière" ! ça aurait quand même une autre gueule ! Quoi que... vous l'avez quand même...
