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Blaquière

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Tout ce qui a été posté par Blaquière

  1. Blaquière

    Mes mémoires

    Pépé Manu Tonton Marius, c'était vraiment un fou. Dans le bon sens du terme, si on peut dire ! Mais ils étaient deux en famille. Il y avait aussi son frère, Emmanuel, mon grand père. Qui sur ce plan de la folie ou de l'originalité n'avait peut-être pas grand chose à lui envier. Pendant la guerre de quatorze (mon père dixit), quand d'autres (pas si couillons), faisaient un pas en arrière, eux, tous les deux, ils se portaient volontaires. Pour aller couper les barbelés en rampant dans la boue par exemple... Et bien sûr ils avaient été blessés. Marius, la moitié de ses côtes avaient été remplacée par des plaques d'argent. (Ce qui ne l'empêchait pas de faire l'arbre droit sur la croix du clocher.) Et bien pire. Ou mieux. Dans les années trente, on l'a vu, dans les campagnes, les hommes aimaient bien se défier. Pour l'amour du sport, on pourrait dire mais plus certainement par arrogance. (C'est encore mon père qui raconte.) Au village, il y avait un "bousquétier" (un bûcheron) : le père Michel. Une sorte de brute, un homme des bois, un gorille. Poilu, noueux, hirsute, moustachu. C'était un italien des montagnes avec les jambes arquées, des bras comme mes cuisses et des mains comme des battoirs. Et pour savoir qui était le plus fort, le jeu consistait à s'asseoir par terre, les jambes allongées, face à face, pieds contre pieds. Puis, en tenant chacun de son côté le même manche de pioche, c'était à celui qui tirerait l'autre vers lui, de son côté, qui le soulèverait. Emmanuel, mon grand père, déjà malade et épuisé par ses blessures de guerre qui ne s'étaient jamais complètement guéries, avait bien sûr tiré l'ours des montagnes de son côté. Après, ça avait été le tour de Marius. Lui, avec la moitié de ses côtes en argent, c'est d'une seule main qu'il l'avait soulevé, le bûcheron ! Marius, le prince farceur était --on s'en serait douté-- communiste ! (C'était bien un Charlie Chaplin à tous les étages !) Il ne lui manquait que ça pour finir son portrait d'originalité ! Quant à Emmanuel il aurait été plutôt de droite, voire d'extrême droite. Un virus qu'il avait pu attraper chez les aristos de l'aviation pendant la guerre. Ca ne devait pas être triste les réunions familiales ! Mais mon père avait pu faire la synthèse idéologique de ses deux icônes. Un jour je l'ai entendu dire, pour se définir, en manière de devise : "ARISTOCRATE OU PROLETAIRE ! BOURGEOIS ? JAMAIS !" Comediante ! Emmanuel, mon grand père avait fait une partie de la guerre de quatorze comme mécanicien d'aviation. Dans l'escadrille de Guynemer. Et ses blessures avaient été, une à l'épaule en faisant démarrer un moteur d'avion à la main, comme ça se faisait, en lançant l'hélice, qui l'avait donc frappé à l'épaule ; et deux à l'aine, à la hanche, par une ruade de cheval ! (Car c'était un peu ça, la guerre de quatorze : la guerre des étoiles au moyen-âge avec des chevaux et des engins volant !) La blessure du cheval ne s'est jamais refermée complètement. Le moyen-âge avait donc dû s'allier à la pointe de la technique pour l'abattre. Pour abattre cet Hercule, capable de broyer une noix dans sa main. Mais de ce que mon père m'en a dit, on peut penser qu'il était aussi plutôt spécial, question caractère. Pas vraiment un rigolo comme son frère. D'un différent qu'il avait eu avec le vieux Barola, un espagnol du village, les deux avaient décidé de régler l'affaire en duel. Ils étaient donc partis dans les rues du village, chacun avec son fusil ! Le gagnant serait bien sûr le survivant ; le premier qui verrait l'autre et l'abattrait ! Un Western ! Les gens du village (dont mon -futur-autre grand père, Giraud), s'étaient heureusement interposés et l'affaire avait pu, il faut croire, se résoudre autrement. J'ai gardé son fusil et une hélice d'avion, qu'il avait taillé à ses moments perdus dans une pièce de bois. A la fin de la guerre, le père d'Emmanuel, l'Inventeur et donc mon arrière grand père avait voulu faire entrer son fils à l'Arsenal de Toulon où il travaillait déjà, lui. Emmanuel se présente, et déjà mécanicien accompli, on sait vite où l'employer... La matinée se passe, mais voilà qu'à midi, la sirène résonne pour signaler l'arrêt du travail, la pose de la mi-journée pour aller prendre son repas. Emmanuel demande à son voisin d'établi : -- C'est quoi ça ?" Et l'autre lui répond : -- C'est la sirène de midi pour nous dire qu'on peut aller manger." Réaction de mon grand père : -- Oh ? Moi je marche pas quand on me siffle ! Il est sorti de l'Arsenal et n'y a plus remis les pieds ! C'est à la suite de ça qu'il est monté à Réoules et s'est marié avec la fille du boulanger, Androline, et qu'il est devenu lui-même boulanger. Mon père ironisait : -- "Il savait faire marcher les avions, il a vite compris comment façonner une baguette !"
  2. On ne peut pas toujours dire n'importe quoi... Pour prier, il faut avoir un esprit, c'est-à-dire les capacités intellectuelles pour verbaliser son désir. Puisque prier, c'est transposer en mots, en discours ses désirs. Les animaux n'ont pas ces capacités intellectuelles, ils ne parlent pas, ne peuvent donc pas prier. Les djinns ça n'existe pas et le soleil c'est des atomes d'hydrogène qui se transforment en hélium, c'est une réaction purement chimique et "mécanique" qui n'a rien d'une verbalisation, d'une transposition, d'une prière et qui ne peut pas en être une. A la limite, un dieu créateur pourrait avoir "décidé" que l'hydrogène ,sous certaines condition de pression et de température, puisse se transformer en hélium. Mais prier, non ! Il convient d'appeler une prière, une prière. C'est la première étape de compréhension. Au mieux, Dieu aurait décidé des lois chimiques et physiques qui régissent la matière. Le problème c'est que pour décider de quelque chose, il faut avoir une volonté et des désirs. (En quelque sorte, si Dieu a décidé de créer le monde, c'est qu'il s'ennuyait (!) qu'il avait l'impression qu'il lui manquait quelque chose.) Et pour avoir des désirs, il faut manquer de quelque chose, avoir des besoins. Ne pas être parfait, donc. (C'est le vivant qui a des besoins pour survivre, Un Dieu étant pas définition éternel, il n'a pas de problème de survie donc pas de besoins.) Dieu étant pas définition parfait, il ne peut manquer de rien et donc ne peut rien désirer. Si un dieu parfait existe, il n'a donc pas créé l'univers. L'univers n'a donc soit pas été créé, soit pas été créé par lui. Dieu dans ce cas ne serait donc pas omnipotent puisque l'Univers lui échappe. Il ne serait alors pas parfait. et ne pourrait donc pas exister. Le choix est donc en fin de compte : Soit Dieu n'est ni parfait ni omnipotent, soit il n'existe pas. Sa définition étant d'être parfait, Ou Dieu n'existe pas, ou Dieu n'existe pas. C'est assez limité comme choix...
  3. Je crois qu'on ne naît pas croyant. On naît, vide. (Si c'était le cas, les animaux seraient croyants.) Mais on le devient au cours de nos premières années. Parce qu'on vit alors dans un monde magique. Il suffit de pleurer (comme on ferait une prière) pour être exhaussé : être nourri, chauffé, désaltéré : C'est magique ! On comprend ça (à tort) comme une volonté directement créatrice. Après, devenir adulte, c'est comprendre qu'on n'a rien sans un minimum de peine. Et pour avoir quelque chose, il ne suffit pas de prier ou de le souhaiter : il faut faire agir se petits bras musclés. Croire en Dieu, c'est un peu la nostalgie de ces premières années magiques... Ce serait si bien, si bon, si facile d'obtenir par son seul mérite et donc une récompense divine supérieure, ce que l'on est persuadé de mériter. Le sens de "aide-toi, le ciel t'aidera", c'est qu'il faut commencer par se remuer...
  4. Oh lui ! Il se met des points à lui-même ! C'est pas du jeu !!! (Nous on cherche à rien démontrer, (puisqu'il n'y a rien) c'est juste qu'on a peur de tomber sous le coup de la loi de non assistance à personne en danger ! Je m'étonne tous les jours d'être aussi débordant d'Amour...)
  5. Pourquoi un Dieu par définition extrêmement supérieur aurait un esprit et une volonté comme le plus crétin des humains ? Protagoras avait déjà fait le tour de la question : "Des dieux on ne peut rien dire ni qu'ils existent ni qu'ils n'existent pas." ça fait 2400 ans qu'on parle dans le vide... Circulez, y'a rien à voir !
  6. Dieu est considéré comme ayant un esprit, une volonté. Commençons pas comprendre ce qu'est un esprit, comment il se forme, pareil pour une volonté, d'où elle vient comment elle éclot... après on pourra raisonnablement parler de l"idée de Dieu, de ses possibilités d'existence... Je vois plein de vérités assénées qui n'en sont pas. Qu'est-ce qu'un "esprit", qu'est-ce qu'une "volonté"... que signifie "imaginer"... réfléchissons là dessus pour commencer... Si on s'y applique, les autres réponses (sur Dieu par exemple) viendront d'elles-mêmes... La science, les connaissances actuelles peuvent nous aider... (L'insistance de Pila ne me gène pas trop elle esquisse une symétrie indispensable à l'objectivité!...)
  7. Le seul fait de chercher une preuve, c'est que un musulman est sur le bon chemin. Première étape : le doute.... (Bien, le Chat !)
  8. Pitié ! Dieu a donc décidé du big bang ? OK ! Et qui a décidé de Dieu ? (Et s'il n'y avait pas eu de commencement, tout simplement, il n'y aurait pas besoin de Dieu ?... ça, ça me va !) Vous avez pas un peu l'impression qu'on vous l'a téléphoné le big bang pour vous permettre de continuer à croire ?
  9. On en arrive à poser la question : "Faut-il apporter quelque crédit ou non aux principes de la psychanalyse ?" Je préférerais répondre non, mais j'ai pu constater à plusieurs reprises, chez une femme adulte une petite fille (trois ans) et moi même, (je n'en dirai pas plus, mais il s'agit de trois exemples absolument séparés qui me viennent à l'esprit sur le moment), des comportements inattendus (et presque caricaturaux !) que seule la psychanalyse aurait laissé prévoir. Alors ?... Observons, observons !... La psychanalyse m'intéresse surtout au niveau de la compréhension des phénomènes, des comportements, des leur causalités.. Pour ce qui est de sa valeur thérapeutique, je suis plus réticent. La verbalisation d'un événement traumatique enfoui suffit-elle à contrer son efficience ? Je ne sais pas. Les "guérisons" sont-elles là ? Ce n'est pas si évident. Les conceptions "famillialistes" ne me gênent pas trop. Notre origine (à chacun d'entre nous) ne les rend pas invraisemblables. Le problème étant qu'est-ce qui fait sauter le pas entre le (relativement) normal et le (vraiment) pathologique. Et autre chose qui me gêne. D'un pt de vue très formel, le vocabulaire... économique ! "Investissement" ! Ou le fait qu'une guérison, une efficacité ne soit envisageable que si elle passe par l'argent... Tout cela dénote d'une mentalité que je n'aime pas. Je travaille pour vivre et donc pour gagner de l'argent, certes ! Mais je ne fais pas de ce "passage obligé" la condition première de ma création. D'ailleurs, quand c'est le cas, on voit où ça mène, du " baloon dog" au "plug anal" ! (Circulez, y'a rien à voir !)
  10. En fait le problème à résoudre est le suivant : Comment ça se fait que "un musulman" est persuadé que Dieu existe, alors que Dieu n'existe pas. C'est à un musulman d'essayer de répondre. Il faut qu'il cherche dans sa mémoire, dans sa petite enfance, dans tout ce qu'on lui a dit, tout ce qu'il a entendu, dans tout ce qu'il a lu, dans son inconscient, dans ses relations... Il doit faire le tour de tout ça pour comprendre d'où lui vient cette idée absurde. Moi je suis déjà ailleurs, et ça n'a jamais été mon problème. Ah oui est-ce que tu as vu Dieu ? Non, je pense. Et pourtant tu y crois ? C'est donc que tu l'imagine. Le premier élément de ta démonstration est donc archi faux. On imagine Dieu. On peu imaginer qu'il existe C'est d'ailleurs tout ce qu'on peu faire, l'imaginer. (Puisqu'il n'existe pas) Ce qui ne veut pas dire que tu en aies une idée exacte ni précise, mais tu l'imagines. Approximativement. Tu crois en un dieu approximatif... Mais c'est fatiguant à la fin ce côté, on ne peut pas voir Dieu ou il ne se montre pas. Pourquoi il se planquerait ? Il joue à cache-cache ? Mais c'est un gamin ! Ces prétendus secrets ne sont plus de mon âge. Et à peine si je dépasse les soixantes !! Dieu avec au moins quelques milliards d'années derrière lui, en est encore à "tu me vois tu me vois pas" ! Quel guignol ! Si on le voit pas c'est tout bêtement parce qu'il n'y est pas. Et circulez !... On t'a dit il est éternel ? Tu dis bon d'accord, il est éternel. Sans trop savoir ce que ça impliquerait d'être éternel. Mais ça te plaît. ça fait classe. Et puis tellement au dessus de notre condition, que : " Ouais Dieu est éternel " super ! inattaquable puisque personne ne peut se représenter ce que ça représente, l'éternité. C'est des mots, juste des mots, pour en mettre, t'en mettre plein la vue... et je dirai même mieux : POUR S'AVEUGLER ! Mais peut-être que pour toi, Dieu est un garde fou ? Pose-toi la question: "Est-ce que si Dieu n'existait pas, est-ce que je serais un salopard ?" Si ta réponse est oui, alors, crois en Dieu. C'est un moindre mal. Si ta réponse est non, si tu estimes que tu tiendrais, même sans Dieu, à bien te comporter, avec autrui, dans ta vie... etc. alors, t'as plus besoin de croire en Dieu. TU ES LIBRE ! Reeves a dit une belle ânerie " Mozart et Beethoven ne sont pas le fruit du hasard", donc il y a quelque chose. Oui : ça s'appelle la matière, la vie, puis l'esprit, et l'inconscient.... Et... le piano AQUEUX ! (Au commencement, l'esprit de Dieu planait sur les EAUX !) Bon, allez, je vais aller travailler l'argile. Comme Dieu. Je vais faire un bol, tiens ! Après, je lui souffle dessus, et paff ! il aura un âââme ! Objets inanimés avez-vous donc un âme Qui s'attache à notre âme et la force d'aimer ? Mais ce bol, il sera pas là par hasard comme dit Reeves, Ni grâce à... quelque chose... ce sera parce que MOI, une poussière dans l'univers, je l'ai voulu. Parce que si je fais pas de bol, je vais en manquer... Et rien avoir à manger pour le réveillon de ce soir... Allez, courage, les jours recommencent à s'allonger, c'est la Noëlle année qui arrive...
  11. Si c'était ça, qu'il voulait dire c'est qu'il était vraiment couillon, vu que 2000 ans après tout le monde continue allègrement de se castagner...
  12. Blaquière

    Ce que j'ai fait

    Chez moi !!! Attendez... Voilà encore quelques trucs : https://sites.google.com/site/archeopoterie/Home/l-atelier/-j-ai-retrouve-ca-dans-un-coin-de-l-atelier
  13. Blaquière

    Mes mémoires

    Tonton Marius. (ou "le prince farceur".) -- Monsieur A....... (Blaquière!) ! Venez vite ! Y'a quelqu'un qui vient de rentrer dans le magasin, ça doit être un prince ou un président, c'est sûrement un Monsieur important : il me fait peur ! C'est ainsi que la jeune Marinette, qu'on avait embauchée pour vendre le pain pendant que ma mère accouchait de ma soeur ou de moi, venait de surgir dans le fournil pour appeler mon père à l'aide. Elle était complètement paniquée. Mon père, tout blanc de farine était en train de façonner. Il s'essuie vaguement les mains sur son tablier, un torchon, passé dans sa ceinture qui n'est qu'une ficelle, avec ce geste en suspend qui essuie sans essuyer, presque symbolique ; et il descend les trois marches du fournil à la farinière comme en faisant les claquettes. Il traverse la farinière, arrive au magasin... Là, un homme cravaté, grand, mince, vêtu de noir, chapeau haut de forme, fait les cent pas dans le magasin en faisant tournoyer sa canne. (Une canne à pommeau, bien sûr, pas à poignée recourbée.) Il se retourne à l'arrivée de mon père... et les deux tombent dans les bras l'un de l'autre. Le tout noir et le tout blanc. -- Tonton Marius ! -- Paul ! C'était ça Tonton Marius : la super élégance instinctive, qui en plus n'en a rien à faire. Il était grand, il était beau, portait moustache et chapeau, une moustache à la Charlot... Je ne l'ai pas connu. Mais ma soeur se souvient un peu de lui : elle le revoit qui l'amusait à table en faisant les marionnettes avec deux serviettes. Un noeud pour la tête et les deux petites bouts devenaient des oreilles... Avec ça il pouvait amuser les petits pendant une heure. Plus que Charlot c'était vraiment Chalie Chaplin. Et avec le même talent. A Toulon, il lui est arrivé, habillé sur son trente et un, de se glisser dans la suite d'un mariage un peu chic où il ne connaissait strictement personne. Et personne n'osait rien lui demander, tant il en imposait. De plus, chaque famille, celle du marié comme celle de la mariée, pensait, à voir son assurance et sa décontraction qu'il appartenait nécessairement à l'autre... Mais voilà que pendant le repas, ses facéties faisait de lui la vedette absolue du mariage... Il chantait, dansait, contait, jouait des tours, imitait les uns, les autres, si bien qu'à la fin du repas, toute la noce se tordait de rire. Mais Tonton Marius qui n'avait rien d'un pique assiette prenait alors la parole est expliquait sa situation : --"Je dois vous faire un aveu : Je ne connais personne ici, et je ne suis parent avec aucun d'entre vous !" L'étonnement était général. Mais dans la bonne humeur : il avait dit ça comme une bonne blague, et vu l'ambiance qu'il mettait depuis le début, c'est en invité d'honneur du mariage qu'il était prié de rester pour le repas du soir. C'est ainsi que la noce profitait du plus extraordinaire animateur qu'elle aurait pu souhaiter. Tonton Marius était donc chanteur, aussi. Mais un chanteur spécial. Avec une voix... abominable ! Une voix de "cassicougnat" ! Qui couinait, crissait, striait les tympans ; mais... toujours juste ! Il vous prenait la tierce, ou la quarte, ou la quinte : pas de problème ! à la hauteur parfaite. Mais c'était horrible : à mourir de rire ! Il était grand, il était beau, il était fou. Les hommes du village se sont un jour défiés : le gagnant serait celui capable de faire l'arbre droit le plus haut. C'était au bar. L'un l'a fait sur une chaise, l'autre sur la table, un autre a mis une chaise sur la table, encore un autre s'est rétabli sur deux chaises en équilibre sur la table... Alors, Marius a traversé la place et est allé faire son arbre droit... Sur la croix du clocher ! Une femme qui passait sur la place à ce moment se serait évanouie en s'écriant : -- Boudiou ! (Mon Dieu !) Mais c'est Marius qui a gagné. Certes, c'est aussi parce qu'il avait dans sa poche la clé du clocher. C'était lui qui montait là-haut tous les lundis pour remonter la pendule. Il était grand, il était beau, et il était célibataire... Quand il montait au clocher, remonter la pendule, Simonie venait parfois lui offrir un panier d'oeufs. Elle aurait pu le laisser en bas, sur la marche, mais si la porte était restée entrouverte elle préférait le lui donner en personne, de la main à la main, si on peut dire. Elle montait donc après lui. Ils y restaient d'ailleurs assez longtemps dans le clocher... Plus près du ciel !... (Boudiou !) Depuis sa fenêtre du Château tante Mariane qui ne craignait pas elle aussi d'aller retrouver Marius à l'occasion, les avait repérés et suivait leur manège. Mais c'était trop dur pour elle de rester à la fenêtre, alors, elle chargeait sa fille (huit ans) et sa petite copine --ma mère !-- de surveiller les allées et venues de Marius et Simonie. -- Vous me dites quand vous la voyez ressortir ! " Et les deux gamines se régalaient : -- Elle est encore dedans ! -- Et maintenant ? -- Ils sont toujours là-haut !... Pendant ce temps, Mariane tournait en rond dans sa cuisine, furieuse, elle fulminait, hors d'elle : -- Ah la salope !... La salope !... La salope !... Et les petites : -- Ca y'est ! Il est ressorti en premier !... -- C'est lui qui porte le panier d'oeufs, maintenant ! -- La salope !... Ah ! la salope !...
  14. Blaquière

    La Vraie Religion

    Je crois qu'on va avoir les deux ! En premier l'inondation, en suite l'assèchement. C'est SCIENTIFIQUE !!!
  15. Blaquière

    La Vraie Religion

    La religion, c'est la mer. Et l'athéisme, le continent. Mehdi est un poisson, et nous, des... cochons !!! Et nous discutons sur le rivage... Mehdi nous dit : " Blup, blup -ça c'est les bulles du poisson-- Venez avec moi, dans l'eau, on y respire mieux !" Et nous nous lui répondons : "Groin, groin -grognement du cochon- viens avec nous sur terre, on y gambade mieux." Mais nous n'avons pas de branchies pour respirer sous l'eau et le poisson pas de gambettes pour gambader. Est-ce que si on assèche l'océan, des pattes pousseront aux poissons ? Est-ce que si on inonde le continent les cochons respireront sous l'eau ? Probablement, mais ça prendra énormément de temps. Du temps perdu. Le mieux ce serait que les cochons inventent le tuba et les poissons... l'aquarium à roulettes... Et qu'on se mélange, tranquille... J'arrête avant de devenir vulgaire... Genre "en tant que gros cochon, je vois une petite raie qui me tenterait bien..." Mais non : La religion, normalement, c'est un plan hors sexe !...
  16. Blaquière

    La Vraie Religion

    De la Force, le côté obscur, repousser vous pouvez, grâce à la Vraie Religion. Evident pourtant cela est !
  17. Blaquière

    Mes mémoires

    (Je mets tout le pain d'un coup , ce sera qu'un mauvais moment à passer ! Après on passera aux "vedettes" de la famille) Flûte, il faut un peu que je parle de moi : c'est mes mémoires ou quoi ?! --"Manu ? tu peux aller racler la machine ?" Voilà ! Mon travail à moi pouvait être de temps en temps de "racler la machine". Avec la râpe (ce carré de tôle en fer d'une douzaine de centimètres de côté, enfoncé pour la préhension sur l'un de ses côtés dans le sens de sa longueur sur un petit manche de bois de la même dimension et qui servait à couper la pâte). Je raclais les petits morceaux de pâte qui étaient restés accrochés un peu partout dans le pétrin y compris sur les deux rotors verticaux un peu en forme d'hélice --et c'était le plus difficile puisqu' aucune ligne n'était droite-- et je les rassemblais en un seul un tas, sur un côté du pétrin. Ce qui évitait que les petits morceaux séparés ne se dessèchent. Il pouvait bien y'en avoir plus de cinq cent grammes ou un kilo chaque fois qui pourraient être mélangés à la "machine" suivante dans la mesure où ça ne s'était pas durci. Quand j'ai été assez grand pour travailler sur le tour, il m'est arrivé bien quelques fois de "mettre en boules". Sur ma droite, mon père détaillait et pesait les pastons comme j'ai dit, et me les passait tout irréguliers de leur découpage. Je les roulais en boules bien rondes et les posais derrière moi, sur une planche, une caisse à petits rebords d'une dizaine de centimètres, bien farinée, de deux mètres de long et quarante centimètres de large, disposée sur deux trétaux. Plusieurs planches attendaient rangées debout contre un mur et dès que la planche était pleine, mon père en plaçait une autre vide sur la première. Quand toutes les planches étaient pleines, on les déplaçait et on les empilaient une à une sur le tour contre le mur, à la place de la masse de pâte qui avait toute été mise en boules. Après avoir rangé la balance. La planche du tour était suffisamment large ou profonde (plus d'un mètre), pour que les planches à rebords étant rangées contre le mur, l'espace plan reste devant elles suffisait pour façonner le pain. La pâte levait encore quelque temps... Au bout d'un moment les boules qui avaient été placées bien séparées dans la planche se touchaient toutes. Le façonnage proprement dit pouvait commencer. Mon père prenait une boule et la plaçait devant lui, sur le tour qu'il venait encore de bien enfariner d'une poignée de farine lancée en plusieurs fois en gardant les doigts un peu ouverts. Il étirait la pâte vers lui, l'écrasait des phalanges de la main droite, le poing à demi fermé, pan, pan, pan ! trois fois. tout était parfaitement rythmé. Il prenait la partie applatie devant lui qu'il venait d'allonger et la repliait vers l'avant sur la moitié de la longueur de la pâte pan ! pan ! Un coup à gauche, un coup à droite. Puis il prenait la partie la plus éloignée et la repliait vers lui, sur l'autre. Il écrasait bien la "soudure" devant lui avec les deux pouces bien à l'horizontale un peu comme on tiendrait un tuyau devant soi, les bras tendus. La boule était devenue un cylindre bien régulier. Il fallait alors rouler le pain des deux mains à plat pour l'allonger : deux fois de suite, en partant du milieu et en roulant le pain vers les deux extrémités légèrement plus écrasée, donc en pointes. Des bulles d'air de la pâte déjà bien levée claquaient sous les doigts avec des petits tchic ! tchic ! Il prenait le pain en long par en dessous en allongeant les doigts le plus possible les deux extrémités se trouvant sur les poignets et il se tournait d'un demi tour pour le placer sur une autre planche qui avait remplacé les premières sur les tréteaux. Ces planches-là étaient différentes de celles de la mise en boule. Ce n'étaient plus des caisses mais bien des planches, avec juste une planchette verticale de 15 centimètres à chaque extrémité afin de pouvoir les empiler les unes sur les autres sans écraser les pains. Et puis, chacune avait sa toile. Accrochée à une seule extrémité placée sur la gauche quand on se retournait. L'autre restait libre et pendante, deux fois plus longue que la planche. Le pain façonné était allongé sur la toile, perpendiculairement à la longueur de la planche. Le pain suivant était placé parallèlement au premier sur la toile toujours bien enfarinée, mais assez éloigné de lui pour pouvoir faire un pli de la toile entre les deux en la tirant vers le haut. Le pli qui isolerait les pains entre eux et éviterait qu'ils ne se collent. Le second pain s'en trouvait rapproché, tout contre le pli. Quand la planche était pleine, mon père grand et mince, la prenait par le milieu en équilibre et avec un demi tour de danseur, allait la placer contre le mur du fond opposé à celui du tour. Quand les pains avaient suffisamment levé, il fallait enfourner. Un des grands regrets de ma vie c'est que mon père ne m'ait jamais appris à façonner. Bien sûr, je sais "toucher la pâte" sans m'en coller plein les mains. Et ça, il suffit de voir comment quelqu'un touche la pâte pour savoir s'il sait ou s'il sait pas. Mais savoir façonner une baguette, avec les bulles qui claque sous les doigts... Ce serait quelque chose, ça ! Le four avait eu le temps de "retomber" depuis que les brûleurs à mazout avaient fini de ronfler et avaient été retirés sur le côté. Car à la fin du chauffage, les briques de la voûte juste devant l'entrée étaient chauffées au rouge. Et il fallait donc attendre que la chaleur se répartisse. Donc, le four était retombé. Les quelques fois où il avait fallu chauffer au bois, (avec des "feïscines"), à cause des pannes de courant qui rendait le compresseur des brûleurs à mazout hors jeu, comme en 56, c'était vraiment une autre affaire. On remplissait le four de ces feïscines de branchettes de pin et de chêne (dont on gardait en permanence une provision au Vieux four au cas où). Et là, je me demande si c'est pas moi qui ai fait les dernières feïcines. A Peynier. Un petit terrain qu'on avait et qui était bordé de pins. C'était un travail de "bousquétier" (de bûcheron des collines), de faire ces fagots. J'ai toujours adoré ça. On coupe des branches et après avec le "foouçoun", (une sorte de machette "provençale" avec le bout de la lame légèrement crochu et la poignée aussi recourbée d'un crochet pour le suspendre à la ceinture dans le dos quand on est en haut d'un arbre) on les épluche ! On les débarrasse de toutes les branchettes et c'est de ces branchettes qu'on fait les feïcines. Mon père m'avait expliqué une fois comment il fallait opérer pour ne jamais se faire mal. La branche à "éplucher", on la tient de la main gauche, et on coupe avec le foouçon de la main droite, mais l'extrémité de la branche, par terre doit toujours rester à l'extérieur des jambes à droite et jamais entre les jambes. Sans ça, si le foocon glisse, on se le prend dans le genoux. Avec ce système : il reste à l'extérieur : aucun risque. Le bois plus gros, on le coupe sur une longueur d 'un mètre pour la cheminée. Des fagots qu'on serre en les écrasant avec le genoux et qu'on attache avec un fil de fer. Dans le four, on y mettait le feu et on attendait que ça brûle. On en rajoutait parfois si le four n'était pas assez chaud. (Assez chaud c'est quand le four était redevenu "blanc", quand tout le cabone qui avait noirci ses parois au début du chauffage avait disparu.) Le carbone brûle autour de quatre cents degrés. Ensuite il fallait premièrement retirer les cendres et les braises qui restaient ; avec une longue tige de fer à l'extrémité applatie et pliée à la perpendiculaire sur une quarantaine de centimètres, comme une raclette. Je ne me souviens pas d'un autre nom que de celui de crochet... C'était le "crochet du four" ? Puis, les cendres étaient évacuées dans une grande lessiveuse en fer et sorties du fournil. Et il fallait nettoyer la sole des cendres qui restaient avec "l'escoubillon" une grande tige de bois au bout de laquelle était attaché un grand chiffon qu'il fallait rincer quand il avait suffisamment pris de cendres, dans un grand bidon d'eau situé dans la rue, devant la porte du fournil. On pouvait alors commencer à enfourner. En éventail comme j'ai dit plus haut. Pour disposer les pains sur la longue "pale", qui attendait, appuyée sur les deux tréteaux en fer, mon père plaçait la "planche" (une planchette de la longueur d'un pain et de quinze centimètres de large) à droite, le long d'un pain qui attendait sur la grande planche contre le mur et tirait vers le haut le pli de la toile immédiatement à gauche : le pain roulait sur la planche. Puis il plaçait la planche au bord de la pale, saupoudrée de "fleurage" à la volée (du son de blé très fin) et faisait rouler le pain sur le côté, le pain se retrouvait allongé sur la pale dans la même position donc qu'il avait sur la grande planche où il avait levé. Il avait fait un demi tour sur lui même pour passer sur la planche et le même demi tour en sens inverse pour arriver sur la pale. Quand le nombre de pain était bon suivant la rangée à enfourner, il fallait donner "le coup de lame". Un lame de rasoir tenue légèrement de biais ; et c'était trois ou quatre fentes en diagonale sur chaque pain. Zip, zip, zip ; le pain suivant : zip, zip, zip... zip, zip zip... Pas plus tard que la semaine dernière, la boulangère du village m'en encore a parlé de ce fameux "coup de lame" : L'apprenti il n'y arrive pas aussi bien que mon mari : il ne comprend pas pourquoi son pain ne lève pas aussi bien : ça, ça vient du "coup de lame" : on sait ou on sait pas !" En fait, ça vient de la façon d'incliner la lame. La fente est en biseau et ça permet au pain de bien s'ouvrir quand il lève dans le four. Puis un premier coup de brosse à peine humide sur chaque pain pour que le pain soit bien brillant. Entre chaque rangée de pelle enfournée, bien sur, le four était refermé pour conserver au mieux la chaleur. La porte avait un balancier sur le côté et une poignée horizontale vers le bas en son milieu. Il suffisait de l'abaisser ou de la relever d'un coup de main machinal. Mon père était complètement plié en deux pour enfourner, avec la tête relevée, et les yeux aussi pointés vers le haut, ce qui lui avait creusé de grosses rides horizontales sur tout le front. Il ne regardait pas la planche quand il la prenait avant de l'enfourner. Tous ses gestes étaient machinaux, millimétrés. Se yeux fixaient intensément l'intérieur du four éclairé par la balladeuse, placée dans un renfoncement du mur, à droite de la porte et qui était protégée de la grosse châleur de l'intérieur par une épaisse vitre de micas. Pour que le pain se développe au mieux, il fallait aussi "envoyer la vapeur" dans le four. Mais juste ce qu'il fallait. Ni trop ni pas assez. Il y avait deux petits bidons de cuivre fixés au mur de part et d'autre de la porte et qui correspondaient avec l'intérieur. Il suffisait d'y verser un ou deux verres d'eau dans chaque. L'eau coulait jusque dans le four où elle se vaporisait rapidement sous l'effet de la chaleur. Le défournement se faisait dans le même ordre que l'enfournement. Le temps de remplir le four, les premiers pains, ceux de la première rangée à gauche, étaient presque cuits ou en tout cas déjà bien gonflés. Quand ils étaient tout-à-fait cuits, il fallait enfiler la même longue "pale" dans le four, sous la rangée de pains et les retirer rapidement, tous en équilibre. Chaque fois, la pelle ressortait avec un chapelet de pains, gonflés comme des ballons et donc en équilibre, tous un peu de travers... (Et il fallait refermer la porte immédiatement à chaque fois, bien sûr !) Pour que les pains soit bien brillants, mon père envoyait alors un nouveau coup de brosse. Une brosse avec un petit manche. Elle était légèrement humectée dans une assiette d'eau sur le côté de l'abattant du four, devant la balladeuse, avant de passer rapidement sur tous les pains alignés. Les pains craquaient, saisis par la différence de température. Alors il les prenait tout brûlants un par un et les rangeait debout dans la "carriole", un panier rectangulaire en fer et monté sur des roulettes qui les transporterait jusqu'au magasin. Il prenait les pains brûlants... sans se brûler. Il m'avait expliqué : "il suffit de les prendre sans les serrer !" En fait, il les touchait à peine. Les pains sautillaient entre ses mains. La carriole avait une poignée des deux côtés. --"Tu viens m'aider à descendre la carriole ?" Entre le four et la farinière, il y avait quatre marches. Entre la farinière et le magasin, une. C'est pendant ces longues nuits, tout seul dans son fournil (Tonton ne venait pas tout le temps), que mon père composait ses chansons. Paroles et musique. Lui qui n'avait jamais étudié la musique. (C'est peut-être un peu ça aussi, le génie !) Je me souviens d'une seule : "Tourner la page" Depuis le magasin, on entendait sa voix claire, pleine, lisse et bien articulée. La prononciation de chaque lettre avait été exactement étudiée : "Vous avez un chagrin d'amour Qui va durer toute la vie Vous vous y attendiez toujours Car elle était la plus jolie Oui mais aujourd'hui, c'est fini Que faut-il faire car c'est la vie Tourner la page, ou la folie ? Tourner la page : c'est plus joli ! Qu'il est dur de tourner la page ! Et de la fermer sur son coeur La joie finit près du rivage (Manque un vers) Où l'on voyait ses cris de mains On pleure on crie on est en rage Mais toute chose a une fin Qu'il est dur de tourner la page De la fermer sur son destin..." Quel type !
  18. "Si on t'en met une" ? Je trouve la formulation un peu vulgaire pour un Jésus Christ qui n'était que finesse... On commence comme ça et on finit par égorger des alpinistes...
  19. Et moi, je dois me confesser. Pas plus tard qu'hier, un gamin, scout, est venu me proposer des trucs à acheter, pour son scoutisme... Et vous savez quoi ? Je l'ai pratiquement envoyé chier ! J'aurais pas dû, je sais. Mais des fois c'est comme ça. Il m'a dit : --"C'est pour les scouts". Et il me montrait de pauvres choses, un fanion, un carnet, des trucs indéterminés... Il était grand, tout frêle, avec une chemise rouge et un genre de foulard autour du cou et l'air triste... Mon Dieu pardonnez-moi ! Je lui ai juste dit : --"Non ! Non ! Vraiment pas !" Et il est ressortit rapidement... Je crois que je suis un être profondément mauvais.
  20. Vous en avez de la chance d'avoir pu aller au catéchisme ! Pour moi, c'était interdit ! Parce que tous les gens qui fréquentaient l'église étaient les plus pires de tous ! C'était ceux qui étaient riches et disaient du mal de tout le monde. Ceux qui ne suivaient jamais les bonnes directives de la religion. Et moi, j'aurais bien voulu savoir ce que c'était que ce vice de l'argent ! (La vertu prolétarienne, ça fatigue à la longue.) J'aurais voulu savoir pourquoi une grenouille de bénitier, c'est grand et maigre et ça s'habille de noir avec un chapeau de paille noire aussi et en forme de cloche comme Mademoiselle Long-long. Alors, je me cachais pour aller voir le cinéma gratuit du Curé dans la sacristie. Dans ce réduit humide qui fleurait bon le moisi, je sentais le mal qui rodait et se déchaînait autour de moi... Mais sur l'écran, ou plutôt sur le mur du fond agrémentés des défauts du crépis, il n'y avait que Laurel et Hardy oubliés depuis quarante ans dans une tranchée de la guerre de quatorze qui jetaient leur dernière boite de conserve vide sur un tas de boites haut comme une colline... Le curé qui ne croyait pas en Dieu, vendait les bancs de l'église pour s'acheter une moto ; et il engueulait les gens qui chassaient le Christ de Montfavet dans les rues du village : -- Bande de salauds ! Vous, si Jésus Christ revenait, vous seriez capables de le crucifier encore une fois !" C'était le bon temps !... On savait où était le mal et où était le bien. .
  21. Blaquière

    Mes mémoires

    J'hésite : je finis toute la fabrication du pain ou je passe à autre chose ?...
  22. "- Quoiiiiiiii? ça sert pour le pipi, aussi!!!???" Certes ! mais pour pisser... DEBOUT !
  23. ça fait plaisir de lire ça ! La vérité ça ne s'invente pas, ça se recherche, ça se travaille, ça se vérifie. Y a-t-il eu une première langue ? C'est presque dire que tout a commencé avec Adam et Eve : juste deux personnes ! Nous avons tout de même l'exemple historique de nos langues actuelles. Un exemple il y a à peine plus de 100 ans, vous seriez venus ici dans le var, personne ne parlait français. La soeur de mon grand père un peu plus âgée que lui (il était né en 1899) n'avait jamais entendu parler le français avant cinq ans : Elle a appris le français à l'école ! Ce qui nous amusait beaucoup car elle avait donc appris le français littéraire ! Avec des passés simples et des imparfaits du subjonctif comme s'il en pleuvait ! Donc cent ans après, ce provençal n'existe plus DU TOUT. D'une manière plus générale, le français d'il y a 1000 ans nous est pratiquement incompréhensible. Et tout cela se passe sur une surface assez petite, celle de la France. Et 1000 ans, c'est rien à l'échelle de l'évolution. On peut donc aisément imaginer qu'alors que l'humanité se tenait toujours bien cantonnée dans son berceau d'origine (le quart sud est de l'Afrique d'après ce que l'on dit, ) Pendant des périodes autrement plus vastes que les 1000 ans dont je viens de parler et qui pointent déjà des changements importants dans une langue (Si l'on parle de 2000 ans, c'était le latin et alors, là un changement total est consommé) pendant des périodes plus vastes disais-je, des dizaines de milliers d'années voire plus de 100 000 ans, imaginez un peu les évolutions de langages : il est plus que vraisemblable que l'humanité avant de véritablement essaimer sur toute la surface du globe, s'exprimait déjà avec une grande variété de dialectes. Si en 2000 ans on passe du latin au français, sur 100 000 ans, peut-on seulement imaginer les changements ? Et les répartitions géographiques qui vont avec, même à l'échelle moyenne d'un quart de continent ?
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