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Crabe_fantome

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Tout ce qui a été posté par Crabe_fantome

  1. Pour comprendre de manière objective : J'ai un rhume, je prends des herbes magiques et je suis guéri au bout de 3 jours. La conclusion la plus simple c'est de croire que les herbes sont vraiment magique et soignent vraiment. Mais il y a 2 autres conclusions qu'on oublie: - si je n'avais rien pris j'aurais pu être guéri au bout de 3 jours (l'herbe est sans effet). - si je n'avais rien pris j'aurais pu être guéri au bout de 2 jours (l'herbe est nocive).
  2. L'idée aussi c'est qu'il va y avoir ces "amis" qui vont venir vous voir lorsqu'on va vous diagnostiquer un cancer pour vous dire "je connais quelqu'un qui..." Vous serez surpris par tous ces gens qui connaissent "quelqu'un qui"... Et il suffit de faire un tour dans les foires de médecines douces (y en a forcément une près de chez vous chaque année) pour réaliser les tonnes et les tonnes de merdes que les gens ont inventé pour qu'on aille tous mieux. Des semelles magnétiques, des minis karcher pour enlever le caca de nos intestins, des pierres qui se rechargent avec d'autres pierres, compléments alimentaires à base d'algue, sérum à base de fleurs d'immortelles... Environ 240 exposants pour le salon de Paris de février dernier. Uniquement des gens qui payent pour avoir un stand et présenter des conneries plus ou moins exotiques.
  3. Après le pharmakos de l'inspiration du bouc émissaire, ça fonctionnait. C'est superficiel mais ça marche. "La liberté des uns s'arrête où celle des autres commence" n'est pas sur le même répertoire. Là on est dans un cadre légal, je peux faire tout ce que la loi permet tant que je ne porte pas préjudice à mon prochain. J'achète un potager, je monte un grillage, ma liberté s'arrête à ce grillage. Y a rien de spirituel là dedans, c'est juste pour protéger mes tomates. Spirituellement je serais encore plus libre si mon voisin de potager décide de planter des cailloux et que j'arrête de vouloir lui expliquer que les cailloux ça ne pousse pas. Je serais libre quand je me dirais en moi même "mon gars, t'es un con et bien vis ta vie du mieux que tu peux, telle que t'as envie de la vivre". "fais ta vie" me semble pas mal.
  4. Crabe_fantome

    En vouloir à un mort

    C'est facile pour personne dans ces moments, mais franchement si ça peut lui permettre de se sentir mieux de hurler contre ce putain de cadavre connard égoïste, je pense qu'il faut y aller. C'est pas hyper bien pensant mais c'est quoi l'objectif? Etre tout mignon et finalement avaler des cachetons parce qu'on en peut plus d'étouffer ou assumer notre colère et notre jugement et les exprimer de manière brutale (quitte à faire la paix ensuite)?
  5. Crabe_fantome

    En vouloir à un mort

    Dans l'intimité chacun fait comme il peut ou comme il veut. De me coté je me méfie de moi même parce que j'ai un mauvais rapport à la mort et du coup je suis très vite tenté de ressentir des émotions négatives pour tel ou tel fait divers morbide. Qui fait ça en vrai? A part des gens payés et dont c'est le métier personne. Toi même t'es le premier à donner ton avis façon cash quand t'es face à un truc que t'aime pas. Du coup ouais tu peux invoquer les dieux à écouter avec silence, patience et bienveillance parce qu'à part eux personne ne le fait.
  6. Crabe_fantome

    En vouloir à un mort

    Mais tant qu'il reste un humain spectateur la morale et le jugement s'installe. Le suicide devient alors le sacrifice, haut jugement moral, ou un acte égoïste, débile, voire méchant puisqu'en jetant sa voiture contre une autre il a tué une famille. On aura tous un avis, un jugement, sur le pourquoi des choses, y compris lorsqu'on a pas accès à la tête des gens. Et je pourrais me draper dans la sagesse ultime et annoncer que je suis supérieur en tout car je ne juge personne, et finalement insulter ce chauffard suicidaire qui a tué des amis parce que je suis humain avant tout. Maintenant cette fille doit vivre sans père et avec un jugement très négatif sur lui. Elle pourrait penser que la souffrance est préférable à l'abandon, après tout Jean Paul 2 nous a fait spectateurs de son agonie durant des mois et nous a enseigné que la souffrance est courageuse. Libre à chacun d'adhérer ou non évidemment mais le résultat c'est qu'on l'a canonisé.
  7. Crabe_fantome

    En vouloir à un mort

    Du coup on dit quoi à la fille qui elle a déjà son idée sur la mort de son père, que c'est un lâche et qu'il l'a abandonné? On lui dit rien, qu'elle souffre en silence, qu'elle n'en saura jamais rien, qu'elle doit impérativement respecter la décision de son père?
  8. Crabe_fantome

    En vouloir à un mort

    Si tu veux faire du cas par cas tu es libre de le faire. Par contre je pense qu'on est tous assez grand pour décider par nous même de généraliser ou non. Si j'estime que le suicide est généralement lié à une dépression, je le dis. Et je pense que si on devait établir la liste complète des raisons de se suicider ce serait contre productif pour la compréhension du sujet.
  9. Crabe_fantome

    En vouloir à un mort

    Au Japon à la limite, chez nous c'est plutôt rare.
  10. J'ai même pas l'impression d'être HS, se libérer c'est passer de prisonnier à homme libre, si ce n'est pas un changement qu'est ce qu'est? Oui je crois que je comprends. Mon père a été voir un addictologue pour arrêter l'alcool. Le médecin lui demande pourquoi il est là, il a répondu qu'il voudrait arrêter de boire parce qu'il emmerde tout le monde. Le médecin l'a raccompagné à la porte parce qu'il ne pouvait rien faire pour lui. Même si tu peux changer pour les autres, ça ne fonctionne pas tant que tu ne veux pas changer pour toi même. Je crois que ça rejoins ce que tu disais. Enfin quand je dis "changer" c'est en même temps se libérer de l'alcool. Il n'y a pas un changement radical non plus au sein de notre personnalité. Je pense que les gens ne changent pas dans le sens où il n'y a pas de changement profond. Si je me mets à boire ou à voler, ce n'est pas plus un changement que si j'arrête de boire ou de voler. Il y a les mêmes pensées mais elles ont un peu évoluées. J'ai toujours mes peurs, mes blessures, mes désirs... Ce que je peux faire pour me libérer, pour changer, c'est toi les accepter, soit les refouler. Mais si j'ai peur du rejet, j'aurais toujours peur du rejet. Je serais toujours le même. Je donnerais l'illusion de changer, de me libérer, en donnant l'illusion que je n'ai plus peur ou en ne laissant plus la peur me paralyser. Je reste admiratif ce travail de puissance de la volonté, au moins parce que j'en suis totalement dépourvu. Ce qui me sauve c'est ma candeur qui me préserve de tout ce qui pourrait me rendre accro. Et en contre partie je vis énormément dans le rêve. Je ne fais pas les choses. Et j'ai assez de chance dans la vie pour ne pas avoir à faire trop de choses.
  11. Je comprends mieux, ça méritait une explication. Après je crois que c'est le contraire: d'abord les gens s'enferment dans une pensée, et ensuite ils estiment que le monde ira mieux lorsque tout le monde sera du même avis et ils en font du prosélytisme. Mais la phrase "libérer les autres pour se libérer soit même" est double parce qu'effectivement on lit la phrase "libérer les autres" comme "je fais une démarche pour les libérer" et en même temps comme "je les laisse faire leur connerie". J'avais compris "libérer les autres" = "je fais l'action d'aller les libérer de leurs chaines" et effectivement ça me faisait bondir. Mais dans le sens "fais ta life mec" je suis d'accord à 100% parce que justement on ne peut pas "libérer les autres" de leurs chaines. C'est à eux de faire ce travail, au même que tu as fais ce travail pour te libérer de tes chaines. Et je suppose que personne n'aurait réussi à faire ce travail à ta place, surtout si tu n'étais pas prêt ou si tu ne le souhaitais pas. C'est un peu le thème de ce bouquin "le chevalier à l'armure rouillée" où l'histoire d'un chevalier qui passe son temps à sauver les gens malgré eux au point qu'il n'a même plus le temps d'enlever son armure de temps en temps. Et maintenant ce chevalier doit se sauver lui même et arriver à retirer son armure, par lui même.
  12. Crabe_fantome

    En vouloir à un mort

    Non effectivement les gens ne pensent pas à la loi en priorité. Mais rien de l'entendre pleurer ou de le voir s'approcher un peu trop près d'un précipice, tu vas naturellement y prêter attention. Tu ne penseras pas non plus à sa souffrance ou du pourquoi il fait ça ceci dit. On est conditionné pour protéger la vie.
  13. Crabe_fantome

    En vouloir à un mort

    Là on va loin. Déjà parce que depuis la nuit des temps la solidarité est une condition de survie: plus on est nombreux, plus on a de chance de survivre. C'est obsolète aujourd'hui mais c'est ancré en nous. C'est un réflex que de porter secours à quelqu'un. Il y a aussi cette impression qu'il y a toujours une solution à tout et qu'on va lui trouver quelque chose à quoi il pourrait se raccrocher, même si ce n'est pas le cas, on aura besoin d'essayer. Ensuite celui qui a envie de mourir n'est pas dans son état normal, il est en souffrance, et ça justifie qu'on l'aide. Enfin la loi française nous oblige d'une manière ou d'une autre à prêter assistance à quiconque serait en danger. Ne serait ce que appeler les pompiers ou la police. Pas question de se jeter à l'eau ou de monter sur le toit de l'immeuble parce qu'on va donner le double de travail aux pompiers...
  14. C'est doublement intéressant pour voir ce qu'on a pu en dire il y a X années et voir nos évolutions. Pour l'heure j'y vois un pouvoir sur l'autre que nous n'avons pas et qui serait la condition sine quo non de notre propre liberté, c'est à dire que la motivation est doublement égoïste: utiliser son pouvoir sur l'autre, pour nous libérer. Or je suis de plus en plus persuadé que les gens ne changent pas. Et qu'ils veulent changer c'est long et douloureux et qu'il faut une motivation sans borne. On sait que les couples où l'un est drogué ou alcoolique, l'autre n'arrivera jamais à le faire arrêter. Et je pense que c'est le même mécanisme pour changer son prochain. Regarde, rien qu'en politique si je soutiens Maurice Dumont qui de mon parti que j'aime plus que tout, Maurice pourrait battre sa femme, avoir un compte caché en Suisse, avoir volé l'argent des militants, je lui trouverais toujours des excuses. Et tout ceux qui chercheront à me libérer de Maurice renforceront mes convictions que Maurice est dans la vérité et qu'il dérange les salopards qui ne pense pas comme nous.
  15. Crabe_fantome

    La modestie

    Je suis d'accord, et ce en toute occasion. Y compris pour prendre des décisions compliquées.
  16. Crabe_fantome

    La modestie

    Rien n'est automatique évidemment, c'est un travail qu'on décide de faire et qui est long, fatiguant, couteux en psy et douloureux. Mais c'est le prix du changement. La tolérance effectivement ne coute rien. Elle n'est ni de l'amour, ni de la haine, c'est de l'indifférence et c'est largement mieux que rien. Oui c'est possible aussi. Il peut y avoir plusieurs avantages à gagner en modestie: préserver l'orgueil des autres et gagner en compréhension et en empathie pour soi même. Il y a des restes, des millions d'années à estimer que le rejet ou l'abandon sont une condamnation à mort ne peuvent pas s'effacer en quelques décennies. Oui il me semble avoir avoir lu quelques études démontrant qu'un travail collaboratif, un groupe avec une vision commune de l'avenir, était plus soudé.
  17. Crabe_fantome

    La modestie

    Je voudrais en profiter pour vous exposer un cas d'étude où la fausse modestie se cumule à une comparaison dépréciative. Comme un dériveur un peu idiot j'ai recontacté mon ex pour avoir des réponses à mes questions, et elle refuse de me les donner parce que je ne suis pas particulièrement bienveillant et urbain envers elle. Voilà pour le contexte. Après m'avoir fait ces reproches elle conclue ainsi sa réponse: Malgré tout moi je te souhaite toujours d'être heureux et de trouver la paix intérieure ainsi que l'amour. On a une très courte apparence de modestie et de bienveillance, mais le "malgré tout" et surtout ce "moi" montre qu'elle n'en pense pas un mot et qu'elle utilise une fausse humilité, masquant mal cette comparaison dépréciative "moi contrairement à toi". L'utilisation de la modestie (fausse évidemment) peut donc parfaitement être fait pour blesser l'autre, s'en prendre à l'estime de soi de l'autre, se positionner en supériorité et rabaisser l'autre. On aura sans doute noté qu'il en va de même pour la bienveillance où tout le monde s'empare de ce concept à la mode pour s'en servir comme arme contre quelqu'un. On s'empare d'une qualité et on la détourne pour faire du mal, à la fois comme épée (frapper l'autre) et comme bouclier (on ne peut rien faire contre quelqu'un de modeste et bienveillant). ça fonctionne tant que l'adversaire est dans la confusion.
  18. Nan franchement je vais pas te juger là dessus Mais l'idée c'était que le passage de "maitresse" à "officielle" ça change pas mal de choses: maitresse, t'as les bons moments, les galipettes, les petits restos, les confidences... alors que officielle tu as les mensonges et du Picard. Une fois que tu te retrouves officielle parce qu'il a quitté son officielle, bah, bonjours les mensonges et Picard.
  19. Après la nature est bien faite: quand un mari fini par partir avec sa maitresse, la maitresse lui serre bien la vis parce que, pour toujours, elle va vivre avec un homme infidèle. Donc "heureux à tout jamais" c'est pas dit
  20. Crabe_fantome

    En vouloir à un mort

    Oui ou encore blâmer l'autre pour la culpabilité "si j'avais été là 5 minutes plus tôt... si j'avais pu entendre son appel... si j'avais su à quel point il était mal" etc. Quand on a le truc de l'enfant fautif, et donc responsable de tout ce qui peut arriver dans le monde, on va prendre la faute sur nous, et quand cette faute est trop lourde on peut en vouloir au défunt de nous faire vivre cette double culpabilité.
  21. C'était précisément notre sujet de conversation avec ma BFF hier soir: Le grand amour c'est la vision romantique, "il ne peut y avoir qu'une personne pour nous dans le monde entier, notre moitié". Mais dans les faits tu as raison il n'y a pas de grand amour, il n'y a pas de magie qui fait des rencontres incroyables ou de destiné. Mais renoncer au grand amour c'est tellement triste qu'on persiste malgré tout dans cette illusion. C'est aussi mignon que de croire au père noël. Le grand amour c'est un peu le père noël des adultes
  22. Crabe_fantome

    En vouloir à un mort

    Les gens concernés n'auront pas forcément le recul nécessaire pour mieux juger que ceux qui lisent ces faits divers dans les journaux. Là en l'occurrence c'est la fille du suicidé qui juge son père égoïste.
  23. Crabe_fantome

    En vouloir à un mort

    Je suis assez d'accord, il y a des gens qui veulent faire un appel à l'aide et une démonstration spectaculaire, une mise en scène délibéré. Choisir de s'ouvrir les veines c'est une mort lente, préparée et spectaculaire. Au même titre que celui qui va se pendre au milieu du salon pour être sur qu'on trouve son corps (espoir d'être sauvé?) Mais il y a aussi ceux qui ont un blanc et qui passe à l'acte comme ça: Je mets une chaise sur mon balcon et je saute du 9ème.
  24. Crabe_fantome

    En vouloir à un mort

    Deux choses opposées peuvent cohabiter à l'instar du Chat de Schrödinger: Personne ne peut être ridicule en affirmant que le chat est vivant ou qu'il est mort parce que ce sont des points de vue. C'est juste le changement de perspective qui peut apporter une vision alternative, et quelque part une libération. La jeune fille vit dans la colère, dans l'injustice, dans la peur, dans l'abandon parce qu'elle a ce point de vue unique: mon père est un lâche qui a préféré la mort plutôt que moi. Qui aurait envie de vivre avec ce point de vu et cette charge émotionnelle négative pour le reste de sa vie? Gâcher toutes ses rencontres parce que sa figure masculine l'a abandonné alors elle va estimé que chacune de ses rencontres va l'abandonner aussi. Et s'il reste, c'est qu'il va l'abandonné mais plus tard. Et s'il reste toujours alors je vais lui mettre la misère pour le faire partir et ainsi valider mon point de vue : oui, les hommes sont des lâches qui finissent toujours par m'abandonner. Et si en allant discuter avec des psychiatres, déjà pour elle pour évacuer sa colère, mais aussi pour discuter de la dépression: qu'est ce que c'est? comment ça fonctionne? c'est une maladie qui peut toucher tout le monde? on peut tout avoir, argent, femme adorable, enfants modèles et malgré tout avoir envie de mourir? Ces réponses lui apporteraient une compréhension sur les motivations de son père. Après je suppose que c'est une dépression parce que j'ai du mal à concevoir qu'une personne heureuse de vivre s'amuse à essayer de mourir.
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