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Tout ce qui a été posté par January
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L'avocat général évoque le dossier espagnol, raison pour laquelle Ramdani a été interpellé d'abord en 2015 après une usurpation d'identité. AG : cette identité a du être usurpée par quelqu'un qui vous connaissez.. Ramdani : Non c'est quelqu'un que je connaissais pas du tout. AG : Il vous a dit quoi Coulibaly de sa vie en prison ? Ramdani : Coulibaly ma dit qu'il avait grandi à Grigny, qu'il avait 9 soeurs, Il m'a parlé de ses incarcérations, ses histoires d'argent, l'histoire de Mr Prevost... Coulibaly racontait pas ses histoires de braquages ou d'incarcération pour glorifier ou se donner de l'importance.
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Me Senyk, avocate de la partie civile: vous avez été entendu à 14 reprises dans ce dossier, sur ces 200 euros (de dette à Coulibaly), vous dites avoir vu Coulibaly le 5 janvier, vous dites qu'il devait aussi récupérer 50 000 euros, à deux jours des attentats. Vous voyez à 2 reprises Coulibaly le 6 janvier à 14 h dans un taxiphone puis plus tard à Gentilly, vous dites que vous avez alors oublié les 200 euros, vous dites que c'est pour ça que vous êtes repartis chez vous avec lui à Garges-les-Gonesses. Puis vous dites que les 200 euros n'ont pas été demandés le 6 janvier mais le 5 janvier 2015. C'est pas un détail, les 200 euros dans ce dossier, c'est pas un détail ! C'est le 5 ou le 6 ? Plus vous multipliez les rendez-vous avec Coulibaly, plus les oublis de cette somme semble curieuse", par deux fois vous oubliez l'argent alors que vous avez rendez-vous avec lui. Ramdani : au final vous me mettez un doute. Il en est ressorti quoi de l'audition ? Le 5 ou le 6 janvier 2015 ? Me Senyk : monsieur c'est moi qui vous pose des questions. Ramdani : Je ne comprends pas vos questions. Me Senyk : vous êtes le seul à cette audience à avoir une relation d'amitié forte avec Amedy Coulibaly, les autres le craignent, certains l'évitent. Il vous fait la cuisine, vous apporte des sacs. Puisque Coulibaly est votre "frère", vous le dites ne garde à vue, pourquoi vous ne le contactez pas le 7, le 8 et le 9 janvier ? Ramdani : on ne s'appelle pas tous les jours, je l'avais vu le 6. Je vois ce que vous voulez insinuer. Non ce n'est pas parce que j'étais au courant de ce qu'il allait faire. Me Senyk : il y a eu des attentats le 7, 8, 9 et vous n'appelez pas votre "copain", votre "frère" pour discuter de ce qu'il se passe en France ? Amar Ramdani : vous avez mon téléphonie, regardez si 'j'ai appelé tous mes amis les 7, 8 et 9 et vous verrez que non ! (Chez les prostituées) Ca dure pas 3 heures, ça dure 10 min. On n'est pas allé là-bas pour les prostituées de base . On est allé là-bas pour autre chose (de l'herbe) et en même temps comme Makhlouf est un petit cochon, il en a profité". Me Senyk : on n'a pas d'éléments pour vérifier qu'au cours des déplacements vous êtes resté dans la voiture. Vous ne sortez jamais de la voiture ? Amar Ramdani : je ne vis pas dans ma voiture. Regardez là madame, je suis avec vous. Me Maktouf ,avocat de la partie civile à l'accusé : vous avez dit que Coulibaly pratiquait une religion de manière positive, vous avez dit que Mr Coulibaly a évoqué qu'il voulait "se barrer faire sa hijra". Vous n'êtes pas sûr qu'il a utilisé le terme Hijra.. Ramdani:On était (avec Coulibaly) aux Galeries Lafayette, pourquoi c'est venu je me souviens plus. Il faisait gris, j'ai dit 't'as vu le climat ?' Il a fini en disant qu'il voulait se barrer que les gens lui cassaient la tête, qu'ils lui devaient de l'argent.. Me Maktouf : dans la religion musulmane on ne doit pas avoir de dette et vice versa. Expliquez moi pourquoi Coulibaly pensait d'abord à vous pour les dettes ? Ramdani : Je sais pas s'il a pensé à moi ou à d'autres d'abord. Moi je pense qu'il vient pour passer du temps avec moi et pour les 200 euros. Moi les 200 euros, je m'en tape. Me Cechman, avocate de la partie civile : Vous nous avez indiqué qu'il y avait quelque chose de répulsif pour vous, c'est le terrorisme. Dans votre enfance les exactions du GIA vous ont touché c'est ça ? Amar Ramdani : Oui Me Cechman : Vous savez que Coulibaly tombe pour des faits de terrorisme. En tout état de cause vous êtes proche de lui, c'est votre 'poto', votre "frère", c'est contradictoire.. Ramdani : Je catalogue pas les gens, je les mets pas dans les cases. Quand Coulibaly m'a parlé du dossier terrorisme (de 2010) il m'a dit qu'il n'avait rien à voir avec ça. On a discuté, je l'ai cru. Avant le 9 janvier 2015 c'était Dolly et rien que Dolly (surnom de Coulibaly) Me Cechman : Le 8 janvier 2015, Coulibaly n'était pas antisémite et le 9 à minuit, poum ! il le devient. Arrêtez monsieur ! Me Sarah Aristide, avocate de la famille de Clarissa Jean-Philippe s'adresse à Amar Ramdani. Elle revient sur la buanderie en maison d'arrêt où plusieurs détenus se sont rencontrés parmi lesquels Amedy Coulibaly et Amar Ramdani. Me Aristide rappelle que certains ont parlé de "secte" de cette buanderie. Me Aristide: Mr Coulibaly en détention à Villepinte, comment vous le voyez ? Amar Ramdani :c'est un mec peace, intelligent, religieux c'est pas un terroriste ni un islamiste ! Me Aristide sur le transfert d'Adn de Saïd Makhouf sur la lanière du taser d'Amedy Coulibaly : Il ne vous a pas fallu un peu de temps pour adapter une version des choses ? Pour trouver une explication à tout ça ? Une version plus cohérente avec les moyens matériels et techniques ? Monsieur vous êtes intelligent... Amar Ramdani : bas dis-donc faut arrêter avec les flatteries aujourd'hui, je vais finir par le croire ! (Depuis le début de l'interrogatoire d'Amar Ramdani ce jour, plusieurs de ses interlocuteurs, dont plusieurs avocats de la partie civile, ont souligné son intelligence.) Me Barré, avocate de la partie civile : Vous utilisez 31 lignes, pourquoi Coulibaly est sur les lignes d'escroqueries et par sur les lignes générales ? Mr Makhlouf est sur les lignes générales... Amar Ramdani : Non lui aussi il est sur un téléphone dédié. En fait ils (Coulibaly et Makhlouf) ne sont pas sur les téléphones des escroqueries mais sur les téléphones des gens qui sont pas nets nets à 100%. Me Szwarc, avocate de la partie civile: après les attentats, la France était sous le choc, dans l'émotion Amar Ramdani : oui bien sûr Me Szwarc, avocate de la partie civle : vous dites en garde à vue 'pour moi la religion n'est pas une explication, c'est une excuse' Amar Ramdani c'est dans le contexte de la garde à vue, j'étais à cran, une cocotte-minute.
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Assesseur : Coulibaly a-t-il revendiqué son appartenance à l'Etat islamique devant vous avant les faits ? Amar Ramdani: "jamais de la vie madame". Pour moi les gens qui vont en Syrie, l'Etat islamique, ils ont un problème psychologique. C'est des trisomiques sans vouloir manquer de respect aux trisomiques. Ramdani indique qu'il lui "aurait tourné le dos" au moindre indice d'une éventuelle appartenance. Assesseur : vous aviez peur de Coulibaly ? Amar Ramdani : Non j'avais pas peur de lui. C'est un ami, un pote de prison. il y a pas de relation de business, de relation dominant-dominé.
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Assesseur à Ramdani : vous avez dit "toutes les dépositions ont un contexte", c'est une vérité. Je voulais rappeler plus en détail ce contexte. Si on suit la logique "je balance pas", on peut tous la comprendre, on l'a déjà entendu. Quand un élément vient changer l'orientation d'un dossier, il n'est pas rare que les déclarations soient modifiées. Au début, "je suis pas là, je me suis pas rendu à cet endroit". Arrive une expertise ADN et on a une autre explication. Vous c'est à la 6e audition que l'on vous parle de 'lADN de Makhlouf, cette règle de "je balance pas".. Je parviens difficilement à comprendre que vous la mainteniez toute la journée, le 12 mars. L'ADN de Makhlouf est retrouvé sur la lanière d'un taser de Coulibaly à l'hyper Cacher, c'est pas rien ! Me Daphné Pugliesi, avocate d'Amar Ramdani : sur l'ADN Amar Ramdani répond 4 fois 'c'est impossible.' Assesseur : Pourtant là les choses sont claires depuis le matin, il y a l'ADN de Saïd makhlouf, il ne s'agit pas de balancer quelqu'un ! Ramdani : Quand je reviens pour être auditionné, j'ai donné une raison, pour moi la seule raison que cet adn se soit retrouvé là (sur la lanière du taser de Coulibaly) était un serrage de mains. Quand on me parle de l'ADN de Saïd (Makhlouf) , je n'y crois pas. Je me suis demandé si c'était pas inventé. Après tout le monde m'a dit qu'on pouvait pas inventé l'ADN. Je suis retourné dans ma geôle, j'ai réfléchi.
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Prsdt : Le 18/06/18 vous êtes interrogé, le juge d'instruction vous prendra un peu à froid; "De nouvelles investigations montrent que vous avez menti", sort alors le nom de Mohamed Fares. On le rappelle, il y a eu une dénonciation anonyme, une lettre sur Fares adressée à la juge d'instruction Nathalie Poux. La juge vous parle de Fares, vous n'aimez pas. Vous avez dit au juge "ça ne s'appelle pas mentir (...) Je ne vous ai pas parlé de Mohamed Fares car ça n'était pas à moi de le faire" Amar Ramdani : exactement. Je parle pas de Fares pour la raison que j'ai évoquée toute à l'heure. Je ne parle pas des gens. Je parle des amis, je sais qu'ils ne vont pas l'en vouloir, sinon je parle pas. Les policiers étaient plus focalisés sur Reims comme un Kouachi vivait là-bas. j'ai parlé de Reims, je me suis pas étalé sur le reste, Compiègne et le reste. Prsdt : Dans cet interrogatoire de la juge, vous êtes beaucoup sur la défensive. Vous avez dit que vous ne vouliez pas parler de personnes extérieures au dossier. Ne vaut mieux-t-il pas mieux éclaircir les choses que d'en laisser supposer ? Ramdani : Moi et Madame Poux (Nathalie Poux juge d'instruction), on avait une relation un peu atypique. Mme Poux, la 1ère fois que je l'ai vue, elle m'a dit : 'Mr Ramdani, je sais que vous êtes pas un terroriste, que vous êtes pas un islamiste' Amar Ramdani pensait que Nathalie Poux le libérerait pendant sa détention provisoire, comme Christophe Raumel, accusé, qui comparait libre aujourd'hui. Ramdani : "Elle m’a dit non désolée j’allais vous libérer mais je vais encore enquêter". Prsdt : A la juge, vous dites n'avoir vu Mohamed Fares qu'une fois. Vous dites: "on s'est vu, on s'est suivi, on est parti chez lui". Dans l'interrogatoire de la juge que le prsdt lit : Pourquoi allez-vous à Lille ? - J'ai juste accompagné Said, Said (Makhouf) allait aux putes. Prsdt : Said Makhlouf avait son permis, si vous n'allez pas vous même voir les prostituées, il n'a pas besoin de vous si vous n'allez pas voir les prostituées à Lille... Ramdani : aller aux prostituées c'était secondaire. Saïd Makhlouf allait voir Mohamed Fares pour le trafic de stupéfiants, et après il allait voir les prostituées s'il le pouvait, c'était secondaire. On est parti ensemble (avec Saïd Makhlouf) voir Mr Fares (Mohamed), il cherchait de la beuh, de l'herbe. Je suis pas une balance, je serai jamais une balance. Je suis quelqu'un d'intelligent comme vous dites. Le président continue la lecture du PV d'Amar Ramdani. A la juge d'instruction, Amar Ramdani dit :" j'aime bien faire de la route, comme vous vous aimez bien torturer les gens, chacun son kif". Prsdt : c'est votre système de défense. On reste un peu sur notre faim ! Amar Ramdani :je peux comprendre, je comprends très bien. Mais je parle pas des gens monsieur le président je vous le répète.
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Suétone...
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Prsdt : Vous allez avoir contact avec votre compagne gendarme après les faits de l'Hyper Cacher, le soir même et le lendemain Amar Ramdani : oui Prsdt : le 9 au soir vous jetez votre téléphone et votre puce L'accusé : exactement Prsdt : vous faites vos escroqueries avec Makhlouf, si on remonte à vous on remonte à Makhlouf, par le téléphone Amar Ramdani : Oui car je téléphonais sur le même téléphone à Makhlouf et Coulibaly Prsdt : vous n'êtes pas impliqué, pourquoi vous jetez votre téléphone ? Amar Ramdani : Coulibaly vient de faire quelque chose hors norme. Tous les policiers de France vont être sur ce dossier là. J'ai peur tout simplement. Prsdt : Le téléphone il y a tout dedans.. Amar Ramdani : Moi c'était un téléphone SFR à 15 euros, y'a rien dedans. Quand je le jette, c'est parce que j'ai peur qu'ils remontent à moi. Je veux pas d'histoire moi. Je sais qu'il y a des catégories de personnes quand elles sont placées en garde à vue ça se passe mal pour elles. J'ai jeté mon téléphone, c'est un réflexe stupide. C'est réagir à chaud. J'ai paniqué. J'ai réagi comme ça, je le regrette encore aujourd'hui. Prsdt : vous ne contestez pas les escroqueries de voitures. Vous avez fait des déplacements dans le Nord, à Reims.. Ramdani : en garde à vue, quand je vois que les Kouachi habitaient à Reims, moi je fais des escroqueries à Reims, je connais Coulibaly... Prsdt : vous parlez de Reims alors qu'un des frères Kouachi habitait Reims.. Vous ne contestez pas. Lille, il n'y a pas de Kouachi, pas de Coulibaly. Il y a 5 déplacements dans le Nord. Vous dites toujours la même chose, vous allez là-bas : soit pour aller dans les concessions soit pour amener Makhlouf voir les prostituées. Vous allez donc à Lille soit pour les garages, soit pour amener Makhlouf voir les prostituées, on l'a dit des prostituées il y en a en région parisienne...
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07 octobre 2020 L'accusé Christophe Raumel répond maintenant aux accusations de son ex hier, qui a dit qu'il l'avait frappée et menacée à 2 jours du procès: "les déclarations des violences, des pressions et des intimidations; j'ai jamais fait tout ça". "J'ai jamais été chez elle pour la violenter. Depuis que je suis sorti de prison, j'ai tout fait pour travailler. Notre relation j'ai tourné la page. J'ai acheté des vêtements pour ma fille, elle n'a même pas pu en profiter". La journée est consacrée à l'audition d'Amar Ramdani Amar Ramdani Coulibaly je l'ai connu en prison. l'année exacte je saurais pas vous dire. On était dans les ailes opposées. Lui n'était pas en promenade avec moi. Quand j'ai changé de batiment, j'ai travaillé à la buanderie. Il est venu après y travailler, on a travaillé ensemble". Ils ont eu des affinités et sont ensuite devenus amis. Ramdani est sorti de prison en 2013, Coulibaly en 2014. Amar Ramdani dit avoir connu Pastor Alwati aussi à la buanderie en prison. "Said Mahlouf, c'est différent, je l'ai connu en Algérie, on est du même endroit, de la même famille, je le voyais dans les mariages, les enterrements. Willy Prevost je l'avait jamais vu". En prison je vais pas vous mentir on avait tous des téléphones, je vais pas vous mentir, Coulibaly j'ai gardé contact avec lui. Coulibaly est l'opposé du comportement qu'a pu décrire Raumel. C'était quelqu'un de serviable, sympa et passif. Il était intelligent. Il avait la haine d'être en prison, d'être enfermé. Votre dignité d'être humain est bafoué tous les jours. Prsdt : Tuer en tirant dans le dos ça ne lui ressemble pas. L'Hyper Cacher ça ne lui ressemble pas. Ramdani :Tirer dans le dos de quelqu'un, c'est des trucs de lâches. Ces actes étaient pas en adéquation avec la personne que j'ai connue, Dolly. Moi j'ai connu Dolly (surnom de Coulibaly) pas Coulibaly. Les juifs l'antisémitisme, on en parlait pas. IL n'a jamais dit qu'il voulait s'attaquer à des juifs ou à 1 policière. Même la vidéo de revendication, ça ne lui ressemble pas. Coulibaly ne se cachait pas d'être musulman. Il pratiquait sa religion de façon positive, avec le côté positif de la chose. sa femme portait le voile, c'est la seule chose qui allait dans ce sens-là. Lui (Coulibaly) il était habillé en Dolce Gabbana le mec. En audition Ramdani a dit que Coulibaly sentait bon et qu'il prenait soin de lui. C'était Mr Tout le monde. Amar Ramdani précise que rien n'allait dans le sens du rigorisme dans le comportement de Coulibaly. Ramdani: "Coulibaly je le considérais comme un ami. Ca n'était pas mon meilleur ami mais un ami. Une fois je me suis cassé la cheville, je pouvais pas me déplacer. Il avait des attentions. Il me faisait à manger, il me ramenait à manger dans ma cellule. Il m'a ramené mon sac au mitard". Prsdt : Vous dites que Coulibaly avait de l'oseille Amar Ramdani :Il était dans le trafic de stupéfiants, il a baigné dans des affaires d'armes. Coulibaly ne se vantait pas d'avoir de l'argent mais je savais qu'il en avait. Il a toujours eu de l'argent. Amar Ramdani : le reportage qu'il a fait pour la télé lui a rapporté de l'argent. Ali Riza Polat depuis le box crie : 150 000 euros !! Amar Ramdani : quand j'ai appris que Coulibaly était impliqué (dans les attentats). J'étais dans les vapes, c'est comme si quelqu'un m'avait mis un gros coup de bâton derrière la tête. J'étais sonné. J'arrive toujours pas à assimiler, ça fait bientôt 6 ans. Il y a une période je comprenais pas, Coulibaly a été à la Mecque et après il a mis une distance. Il y avait un mariage, il voulait pas venir. Il m'a dit :"laisse tomber". Je l'ai vu le 5 janvier 2015 au soir. Il me dit qu'il va se barrer, qu'il a de l'argent dehors. Le 6 on s'envoie des messages. Je suis sur le périph, lui à Clichy-la-Garenne. On se voit. Je lui devais 200 euros. Il voulait que je lui rende. (Amar Ramdani en audition a dit que le 6 janvier 2015 au soir, Coulibaly était tactile alors qu'il ne l'était pas habituellement, il était bizarre. Il m'a dit au revoir ce soir là en lui serrant la main et en faisant plusieurs fortes pressions.) Prsdt : ça ne vous semble pas bizarre qu'il voulait faire sa hijra ? Amar Ramdani : Moi quand il me dit ça, j'y crois pas. Je me suis dit que c'était un argument: vas-y rends moi mon argent je m'en vais. Beaucoup de gens ont quitté la France pour des histoires judiciaire (pas pour faire la hijra donc). Je vous ai déjà raconté mon histoire d'Espagne (Ramdani a été Interpellé en janvier 2015 suite à une usurpation d'identité). Dans ma fiche c'est écrit "susceptible d'appartenir à la mouvance radicale francilienne". De quoi on parle, n'importe quoi . Le président indique que Ramdani a donné plusieurs versions sur cette histoire de dette de 200 euros. Amar Ramdani : Moi je suis arrivé en garde à vue, j'étais méfiant, je savais pas ce qui se passait. Le président : vous allez faire des escroqueries avec Coulibaly, la vente d'une Mercedes... Amar Ramdani : On faisait la même chose, séparés. Je savais ce qu'il faisait, il savait ce que je faisais, mais on n'a jamais rien fait ensemble. Je me rappelle pas avoir fait la vente de la voiture. Quelqu'un s'en souvient. Je sais pas, peut-être que mon côté commercial a pris le dessus. Prsdt : on est venu à vous par la téléphonie de Coulibaly sur le garage, avec une occurrence sur un numéro.Quand vous avez appris ce que Coulibaly a fait le 9 janvier, vous en avez parlé avec votre compagne gendarme. Comment l'avez-vous rencontrée ? Amar Ramdani : En bas de chez un ami. On s'est fréquentée. Une historie banale. Prsdt : elle était sous-officier de gendarmerie au fort de Rosny c'est ça ? Amar Ramdani : ça a fait couler beaucoup d'encre Le président : elle a commis certaine chose sans doute pour vous aider qui lui ont valu d'être radiée de la gendarmerie.. Amar Ramdani : quand je l'ai rencontrée (sa compagne gendarme), je ne savais pas qu'elle était gendarme. Quand je l'ai su, ça ne m'a pas dérangé. Je ne me mets pas de barrière, je peux avoir des amis dans la police. Moi je lui ai dit (à sa petite-amie gendarme) que je voulais me rendre. Elle m'a demandé si je l'avais vu Coulibaly, si je le connaissais, j'ai dit oui. Elle m'a demandé (sa petite-amie gendarme) si j'avais apporté un soutien logistique ou financier à Coulibaly, j'ai dit non. Elle m'a dit que je n'avais donc pas de raison de me présenter. Prsdt : vous nous dites que vous avez voulu vous rendre mais que votre petit-amie vous en a dissuadé , c'est ça ? Amar Ramdani : oui Prsdt : sans elle vous auriez été voir la police ? Amar Ramdani : Je ne rejette pas la faute sur elle, je ne lui fait aucun reproche. Ramdani dit qu'il avait aussi un ami policier, et qu'il aurait sans doute été voir le commissaire de la ville.
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Témoin, ami de Raumel et Prévost Dans cette histoire, j'ai été dépassé, moi même victime; Voilà ce que je peux vous dire. L'assesseur : vous avez un esprit de synthèse à cette heure qui est appréciable (il était plus de 19h00 hier soir) Un autre témoin, qui s'est rendu dans une armurerie avec Prévost et Raumel Pour ma part, pourquoi je suis présent ici, parce que j'ai été dans une armurerie avec Christophe (Raumel) et Willy (Prevost). C'était pour rendre service à un ami, j'ai fait les achats mais je ne ressens aucune crainte à ce moment-là. Puis après, je constate, je vois ce qu'il se passe aux infos, les attentats. Je discutais pas de cette histoire (les attentats) avec d'autres personnes, les propos peuvent être dangereux. Me Witt : Vous avez grandi avec Raumel, vous pourriez le décrire ? Le témoin : on était homogène, on aimait la musique, c'est une personne que j'aime bien, sa mère connait ma mère, on était domicilié dans le même bâtiment. Un autre témoin - J'ai été interpellé suite à l'achat dans une armurerie (...) L'assesseur au témoin : on vous dit on va faire un tour, vous conduisez, vous arrivez devant une armurerie, vous vous posez pas la question de ce qu'ils ont acheté. Vous n'êtes pas curieux. Le témoin indique être allé deux fois à l'armurerie de Montrouge avec les accusés Willy Prevost et Christophe Raumel. L'assesseur au témoin : vous dites que vous êtes fait pigeonner, ça veut dire quo i? Le témoin : Je dis "pigeonné" car s'ils allaient acheter des trucs comme ça faut pas qu'ils m'appellent. Un autre témoin AG : monsieur porte des écouteurs, ce serait bien qu'il les enlève devant la cour Assesseur : Bah vous êtes gonflé quand même. J'espère que vous m'entendez depuis tout à l'heure ! Le témoin répète "moi j'suis pas au courant", même quand on lui parle de choses médiatisées après les attentats. L'assesseur : Prevost et Raumel passaient des journées ensemble. L'armurerie vous y êtes allé ? Le témoin : Non pas du tout L'assesseur : Coulibaly vous l'avez vu ? Le témoin : il a été incarcéré avecun ami à moi en 2008, c'est comme ça que j'ai entendu parler de lui. Amedy (Coulibaly) je ne sais pas ce qu'il faisait en prison. Me Metzker : Pouvez-vous nous confirmer que Willy Prevost faisait le ramadan ? Le témoin : je peux même pas vous dire si je le faisais moi même Me Cechman au témoin: A l'époque vous dites avoir échangé sur la religion avec Prevost.. Le témoin : Dans une cité, on parle de tout, de religion de foot, c'est ça la vie de cité. Sans blague ça doit être tellement difficile d'être magistrat en face de tous ces gens, on voit bien qu'ils sont complètement limités, pas éduqués, rien ! Qu'est ce qu'on peut dire, faire...?
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La soeur de Christophe Raumel Je sais que mon petit frère n'est pas un ange, je sais qu'il a fait des bêtises mais il assume totalement. Mais en aucun cas mon petit frère est un terroriste. Me Witt au témoin: L'ex de votre frère a dit que vous avez été témoin avec votre famille de violences de votre frère sur elle Témoin : j'ai jamais été témoin, ma mère, ça m'étonnerait.. Sa fille à mon frère, c'est son bijou, sa petite fille. Depuis qu'il est sorti de prison, il essaie de faire le plus possible pour elle. Christophe a voulu faire les choses bien pour sa fille. Sa mère a ensuite trouvé des prétextes pour qu'il ne la voit pas. Il est sorti de détention, plein de bonne volonté, apparemment ça n'allait pas dans les 2 sens. J'ai été cherché mon frère à sa sortie de détention. On a eu de grandes discussions. Je lui ai dit qu'il fallait remonter sur l'échelle et faire les choses bien. Il a beaucoup réfléchi. Je vais pas dire qu'il est sorti nouveau de prison mais il y a eu beaucoup de changement. Mon petit frère c'est pas un ange mais c'est pas un démon non plus. Il n'est pas méchant, il a le coeur sur la main. Il a une petite amie et ça se passe bien.
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Mr Oudy, qui a fait l'expertise psychologique de Christophe Raumel et WIlly Prevost est à la barre sur Prevost : "C'est une personne assez immature qui est en recherche affective, il y a des éléments dépressifs chez lui. Il est influençable. sur Raumel : Il se contente de zoner avec des copains depuis 6 ans, il parle d'une mère affectueuse, d'un père taiseux mais avec de bonnes relations. Sur les faits, il indique qu'il était présent au moment de l'achat du matériel. (...) Il sait très bien ce qu'il s'est passé, quel a été son rôle. C'est quelqu'un qui a du mal à s'engager, il s'est déinséré du monde. A mon avis, il n'a pas d'idéologie. Il vit d'une façon un peu déprimée aussi. Le monde n'a pas vraiment de sens pour lui. Me WItt: Mr Raumel vous a-t-il fait part en 2017 d'un ressentiment à l'égard de la mère de sa fille ? - Il n'est pas dans le ressentiment, il est dans le constat. (la pauvre ex-petite amie du gars... )
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Roland Coutanceau sur Raumel : C'est un sujet un peu égocentré, gentil sociable, nerveux, têtu, impulsif, réactif. C'est un sujet sociable, pas de pathologie mentale, il est peu anxieux, capable de s'organiser. C'est un sujet qui était timide plus jeune. IL dit que les faits qui se sont passés sont horribles, il dit qu'il pense toujours aux familles des victimes. Raumel dit :'On me reproche d'avoir été un soutien logistique, d'avoir accompagné Prevost. j'ai pensé qu'il allait faire un braquage (Coulibaly) mais je me suis jamais dit qu'il allait faire tout ça."sur les faits commis par Coulibaly, il dit: c'est un massacre. Quand j'ai vu la photo de Coulibaly, j'étais choqué". Il dit qu'il pratique la religion, qu'il fait la prière mais pas tous les jours. Il dit : "j'ai un enfant, ma mère et seul, je peux pas être un terroriste, j'aime trop la vie". On est en présence d'un individu de 28 ans, jeune, d'un niveau correct, réservé, timide étant plus jeune, sans maladie. Il n'a pas besoin d'être interné, c'est une évidence. Accessible à la sanction pénale, réinsertion possible. Le président : pour lui la religion est un élément important pour un changement de vie ? Coutanceau : C'est la manière dont il explique le changement dans sa vie de façon existentielle. Dans les traits de caractère, ils ne sont jamais tous azimuts. Par exemple des gens sont parano avec leur femme mais pas avec leur enfant. Raumel peut être méfiant en général, mais sa méfiance peut ne pas avoir joué dans la relation avec son pote WIlly Prevost. Me Metzker : Mr Raumel aurait pu dans ses traits de caractère occulter l'ultraviolence en l'occurrence sur son ex. Si je vous dis qu'il battait sa femme, ça peut remettre en cause votre expertise ? - L'expert ne décode pas tout. Il y a des choses plus ou moins lisible. Raumel on voit qu'il est têtu, méfiant, susceptible. Il y a une potentialité d'impulsivité que le sujet situe dans son passé. Me Witt à l'expert Roland Coutanceau: Je resitue, un témoin à la barre a dit que mon client était ultraviolent. Comme vous n'étiez pas là, je le précise. Coutanceau : ce qui m'a frappé, c'est que quand Raumel parle de Prevost, il en parle au début comme un pote, et s'il y avait eu un ressentiment force 3, il l'aurait exprimé à ce moment-là.
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AG : vous dites que Prevost va éclairer la relation qu'il a avec Coulibaly en disant que Coulibaly lui a donné 50 ou 100 euros - Tout à fait. Me Lévy: combien de temps a duré l'examen de Mr Prevost ? - Nous ne disons pas ça. Me Lévy : Pourquoi ? Roland Coutanceau : vous posez des questions j'ai la liberté de la réponse. On essaie de rester le temps de voir ce que la personne a dans le ventre. Me Lévy : vous ne me direz pas combien de temps vous avez passé avec Mr Prevost en 2017 ? - Non. Nous experts on est un peu fatigués de cette question. On ne demande pas combien de temps les gens ont passé sur un dossier. Pourquoi pose-t-on cette question aux experts ? Prevost a dit se sentir un peu victime (de ce qu'il s'est passé en 2015" Me Lévy : vous voulez dire quoi ? - tout ce que je dis dans mon rapport je le fais sur le mode de l'hypothèse Me Lévy, avocat de WIlly Prevost : quel est le statut de l'hypothèse quand il s'agit de la culpabilité de quelqu'un ?
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L'expert psychiatre Roland Coutanceau est entendu en visio sur Willy Prevost : C'est un sujet peu anxieux, stable, il a un bon moral (...) C'est un sujet un peu égocentré, têtu, méfiant, réactif. Il a des moments d'impulsivité. c'est un sujet qui s'exprime bien, il a un vocabulaire fourni. Il n'a pas de maladie mentale. Il participe à l'examen. Prevost indique 'je pense qu'on me reproche un soutien logistique à AMedy Coulibaly. je le connaissais du quartier, comme braqueur et dealer de drogue. Il parle d'un ascendant d'Amedy Coulibaly sur lui. Il dit: 'je le respectais tout en le craignant pas. Sur les achats, Prevost dit qu'il pense que c'était pour braquer un go fast. sur les faits il dit: 'j'étais choqué, je m'en souviendrai toute ma vie, c'était sur i-télé, Amedy Coulibaly (..) Je pense me rendre. J'aurais du y aller, je serai pas là dans cette merde. Pas d'altération du discernement, il est responsable de ses actesRien ne traduit quelque chose qui pourrait être un engagement, une conviction majeure dans une croyant radicale. Sujet indépendant, autonome sur le plan mental, égocentré, replié sur lui même. Il n'a pas de psychologie psychiatrique et est accessible à une sanction pénale. Prsdt : Prevost vous a évoqué les faits, l'auteur des faits, vous avez dit que vous aviez constaté que Coulibaly pouvait avoir un ascendant sur lui, que c'était un grand, qu'il le respectait en tant que grand. Vous avez dit qu'il le respectait tout en ne le craignant pas. Il n'a jamais évoqué de peur ou de crainte de Couilbaly ? - Il n'en fait pas état. Coutanceau : Le seul ascendant c'est quand il (Prevost) dit que Coulibaly lui dit: "quand je t'appelle il faut répondre". Si Prevost avait été vraiment traumatisé par l'histoire de 2010 (quand Coulibaly l'a tabassé dans la forêt, ça aurait suinté un peu. SI l'histoire de 2010 avait cristallisé un aspect traumatique...
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Me Szwarc, avocate de la partie civile au témoin: vous avez dit que Prevost était redevable de Coulibaly Le témoin : Redevable c'est un mauvais terme... Me Lévy, avocat de Willy Prevost : Mr Prevost avait-il des discours religieux ? Le témoin : non il fumait à l'époque, il ne prenait pas de porc au restaurant mais il n'était pas radicalisé pour être clair. Me Witt : vous avez dit que Raumel se concenrtait plus sur sa fille que sur sa vie passée, qu'il n'a plus de ressenti le témoin: Christophe aujourd'hui est une personne qui avance, qui cherche à travailler. Il veut évoluer pour aider sa fille à grandir. Christophe Raumel a une petite amie depuis quelques temps maintenant. Il veut avoir un avenir un peu plus radieux.
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Interrogé par un avocat de la partie civile au sujet des juifs et de l'opinion de Raumel et de Prevost L'ex-petite amie de Christophe Raumel: "On a jamais échangé sur ce sujet là". Avocat PC : Et l'antisémitisme ? Vous pensez qu'ils étaient antisémites (Prevost et Raumel) Témoin : Non... Je ne sais pas s'ils ne savent pas trop ce que c'est, ils sont assez limités. L'audition de l'ex petite amie est terminée. Nouveau témoin (il connaissait Raumel et Prevost, son numéro de téléphone apparaissait sur le portable de Coulibaly. Le témoin s'est retrouvé en GAV pour ça. "Prevost m'avait emprunté mon téléphone" Le témoin indique ne pas avoir eu connaissance des achats effectués par les deux hommes. "Comme mon téléphone a été utilisé par Mr Coulibaly, j'ai passé 48h en garde à vue. Moi j'ai fait que prêter mon téléphone à un ami qui voulait appeler quelqu'un. Le témoin sur le fait que Prevost ait piqué la femme de Raumel : Je pense qu'avec le temps, Raumel a pris du recul sur tout ça. C'est une histoire qui n'est pas dans les normes. Je me mets dans la situation de Mr Raumel. Son ressenti a changé avec le temps. Raumel avait confiance en Prevost. Cette confiance a été trahie. Raumel a été incarcéré pour des choses dont il n'avait pas connaissance. Le témoin : Coulibaly je l'ai vu que le 3 janvier 2015" (le jour où il se rend en bas de chez lui avec Raumel et Prevost mais seul Prevost aurait parlé avec lui. Me Szwarc : concernant les relations Prevost-Coulibaly, vous avez indiqué que Prevost était forcément au courant du projet de Coulibaly, compte-tenu de leur proximité. Me Lévy : pourriez-vous lire le paragraphe en entier, là c'est une manipulation de paragraphe ! Me Szwarc : Pensez-vous que Willy Prevost (accusé) était au courant du projet de Coulibaly ? Le témoin : avec le recul, les années...peut-être que quand j'étais en garde à vue j''ai dit ça mais aujourd'hui je ne pense pas qu'il était au courant. L'assesseur lit la déposition du témoin et marque la nuance "je pense que compte-tenu de la proximité entre Coulibaly et Prevost, Prevost était forcément au courant du projet MAIS Willy m'a assuré que non".
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Raumel et son ex-petite amie s'invectivent. Elle dit : Elle lui dit : T'as même pas honte de ce que es. Tu es venu chez moi pour m'intimider, tu m'as étranglée !! (Elle hurle et pleure) Espèce de salaud, fils de pute va ! L'assesseur tente de calmer le jeu en vain. L'audience est suspendue. L'audience est donc suspendue. Le témoin est parti en larmes, Christophe Raumel fixe le sol, WIlly Prevost se tient la tête. Des avocats sont partis énervés, d'autres discutent dans la salle. Un policier dit: "bon on va voir où elle est partie" L'ex petite amie revient à la barre. L'assesseur dit qu'il est indispensable de veiller à ce que les débats puissent se passer dans le calme. Assesseur au témoin : si vous pouvez veiller à rester calme et à rester maître de vous. C'est indispensable pour le bon déroulement de l'audience. Avocat de la partie civile au témoin : vous avez dit ce qu'ils ont fait c'est pas bien "Ils" c'est qui ? Témoin : "ils" c'est les personnes qui ont commis les attentats. Ce qu'ils ont fait c'est tuer des gens et c'est pas bien. Avocat PC : Vous avez dit que Raumel était manipulateur Témoin : Pour moi Raumel est un manipulateur né, il est pourri jusqu'à la moelle. Il essaie de susciter la compassion, c'est pas quelqu'un qui changera. J'ai peur de lui, de sa personnalité. c'est quelqu'un de mauvais. Il a fait de la prison, il est sorti, il a pas changé. devant vous il essaie de faire le petit canard pour que vous ayez de la compassion pour lui. A 2 jours du procès, il est venu sonner chez moi à minuit, pour me demander de ne pas dire qu'il me frappait. J'ai l'enregistrement dans mon téléphone. Il est venu 2 fois chez moi, la 2e fois il était encore plus menaçant. Il disait que Prevost parlait de moi au procès et qu'il m'enfonçait. Mr Raumel, son objectif c'est d'écraser les autres pour sortir de tout ça. Je le connais comme ma poche, on est resté suffisamment longtemps ensemble. Il va utiliser tous les moyens pour manipuler les gens. Me Szwarc : Pouvez-vous nous dire des choses sur les faits ? L'ex-petite amie de Christophe Raumel : Je connais pas Raumel et Prevost avec cette étiquette là. Mr Prevost j'ai pas eu trop le temps de le connaître, mais c'est quelqu'un de très bien, qui a un bon fond. Il a beaucoup compté dans ma vie, et qui compterait encore. Me Maktouf : Mr Raumel a dit que sa conversion à l'islam l'avait apaisé... Témoin : Je peux pas confirmer cela. Il s'est converti à l'islam quelque mois après qu'on s'est mis ensemble, il a continué à me frapper. Je vois pas d'apaisement dans tout ça. Quand Mr Raumel est sorti de prison, il a continué à me frapper.
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Assesseur : vous avez vu quelque chose dans le tiroir d'une commode de Mr Raumel ? L'ancienne petite amie : Je me rappelle avoir vu un objet noir ,je n'ai pas plus de souvenir que ça Assesseur: Un taser vous voyez ce que c'est ? Assesseur : quand vous voyez cette chose noire, ça vous inquiete ? Témoin : j'ai rien dit. On ne se parlait pas. Je savais que si je lui demandais il allait encore me frapper. Sur les attentats : "quand on a vu les attentats à la télé, Prevost m'a dit qu'il connaissait Coulibaly, que c'était quelqu'un qui lui avait fait du mal dans sa vie". avocat PC : Vous avez dit être chef de projet dans une commune du 91 ? Témoin : Je suis chargée de mission. avocat: vous êtes musulmane ? - oui Avocat : Vous vivez à Fleury, vous connaissez Grigny et Sainte-Geneviève-des Bois. Raumel fréquentait la mosquée de Sainte-Geneviève, on dit que c'était une secte. - Moi je fais la prière chez moi. Avocat : Vous avez dit que des gens d'une secte fréquentaient la mosquée de Sainte-Geneviève. (le témoin ne comprend pas, elle n'a pas dit ça) Avocat: je ne suis pas contre vous madame ,j'ai été très ému par votre témoignage (il hausse la voix) Le témoin fond en larmes. Sur les violences de M. Raumel, M. Prévost a tenté d'intervenir, sans succès. Témoin : Il fallait que je m'extraie de là sinon ça allait mal finir. Je faisais rien de mal pour subir tout ça. c'est moi qui allait travailler, qui ramenait l'argent à la maison. Il me frappait devant ma fille. Avocat PC : Envisagez-vous une protection après votre témoignage ? - J'envisage de déménager. Il n'accepte pas la rupture. Pourtant ça fait 5 ans, je ne l'aime plus, qu'il passe à autre chose. Je veux qu'il me laisse tranquille.
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L'ex-petite amie de Christophe Raumel (et de Willy Prevost) Elle pleure beaucoup, ne parvient à parler. Elle a 28 ans, porte une robe rose, a les cheveux noir au carré. Elle est "chef de projet dans une collectivité". "j'ai été mise en garde à vue car le père de ma fille et des personnes assez proches de moi étaient impliqués dans cette histoire. J'ai été hyper choquée de me dire que mes proches étaient plus ou moins impliqués dans cette affaire, je ne m’y attendais vraiment pas. Sur Raumel : Parce que je n'ai pas acheté de Nesquick pour sa fille du coup il m'a frappé, j'ai cru que j'allais mourir ce jour-là. Pendant toute notre relation, il faisait que de me frapper pour rien, j'ai subi une pression de la part de ses amis. L'ex de Christophe Raumel, et mère de leur enfant, dit que depuis 2014 ils "faisaient chambre à part" et qu'il "ne se passait plus rien". "A deux jours du procès, il est venu chez moi pour m'intimider. Il continuera après je le sais. C'est un manipulateur, un menteur". J'ai peur encore de lui. SI je vais porter plainte à la gendarmerie, j'ai peur qu'il revienne. C'est ce qu'il a fait à 2 reprises quand il est sorti de prison. Il pense que je l'ai trompé avec Mr Prevost" Assesseur : cette situation existe. Ca reste je l'espère très accessoire dans le dossier. On est pas ici pour rendre compte de qui a rendu cocu l'autre. Vous vous êtes rapprochée de Willy Prevost. Vous en avez été amoureuse ? L'ancienne petite amie : J'ai pas été amoureuse. C'était un moment très court. Il m'a beaucoup aidé quand Mr Raumel me frappait. Willy Prevost a été là pour que je puisse aller bien. Il essayait de maintenir un lien avec sa famille. C'est très compliqué de maintenir un lien avec quelqu'un quand il est en prison et dont on ne sait pas quand il va sortir. Willy Prevost est quelqu'un que j'apprécie vachement, on verra bien par la suite ce qu'il se passe. Au sujet de Coulibaly: "je n'ai jamais entendu parler de ce monsieur là". Elle indique avoir grandi à Fleury, et pas à Grigny comme Coulibaly. C'est à la télé que j'ai appris les faits du 9 janvier, j'étais avec Monsieur Prévost à ce moment Willy Prevost m'a dit qu'il le connaissait, qu'il était de son quartier et qu'il lui avait fait beaucoup de mal dans sa jeunesse. Prevost était choqué de voir à la télé qu'une personne qu'il connaissait (Coulibaly) avait tué des gens, c'est des choses qui sont pas pardonnables ni excusables. Assesseur : Vous avez dit : 'Prevost était choqué de ce qu'avait fait Coulibaly, il m'a dit que ça n'était pas écrit dans le Coran qu'il fallait tuer les gens'. Il étudie le Coran Willy Prevost? L'ancienne petite amie : Il faut pas avoir étudié le Coran pour savoir ça. On ne tue pas les gens comme ça. Moi quand je fréquentais Mr Prevost , il m'a jamais montré qu'il étudiait le Coran ou quoi que ce soit. J'ai pas d'excuse, j'assume ce que j'ai dit ou pas dit. Ca fait 6 ans que j'ai fait cette garde à vue. Je ne sais pas ce que j'ai dit ou pas. Je vous dis ce que je sais à l'heure actuelle. Assesseur : vous aviez dit que Mr Prevost était converti, qu'il était musulman. Qu'il se sent dans la communauté musulmane mais sans plus. Qu'il buvait de l'alcool.
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Me Clémence Witt, avocate de Christophe Raumel, s'adresse à son client : Vous n'avez jamais eu de quelconque échange avec Coulibaly, vous dites l'avoir aperçu à 2 reprises et n'avoir été jamais au courant des échanges avec Prevost ? Raumel : oui Me Clémence Witt : au début de votre gav devant la SDAT, le 15/01/2015, vous avez peur ? Raumel : j'avais peur. Quand ils sont venus chez moi ils m'ont dit "terroriste", moi j'ai dit vous vous êtes trompés.. En garde-à-vue, je pensais que j'allais sortir. J'avais pas conscience des faits qui m'étaient reprochés. Me Clémence Witt : une armurerie, vous y aviez déjà été avant ça ? Raumel : non jamais. Me Witt : quelles sont les raisons de votre conversion ? Raumel : Je me suis converti parce que je devenais n'importe quoi, je sortais, je buvais de l'alcool, j'étais tout le temps bourré dehors. J'ai eu un accident de scooter j'ai perdu toutes mes dents. Les mamans du quartier m'ont dit de m'assagir. Elles m'ont dit que la religion c'était bien pour apaiser le coeur, pour être bien avec soi-même. Je me suis converti. J'allais prier à la mosquée tous les vendredis, souvent tout seul. Après j'ai arrêté d'y aller (à la mosquée), je priais chez moi. Me Witt : Vous avez expliqué que Prevost et vous ne vous étiez pas posé la question de "pourquoi les achats". Vous comprenez que ça peut surprendre.. Christophe Raumel : oui Me Witt à son client : vous suivez, vous faites ça pour sortir de l'ennui. Le deal c'est quoi, t'es devant le centre commercial, tu t'ennuies, viens avec moi Raumel : non, on pose pas de questions Me Witt à son client : en fait, ca se fait pas de demander ? Raumel : Ouais en quelque sorte. Je m'en veux d'avoir été là à tout ça. J'ai honte parce que mon nom il sort partout. Ma mère n'a rien demandé mais j'assume. J'ai honte et je regrette. j'ai une pensé pour les victimes, leur famille. La vie c'est plus la même, j'ai fait 39 mois de prison. Quand j'étais dehors, j'entendais le bruit de la douche de la prison, y'a un problème. Aujourd'hui, j'aimerais travailler, chauffeur livreur, avoir un appartement, faire une chambre à ma fille, avec ses vêtements.
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Me Szwarc : Quand Prevost vous appelle vous le suivez, vous le suivez tout le temps aveuglement ? Christophe Raumel : Oui, sauf quand je dois m'occuper de ma fille Me Szwarc : A minuit Willy Prevost vous appelle, vous y allez... Raumel: Oui moi je suis comme ça, quand j'aime bien quelqu'un, tu m'appelles je viens. Me Szwarc : on a trouvé dans votre ordinateur des recherches sur une vidéo de Coulibaly, vous êtes en admiration pour lui? Raumel : Même sur mon téléphone j'avais cherché ça. Ca parlait beaucoup en fait. Quand il (Coulibaly) sort au moment de l'assaut, il y a des gens qui disait qu'il était attaché. Plusieurs fois j'ai regardé ça. J'ai regardé aussi les vidéos des Kouachi, certains disaient que c'était un complot, à cause des rétroviseurs. Plusieurs fois j'ai regardé ça, mais je n'avais d'admiration pour personne. Avocat PC : pouvez-vous expliquer cette réponse aux policiers en garde à vue ? "On a vu que c'était pas nos gilets sur les vidéos des Kouachi". Pourquoi vous faites un rapprochement puisque vous ne les avez jamais vus ensemble ? Connaissez-vous les frères Kouachi ? Les avez-vous vus avec Coulibaly ? Christophe Raumel : Non les Kouachi je ne les ai jamais vus. Parce que Coulibaly a dit qu'il avait fait les attentats avec eux, on a acheté 3 gilets, ils étaient 3. J'ai vu les vidéos sur Internet, quand on tape Amedy Coulibaly, il y a tout qui sort. L'avocate de ma famille de Clarissa Jean-Philippe : Vous avez dit :"les achats c'est pas moi". Christophe Raumel : au moment des achats, j'avais pas conscience. Pour moi, je n'étais pas impliqué, de près ou de loin. Si j'avais pensé que ça aurait pu me retomber dessus, je me serais mis à l'écart. Je me serais occupé de ma fille. je n'ai pas été élevé dans des trucs comme ça. L'avocate de la famille jean-Philippe : Willy Prevost ne peut pas vous emporter dans des embrouilles mais il peut avoir une relation amoureuse avec votre femme ? Raumel : Qu'est ce que vous voulez que je vous réponde ? Il y a des gens qui font pire que ça... Raumel, Interrogé sur la tristesse de Willy Prevost lors de la mort de Coulibaly : Le mec il le connait depuis toujours. N'importe qui qui perd quelqu'un qu'on connait on est tous tristes. Je parle pas des victimes, je mélange pas tout. Mais... Même quand on perd un ennemi. La tristesse... on est des êtres humains quand même. Me Korchia, avocat de partie civile : dans un interrogatoire vous dites 'Je n'ai pas demandé à Prevost pourquoi il faisait ses achats mais pour qui'. Vous ajoutez : 'Moi je suis le pote de Willy Prevost, je voulais l 'accompagner et pas me mélanger dans ces trucs.' Concernant la relation de Coulibaly et Prevost, diriez-vous encore que c'était comme un chef avec son homme de main ? Raumel : Non, pas un chef avec son homme de main. Par exemple moi je suis dehors, j'ai soif. Je vois un petit, je lui donne 2 euros et je lui dis d'aller m'acheter une canette. c'est pareil entre Willy Prevost et Amedy Coulibaly. Me Szwarc : est-ce que le petit vous l'enverriez acheter un gilet pare-balle ? Christophe Raumel : Ha bah non ! (interrogé plus avant) : C'est en garde à vue qu'on m'a dit que ça s'appelait un gilet tactique. Pour moi c'était un gilet avec des poches. Pour moi des gilets comme ça, on peut aller à la pêche avec, faire du vélo.. AG : Vous avez dit que Coulibaly et Prevost allaient à l'écart pour discuter. Mais vous dites, 'tout passait par Willy". C'était le seul missionnaire, l'homme de confiance de Coulibaly ? Raumel : Non je pense pas que j'ai dit ça comme ça AG : Quand Prevost rend service à Coulibaly, il peut obtenir une contrepartie financière ? - Ah non ça je sais pas. AG : Dans un interrogatoire, vous précisez que Prevost n'avait pas d'argent sauf quand il voyait Amedy Coulibaly. Ca illustre bien ce lien. Christophe Raumel : C'est pas de l'argent de poche qu'il lui donne, c'est pour les achats AG : Vous nous parlez des achats à l'armurerie. Vous dites dans interrogatoire que Prevost avez trouvé quelque chose de "chelou" dans les achats. C'est avant ou après les attentats ? Raumel : c'est avant - sur la moto vous dites, après l'enlèvement du tracker : 'peut-être qu'il voulait faire un truc avec la moto'. Raumel : A aucun moment je me suis dit que c'était des conneries. Me Hugo Lévy à Christophe Raumel : en garde à vue vous avez dit que "même Willy (Prevost) ne savait pas" ce que voulait faire Coulibaly, vous confirmez ? Raumel : Je confirme, il ne savait pas. Me Lévy : un avocat de la partie civile a commencé à lire avec une étrange délectation une déclaration que vous avez faite au juge d'instruction... Une avocate de la partie civile énervée : ca suffit là ! Me Lévy : Votre vie au quartier (avec Willy Prevost) c'était ? Christophe Raumel : Notre vie c'était manger, boire, rigoler, parler de tout et de rien. On n'a jamais parlé de Palestine. Me Lévy : On vous a demandé si Prevost était engagé dans la cause Palestinienne. A votre avis il était engagé ? Christophe Raumel : Non. Il ne m'a jamais parlé de ça. Me Lévy : Vous avez dit Coulibaly lui cassait la tête pour faire des choses (à Prevost). Ca veut dire quoi ? Christophe Raumel : Quand Prevost voulait pas faire quelque chose, Coulibaly insistait, il disait : vas-y, vas-y fais-le. L'avocate de Said Makhlouf : Vous êtes un très bon ami de Willy Prevost, vous nous avez indiqué que vous ne connaissez pas Coulibaly, que vous l'avez vu 2 fois en présence de Prevost mais que vous avez été mis à l'écart des conversations. Vous avez dit que vous ignoriez aussi ce pourquoi il avait été condamné jusqu'en 2014 Christophe Raumel répond "oui" à chaque élément.
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Assesseur : que pouvez-vous nous dire de la mosquée de Sainte-Geneviève-des-Bois que vous avez fréquentée ? Raumel : Moi j'ai appris ici qu'il y avait quelqu'un qui faisait des trucs bizarres là-bas. Des mamans, des familles allaient dans cette mosquée. Assesseur : il y a des prêches qui sont très différents des lieux de culte (...) Pourquoi avez-vous cessé d'aller dans cette mosquée ? Christophe Raumel : Je préférais prier chez moi, sinon j'allais dehors. Pour moi j'étais pas impliqué dans les achats. Je me disais, s'il doit arriver un truc, c'est pas moi (...) A aucun moment j'ai réfléchi à tout ça. Si une seule fois c'était rentré dans ma tête, je me serais mis à l'écart, je ne serais pas là. Je me serais occupé de ma fille. Willy Prevost je l'aimais bien, je l'aimais trop bien. Dès que je me levais, je l'appelais, je lui disais :'ça va, t'es où ?' J'étais peut-être le petit de WIlly Prevost mais je ne me considérais pas comme son petit. Je lui faisais son linge parce qu'il avait pas de logement. Assesseur : Prevost c'était votre grand pote mais il vous a piqué votre copine, vous l'avez appris quand ça ? Vous cherchez à vous venger ? Raumel : Prevost c'était mon grand pote, c'était mon pote. C'était : "Je suis avec toi'. Mais pas dans le sens :'Je suis avec toi on va faire des conneries'". J'ai appris ça en garde à vue. Je vais pas vous mentir, quand j'ai appris ça, j'étais énervé. Après en prison, je me suis dit que c'était de ma faute. J'avais laissé trop de portes ouvertes. Si j'avais pris les précautions pour, ce ne serait pas arrivé tout ça. C'est pas sa faute à lui ou sa faute à elle. C'est de ma faute. Avocat PC : Quand avez-vous appris que Coulibaly était impliqué dans les attentats de janvier ? Christophe Raumel : à la télé le jour de l'Hyper Cacher L'avocat : vous avez été interpellé quand ? Raumel : le 15 janvier Avocat PC : Pendant ces quelques jours, vous avez eu du temps, vous avez réfléchi à quoi ? Raumel : Je vais vous dire la vérité. L'avocat: c'est ce qu'on attend. Raumel : Ils ont montré le matériel,les gilets tactiques. Je me suis dit: Willy (Prevost) t'es mort,la première personne qu'ils vont venir chercher c'est toi. J'ai pas pensé à moi. L'avocat de la partie civile à Raumel : vous ne parlez pas ensemble? Christophe Raumel : Si on discute de tout et de rien L'avocat: A aucun moment vous ne parlez de religion? C'est un tabou? Christophe Raumel : Non, chacun est comme il est... Avocat PC : Vous faites quoi de vos journées ? Christophe Raumel : on est au centre commercial, on fume on boit, on mange, parfois on se promène dans la ville
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Assesseur : savez-vous ce qui est acheté précisément dans l'armurerie ? Raumel : Non je ne sais pas Assesseur : un jour quand vous êtes arrivés à l'armurerie il y avait la BAC, vous êtes repartis. Raumel : C'est moi qui conduisait, j'avais pas le permis, on avait peur de se faire contrôler, on est reparti. Ca a toujours été normal dans le magasin (l'armurerie), il n'y avait pas de discrétion. Notre comportement était normal. Assesseur : vous vous êtes intéressé à un lance-roquettes ? Raumel : oui j'ai demandé si c'était un vrai, on m'a dit oui voilà c'est tout. Le taser, je l'ai jamais vu. Même quand le matin il a été posé chez moi, je l'ai pas vu. Y'avait pas de taser chez moi. Assesseur : vous avez parlé de deux boîtes ? Christophe Raumel : c'était les 2 boîtes de couteaux. Je savais même pas que dans le 1er achat il y avait un couteau, je l'ai su quand on l'a changé. J'ai vu le gilet tactique dans le sac, je l'ai pris, je l'ai accroché. Assesseur : vous en aviez des tasers vous ? Christophe Raumel : oui moi j'en avais un en lampe torche Assesseur : on vous demande de prendre le matériel chez vous, on vous donne le sac de l'armurerie. Pourquoi chez vous, Prevost nous dit que c'est parce qu'il a pas de domicile... - Willy (Prevost) stockait dans mon armoire, je mettais les gilets tactiques sur les cintres. Je regardais pas les contenus des sacs. Je me suis pas posé de questions, je me suis pas demandé pourquoi spécialement chez moi. A cette époque là, je réfléchissais pas comme maintenant. Je pensais pas aux conséquences. Assesseur : vous n'avez pas l'impression qu'il se sert de vous pour planquer ce qu'il n'a pas envie d'assumer ? Christophe Raumel : Comme je vous ai dit, à cette époque-là, je ne me posais pas de question, je n'étais pas dans le doute ou la méfiance. Assesseur : vous avez dit que Willy Prevost était le missionnaire d'Amedy Coulibaly Christophe Raumel : quand je dis mission je veux pas parler de Mission impossible. Allez à Leclerc par exemple, ça c'est une mission.. Assesseur: que savez-vous de Coulibaly, il doti avori une certaine réputation ? Christophe Raumel : La réputation de Coulibaly c'est braquages, trafic de stups, violences. Assesseur : quand on va faire les courses de Coulibaly, il y a peut-être des questions à se poser. Christophe Raumel: Moi je n'étais pas en lien avec Coulibaly, j'accompagnais juste Willy faire les achats. Quand j'ai vu tout ça, le matériel acheté pour Coulibaly, j'ai demandé à Prevost ce que Coulibaly allait faire avec, il m'a dit qu'il ne savait pas. J'ai pensé à un braquage. Assesseur : le fait est qu'à un moment donné vous posez des questions à WIlly Prevost. Il dit quoi Prevost ? Christophe Raumel: Prevost me dit qu'il ne sait pas ce que va faire Coulibaly avec ça. Braquage de go fast, je sais pas, moi j'avais plus pensé à un braquage. L'assesseur lui demande pourquoi il a été là-bas, le 3 janvier, à cette heure tardive Christophe Raumel : Prevost m'a appelé, il m'a dit tu viens avec moi, on va en bas de chez l'autre-là (Coulibaly). j'ai dit vas-y ok. Christophe Raumel indique n'être jamais allé au domicile d'Amedy Coulibaly mais s'être retrouvé à proximité de son domicile, notamment le 3 janvier vers minuit. Assesseur : pourquoi aller en bas de chez l'autre (Amedy Coulibaly) à minuit le 3 janvier ? Christophe Raumel : bah je sais pas moi ! L'assesseur : il ne s'agit pas d'aller faire des courses à minuit.. Il est encore question du surnom donné par Prevost et Raumel à Ali Polat avec qui ils ont fait 1 trajet en voiture : "Gros fils de pute de bombarder" (c'est une obsession ce surnom décidément) Christophe Raumel : C'était pas un surnom, c'était... Moi je veux pas l'insulter Polat à Raumel : Je t'en veux pas t'inquiète Polat aurait dit à Prevost et Raumel qu'ils écoutaient de la musique de merde: en l'occurrence le rappeur Jul de Marseille. Assesseur : vous vous êtes converti en 2009, vous avez dit que Prevost aussi était converti Christophe Raumel : moi de ma connaissance, il était converti. Avant ça disait qu'il était converti. Mais il n'allait pas à la mosquée. Assesseur: les on dit qui disaient que Willy Prevost était converti c'est qui ? Raumel: les gens du quartier.. L'assesseur rappelle que Christophe Raumel avait une marque sur le front, du fait de la prière. Raumel : C'est pas moi qui décide d'avoir la trace. La trace, je l'avais sur le front, les genoux et les pieds. Je l'avais aussi en prison, je priais beaucoup. Assesseur : Willy Prevost ne vous parle pas de cette marque ? Raumel : Non
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Christophe Raumel (il comparaît libre) "Je reconnais avoir été là à chaque achat et pour enlever le tracker aussi. Je reconnais les faits qui me sont reprochés. J'avais que des relations avec Willy Prevost. Amedy Coulibaly je ne l'ai que aperçu, je n'étais pas proche de lui. Je n'avais aucun lien. Prevost je le connais depuis que je suis petit, il habitait en face de chez ma grand-mère. Ma famille connait sa famille, sa famille connait ma famille. Quand j'allais chez ma grand-mère, eux ils étaient tous en bas. D'abord on voyait que les visages, après on se disait 'bonjour'. Assesseur : il y a quatre ans de différence entre vous et Prevost... Raumel : Depuis petit, Prevost me connait. c'est pas comme si vraiment c'était un étranger. Avec le temps, on a créé une amitié, un lien. Quand je sortais de chez moi je l'appelais, on allait au centre commercial. Willy Prevost, sa relation avec Amedy Coulibaly, je peux pas dire les choses. C'est quand Coulibaly venait au centre commercial. Il se garait. Willy allait le voir. Willy il me disait pas vraiment les liens qu'il avait avec lui, de l'amitié, de la pression ou quoi. Moi je savais qu'ils étaient tous les 2 de la Grande Borne (à Grigny). Quand ils se voyaient, pour moi c'était normal, je ne sais pas ce qu'il pouvait se passer derrière. Moi Willy Prevost ne m'a jamais dit qu'il avait peur de Coulibaly, ou qu'il était sous la pression ou quoi. Il me demandait mon téléphone et je lui donnais. Si ca se trouve il appelait Coulibaly, si ça se trouve c'était pas lui. Mais il effaçait les messages. Assesseur : Pour tous les achats à l'armurerie de Montrouge vous êtes avec Prevost ? Raumel : Le premier jour je suis resté dans la voiture. Christophe Raumel indique qu'il ne demande pas à Willy Prevost où ils vont quand ils partent à l'armurerie. Il voulait juste faire un tour. "C'est avec le temps que j'ai vu que j'ai fait beaucoup d'erreurs, avant je ne me souciais pas de ce qui pouvait arriver. Willy Prevost nous dit : 'vas-y on bouge', alors on bouge. On demande pas où on va. Les achats ont lieu notamment les 27, 29 et 30 décembre 2014 (taser, lacrymo, gilets tactiques...)
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Mais c'est déjà en vigueur alors du coup je comprends pas ce qu'elle veut faire là.. Retirer le titre pour ceux qui sont passés à travers les gouttes ? Se mettre en "conformité" ? Il va en falloir des contrôles suprises...