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Sauveur DI M. Il n'a pas eu la "force de venir", précise son avocate. Il est né en 1985. Il n'était pas dans l'Hyper Cacher mais à l'extérieur du magasin. Le président lit sa déposition. Il était ce jour-là avec un ami et ils ont acheté à manger dans un traiteur à côté de l'Hyper Cacher. Ils mangent leur sandwich dans la voiture. Son ami fume une cigarette et dit : "Oh putain, une mitraillette". Sauveur voit l'homme avec la mitraillette. "Il a tiré des rafales. J'ai bien vu son visage(...) Un homme est sorti en criant. Je suis parti en courant vers le traiteur puis la station essence. Une patrouille de police est arrivée, je me suis réfugié dans une boulangerie avant d'être pris en charge par la police". L'avocate de Sauveur Di M. lit la lettre qu'il a écrite pour la cour. Il y relate la succession d'événements [...] puis explique qu'il a quitté sa voiture et s'est enfui. Les photos de sa voiture criblée de balles sont projetées à l'écran. "On a bien compris que monsieur D. avait quitté le véhicule quand les balles ont été tirées", précise le président. Sauveur Di M. explique dans sa lettre ne pas avoir dormi pendant des mois, avoir eu des crises d'angoisse, ajoute que 17 impacts de balles ont été retrouvés sur sa voiture. Il a bu, fumé, pris de la cocaïne pour tenter d'oublier. "La remontée a été très lente et progressive. Je n'arrive pas à aller dans les lieux où il y a du monde. Ca s'est amplifié depuis que je suis papa". Sophie G. Elle a enregistré son témoignage sur une clé USB et l'a remis au greffe. La cour a accepté son témoignage sous cette forme inédite. La femme apparaît sur l'écran. Elle remercie la cour d'avoir accepté son témoignage, dans ce mode enregistré. "Je suis française de confession juive (...) Il me manquait quelque chose pour Shabbat. Quand je suis arrivée, j'ai vu la première victime, Yohan Cohen, à l'entrée du magasin, à terre, le visage déformé, ensanglanté, je n'ai pas tout de suite compris ce qu'il se passait. En face de moi le terroriste qui me dis: "Toi tu rentres". J'ai tout de suite compris qu'il était déterminé, ça ne servait à rien de fuir". Le témoignage de Sophie G. est en beaucoup de point identique à celui de Brigitte C. Elle est descendue se cacher puis est remontée, elle évoque les flaques de sang, l'agonie de Yohan Cohen... "Avec mon mari, nous avons pris la décision de quitter la France. C'était un déchirement mais aussi une nécessité. Je ne pouvais pas me reconstruire ici/ J'ai quitté mon pays, mon travail, mes amis, ma langue, ça a été extrêmement difficile. Je me souviendrai toujours de ce qu'a dit Coulibaly : 'Ca ne fait que commencer.' Quand je suis sortie, j'étais très pessimiste, et effectivement, ça ne faisait que commencer.
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Avocate PC "Il semblerait qu'Amedy Coulibaly ait parlé au pluriel, en évoquant un projet plus global pour la France... Témoin : Tout à fait. Il nous a dit: "On est très bien organisés, on est beaucoup derrière. Un jour il y aura le drapeau islamique à l'Elysée. La France ce sera l'Etat islamique, l'islam. Vous n'avez pas conscience que ce n'est que le début. Vous n'avez pas conscience à quel point nous sommes déterminés et organisés". Il a bien dit qu'ils (lui et ses camarades) ne s'arrêteraient pas là. Qu'ils arriveraient à prendre le contrôle, qu'on subirait ce que eux subissent dans leur pays." Brigitte C. évoque l'explosion de sa vie, pas sortie pendant deux ans, la peur au ventre.. "Par moment quand je suis en crise, j'ai honte de le dire, mais je me dis que j'aurais préféré mourir dans cet Hyper Cacher. J'ai de la haine en moi. Effectivement je ne suis pas morte, je suis là, mais j'ai envie d'avancer mais je n'y arrive pas, je n'y arrive plus. Même à mon pire ennemi, je ne souhaite à personne de vivre ce qu'on a vécu à l'Hyper Cacher. J'espère qu'en France nous pouvons vivre librement simplement, sans avoir peur d'un homme avec un sac à dos. Ça devrait pas exister, j'espère que la justice fera en sorte qu'ils (les accusés) soient jugés comme il le faut". Rudy H. Je suis arrivé à mon bureau vers 10 heures. j'ai allumé la télé pour voir sur ce qu'il se passait sur les Kouachi. Je suis allé vers 12h30 à l'Hyper Cacher en voiture pour acheter de la viande. Je suis arrivé devant vers 13 heures. On est parti chercher les steaks hachés. J'ai entendu des tirs d'armes, des cris, des gens qui courent. Avec mon ami, on est parti vers la sortie de secours mais la porte était fermée, condamnée. J'ai travaillé dans ce magasin il y a trente ans, je connaissais les lieux. Je suis parti vers la réserve, tout le monde a suivi. On a essayé de se cacher à droite à gauche, partout où il y avait des trous. La caissière est venue pour nous dire de remonter sinon il allait tuer tout le monde. Elle est revenue après pour nous répéter ça. Elle a dit que c'était un homme noir armé. J'ai fait le lien avec le terroriste de Montrouge. Un groupe est monté, on était encore 6 en bas. On est resté 4 heures à l'intérieur de ce frigo, la BRI nous appelait toutes les 20 minutes. A 17h05, ils nous ont délivrés. Prsdt : Vous êtes resté 4 heures dans ces frigos ? Rudy H. : Un groupe s'est mis dans le congélateur qui fermait, l'autre ne fermait pas Prsdt : Je sais bien qu'on est au mois de janvier et que tout le monde est couvert mais rester 4 heures ans un congélateur... Rudy H : Oui on avait des manteaux mais on essayait de se divertir pour penser à autre chose. Prsdt :Vvous saviez alors qu'il y avait au moins un mort car vous l'avez vu. Rudy H : Oui. Moi ce que je reproche c'est que la télé BFM disait bien qu'on était en bas, enfermé. Monsieur Coulibaly regardait la télé. Prsdt : l'extérieur donnait des infos sur l'intérieur ? Rudy H : Oui.
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Bien sûr on entend Yohan Cohen derrière les caddies. Il était criblé de balles. Avec un son qu'on ne peut pas imaginer. Je dis un son.... Devant les familles j'ai peut-être peur de... Un gémissement inimaginable. J'ai eu honte de moi, d'avoir mis mes mains sur les oreilles mais je ne pouvais pas. Il est vivant mais on se dit qu'il va partir. Il faut qu'il parte. Il souffre, ça ne doit pas durer. On a proposé à Yohan un médicament pour qu'il aille mieux mais c'était tellement... On essaye de faire quelque chose à notre façon. Coulibaly dit: "Ca nous prend la tête". Il en a marre de l'entendre. Coulibaly a dit ensuite :" Vous voulez que je l'abatte, on lui a dit, non, on vous en supplie non". Coulibaly nous a dit pourquoi il était là, il nous parle des Kouachi, du calife... Il était fou, énervé, agacé, ça n'allait pas assez vite pour lui. Que la police n'arrive pas à le contacter, que ça mette trop de temps. Il a dit : "on a qu'à manger". Il dit qu'il voulait une table. On lui a fait une table de fortune avec un carton, les hommes ont été chercher à manger. Il nous a dit : 'Profitez-en, comme on va tous mourir ici dans la joie, la gaieté'. Puis il allait dans le bureau et revenait. Avant de mourir, il voulait absolument envoyer ses images de 'héros' comme il nous a dit. Il nous a demandé de poser tous nos portables dans un carton et est parti faire sa prière. Il a dit : "si quelqu'un bouge je tue". J'ai pris un portable, j'ai appelé ma maman pour lui dire au revoir et lui demander de s'occuper de mes enfants. (...) Puis j’ai appelé mon ex mari pour lui dire de s’occuper de nos trois enfants car je savais que je ne sortirais pas. Puis le rideau s'est levé. On s'est dit qu'il allait tous nous tuer. Il était dans le bureau, il a avancé, il y a eu des échanges de balles. C'était une scène encourageante pour nous mais terrifiante. De la poudre, des tirs de Kalachnikov, un brouhaha. Les forces de l'ordre tirent un peu partout. Je sens une balle, une brûlure. Je me dis j'ai reçu une balle, je suis morte. Je dis à mon mari : "Pars, je vais mourir sous cette caisse. Pars, et refais ta vie et raconte ce qu'il s'est passé". Il (Coulibaly) était venu pour accomplir ce qu'on lui avait demandé de faire (elle suffoque et pleure). Un CRS vient, me prend par le bras. je dis : 'non, de toute façon je vais mourir'. Il me dit que je suis consciente, qu'il ne va pas me laisser là. Moi je dis que le terroriste n'est pas mort, qu'il va se réveiller. Il m'extrait, mes jambes c'était du coton. Là on est plusieurs à courir. Mon mari me dit : "Cours". Je peux pas, je suis blessée. Là quelqu'un des forces de l'ordre m'a pris sur son épaule comme un sac à patates et m'a emmenée dans un camion du Samu. Je n'avais pas de balle dans le dos mais j'avais été fortement égratignée". Brigitte C. a été hospitalisée et sa plaie recousue.
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Jean-Luc Il explique comment il s'est retrouvé face au terroriste. Il dit qu'il est resté en bas du magasin après s'y être réfugié avec d'autres : "Je préfère être tétanisé en bas qu'en haut. Pour certains ça a été peut-être fatal. Il y a eu une deuxième détonation. Je reste au pied de l'escalier en colimaçon. J'entends encore deux coups de feu. Je me dis qu'il se passe encore quelque chose. Vu sa froideur, j'avais compris qu'il n'était pas là pour prendre la caisse, armé comme il était. A ce moment-là, personne ne peut penser qu'on ne va pas mourir, on attend notre mort. On est resté 1h30 dans le congélateur, dans le noir, à genoux, on est dans une température basse, ça ne va pas se décongeler tout de suite. Il y a des crevettes... C'est la panique, surtout au niveau des femmes. Il nous fallait de la force, toutes ces paroles de peur, il fallait les enlever. On attend notre mort, on a envie que ça s'accélère. C'est compliqué, le temps devient infernal. On a les pieds dans l'eau, ça commence à décongeler. On a eu le Raid plusieurs fois au téléphone. Ils nous disent de nous mettre à genoux, que dans 10 minutes ça va se faire. On leur dit alors où ont les clés, comme s'ils avaient besoin des clés pour rentrer ! Ils sont arrivés, on a vu des points rouges partout." Il raconte l'évacuation vers le Crédit Mutuel, le retour chez lui, il retrouve sa femme, sa fille, et le lendemain, la peur qui s'installe... "Même vos proches ne vous comprennent pas, on a un mal solitaire, on est isolé". Brigitte C. "Nous étions avec mon fiancé à l'époque, devenu mon mari, dans une voiture. On revenait d'un rendez-vous professionnel. On voulait prendre quelque chose à manger. On est sorti porte de Vincennes en direction de l'Hyper Cacher. Je lui dis "j'en ai pour 5 minutes", qu'il m'attende dans la voiture. Je suis dans un rayon au fond et je vois mon fiancé qui vient et je lui dis: 'Mais qu'est ce que tu fais là, je t'avais dit de pas venir. A un moment, j'entends comme des pétards, mais comme des pétards assez lourds. On se dit que c'est pas des pétards d'enfants. Il y a des gens qui crient. Je me dis c'est pas possible. Je vois le début d'une Kalachnikov en train de tirer sur tout le monde, sans voir le terroriste. Je me suis dit il y a quelque chose de grave. Je reste ancrée dans le sol. A ne plus pouvoir bouger. A ce moment-là, je pèse 300 kilos, j'étais comme une statue. Mon fiancé m'attrape par la doudoune. Il a vu les gens descendre en bas. On descend tous. Tout le monde a peur, tout le monde crie. Dans l'escalier on tombe les uns sur les autres. je tombe sur des bouteilles de vin, je perds ma chaussure. Le verre me blesse au pied. On se dirige vers le frigo de droite. Le papa me donne le bébé qui est là. Je l'enroule dans ma doudoune pour ne pas qu'il ait froid. Les deux hommes prennent une bouteille de vin, pour la casser sur la tête du terroriste s'il descend. On s'assoit sur les cartons, j'ai le bébé dans les bras. Je dis à Serge mon fiancé d'appeler un ami, en lui demandant d'envoyer des hélicoptères. On est dans un délire, on espère pourvoir sortir indemne. On a entendu des tirs, quelqu'un était mort. Une femme nous dit: 'je vous en supplie, montez". Je dis à mon mari : 'on monte'. On ne peut pas encore entendre des coups de feu. Nous sommes montés avec mon mari, l'enfant et le père de l'enfant". On a du mal à pousser la porte. Pourquoi? Parce qu'il y avait Yoav, mort, une mare de sang. Mon mari me dit : 'Surtout ne regarde pas, c'est terrible". Mais on a l'instinct de regarder, il y a une mare de sang, il y a un jeune homme qui git, on marche dans son sang. A ce moment-là on se dit c'est sérieux, c'est pas un simple. Le terroriste nous dit : "vous étiez en bas. Il y a un homme qui a essayé de me tuer, il n'a pas réussi. Voilà ce qui est arrivé. Si vous essayez de faire pareil, je vous tuerai et je tuerai d'autres otages".
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Claire N. "J'ai entendu : ceci est un attentat. J'ai eu un éclair fulgurant. J’ai tout lâché. Je me suis jetée par terre te je me suis dit : je ne meurs pas aujourd'hui. J'avais l'impression qu'il me suivait du bout de son fusil, je rampais J'ai vu un monsieur allongé, pétrifié, les mains sur la tête il ne bougeait pas. J'ai tiré sur son pantalon pour lui dire de bouger que je puisse passer .J'ai vu au loin une porte entrouverte, je m'y suis engouffrée; c'était une réserve, très sombre. j'ai vu deux personnes blotties l'une contre l'autre, je suis allée avec eux. Une jeune fille pleurait et disait : 'ma mère ne m'a pas suivie, ma mère ne m'a pas suivie, elle est dans le magasin'. L'homme avec elle passait des coups de fil doucement. La jeune fille était dans un état épouvantable. On est resté là un bon moment. On était adossé à une porte. Un monsieur nous a dit qu'une barre empêchait la sortie. A trois on a soulevé la barre et on s'est retrouvé sur le parking fermé, sans issue, sauf à repasser par l'entrée. On a vu un hélicoptère dans le ciel, on a vu les forces de l'ordre arriver par la pelouse du périphérique. On s'est retrouvé là avec d'autres personnes, je ne sais pas d'où elles venaient. Les forces de l'ordre nous ont dit de rester là le temps qu'elles aillent chercher une pince pour ouvrir la grille. Elles nous ont permis de sortir par la grille, on a été au petit pont qui mène à Saint-Mandé et on a été reçus dans un restaurant pour nous réconforter. Nous allions tous être amenés au quai des Orfèvres. J'ai téléphoné à mes enfants. Il n'était au courant de rien, j'ai hurlé: Je suis vivante, je suis vivante. Mes enfants m'ont pris pour un peu folle." Claire N. elle aussi explique le stress post-traumatique et la peur permanente.. Elie O. Elie O. a tenté de faire ami-ami avec le terroriste, il explique : Mon but est de me faire passer pour un arabe, je parle très bien l'arabe. Les gens autour n'ont pas compris mon jeu. Il m'a pas lâché. Une dame m'a dit il y a de la dynamite. En tant que militaire j'ai regardé mais j'ai rien vu". Elie O. explique qu'il échange avec Amedy Coulibaly. Il est officier dans l'armée israélienne, "mais je me fais passer pour un arabe." Il dit qu'il parle couramment l'arabe. "J'étais en train de le charmer Amedy, de le fatiguer. (...) Je lui ai dit que je m'appelais Ali. Il voulait manger, j'ai dit aux autres de lui amener à manger. Il m'a dit : "c'est sec", j'ai dit aux autres : "Apportez lui de la mayonnaise". Le petit monsieur à la barre n'arrête pas de parler et livre une version inédite des faits. "Amedy a distillé un discours antisémite de première classe. Il a dit : "Je suis venu tuer les hommes mais pas les femmes. Je lui ai dit: "écoute Amedy, on va tous mourir. Viens on va regarder Internet. Je lui ai dit : regarde tout le monde dehors avec l'armement, on va tous mourir. Je lui ai dit : "moi je connais le Coran comme ma poche". J'ai fait mes études à Fès. Le prophète a dit : il faut faire la prière. On est allé au fond du multi. Le Raid et la BRB m'ont appelé plusieurs fois. Dès qu'il a fait deux fois la 2e sourate, j'ai dit aux autres otages de se coucher, je leur ai dit : "ca va péter de partout". C'est ce qui s'est passé. Le Raid rentre, ils ont coupé le courant; En avant, en avant en avant, j'ai dit : il est à droite. Ils ont tiré". "J'ai le don de capter toujours les situations, entre parenthèse, je suis toujours dans la défense (.. ) Je ne partirai pas de France, je suis fier d'être Français". Prsdt : Zarie Sibony ne nous a pas parlé de tout ça.. Elie O. : Moi je vous donne le côté sécuritaire de ce qu'il s'est passé à l'Hyper Cacher. Moi j'ai vu la dame qui pleure à la télé hier, je la connais pas. Prsdt : elle n'a pas fait état de certains points, par exemple que vous avez fermé les yeux de monsieur Saada, est-ce qu'elle se trompe ? Vous nous donnez les éléments que personne ne nous a donnés. Elie O : Tout le monde était paralysé de peur. Elie Korchia, avocat de Zarie Sibony, fait remarquer que personne ne s'est approché des corps. Il souligne par ailleurs que le corps de Monsieur Saada a été retrouvé avec les yeux ouverts. Elie O. Sur la prière qu'il aurait faite avec le terroriste: "J'ai dit Amedy, on va monter tous là-haut. En tant que musulman, on va faire la prière. Et il a répété les sourates".. Elie O. sur Amedy Coulibaly après l'assaut : "Il avait 37 balles dans le corps, j'invente pas, c'est la police qui me l'a dit. il s'est levé comme un tigre, il est sorti". Elie O. explique que depuis, il est resté très proche des policiers. "J'ai des entrées à la BRI quand je veux". (rires dans la salle). "J'ai eu la chance de secourir ces gens-là, j'en suis fier. Si jamais ça recommence, je fais pareil", conclut Elie O. avec un accent marqué.
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L'art de la guerre - Sun Tzu ?
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Noémie S. "J'étais dans le magasin, dans le fond, quand j'ai entendu la détonation. Au départ j'ai pensé à un accident de voiture. J'ai vu des gens courir, dire 'Vite il est armé'. J'ai suivi le mouvement, des gens qui couraient dans l'escalier. Je me suis retrouvée avec d'autres dans la réserve. On a cherché une sortie de secours, Zarie la caissière est venue nous voir en bas. Elle nous a dit de monter, elle nous a dit que c'était juste pour la caisse, que l'homme voulait l'argent. Nous on savait que c'était pas ça. Il y avait eu Charlie, Montrouge, on était dans un magasin Hyper Cacher. Zarie est revenue nous voir et nous a répété de remonter que sinon il allait tuer tout le monde. Yoav et deux autres personnes sont montés. Je suis restée dans la chambre froide pendant 4h avec 5 autres personnes dont un bébé. On s'est dit que s'il était seul il y avait des chances qu'il ne descende pas, qu'il ne laisserait pas les otages seuls en haut". [...] "Ces 4 heures dans la chambre froide. C'était 4 heures de chuchotement, de murmure, il ne fallait pas faire de bruit. Vers 17 heures mon mari (avec qui elle communique par tél) me dit qu'il se passe quelque chose avec la police. J'ai compris que c'était l'assaut qui se préparait. On a entendu les détonations, puis plus rien. Impossible d'ouvrir la porte, on était figé, on ne savait pas ce que l'on allait trouver derrière. Nous avons été pris en charge. Il fallait suivre les policiers, têtes baissées, pour ne pas voir ce qu'il s'était passé. C'était difficile, mes pieds marchaient dans des mares de sang. [...] Noémie S. raconte qu'elle a beaucoup de mal à travailler (elle est infirmière), elle explique notamment : "J 'ai mon nom écrit, mon badge. Mon nom a une consonance juive, j'ai peur que l'on s'en prenne à moi. Je voulais témoigner pour montrer à la cour ce que nous avons vécu. Nous avons pas les images horribles que les gens ont vues en haut. Je remercie aussi Zarie d'avoir dit qu'il n'y avait personne en bas. Je voudrais dire aussi que ça n'est pas que l'attentat de Charlie Hebdo, c'est aussi celui de Montrouge et de l'Hyper Cacher. Ça n'est pas parce qu'on est juif qu'on mérite de mourir".
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Moi j'y vois un intérêt pour l'enfant. Ce serait plus prégnant si la période était plus longue (7 mois en Finlande à partir de 2021 ) mais c'est déjà bien.
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J'avais bien abordé le terrorisme avec ce bouquin, je l'ai lu il y a longtemps. Je me souviens m'être demandé : mais pourquoi ? Pourquoi on n'a rien vu venir/fait..? Au passage, tous les livres de Trévidic sont biens, y compris ses romans "Ahlam", "Le magasin jaune". Je recommande
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En fait je vais corriger le truc parce-que je viens de l'entendre : 93% du salaire net, plafonné à 2700 €/mois. Et c'est bien de rappeler que cette mesure a été prise dans l'intérêt de l'enfant, suite au rapport cité plus tôt.
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Oui ou celle de la caf de toute façon.
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Faut arrêter avec l'argument : et les plus hauts revenus ? Inepte, eux n'ont pas besoin de grand chose. Et 2300 € et quelques pour 28 jours ça va hein, non mais sans blagues, les plus hauts revenus ...
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Pas d'inquiétude, je pense que je gère pas trop mal mes topics
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Cette mesure entrera en vigueur le 1er juillet prochain. Les naissances multiples (jumeaux, triplés...) donneront droit, comme aujourd'hui, à sept jours supplémentaires. Ce congé paternité sera entièrement pris en charge par la Sécurité sociale. La branche famille payera les 14 jours supplémentaires. L'employeur aura toujours à sa charge le congé de naissance, les trois premiers jours, comme aujourd'hui. Actuellement, un peu moins de sept pères sur 10 utilisent ce congé paternité fixé à 11 jours consécutifs pour une naissance simple, 18 jours pour une naissance multiple. "Cette réforme va permettre à la France de passer d'une position médiane en Europe au peloton des pays de tête, avec l'Espagne, la Suède, la Norvège ou le Portugal". L'objectif est également de favoriser l'égalité femmes-hommes puisque la charge parentale repose encore beaucoup sur les mères. "On essaie de faire converger les congés entre les deux parents". https://www.francebleu.fr/infos/societe/la-duree-du-conge-paternite-va-doubler-passer-de-14-a-28-jours-1600798206
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Me Szwarc, avocate PC : Vous nous avez dit que vous aviez dessiné les plans de l'Hyper Cacher. Les policiers avaient déjà des plans avant que vous ne leur en fournissiez ? Lassana Bathily : non je ne pense pas. Sinon ils ne m'en auraient pas demandé je pense. Me Szwarc: Je vous pose cette question car hier Anne Hidalgo nous a dit qu'elle avait fourni les plans !" Me Coutant-Peyre: Vous avez été traité comme un suspect quand vous êtes sorti de l'Hyper Cacher. On vous a passé des menottes. On vous a placé dans une voiture, en garde à vue pendant 1h30. Pourtant vous expliquiez aux policiers que vous étiez un employé. Après on vous demande de faire le plan. N'est-ce pas une heure et demie de perdu pour sauver les otages ? Lassana Bathily : je peux comprendre. Avant d'avoir les informations sur moi, ça prend du temps. Ils ont vu un noir rentrer dans le magasin. Ils m'ont fait comprendre pourquoi j'avais été arrêté, maltraité, et se sont excusés auprès de moi. Ils m'ont vraiment pris pour un complice mais même-moi si j'avais été à leur place, j'aurais peut-être fait la même chose. Me Coutant-Peyre: Vous êtes un homme tolérant monsieur.
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Lassana Bathily explique avoir fait une demande de naturalisation en 2014. Il obtiendra la nationalité après l'attentat. Il déclare à la cour : "Avant d'obtenir la nationalité française, je me voyais déjà Français. La France m'a tout donné. Aujourd'hui, je vais dans les écoles, je parle de mon parcours. Je veux que les jeunes qu'ils ont la chance d'être nés en France, d'être éduqués en France". Le président : Vous êtes du Mali. On apprend qu'Amedy Coulibaly est de la même origine que vous. Il est musulman. Il a dit qu'il avait tué ces quatre personnes à l'Hyper Cacher parce qu'elles étaient juives. Vous vous viviez en bonne intelligence avec ces personnes là, vous étiez musulman, elles juives, il n'y avait pas de problème. Lassana Bathily : En ile-de-France, il y a une dizaine de magasins Hyper Cacher. Ils sont tenus par des musulmans. Pour nous musulmans les juifs c'est des Frères, sauf les personnes qui se trompent. On se respecte. L'Hyper Cacher, c'est comme Franprix, Monoprix, c'est ouvert à tout le monde il y a des chrétiens, des juifs, des musulmans. La personne qui a tué mon frère, Yohan, elle vient de mon pays, (le Mali), quand je l'ai su, ça m'a fait très mal. Amedy Coulibaly n'a pas eu la même éducation que moi, il est né et a grandi en France, pas moi. (....) Il a du être entouré par de mauvaises personnes, avoir de mauvaises fréquentations. J'ai toujours du mal à comprendre son attitude". "Les terroristes ils sont là pour nous diviser, pour créer la haine entre les religions, les juifs les musulmans. Il y a eu des morts des blessés, mais nous on est plus fort, on continue de sortir, d'aller au bar. Ceux qui ont fait du mal, ce sont les terroristes, ce sont les ennemis de la République". "Les gens doivent arrêter de dire que les musulmans et les juifs c'est des ennemis. C'est pas les terroristes qui vont nous diviser. Il faut qu'on se donne la main. On ne juge pas une personne sans la connaître, sur sa tête. Pour moi, la religion c'est privé. je rentre chez moi, je fais ma prière. Avant d'être musulman, juif, chrétien, athée, on est des humains". "Après les attentats, la mairie de Paris m'a proposé de faire une formation". Il est aujourd'hui fonctionnaire pour le service de la jeunesse et des sports.
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Bien au contraire, relayer pour démonter immédiatement l'infox. Une jument en gestation a été retrouvée morte par son propriétaire, éleveur de chevaux de course, à Beaumont-Pied-de-Boeuf (Sarthe). Le propriétaire indique que la jument était en gestation. « Heureusement, le petit est en vie. Mais il reste seul ». https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/sarthe/sud-sarthe-une-jument-retrouvee-morte-une-enquete-ouverte-6984152
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Le journal de Bridget Jones - Helen Fielding (relance si tu veux, j'avais le titre mais pas l'auteur, j'ai du chercher)
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Pour un livre de 2020 j'ai pas d'autre idée tout de suite, je suis en train d'éplucher la rentrée littéraire, il y a du choix, j'en ai pas mal à lire mais je ne les ai pas encore lus, du coup je ne peux pas recommander.
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Le père de Yoav Hattab Mon fils a pris une balle dans la tête, il avait 21 ans. Depuis, notre vie a changé. On a eu une période très difficile". J'ai vécu avec les musulmans à Tunis, je ne peux pas oublier. Je ne supporte pas. Pourquoi la haine ? Mon fils est rentré dans le magasin acheté une bouteille de vin ça lui a coûté la vie. Yoav Hattab est enterré à Jérusalem. J’ai perdu mon fils à l’âge de 21 ans mais je suis fier qu’il ait essayé de sauver ses frères français. Je suis fier. La communauté musulmane à Tunis, ils ont pleuré avec moi. Pour mon fils. J'ai été reçu par monsieur François Hollande. Ils nous ont promis beaucoup de choses, la nationalité, j'ai rien eu, ils n'ont rien donné. Je demande la justice pour les gens qui ont fait mal à mon fils. Ils m'ont déchiré. Je veux qu'ils prennent ce qu'ils méritent. La petite soeur de Yoav Hattab En France en 2015, nous vivons la Shoah dans un Hyper Cacher. Yoav est allé au front, il a combattu pour tous. Venant de lui, cela ne m’étonne pas, il était toujours là pour les autres. (...) L'histoire doit laisser place à Yoav Hattab, ce héros sans bouclier. Lassana Bathily Ma directrice était arabe, elle a été mutée porte de Vincennes et m'a demandé de la suivre. Quand je suis arrivée porte de Vincennes, c'était un magasin juif. Moi je suis musulman pratiquant. Je faisais le ramadan, j'avais mon tapis de prière. Il n'y a jamais eu de problème. Tout se passe très bien.(...) Aucun souci au niveau de la religion. Pour moi, c'est le respect qui compte. Fin 2013, je suis parti au Mali. Quand je suis rentré, Yohan Cohen était là. Il avait été recruté. C'est devenu un ami, ça se passe très bien. Il aime la musique, le sport. Lassana Bathily précise que Yohan lui avait dit que les juifs étaient mal vus. Il raconte qu'en sortant de l'Hyper Cacher, Yohan Cohen enlevait sa kippa, qu'il mettait une casquette, et qu'il retournait les sacs en plastique du magasin pour qu'on ne voit pas le logo. Le 9 janvier 2015, je suis arrivé le matin, avant Yohan (Cohen). On a ouvert le magasin, on est rentré. On avait fait une commande de surgelés. La commande est arrivée vers 12h20. On l'a mis dans les rayons avec Yohan". Lassana Bathily devait finir à 13 heures ce jour-là. Puis Lassana Bathily descend des produits au sous-sol. Puis il voit "une foule de personnes qui se bousculait pour descendre, parmi laquelle une maman et son enfant". "J'ai vu tous les gens étaient rouges, J'ai dit : 'Mais qu'est ce qu'il se passe. Ils m'ont dit: les terroristes sont rentrés dans le magasin. Je leur disais de se calmer. " Ils s'enferment dans la réserve. "J’ai tiré la porte de l’intérieur pour bien bloquer. J’entends dans l’escalier quelqu’un qui descend, j’ai ouvert discrètement pour savoir, j’ai vu Zarie qui m'a dit 'Lassana est ce que tu as les clés sur toi ?'" Lassana Bathily explique que des personnes sont dans la chambre froide, d'autres dans la salle congélateur. Puis Lassana Bathily voit le patron Samuel. Il dit :" mais qu'est ce qu'il se passe ? C'est un braquage. Il m'a répondu : "non Lassana, c'est pas un braquage, il y a des gens qui sont tombés". Lassana Bathily appelle des personnes à l'extérieur et tente d'alerter sur les événements dans l'Hyper Cacher. "Le terroriste a envoyé Zarie en bas. Elle nous dit : si vous montez pas, il va faire un carnage. Tout le monde posait des questions, les gens cherchaient des portes, des issues de secours. Ca devenait stressant". Lassana Bathily propose de sortir en empruntant le monte-charge. "Ils ont préféré rester en bas". "J'ai proposé à ces personnes d'aller dans la chambre congélateur, en coupant le moteur. J'ai dit à ces personnes de mettre leur téléphone en mode avion". "Dans la vie, faut tenter". Il emprunte le monte-charge et "fonce vers la porte de secours". "Mon idée quand je sors du monte-charge c'est de prendre le périphérique et d'aller à la station essence à côté sur le périphérique." Les policiers appellent Lassana Bathily quand il sort de l'Hyper Cacher : "J'ai montré mes mains pour montrer que j'avais rien sur moi. Les policiers me criaient: 'Arrêtez-vous, arrêtez-vous!'. Ils m'ont fouillé, ils n'ont rien trouvé. Ils m'ont demandé : 'Vous êtes combien dans le magasin?' J'ai dit une vingtaine. Ils m'ont dit : 'Quoi ? 20 terroristes ??'. J'ai compris qu'ils m'avaient pris pour un terroriste. Ils m'ont gardé pendant une heure trente dans une voiture. J'ai répété tout ce temps-là que je n'étais pas un terroriste". Finalement Lassana Bathily aidera la police, en dessinant notamment le plan du magasin.
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Bruno L. "Michel (Saada) nous manque toujours depuis plus de 5 ans. Il a été assassiné alors qu'il allait acheter les pains de Shabbat. Chaque Shabbat qui passe on pense à Michel. Michel était quelqu'un de droit, de très honnête. Son humour nous manque à tous. Ma soeur a quitté la France. Quelques temps après, il manquait les lunettes de mon beau-frère, des petites choses, et à ce moment-là on a appris que des organes n'avaient pas été restitués, son cerveau et du sang. Il explique que Michel Saada a dû être à nouveau enterré, avec tout ses organes. Dans la religion juive le repos ne peut se trouver qu'ainsi, il faut que le corps repose en paix dans son intégralité. Bruno L. s'adresse aux " inculpés": "dans la vie, on doit choisir ses amitiés (...) Dans un acte de terrorisme, de banditisme, si on vend une arme, une grenade, un gilet pare-balles, c'est qu'il y aura un but pas très clairs, du terrorisme au pire. IL faut assumer ce que va faire cette personne". La soeur de Michel Saada Michel avait une grande lucidité sur ce qu'il se passait en France et en Europe. Il était très sensible à la menace antisémite. il se préparait à aller vivre en Israël et pourtant il aimait beaucoup la France. En 2014 il m'avait dit qu'ils allaient avec sa femme bientôt partir, d'ici "deux trois ans". Il m'a dit : "tu devrais faire pareil". cette phrase, elle revient sans cesse (...) Michel était un ange-gardien. Cet attentat nous a détruits, fracassés en mille morceaux. Je voulais au début me protéger, me tenir à l'écart de l'instruction, du procès. Et puis je n'avais pas le courage non plus d'entamer les démarches. J'ai attendu le plus longtemps possible. Je n'ai rien fait pendant des années. (...) Finalement j'ai considéré qu'il était naturel de venir au procès. Pour mes enfants notamment. J'avais peur de regretter par la suite de ne pas l'avoir fait. Après des années de réflexion, nous nous sommes tous les trois, moi et mes enfants, constitués parties civiles car nous avons été impactés tous les trois.
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Oui, c'est vrai !
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Aussi oui. Je crois aussi que si tout le monde réagissait tout le temps, ça contribuerait à changer les choses. Mais des affaires comme celle de "marin", ça tétanise, et la presse en fait des tonnes, on a l'impression qu'il y a des "marin" tous les jours, on perd sa lucidité...
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Et elles étaient considérées comment ? Parce-que c'est ça qui est important Ouest
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Les noces de Figaro - Beaumarchais ?