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January

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Tout ce qui a été posté par January

  1. Le président est agacé par le comportement de Ramdani qui n'arrête pas de rigoler depuis le début de l'après-midi.. Il le reprend à l'ordre (qu'est ce qu'il va en avoir à faire le type....) Steven V. C'est le beau-frère de Mohamed Fares, accusé : Mohamed c'est mon beau-frère, je le connais depuis que je suis avec sa grande soeur. Je m'entends bien avec lui, j'ai rien de plus à dire. Prsdt : Vous connaissez Makhlouf ? - Oui c'est un petit jeune de ma ville. Saïd Maklouf c'est quelqu'un que j'apprécie, c'est quelqu'un de très bien, il est venu vers mois pour devenir ambulancier, je faisais ça à l'époque, j'ai voulu lui donner goût à ce métier pour qu'il puisse s'en sortir. Il a pris son travail à coeur, il s'entendait très bien avec les patients, le milieu hospitalier. Je n'ai eu que des bons retours de ses employeurs. le président : Le 7 janvier 2015, cette date vous dit quelque chose ? Steven V. témoin: non Le président : Si je vous dis les attentats de Charlie Hebdo, ça vous dit quelque chose ? Le témoin :Oui Le président : Amar Ramdani ça vous dit quelque chose ? Steven V., témoin : C'est son cousin (à Saïd Makhlouf) - Amar Ramdani se lève dans le box - le président: il vous dit quelque chose ? Steven V. : je me souviens plus l'avoir vu Prsdt : Pourquoi vous avez été placé en GAV ? - Je sais pas. Prsdt : Pourquoi vous ne travaillez plus dans les ambulances ? - J'ai fait 13 ans d'ambulances, j'avais besoin d'une coupure. (Il avait dit à l'époque qu'il avait eu "trop de pressions", qu'il ne "supportait plus de voir des malades".) Prsdt : c'était un emploi au black pourquoi ? - ça m'allait mieux (il a travaillé 13 ans comme ambulancier) Prsdt : on a parlé d'armes dans ce procès, un accusé a pris une balle perdue dans une cité, il avait 9 ans, ça peut être dangereux les armes Le témoin : je ne vois pas bien où vous voulez en venir Le président évoque un précédent concernant le témoin : une arme dans un cité même si on la brandit pour faire le fier.. Steven V. témoin : l'arme elle était démontée, vous me parlez de choses d'il y a 20 ans ! Prsdt : Bon on va plutôt parler religion. Le témoin a été boudhiste, athée est arrivé à l'islam Steven V. : Les conneries j'ai arrêté bien plus tôt que ça, la religion n'a rien à voir avec les conneries. Prsdt : vous avez dit que aux enquêteurs vous étiez dégoûté que Saïd se soit retrouvé dans une histoire comme ça. Mais on n'a pas besoin de trafiquer les stups ou faire des faux crédits pour avoir de l'argent Steven V. : Bien sûr Le président : vous n'étiez pas au courant de ses activités (à Makhlouf) ? Le témoin : je cherchais pas à savoir Prsdt : c'est logique que Saïd connaisse Mohamed Fares dont la société d'ambulance est connue par le père ? Comment Saïd Makhlouf ambulancier connaît Mohamed Fares ? Steven V: Ils se seraient rencontrés à mon mariage, en septembre 2014 Prsdt : ce lien va rester ce jour du mariage, parce que c'est sympathique, c'est la fête ou vous savez qu'ils vont garder des relations ? Le témoin Steven V. : non je savais pas Prsdt : Savez-vous si Saïd Makhlouf, que vous connaissez bien c'est un peu votre protégé, vous l'avez suivi, vous lui avez appris le métier d'ambulancier...savez-vous si Said Makhlouf allait souvent après le mariage de septembre 2014 voir votre beau-frère Mohamed en région lilloise ? Steven V. témoin : J'étais pas du tout au courant Prsdt : votre beau frère Mohamed (Fares, accusé), vous saviez qu'il faisait dans les stups ? Steven V. : oui Le président : vous saviez qu'il était en lien avec Saïd (Makhlouf) pour les stups ? Steven V. témoin: non Assesseur : seriez-vous d'accord avec moi pour dire qu'aujourd'hui vous n'êtes pas très causant et vous avez les bras croisés..? Steven V. : je réponds à vos questions Assesseur:il y a peut-être une explication Le témoin : Il n'y a aucune explication Me Cechman : de votre garde à vue on comprend que vous avez appris beaucoup de choses par le quartier. "Il y a eu plein de versions qui ont circulé dans le quartier". "Au début les gens ne faisaient pas le lien entre l'interpellation de Saïd et le quartier" - dans les quartiers, il y a beaucoup de ragots, d'histoire, chacun prend ce qu'il veut Me Cechman poursuit la lecture du PV du témoin Steven V/ : "c'est juste en passant dans le quartier en entendant les jeunes que j'ai appris que son cousin (à Makhlouf) s'appelait Amar". Bon.. AG : Saïd Makhlouf faisait-il du trafic de stupéfianrs selon vous ? Le témoin Steven V. : Je ne sais pas L'avocate générale précise qu'en garde à vue Steven V. avait parlé des escroqueries à la voiture. Il avait aussi décrit une attitude de méfiance dans la rue de Saïd Makhlouf par rapport à la police. Me Zoé Royaux : quand vous êtes interrogé à l'époque vous dites que vous savez que Mohamed et Saïd faisaient du stup .L'avocate générale dit que vous rétropédalez après, que vous dites que vous savez pas qu'il faisait du stup. Une garde à vue dans un dossier terroriste c'est jamais très confortable.. A la 3e audition, sur les voyages dans le Nord vous dites: 'Saïd je sais qu'il faisait des escroqueries, j'ai essayé de faire la morale à Saïd, ça n'a pas fonctionné'. Le témoin justifie ces déclarations. Me Royaux lui dit qu'elle ne lui fait pas de reproches. Me Zoé Royaux : quelqu'un nous a déjà dit ici que les policiers modifiaient les PV, c'est peut-être ce que vous voulez nous dire ?.. Me Akorri avocate de Mohamed Fares, rappelle que le témoin Steven V. a fait 60 heures de garde à vue, que la police est venue le chercher très tôt le matin alors qu'il a deux enfants en bas âge.. Me Akorri : Mr Makhlouf a fait du stup ? Témoin : quand il était plus jeune il (Makhlouf) aurait pu faire du stup, par rapport aux rumeurs de quartier. Moi je l'ai jamais vu, j'ai jamais remarqué. Moi Saïd c'était plus par rapport au travail, au fait de s'en sortir.
  2. Julien T. Saïd c'est un ami d'enfance, il est venu chez moi en Martinique. Prsdt : ça vous dit quelque chose les attentats de Charlie Hebdo ? Julien T.: J'ai de vagues souvenirs d'avoir vu ça à la télé. Le président: Ca vous a fait quoi ? Julien T.: bah c'est malheureux. Je sais qu'il y a eu des morts, je sais pas combien. Prsdt : l'Hyper Cacher ça vous dit quelque chose ? Julien T. : oui Prsdt : Qui est l'auteur ? qui a commis l'attentat ? Julien T. : Bah Coulibaly. Prsdt : Coulibaly fréquentait la cité ? - Non je ne l'ai pas vu. Prsdt : vous connaissez bien Saïd Makhlouf. Connaissez-vous bien ses amis proches ? Julien T.: non (il ne connait que Ramdani) Julien T. avait dit aux enquêteurs que jamais Saïd Makhlouf ne lui avait parlé d'Amedy Coulibaly. il le confirme aujourd'hui. Il n'a jamais entendu parler ni de Dolly (surnom de Coulibaly) ni de Coulibaly (avant le 9 janvier). L'avocate de la famille de Clarissa Jean-Philippe : Le nom Clarissa Jean-Philippe vous dit quelque chose ? Julien T. :Pas du tout L'avocate: vous êtes Martiniquais ? Julien T.:oui Myriam B. Saïd Makhlouf c'est quelqu'un de très bien. Je suis très étonnée qu'il soit là. Vous voyez sa corpulence, son coeur est égal à sa taille. On s'est connus au lycée, ça fait 20 ans qu'on se connait. On habite à côté. (...) Il a sa vie j'ai la mienne mais on se donnait souvent des nouvelles. Prsdt : votre nom apparait seulement sur des fadettes Myriam B. témoin :Pardon ? L'avocate de Saïd Makhlouf, Me Royaux : Vous pouvez expliquer à madame ce que sont des fadettes ? Le président lui explique. Prsdt : certains des accusés s'envoient des sms à longueur de journée, vous c'est le cas avec Mr Makhlouf ? - moi je suis pas sa femme ni sa petite amie (à Saïd Makhlouf). On prend des nouvelles. Parfois on textote, ça peut être 50 messages dans la journée; C'est plus comme avant, maintenant les messages sont illimités. Prsdt : sur 6 mois, 572 messages entre vous et Mr Makhlouf, ça fait un peu moins de 100 occurrences, contacts par mois, c'est ce qu'on trouve... Myriam B. : c'est possible Le président : donc c'est assez fréquent quand même Prsdt : a-t-il des raisons de faire des voyages dans le Nord de la France ? A-t-il de la famille des amis, vous savez ? Myriam B. : pas du tout Prsdt : il a des petites amies Mr Makhlouf ? Myriam B. : comme toute personne qui a 25 ans, on sait que les hommes aiment les femmes, enfin la plupart... Me Chevais, avocat de la défense : Mr Makhlouf était-il intéressé par la religion ? Myriam B. : pas spécialement
  3. Alphady T. Le seul que je connais ici c'est Saïd Makhlouf, un ami à moi d'enfance. Je le connais depuis que je suis petit. On était à la même école ensemble. Saïd il aime bien voyager, il est vraiment cool, c'est un fêtard aussi, c'est un travailleur aussi. Et puis voilà quoi. Le président: Amar Ramdani ça vous dit quelque chose ? Alphady T. : Non il ne m'en a jamais parlé. J'ai vu à la télé. Le président montre l'accusé dans le box mais le témoin confirme qu'il ne le connait pas. Le président: c'est un flambeur, il 'crame' l'argent ? Alphady T. : Flambeur non. il vit chez sa mère. Il avait pas de grosses voiture sinon il aime les voyages... Le président : c'était des petits ou des grands voyages ? Alphady T. : des voyages de jeunes. Le président : il vendait des stups ? - il fume mais il vend pas. président : Vous étiez incarcéré à Lille pourquoi ? Alphady T. témoin: J'ai été attrapé là-bas, je venais de Belgique (il a fait dans le trafic de stups) Prsdt : il apparait qu'on vous aurez apporté des vêtements, c'était quand ? (Ramdani et Makhlouf ont justifié un de leurs déplacements dans le Nord ainsi) Alphady T. témoin: entre avril et mai 2014 Le président : vous avez demandé ou c'était spontané ? Alphady T. : j'ai essayé de passer un coup de fil aux gens de la cité voilà. Prsdt : Vous pensez que Saïd Makhlouf a fait le déplacement à Lille pour vous amener des vêtements ? Alphady T. : oui oui
  4. Pierre C. Je suis ici pour parler de mon ami Saïd. Je le connais depuis le lycée, on a été présentés par un ami commun à l'école.On a passé du temps ensemble. Saïd il va vous serrer la main, vous sourire,c'est quelqu'un de très chaleureux, de généreux. Le savoir ici ça me peine beaucoup. Il est très respectueux. Il ne juge pas les gens sur l'apparence, noir, arabe, blanc. Quelle que soit l'origine sociale". Pierre a 31 ans et connaît Saïd depuis qu'il a 18 ans. Je crois pas qu'on ait eu de tabou entre nous. S'il y a des choses qu'il ne m'a pas dit c'est peut-être par omission. Sur les stupéfiants on en a jamais parlé mais je me suis dit que c'était une possibilité. Le président : il n'y a pas 2 Saïd Makhlouf, un bon, un mauvais Pierre C. : Non. Saïd est sincère Le président : il nous a dit ce matin qu'il ne savait pas mentir... Pierre C: C'est quelqu'un qui assume ce qu'il dit, ce qu'il fait. Me Caty Richard, avocate partie civile: vous décrivez Mr Makhlouf comme quelqu'un de très respectueux. Vous avez été voir les prostituées avec lui ? - J'ai pas connaissance de ça. Je pense pas que ce soit lié au respect. c'est un autre débat à mon avis. AG : Vous êtes déjà parti en vacances avec Saïd Makhlouf ? Pierre C. témoin : Oui en Grèce.. Heu non en Turquie, sur une petite île. AG : C'était quand ce voyage avec Mr Makhlouf ? Pierre C. : En 2016 (rires dans la salle, Makhlouf est en détention depuis le 13 mars 2015). Le témoin précise qu'il "a des problèmes avec les dates". Mohamed B. Tranquille, il arrive avec un bonnet sur la tête.. Mais la cour n'a pas le temps de réagir, il l'enlève. Les parties civiles : "Ah.." (sous-entendu : quand même !) Mohamed B. : Saïd Malkhlouf je l'ai connu tout jeune, on a grandi ensemble. Nos familles se connaissent. On est de Gentilly. Tout le monde se connaît quoi. Saïd c'est le 1er mec qui a commencé à travailler à la cité. Il m'a toujours aidé. IL était motivé pour travailler. Assesseur : quand la famille arrive à son domicile le matin, vous êtes présent. Mohamed B. : Oui le soir on avait regardé des films, deux films. La police est arrivée à 5h30 quelque chose comme ça. Saïd c'est comme mon frère, quand on était petit on dormait chez l'un l'autre. Amedy Coulibaly s'était installé dans le canapé de Saïd Makhlouf le 6 janvier 2015 (selon Ramdani) après être venu dans l'appartement de Makhlouf avec Amar Ramdani. Makhlouf ce jour-là était absent. Mohamed B. : mais ça lui arrive aussi à Saïd de dormir dans le canapé. Mais le lit est plus à lui. Il travaille, moi je travaille pas. Assesseur : Vous connaissez Amar Ramdani ? - Je pense pas. Me Akorri, avocate de Mohamed-Amine Fares : Vous connaissez mon client ? Son visage vous dit quelque chose ? Mohamed B., témoin: Oui il était là au mariage.
  5. A la reprise d'audience : Un mandat d'amener a été délivré contre Mr Max F. qui a été cité comme témoin et qui n'a pas répondu aux convocations Me Coutant-Peyre, avocate d'Ali Riza Polat : Dans ce qui a été baptisé 'volet lillois' d'autres témoins (que Claude Hermant et Christophe D. entendus le 2 octobre) n'ont pas été entendus. Prsdt : ils sont programmés. Me Coutant-Peyre : le vendeur établi des armes qui ont engendré ce désastre de Janvier 2015, des copains de ce milieu, des gendarmes, des policiers, il en manque, n'ont pas été entendus. Me Coutant-Peyre , avocate de la défense, cite les noms des témoins qui n'ont pas été entendus encore dans le volet armes lillois. "Ces gens du Nord sont tous en contact avec des services publics de l'Etat Français". Me Coutant-Peyre : Pourquoi on fait un procès sur tout un tas d'autres sujets ? Pourquoi Mme Poux, juge d'instruction dit à Mr Hermant "vous avez fourni une partie des armes" alors que ce sont toutes les armes ?! Me Coutant-Peyre parle de "rideau de fumée" concernant les responsabilités présumées des personnes qui sont aujourd'hui dans le box. Elle cite maintenant les noms de Jean-Charles Brisard, "président du centre d'analyse du Terrorisme et indicateur des services de renseignement français", et de Marc Trévidic. Me Coutant-Peyre : le 1er président de la cour d'appel a décidé de faire de ce procès un procès historique, tout le monde sait qu'il y a quelque chose qui ne va pas. C'est à vous de prendre vos responsabilités. Des gens dont mon client (Ali Riza Polat) servent de boucs émissaires. Elle ajoute "qu'il faut se préoccuper de l'ADN M14 non identifié" (ADN retrouvé sur la plaque de la C3 des Kouachi et sur un fusil d'assaut). AG : Je vous demanderais de rejeter cette demande de supplément d'informations (de Me Coutant-Peyre). Ce trafic d'armes mené par Claude Hermant a fait l'objet d'une ouverture d'enquête antérieur aux attentats. Il y a eu disjonction. Il y avait déjà une procédure de la JIRS de Lille. Par la suite il y a eu une procédure d'enquête pour les attentats. Juger le trafic d'armes dans une autre procédure est classique, nous l'avons déjà fait dans d'autres affaires de terrorisme. IL n'y a pas de raison de mettre en examen Claude Hermant. La cour est déjà suffisamment éclairée à ce sujet. Le rôle de Claude Hermant a été démontré, ce qui n'a pas été démontré ce sont les liens éventuels entre Mr Hermant et des accusés à notre procès et peut-être même Amedy Coulibaly. Le président précise que toutes les personnes citées comme témoins dans le "volet armes lillois" seront entendues le 23 octobre. (elles devaient être entendues le 1er octobre comme Claude Hermant et Christophe D.)
  6. Saïd Makhlouf reparle de ses voyages pour expliquer comment il a dépensé son argent indiquant qu'il dépense beaucoup, qu'il ne part pas avec une tente Quechua. AG : Je vais être plus précise, en 2014, quels sont les voyages en 2014 ? Saïd Maklhouf : Je sais même plus c'est quoi il y a l'Algérie, la Martinique, et beaucoup de petit week-end que j'aimais faire en italie, en Espagne, à Barcelone. Je kiffe madame, je croque la vie à pleines dents. Je kiffe la nature, les voyages, tout ça. Me Simeray, avocat de Saïd Makhlouf : Quand le Dr Roland Coutanceau, psychiatre, vient vous voir vous craignez qu'il vous parle des voyages dans le Nord ? Saïd Makhlouf : Non pas du tout, j'en ai rien à foutre. On veut me coller Ladjali (Samir, intermédiaire présumé de Coulibaly) je le connais pas. On veut dire que Coulibaly c'est mon ami. On veut que m'enterrer. Tout est à charge. Me Zoé Royaux : Pourquoi vous ne donnez pas du nom de Mohamed Fares, du trafic de stupéfiants qui se met en place ? Saïd Makhlouf : déjà moi je risque une peine, son père me faisait des promesses d'embauche, je pouvais pas parler de trafic de stupéfiants Me Zoé Royaux, avocate de Saïd Makhlouf : vous ne parlez pas non plus des femmes qui sont venues dans votre canapé et qui pourrait avoir cet ADN secondaire retrouvé après une des deux expertises effectuées sur la lanière du taser d'Amedy Coulibaly. Saïd Makhlouf: Je faisais de la beuh et du shit, parfois au détail, 100g. Je fais de ça depuis pas mal de temps. Pour mes sorties, manger dehors. C'est pas gratuit le grec. Me Royaux : vous nous avez dit et répété que vous n'aviez jamais vu ni touché ce taser, que ça vous avez rendu fou. La thèse du transfert d'ADN a été jugée possible par les experts Saïd Makhlouf : Je l'aurais dit si j'avais eu ou touché le taser, c'est légal, j'ai le droit. Me Royaux : Vos contacts avec Fares, c'était pour les stups, pas les armes, c'est ça ? Saïd Makhlouf : Oui c'est ça Me Royaux : Et Claude Hermant vous ne le connaissiez pas ? Saïd Makhlouf : Non
  7. Saïd Maklhouf: quand j'arrive en garde à vue, j'étais paniqué, on me dit que je suis complice de 17 assassinats, c'est un truc de malades. (...) A la base madame, je suis pas pas un menteur. J'aime pas mentir. Me Szwarc : Pourquoi avoir choisi Reims pour les escroqueries ? Saïd Maklhouf: on n'a pas spécialement choisi, on aurait pu prendre Nantes, Compiègne.. Me Szwarc : Vous connaissiez personne à Reims ? Maklhouf: Non non non (Saïd Kouachi vivait à Reims). Me Makouf : Votre relation avec Amar Ramdani, pouvez vous la qualifier ? Saïd Maklhouf : on s'est vu la 1ere fois quand j'étais petit en Algérie. Moi si une personne rigole pas, elle est pas simple, je la calcule pas. Nous (avec Ramdani) on se voyait, on rigolait. On pouvait se charrier toute la journée. l'escroquerie nous a vraiment rapprochés. Il n'y a pas d'admiration, il faut enlever le côté manipulateur. AG : Vous nous avez dit je me suis bloqué, avec l'expertise qui ne vous était pas très favorable. Vous nous dites que vous vous êtes bloqué en août 2017 mais l'expertise est d'octobre 2017. C'est pas l'intérêt développé de Mme Poux (juge d'instruction) pour ces déplacements (dans le Nord) qui vous fait vous bloquer en août 2017 ? Makhlouf Non non non L'AG: C'est donc une mauvaise lecture de ma part. L'avocate générale est étonnée que Saïd Makhlouf ne puisse donner aucun détail sur les concessionnaires qu'il a été voir pour les escroqueries, sur les rues où il allait voir les prostituées (c'est ainsi que l'accusé justifie ses déplacements dans le Nord). Saïd Maklhouf dit qu'il ne connait même pas le nom des rues de Paris et de sa ville alors que ça fait 30 ans qu'il vit ici. Saïd Makhlouf : Les prostituées, je me suis pas lever un matin je vais aller voir les prostituées. Je suis pas un pervers. On a fait un déplacement dans le Nord, j'en ai profité pour avoir une prostituée. Saïd Makhlouf précise qu'après cette visite aux prostituées dans le Nord, Amar Ramdani l'a appelé Lucky Luke pendant 3 jours (tellement ça avait été rapide) Depuis le début du procès, l'accusation rappelle que des prostituées il y en a en Ile-de-France et qu'il n'est pas nécessaire d'aller dans le Nord pour en voir. Makhlouf soutient que c'était un crochet après l'achat de stupéfiants. L'avocate générale précise que de l'herbe on peut aussi en trouver en Ile-de-France et qu'il n'est pas nécessaire d'aller dans le Nord. Saïd Makhlouf : Dans ma ville il y a de la beuh mais elle est dégueulasse, c'est de l'espagnole. Là bas (dans le Nord) c'est de la Hollandaise, c'est de la bonne. AG : Vous préférez encourir 20 ans que donner des noms ? Saïd Makhouf répète depuis le début de l'audience qu'il y a des noms qu'il ne donnera pas. Mercredi, Amar Ramdani avait lui aussi refusé de donner des noms en disant qu'il n'était "pas une balance" Saïd Makhouf : depuis le début c'est un dossier à charge. A titre d'exemple il indique :"On m'a dit que je bornais à côté du domicile de Coulibaly à Gentilly alors que j'habite dans cette ville" AG : Vous avez dit que vous 'cramiez' l'argent, que vous êtes 'flambeur', vous en faisiez quoi de l'argent ? Makhlouf: les voyages, sortir, manger, les soirées, voilà, il y a plein de trucs. Thaïlande, Martinique, Canada. Je suis allé un peu partout. AG : Moi je ne vois que 2 voyages, un en 2013 et un que vous deviez faire en Thaïlande début 2015 au moment de votre garde à vue. Vous avez un petit appartement, c’est pas non plus l’opulence, où est passé tout l’argent ?
  8. Saïd Makhlouf "je vais répondre à toutes vos questions. Mais moi et ma mémoire c'est pas trop ça.... Le premier assesseur: oui c'est ce que vous avez dit, vous avez une mémoire de merde. - Sur cette accusation, je voulais vous dire que je la comprends pas du tout d'autant que l'on met terrorisme. Coulibaly je l'ai vu une demi fois à tout casser. j'ai honte d'être là. On me met dans un dossier terrorisme. Le premier assesseur: La chambre de l'instruction dit que vous êtes muré dans le silence. Vous ne répondez pas, vous ne répondez plus. Puis à à la fin de l'instruction vous déciderez de répondre aux questions par courrier. Saïd Makhlouf : 2 ans et demi après ma détention. Psychologiquement ça n'allait plus, j'étais au bout du rouleau, une spirale. Je ne voulais plus parler. Après il y a l'expertise qui arrive, la 2e. Je la comprends pas. (sur la lanière du taser). Ce taser c'est pas que je l'ai touché ou pas touché, mais je l'ai jamais vu. Une expertise dit que mon adn est mélangé, l'autre dit qu'il ne l'est pas. Les enquêteurs disent que je suis l'ami de Coulibaly. Plus j'avançais plus j'avais mes films à moi, j'ai l'impression que je vais servir d'escabeau pour la dernière étagère. Je suis ici et je suis innocent et ça fait 5 ans et demi. Je vous le dis, y'a pas eu d'armes (pour lui) que des stups. Plus on avance, quand je reçois le dossier lillois, on parle de deux parisiens et on veut nous coller ça, Les 2 parisiens. Moi j'habite dans le 94 ! Hermant il parle de Cazeneuve comme si c'était son pote d'enfance ! Coulibaly je le connais même pas. Je le connais pas ! Je l'ai aperçu une fois. Assesseur : au - 2 mais vous ne le connaissez pas Makhlouf : C'est pas une fleur que vous me faites je ne le connais pas !! Assesseur : Les kouachi non plus d'ailleurs.. Interrogé par le 1er assesseur sur une éventuelle radicalisation radicalisation, Saïd Makhlouf, répond : "J’ai pas de problème avec ça, j’ai été vacciné". Assesseur : il y a eu 2 lignes de téléphone. Au cours de la garde à vue vous avez reconnu le principe de ces lignes dédiées Saïd Makhlouf : C'est un tout, c'est pas que les lignes. Je vous ai totalement menti. Assesseur : Ont été relevés 770 contacts avec Amar Ramdani depuis septembre 2014. Il est précisé que ces contacts vous les avez avec ces deux lignes dédiées. ce avec 16 des 31 lignes de Ramdani. Jamais avec votre ligne officielle. Vous faites comme Ramdani, vous avez votre ligne pour les gens normaux, comme il dit, je ne me permettrais pas, et les autres pour ceux qui peut-être peuvent vous apporter des problèmes. Le 1er assesseur l'interroge sur les escroqueries. Saïd Makhlouf donne le modus operandi avec les crédits à la consommation et le reste. "Quand je récupère l'argent, j'ai une rallonge, je fais moitié moitié avec lui (Amar Ramdani.) Saïd Makhlouf : Le matin, je passais chez ma mère, avec les petits croissants. Je posais l'argent chez ma mère. Le 1er assesseur : enfin l'argent pour les croissants... - L'argent je la flambe (sic) surtout pour les vacances. Parce que je kiffe les vacances. je suis pas le mec à partir en vacances avec une tente Quechua et un réchaud. Assesseur : Vous, vous avez jamais remis d'argent à Amedy Coulibaly ? Saïd Makhlouf : Jamais Saïd Makhlouf au sujet des escroqueries à la voiture qu'il fait avec Ramdani: Ces escroqueries ça se fait partout. C'est pas que moi et Ramdani. C'est simple, c'est rapide, efficace. Assesseur : s'agissant du resto Chinois de Gentilly (où Makhlouf a vu Coulibaly) ? Saïd Makhlouf: Au chinois, c'est clair et net. J'étais persuadé qu'il y avait une 2e fois, c'est juste un serrage de mains. Au restaurant on parle pas. Je mange avec Ramdani. Coulibaly arrive, je suis allé fumer une clope dehors. Voilà. Assesseur ; Vous avez parlé de Coulibay comme quelqu'un de froid. Saïd Makhlouf: en fait pas froid, c'est quelqu'un de taiseux, qui parle pas. Concernant vos déplacements dans le Nord, le calendrier n'est pas le même. Vous limitez les déplacements dans le Nord à des déplacements entre potes, les prostituées. Les affaires à donner à un copain incarcéré dans cette région. Plus tard, en garde à vue vous vous vous souvenez que les déplacements dans le Nord peuvent avoir un lien avec les garages.. Saïd Makhlouf, accusé : Moi je suis en prison, j'ai rien à voir dans le dossier, pour moi j'allais sortir. J'allais pas balancer les escroqueries - Vous avez dit que vous aviez suivi les mauvais conseils de votre avocat... de l'époque (sur des déclarations faites en garde à vue) Zoé Royaux et Laurent Simeray, actuels avocats de Saïd Makhlouf: Merci ! (rires) Saïd Makhlouf et Amar Ramdani se sont vus le 9 janvier jour de l'attentat de L'Hyper Cacher Saïd Makhlouf: Nous quand on se voit avec Ramdani, on est très taquins, on est comme des enfants. On se sourit. Là il ne sourit pas. Je vois sa tête, il est dépité. Je demande à Ramdani ce qu'il a. IL me dit que Coulibaly, le mec des attentats, c'était le mec du resto Chinois. J'allais m'évanouir, je suis tombé de haut. On était choqué, sur le cul. Je vous mens pas je suis égoïste. Je me suis dit qu'ils (les policiers) allaient aller vers Ramdani, car c'est l'ami de Coulibaly, puis vers moi car je faisais les escroqueries avec Ramdani. Du coup,on pète nos puces (de téléphone) et voilà. Avant les attentats Amedy Coulibaly c'était un petit Renoi comme tout le monde Le 1er assesseur : enfin peut-être pas comme tout le monde... 1er assesseur: Je n'ai plus de questions monsieur Saïd Makhlouf : Ah ouais c'est cool.
  9. Saiffedine M. "Moi je connais uniquement Amar (Ramdani) et Mickael (Pastor). On était incarcérés dans la même prison, on travaillait dans le même service, la buanderie, voilà. A la buanderie, on a tissé des liens d'amitié, on était tous les jours ensemble. Le 1er assesseur : à la buanderie, il y a d'autres personnes ? Le témoin : il y a Coulibaly (il cite d'autres noms). Assesseur : quelle est l'ambiance à la buanderie ? Saiffedine M. : ambiance bon enfant. (rires dans la salle) On travaille on est là. On essaie de travailler correctement pour avoir un aménagement de peine. Saiffedine M. avait dit aux enquêteurs lors de sa déposition au sujet de la buanderie de la maison d'arrêt :" je précise qu'il ne s'agissait pas d'un groupe religieux ou quoique ce soit. On se marrait bien". Le 1er assesseur est étonné que le témoin ait évoqué le caractère non religieux concernant la buanderie alors que rien ne lui était demandé à ce sujet. Saiffedine M. indique que dès qu'on l'a appelé pour être entendu, il est venu et il a répondu aux questions. Saiffedine M. : Y'a des gens qui invente des choses (que certains ne serraient pas la main à d'autres notamment), qui viennent ajouter leur grain de sel. Moi je me suis toujours dit qu'à la police ou devant vous je dirais que la vérité rien que la vérité. Assesseur: Le 7 et le 8 janvier vous n'avez pas de contact avec Mr Alwatik ? Saiffedine M. : je n'en ai pas le souvenir - vous avez vu Mr Alwatik le 9 janvier ? Saiffedine M. : Oui, quand on a vu que c'était Coulibaly le 9 (après l'attentat de l'Hyper Cacher) Alwatik n'y croyait pas, il en pouvait plus. Il disait c'est pas possible mais non c'est pas lui. Alwatik (accusé dans le box) a pris son téléphone, il a regardé sur Internet, on était choqués tous les deux. Alwatik disait : c'est pas vrai, c'est pas vrai. Après on est parti aux fiançailles d'un ami, on a tourné la page. Assesseur : Vous n'avez jamais rencontré la femme d'Amedy Coulibaly ? Saiffedine M.. : Non L'assesseur : et à votre mariage, le 4 décembre (2014), elle n'est pas venue non plus ? le témoin : non c'était à la mosquée, y'avait que des hommes AG : Et la mariage d'Alwatik, vous n'y étiez pas ? Saiffedine M. : heu... si 'j'étais présent mais je suis arrivé très en retard. je travaillais, Même Nezar (Alwatik, le marié donc) je l'ai vu que 5 minutes.. AG : des personnes disent que Coulibaly avait en sortant de prison une vision rigoriste de l'islam ? Saiffedine M. : ha non non moi.. AG : Et le terme Kouffar, il pouvait l'utiliser ? Le témoin : Non. Marie Dosé, avocate de Pastor Alwatik : vous avez dit que Mr Alwatik était quelqu'un de très expressif, quand vous avez appris l'identité de Mr Coulibaly après l'Hyper Cacher, il vous a paru sincère ? - oui, je l'ai senti vraiment touché (Alwatik) de cette annonce Me Marie Dosé :Vous avez ressenti de la peur chez lui ? - Non on est parti faire la fête après (ils avaient des fiançailles)
  10. Assesseur : vous avez dit que lors votre dernière rencontre mi-décembre avec Amedy Coulibaly, il vous a dit au revoir. Jean-Pierre K. : ce jour-là il m'a dit au revoir, c'était bizarre.. - il vous a dit au revoir, pas adieu ? Jean-Pierre K. : Il n'avait pas l'habitude de me dire au revoir. C'est en y repensant. Je pensais pas qu'il allait faire une bêtise, je pensais pas ça vraiment.. Me Pugliesi, avocate d'Amar Ramdani ne comprend pas pourquoi ce témoin est là : Au planning est écrit témoin en lien avec Amar Ramdani, mais nous n'avez aucun lien avec Monsieur Ramdani ? Jean-Pierre K. confirme.. Me Pugliesi : peut-on dire que Coulibaly avait un double discours? Jean-Pierre K. témoin : je peux pas dire. Je l'ai connu..une personne marrante. Il était vraiment marrant ! Me Pugliesi : Vous n'avez pas vu de radicalisation chez Coulibaly ? Témoin : Non. On ne parlait pas de religion. Jean-Pierre K. quitte la salle.
  11. Aux enquêteurs, qui parlent à d'autres policiers, qui parlent à des journalistes, qui publient..
  12. Prsdt : vous avez dit aux enquêteurs que vous lui deviez de l'argent par rapport au shit que vous lui aviez donné. C'est quoi cette dette de shit ? Jean-Pierre K. : il m'avait donné du shit et entre temps j'ai été incarcéré, j'avais une dette. Prsdt : la police vous demande comment s'est passée la rencontre entre le 10 & le 15 décembre 2014 avec Coulibaly Vous dites qu'il était venu vous demander l'argent pour les 3 kilos que vous lui deviez. C'est pas trois barrettes de shit hein ! il y en a pour 7000 ou 8000 €. Vous avez dit à la police que vous lui avez proposé, comme vous n'aviez pas d'argent, votre Jean-Pierre K. : c'est pas vrai, j'ai payé ma dette Prsdt : ça n'est pas ce qui est écrit sur le PV ! On comprend que vous avez donné la voiture en compensation de la dette de shit... Jean-Pierre k. : Je lui ai donnée.. heu VENDUE ! la voiture. Le président relève le lapsus... Prsdt : c'était pas une vraie vente, c'était une cession en remplacement de la dette ? C'était une Clio blanche? Jean-Pierre K: oui Le président: c'était une voiture de société ? Jean-Pierre K.: oui de ma boîte Prsdt : Vous dites qu'une fois la vente faite vous vous êtes faits la bise. Une autre personne est avec Coulibaly ce jour-là mais le témoin ne l'a pas reconnue sur photo. C'était un homme costaud plutôt gros selon Jean-Pierre K. Prsdt : vous la reconnaitriez si on vous la présentait aujourd'hui cette personne ? Le témoin : non je ne crois pas Prsdt : Coulibaly changeait souvent de téléphone ? Jean-Pierre K : tous les trafiquants le font Le président : tous les trafiquants de quoi ? Jean-Pierre K. : de shit Prsdt : Vous dites à la fin de votre déposition 'Coulibaly s'est remboursé avec ma voiture, il n'y avait pas de relation dominant dominé, on s'entendait bien. Donc vous l'avez remboursé Coulibaly ? Jean-Pierre K. : oui je l'ai remboursé parce que je suis réglo Le président Régis de Jorna : Heu réglo... Faire des faux-papiers, le trafic de stups, la vente sous la contrainte pour payer des dettes, c'est pas très réglo !
  13. Parce qu'une victime a pu donné des explications sur ce qu'il s'est passé. Ce n'est ni plus ni moins qu'une fuite, comme d'habitude.
  14. Jean-pierre K. Coulibaly je le connaissais, plutôt bien même, mais je connaissais pas cet aspect-là de lui, le côté religieux je peux pas trop en parler car je ne le connaissais pas. On s'est connus en prison en 2000. On se fréquentait mais on n'a jamais fait la prière ensemble, pourtant je suis musulman moi aussi. J'ai été choqué comme tout le monde quand j'ai vu les images à la télé. je pensais pas que c'était lui. J'ai connu Coulibaly au D3 à Fleury (...) Quand je sortais de Villepinte, lui il y arrivait. J'étais classé aux cantines. On était pas dans le même bâtiment mais on se retrouvait par le sport. Prsdt : vous faisiez des concours de tractions avec Coulibaly et d'autres, et vous dites que lui c'était le meilleur ? Jean-Pierre K.: incontestablement. Jean-Pierre K. : auand j'allais chez lui, à aucun moment je voyais sa femme (Hayat Boumedienne). Il ne voulait pas que je la voie. A aucun moment j'ai été en contact avec elle. Le président : vous aviez dit l'avoir vu en 2007, elle était pas voilée. Donc ? vous l'avez vue, ou aperçue ? Jean-Pierre K.: Comme je vous ai dit, au départ j'allais chez lui, un jour je l'ai entre-aperçue, elle traversait la pièce quoi, en gros Prsdt : ce que l'on pouvait voir ce jour-là c'est qu'elle n'était pas voilée ? Prsdt : vous savez pourquoi Coulibaly était surnommé Dolly ? Jean-Pierre K.: non je sais pas Prsdt : on parle d'une brebis surnommée Dolly... Le témoin: je sais pas Le président : la dernière fois que vous avez vu Dolly (Coulibaly) c'était quand ? Jean-Pierre K. : 3 semaines avant les attentats, il cherchait une voiture, j'en avais une à vendre Prsdt : Ah bah ça tombait bien alors ! (purée asteure, entre Dolly et le prsdt qui craque on n'a plus qu'une envie c'est de rigoler, c'est dramatique)
  15. Hakim E. est là, à la barre. Le président lui explique qu'il ne va pas pouvoir l'auditionner aujourd'hui (feuillet manquant) parce-qu'il y a une "difficulté procédurale" (oh comme c'est bien dit ! ). "vous avez été entendu par les services de police, mais... il manque un feuillet, nous n'allons pas pouvoir procéder à votre audition aujourd'hui, désolé. On va vous reconvoquer prochainement. Désolé." Le témoin repart. Magnifique. Bon, l'erreur est humaine.
  16. Ramzy B. (il n'est pas là il est en fuite, alors on lit des extraits de ses dépositions) A l'époque il a dit aux enquêteurs "avoir des alias", pour subvenir à ses besoins "il se débrouille", il "magouille", il a été incarcéré pour des histoires d'escroqueries. PV de Ramzy B. (témoin en fuite) "Je suis musulman, pratiquant". Il dit qu'il ne fréquente aucune mosquée. il dit que pour lui l'islam est une religion étatique. "L'islam n'est pas fait pour coexister avec une politique laïque; (...) Je suis pour l'Etat islamique dans l'esprit mais je ne suis pas en accord avec leur action". Dans son PV de Ramzy B. (témoin en fuite) évoque ses périodes de détention. Il a rencontré Ramdani et Coulibaly à Villepinte. "Amar travaillait à la buanderie et venait chercher mon linge". Ramzy B. faisait du sport, courait avec Amar Ramdani en prison. "Je n'ai pas connu Dolly (Coulibaly) via Amar mais indépendamment. Amar et Dolly se connaissaient avant que je fasse la connaissance de l'un et de l'autre". "Dolly (Coulibaly) soutenait le concept d'un état islamique pour les musulmans (...) Amar était plus réservé, Dolly était plus sympathique. Les deux se côtoyaient indépendamment de moi. Dolly était apprécié de tous". "je crois que la dernière fois que l'on s'est vus (avec Ramdani), c'était le lendemain ou quelques jours après l'hyper Cacher". "Nous avons parlé (Avec Ramdani) de Dolly, de mon expérience avec l'antiterrorisme. J'avais peur que comme en 95 ils fassent des rafles". "j'ai eu 10-20 communications avec Coulibaly depuis sa sortie de prison, on cherchait à faire des affaires. Après sa sortie de prison, c'est Dolly qui m'a sollicité". 431 communications entre août 2014 et décembre 2014 entre Ramzy B. (fiché S en fuite) à Amedy Coulibaly. ont été enregistrées. "Avec Dolly on voulait se faire de l'argent rapidement (encore les escroqueries à la voiture). Il devait revendre les voitures, on devait partager, il ne m'a jamais rien donné". "On a du se voir une dizaine de fois. L'objet des rencontres était basé sur ce business. Au final il ne m'a rien donné". Le témoin déclare aux enquêteurs qu'il pense que "l'argent du business a plus servi à envoyer Boumedienne qu'à financer les attentats". "Dolly (Coulibaly) ne nous a jamais parlé de ses projets". "Je n'avais pas conscience de ce qui allait se passer" Le témoin affirme qu'il ignorait que Coulibaly avait trouvé une planque près de Paris à Gentilly. "je n'ai fait que du business avec une personne qui était une personne lambda et qui est devenu un terroriste après. Je suis contre tout ce qu'il (Coulibaly) a fait". Suspension d'audience, il manque des feuilles dans le PV du prochain témoin....
  17. Yoann V "Je suis un ami d'enfance de Said Makhlouf et puis voilà. Le président : C'est tout ce que vous pouvez nous dire, c'est la fin de votre témoignage spontané ? Yoann V. : Oui. Il explique quand même qu'au départ Saïd Makhlouf est un ami de son grand frère. Il dit qu'il a pu un peu connaître son cousin Amar (Ramdani). Prsdt : Début janvier 2015, on vous a demandé si vous vous souveniez avoir vu Amar Ramani venir chercher Makhlouf dans la cité. Vous vous en souvenez ? Yoann V : Non Prsdt : le mardi 6 janvier,veille des attentats de Charlie Hebdo, Ramdani se serait rendu au domicile de Saïd Makhlouf. On vous demande lors de l'audition de 2016 si vous avez vu Ramdani. Vous l'avez vu ? Yoann V. ne se souvient ni de la question, ni s'il a vu Ramdani. Par contre il se souvient avoir vu Ramdani chez Saïd Makhlouf mais il ne se souvient plus quel jour. Le président évoque de nombreux éléments dans le PV du témoin mais ce dernier ne se souvient pas. Le président évoque un certain "Mowgli" qui aurait été en présence de Yoann V. un jour à la cité. "Ca vous dit quelque chose Mowgli ? " Yoann V. : oui Il dit oui mais ne se souvient pas non plus qu'au commissariat on lui a présenté une photo de Coulibaly. Il dira à l'époque qu'il n'a jamais vu Coulibaly dans le quartier, et que donc il ne l'a pas vu avec Ramdani et Makhlouf. Prsdt : Les policiers vous disent que c'était important de savoir si Ramdani était avec Makhlouf le 6 janvier ou pas, s'il était avec Coulibaly ou pas. Vous vous dites que Ramdani est venu mais vous ne vous souvenez plus quel jour. C'est ça ? Yoann V: oui AG : Ramdani est venu vous solliciter plusieurs fois pour trouver Maklhouf, était-il en présence une ou plusieurs fois d'un homme à la peau noire, de petite taille, 1,67m ? Yoann V.: Non
  18. Mehdi B. "Cette affaire je connaissais rien du tout. C'est quoi que vous voulez savoir ? Monsieur moi je connais Amar Ramdani, je l'ai connu en détention en 2012. Quand je suis sorti dehors, je l'ai revu (Ramdani), on s'est croisé comme ça. On faisait rien de spécial. Le 1er assesseur : bien bien bien...Ce déplacement du 3 janvier 2015... Mehdi B.: On est parti à Lyon, avec des faux documents à mon nom, des fausses fiches de paie. Le 1er assesseur : des histoires d'escroqueries, d'ouverture de comptes pour acheter des voitures à crédit..vous avez dit aux enquêteurs que vous étiez connu pour trafics et stup et délits routiers. Ramdani et Makhlouf font du trafic de stup aussi ? Mehdi B.: Franchement je sais pas. Le 1er assesseur : Vous êtes aussi passé par Villepinte (avant Osny) Mehdi B.: Oui mais Ramdani je ne l'ai pas connu à Villepinte mais à Osny. Le 1er assesseur : vous avez plusieurs téléphones, vous dites que ce n'est pas à vous mais à un pote mais vous ne voulez pas donner son identité. Est relevé également dans le PV que dans la police arrive, vous semblez prendre la fuite, vous sautez par la fenêtre... Mehdi B. : Oui j'ai sauté par la fenêtre. J'ai paniqué, j'étais dans mon sommeil. - Les enquêteurs ont relevé que vous avez utilisé 18 lignes téléphoniques entre août 2014 et février 2015. ET 5 lignes ont été utilisées courant janvier. Une ligne est utilisée à compter du 30 décembre 2014 et elle s'arrête le 9 janvier 2015 brutalement à 12h43. Vous dites: "c'est possible je m'en rappelle plus je sais que j'ai changé de puce à ce moment-là". Les policiers vous demandent de faire un effort pour que vous vous souveniez car à 12H43 le 9 javier 2015 c'est le moment précis où vous recevez un SMS d'Amar Ramdani. Les policiers vous demandent : 'ne pensez-vous pas que ce soit cette personne qui vous ait demandé de casser la puce ?', vous avez répondu non. Pourquoi vous cassez votre puce ? Mehdi B. : J'avais pu de crédit et j'aime bien changer de puce. Quand il n'y a plus de crédit je la change. Me Metzker : ce fameux sms du 9 janvier, vous l'avez lu ? Vous en avez souvenir ? Mehdi B. Je ne me souviens plus. Vous me demandez il y a 5 ans, un sms ! Me Cechman, avez-vous souvenir au cours du voyage avec Ramdani et Makhlouf si eux sortent de la voiture pour voir le concessionnaire ? Mehdi B. je suis rentré seul chez le concessionnaire Me Cechman : et vous avez besoin de 2 personnes pour vous accompagner ?? Mehdi B. : Je comprends pas votre question madame. Me Cechman: vous êtes témoin monsieur Mehdi B. : Je suis témoin de moi mais je suis pas témoin des autres. AG : Vous avez connu Coulibaly, Alwatik, Belhoucine ? Mehdi B. : Non jamais L'avocate générale lit des extraits du pv de Medhi B. Au sujet de Ramdani il dit: il ne m'a jamais fait la morale par rapport à la religion. AG : vous avez vu Ramdani le 8 janvier, l'actualité était lourde ce jour-là, vous en avez discuté ensemble ? Mehdi B. : je m'en souviens plus Me Pugliesi, avocate d'Amar Ramdani : Votre téléphone portable à partir de 12h43 le 9 janvier n'a plus d'activité suite à un sms d'Amar Ramdani, il vous a demandé de casser votre puce ? Mehdi B.: non Me Pugliesi, avocate d'Amar Ramdani : Amar Ramdani appellera Makhlouf et ce dernier ne cassera pas sa puce. Il n'y a pas que Mehdi B. qui a été en contact avec Ramdani. Personne ne casse sa puce. Il n'y a pas forcément de lien entre le SMS de Ramdani et le fait que vous cassiez votre puce.
  19. AG : Faudrait peut-être relire les PV avant de les signer. Miodrag A. : Quand je les signe il y a écrit quelque chose. Après ça disparait et quelque chose d'autre réapparait. Police partout, justice nulle part ! Me Dosé avocate de Pastor Alwatik : c'est sur retranscription d'une écoute (d'une conversation entre le témoin Miodrag A et un certain Nono) qu'on a attiré votre attention sur cette formule de "secte de la buanderie" Miodrag A. : oui Me Dosé avocate de Pastor Alwatik : Mr Pastor Alwatik a-t-il changé en prison Miodrag A. : non il a changé de coupe... Me Dosé : le fait d'avoir été la genèse de cette expression de "secte de la buanderie", ça vous a fait quoi ? Miodrag A. : J'ai sorti ça comme ça. A chaque fois à la télé on entend les sectes, les sectes, les sectes !!! Prsdt : peut-être une autre question que sur la secte de la buanderie. Je crois que c'est clair pour tout le monde ! Me Delphine Malapert autre avocate de Pastor Alwatik, repart sur la "secte de la buanderie "... Me Malapert : Peut-on dire que le mythe de la secte de la buanderie s'est effondré aujourd'hui ? Miodrag A. : ha oui ! Interrogée par Me Pugliesi, avocate d'Amar Ramdani sur les écoutes notamment. Miodrag A. : Vous êtes au courant qu'on modifie les PV quand même ! Miodrag A. s'approche du box et va discuter avec Pastor Alwatik avant de partir. Un policier vient le voir pour lui dire d'arrêter. Il discute avec les policiers avant de partir. "Merci beaucoup" dit enfin le témoin aux policiers avant de quitter la salle.
  20. Miodrag A. J'ai rien à vous dire, je ne sais pas ce que je fais ici. (ça commence bien..) Miodrag A. a eu des contacts avec Ramdani fin 2014 début 2015 et l'avait vu au centre des impôts de Rosny le lundi 5-01-2015, pour parler d'un plan voitures et de l'achat éventuel de la Volvo en possession d'Amar Ramdani. Il a connu les accusés Nezar pastor Alwatik, Amar Ramdani et Amedy Coulibaly, à la prison de Villepinte . Ils fréquentaient tous la buanderie. Miodrag A. : En prison, on était affectés dans le même couloir". Il pouvait intervenir pour la maintenance dans les cellules des uns et des autres. Assesseur : pouvait-il y avoir des inimitiés ? Miodrag A. : Des.. Quoi ??? Assesseur : des inimitiés ? Vous étiez en conflit avec Amedy Coulibaly ? Miodrag A. : non sans plus. il y a eu un petit truc parce que j'étais chrétien, lui musulman, il ne voulait pas me serrer la main. Assesseur : vous êtes l'auteur de la formule dont tout le monde parle aujourd'hui : la "secte de la buanderie" - Quand on a vu ce qui s'est passé à la télé (les attentats) , j'ai dit "la secte de la buanderie', on a rigolé. C'est la retranscription d'une écoute téléphonique. J'avais dit ça à mon pote en rigolant (la "secte de la buanderie"). J'étais choqué que des personnes (qu'il connaissait) puissent être mêlées à ça (aux attentats). Assesseur : Le 5 janvier 2015 quand vous êtes contacté par Ramdani, les relations sont bonnes, cordiales. Miodrag A. : oui Assesseur : vous l'avez revu après ? - non -Pour "la secte de la buanderie", vous parlez d'un écoute téléphonique, c'était quand ? Miodrag A. : un an après les faits. Moi je sais que le coup de téléphone que je passe avec un certain Nono. Assesseur : c'est quoi pour vous une secte ? Miodrag A. : des gens qui se rassemblent, qui vont vénérer quelque chose. J'ai dit à mon pote : me parle pas de cette secte ! Je regrette avoir dit ce mot-là. On me dit que je suis le père de la phrase de la secte !! (la secte de la buanderie) J'ai divorcé à cause de ça, j'ai perdu ma femme, mes gosses et tout. Elle croyait que j'étais impliqué ! Me Senyk, avocate de la partie civile: la Volvo dont vous avez parlée c'est Ramdani qui vous l'a présentée ? Miodrag A. : oui - Il vous a donné des infos sur la voiture ? Miodrag A. : oui qu'elle était neuve, qu'elle avait 3000 km, qu'elle appartenait à un de ses potes Me Senyk : vous avez dit que lors de ce rendez-vous du 5 janvier 2015 à Rosny 2, Ramdani a évoqué les anciens (de la prison de Villepinte) mais qu'il n'a pas parlé de Coulibaly. Miodrag A. : je ne me souviens pas (L'interrogatoire de Me Cechman tourne au vinaigre, Miodrag A. : "me dites pas les faits, dites moi Ramdani. Soyez précise" Me Cechman qui hausse le ton : on se calme ! Miodrag A. crie: vous me criez dessus je crie plus fort !!) Me Saint-Palais prend la parole. L'avocat de la défense pense qu'avec ce ton employé par les avocats de la partie civile à l'adresse des témoins va finir par engendrer des non réponses de leur part. Me Korchia : Il n'est pas courant qu'un témoin regarde un des accusés pendant toute son audition.. Me Pugliesi : je ne peux pas vous laisser dire ça !! Me Korchia : je tenais à le dire ! Le président : Les spectacles entre avocats de cette nature n'est pas ce qu'il y a de mieux ! Le ton monte, tout le monde crie. "Qu'est ce qu'il raconte ce mythomane !" dit le témoin à Me Korchia Me Korchia : monsieur je vous rappelle que vous êtes filmé ! Me Korchia : le mot secte que vous utilisez en disant la 'secte de la buanderie' (de la maison d'arrêt de Villepinte) n'avez rien à voir avec la religion selon vous ? Miodrag A. : Non Sur l'interpellation de Miodrag A. : Quand Miodrag A. a été interpellé, les forces de l'ordre pensaient qu'il transportait Amar Ramdani dans sa voiture". "On a fermé une autoroute, un commando est descendu d'hélicoptère. On m'a mis une cagoule sur la tête. On m'a mis dans une maison, j'sais pas où en Slovénie". Miodrag A dit qu'il s'entendait bien en prison avec Alwatik car il était drôle. Sur les personnes qui étaient avec lui à Villepinte, il indique qu'on lui a dit que c'était "la cellule dormante". AG : vous avez été incarcéré à plusieurs reprises, vous connaissez les procès-verbaux, les auditions... Je suis surpris que vous nous disiez que ce qui est dans votre PV c'est pas vous qui l'avez dit mais c'est les policiers Miodrag A: Toute ma vie on m'a fait ça. on a changé ce que j'ai dit !
  21. Le premier assesseur lit la déposition de Jonathan P. Il était en contact avec deux individus à l'occasion d'achats ou projets d'achats d'un certain nombre de voitures. Il décrit les contacts qu'il a pu avoir avec vous, Mr Ramdani, et Amedy Coulibaly. "C'était un homme très discret, il a très peu parlé mais il était sûr de lui". "J'ai laissé les 16 000 euros (pour la vente d'un véhicule à Coulibaly) pendant que l'autre homme (Ramdani) me parlait de la Volvo". Assesseur : Jonathan P. parle d'une large participation de vous Mr Ramdani, pour la négociation. "Il m'a indiqué qu'il ne voulait pas chèque"... Ramdani : je pense qu'il a confondu les personnages. Il se trompe. Assesseur (lit la déposition de Jonathan P.) : "Il a un rire bizarre, mesquin". Est ce que Coulibaly à un rire bizarre ? Ramdani: non je trouve pas Le 1er assesseur : Et vous? Ramdani (qui rigole brièvement) : est-ce que j'ai un rire bizarre ? Je sais pas. Me Metzker à Ramdani : Comment avez-vous trouvé Jonathan P. ? Qui l'a contacté ? Ramdani : c'était la touche de Coulibaly, je sais plus comment ça c'est passé. Coulibaly m'a demandé si je connaissais Claye-Souilly, qu'il y avait un mec qui achetait des voitures. il aurait pu s'appeler Xi Jinping, ça n'aurait rien changé. L'argent de la Classe A va dans la poche de Coulibaly, celui que la Volvo dans la mienne. Mon objectif est de vendre la Volvo. Me Pugliesi, avocate d'Amar Ramdani : Jonathan P. dit qu'au 1er rendez-vous c'est vous qui avez le plus parlé. Que les papiers c'est Coulibaly qui les a signés, l'argent c'est lui qui l'a pris (pour financer le matériel pour les attentats sans doute). Ramdani : La seule chose que j'ai gagné dans ce rendez-vous avec Jonathan P. c'est le contact.
  22. 08 octobre 2020 - Audition de témoins en lien avec Ramdani L'audience reprend sur des tensions au sujet d'un nouveau planning. Il est prévu une journée d'audience le 11 novembre, certains avocats refusent de venir. Le planning : une audience le 11 novembre, pas d'audience le 12 et une audience le 13 novembre... Me Saint Palais est virulent, Me Korchia aussi "Nous parlons d'un procès historique qui doit se passer dans les meilleures conditions et voir ce décalage avec une audience le 11 novembre et pas le 12 novembre, et un verdict le 14 novembre avec des parties qui ne pourront pas venir !" Le président dit que le verdict devrait être rendu le samedi 14 novembre sinon tout le procès devrait être renvoyé (pour des questions de salles) Ce n'est pas possible de rendre le verdict autrement que dans la foulée, ce serait le vice assuré... Voilà comment on perd déjà 40 minutes à l'ouverture d'une audience. La question sera tranchée plus tard. L'assesseur demande à Ramdani s'il a quelque chose à dire sur les auditions de ses ex. Amar Ramdani : J'ai pas grand chose à dire à part sur la déclaration d'Agnès G. qui a dit que j'étais une personne radicale. Je ne pense pas qu'elle voulait dire radicalisée, de l'islam tout ça. Dans mon coeur je sais pourquoi je me suis séparé d'elle, je n'ai pas d'animosité envers elle, c'est la réaction d'une femme jalouse que je comprends. J'ai toujours pratiqué ma religion plus ou moins régulièrement. Moins avant ma détention. Agnès et moi on ne s'est pas vus pendant 4 ans et demi. Avant j'étais un peu foufou, je me suis assagi. Parce que j'ai mûri, peut-être un peu aussi avec la religion. Le premier assesseur évoque Mehdi A., réserviste de la police et de la gendarmerie et surveillant pénitentiaire. Il devait être entendu hier comme témoin mais ne viendra pas pour raisons de santé. L'assesseur à Ramdani : Vous le connaissez ? - oui je l'ai connu à la prison de Villepinte, c'est un surveillant pénitentiaire pas comme les autres, pour les mineurs. Moi j'amenais les repas aux petits le matin. Il m'a fait regarder certaines fonctions d'une autre manière: les agents pénitenciers, les policiers. Mehdi c'était un policier, un gendarme, un surveillant pénitentiaire et au milieu de tout ça c'était un bon mec. Mehdi c'est quelqu'un de très bien. C'est un surveillant qui est beaucoup dans le social, qui fait beaucoup de pédagogie. En discutant avec lui je me suis rendu compte que c'est un mec comme moi. Assesseur : Mehdi A. indique qu'il vous connait de la maison d'arrêt de Villepinte. Il parle de vous en disant que vous étiez 'correct' 'Poli'. Il dit que vous vous appeliez pour prendre des nouvelles l'un de l'autre (après la détention). Mehdi et sa femme vous avaient invité à dîner et vous êtes arrivé au bras d'Emmanuelle C. c'est bien ça ? Ramdani : je ne m'en souviens pas Mehdi A. avait présenté Emmanuelle C. à Amar Ramdani.
  23. Agnès G. elle aussi ex d'Amar Ramdani Je connais Amar Ramdani depuis très longtemps. Je l'ai connu dans le cadre du travail. On est sorti ensemble. Il a été en prison, on s'est revu. Puis j'ai appris ce qu'il s'était passé. J'avais appris ce qu'il s'était passé comme tout le monde. J'ai eu Ramdani au téléphone. On en a parlé. Après il m'a dit qu'il connaissait Amedy Coulibaly. Il ne savait pas quoi faire par rapport à la police. Quand il me parle il a peur. Il ne savait pas s'il devait aller voir la police pour dire s'il le connaissait ou pas. Je lui ai pas conseillé quoique ce soit. Ramdani m'a dit qu'il ne comprenait pas que Coulibaly ait fait ça, que c'était quelqu'un de sympa. Ramdani quand il est sorti de prison il était pratiquant (en 2011-2012). Avant il était musulman mais pas tellement pratiquant. J'avais l'impression que ça le rendait plus sage, je trouvais ça bien. c'est après coup quand j'y pense que je me dis qu'il y avait peut-être quelque chose derrière ça mais je ne l'ai pas ressenti sur le moment. Boire de l'alcool était devenu impossible, des choses comme ça, des choses très radicales quoi. (Aux enquêteurs elle a dit qu'il ne fumait plus non plus, que sa pratique religieuse s'était accentuée en prison.) Il avait changé complètement de façon de se comporter avec moi, comme si quelque chose le poussait à faire ça. Il pouvait dire des phrases méchantes. Il ne m'aimait plus car je n'étais pas musulmane. Il ne s'est pas comporté comme ça du jour au lendemain. Il a été sympa un an, après ça dépendait des jours. Je n'ai pas fait de rapprochement avec la prison. Me Senyk avocate de la partie civile : vous avez fait état d'un coup de fil avec Ramdani, dans le dossier on parle de deux fois le soir de l'attentat. Agnès G.: on a du se dire on se rappelle. Me Senyk : vous avez fait état d'une moto de Mr Ramdani.. - oui c'était avant les attentats Me Metzker : à votre avis quel est la différence entre accentuer une pratique ou être radicalisé ? Agnès G. : la façon dont il pratiquait la religion ne me posait pas problème. Il faisait la prière. Mais on n'avait plus de relation, même amicale. Il portait des jugements sur ce que je faisais. J'avais l'impression qu'il ne me considérait plus comme avant, qu'il ne m'aimait plus du toute à cause de ça, parce que je ne pratiquais pas la religion. Un an avant les attentats, il y a eu un gros clash, on ne s'est pas revu. C'était une lettre qu'il a reçu qui disait des choses sur moi. Il n'y croyait pas à cette lettre mais il m'a dit : 'je ne peux pas être avec quelqu'un comme toi'. AG : c'est quoi 'quelqu'un comme toi'? - Une fille libre qui n'a pas d'histoire, qui peut boire un verre, fumer une cigarette. Sur des croyances, ça l'énervait que je ne puisse pas être d'accord avec lui. Pas des sujets politiques. Quand il m'a dit qu'il connaissait Coulibaly, il m'a dit qu'il ne comprenait pas les gens qui partaient en Syrie. Il m'a dit aussi que les attentats de Charlie il était contre. AG : Son changement peut-il être lié au fait qu'il ait trouvé quelqu'un d'autre ? - Oui mais je pense que c'est pas tout. je pense que ça l'aurait pas dérangé que l'on continue à se voir de façon exceptionnelle. Il pouvait dire des choses méchantes et s'excuser deux jours après. Il y avait encore quelque chose entre nous je pense. AG : Vous ça ne vous dérangeait pas qu'il y ait quelqu'un d'autre dans sa vie (la gendarme convertie) ? Agnès G. (ex de Ramdani): Je l'ai appris à la télé, je ne le savais pas Me Pugliesi, avocate d'Amar Ramdani : vous étiez très amoureuse de lui ? - oui. - c'est lui qui vous quitte ? - Oui.
  24. Emmanuelle C. : je me demandais ce qu'il allait pouvoir apporter. Je lui ai dit de continuer sa vie. Sa maman venait de se faire opérer. Prsdt : après l'incarcération de Ramdani, vous allez faire des recherches, voir s'il n'y a pas une note de recherche le concernant. Vous n'aviez pas accès à ces fichiers, vous allez y parvenir avec le code de quelqu'un d'autre - j'avais le code depuis un an et demi Prsdt : enfin madame, c'est pas normal ! - je tombe sur un mandat d'arrêt européen de juin 2013, on vient le chercher en janvier 2015. Je comprends pas, en plus il y avait usurpation d'identité. J'ai tout sorti à mon chef. J'ai jamais rien caché. C'est peut-être ce qui m'a desservi, j'ai sorti les choses au fur et à mesure. Je l'ai peut-être mal conseillé, j'aurais du lui dire d'aller voir la police. La seule chose que je peux vous dire à 100% c'est qu'il était dans le choc (quand Ramdani a appris que Coulibaly était impliqué dans les attentats). Prsdt : le 10 janvier, Ramdani est chez vous, vous dites qu'il est super mal. Il vous a dit qu'il le voyait toujours depuis sa sortie de Villepinte. Il vous a dit qu'ils parlent ensemble (Ramdani et Coulibaly) de tout et de rien. Et alors ce reportage, c'est quoi ? - j'ai eu le classement sans suite le plus rapide de toute l'histoire judiciaire. Prsdt : mais c'est quoi ? - je suis au travail ce matin là, des articles sont sortis, j'ai l'avocat de Ramdani au téléphone. Il me dit vite c'est urgent, soyez discrète. Je suis rentrée chez moi, j'ai viré l'uniforme, j'ai pris le premier truc que j'avais, un jogging et je suis partie à son cabinet. Il me présente des amis. Il dit ensuite que c'est des journalistes. Dans la presse, on m'assimile à la compagne d'un terroriste. Je réponds alors aux questions. Le journaliste pose une carte SD sur la table. Je dis bien que je ne suis pas d'accord pour que le reportage soit diffusé. Peut-être que mon avocat a donné son accord. Ca a été une catastrophe, en plus ils ont choisi les phrases, c'était du buzz, de l'info poubelle. Emmanuelle C. dit connaître Amar Ramdani et Saïd Makhlouf pour ce qui est des accusés. Elle indique avoir vu ce dernier deux fois : pour un repas et quand Makhlouf les a accompagnés à l'aéroport, pour un voyage en Algérie. Elle explique avoir gardé des liens avec Amar Ramdani "tout 2015". Elle précise qu'elle a dut "aller le voir en prison une ou deux fois en 2016-2017". Assesseur à l'ex-gendarme à la barre : le début de vos ennuis c'est le 4 février 2015. Vous êtes suspendue le 5 février. Vous serez placée en garde à vue en mars et vous aurez un avocat dans le cadre de ces auditions. Ramdani vous appelle avec 19 lignes. On vous interroge, on vous demande si vous n'avez pas trouvé bizarre qu'il ait toutes ces lignes ? Emmanuelle C. : J'ai eu 3 numéros de téléphone à lui. Il a dû m'appeler 15 fois en masqué. Assesseur : J'ai noté 53 consultations au traitements des antécédents judiciaires, 94 consultations pour les permis de conduire.. (Il en cite beaucoup) Emmanuelle C. : j'ai cherché ses points de permis, c'est illégal, les autres je l'ai fait à titre personnel Assesseur : vous avez fait passer un courrier dans une chaussure en détention à destination d'Amar Ramdani ? Emmanuelle C. oui c'était un courrier de soutien L'assesseur : Ca fait pas très gendarme dans l'âme.. Emmanuelle C. : rester un être humain, une femme, avoir des émotions. Je sais pas si vous vous rendez compte. Pour moi c'était pire qu'un film de Spielberg, c'était une autre dimension ce qu'il m'arrivait. Assesseur : vous avez dit que c'était un surveillant qui vous a conseillé de faire ça - oui Me Maktouf : Madame, ça ne vous a pas échappé que beaucoup de femmes sont partie faire le Djihad. Dans ce procès une femme brille par son absence, c'est Hayat Boumedienne. - les gens qui ont commis ces attentats, et ceux qui les ont aidés, n'ont clairement aucune connaissance de leur religion. Moi je ne connais pas cette Hayat. Me Maktouf : Vous avez suivi une conférence d'un radicalisé dans une mosquée, ça nous interpelle. Le recteur de cette mosquée radicalisée a dit : Dieu nous donnera un autre endroit pour prier. Saviez-vous que cette mosquée était radicalisée ? Emmanuelle C. : J'étais gendarme à Cergy, je n'allais pas aller à la mosquée à côté. J'ai compris qu'il fallait que je sois discrète. j'ai toujours bien travaillé, Respecté les valeurs républicaines. J'allais dans cette mosquée écouter des prêches. Ca va pas chercher plus loin que ça. J'ai arrêté d'y mettre les pieds en 2013, avec 3 enfants ça court partout. Je ne savais pas que le recteur ou d'autres étaient radicalisés, ça n'est pas passé sur TF1 ou sur d'autres chaînes d'infos. Me Metzker : vous étiez en couple avec Ramdani... Emmanuelle C. (ex de Ramdani et ex gendarme) : Non. Ca peut faire plaisir aux journalistes mais non. On était engagés en rien. On était amis avant tout. Moi c'est vrai j'espérais plus, lui je ne sais pas. Me Szwarc : quelle était votre tenue quand vous quittiez le travail ? Emmanuelle C. : j'allais chercher mes enfants en tenue, ensuite je mettais des jeans, jogging, jupes.. Me Szwarc : On vous a vu en Djellaba. - Personne ne m'a vu en djellaba, des journalistes ont cru peut-être. Les seules fois où j'ai pu mettre ce type de vêtements c'est quand j'ai été à la mosquée peut-être Me Szwarc précise avoir posé la question de la tenue "car il y a des éléments dans le dossier" Me Szwarc ajoute que ses questions au témoin sont aussi en lien "avec la radicalisation de Monsieur Ramdani" Emmanuelle C. intervient: Sauf qu'il n'est pas radicalisé ! Emmanuelle C. affirme qu'elle est "féministe dans l'âme". "Je porte ce que je veux. Vous voyez mes seins, vous voyez mes mollets (elle est en jupe et pull près du corps). Si j'ai envie de twerker là je le fais". Me Szwarc demande à l'ex d'Amar Ramdani si pour elle c'est un manipulateur. - Non manipulateur non. Si je dois lui trouver un défaut c'est que c'est un homme à femme, un homme qui plait aux femmes et je pense qu'il en a profité souvent, c'est tout ce que je peux lui reprocher. Sur son voyage en Algérie avec Amar Ramdani : On a visité la Kabylie, c'est très joli, ça ressemble au Roussillon. Je vois très bien où vous voulez en venir. Si votre question c'est de savoir si j'ai vu des personnes de sa famille qui étaient radicalisées, la réponse est non. Interrogée sur sa connaissance de Charlie Hebdo et des caricatures, Emmanuelle C. indique qu'elle connaissait le journal par son père qui achetait aussi le Canard enchaîné. Emmanuelle C. : Vu comment j'ai été salie par le Canard Enchaîné, il (son père) ne l'a plus acheté depuis ! AG : Vous vérifiez sur le taj les infractions de Ramdani en janvier 2014, c'est ça ? - oui L'AG : en janvier 2015, vous regardez aussi le fichier des personnes recherchées car vous n'avez pas de nouvelles.. Pour quelle raison vérifiez-vous s'il n'a pas commis de novelles infractions ? Emmanuelle C. : Je suis curieuse. Je suis femme et en plus gendarme, j'ai la double casquette de la curiosité. AG : Vous avez dit que le seul défaut de Ramdani était de trop plaire aux femmes, si vous consultez souvent le fichier des infractions c'est que vous le soupçonnez d'en avoir d'autres... Me Pugliesi, avocate de Ramdani au témoin : avez-vous fait état de votre religion pendant votre service, aviez-vous une tenue ostentatoire ? Au travail, des gens savaient que vous étiez convertie ? - Non personne n'était au courant. (Elle explique que pour elle, la religion est de l'ordre du privé.) Me Saint-Palais, autre conseil d'Amar Ramdani : vous avez illégalement consulté les fichiers. Ramdani vous a-t-il demandé des actes en votre qualité de gendarme ? Emmanuelle C. : Oui une fois, pour son permis de conduire. C'est tout. Me Saint-Palais: Ramdani avait-il une complaisance avec ce qu'il s'est passé en janvier 2015 ? Emmanuelle C. : Je connais personne qui avait une complaisance envers ce qu'il s'est passé.
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