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January

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Tout ce qui a été posté par January

  1. Une femme brune, s'avance à son tour à la barre. Elle a été très proche de CB (on est chez les toxicos à nouveau) Fiona, je l'ai vue naître (elle pleure) Cécile c'est comme une soeur pour moi. Après, j'ai pas été témoin de grand chose... Il est de nouveau question de la "soumission" de C B à son compagnon d'alors : Berkane, il empêchait Cécile de tout. Il la suivait partout. Il ne la lâchait pas d'une semelle. C'est pour ça que quand ils ont dit que Cécile était partie toute seule à Montjuzet avec les filles, j'y ai pas cru direct. Je n'ai jamais vu de violence de la part de Cécile Bourgeon à l'époque où elle vivait avec Nicolas Chafoulais. En 2013, peu après la disparition de Fiona, l'amie de Cécile Bourgeon évoque deux hypothèses dans une déposition faite au commissariat : Soit la petite a pu prendre de la came dans l'appartement, soit ils lui ont mis une baffe trop forte. Les derniers mots du témoin à la barre: Je pense pas que Cécile ait pu faire quelque chose à Fiona. Après, je pense pas non plus qu'ils ont enterré le corps. Il devait y avoir un autre témoin mais, comme on est chez les toxicos..la personne est bien là mais pas en état : témoignage non recevable.
  2. L'avocat général en vient à Amar Ramdani et Saïd Makhlouf (encourent 20 ans) ll y a une proximité importante entre Amar Ramdani et Amedy Coulibaly (...) Ramdani a toujours contesté être radicalisé, il dit que le terrorisme est pour lui un 'répulsif', qu'il ne pouvait pas s'allier à ces gens-là. L'avocat général évoque des témoins qui ont vu une radicalisation chez Ramdani et la proximité de Ramdani avec des personnes condamnées pour terrorisme, ou des personnes ouvertement radicalisées. Me Bourlès : La procédure a démontré que Ramdani et Makhlouf avaient ensemble des activités délinquantes, pour des escroqueries aux véhicules notamment. Il parle de "proximité de coeur, de relation de confiance". Les relations entre Makhlouf et Coulibaly existent également même si Makhlouf a répété qu'il n'avait aucun lien avec Coulibaly, que Ramdani ne lui avait que présenté comme un 'pote de placard'. Mais cette présentation est mis à mal par un certain nombre d'éléments du dossier. Tout d'abord Maklhouf a fini par reconnaître un certain nombre de rencontres fin 2014 avec Amedy Coulibaly, évoquant notamment une panne de voiture.. Makhlouf évoque une rencontre avec Coulibaly dans un restaurant chinois. Ces déplacements dans le nord était pour l'acquisition d'armes pour Amedy Coulibaly. L'ADN de Makhlouf a été retrouvé sur la lanière d'un taser retrouvé en possession d'Amedy Coulibaly, ça fait beaucoup (...) On peut se taire pour cacher des choses mais si on a rien à cacher, on parle. (...) Je pense que Saïd Makhlouf nous ment, je pense qu'il connaissait le profil d'Amedy Coulibaly. Concernant l'ADN de Maklhouf retrçouvé sur la lanière du taser retrouvé à l'Hyper Cacher, Saïd Makhlouf a contesté avoir manipulé cette arme. M. Ramdani pour aider Maklhouf nous dit que Coulibaly est passé au domicile de Makhlouf le 6 janvier 2015 en l'absence de Maklhouf et parle d'un transfert d'ADN du canapé à la lanière du taser. L'AG revient sur les expertises, pour savoir si un transfert d'ADN était possible ou non. Cela révèlera la présence d'une ADN féminin et masculin inconnues qui restent à ce jour non identifiées. AG : Plusieurs empreintes génétiques n'ont pu être clairement individualisées (...) Le complément d'expertise dira que pour un transfert puisse avoir lieu, il faut qu'il y ait un contact beaucoup plus intense. rien ne nous dit que parmi ces empreintes génétiques il y a celle d'Amedy Coulibaly. L'explication proposée par M. Ramdani sur le tranfert d'ADN de Maklhouf sur la lanière du taser est contredite. Il n'est pas établi que M. Coulibaly soit rentré au domicile de M. Maklhouf, même s'il borne devant. Quand on interroge M. Maklhouf et qu'on lui demande si Ramdani et Coulibaly sont venus chez lui, il n'est pas informé. Ca parait surprenant pour des personnes qui sont si proches (Ramdani et Makhlouf). M. Maklouf, on nous dit qu'il bave et il transpire, normal qu'il y ait son adn dans la canapé. Sauf que les amis de Maklhouf nous disent qu'il dort dans son lit, même quand il a des amis, il dort dans son lit. 'Normal c'est chez lui'. M. Ramdani il a à plusieurs reprises de l'argent pour rembourser Coulibaly. Il donne les dates du 1er décembre, du 4 décembre 2014 notamment. Surprenant non ? Le 5 janvier Maklhouf retire 3000 euros et voit Ramdani une heure plus tard. Le 6 janvier, Ramdani voit Coulibaly à Gentilly. On constate une sécurisation des échanges téléphoniques entre eux. Entre février 2014 et janvier 2015, Amar Ramdani utilisera 31 lignes différences. Il y a 482 sms entre Coulibaly et Ramdani entre octobre 2014 et janvier 2015. Puis plus aucun contact à partir du 6 janvier 2015. Amar Ramdani et Saïd Makhlouf se sont débarrassés ensemble de leurs puces le soir du 9 janvier 2015", juste après l'attentat de l'Hyper Cacher. Makhlouf et Ramdani ont fonctionné ensemble. Ramdani connaissait l'engagement djihadiste de Coulibaly. Je considère que Saïd Maklhouf et Amar Ramdani ont sciemment participé à une entente pour participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle caractérisée par un soutien logistique à l’un des auteurs principaux des attentats. Je vous demande de condamner Amar Ramdani et Saïd Makhlouf dans les liens de la prévention.
  3. Fiona, poursuit l'amie de Cécile Bourgeon, c'est une petite fille toujours souriante. Elle faisait plein de dessins, plein de câlins. Elle était trop mignonne. Ses enfants, c'était toute sa vie. Elle a toujours vécu pour ça. La jeune femme revient sur les mensonges répétés de Cécile Bourgeon au printemps 2013: "Elle aurait dû dire la vérité depuis le début. Sur ça, je lui en voudrai toute ma vie. Fiona, elle méritait mieux que ça. Beaucoup mieux que ça. Même si la peur (de Berkane Makhlouf), ça peut pousser à faire des choses très très bêtes. Me Canis, pour les parties civiles, fait remarquer au témoin que "c'est Cécile Bourgeon qui assume toujours le mensonge devant les médias. Même sur les écoutes, on sent que Berkane Makhlouf est en retrait." (il est en train de démontrer que si manipulateur il y a, c'est pas seulement lui, c'est elle aussi) Me Canis : Il n'apparaît pas, ou très peu. Il lui dit même d'arrêter, que ça suffit. Pourtant, vous le présentez presque comme l'instigateur... Vous croyez qu'ils ne savent pas où est Fiona ? - J'y crois pas. Autant Cécile que Berkane, je les crois pas. Me Portejoie : Aujourd'hui, avec le recul du temps, vous pensez quoi de tout ça? Quel regard vous portez sur ce drame ? - C'est du dégoût. Moi, en tant que mère, cette histoire m'écœure.
  4. Super, les témoins attendus ont trouvé le chemin du tribunal. Ca commence bien.. Une jeune femme : J'ai 19 ans... Euh 24 ans ! Je viens ici pour expliquer que Cécile, à l'époque où je la connaissais, c'était une bonne maman. Elle s'occupait très bien de ses enfants. A partir du moment où elle a rencontré Berkane Makhlouf, elle a un peu coupé les ponts avec tout le monde.. Moi, j'étais comme sa petite soeur en fait. Cécile est devenue très triste par rapport à la fille pleine de vie que je connaissais. Avant, elle était toujours très coquette, les petites robes, tout ça. Une fois avec Berkane Makhlouf, elle était très négligée.
  5. Me Lebert,parties civiles, relève le contraste saisissant entre ces images d'une mère dévastée et le contenu des écoutes téléphoniques mises en place à l'époque par les enquêteurs .A la même période, CB se rend notamment à Vichy pour acheter des vêtements pour son bébé à naître. CB : Vichy, c'était pour prendre un peu l'air. BM : J'aurais pas été capable de faire ce qu'elle a fait. Après, même moi, j'ai menti quand on s'est constitué partie civile au début avec Cécile. Mais je ne me suis jamais exposé devant les caméras. Je lui disais 'la police, ils sont pas idiots'. Elle, elle me disait qu'ils ne remonteraient pas jusqu'à nous..Je disais à Cécile: 'Comment tu fais ? C'est ta propre fille et tu n'arrives pas à pleurer ?' Moi, j'étais vraiment mal dans ma peau.. On s'est enfermés dans un mensonge. Ensuite, ça a été le cercle vicieux. On n'aurait jamais dû commencer à mentir. On avait peur de se retrouver séparés, que les services sociaux nous prennent les enfants. La panique totale quoi... (ah..le retour de la "phobie". Bah oui c'est sûr abruti, on t'aurait pas pris les gosses si t'avais pas menti pour Fiona ! Mais où vivent ces gens ?! Sur quelle planète ??) AG à CB : Vous avez conscience d'avoir alimenté une machine infernale ? CB : Maintenant, j'en ai conscience. Mais quand j'étais prise dans tout ça... On est un peu sur la sellette-là, souffle Gilles-Jean Portejoie, ce délit de dénonciation mensongère est totalement assumé de notre côté. Nous l'avons dit et redit. Se tournant vers sa cliente: N'avez-vous pas fini vous-même par croire à ce que vous disiez à l'époque ? - Oui. (ben voyons... tends lui deux perches pendant que tu y es. Ca m'énerve, désolée)
  6. Jean-Michel Bourlès, avocat général : je vais évoquer le volt lillois de ces armes. Je rappelle que dans l'arsenal de Coulibaly, 9 armes ont été identifiés, une arme a été identifiée comme achetée par Patrick A. en janvier 2014 puis revendue à Claude Hermant. Les armes venues via une société slovaque étaient toutes neutralisées. Claude Hermant les a remilitarisées. Samir L. était l'un des principaux acheteurs. Samir L. n'était pas l'acquéreur exclusif contrairement à ce qu'a pu dire Claude Hermant. Mohamed Fares (encourt 20 ans) a été impliqué dans ce dossier en mars 2018, après qu'une lettre anonyme a été adressée à la juge d'instruction". Il rappelle qu'on ignore encore qui a envoyé ce courrier et dit qu'ont sait juste d'où il a été posté. Mohamed Fares habite le nord de la France mais une partie de sa famille habite à Gentilly, Il a rencontré Saïd Makhlouf qui à l'occasion le dépannait en cannabis. Un autre lien uni Fares et Makhlouf, l'entreprise d'ambulancier. Sa radicalisation (à Mohamed Fares), rien en procédure n'a pu la démontrer. Mohamed Fares en garde à vue reconnait avoir fait l'intermédiaire entre Christophe D. et Alex du 91 (...)Les investigations sur Alex du 91 n'ont pas abouti. Fares va parler d'une pression psychologique pendant sa garde à vue. (...) Il est entendu pour la 1ere fois le 20 mars 2018, jour de son interpellation, de 13h55 à 16h. Je vous demanderai d'écarter ces justifications fallacieuses qu'a essayé de nous servir Mohamed Fares pour revenir sur ces aveux.. Mohamed Fares connait bien Saïd Makhlouf et il le connait depuis longtemps. Même s'il a eu un peu de mal, il a fini par reconnaître avoir vu Makhlouf plusieurs fois à Gentilly avant de sympathiser. Mohamed Fares s'est gardé d'évoquer ses rencontre avec Saïd Makhlouf et Amar Ramdani. Alors oui ils se voient, Makhlouf va avec Ramdani à Lille. Mohamed Fares est resté assez flou. Il dit avoir parlé de la pluie et du beau temps avant d'avoir évoqué des discussions sur les stupéfiants. A l'audience on a un petit peu avancé, Amar Ramdani et Saïd Malklouf ont reconnu être monté ensemble dans le nord pour voir Mohamed Fares, notamment le 19 octobre 2014. Il est arrivé aussi à quelques reprises à M. Fares d'être monté en région parisienne. Il évoque le "caractère nocturne de ces allers-retours". Moi ce caractère nocturne des allers-retours m'interroge.. Il est pour moi établi que Fares a au moins participé à une transaction d'armes entre Hermant et Coulibaly. Il est aussi établi que l'ADN de la belle soeur de Fares est retrouvé sur le Tokarev de Coulibaly. La connaissance de Mohamed Fares de l'identité et du profil du destinataire final a été discuté. Pour ma part je considère qu'il existe toujours des doutes.Nous vous demandons de ne pas retenir le caractère terroriste en ce qui le concerne. Vous le condamnerez (Fares) pour participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes de droit commun, et pour acquisition et détention d’armes de catégories A ou B.
  7. Deux témoins se sont paumés donc on les attend mais le président s'impatiente. Du coup on diffuse des reportages TV contenant des interviews de CB juste après le signalement de la disparition de Fiona. On commence par un reportage de TF1. A l'image CB arrive devant le palais de justice de Clermont. Elle s'arrête devant une forêt de micros et de caméras, en larmes "C'est vraiment un appel au secours N'importe qui qui voit Fiona, qu'il la ramène!" Nous sommes le 16 mai. Deuxième reportage TV: images de la mise en situation organisée dans les allées du parc Montjuzet. Cécile Bourgeon est accompagné des enquêteurs, des juges et du procureur, le 17 mai. Toujours en pleurs. "J'ai fait le maximum pour donner des indications", dit-elle. "L'appel au secours" lancé par CB sur le parvis du palais de justice de Clermont le 16 mai 2013, a fait le tour du pays Pour l'opinion publique, il est ensuite devenu le symbole du "mensonge" et de la "manipulation" orchestrés par la mère et son compagnon de l'époque. "Quand on est face à ça, on comprend rien à ce qui se passe", disait alors CB entre 2 sanglots. "Fiona, c'est qqun qui aime la vie, qui n'a aucun souci. Elle est très sociable. C'est une petite fille pleine de vie. C'est très très dur..." Le reportage TV se déroule. Elle prétend vouloir revoir sa fille disparue, et se dit impuissante devant les journalistes. Elle lance même un appel aux éventuels ravisseurs. Gilles Jean Portejoie : Ce jour-là, on est tous convaincus qu'elle dit la vérité. (ah bah oui précise le bien hein, t'es d'jà pas passé pour un con toi ce jour-là !! Comme tout le monde quoi..) Pendant la diffusion des images, Cécile Bourgeon a détourné les yeux: "Je regarde pas parce que j'ai honte d'avoir menti. A mes avocats, à la France entière..." justifie-t-elle à la fin du reportage. Alors là moi j'dis, ça va ch.... le président il va pas aimer. Prsdt : C'est très exagéré... CB : Ben c'est normal, c'est totalement une mise en scène, c'est du n'importe quoi . Je reconnais, j'assume, je regrette. Qu'est-ce que je peux faire d'autre? Prsdt : Vous arrivez quand même à pleurer devant les caméras ? - En fait, là, je suis perdue.. Prsdt : Au contraire, vous êtes totalement dans la maîtrise. Les larmes, les sanglots... Comment vous arrivez à jouer à cette comédie ?! - Parce qu'au fond, je sais que ma fille, elle est morte.
  8. Me Julie Holveck avocate générale passe aux réquisitions pour l'accusé Willy Prevost, présent dans le box. (il risque 20 ans) Julie Holveck avocate générale indique qu'il n'y a pas de preuve de la radicalisation de Willy Prevost, converti à l'islam. AG : Willy Prevost rendait régulièrement service à Amedy Coulibaly comme un homme de mai mais il n'est pas contraint, pas sous son emprise, il a son libre arbitre. Prevost connaissait la radicalité d'Ali Polat. C'est via l'anecdote du rap, le 3 janvier notamment. Prevost connaissait l'engagement djihadiste de Coulibaly. Il sait que quand il apporte son soutien logistique à Coulibaly, il savait que ce dernier pouvait passer à l'acte. La défense dit que les achats de gilets,couteaux... sont en vente libre. Mais il y a la discrétion avec l'utilisation d'espèce, la répartition des achats,l'utilisation d'un véhicule blanchi, le stockage de matériel chez Christophe Raumel. Christophe Raumel dit que WIlly Prevost lui avait demandé d'être discret dans la cité sur ces achats. Il y a aussi la confiance d'Amedy Coulibaly pour Willy Prevost. C'est à lui qu'il confie l'argent. Il y a l'achat de deux bombes lacrymogènes. Prevost a aussi acheté du matériel via sa soeur, domiciliée en Loire-Atlantique. Il lui demande de réceptionner les colis sans lui indiquer quel en est le contenu . Les achats ne sont pas anodins, ces achats ne pouvaient faire que 'tilt' dans la tête de Willy Prevost. Il savait que le véhicule et le matériel allaient servir à un passage à l'acte. Nous avons pu retracer certains des faits reprochés à Willy Prevost : l'achat de matériel, l'achat de véhicule, l'achat de la moto qui a servi à se rendre sur les lieux de l'assassinat de Clarissa Jean-Philippe et l'enlèvement du tracker. Amedy Coulibaly a payé Willy Prevost 50 euros pour faire enlever le tracker de la moto. Le rôle de Willy Prevost ne s'arrête pas à ces achats. Il y a aussi sa participation à un trio de lignes dédiées (du 30/12/14 et le 7/01/15. "Le 2851" pour Prevost est fourni par Coulibaly sur laquelle on retrouve 38 messages de Coulibaly. Du 27 au 30 décembre 2014, Coulibaly rencontre Polat et Prevost successivement, systématiquement. Cela correspond aux jours des achats USMC à Montrouge. En plus des messages, des rencontres physiques entre Polat, Prevost et Coulibaly. Il y a des bornages communs dès septembre entre Polat et Prevost. Prevost connaissait l'adhésion aux thèses djihadistes de Coulibaly. Il a apporté sciemment son soutien logistique aux actes terroristes commis le 8 et 9 janvier 2015 par Amedy Coulibaly. Me Holvek : Christophe Raumel (encourt 10 ans) a reconnu avoir participé aux achats de matériel pour Coulibaly "Je savais qu'il allait faire des conneries mais je ne savais pas qu'il allait en arriver là" a déclaré Christophe Raumel. Christophe Raumel a participé à une entente, il a participé à l'achat de matériel et la stocké. Il a participé au retrait du tracker de la moto. L'avocate générale en vient à Mickael Nezar Pastor Alwatik (encourt 20 ans) Alwatik s'est servi de sa soeur convertie au judaïsme comme d'un paravent. Nous savons qu'il y a eu un approfondissement religieux du fait d'Amedy Coulibaly. (...) Alwatik nous concèdera juste du bout des lèvres que Coulibaly avait pu lui apprendre des sourates. Il parlera de simples challenges... L'avocate générale rappelle que des témoins ont dit que "Alwatik était influençable", elle rappelle aussi qu'il est parti en pélerinage avec Coulibaly en 2014, radicalisé selon un témoin qui avait mis en garde Alwatik. AG : L'ordinateur d'Alwatik n'a pas été retrouvé en perquisition. Alwatik et Coulibaly ont travaillé ensemble à la buanderie en 2012, qu'ils ont intégré cette activité à la maison d'arrêt en meme temps. Alwatik a qualifié Coulibaly de grands frères, qui lui faisait des gâteaux. Alwatik a persisté dans les liens téléphoniques avec Amedy Coulibaly. Pastor Alwatik est le top contact de Coulibaly nous dit un enquêteur. Alwatik était contrôlé dès le 24 juillet 2014 à bord du véhicule de Coulibaly; Coulibaly a joué le rôle de marieur dans le mariage d'Alwatik. Il a hébergé Coulibaly une nuit en septembre 2014 et c'est au cours de cette nuit là que Coulibaly lui aurait montré les vidéos de propagande. M. Alwatik, même à l'audience, continue à nier les évidences. L'ADN d'Alwatik est retrouvé sur des éléments clés notamment sur le Nagant et le Tokarev, armes de poing retrouvées dans l'appartement conspiratif de Gentilly de Coulibaly. L'ADN d'Alwatik est également retrouvé dans un gant de Coulibaly à l'Hyper Cacher. La présence de cette ADN en divers endroits n'est pas le fruit du hasard. Le 11 octobre 2014, il y a de nombreux échanges entre Alwatik et Mohamed Belhoucine tandis que Amedy Coulibaly est en pèlerinage à La Mecque. Le 3 janvier 2015, entre 22h et 22h30, Alwatik échange des SMS avec Coulibaly qui rentre de Belgique avec M. Polat. Ils ont vu Karasular en Belgique. Le duo Karasular Catino était susceptible de vendre des pistolets Nagant. Le 4 janvier 2015, je suis désolée d'être un peu longue mais ces journées sont essentielles.. le 4 janvieraprès midi, Alwatik et Coulibaly échangent des sms. Le jour où Coulibaly investit la planque de Gentilly (le 4 janvier 2015), il passe par chez Alwatik pour lui donner la Clio qu'il fera disparaître. Au regard de sa connaissance de l'engagement de Coulibaly & d'autres protagonistes dans cette affaire, es rencontres avec M. Polat quelques jours avant les attentats... M. Alwatik à sciemment participé à une entente en vue de la commission des actes.
  9. Jean-Michel Bourlès, avocat général, poursuit maintenant son réquisitoire. Il rappelle que les accusés sont pour la grande majorité revenus sur leurs déclarations. Je sais que vous avez encore présent à l'esprit ce défilé de tartuffes à la barre. Certains ont développé une ligne de défense, l'amnésie, les mensonges, les contre-vérités. D'autres ont tordu leurs interrogatoires pour les faire coller aux versions. Ali Polat a excellé dans l'exercice de mensonge. Commençons par les absents, absents que l'on a fini par presque oublier (Hayat Boumedienne, compagne d'Amedy Coulibaly et les frères Belhoucine). Hayat Boumedienne, dès 2010 était déjà entrée dans une forme radicale de sa religion. Dès fin décembre, le départ vers la Syrie s'organise. Hayat Boumeddiene et Mehdi Belhoucine embarquent le 2 janvier 2015 dans un avion à Madrid à 14h25 à bord d'un vol pour Istanbul. Mohamed Belhoucine, lui, prend l'avion de 17h55 vers Istanbul avec son épouse et leur fils. Amedy Coulibaly regagne lui la France. Hayat Boumeddiene, ce qui est évident, c'est qu'elle a eu un rôle important dans les crimes commis par son mari (..) Elle était en contact régulier avec la femme de Cherif Kouachi et avec Imene Belhoucine, femme de Mohamed. Outre les locations de véhicules, Hayat Boumeddiene a acheté chez Darty un caméscope pour Amedy Coulibaly. Elle a aussi commis des escroqueries aux véhicules notamment pour financer les attentats et son départ en Syrie. Hayat Boumeddiene, outre cette assistance apportée à Amedy Coulibaly a été rejoindre l'Etat islamique dès son arrivée en Syrie. En janvier 2015 elle donne une interview à Dar-al-Islam. Les surveillances téléphoniques ont permis aussi d'intercepter plusieurs conversations entre Hayat Boumeddienne (après son départ en Syrie) et plusieurs personnes en France dont sa soeur et une amie très proche. En avril 2015, Hayat Boumeddiene dit au sujet de son mari Amedy Coulibaly "il me manque mais il a bien fait'. Elle dit aussi qu'en Syrie où elle se trouve on la "traite comme une princesse". Elle dit aussi qu'elle regrettait d'avoir passé trop de temps chez les Kouffars et les mécréants. Boumeddiene a volontairement rejoint l'Etat islamique. Elle s'est en conscience engagée et a partagé l'idéologie mortifère de Daech. Elle a fait ses choix en conscience. Concernant Hayat Boumeddiene, la participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle et le financement du terrorismes sont caractérisés. Vous la condamnerez de l'intégralité des faits qui lui sont reprochés. (elle risque 20 ans) L'avocat général passe maintenant aux frères Mohamed et Mehdi Belhoucine. Ils adhéraient aux thèses de l'Etat islamique, avec des participations sur zone. Mohamed Belhoucine a directement intégré l'Etat islamique à son arrivée en Syrie. L'avocat général évoque les éléments retrouvés au cours des perquisitions chez les Belhoucine. Il rappelle que Coulibaly et Mohamed Belhoucine se sont connus à la maison d'arrêt de Villepinte. Me Bourlès : est établi que le 9 aout 2014 Coulibaly et Belhoucine étaient au mariage de Nezar Pastor Alwatik. Ils étaient aussi au pique-nique de l'association islamiste Sanabil ce même mois. Coulibaly fréquentait aussi le restaurant de Mohamed Belhoucine, le Sugar & Spice dans le 11e arrondissement. L'avocat général évoque aussi les contacts téléphoniques entre l'accusé Nezar Pastor Alwatik et Mohamed Belhoucine : Malgré ces échanges, Alwatik a nié à l'audience sa proximité avec Belhoucine. les frères Medhi et Mohamed Belhoucine ont pris en charge et convoyé Hayat Boumeddiene en Syrie pour permettre à Coulibaly de commettre ses actions mortifères. Le départ d'Hayat Boumeddiene est une exfiltration, l'exfiltration de la femme du martyr. Les frères Belhoucine étaient en contact constants avec Coulibaly et avaient des liens avec Alwatik notamment. Vous entrerez en voie de condamnation pour les faits de participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle. Mohamed Belhoucine va participer à la création de 5 boites mails destinées à des contacts opérationnels avec son donneur d'ordres pour recevoir des instructions pour la commission des crimes d'atteinte aux personnes. Mohamed Belhoucine va communiquer à Coulibaly les termes de la prestation d'allégeance à Abou Bakr El Bahgadi, émir du groupe terroriste Etat Islamique destinée à être lue par ce dernier dans la vidéo de revendication de ses actions. L'avocat général lit un message opérationnel,qui provient d'une personne donnant des ordres à Coulibaly sur les actions violentes qu'il doit commettre: "pas possible amis, travailler tout seul, préférence au premier truc prévu. Aller au + facile et au + sûr... Mohamed Belhoucine connaissait les projets criminels d'Amedy Coulibaly. Il a agi sciemment, en créant les adresses mails pour le mettre en relation avec le commanditaire des attentats et en écrivant son serment d'allégeance à Daech. Le message opérationnel d'une personne donnant des ordres à Coulibaly sur les actions violentes disait aussi "si possible trouver et travailler avec zigotos biens, si possible expliquer dans vidéo que toi donner à zigoto les outils au nom de "d ". Je vous demanderai d'entrer (pour les frères Belhoucine), en voie de condamnation pour les qualifications qui font l'objet du renvoi de la poursuite. (Mehdi B. risque 20 ans, Mohamed B. perpétuité)
  10. Le président de la cour revient sur la reconversion à l'Islam de la mère de Fiona. Témoin : Je ne pense pas que Berkane l'ait influencée. Je l'ai aidée, je lui ai appris à faire la prière. Cela vient d'elle mais pas de lui. Me Portejoie : On peut dire que vous avez été la confidente de Cécile, avance l'avocat. Quand elle vous parle du viol qu'elle a subi, qu'est-ce qu'elle vous dit exactement ? Témoin : Je ne me souviens plus. Tout ce qui a rapport avec Cécile, je m'en souviens plus. C'est comme si j'avais tiré un trait. Sur questions de Me Portejoie, La jeune femme associe une fois de plus ce changement radical de regard sur ex-amie au moment où elle l'a vue mentir à la télé et prétendre que Fiona a été enlevée. "On a tous un portrait différent d'elle. Elle s'adapte toujours à la personne qu'elle a en face d'elle. Ca prouve que c'est une grande manipulatrice.Faut pas être psychologue pour voir qu'il y a un truc qui ne va pas !" Et pour Luciani, le témoin continue de brosser un portrait très positif de Makhlou f: Pour moi, à l'extérieur en tout cas, Berkane a toujours été quelqu'un de bien avec Fiona. C'était comme un père avec sa fille.
  11. une ancienne amie de Cécile Bourgeon (en visio) Les deux femmes habitaient dans le même quartier et se sont rapprochées une fois que la mère de Fiona a quitté Nicolas Chafoulais. "Fiona était dans la classe de mon fils, mais sept ans après, c'est difficile de se souvenir", dit-elle. Prsdt : Ca peut se comprendre. Témoin : Parfois je gardais Fiona, je la faisais manger, je la baignais même. Mais je veux dire que je n'ai jamais vu de traces sur son corps, hormis les bleus habituels que se font les petits en tombant. Berkane, je le voyais comme un beau-père un peu idéal. Il amenait toujours Fiona à l'école, venait la récupérer. La petite était toujours sur ses épaules. Je ne l'ai jamais vu méchant. Très autoritaire, oui, mais pas violent. Mon fils et la petite jouaient ensemble dans la rue, ils couraient. A un moment, Cécile a regardé Fiona et lui a dit: 'Elle me dégoûte, elle me fait penser à une clocharde'. Ca la dégoutait que Fiona ressemble autant à son père. Les derniers instants de Fiona, c'était ça. Le témoin au sujet de BM : J'ai participé à l'anniversaire (des 5 ans de la fillette, en septembre 2012, NDLR).Les petits étaient tous dans l'euphorie.Berkane c'est le seul qui est arrivé à canaliser les petits. Il a réussi à les calmer Je m'étais dit "waouh, c bien!" Interrogée sur le rapport à l'Islam de Cécile Bourgeon, elle précise que cette dernière était attirée par les Maghrébins. Selon elle, ce n'est pas l'Islam qui attirait l'accusée, Berkane Makhlouf buvait et fumait, ce n'était pas l'exemple du musulman parfait. Cette mère de famille avait confiance en Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf, qui emmenaient parfois son fils au judo. Le témoin se souvient que Fiona était "très souvent absente à l'école, notamment les derniers mois". Prsdt : Vous savez pourquo i? - Je crois que Cécile m'a dit qu'elle était malade. -Vous aviez dit que vous n'aviez pas vu Cécile dans la dernière semaine avant sa disparition. Vous confirmez ? -Oui, je maintiens ce que j'ai dit. Témoin, au sujet de Fiona: Elle était très en avance sur son âge, très douce. Elle questionnait beaucoup. Elle était aussi très très très sociable. C'était un amour quoi. Le lendemain ou le surlendemain de la disparition de Fiona, l'ex-amie de Cécile Bourgeon est allée à l'appartement du couple, rue Goncourt, pour leur apporter des courses. "Berkane m'a un peu expédiée". Elle raconte aussi son trouble quand elle a vu les larmes de Cécile Bourgeon à la télé, implorant qu'on lui "rende sa fille": "Avec une autre copine, on s'est dit tout de suite que c'était pas naturel. On a eu le même sentiment. On est allées direct au commissariat pour en faire part. Ensuite, quand Cécile et Berkane sont partis à Perpignan, ça a été la goutte d'eau... C'est impossible de changer de ville comme ça si vous cherchez votre enfant". Au début, poursuit la jeune femme entendue par visioconférence, je pensais que Berkane pouvait avoir une forte emprise sur Cécile. Qu'il avait le monopole sur elle. Mais aujourd'hui, je n'en suis plus sûre du tout. Pour moi, Cécile est une très grande manipulatrice. Elle n'est pas manipulable. C'est plutôt elle qui manipule. Mais ce n'est que mon ressenti. Selon la témoin, "au moment où Cécile Bourgeon est tombée enceinte de Berkane Makhlouf, elle a changé de comportement vis à vis de Fiona". Pour elle, l'accusée voulait effacer la mémoire de leur père, Nicolas Chafoulais, auprès d'Eva et Fiona. Elle continue de charger son ancienne amie. Sur la supposée amnésie de Cécile Bourgeon, qui soutient toujours ne pas se souvenir de l'endroit où Fiona aurait été enterrée: "Ca, je n'y crois pas du tout, mais alors pas du tout. Moi je pense qu'elle a manipulé tout le monde, qu'elle sait très bien ce qui est arrivé à Fiona, où est Fiona, mais que c'est trop compromettant pour elle et qu'elle ne le dira pas. Jusqu'à la fin de ses jours, elle ne le dira pas. Elle en est capable. Faut que ses avocat la pousse a parler, ilsn'ont rien a perdre, pour Fiona. Elle avait dit qu'à sa sortie de prison, la première chose qu'elle ferait, c'est de rechercher le corps de Fiona. Elle ne l'a pas fait, c'est encore une manipulation.
  12. Diffusion des images de vidéosurveillance tournées dans le magasin C&A, l'après-midi du 8 mai 2013, à Clermont-Ferrand, commentées par un expert. 16h04: Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf franchissent les portes vitrées du magasin. La première pousse le trotteur dans lequel se trouve la petite soeur de Fiona, qui tient un ballon blanc à la main. Le film a été confié à un expert pour tenter de faire des gros plans sur Fiona, et repérer d'éventuelles lésions sur son visage. Mais la perte de qualité est trop importante. Des "déformations des détails de l'image" apparaissent, rendant la tentative d'affinage vaine.Conclusion de l'expert: "Même au plus près de la caméra, la taille du fichier est trop faible pour permettre d'identifier des traces caractéristiques". Deux zones sombres apparaissent de part et d'autre du bandeau porté par la fillette, mais impossible d'en tirer la moindre conclusion, selon l'expert. Il pourrait simplement s'agir de cheveux. Une quarantaine de gros plans sont tirés de la vidéo pour tenter d'observer les éventuelles blessures de la fillette. Mais ils ne permettent pas de mettre en évidence des traces sur le visage de Fiona. Le président se lance dans la lecture d'une nouvelle déposition: celle d'Eddy, le dealer habituel du couple Bourgeon-Makhlouf, entendu fin mai 2013 par les enquêteurs et décédé depuis. Il expliquait alors avoir "eu peur au début" de Berkane Makhlouf, avant de s'apercevoir qu'il y avait "beaucoup de cinéma" chez lui. Eddy confirme que le duo est venu chez lui "à sept ou huit reprises" avec Fiona et sa petite soeur. Selon le même, les fillettes "voyaient la prise de stupéfiants de leur mère mais ne comprenaient pas. Cécile semblait avoir des relations normales avec ses filles. Elle était timide, avait l'air soumise à son mec". Berkane, toujours d'après Eddy, "était capable de faire les pires saloperies". Nouvelle lecture de déposition: celle du père de Cécile Bourgeon, interrogé une première fois au lendemain du signalement de la disparition de Fiona. Il n'avait alors plus vu sa fille depuis 6 mois et n'avait aucun contact réel avec Fiona depuis sa naissance. Le père de Cécile Bourgeon a rencontré Berkane Makhlouf une fois mais ce dernier lui a déplu. Déclaration de Gérard Bourgeon, toujours au printemps 2013: "Je reconnais que nous ne sommes pas une famille soudée, c'est vrai, mais j'en ignore la raison, c'est comme ça". Gérard Bourgeon encore sur la relation entre sa fille et Berkane Makhlouf: "Je ne les ai vus ensemble que deux fois, mais Cécile avait l'air bien, heureuse". Interrogé en septembre 2014, cette fois par le juge d'instruction, sur le sort de Fiona, le père de Cécile Bourgeon avait eu cette phrase: "Je ne pense pas que Cécile soit courageuse et qu'elle ait pu l'enterrer à Aydat." (le père de CB n'est pas présent à l'audience) Place maintenant à la déposition d'un ex-camarade de classe de Cécile Bourgeon, lui aussi devenu toxicomane. Cet homme avait rencontré le duo Bourgeon-Makhlouf à plusieurs reprises dans le squat d'Eddy. "Un jour, à peine arrivé sur place, Berkane s'est jeté sur moi sans raison et a sorti un couteau. A chaque fois, avec lui, c'est des embrouilles." "Depuis que Cécile vit avec Berkane, elle est totalement sous son influence", expliquait encore ce témoin, le 21 mai 2013. "Moi et mes amis, on pense que la disparition de Fiona est louche. On pense que la petite a pu être victime d'un accident domestique. Cécile est capable de s'être débarrassée du corps. Pour son mec, elle est capable de tout". "C'est faux", répond Berkane Makhlouf. L'accusé nie avoir eu le moindre geste violent envers ce témoin qui l'accuse plusieurs accès de colère en sa présence. Suspension.
  13. Julie Holveck, avocate générale, reprend la parole et revient sur les "étapes judiciaires" qui ont émaillé le parcours des frères Kouachi. L'avocate générale cite la filière des Buttes-Chaumont, la procédure ATWH (commune aux 3 terroristes - Coulibaly et les Kouachi)..."Cette procédure réunit différentes générations de terroristes qui souhaitèrent passer à l'acte ou qui sont passés à l'acte". Me Holveck : Les Kouachi fonctionnent comme un couple. Ils partagent une vision extrémiste de la religion. La religion compte plus que tout, plus que la famille. Les proches ont remarqué un racisme envers le non-musulmans. Said Kouachi vient voit beaucoup son frère en 2014, et de façon plus fréquente à partir de l'automne. Julie Holveck, avocate générale, revient sur les mois qui ont précédé l'attentat contre Charlie hebdo. Les 2 frères qui se voient de plus en plus, le repérage des locaux, l'achat de gilets... Me Holveck : Les frères Kouachi ont su passer sous les radars des services de renseignement. L'avocate revient sur le parcours de vie d'Amedy Coulibaly dit Dolly qui a un parcours de délinquant qui a fait dans les braquages et les stupéfiants. "Amedy Coulibaly commence son parcours carcéral dans les années 2000 et fait ensuite plusieurs allers-retours en prison". Me Holveck : Nous savons que Coulibaly pouvait aussi être violent et s’apaiser tout aussi vite. Nous savons aussi qu’il était habité par la haine, la haine de la société. Il existe des liens entre Coulibaly, Kouachi et Djamel Beghal, star du djihad, dès 2006 en détention" "Il l'a biberonné aux idées djihadiste". Amedy Coulibaly a su comme les Kouachi passer sous les radars de l'administration pénitentiaire. Coulibaly ne s'est pas réveillé un matin en disant qu'il allait commettre des actes terroristes. Il y a une persistance et une continuité de son ancrage djihadiste. Julie Holveck assure que l'entourage de Coulibaly savait qu'il était radicalisé. Elle cite d'abord ses codétenus. "Amedy Coulibaly était toujours favorable à l'action de l'Etat islamique et il n'en faisait pas mystère". Elle cite des témoins : Amedy Coulibaly a arrêté d'écouter du rap et était à fond dans la religion. Amedy Coulibaly parlait beaucoup de Syrie, de djihad, il a imposé à certains de faire la prière. Il s'est rendu aussi en pèlerinage à la Mecque. La prétendue cécité des accusés ne nous convaincra pas. Nous savons que Coulibaly dès sa sortie de prison a rappelé et revue avec tout ses contacts (...) Il cherchait à se fournir en armes avec Ali Polat dès l'été 2014. Coulibaly a entamé le 17 décembre des démarches pour louer un appartement. Julie Holveck, avocate générale évoque la "recherche de discrétion de Coulibaly", avec les sms, les mails, les contacts aux portes de Paris. Elle parle de "préparatifs rigoureux". Selon elle, demeure la question: "Combien de personnes devaient passer à l'acte aux côtés de Coulibaly ?". Elle cite les armes retrouvées, le nombre de gilets retrouvées, le message du commanditaire évoquant des "zigotos" & de "l'aide". Me Holveck : Si Coulibaly a finalement agi seul, il a nécessairement eu besoin de protagonistes pour construire ce projet d'attentats. Sans eux Coulibaly n'est rien.
  14. Jean-Michel Bourlès, avocat général Le 7 janvier 2015, la rue Nicolas Appert est une petite rue tranquille. Elle va malheureusement raisonner tragiquement deux fois en un peu plus de 5 ans. Le 7 janvier 2015 vers 11h30, puis à nouveau le 25 septembre 2020. Preuve que les Kouachi ont prémédité leur attaque, ils ont recherché les locaux de Charlie Hebdo. L'entrée il ne la maitrisent pas, mais ils ont repéré les lieux. Le choix du mercredi (7 janvier 2015) pour l'attaque n'est pas le fruit du hasard, il est de notoriété publique que la conférence de rédaction est le mercredi. Le 7 janvier a été décidé en avant, fixé par avance, cette date correspond à la semaine où Coulibaly avait décidé de louer la planque de Gentilly, du 4 au 11 janvier 2015. La date de la location de la planque était fixée depuis mi-décembre. Jean-Michel Bourlès, avocat général décrit l'attaque du 7 janvier, de la loge de gardien, avec le meurtre de Frédéric Boisseau, agent de maintenance, dans la loge, aux journalistes et dessinateurs de Charlie. JM Bourlès : Ce 7 janvier, les deux frères (Kouachi) ont crié Allah Akbar, on dit : "On est venu venger le prophète". L'avocat général, cite un à un le nom des personnes assassinées, blessées, ou présentes et indemnes physiquement, de l'attentat commis rue Nicolas Appert le 7 janvier "Tous portent le sceau de ces souffrances, de ces blessures invisibles". JM Bourlès : Les policiers face aux fusils d'assaut des agresseurs n'ont eu d'autres choix que de se mettre à couvert ou de prendre la fuite. Tout le monde se souvient de cette vidéo amateur, projetée à l'audience, où les deux frères remontent dans leur véhicule C3 devant les locaux de Charlie Hebdo après avoir crié: 'On a vengé le Prophète'. Jean-Michel Bourlès, avocat général insiste sur le "calme" de Chérif Kouachi, qui a pris " le temps de recharger l’arme de son frère qui s’était enrayée". L'avocat vient d'évoquer Mohamed Merah dans son réquisitoire à deux reprises. Il voulait dire Ahmed Merabet (assassiné par les Kouachi)... "Pardon", dit-il réalisant son erreur avant de saluer le "courage" du policier ce jour-là. Il rappelle la fuite des deux frères, que l'on retrouvera dans la station service de Villers-Cotterêts le lendemain matin , 8 janvier, vers 9h20 alors qu'ils viennent de braquer le propriétaire pour s'acheter à manger. JM Bourlès : Le 9 janvier, vers 8h10, dans l'Oise cette fois-ci, Les Kouachi (qui ont passé la nuit dans la forêt avec des couvertures de survie) volent la 206 d'une femme et laisse à celle-ci le temps de prendre ses affaires personnelles. Les frères Kouachi s'étaient visiblement préparés à une confrontation avec les forces de l'ordre dans les bois mais elle n'a jamais eu lieu, cela va les contraindre à changer leur plan. Ils prendront en otage Michel Catalano le 9 janvier au matin dans son imprimerie de Dammartin-en-Goêle. Lui aura le temps de prévenir son employé Lilian, qui restera caché pendant des heures sous un évier. Pendant ces longues heures,Cherif Kouachi sera en contact avec BFM pour une longue interview il dira qu'il venge le prophète, qu'ils sont envoyés par Al-Qaïda au Yemen,que cette action est prévue depuis la mort Anwar al-Awlaqi, le 30/09/11. Romain D. avait désigné Amar Ramdani accusé, comme le tireur : Il est quasiment impossible que M. Ramdani ait pu se trouver sur place. Je tiens à être clair sur ce point. je ne souhaiterais pas qu'un doute puisse planer. Il a borné sans discontinuer à son domicile. Aucun élément ne permet de déterminer qu'Amar Ramdani n'était pas l'utilisateur de sa ligne le 7 janvier au soir. Amedy Coulibaly n'a pas parlé de cette tentative de meurtre (sur le joggeur Romain D. le 7 janvier au soir) dans sa vidéo de revendication (...) mais il est fort probable qu'Amedy Coulibaly ait voulu essayer une arme (le 7 janvier au soir sur la coulée verte) sur une cible vivante avant de passer à l'action les 8 et 9 janvier 2015. Aux environs de 8 heures le 8 janvier, Amedy Coulibaly a fait feu sur Clarissa Jean-Philippe et Eric U. Touchée à la carotide, la policière municipale fera quelques pas avant de s'effondrer. Elle décèdera malheureusement peu après. L'avocat général évoque maintenant Laurent, chef de l'équipe de propreté de la ville de Montrouge à l'époque qui a tenté de stopper Amédy Coulibaly dans sa folie meurtrière le 8 janvier 2015. JM Bourlès : certains ont pu s'interroger sur la logique de cette action à Montrouge le 8 janvier. Je pense comme beaucoup ici que Clarissa Jean-Philippe et que ses collègues n'étaient pas la cible initiale. Je pense qu'Amedy Coulibaly voulait,ce 8 janvier 2015, s'en prendre à l'école juive Yaguel-Yaacov,à la synagigue qui était à côté. L'école Yaguel-Yaacov ouvre à 8h précise. Coulibaly a garé sa moto le 8 janvier à 5 mètres de cette école, dans le sens du départ, l'avant de la moto vers la voie de circulation. Il est évident qu'Amedy Coulibaly voulait ce 8 janvier se rendre à l'école juive de Montrouge pour commettre un massacre. Pour quelle raison n'y a-t-il pas été ? Devant l'école juive, il y a un car de CRS. Alors peut-être qu'Amedy Coullibaly prend un peu le temps. Et là il va croiser le chemin de Clarissa Jean-Philippe. Si effectivement Clarissa Jean-Philippe n'était pas une cible initiale, le fait qu'elle porte un uniforme, qu'elle représente l'Etat, l'autorité, fait d'elle immédiatement une cible à atteindre par Amedy Coulibaly. L'avocat évoque ensuite la voiture qui a explosé à Villejuif, le 8 janvier, puis en vient à l'attentat de l'Hyper Cacher, le 9 janvier, et cite les noms de toutes les personnes qui y ont été assassinées parce qu'elles étaient juives. JM Bourlès : Les otages qui se trouvent ensuite avec Amedy Coulibaly sont presque exclusivement des femmes. A 13h14, Coulibaly enlève son manteau et enfile un gilet, puis menace de tuer les femmes si les personnes cachées en bas ne remontent pas. L'avocat général rappelle que trois personnes sont remontées, l'une d'elle sera abattue par le terroriste. Il rappelle aussi qu'une femme se trouve cachée avec son bébé et d'autres otages dans la chambre froide en bas. Il évoque aussi Lassana Bathily, parvenu à se sauver, comme d'autres. Lassana Bathily avait proposé à d'autres de le suivre mais personne n'a voulu le faire, de peur que le terroriste ne les voie. JM Bourlès : La prise d'otages de l'Hyper Cacher a tenu environ 4 heures, au cours desquelles Coulibaly a tenu un discours sur la Syrie, le sort des musulmans en France, l'action de la France au Mali... Amedy Coulibaly a aussi appelé BFM pour dire qu'il agissait au nom du Calife, qu'il s'était synchronisé avec les frères Kouachi, qu'il était venu délibérément à l'Hyper cacher car il y avait des juifs à l'intérieur. Amedy Coulibaly s'est distingué par son sang-froid dont il a fait preuve dans toutes ses actions. Il était clairement déterminé à mourir en martyr. Il s'est conformé strictement aux instructions de son commanditaire. La particularité des actions des 3 auteurs principaux (Les Kouachi et Coulibaly) de ces faits se caractérise par des revendications d'organisations concurrentes : Al-Qaïda et l'Etat islamique. Les actions des Kouachi ont été revendiquées officiellement" (il cite une vidéo du 14 janvier 2015 et le magasine Inspire de l'été 2015) Coulibaly, il y a eu cette vidéo de revendication du 10 janvier 2015, intitulée Le Soldat du Califat. On y voit Coulibaly devant le drapeau de l'Etat islamique posé avec son arsenal. On ne sait pas quand cette vidéo a été réalisée". Il rappelle que l'intervention d'un tiers a été nécessaire pour cette vidéo qui montre des images de l'attaque de l'Hyper Cacher notamment. Il insiste sur la "coordination des actions" des Kouachi et d'Amedy Coulibaly en janvier 2015. JM Bourlès : Au delà de la coordination de ce passage à l'acte, on verra qu'ils se sont coordonnés sur d'autres points, notamment l'achat des armes.
  15. 07 décembre Me Julie Holveck, avocate générale Il y a des événements qui nous marquent tous à vie, il y a des procès plus que d'autres qui font trembler la voix, qui font que le coeur se serre, des témoignages qui nous font écraser des larmes derrière un masque. Nous sommes les 1er garants du droit des premières heures de garde à vue aux débats houleux sur la visioconférence. Julie Holveck explique avoir été de permanence les 7 , 8 et 9 janvier et avoir "encore en mémoire "un kaléidoscope fou de ces scènes terribles, "cet amoncellement des corps dans cette salle si petite dans des locaux si exigus"...Julie Holveck se souvient aussi de scène à Montrouge le 8 janvier puis à l'Hyper Cacher le 9 janvier. Me Julie Holveck : J'ai encore cette odeur de sang mêlé à cette odeur de poudre, cette odeur métallique" je rappelle encore de cette courses contre la montre, 7, 8 et 9 janvier 2015. Chacun sait ce qu'il faisait le 7 janvier 2015 vers 11h30, c'est un événement disruptif dans l'histoire de chacun (...) comme un tremblement de terre dont nous avons senti encore les répliques à 3 reprises au cours de ce procès. Julie Holveck évoque les marches de janvier 2015 : Nous avons tous marché en nombre à découvert tête nue : droit de manifester, droit de s'exprimer, de clamer son indignation et de dire sa colère. Le terrorisme salafiste djihadiste tel que conçu par al Qaïda qui est totalitaire. Julie Holveck cite Hannah Arendt "Je continue à penser qu’on doit pouvoir rire, parce que c’est en cela que consiste la souveraineté, et que toutes ces objections contre l’ironie me sont d’une certaine manière très désagréable, au sens du goût, c’est un fait". le projet terroriste est avant tout une dystopie où le citoyen ne peut échapper aux règles édictées. Les frères Kouachi comme Amedy Coulibaly nous ont volé notre bien démocratique le plus précieux, la sécurité. Chacun d'entre nous part désormais le matin sans savoir s'il rentrera le soir. Charlie Hebdo est un journal de combat, réunissant des pacifistes. Il est devenu un journal de guerre ou plutôt un journal où la guerre a fait irruption. Je vais tenter de faire comme un inventaire macabre à la Prévert" puis elle cite la proclamation du califat, en juin 2014, et ce qui a suivi : la décapitation de James Foley et les autres supplices filmés. Julie Holveck évoque le magazine Inspire et les "tutos pour les jihadistes modernes". Magazine qui cible Charlie Hebdo à plusieurs reprises et ses journalistes, dont Charb, "Wanted dead or alive". Julie Holveck : Ces attentats présentent une logique et une dynamique propre. Les auteurs directs comme la majorité des protagonistes ont autour de la trentaine. nous ne sommes pas face à de jeunes immatures mais à des personnes déjà construites, ancrées dans la délinquance. Julie Holveck rappelle que "Les frères Kouachi et Amedy Coulibaly avaient déjà fait l'objet de reportage à la télé". Elle insiste sur la dualité des protagonistes dans ces attentats ; "la dualité c'est les frères Kouachi, Polat-Coulibaly, Karasular Catino..." Julie Holveck : Les frères Kouachi sont soudés jusque dans la mort. Il y a des procès où le sens du ministère public prend toute son essence, des procès où face à l'horreur des crimes il faut garder la tête de marbre. Si l'émotion est présente, elle doit se taire lorsque nous revêtons cette robe.. Une victime voudrait que l'on juge les faits tels quels les a vécus dans sa chair mais nous jugeons les hommes. nous devons juger les participants à cette entente (...) Nous jugeons une chaîne de responsabilités dont les conséquences ont été dramatiques et ont entrainé la mort, comme ces transactions d'armes qui ont entraîné la mort de 17 personnes. L'intime conviction est le fruit d'une réflexion, d'une reconstitution que vous aurez à faire dans le secret de votre délibéré. les victimes avaient besoin de ce procès, elles auraient souhaité que ce box soit plus rempli.. Les victimes ont écouté et surtout elles ont été entendues. Nous devons nous souvenir de ce qu'elles nous ont dit: leur peur, leur souffrance psychique, leur douleur, leur culpabilité d'être toujours là.Certainss pensent que le procès aide à aller mieux je ne crois pas mais le procès est une étape" (...) "Si le procès n'aide pas à réparer ou à guérir, il permet de continuer à vivre. Même une participation éphémère à l'entente est répréhensible. le rôle même d'Ali Riza Polat se situe bien au delà de l'association de malfaiteurs terroriste : il est le pivot des préparations des attentats. Julie Holveck, avocate générale rappelle les mots de Coulibaly à l'égard de Zarie Sibony, caissière de l'Hyper Cacher "T'es pas encore morte toi". L'avocate générale, en vient au volet armes Lillois: Ce trafic d'armes à été jugé (à Lille et Douai en appel). Cette audience n'est pas le lieu pour redéballer ce qui a déjà été jugé (...) Quand on vend des armes, on sait qu'elles peuvent servir à tuer.
  16. Le président lit la déposition du témoin convoqué à 10h30, qui n'est pas venu. Cette toxico clermontoise confirme avoir vu Fiona chez le fournisseur de drogue du couple. "Il fallait vraiment être une mère indigne pour faire ça", avait-elle déclaré aux policiers lors de son audition, en juin 2013. La même qualifie Berkane Makhlouf de "sale type", "hautain, violent, perfide, manipulateur et mythomane". Et ajoute: "Cécile, on ne peut pas dire non plus que c'était une oie blanche. Qui se ressemble s'assemble..." "Berkan eétait perché, lit le président. Il s'était mis tout nu autour d'un feu en faisant l'Indien (...) "Je n'aime pas Berkane, c'est un sale type... C'était un couple malsain. Connaissant le couple, j'ai rapidement eu des doutes sur la piste de l'enlèvement. CB reconnaît qu'elle n'aurait pas dû amener ses filles dans le squat où elle allait se fournir en drogue : C'est pas un lieu pour les enfants, c'était déplorable là-bas. C'est inacceptable de faire ça.. Makhlouf, interrogé sur une rave party improvisée une nuit à Durtol, sur les hauteurs de Clermont-Ferrand. Il avait été vu dansant, nu, autour d'un feu. "J'étais sous ecsta, comme Cécile". Fiona et sa soeur avaient été laissées seules à l'appartement: "A l'époque, on était complètement inconscients", concède l'accusé. CB : On a parfois fait n'importe quoi, oui, mais à aucun moment j'ai donné le moindre coup à mes enfants. Le président continue de lire un témoignage: C'etait un couple qui avait l'habitude d'aller se droguer en présence des enfants. CB :On mettait les filles sur une chaise et elles regardaient des dessins animés dans le squat, précise Cécile Bourgeon. BM : On avait peur d'être dénoncés par rapport à notre mode de vie, au fait qu'on se droguait. On craignait de se faire enlever les enfants. C'était vraiment une phobie pour nous. Prsdt : Vous la surmontiez plutôt bien cette phobie, puisque vous étiez visiblement tous les jours ou presque chez votre dealer ? BM : Oui, mais on faisait aussi des ateliers plastique on leur achetait des dessins animés. Il y avait de l'amour aussi derrière tout ça.
  17. Le président souhaite donc visionner les images des caméras de surveillance du magasin C&A du Centre Jaude. Elles ont été tournées le mercredi 8 mai 2013, soit quatre jours avant le signalement de la disparition de Fiona.On y voit la fillette et sa petite soeur, accompagnées de Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf. L' huissier présente un bandeau jaune. Celui que portait Fiona dans les cheveux ce 8 mai, comme le confirment les deux accusés, pour dissumuler une "petit bosse". La diffusion des images commence. Au Mac Donald's d'abord, aux alentours de 15h30, on distingue clairement les deux accusés et les fillettes à la caisse du restaurant. Fiona suit sa mère en poussant une trottinette. Sa petite soeur est assise sur un vélo d'enfant. Le président s'arrête sur une image en gros plan de Fiona. Le haut de son front est recouvert par un large bandeau. Celui-là même qui vient d'être présenté aux parties. Les photos extraites de la vidéosurveillance continuent de défiler. Le scellé dans lequel se trouve le bandeau est ouvert, sans aucune émotion de la part des accusés. Bourgeon confirme que c'est bien le bandeau. Berkane Makhlouf précise que Fiona le portait souvent avant cet épisode, il parle d'une bosse sur la tête. CB : Ca me touche beaucoup de revoir ces photos. Eva sur son petit trotteur et Fiona avec sa trottinette.. Fiona avait voulu prendre sa trottinette, on était partis à pied à Jaude. On voit son bandeau, ça c'est vrai. Après avoir mangé au Mac Do, la famille fait des achats à C&A, place de Jaude. Nous sommes toujours le mercredi 8 mai 2013. Le couple prend ensuite contact avec l'un de ses fournisseurs de drogue, comme l'atteste l'exploitation des téléphones portables. De nombreux SMS sont échangés entre 16h30 et 17h30. Le président entre dans le détail des bornages et des géolocalisations. A 17h46, Cécile Bourgeon appelle son compagnon pendant 6 minutes. Ils n'étaient donc plus ensemble à ce moment-là. CB : Lui a dû rentrer avec les filles, moi je suis allé voir le fournisseur pour lui prendre de la drogue. On a fait la transaction, après je pense que je suis rentrée. BM : Ca remonte à tellement longtemps. Il me semble pas qu'on était descendus à Jaude à pied (comme vient de le déclarer sa co-accusée, NDLR), je crois qu'on avait pris la voiture. Il confirme être allé récupérer de la drogue aussi pendant que Cécile Bourgeon et les fillettes étaient au Mac Do : Je suis pas sûr, mais je crois que c'était de l'héro. Lors de cet après-midi de courses en famille, les accusés reconnaissent donc avoir tous deux acheté des stupéfiants: lui de l'héroïne, elle du cannabis. Me Canis : Fiona reste très en retrait, il s'était passé quelque chose ce jour-là? CB : Euh.. Non. Après ça pouvait arriver qu'elle ne suive pas toujours d'un pas assez rapide. Me Canis, concernant les achats de vêtements de ce jour là : Il n'y avait rien pour Fiona, c'était tout pour sa petite soeur. CB : Oui. BM : Fiona avait tout ce qu'il fallait en habits, elle ne manquait de rien.
  18. Le président lit l'audition de l'ancien compagnon de la voisine, qu'il qualifie de "junkie". Puis il lit l'audition d'une parent d'élève qui a vu Fiona, à 13h30 le vendredi 10 mai 2013, devant son école. Elle est sûre à 98% : ce serait l'une des dernières personnes à avoir vu Fiona vivante. Dans son audition de l'époque, cette même parent d'élève avait précisé que Cécile Bourgeon était très dure avec Fiona, qu'elle sifflait même pour la faire venir. Le président revient sur l'après-midi du mercredi 8 mai 2013, lors de laquelle Fiona a été filmée par les caméras d'une enseigne de fast-food et d'un magasin de vêtements du centre-ville clermontois, place de Jaude. Il s'agit des dernières images de la fillette vivante. L'huissier ne retrouve pas les vidéos, l'audience est donc suspendue pour quelques minutes.. C'est exactement ce que j'ai pensé !!!
  19. 07 décembre Une ancienne amie de CB Cécile Bourgeon était très gentille. On a bu le café quelques fois ensemble. On ne se fréquentait pas plus que ça. Berkane Makhlouf ne voulait pas que l'on se voie. Nos filles se fréquentaient dans le parc du quartier Goncourt, où on habitait toutes les deux, Fiona était une petite fille très gentille. Le témoin n'est pas très prolixe. Le président lui rappelle ses anciennes dépositions. Et l'ancienne voisine se souvient soudain d'un épisode durant lequel le beau-père de Fiona, Berkane Makhlouf, l'avait mise à la porte : "Une fois, elle [Cécile Bourgeon] était même revenue, et il l'avait une nouvelle fois mise à la porte. (...) Je ne sais pas ce qu'il lui est passé par le tête mais, avec lui, je ne la voyais plus" A partir du moment où Cécile s'est mise avec lui, elle a coupé les ponts. Elle ne descendait plus en bas de l'immeuble, elle restait tout le temps chez elle. La Clermontoise a des souvenirs très flous et une élocution difficile.. Prsdt : Vous avez consommé quelque chose ce matin ? - Non.. Je suis pas là pour critiquer Cécile, mais chaque fois que ses filles faisaient quelque chose de mal, elle leur mettait des fessées et des claques.. Quant au lac d'Aydat, l'endroit près duquel Cécile Bourgeon déclare avoir enterré sa fille Fiona, l'ancienne voisine le connaît. Elle s'y baigne tous les étés et précise que "Cécile Bourgeon devait aussi bien le connaître". BM : Je me rappelle de cette femme. Elle se posait chez nous sans frapper. Elle était en détresse affective, elle nous racontait sa vie. Un jour, elle a voulu frapper Cécile. C'est ce jour-là que je l'ai mise dehors. Je lui ai dit de nous laisser tranquille. En plus son copain nous vendait de la coke et nous avait arnaqué à l'époque. Il nous a vendu du sucre pour de l'héroïne. CB : Je ne suis pas d'accord, je n'ai jamais frappé mes enfants devant elle. Témoin, qui insite : J'ai déjà vu Cécile mettre des gifles et fessées aux enfants et à Fiona. Elle n'avait pas beaucoup de patience !
  20. Drôle de gloubi-boulga tout ça non ? ...
  21. January

    Psychose sur les haras

    Sur les 460 faits avérés, seuls 86 ont pu être associés à une implication humaine. Un chiffre qui a créé une vague d'incompréhension et de colère auprès des éleveurs. «Les dernières expertises ont permis d'éliminer la piste d'une intervention humaine. À chaque fois, nos enquêtes ont conclu à des blessures accidentelles ou à des attaques d'animaux sauvages», indique le commandant Olivier Maldant de la compagnie de gendarmerie de Vitré. «20% des violences constatées peuvent être imputées à la main de l'homme», confirme le ministère de l'Intérieur. Les 80% restants peuvent être attribués à des bêtes sauvages ou au cheval lui même. https://www.lefigaro.fr/actualite-france/chevaux-mutiles-les-gendarmes-ecartent-majoritairement-la-piste-humaine-20201206
  22. Oui, j'ai lu une quarantaine de pages à peu près. Un peu tôt pour une critique, mais je reviendrai dire dans 24 ou 48 heures.
  23. January

    F1 - Saison 2020

    Grand prix de merde. La honte sur Mercedes, une belle bande de saloperies, même pas regardé jusqu'au bout, dégoûtée. Crevaison lente mais oui bien sûr, mauvais pneumatiques allez, c'est ça ! Même pour Perez la victoire est lamentable, il aurait largement préféré finir avec Russel aux fesses. Dégueulasse.
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