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Mórrígan

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Tout ce qui a été posté par Mórrígan

  1. Griveaux n'en reste pas moins une victime (sans parler des victimes collatérales). Rien à voir avec le profil (âge, genre, statut et profession). C'est sa couleur politique, qui vous dérange ? Il a enregistré ce film via une de ces applications qui effacent la vidéo au bout de quelques secondes. Sauf, que cette dame a eu le réflexe de l'enregistrer. Le sexting est certes immature et sans classe. Le revenge porn, est quant à lui, puni par la loi.
  2. Cela relève en effet de la psychiatrie (tout comme se coudre la bouche et se rouler nu dans du fil barbelé) et le jury qui l'a primé, également (prix de la "dissidence créative"). Une bonne séance de groupe, allez hop. Cette histoire sordide se clarifie. Maintenant reste à savoir si cet "artiste" masochiste est seulement intégriste, porté par la jalousie et la vengeance ou bien si ceci a savamment été organisé (quand une faiblesse est connue, elle peut aussi être exploitée). Oui, M. Schiappa a de la visibilité et fait parler souvent d'elle. Néanmoins, c'est une personnalité clivante, pas assez consensuelle pour la mairie de Paris. Le pari serait bien trop audacieux (et elle se démène plutôt là où elle est). Le match pour la mairie de Paris va se jouer entre femmes, nous le savions depuis le début (match Hidalgo vs Dati). C'est un poste-clé. Les femmes ont ici plus de visibilité. Pourvu que cela continue ! Bien que non partisane, des "il aurait dû", l'article d'Ovidie est intéressant à lire (elle l'est quand elle sort de l'intellectualisation de la sodomie), et rappelle que B.Griveaux est aussi une victime : "Billet. «Comme beaucoup, j’ai découvert les vidéos au petit-déjeuner. Il ne m’a pas fallu les chercher au fin fond du Dark Web, elles sont venues à moi directement après quelques secondes à faire défiler Twitter. A la lecture des premiers commentaires, il m’est apparu qu’un certain nombre d’internautes ne faisaient toujours pas le distinguo entre pornographie et revenge porn [diffusion sur Internet de photos sexuellement explicites d’une personne sans son accord, ndlr], une pratique illégale punie de deux ans d’emprisonnement et 60 000 euros d’amende. Beaucoup ont relayé ces vidéos, directement ou indirectement, sans même avoir conscience de leur complicité au regard de la loi. Je me suis dit que l’information n’avait pas assez circulé, qu’il y avait un échec des campagnes menées. «Benjamin Griveaux n’a pas vraiment le profil classique de la victime. Habituellement cette violence qui appelle à discriminer une personne pour sa sexualité, prétendue ou réelle, s’abat plutôt sur les femmes voire très jeunes filles, les travailleuses du sexe et les personnes LGBTQI +. Les hommes cisgenres hétérosexuels sont généralement plutôt épargnés. Pourtant, je ne peux m’empêcher de penser qu’avec cet épisode, on a loupé le coche d’une campagne efficace, limite d’un message inspirant". Suite de l'article : https://www.liberation.fr/debats/2020/02/14/en-se-retirant-il-envoie-un-mauvais-message_1778509
  3. Il ne manquerait plus que vous vous mettiez à geindre et alors que vous n'avez de cesse, de me solliciter. Laissez donc cette vidéo là où elle se trouve. Bouh.
  4. En accord. Chichi avait un plus grand capital sympathie, bien qu’il fut aussi un goujat, entre autres choses. Et oui, Pavlenski se distingue ici sous les traits d’un amant aigri et revanchard. Son argument (il dénoncerait l’hypocrisie d’un candidat qui se place comme le « candidat des familles ») ne tient pas la route. Ça ne trompe personne. Cette histoire, ajoute encore à mon sens, au médiocre qu’est la politique actuelle. Je redoute les présidentielles. Que vont-ils encore nous sortir du chapeau ?
  5. Les chaussures orthopédiques eu égard à votre âge canonique. NB : Je n'y peux rien, vous me citez. Vous m'aimez bien trop. Suffit.
  6. Ah oui, vous aviez allumé la lumière, avant de vous mettre sur le dos ?
  7. Le petit Hugo s'était excusé pour sa blague. Ça l'a suivi longtemps. Ça le suit peut-être même encore. Erf.
  8. Et vous êtes déçue ? *affreuse boule jaune qui rit*
  9. Moi non plus, néanmoins, nous ne sommes pas obligés de regarder non plus. Il est à se demander si les mémères ragoteuses qui s'affolent à l'idée qu'un homme puisse se masturber (Ciel !), en ont déjà vu une.
  10. La vie privée de cet homme (réelle ou présumée) ne nous concerne absolument pas. Il y a une espèce d'américanisation des campagnes électorales, tout à fait détestable. Pas étonnant que de plus en plus se détournent de la politique et/ou votent comme des manches, avec le numéro de Closer fiché sous l'aisselle. Beurk !
  11. Le "règlement de compte" est ici très light. N'exagérons rien. Les personnalités publiques ont toujours été exposées. D'ailleurs c'est le principe. Les médias, veillant au grain.
  12. L'un n'empêche pas l'autre. C'est douloureux qu'une autre femme soit confondue avec soi (cela peut indiquer qu'elle n'aurait rien de remarquable/d'exceptionnel, en plus du reste). C'est douloureux d'être prise pour une autre femme. L'a t-il aimée au départ ? C'est un second choix voire un rien du tout. Toutes les parties peuvent souffrir et devraient être considérées. À quel moment Léa se réconcilie t-elle avec elle-même ? Avec son mari ? (est-ce qu'il l'écoute ?). C'est à Dieu que Léa s'adresse à la naissance de ses fils (pas à Jacob), espérant pouvoir garder son mari. C'est "bien" de faire la paix. Des soeurs n'ont pas à rester fâchées et d'autant pour un homme. Les mythes (bibliques ici) ont ainsi une valeur éducative. Le fait que Lea et Rachel se réconcilient à la fin ou que Rachel souffre aussi de son côté n'invalide pas sa théorie. Je ne vois pas le rapport. Je trouve son analyse théologique très pertinente, et très étayée. D.Horvilleur nous offre aussi une vision dépoussiérée et plus humaine des textes.
  13. Je pense que ce que ces "beaucoup" qui "pensent tout bas", finalement, ne souffrent pas de mutisme. Zemmour ainsi, ne sert à rien, sauf à vouloir de l'entertainment. Et c'est ce qu'il fournit, à mes yeux, quand il tombe dans la caricature. Une émission sur le marché de l'emploi ? Ce serait peut-être intéressant de la regarder. Là, je faisais référence à l'émission de la semaine. Il serait difficile de reprocher à Air France de faire de la discrimination(critère âge) quant au personnel naviguant. Souvent vieux et... dépressifs aussi. Apathie, Askolovitch... petite coquine chafouine ! Rien à voir avec la brillance d'Onfray (et il ne fait pas le trottoir). Tout à fait et sus aux raviolis ! (C'est pire que de l'amour, là, non ?).
  14. Bien sûr. Je ne l'ai pas encore trouvé répugnant, ceci dit, dans l'émission. Son discours est vieillot ou représentatif de ce que l'on peut déjà lire ci et là. Pas vraiment de subversion. Je suis peut-être blasée. Cela peut me faire rire, éventuellement. Ce n'est pas du tout le rôle d'un président -ni même d'un ancien président- d'aller faire le zouave dans ce genre d'émission grand public. Enfin, je reste d'avis, que ceux-ci ont à observer une certaine distance, du recul, garder de la hauteur et de la prestance. Le fait que certains aient déjà fait la une de Closer, est épouvantable. Le fait que des artistes, ou des personnages publics, espèrent pouvoir accéder à plus hautes sphères de la politique, m'horripile. Chacun à sa place. Pas trop fan des mélanges, même si j'ajoute souvent du parmesan dans la pasta alla bolognese.
  15. C'est un polémiste. Son job est de polémiquer et de vendre des livres. Lui non plus. En effet, il n'a pas raison sur grand chose. Un voile de vérité et beaucoup de broderies. J'avoue que dès lors que cela devient caricatural, je bloque. Pour les mêmes raisons, la prose des trolls m'est souvent insipide. Nous venons tous de quelque part, et ôter l'identité, l'essence, les racines d'un individu -qui se construit- afin de le fondre dans un moule uniforme, ne me paraît pas être une bonne idée. Je pense que l'on peut avoir l'esprit patriote, aimer sincèrement la France, et encore être conscients que si nous avons des droits, nous avons aussi des devoirs... tout en restant fier(e) de ses origines. Et, porter un prénom qui a à voir avec notre héritage, autrement dit, exotique, n'entrave en rien le reste. Il cherche là à dédouaner des pratiques dans le monde de l'emploi, qui sont bien évidemment discriminatoires. Je ne peux pas vous écrire qu'il innove. Ce sont ces mêmes idées qu'il est aussi possible de lire sur ce forum, depuis bien des années. Son discours résonne comme un disque rayé, pour moi. Toutes les voix méritent d'être entendues dans un souci de liberté d'expression, et représentées également. Si vous pensez qu'il représente bien vos idées, et celles d'autres personnes, ou que c'est la seule voix de l'opposition, dans les médias, c'est bien pour vous. J'aurais tendance à lui préférer Onfray (et de loin). Je l'écouterai toutefois à nouveau, en effet, j'aime mieux savoir ce que je décrie.
  16. Ils ne sont donc pas obligés. C'est tout à leur honneur. C'est un message positif, qu'ils font passer. Concernant l'info relayée, je suis déjà agréablement surprise qu'il n'est pas été question de "jeunes". Les médias ont tendance à les stigmatiser et c'est assez décourageant de voir ainsi opposer les générations. Après, j'ai envie de vous écrire que les individus qui volent l'étendard français à la mairie, par chez moi, et avec récurrence (la mairesse est au bout du rouleau), ne l'échangent jamais contre des drapeaux de la Tunisie et de l'Algérie. C'est peut-être simplement là une mauvaise blague, un pari, une performance (nous sommes en plein dans cette ère crétine sublimée par les réseaux sociaux). Je refuse toutefois de verser dans les théories du complot, qu'il s'agisse de l'électorat supposé du RN, ou bien de LFI. 98% disait mon grand-père. Je crois que c'était un humaniste, discret.
  17. Pour répondre à la question : je n'en sais fichtre rien et je félicite ceux et celles qui ont la conviction intime qu'ils/elles accepteraient ou pas. Les hommes qui portent déjà des collants et des sous-vêtements féminins, me sidèrent. À leur vue, ma libido dégringole jusqu'au point mort. Je me doute qu'il y a une grande souffrance et compatis aussi. La simple idée de devoir prêter mon rouge à lèvres ou bien une paire d'escarpins à la personne, qui, la veille s'était réveillée encore homme à mes côtés, n'est pas loin de déclencher une crise de je ne sais trop quoi (d'hilarité, peut-être ?). Curieusement, il m'arrive d'emprunter une chemise pour la nuit ou le lever ou bien des cravates alors que l'inverse à l'instant T me semble infranchissable. Enfin je n'en sais rien, il y a des sentiments et des enjeux familiaux. Un vrai supplice.
  18. Je croise pour mes petits doigts pour les turques. Et au Sud des États-Unis, une majorité est conservatrice. Chez nous, il se dit souvent que c'est au Nord que les mentalités sont les moins évoluées ou les plus lentes. Genre... Notons que vous n'êtes qu'une libertaire. Le vent tourne pour cette idéologie souvent répugnante : tant mieux !
  19. @Spontzy est un grand homme, au petit pied. Vous êtes homme d'une grande intuition, en plus du reste (je ne peux pas, j'ai twirling bâton). Plus sérieusement, je ne vois pas l'intérêt/l'utilité de faire parti d'un front de résistance pour la liberté d'expression, quand elle n'est pas menacée. Cela ne me ressemble pas et je ne suis surtout pas paranoïaque. Entre outre, si je clique sur la publication Twitter du triste sire, je peux m'apercevoir que sur la poignée d'huluberlus qui sont "trop pas contents", aucun ne semble être asiatique. Il y a de vieilles connaissances de collège qui le définissent comme un être méprisable. Ça ne va pas bien loin ou plus loin. Et sur la cinquantaine, il a aussi ses fans.
  20. Ce sont celles du seigneur qui sont censées l'être *affreuse boule jaune pédante". Alors la psychologie inversée... seulement après une bassine de thé (ou quelques shots), je viens d'ingérer une analyse de texte biblique et ai retranscrit quelques idées. Traduction : j'ai la tête comme une couscoussière ! Je comprends l'idée, oui, bien entendu. C'est affaire de mentalités. L'honneur de la famille prime sur l'individu, ses plaies, sa souffrance, sa dignité, son vouloir. "Ce n'est pas nouveau", la bonne blague ! Strauss-Khan a troussé une boniche ? "Ce n'est pas nouveau", de tous temps, les maîtres troussaient les boniches dans les hôtels particulier, au détour d'un couloir étroit. C'est traditionnel. Argument d'autorité et laissé faire. Je note que le sort de ces enfants en Turquie, vous touche davantage que celui de cette enfant qui fut abusée, droguée, sodomisée par ce cinéaste que vous adulez, auquel vous avez trouvé maintes excuses, et qui est d'une trentaine d'années, son aîné. Violée à 10 ans, par un pasteur et paroissien, enceinte et forcée de l'épouser à 11 ans (issue d'une famille de fervents Pentecôtistes): c'est bien évidemment, une horreur. Petite mère. Mais comment peut-on laisser faire choses pareilles ?! Ça fiche vraiment en rogne. Vous prêchez une convaincue, à mon sens, nombre d'États, aux États-Unis véhiculent des valeurs, et ont des lois, d'arriérés. Souvent, la religion, à y voir. En ce qui concerne la Turquie, le projet de loi est revenu à la surface, proposé encore par des conservateurs et il faut que des militantes féministes se fassent entendre, pour qu'il soit encore abandonné. La première fois c'était en 2005. Ce projet est symptomatique de la mentalité de certains, heureusement que ces femmes arrivent à se faire entendre.
  21. Jacob épousa Léa, en la prenant pour sa soeur Rachel. En donnant naissance à son premier, Léa dit : "L'Éternel a entendu que j'étais dédaignée et Il m'a accordé cet enfant". À la naissance du second, elle poursuit : "Ah que mon époux puisse m'être désormais attaché !". Simon et Levi font preuve d'une terrible violence à l'égard des habitants de Sichem (Genèse 35), passés un à un, sous le fil de l'épée, afin de laver l'honneur familial bafoué. Leur père dit d'eux, sur son lit de mort "leurs armes sont des instruments de violence" (Genèse 49). Le fils du roi David fait la guerre au sien, avec acharnement. Absalon signifie "père en paix". Sa mère, Maaka, fut selon la légende, prisonnière et butin de guerre. Ismaël est l'enfant d'Hagar (servante de Sarah) humiliée par sa maîtresse et renvoyée par son maître, dans le désert. Tous sont des fils de femmes abusées ou délaissées, en effet. Les hommes violents de l'histoire biblique ont en commun d'être ds fils de femmes blessées ou mal aimées. Ils portent évidemment la responsabilité de leurs actes. Mais, ils sont également chargés d'une douleur maternelle qui semble puissamment nourrir leur rage. J'y reviens, plus tard, avec Caïn. Nul ne peut se développer sans ancrages culturels, qu'ils soient sensoriels, linguistiques ou relationnels. Sans ancrage, l'enfant qui se développe n'a aucun devenir. Il doit savoir qu'il fait partie d'un "nous" bien avant de pouvoir dire "je". Telle est l'ambiguïté de la transmission : ne pas appartenir condamne à mourir, et trop appartenir, à ne jamais devenir soi. Se couper pour mieux advenir, c'est ce que nous content les mythes fondateurs de bien des civilisations. Il y est souvent question d'un héros qui accède à sa destinée dans la rupture avec le monde de ses origines. Zeus et Oedipe se débarrassent de leurs pères respectifs, afin de rester en vie. Ulysse s'éloigne de la terre-mère pour la retrouver autrement. Même chose pour Moïse, qui doit s'éloigner et de sa mère biologique hébraïque, puis de sa famille adoptive égyptienne, pour accéder à son destin, avant de découvrir sa promise, la Terre promise. À la fois apatride, et a-matride, le peuple d'Israël a erré 40 ans dans le désert, c'est dire s'il lui aura fallu la maturité et la force nécessaire pour se couper de la mère (possessive). Il mettra ainsi 40 ans, le temps d'oublier maman et de trouver une femme, comme Dieu l'annonce à Adam au tout début de la Genèse : "L'homme quittera son père et sa mère" et seulement alors, "il pourra s'unir à sa femme". Le récit de l'Exode sonne comme un accouchement provoqué par une divine sage-femme, et dont Moïse serait la nourrice : "Ce n'est pas moi qui ai porté ce peuple et qui l'ai mis au monde, et pourtant tu m'ordonnes de le prendre dans les bras comme une nourrice prend un bébé (...) ?" (chapitre 11 du livre ds Nombres). Le travail d'expulsion est amorcé avant le terme prévu (dans les douleurs de l'enfantement). Dix plaies s'abattent sur la mère et la frappe dans sa chair, tandis que se dilate le passage que les Hébreux (prématurés) empruntent. Joli métaphore. La nuit de la Pâque juive s'appelle en hébreu "la fête de passage". L'injonction donnée aux Hébreux est claire : "Jamais vous ne retournerez vers l'Égypte !". Autrement dit : nul ne revient dans le ventre de ses origines, même si la tentation est grande. Et elle va être formulée : "Pourquoi nous as-tu fait sortir de là ?" se lamentent-ils nostalgiques, "du poisson que nous mangions pour rien en Égypte, des concombres et des melons, des poireaux et des oignons et de l'ail". Trop dure la vie au dehors de l'utérus ! Je n'ai pas lu Girard. De mémoire, vous me l'aviez conseillé alors que vous n'aimiez pas trop la façon dont Onfray traite Freud. Le livre de D. Horvilleur est très riche. Le style est très dynamique, complétés de paroles de chansons et de poèmes, de blagues, très a propos. Il y a beaucoup d'idées. Elle amène également à se questionner. Il y a un fil conducteur et finalement le passage la circoncision s'imbrique parfaitement. Les rites et les récits juifs renvoie constamment à ce devoir couper : rompre avec le lieu et le corps de ses pères (Abraham), et rompre avec le lieu et le corps de ses mères (nouveau-né circoncis). La fusion est par essence mortifère et coup-able. La séparation (même salutaire), est toujours violente puisque nous ne savons naître qu'ainsi : dans l'arrachement. Le terme définissant la circoncision, dans la Bible, n'est pas seulement valable pour l'organe génital masculin. Il "conviendrait" de circoncire d'autres parties du corps. Selon la légende rabbinique, Moïse serait déjà né circoncis, ou plutôt ayant besoin d'un circoncision d'un autre type, une césure au niveau du langage (Exode 6:12). Ailleurs l'Homme est rappelé au devoir de circoncire son coeur ou ses oreilles. Il existerait plusieurs "prépuces" à ôter. Le point commun entre toutes ces membranes anatomiques ou symboliques, est de maintenir un voile sur des organes "relationnels". La circoncision (l'ouverture) serait ainsi garante d'une rencontre avec autrui, comme si la conscience du manque qu'elle induisait, pouvait faire sortir de l'individu de son cloisonnement originel. Le rite de la circoncision débute avec le passage de l'enfant, des bras de sa mère à ceux d'un tiers (souvent une grand-mère ou une soeur), pour l'emmener vers le lieu où se tiendra la circoncision. Ici, vint encore la symbolique. Il est signifié à la mère, que l'enfant qui lui est pris, lui reviendra différent. À ce moment-là, bien des mères pleurent. C'est une façon de couper (à nouveau) le cordon, non plus dans l'intimité féminine d'une salle d'accouchement, mais en présence de la communauté (et des hommes). Pour en revenir à Caïn, voici comment il est conté à travers la Bible : "L'homme connu Eve, sa femme. Elle conçut et enfanta Caïn, et elle dit : "J'ai acquis un homme avec l'Éternel !". Elle continua d'enfanter son frère, Abel. Abel était pasteur de menu bétail, et Caïn cultivait la terre. Il arriva au bout des jours, que Caïn présentât, du produit de la terre, une offrande à l'Éternel. et Abel, offrit, lui aussi, des premiers-nés de son bétail, de leurs parties grasses. L'Éternel se tourna vers Abel et son offrande, mais vers Caïn et son offrande, il ne se tourna pas ; Caïn en conçut un grand chagrin, et son visage fut abattu. L'Éternel dit à Caïn : "Pourquoi es-tu si chagrin, et pourquoi ton visage est-il abattu ? Si tu t'améliores, ne pourrais-tu te relever ? Sinon la faute est tapie à la porte : elle te désire, mais toi, sache la dominer !". Caïn dit à son frère Abel ; et comme ils étaient aux champs, Caïn se leva vers Abel son frère, et le tua. Dieu dit à Caïn: "Où est Abel ton frère ?". Il répondit : "Je ne sais ; suis-je le gardien de mon frère ?". Dieu dit : "Qu'as-tu fait ! Le cri des sangs de ton frère s'élève jusqu'à moi, depuis la terre. Et maintenant tu es maudit de cette terre qui a ouvert sa bouche pour recevoir de ta main les sangs de ton frère". Dans l'Eden, au commencement, Adam et Eve étaient un (une sorte d'androgyne). C'est dans un second temps, dans le second chapitre de la Genèse, que Dieu les sépare. L'homme connaît sa femme, au sens biblique du terme (intimité co-naissante). Cette rencontre entre ces deux êtres va donner pour la première fois, naissance à un tiers. Au moment de la fécondation, Adam est absent, comme s'il laissait place et disparaît du texte. Eve semble concevoir et enfanter seule, donner un nom (Caïn pour "demi-dieu" et Abel pour "vapeur, buée"). Caïn, premier enfant, "demi-dieu", ne serait pas vraiment celui de son père terrestre, puisque sa mère dit qu'elle l'a "acquis" avec Dieu himself. Il est à la fois sa propriété à elle mais également fruit de sa rencontre avec le transcendant (enfant de la toute puissance divine ou maternelle). Plusieurs choses opposent les deux frères. L'un est tout (puissant) et l'autre n'est rien (vapeur, évanescent). Gloire à l'aîné ! Caïn cultive la terre (décrite comme maudite à ses parents), tandis qu'Abel, lui est nomade. L'un est ancré et bien difficile est sa tâche (faire fructifier le lourd héritage familial), l'autre fait bien ce qui lui chante, il peut emprunter des voies inédites. Quand Caïn offre ses premiers fruits (pourris ?), Abel lui offre, peut-être inspiré par son frère les aînés de son troupeau, soit ce qu'il n'est pas. Dieu accepte un don et pas l'autre et sans motif clair encore. "Pourquoi la figure titulaire (le divin peut-être là parent pleinement ou parent idéalisé) accepterait-elle le cadeau de mon frère et non le mien ?". Ceci est vécu, bien entendu comme une grande injustice de laquelle nait la jalousie et la souffrance. Le visage (en hébreu panim : intériorité, ou ce qui affiche au-dehors ce qu'abritent les profondeurs) de Caïn s'affaisse. Est-ce que Caïn peut entendre cet échec, et l'admettre, lui le premier né, lui le demi-dieu. Dieu réaffirme ensuite, ce qu'il avait déjà énoncé aux parents, quelques pages avant (leur formulant une possibilité de transgression) : tu disposes d'une liberté et d'une responsabilité n'existant que dans un univers où l'injustice à sa place/tu as connu une profonde douleur, que vas-tu en faire ? Dans un monde juste et parfait, la responsabilité n'aurait aucun sens. Il lui dit "Si tu t'améliores, ne pourrais-tu pas te relever ?", en hébreu : "quand tu t'amélioreras (au futur), tu t'es relevé (au passé). Curieuse concordance des temps : Caïn doit à l'avenir se relever de son passé, aussi douloureux soit-il. C'est la définition biblique de la résilience (du latin resalio, "rebond" et en physique, c'est la propriété des matériaux capables de reprendre leur forme suite à une compression). Plus tard dans le dialogue, quand Caïn répond : "Je ne sais/Je ne connais pas. Suis-je le gardien de mon frère ?". Ai-je de ce frère une co-naissance. Les Dieux, même demis, n'ont-ils aussi pas droit de vie de mort sur les humains ? N'est-il pas logique que le "Tout" annihile le "Rien", et d'autant que ce rien est "vapeur". Caïn plaide non coupable. Plus encore, où était Dieu, où étaient les parents qui auraient du veiller sur le cadet ? Ce n'est pas sa faute à lui. C'est la faute de papa et maman. Absence coupable et présence excessive. Papa est parti et maman est envahissante, même quand elle n'est pas là, tel un spectre. Dieu lui dit : "La faute est tapie à l'ouverture". C'est presque une énigme du Père Fouras et il y a une faute de grammaire, cette fois (coïncidence ?). D. Horvilleur revient sur ce qu'il est convenu d'appeler "faute originelle", qui est pour elle un malentendu bibliques des mieux répandus. Dans le récit de la Genèse, celui de la consommation du fruit défendu, il n'est pas question de "faute". L'Homme, transgresse un effet l'interdit qui lui est formulé, mais pour mieux accéder à une connaissance nouvelle. La première occurence du terme "faute" apparaît à la seconde génération, avec cette phrase énigmatique (et mal orthographiée). La faute (en hébreu h'atat, terme féminin) ne surgit pas du passé mais pèse sur son avenir. Le verbe conjugué au côté d'h'atat st lui, masculin (rovetz) : "à l'ouverture la faute est tapi" (et non tapie). Peut-être que le sujet de la phrase est à chercher ailleurs, du côté du seul autre terme masculin du verset (petakh, l'ouverture). Ce qui est tapi n'est pas une faute, mais une porte et c'est dans ce passage que pourrait s'être glissée la faute. Toute porte renvoie à la première matrice, l'origine du monde et en l'occurence Eve, pour Caïn, d'autant. La faute serait donc un résidu d'histoire maternelle. Pour enfoncer le clou, Dieu lui adresse ces mots "Et toi, tu le dominera". Résurgence du passé. Au chapitre précédent, Dieu s'est adressé à Eve presque mot pour mot, quand il lui a annoncé les conséquences de la transgression : ton désir te portera vers ton homme "et lui, il te dominera" (Genèse 3:16). Les mêmes termes de désir et de domination sont réitérés, comme un écho transgénérationnel d'une parole déjà énoncée (comme un revenant de la génération passée). En faisant Abel, le second né, Eve, elle-même seconde née, a fait un "Rien. Caïn va au bout de ce désir maternel et éradique ce rien ? Le fils n'aurait fait que poursuivre un programme implanté en lui à la naissance, comme un héritage maternel et psychotique ? Au grand jeu de la compétition victimaire, on trouve toujours sur qui défausser sa responsabilité. Au sujet d'Eve, au début elle n'est Eve mais isha (littéralement homme-sse) tirée de la côte d'Adam et tirée de ish (homme). Il la nomme comme il a nommé avant elle tous les animaux de la Création, mais son nom à elle est intégralement relationnel. Inscrite dans la relation à son partenaire, qui trouve son nom. Il n'était qu'alors Adam-humanité, le voici ish -un homme au masculin. L'Homme donne naissance à la femme (l'hommesse) qui, elle, fait naître l'homme. Le féminin est une sorte de trait d'union entre le H et le h, entre l'espèce et le genre. Le féminin est donc l'être relationnel par excellence dans la Bible. D'ailleurs si Adam parle et nomme, il n'a pas de conversation. C'est Eve qui converse en premier, certes avec un serpent. C'est ce dialogue qui va mener à la transgression. Après consommation du fruit défendu Dieu dit à la femme : "La passion, le désir t'attirera vers ton homme et lui, te dominera" (Genèse 3:16). Traduction par le plus célèbre commentateur juif médiéval (XIème siècle) : dorénavant, écrit-il, la femme ne parvient pas à verbaliser son désir. La transgression aurait donc porté atteinte à son langage, à son pouvoir-dire. Et c'est ce mutisme féminin qui constitue la source de la domination masculine. Sa verbalisation est désormais, partiellement entravée au profit de celui qui peut dire, pour elle ou contre elle, l'homme (Traité Erouvin 100b : après la consommation du fruit, une des punitions de la femme est qu'elle exprime dorénavant son désir en son coeur et non par sa bouche). Caïn va grandir, chargé de cette projection maternelle, comme un être dépossédé dans tous les sens du terme. hanté par la souffrance de sa mère, il ne s'appartient pas puisqu'il est là pour corriger la destinée d'Eve. Rien n'est non plus à lui, pas même la terre, aussi maudite soit-elle, sauf peut-être son frère, que sa mère lui a donné. Le mutisme s'est admirablement bien transmis. Avez-vous remarqué que Caïn "dit à son frère" avant de se lever et le tuer, mais il lui dit quoi ? Il y a une parole manquante, évaporée au fil de la traduction ? À moins qu'il n'est rien dit et que ce défaut de parole se soit matérialisé en violence. Son incapacité à dire, le mènerait au meurtre. Le terme "mutisme" (ilem) en hébreu, à la même racine que "violence" alimout". La violence de Caïn le renvoie à sa mère et son incapacité à mettre de la distance avec celle-ci (cette matrice qui l'enchaîne) : ce qui n'a pas su s'en couper, deviendra coupable. Tout ceci est fort troublant. Dans le chapitre suivant, elle sort de la Bible, pour s'intéresser aux autres cultures et notamment à la littérature arabo-musulmane. Elle évoque Shéhérazade (cela tombe bien, c'est l'une de mes histoires préférées), menacée par un sultan, dont elle veut contenir la violence par la parole (elle lui raconte l'histoire de Judar). Le dialogue est au coeur de son livre. J'espère que cela a fait sens pour vous. Pour ma part, j'y ai trouvé des réponses. Conquis le frangin ! Contente, que cette personnalité, vous plaise. D.Horvilleur gagne en effet à être connue. Plus encore. Il y a un fantasme de non-appartenance de la part de certains. Le repli identitaire et son obsession du collectif, en est une autre. Le communautarisme et le nationalisme (à ne pas confondre avec le patriotisme) en sont des enfants légitimes. Ils s'énoncent tous à la première personne du pluriel, un "nous" érigé souvent contre un "eux". Dans l'étouffement du "je", les racines et les héritages collectifs deviennent la seule définition de l'individu. D.Horvilleur reçoit toujours des lettres d'insultes et de menaces. Au-delà du fait, qu'elle soit femme rabbin, elle est aussi vue comme subversive. Ses critiques les plus virulentes sont souvent des orthodoxes, et encore des individus qui ne prennent pas le temps de la lire et/ou de l'écouter...
  22. Non c’est une proposition de loi, qui n’a finalement pas été adoptée si l’on en suit Le Figaro (ouf !). Ça a bien été envisagé. Je reprends l’introduction de votre lien : Le gouvernement turc a finalement décidé de retirer la proposition de loi permettant d'annuler la condamnation d'une personne pour viol sur mineur si l'agresseur épouse sa victime. Un «arrangement» qui se pratique dans plusieurs pays. Sûrement oui.
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