

Atalio
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Tout ce qui a été posté par Atalio
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D'où vient ce besoin d'être surpris, de vivre des choses nouvelles pour retrouver le désir ? Pour moi, aimer une personne c'est la connaître assez pour s'abandonner à elle, sans risquer de se perdre, en connaissance de cause. C'est comme un bon placement dans une banque solide. On place son cœur dans celui d'autrui. La fidélité dans l'amour peut-il se concevoir si on ne connaît pas l'autre ? Connaître l'autre et l'aimer, c'est réduire l'imprévisible aux agréables surprises, en excluant d'en vivre de mauvaises. Donc l'imprévisible est en théorie prévu, balisé. La lassitude ? C'est parfois l'oubli des qualités de l'autre, mais aussi l'oubli de la chance qu'on a de vivre avec quelqu'un. C'est parfois l'oubli de ce qui importe avant que la mort ne nous emporte. Ne pas supporter les habitudes d'une vie sans surprise, c'est trop souvent, selon moi, ne plus attacher assez d'importance à la vie tout court. Après, chacun profite, comme il l'entend, du temps dont il dispose avant de mourir. Il y a pour moi deux façons de vivre qui simplifient le problème: Aimer ou ne pas aimer.
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En amour : de l'homme qui possède et de la femme qui appartient
Atalio a répondu à un(e) sujet de Marc'heg dans Philosophie
"par amour, l'homme et la femme entendent chacun quelque chose de différent, - et c'est une des conditions de l'amour chez les deux sexes que l'un ne suppose pas chez l'autre le même sentiment." Je veux bien que certains pensent que cela est vrai, pour eux-mêmes et pour d'autres, mais pour moi, et sans doute pour beaucoup d'autres aussi, ce que Nietzsche dit là est absolument faux. Selon moi, il y a autant de façons d'aimer que de personnalités. Par ailleurs, il se peut très bien que l'on veuille être aimé comme on aime soi-même, pour peu qu'on ait un regard critique sur la relation qu'on espère créer. C'est même quelque chose de plutôt répandu que de vouloir pour autrui le bonheur qu'on se souhaite. -
Pour citer Shakespeare et une partie du monologue d'Hamlet le plus fameux : "qui voudrait supporter les fouets et les mépris du siècle, les injures du tyran, les dédains de l'orgueil, les tourments de l'amour méprisé, les lenteurs de la justice, l'insolence des gens en place, les rebuffades dont les médiocres accablent le mérite patient, quand avec un simple poignard il pourrait se donner lui-même son quitus? Qui voudrait porter des fardeaux, geindre et suer sous le poids d'une vie épuisante [...]" Pour ma part, je retiens particulièrement les "tourments de l'amour méprisé".
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Le "problème du christianisme" =D J'suis aussi curieux :)
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Attention avec le père Mommsen hein =) C'est le fondateur de l'histoire romaine comme science à part entière, mais il a écrit beaucoup de choses qu'on relativise ou qu'on réfute aujourd'hui (tout comme sans doute, dans les siècles à venir, on reviendra sur ce qu'on peut dire aujourd'hui...) Je connais juste l'exemple fameux de la "dyarchie mommsénienne", l'idée de Mommsen selon laquelle Auguste à transformé la République en un régime à deux têtes pensantes se partageant le pouvoir : le Princeps et le Sénat. Ce qui est considéré comme faux depuis un moment, car les historiens disent que seul Auguste détenait le pouvoir et qu'il avait seulement fait en sorte que le Sénat paraisse en conserver une part importante. Un bonhomme le Mommsen... il est mort d'une rupture ou d'une crise de quelque chose, pendant que, déjà bien âgé, il cherchait un livre dans les hautes étagères d'une bibliothèque. Le rêve, pour beaucoup d'universitaires, de mourir en pleine recherche, comme Molière en plein jeu. Chacun ses trucs.
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Dois-je lui avouer que j'ai eu des sentiments pour elle?
Atalio a répondu à un(e) sujet de Hypnos&Thanatos dans Amour et Séduction
Je te propose une solution intermédiaire au resto, peut-être plus facile à vivre pour quelqu'un de timide, mais c'est toi qui vois évidemment. Au moment de vous dire au revoir pour de bon, donne lui une lettre, qu'elle ouvrira plus tard, où tu lui avoues tes sentiments. Tu peux très bien l'accompagner d'un cadeau, d'une boîte de chocolats ou autre, et lui dire avant de la quitter, tous les compliments que votre amitié t'inspire, laissant ta lettre lui apprendre la vérité sur tes états d'âme. Dans cette lettre, dis-lui donc ce que tu hésitais à lui avouer en face, dis-lui à quel point tu as hésité à lui avouer, craignant sa réaction (que celle-ci fut bonne ou mauvaise), craignant de perdre son amitié. Enfin, tu lui dis ce que tu veux bien-sûr, je donne juste des pistes. Être honnête avant tout puisque tes sentiments pour elle sont sincères. Lui dire aussi que tes hésitations étaient dues au fait que tu la savais mère et mariée. Bref, ne plus rien lui cacher, en restant digne. Ce choix de lui écrire est, je trouve, un beau moyen de conclure une histoire qui a peu de chances d'aboutir. Tu te satisfais de ne plus lui mentir, de lui avoir dit tes sentiments (car ne pas avouer son amour pour une personne, c'est comme lui mentir un peu et rater l'occasion de vivre un beau moment), et si elle ne te répond rien (pour peu qu'elle ait ton adresse mail, ton numéro ou autre), tu peux tourner la page en étant satisfait d'avoir fait le nécessaire, en lui ayant donné l'occasion de te répondre ou non, à sa manière. Quoi que tu décides au final, bonne chance ! -
Je sais qu'on s'est un peu éloigné du sujet de base, mais notre discussion actuelle (l'impérialisme romain) découle de la chute de l'empire, tout autant qu'il permet de nourrir la réflexion. g_pu_rien, ce que tu dis ne me sembles pas clair. Si tu dis que les guerres de Rome ont été surtout des "guerres opportunistes", bien que cela reste à définir et à prouver, je ne vois pas en quoi c'est un argument qui prouve que les peuples étrangers à Rome n'ont pas été soumis par elle, au terme de ces guerres. La guerre des Gaules est une guerre de conquête qui a servi César dans un but politique qui consistait à gagner autant de prestige que Pompée, afin de se poser en concurrent sérieux et légitime (en profitant du flou "artistique" du droit romain concernant les pouvoirs du gouverneur d'une province). Ensuite, bien que je ne les connaisse pas en détail, les "guerres samnites" et les "guerres de macédoine" portent bien leur nom. Il y eut de nombreuses batailles, défaites et victoires, des exterminations et au final, le contrôle de territoires nouveaux par Rome, qui impose sa loi et réprime les révoltes. Si, pour la Dacie, l'Anatolie, la Syrie et d'autres, les circonstances qui amenèrent ces territoires sous le contrôle de Rome diffèrent (ça se passa parfois par la diplomatie, parfois par la guerre), Rome a étendu son emprise et déployé tout un arsenal fiscal et répressif, en tachant cependant d'adapter le plus possible ses lois aux différentes situations. Une révolte quelque part et que fait-on ? On envoie la légion.
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le célèbre comédien britannique Rowan Atkinson (Mr Bean) s'est converti à l’islam
Atalio a répondu à un(e) sujet de rafa147 dans Religion et Culte
Converti à l'Islam ok, mais dans ce cas, il doit choisir s'il est plutôt de la mouvance chiite ou sunnite ou autre ? Parce qu'apparemment, les différences ont de l'importance. -
Ma vision des choses diffère pas mal de la tienne (évidemment je peux me tromper ou être trop incomplet). Pour moi, Alexandre n'a rien inventé. Il a juste étendu son autorité comme jamais personne avant lui. Il était roi, ses possessions ont grandi énormément sous son règne, mais ce schéma s'était répété bien avant lui, à d'autres échelles. S'il s'appuyait sur son identité de Grec pour créer peut-être une culture commune à tout son empire, il a aussi emprunté beaucoup à la "culture" perse et s'est éloigné de ses racines (il faudrait définir ces mots - civilisation, culture, identité - dans le sens qu'on leur donne et que les anciens leurs donnaient peut-être, mais ça dépasse de loin nos ambitions). Quand bien même il n'aurait pas été séduit par quelques aspects des cultures qu'il tenait sous sa coupe, il ne faisait qu'être lui-même, macédonien, comme tout conquérant avant lui qui s'imposait et imposait ses traditions aux peuples étrangers et soumis. En fait, s'il devait y avoir une nouveauté, elle serait sans doute à chercher dans l'ouverture d'esprit dont fit preuve Alexandre envers les traditions étrangères. On sait que cela lui fut largement reproché par ses proches. Ensuite, je pense que seule l'image d'Alexandre fut récupérée volontairement par les Romains dans la communication (certains rechignent à parler de "propagande") impériale. On ne devrait parler d'empire gréco-romain qu'en vertu de la division principale des peuples de l'empire, entre Grecs et Latins (bien que cette division masque l'ensemble des peuples soumis qui ont d'autres origines). L'empire en tant que construction politique et idéologique, n'est à mon sens qu'une création romaine rendue possible par le droit, l'administration et l'armée de Rome. Il est le résultat d'évolutions lentes de la fin de la République à Auguste, ce dernier étant sans doute son principal artisan.
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Ce sont des questions fondamentales et ce que tu dis paraît logique Magus, avec Caracalla, peut-être que la citoyenneté romaine perd de son attrait pour les couches les plus aisées, puisqu'elle leurs est acquise. Le déclin de l'évergétisme serait lui le reflet d'un désintéressement pour le prestige de la cité. Un de mes profs insistait sur l'importance du prestige des cités et la concurrence qui régnait entre elles pour paraître la plus rayonnante et la plus attractive. Cependant, le lien entre le prestige d'une cité et la citoyenneté romaine me semble pas évident. C'est peut-être deux phénomènes différents qui ont eu le même effet, la baisse de l'importance de l'identité romaine à travers l'empire.
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Je ne pense pas que la diversité des peuples de l'empire ait été une cause de son effondrement. Rome était une ville cosmopolite et de nombreux éloges saluent la Ville où le monde entier est représenté. Il y a tout un discours politique sur Rome comme centre du monde. Des études défendent l'idée que petit à petit, les empereurs ont transmis le prestige de leur charge à l'image de la Ville. Il y a eu comme une confusion des concepts, à travers le culte impérial. Roma aeterna a d'ailleurs émergé tardivement dans l'antiquité, il me semble. Mais pour revenir à la diversité des peuples de l'empire, elle fut présente dès le moment où Rome a conquis l'Italie puis s'est répandue dans le bassin méditerranéen. Tout le génie de Rome a consisté à maintenir son contrôle sur les peuples vaincus ou alliés. Donc, ce qui peut être une cause de l'effondrement de l'empire, c'est que cette diversité des peuples a fini par ne plus faire partie d'un ensemble que Rome administrait avec succès. C'est-à-dire donc, que Rome n'avait plus les moyens de sa politique.
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Oui, alors que Pompée n'avait pas conquis autant de terres et soumis autant de peuples qu'Alexandre. Il s'agit bien de récupération politique de symboles compréhensibles par la partie du peuple de Rome la plus instruite. Pas de recherche de la véracité historique à l'époque, l'histoire étant liée à la rhétorique. Cependant, je pense qu'une certaine élite savait relativiser l'œuvre de Pompée par rapport à celle d'Alexandre. Il devait y avoir plusieurs niveaux de lecture.
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Constantinople, on peut ajouter à ce que tu dis sur l'empire "gréco-romain" les idées suivantes qui circulaient dans la haute société grecque et romaine: Certains Grecs considéraient que l'empire de Rome n'avait pas atteint le même prestige que l'empire d'Alexandre le Grand. Ils pensaient même que si Alexandre avait vécu plus longtemps, il aurait tourné ses armes, avec succès, contre l'Occident et la Rome de l'époque. Il est vrai que jamais les Romains n'ont mené d'armées en Inde, par exemple. Côté Romain, il arrivait qu'on présente l'œuvre de Rome comme succédant à celle d'Alexandre le Grand, dans le but de diffuser la civilisation. C'est pour ça que de nombreux empereurs se sont même parés des habits du Macédonien, ont créé des "phalanges macédoniennes" à partir de troupes envoyées par Sparte et les cités grecques pour servir d'auxiliaires. Je crois d'ailleurs que, pendant les guerres romano-parthes qui ont vu plusieurs fois les armées romaines s'enfoncer dans les territoires iraniens et détruire la capitale Ctésiphon, sans jamais cependant affaiblir suffisamment la dynastie Arsacide (dynastie des Parthes), les Romains ont utilisé un ensemble de symboles forts, destinés à montrer que l'histoire se répétait, que Rome, enfin, achevait pour de bon l'œuvre d'Alexandre. Cependant, à mon avis, les Romains percevaient différemment leur "empire" (notion qui n'existait pas à l'époque) et le royaume d'Alexandre (On sait qu'à Rome, les rois avaient pas bonne presse). Alexandre le grand a pu en fait servir souvent de contre-exemple pour de nombreux auteurs latins (Sénèque, Lucain...) qui prônent une politique de gestion aussi pacifique que possible des possessions romaines, plutôt qu'une politique d'expansion.
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Les Romains avaient une vision du "Barbare" qui servait de miroir, de négatif, à leur identité. Ils ont reconnu à maintes reprises les qualités de Barbares, et ce n'est pas pour rien que des Romains comme Marc-Antoine ont été qualifiés de barbares. C'est que cette idée était bien plus complexe et finalement, ouverte à la critique, que ne la serait l'idée du juif pour le nazi. N'oublions pas qu'à l'époque, soit on conquiert, soit on se fait défoncer la tronche. Il y a des théories sérieuses selon lesquelles l'impérialisme romain n'était la conséquence que de la nécessité de se défendre face à des peuples belliqueux. Ensuite, une logique s'est installée, avec la défense des provinces, considérées comme propriété du sénat et du peuple. N'oublions pas qu'à l'époque, les mentalités étaient complètement différentes des nôtres. N'oublions pas un tas d'autres choses -_-.
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Cette civilisation est évidemment un mélange fait de peuples, de cultures, d'influences différents. Qu'il arrive quelque chose à une personne, une civilisation, ou autre, n'est absolument pas la preuve que cette chose devait forcément arriver à cette personne, cette civilisation, ou autre. Cela dit, nous nous rejoignons sur une chose. Je soupire aussi beaucoup en vous lisant. Mais Virginie est là pour intervenir comme les Sabines en leur temps, et comme elle a raison ! Aussi, joignons nos soupirs ! Créons ensemble une mélodie qui résonnera sans doute faux, tant nos esprits ne semblent pas s'accorder, mais qui marquera au moins la fin d'un conflit théorique. Youpi.
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Civilisation vouée à l'échec ? Elle a juste duré environ XI siècles, sans compter l'empire d'Orient qui a duré jusque 1453. Il serait vain de tenter de retrouver toutes les influences que la civilisation romaine a eu sur nos sociétés, ne serait-ce que par la langue, l'art, la philosophie... Kuna man, vous avez une vision bien étriquée de cette glorieuse civilisation. Si vous ne lisez que des ouvrages qui parlent de "baise, de carnage et de tueries", c'est que vous êtes un lecteur de bien mauvais goût. Il faut vous diversifier. Lire les historiens, les philosophes, les poètes antiques. Il s'agit de ne pas être trop caricatural.
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D'accord, merci pour ces renseignements. Ce que vous avez dit sur les œuvres de Homère, Virgile et Ovide, j'ai appris récemment que c'était aussi le cas pour l'architecture et d'autres formes d'art. L'autel de l'Ara Pacis par exemple, bien qu'il fasse encore l'objet de théories parfois contradictoires, est aussi l'expression d'une philosophie. L'art n'est pas que décoratif, ou une simple représentation du pouvoir. L'alliance des figures de dieux, de personnages éminents, était, pour ceux capables de traduire ce niveau de lecture, un vrai discours philosophique et théologique. Plotin (mais sans doute beaucoup d'autres avant lui évidemment ^^) a écrit des interprétations de mythes, comme Freud a tenté d'en faire avec les armes de la psychanalyse. Ça démontre une vraie richesse dans la réflexion, une grande liberté aussi, fort réduites ensuite par le Christianisme.
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Je suis d'accord, Scénon, mon "strass et paillettes" résumait juste l'idée de l'envie chez Julien, Libanius et les autres païens, d'un retour au paganisme triomphant. Je ne connais pas dans le détail quelles étaient les mesures anti-païennes avant que Julien ne succède à Constance II et s'il y a eu, sous Julien, des mesures clairement anti-chrétiennes. Une autre question fondamentale qui mérite je crois d'être posée, même si elle nous éloigne un peu du sujet, est celle-ci : est-ce que le christianisme était une évolution positive ? Les avis sont certainement partagés, mais j'ai entendu déjà l'argument selon lequel le christianisme est un premier pas vers plus de raison. Un premier pas qui permet l'avènement de l'athéisme. Pour une grande partie de la population j'entends. J'aimerais un jour approfondir ces questions.
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Je pense qu'on découvre de nos jours de plus en plus à quel point le christianisme avait des points communs avec les cultes dits "païens" (C'est les chrétiens qui ont les premiers appelé les polythéistes "païens"). Les édifices chrétiens des premiers temps reprenaient les plans d'édifices païens: pas le plan des temples, car les temples n'étaient ouverts qu'aux prêtres sauf en de rares occasions. Les églises chrétiennes devaient être ouvertes aux adeptes. Mais par exemple, le plan des basiliques, qui servaient au païens de lieu de résidence de l'administration, de la justice et autre. Donc les Chrétiens, une fois qu'ils ont eu le droit d'exercer librement leur culte (édit de Milan de 313, faut lire le texte qu'on trouve sur internet peut-être, il est vraiment génial, c'est l'affirmation de la liberté de culte, un bel exemple de tolérance, même s'il a pas duré), ont pu ériger grâce à Constantin des premiers édifices dans la banlieue de Rome (ils la jouaient encore un peu mollo à l'époque). Sinon, le Christianisme s'est développé d'abord en Judée puis s'est répandu en Occident grâce aux prédicateurs, à Pierre oui, et d'autres. Les Juifs ont été séduits par cette religion, notamment parce que leur temple avait été détruit par Titus vers 80 après J.-C. Ils se sentaient abandonnés par ce Dieu qui leur avait pourtant promis la prospérité dans la terre sainte. Les Chrétiens ont pu dire que les Juifs avaient été punis parce qu'ils n'avaient pas vu dans le Christ le fils de Dieu, et qu'ils avaient tout fait pour le tuer. Les Chrétiens ont pénétré la société romaine par le bas. Les pauvres, les femmes, les esclaves ont été sensibles à ses messages. Puis les élites ont commencé à y adhérer jusque Constantin, qui s'est converti pense-t-on à la bataille du pont Milvius à Rome en 312, qu'il gagna et qui lui permit d'être seul empereur dans l'empire. J'ai lu récemment que les Chrétiens, sous Constantin, n'étaient que 5 à 10% dans l'empire. Surtout en ville d'ailleurs, les campagnes sont restées très longtemps, jusqu'au milieu du Moyen-Âge, païennes. On comprend que c'est le pouvoir impérial qui a donné toute sa puissance à l'Église en formation (en favorisant même certains courants par rapport à d'autres, contre les Ariens par exemple). Beaucoup de "réflexes" païens ont été préservés dans le Christianisme. Le culte des saints par exemple, est comme une façon de remplacer le culte des Héros et des dieux du foyer. Donc les habitudes ont mis énormément de temps à changer, en même temps que l'Église précisait les implications de son discours théologique. Tout ça peut être dit et mieux dit dans des bouquins, sur internet, et j'ai donné qu'un tout petit aperçu bien-sûr ^^.
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Le petit Libanius développait une rhétorique de circonstance, puisque son champion païen avait été vaincu. Il y avait d'ailleurs dans son discours, de réels paradoxes, puisque du vivant de Julien, il avait développé l'idée qu'il était choisi des dieux, qu'enfin les Chrétiens devaient reculer parce que les dieux l'avaient voulu. Tous les païens devaient se réjouir de la venue de cet empereur qui mettrait un terme à la décadence de l'empire. Donc avènement d'un nouvel âge d'or païen avec strass et paillettes. Or, petit problème, qu'est-ce que c'est que cette volonté divine qui fait volte-face ? Julien a été abandonné par les dieux puisqu'il est mort bien trop tôt (en partant combattre les Perses sassanides je crois). Les Chrétiens se sont effectivement bien moqués de ses discours ^^. Ah la saine émulation entre croyants aux visions du monde si différentes...
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Détenir un record ? Je suis preneur, même s'il s'agit d'être tyran. En fait, surtout s'il s'agit d'être tyran. J'ai presque fini mon master 2 d'histoire romaine, mais c'est certainement pas à cause du latin que j'ai fait ces études... (8 ans de latin... 8 ans... je sais même pas dire "Bonjour, je m'appelle Atalio"). Ça me fait penser qu'il faudra que j'aille à Rome un jour... juste pour voir si tout ce que j'étudie depuis 2 ans, c'est pas des salades. Le fameux Gégé devait parler de la bataille d'Andrinople de 378 après J.-C., qui fut une défaite catastrophique pour les Romains, car elle a marqué l'entrée et l'installation des Goths (Wisigoths et Ostrogoths) dans l'empire. Et oui, certains datent le début des invasions barbares et de la décadence à partir de cette défaite. Tiens, j'en pleure encore. Pour plus de renseignements, faut voir sur internet, ça sort de ma petite sphère de compétence.
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Oui pour l'importance des enseignes des légions, j'ai dû bosser dessus. Les aigles étaient considérées comme l'âme des légions, à tel point je crois, qu'on ne pouvait reformer une légion tant qu'on n'avait pas retrouvé son enseigne perdue pendant une bataille (mais c'est à vérifier). À ce sujet, y'a l'exemple fameux de la bataille de Carrhes: en 53 avant J.-C., Crassus s'aventure au delà de la Syrie pour vaincre les Parthes, peuple encore peu connu des romains qui contrôlait un empire immense. C'est les descendants des Achéménides, ils ont pris le pouvoir en battant les Séleucides, dynastie d'origine grecque qui s'est imposée après la mort d'Alexandre. Et bref le petit Crassus s'est pris pour un César ou un Pompée mais a plutôt fini comme un Varus, mort sur le champ de bataille, à Carrhes dans l'une des grandes défaites de la fin de la République. Les enseignes des légions ont été prises par les Parthes et ramenées chez eux comme trophée. C'est pourquoi César était en train d'organiser une expédition contre les Parthes juste avant de mourir, afin de récupérer les enseignes. Marc-Antoine s'est lancé aussi contre les Parthes mais a dû partir en retraite. C'est seulement sous Auguste que, grâce à la diplomatie et sans doute à des menaces d'invasion, le roi parthe Phraatès IV a rendu toutes les enseignes perdues depuis Carrhes. Elles furent retournées à Rome comme s'il s'agissait d'une victoire militaire. Les enseignes ont été déposées dans le temple de Mars Ultor (Mars Vengeur), construit pour l'occasion (y'a encore les ruines de ce temple à Rome). Donc vachement importantes les aigles romaines x_x Y'a une citation de Gladiator que je garde en tête particulièrement, elle vient des scènes coupées: "Rien n'arrive à quelqu'un qu'il ne peut supporter naturellement"... un peu faux, un peu vrai.
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Parlant de bon péplum, y'a deux films récents qui méritent d'être vus je trouve, peut-être que tu les connais: L'aigle de la IXe légion et Agora. J'ai beaucoup aimé le début du premier film, la suite étant moins ma tasse de thé. C'est l'histoire d'un légat qui tente de retrouver l'enseigne de la légion que son père a perdu au nord du mur d'Hadrien, dans la Bretagne romaine. Le 2e est assez constant et vraiment pas mal. Il raconte la vie de la philosophe Hypatie, vers la fin de l'empire, qui tente de continuer ses recherches scientifiques sur l'espace, tandis que les conflits entre païens-chrétiens-juifs font rage. Si tu ne les connais pas, ils te plairaient peut-être. C'est un vrai plaisir de profiter des péplums d'aujourd'hui qui se veulent réalistes et "matures", loin de ce qui se faisait dans les années 60 où l'antiquité pouvait n'être qu'un prétexte pour filmer des scènes limites pornographiques (y'avait un film sur Caligula comme ça...) J'espère que d'autres sont en tournage ! Force et Honneur !
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Oui, y'a quelques scènes où les tuniques volent mais bon... faut voir qu'à l'époque, on accrochait des pénis sculptés aux portes des maisons... =D J'sais plus pourquoi d'ailleurs... porter chance, protéger contre le malheur, des choses du genre. J'ai pas encore testé. Faire rêver, faire rêver... Comme a dit January, l'histoire tourne autours des personnages principaux de la fin de la République, tandis qu'on suit en parallèle les destins de deux soldats romains qui finiront par rencontrer les plus grands de leur époque. Au passage, ces deux personnages (Titus Pullo et Lucius Vorenus) ont vraiment existé, car César cite leur nom dans La Guerre des Gaules et dit qu'ils se sont distingués par leur courage. Après, ils n'ont sans doute pas eu le même destin que leur prête la série ^^. Celle-ci a 2 saisons, donc c'est un long et bon moment à passer. À l'époque de sa sortie (2007 je crois), le budget accordé à cette série n'avait jamais été atteint auparavant. Donc ils y ont mis les moyens, en s'appuyant constamment sur des travaux d'historiens. Perso, je garde de nombreuses scènes en mémoire parce que c'est du travail bien ficelé, bien maîtrisé. Au-delà de l'histoire, on s'attache aux personnages et à l'intrigue Et puis Rome quoi. Les esclaves, les gladiateurs, les légionnaires, les sénateurs... que du bonheur =D
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La société romaine a atteint un stade de raffinement qui force l'admiration c'est vrai, pour les élites en tout cas. Mais que la civilisation romaine soit plus évoluée que la nôtre, c'est quand même pas évident ^^'. Chacun ses opinions. Je pense perso que par beaucoup d'aspects nos civilisations se ressemblent, que parmi la masse des gens honnêtes qui défendent une morale, des valeurs etc, il y a de nos jours, comme il y eut à Rome, des gens médiocres. Je te conseille vivement la série Rome si tu apprécies l'histoire romaine, que ce soit pour les aspects de la vie quotidienne ou pour la politique et ses intrigues.