Transmission 010 : L’Épreuve du Feu
[Entrée codée : Station Delta-5 / 02h11 / Alerte rouge – contact ennemi confirmé]
John Connor – Journal de bord :
Le signal s’est déclenché à 01h58.
Mouvement thermique à moins de trois cents mètres.
Des drones de patrouille, anciens modèles, mais encore capables de tuer.
Le camp s’est agité dans le noir.
Les survivants criaient des ordres contradictoires, vérifiaient les armes, tiraient les rideaux d’acier.
J’ai vu la panique, brute, animale.
Et au centre de tout ça, le T-800.
Calme.
Debout.
Immobile.
Quelqu’un a hurlé :
« Enfermez-le ! Il va les attirer ! »
Ils ont levé les fusils.
Je me suis interposé.
Pas par héroïsme — par réflexe.
« Vous l’enfermez, on meurt tous. Laissez-le faire ce pour quoi il a été construit. »
Silence.
Un silence plus tendu que la peur.
Puis, sans attendre leur accord, il a ouvert la trappe d’accès et s’est engagé dehors.
Je ne sais pas ce qui s’est passé exactement.
Seulement les sons : les décharges, les éclats métalliques, les cris étouffés.
Et puis, un retour soudain du silence.
Quand il est revenu, son épaule gauche fumait, un impact net dans la chair synthétique.
Dans sa main : la tête d’un drone encore tiède.
Il l’a posée au sol, lentement.
Puis, à voix basse :
« Menace neutralisée. Aucun civil tué. »
Personne n’a osé répondre.
Certains se sont écartés, d’autres l’ont simplement regardé — différemment cette fois.
Pas avec confiance.
Mais avec hésitation.
Et dans cette hésitation, il y avait le début d’autre chose :
le doute inversé, celui qui fait vaciller la haine.
Cette nuit, ils dorment.
Moi pas.
Je repense à cette phrase :
“Ce pour quoi il a été construit.”
Je crois qu’il commence à s’en éloigner.
Et moi, à m’y rapprocher.
[Fin de transmission]

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