MQ : Helgoland par Carlo Rovelli
J'ai été stupéfait par ce livre, abasourdi serait même l'adjectif le plus approprié
Carlo Rovelli nous présente les différentes écoles interprétatives, les enjeux de la question...et mouille le maillot en nous présentant sa propre interprétation : la mécanique quantique relationnelle.
Et ma...sidération...vient du fait que je ne renierai pas une seule et unique ligne de cet ouvrage...pas une...
De fait...il semblerait que Rovelli...vienne ces derniers temps de se rallier à l'interprétation copier-coller conforme de celle que je me suis forgée il y a 15 ans !
Ses connaissances physique et mathématiques sont évidemment infiniment plus développées que les miennes, cela va sans dire... mais sa philosophie s'est....zenalphatisée.
Son ouvrage est précisément celui que j'aurais rêvé d'écrire sur des conclusions dont il vient soudainement de basculer.
Extrait : "a Ted Newman, qui m'a fait comprendre que je ne comprenais pas la mécanique quantique"
C'est vrai philosophiquement et c'est vrai dans cette interprétation de ce problème de la mesure...
Si nous nous étions rencontré mon cher Carlo....mon...frère ainé ou cadet, selon...
Extrait
"Dans mes tentatives de donner un sens aux quanta, j'ai parcouru les textes des philosophes à la recherche d'une base conceptuelle, afin de comprendre l'etrange image du monde offerte par cette incroyable théorie.
J'ai trouvé de très belles suggestions, des critiques subtiles, mais rien qui me convainque parfaitement.
Puis un jour, je suis tombé sur un texte qui m'a sidéré
.....
A plusieurs reprises, alors que je parlais des quanta, j'ai rencontré des personnes qui me demandaient : as tu lu Nagarjuna ?
Au énième "as tu lu Nagarjuna", j'ai décidé de le faire.
C'est un texte peu connu en occident mais ce n'est pas un texte mineur : au contraire, c'est l'une des pieŕres angulaires de la philosophie indienne, et c'est uniquement en raison de ma lamentable méconnaissance de la pensée asiatique, caractéristique d'un occidental, que je l'avais ignoré jusque là.
Il a pour titre l'un de ces mots indiens impossible : Mulamadhyamakakarika, qui a été traduit de différentes manières, "les stances de la voie du milieu" par exemple.
Je l'ai lu dans la traduction annotée d'un philosophe analytique américain.
Il m'a laissé une profonde impression.
...
La thèse centrale du livre de Nagarjurna est simplement que rien ne possède une existence en soi, indépendante d'autre chose.
La résonance avec la mécanique quantique est immédiate.
Naturellement, Nagarjuna ne savait rien et ne pouvait rien savoir des quanta, là n'est pas la question
Ce qui nous intéresse, c'est que les philosophes nous proposent des façons originales de penser le monde et que nous pouvons nous en servir si elles nous sont utiles.
La perspective que nous offre Nagajurna nous permet peut-être de concevoir un peu plus facilement le monde des quanta
Si rien n'a d'existence propre, tout n'existe que dans la dépendance de quelque chose d'autre, en relation avec quelque chose d'autre.
Le terme technique utilisé par Nagarjuna pour décrire l'absence d'existence indépendante est la vacuité (sunyata) : les choses sont "vides" dans le sens où elles n'ont pas de réalité autonome, elles existent grâce à, en fonction de, en relation avec, dans la perspective de quelque chose d'autre"
Rovelli consacre 20 pages pleines à mettre en relation son interprétation de la mécanique quantique qui au passage etait devenue la mienne depuis il y a bien longtemps déjà (je parle de l'interprétation physique et scientifique...) avec la justesse des concepts orientaux que je consacre aussi depuis bien longtemps
Mais je laisse l'intelligence lire ce livre pour se régaler, il faut bien s'arrêter et vous laisser quelque chose à imaginer.
Extrait
Modifié par zenalpha
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