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Humeurs vagabondes

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une belle


Invité

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Elle avait les cheveux blonds couleur d'un champ de blé en juillet, une peau albe comme un cierge de Pâques, des yeux comme des noisettes que l'on ramasse en automne et des mains, oh oui des mains douces et délicates. Ses longs doigts fins se terminaient par des ongles fins comme des griffes d'une tigresse qui avance doucement, dans une jungle épaisse, ne laissant que peu de lumières passées. Elle avance à pas de velours, sans bruit, sans même ébranler une once d'un feuillage. L'air semblait glisser sur elle et ne faisait que faire virevolter les boucles de ses cheveux. Elle apparaissait et le temps suspendait son cours. Sans jamais ne rien laissait paraître de ses attentions envers qui que ce soit mais son regard s'arrêta sur lui. Il était sa proie : elle s'approcha de lui aussi doucement que le félin s'approche d'un pauvre animal qui ne pourra rien faire, tétanisé par la peur de l'inéluctable.

Elle s'assit près de lui, posa sa main sur son épaule, plongea son regard dans le sien un long moment puis posa sa joue contre la sienne, glissa doucement vers sa bouche et osa ses lèvres sur les siennes aussi délicatement qu'un papillon se pose sur les pétales d'un iris. Leurs langues combattirent d'abord doucement puis plus ardemment sans laisser la moindre chance à l'air de s'immiscer dans ce combat haletant. Leurs mains s'enfourchèrent et se serrèrent aussi fortement que le fer et le carbone forme l'acier. Tout dans cette étreinte n'était que puissance et symbiose, tout n'était que fusion.

La main de l'homme glissa alors le long du visage de la belle pour le caresser puis le long de son cou et descendit doucement vers l'entre-jour de son chemisier qui laissait entrevoir une poitrine délicate et frêle. Il sentit alors son coeur battre sous sa main à l'unisson du sien. Ses doigts parcoururent alors sa peau délicatement fine et cette poitrine qui s'offrait à lui. La proie se prit alors à croire que la tigresse n'était qu'une chatte à amadouer...il se trompait du tout au tout. Elle saisit la main de sa proie, la plaqua contre la table d'une force mésestimée par elle, puis enfourcha cette dernière tout en déboutonnant son pantalon. Il sentit en lui le désir enfler et comprit qu'elle avait le dessus sur lui et qu'il était fait comme un rat dans une cage. 

Les deux corps commencèrent alors leur étreinte, imbriqués l'un en l'autre. Le rythme cadencé de leurs reins à l'unisson provoquait des cambrures que seul le plaisir de la chair est capable de provoquer. Les peaux se mirent à goutter de la chaleur que cet ébat insufflait. Les bouches s'humectaient des langues qui les parcouraient et se pliaient des dents qui les mordaient. Rien, pas une seule parcelle de leurs corps ne s'échappait à la passion : ces corps n'en avaient nullement l'intention tellement ils étaient en fusion, plus rien ne pouvait arriver qui les détournerait de leur but. La jouissance. 

La tigresse enfonça ses griffes dans la chair de sa proie comme pour mieux l'agripper et l"avoir à elle seule. Plus rien ne l'empêchera maintenant de dévorer sa capture : cette dernière connu des soubresauts mais finit par succomber aux derniers coups de rein de la féline. Alors qu'elle n'était toujours pas rassasiée par son étreinte, infatigable et insatiable féline. Elle se leva délicatement comme un navire jette l'ancre d'un quai trop longtemps accosté. Elle se rhabilla puis se rechaussa de ses talons si fins qu'il ploierait sous le poids de n'importe quelle autre. Puis elle s'éloigna aussi voluptueuse et comme une volute de cigarette. Elle disparut à l'horizon du visible et ne resta plus qu'un souvenir pour cette proie. Un souvenir, rien d'autre. Elle avait gagné l'esprit de sa proie, elle avait gagné tout court.

Une belle, un jour, blonde comme un champ de blé en juillet...

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