Impair Noël
Je m’en allais sur mes six ans quand j’ai cessé de croire au père Noël.
Je convoquais alors mes parents - Oui, j’ai toujours été un brin formel -
Afin de leur faire part de mon sentiment à l’égard de leurs propos irrationnels.
Quel ne fut pas mon étonnement ! Loin d’abandonner leurs fariboles sensationnelles
Ils me dirent triste sire et médisant quand mes objections n’étaient rien de plus naturelles.
J’entends parfaitement que par ce mouvement ils œuvraient à la sauvegarde de mythes traditionnels
Mais ils le faisaient à mes dépends et cela éveilla en moi quelques penchants insurrectionnels.
Ils me traitaient comme un enfant ; je leur ferai comprendre comme l’erreur était cruelle.
Je devais donc avoir six ans, peut être sept, quand je décidais de m’attaquer à leur héros conceptuel.
Une fois achevé le repas de fête, alors qu’approchait l’heure solennelle,
Comme à l’accoutumée ils lui laissaient une lichette de lait ainsi que des biscuits à la cannelle.
Mais cette fois j’en avais changé la recette par l’ajout de quelque ingrédient additionnel ;
J’avais pu compter sur l’aide de Pépette qui, je l’apprendrai plus tard, était porteuse de salmonelles.
Le stratagème fonctionna et lors ils cessèrent net de m’importuner en me parlant d’un père Noël.
Bien sûr, aujourd’hui je regrette, parce que je savais bien que sous le costume se cachait mon paternel.
Je n’avais toutefois pas imaginé que la blagounette se changerait en impair mortel.
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