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Promenade équestre


Valona

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A cheval

C'est à l'automne, lorsque les journées raccourcissent, que j'apprécie vraiment l'équitation. Je monte depuis que j'ai 6 ans. C'est maman qui m'a initié. C'est une cavalière hors pair. Elle a donc tout naturellement été mon premier modèle. J'ai pris goût aux escapades d'automne lorsque j'avais 16 ans. C'est devenu ma saison préférée. J'apprécie les odeurs de l'automne. Ces senteurs d'humus. En cette saison, il y a des effluves parfumées toutes particulières. Il y a surtout cette lumière diaphane.

Il n'est pas rare qu'il fasse très agréable jusqu'à la fin du mois d'octobre. C'est là que je réserve la plupart de mes temps libres. A monter. Nous possédons nos propres chevaux. Ils sont en pension à l'année. Nous les montons le plus souvent possible. Ils nous reconnaissent. J'apprécie le rituel de fixer la selle, les harnais, la longe. J'évite de porter des éperons autres qu'à petites boules. C'est évidemment sans douleur pour l'animal. Mais cela permet toutefois d'induire le rythme souhaité.

Je quitte le centre équestre par le chemin du moulin. Je longe la rivière. De l'autre coté, il y a de petites collines dont certaines ont servi de carrières. Elles présentent d'étranges falaises crayeuses où poussent des arbustes. Il y a également l'ancienne tannerie abandonnée. Un jour de mai, j'avais 16 ans, j'ai traversé la rivière pour visiter ce grand bâtiment. Prudente, je suis restée sur mon cheval. Je suis entrée dans le long hangar sur le cheval. Il y a encore là l'odeur particulière du cuir tanné.

Il y a deux ponts de pierres qui datent du moyen-âge. Ils sont en dos d'âne. Ils sont d'une robustesse qui défie les siècles. J'aime ce parcours. Il y a rarement quelqu'un. Cette partie de la région est très peu fréquentée car peu accessible. Parfois pourtant je croise des randonneurs. Des promeneurs. Le plus souvent des touristes. Nous nous saluons poliment. Il arrive que l'un ou l'autre me demande son chemin ou encore un renseignement. Ce sont autant de prétextes pour bavarder un peu.

Je reste le long de la rivière sur les 4 km qui me séparent des trois étangs. Je passe devant le monastère. Il y a encore huit moines trappistes qui y vivent et qui entretiennent la vieille bâtisse. L'église romane du XIIème siècle au curieux clocheton. Les tuiles d'ardoises grises brillent sous le soleil. Parfois, je croise l'un ou l'autre qui pousse une brouette, qui tient un cheval ou encore qui conduit un ancien tracteur. Ils sont vieux. Ils me saluent toujours avec un mot gentil. Ils ne sont pas causant.

Je contourne les ruines de l'ancienne commanderie Templière. J'arrive dans l'enchantement de ce coin particulier. Les trois étangs aux eaux calmes qui reflètent le ciel. Là, j'ai l'impression d'être dans un autre monde. C'est tellement loin de tout. Parfois il y a un pêcheur. Je descends de cheval. Je l'attache par la longe en lui laissant du champs. Ainsi il peut brouter un peu. Je vais invariablement m'assoir sur le même vieux banc en granit. Quel bonheur d'être là, installée dans une douce solitude.

Alors, selon mon humeur, je peux lire. Je peux me livrer à un peu d'introspection positive. Je peux aussi m'offrir quelques frissons. Selon l'opportunité. Selon le pêcheur...

Bisou

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