Gilets jaunes : et maintenant.
Les oubliés du pouvoir d’achat, les invisibles du service au public, ont pu se faire voir et entendre de tout le monde avec :
- leurs protestations multiples et croisées sur le net,
- le gilet jaune comme symbole commun de protection individuelle,
- leur présence sur les lieux publics d’accès obligé pour circuler ou se ravitailler.
Et aussi des manifestations en ville ayant débouché sur des confrontations violentes.
La durée des blocages qui en ont résulté a contraint le pouvoir à infléchir sa politique sociale, sans toutefois renoncer au cap économique qu’il s’était fixé pour la durée de son mandat.
Au-delà d’une prise de conscience et d’une reconnaissance de ces personnes, ménages, entrepreneurs, en grande difficulté, cela a amené des décisions, d’application à court terme, et l’entame publique d’un dialogue.
Beaucoup de commentateurs, y compris dans le mouvement, préconisent de le personnaliser dans une représentation nationale, admise à la discussion selon le schéma classique du parti ou du syndicat. L’aspect paradoxal de cette invitation à instaurer le débat est d’ignorer le rejet, par la grande majorité des revendicants, de ce mode de représentation …qui confirme pourtant le rejet du corps électoral vis-à-vis des partis, aboutissant à la victoire du rassemblement «En marche» _ lui-même mis en cause aujourd’hui, après 18 mois d’exercice.
Il devrait être possible de mieux comprendre ce paradoxe eu égard à la grande diversité
- des revendications, sur les thèmes communs de la précarité et de la reconnaissance,
- des opinions politiques déclarées ou écartées par leurs porte-parole.
Sans doute en s’appuyant sur le fait que chaque parti _ ou syndicat _ s’éloignait le plus souvent de l’électorat de par :
1- sa ligne politique trop étroite pour retenir les aspirations communes au plus grand nombre,
2- la gestion de son appareil, ayant tendance à l’absorber dans des préoccupations exclusives, au détriment de sa mission de service.
De sorte que les électeurs se sont peu à peu détachés de leurs représentants nationaux, au point de renouveler la quasi-totalité de l’Assemblée. Ce qui a eu pour effet de substituer à un lien très affaibli un «greffon» qui tarde à prendre. Et ce qui les a confortés, semble-t-il définitivement, dans la conviction de l’inadaptation de ce mode de représentation à l’expression de leur souveraineté.
C’est pourquoi, indépendamment de la mise en place d’une forme de dialogue _ à définir _ avec le gouvernement, il est indispensable de renouer le lien au plus près pour reconstruire une représentation mieux débattue des questions qui touchent les citoyens.
Après les contacts sur le net prolongés par les rencontres sur le terrain, voire le soutien des élus locaux, nul doute que cette phase révélatrice de la détresse sociale _ et sociétale _ parvienne et cède la place à une étape constructive salvatrice.
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