Seuil
Malgré les efforts des gouvernements nationaux et les soutiens renouvelés qu’ils sollicitent des populations, les tentatives de résolution des conflits, de toutes natures, qui sévissent sur notre planète, n’aboutissent le plus souvent qu’à des redressements provisoires et limités, excluant toute perspective de consolidation à terme.
Lorsqu’il s’agit d’élaborer des réponses transnationales, l’échec est même la règle, faute de terrain d’entente diplomatique ou institutionnel pour cerner les problèmes qui font irruption, que ce soit dans le domaine financier ou économique, social ou écologique, à propos du climat, de l’énergie, des trafics, du terrorisme, etc.
Étant donné que, le plus souvent, ces problèmes se trouvent intimement liés et ne s’arrêtent nullement aux frontières, cette faillite n’a rien de surprenant, quand on observe couramment que les propositions de solutions consistent, soit à les subordonner à des conditions qui en précarisent l’application, soit à juxtaposer les uns aux autres des traitements d’espèce qui s’avèrent fréquemment contradictoires dans leurs effets.
Pour preuve, les sempiternelles oppositions entre objectifs d’économie et revendications sociales, les multiples accrocs à la qualité de l’environnement, voire à la santé publique qui en résultent. Ce qui rend illisibles et illusoires toutes les politiques _ à quelque échelle que ce soit, de la géopolitique à la municipale _ de par leur sujétion au court terme, illustrée par le télescopage permanent de décisions qui se neutralisent, d’actions qui en altèrent le contenu.
Toute émotion mise de côté, l’installation de ces désordres interpelle sur la possibilité réelle de concilier, actuellement, les diverses exigences que l’on retrouve, de tous temps et dans toutes les civilisations, aussi bien dans le besoin de sécurité que dans la conquête des pouvoirs, la production et la gestion de richesses et de services, ou l’aspiration à la jouissance et au confort.
A scruter l’horizon, le pronostic demeure réservé, tant que ne surgira pas, en nous-mêmes comme chez les dirigeants de la planète, l’intime conviction de la nécessité de réviser nos modes de fonctionnement; de l’urgence de se promouvoir, d’un statut de prédateurs dominants ou dominés à celui de gestionnaires en concertation, tant horizontale que verticale : nous en avons le moyens techniques, à condition d'adapter et d'entretenir nos outils.
Pour autant que la volonté nous habite de surmonter cette crise généralisée….
Réduire ces perturbations, c’est d’abord éviter de se mentir, car il est indispensable d’en trouver des explications authentiques, les seules efficaces. Ce qui implique de dépasser le stade de la confrontation entre les différents fondamentaux culturels (religieux, moraux…), pour nous replacer dans le contexte des contraintes organiques, mécaniques, du milieu où tous ensemble depuis toujours nous sommes plongés : notre monde.
Sous cet angle seulement, nous aurons une chance de retrouver la compréhension de ce qui, à l’heure actuelle, nous échappe : comment tourne présentement le moteur des relations humaines qui construisent et renouvellent la société, et pourquoi les différents schémas proposés échouent, si ce n’est par l’obsolescence des modèles qu’ils utilisent.
Quel recours alors ? Sinon un retour éclairé au respect des impératifs de base : l’équilibre de la personne et l’autonomie qu’il implique.
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