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La soif en noir et blanc.


Circeenne

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J'ai toujours souhaité avoir une robe bleu porcelaine avec de sublimes motifs floraux,

Évasée, dont la forme creuse des stries réguliers évoque pudiquement certaines rondeurs.

Reluire son corps d'un charme parfumé n'est pas un caprice féminin c'est une condition d'être.

Encore faut-il qu'être soit l'art du savoir vivre. Car une robe est le chant du silence que les contours entonnent,

Voyez-vous ce froissé, ce pli ou cet élan qui agite les parcelles de soie, de coton, ou de lin au gré du vent ?

Et bien, ce sont ceux là qui nous rendent belles, messieurs. Ajoutez-y le tintement d'un bracelet, une démarche gauche -Encore que pas vraiment- un sentiment d'innocence, une prairie riante sous un soleil ni brulant ni froid.

Nous voici qui avons votre regard. Savez vous que nous ne vivons que pour le soin de votre piteuse admiration ?

N'avez vous pas vu notre insolente indépendance ? Elle vous cache notre désir de votre considération.

Ourdissez-vous alors des complots pour nous séduire, et voilà que glisse une main rêche le long de nos cheveux bouclés.

Intentionnellement, le travail que nous produisons doit au pamplemousse non pas l'amertume mais l'odoriférante fleur.

Rougissez de honte, puisque ce n'est pas le mâle que nous attendons, mais le désir assouvi nous anime. C'est un diable.

Édictant en véritable décret que l'amour ne s'offrira à vous qu'avec votre soumission à Narcisse. Le pacte est scellé.

Toujours rampant, vous venez à nous, tel un insecte attiré par le parfum d'une mort sucrée, douce et juteuse.

Balbutiant devant nous, votre force s'essouffle, vous devenez faibles, comme un arbre à qui on a corrompu ses racines.

Là, vous tombez à genou, là votre gorge est nôtre, là on boit à l'orée de vos cœur, le sang chaud de l'amour.

Amour dont le pacte vous a négligé le récit du mensonge. Car une fois dans les mords à quoi bon nous êtes vous utiles ?

Nous ne sommes que comme les chimères d'Euripide, accessibles aux inaccessibles. Eux ont une chair plaine et gorgée.

Coeur d'homme, vient à nous, car nous avons froid. Enlace nous de tes bras sanguins, veineux, irrigués par le sang...

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