Splendide solitude
J'ai donc emménagé dans un village en construction aau début du XXIeme siècle.J'ai quitté Marseille et ses embouteillages,Marseille et son béton,Marseille et ses bagnoles,mais aussi un petit monde où j'avais mes habitudes,mes médecins,mes boutiques,mes amis,mes lieux de divertissement pour un endroit quasi désert et je vécus là dans un splendide isolement.
Ce n'était pas pour me déplaire:j'avais vécu une vie un peu mondaine,assez trépidante au demeurant,très bosseuse et bien remplie.J'avais besoin de paix,de calme,de revenir à la terre ausi car les quinze années où j'avais trimé d'arrache pied n'avaient réussi qu'à payer un petit appartement dans un quartier un peu vieillot et à élever deux marmots.L'appartement vendu j'ai eu suffisamment pour l'apport peronnel d'un crédit et le frais de notaire pour acheter une maison.
Le début du siècle fut le moment de l'explosion des nouveaux médias;le portable et internet,les consoles de jeux vidéos.Alors que tout le monde se précipitait sur les objets technologiques,je ne pensais qu'à me documenter pour savoir planter et tailler un verger,des rosiers,des arbustes, des plantes..;et j'achetai un motoculteur.
Lorsque les snobs exhibaient avec fierté un nouvel ordi moi je disais ,"eh bien moi ,j'ai acheté un motoculteur" et ils restaient estomaqués.Pendant qu'ils conquerraient le monde virtuel,moi j'investissais le monde réel.Pendant qu'ils gagnaient des empires dans des jeux vidéos qui leur coûtaient de l'argent,moi je plantais de cerisiers qui allaient bientôt me faire économiser les six euros du kilo de cerises et quand le cerisier donnera vingt kilos de cerises les confitures et les jus.Pareil pour le raisin,pour les prunes ,les pommes et les amandes.Je pleurais quand je voyais les voisins de me parents bétonner leur jardin ou le stériliser avec du gravier.
-Les cons,mais les cons pestais -je intérieurement!Stériliser ce qui pourrait les nourrir!Ne pas prendre soin de la terre ,pire jouer contre elle ,la dédaigner!Quelle sottise!
Je fis le tour du quartier puis élargis mon cercle.je trouvai un dentiste au village voisin,un laborantin à vingt kilomètres un dermato un gynéco à quinze km,
les médecins ne se déplaçaient pas à domicile,certains bossaient même à mi temps et pour les urgences il fallait faire dix kilomètres pour atteindre l'hôpital...
Je retrouvai une amie d'enfance,un copain de promo...Je vécus une vie tranquille de bisounours,très occupée quand même.Papa,maman,bébés.Voiture,boulot,boulot sur la maison ,dodo.Erudition,lecture,télé,parfois un ciné,parfois un resto, parfois du shopping,unkaraoké de plus en plu rarement une semaine de vacances par ci par là et pas de grandes folies parce que le remboursement du crédit immobilier dévorait l'essentiel d'un salaire.
Dans le quartier à l'époque,pas de lignes de bus,il était nécessaire que la voiture soit dans un état impeccable, c'était le cordon ombilical qui nous reliait à la civilisation,au ravitaillement,aux boulots,aux secours,aux écoles...
Je recherchais activement des endroits où chanter et j'élargis mon périmètre.Un jour ,j'explorai Salon de Provence,la ville de Nostradamus.Et je découvris un restaurant pizeria karaoké le nostra mamma.comme il y avait relativement peu de monde,l'organisateur me fit chanter beaucoup.Je lui amenai du monde;comme sa carte était trè fournie ,je changeai de titres à chaque fois et il vit que je connaissais plus de vingt titres.Un soir ,il me fit une proposition alléchante.
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