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Folie


Quentin13

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Cet endroit, ce manoir, cette illusion définitive qui obsédait mon esprit, qui détournait mes yeux de la réalité, et qui revêtait ma chair de honte, de peur, voire même d'angoisse, était devenu mon foyer, ma prison, ma cellule perpétuelle. Chaque jour, je vivais la routine éternelle, en parcourant les couloirs longs et sans fin, putrides, et débordant de chagrin. Les portes condamnées et les échos déchirés me rappelaient ma solitude, ma folie, ma peine... Cet endroit me rappelait mes erreurs.

Les résidents de cet asile étaient seul, toujours seul, sans que jamais quelqu'un ne les regarde, pour se soucier de leur sort. Nous étions tous fou. Notre folie était la clé de cet endroit condamné. Dans nos moments de faiblesse, nous nous retrouvions ici, tous, pour que dans notre regard, chacun de nous puisse voir nos péchés, nos crimes abominables...

Mais quels étaient les crimes que j'avais commis ? Je n'ai commis aucun meurtre. Je n'ai en aucun cas exercé un des sept péchés capitaux. Peut-être mon seul crime aura été celui de ma naissance. Engendre d'un père alcoolique et d'une mère toxicomane, je suis l'incarnation des sept péchés : j'ai en moi l'orgueil de mon père ; l'avarice de ma mère ; l'envie de les voir disparaître de mon chemin ; la colère naissante dans mon coeur par la seule pensée d'avoir des parents illégitimes, injustes ; la luxure dans laquelle j'ai été éduqué ; la paresse par le seul songe qui consiste à dire que mon argent me donne la possibilité de faire, ou de ne pas faire. Enfin, je suis l'incarnation de la gourmandise à cause de ma curiosité de goûter à tous les mets de la Terre. Je suis le Diable, ou l'une de ses ombres. Insaisissable, impassible, indomptable, je suis une créature sans la moindre humanité. Par ce manque, je suis un être incompris, condamné à vivre perpétuellement entre les quatre murs de ma cellule ; condamné à vivre dans le tourment...

Je suis condamné à vivre chaque jour, et jusqu'au jour de ma mort, à me remémorer les bons souvenirs de la vie d'antan, à ressasser mes erreurs, à me recouvrir de la folie qui me submerge.

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