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Genèse


querida13

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J'ai eu nombre de jouets comme tous les enfants.L'un de mes préférés était un mini-piano à queue.

Ma mère en déduisit avec bonheur que j'étais musicienne.

Cela tombait bien:à l'école maternelle, je retenais toutes les chansons que chantaient les maîtresses,elles se servaient même de moi pour donner la tonalité de la chanson aux autres gamins.Souvent les petits camarades me demandaient de rechanter une chanson et sur le chemin du retour nous révisions les comptines de la journée.J'en connais encore bon nombre car j'ai gardé la mémoire de mes jeunes années.Nous revenions chez nous comme de petits oiseaux chantant en choeur.C'était frais ,mignon, adorable ,sans prétention...

Dans ce coin perdu au milieu de la campagne des quartiers nord de Marseille, j'habitais une cité tranquille.La plupart des femmes de milieu modeste étaient femmes au foyer,elles élevaient une marmaille plus ou moins nombreuse, entre un et cinq enfants.Elles étaient travailleuses et vaillantes,ménage,cuisine,courses faites au cabas ,à pied,ouvrages" de dames",couture ,tricot,broderie-:elles avaient peu d'argent ,donc tout était "fait maison",elles s'échangeaient les recettes de cuisine,les recettes pour économiser,les bonnes adresses,les robes de fille d'honneur pour les mariages.Il y avait des italiens, ,des espagnols ,des pied-noirs rescapés du bateau ou du cercueil,des pas finis,des familles trop nombreuses,des débutants désargentés et peu dotés...Un petit monde, en somme.

La maîtresse un jour a introduit une musicienne en classe!Elle a joué du piano et nous a parlé de Mozart le jeune génie qui a écrit tant de belles choses dont elle nous a donné un échantillon.Je fus transportée! La virtuose a ajouté que si l'on voulait commencer à apprendre la musique il fallait commencer très tôt je leur en parlai...Mes parents rechignaient à m'inscrire au conservatoire de Marseille situé dans un centre ville que nous considérions comme assez éloigné,encombré,menaçant,mal famé,transitant d'étrangers venus d'horizons divers où une petite fille n'avait pas à traîner et pour cause,car dans nombre de rues adjacentes à la Canebière racolaient des prostituées.

J'eus de la chance:le conservatoire ouvrit une annexe à la maison de quartier qui abritait un club du troisième âge du quartier qui leur prêta la salle du petit théâtre désaffecté!Les enfants du quartier allèrent écouter des professeurs qui leur présentèrent leurs instruments.Je soufflai sans en tirer aucun son dans une trompette,dans une flûte traversière sans plus de succès,tapai sur le piano, fus assourdie par la batterie,eus les doigts marquées par les cordes de la guitare,le violon me fit grincer des dents.

J'avais entendu et aimé sur mon tourne disques la valse de Casse Noisettes de Tchaikowsky je voulais jouer de la harpe :au club pas de cours de harpe,je dis que le piano me plaisait aussi!

A cinq ans je fus inscrite au cours de solfège puis au piano six mois plus tard.

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