J'exige la garde alternée de ma belle mère.
Je suis victime d’une véritable injustice.
Ce n’est pas parce que l’on se sépare
de son conjoint, que l’on doit être obligatoirement,
être séparé et privé de sa belle mère.
Elle fut de ma famille aussi pendant vingt-sept ans de ma vie.
Pendant vingt ans, ma belle mère n’a eu à mon égard,
que du mépris, de la méchanceté, et de la haine.
J’ai supporté tout cela sans broncher, juste pour ma femme .
Il y à sept ans, le docteur Alzheimer est venu toquer à la porte
de l'esprit de ma belle-dôche. Depuis ce moment…elle et moi,
ce n’était plus que du bonheur. La pauvre, elle me prenait
pour son fils mort d'une occlusion intestinale à l'âge de douze ans.
Ces sept dernières années, elle n’avait eu cesse de me cuisiner
des gâteaux, des bons gâteaux, et j’aime les gâteaux.
Nous deux, c'était rien que du bonheur, surtout pour moi.
Et puis il y a eu le divorce.J’ai donc perdu ma belle mère et ses gâteaux.
Il y a environ six mois, alors que mon ex était au travail.
Je suis allé en catimini chercher ma belle mère qui vivait
au domicile de sa fille. Une fois chez moi,
j’ai mis ma belle mère au milieu de mon garage
et je suis parti me promener.
Quand je suis revenu chez moi, mon garage reluisait de propreté,
elle avait tout rangé. L’après-midi, je la laissais à nouveau
seule dans ma maison, et tranquillement en sifflotant de bonne
humeur, je suis parti en balade les mains dans les poches.
A mon retour elle avait fait le ménage, la vaisselle, la lessive,
mon repassage, et deux gâteaux.
Ensuite, heureux de cette belle journée, j’ai ramené cette brave femme
chez sa fille, avant que celle-ci ne rentre de son travail.
J’ai pris cette jolie habitude d'avoir une boniche gratos.
De plus, interpréter le rôle de son fils mort était pour moi,
un met délicieux de fin gourmet.
Un après-midi, mon pote Roger est venu me tenir compagnie.
Il faisait très chaud, on picolait du rosé frais comme
de la flotte, c’était l’été. Nous étions affalés sur des
transats dans le jardin. Ma belle mère préparait
mon repas du soir : une salade de crabe aux avocats.
Roger et moi, on se faisait chier comme des rats morts.
Alors j’ai eu cette idée à la con. J’ai dit à Roger
en désignant Gertrude « t’as envie de te marrer ?? ».
Roger me répondit avec un sourire complice « tu m’étonnes mon pote! »
Nous sommes levés et dirigés vers la fenêtre grande ouverte de la cuisine.
Je lui ai dit.« Regarde bien mon bon Roger, on va se faire
exploser la rate!! ». je lui fis un clin d’œil et gueulai à
haute voix en direction de la vieille "Maman" !!
la guerre est revenue, les avions Allemands lâchent des bombes
!!attention !! » Ma belle mère eut une expression d’épouvante.
Elle gémit, poussa des petits cris de terreur, se signa et se
laissa tomber à terre comme une masse, pour rouler sous la table.
Nous avons recommencé cela une dizaine de fois.
Nous hurlions de rire, nous étions rouges de plaisir de voir
la vieille s'écrouler mollement, presque aux limites de l’asphyxie.
Et puis mon ex est apparue comme par enchantement dans la cuisine.
Je ne l’avais pas entendu arriver. Elle nous a fait un foin terrible,
elle était rouge de colère, une vraie folle furieuse.
On s'est fait insulter comme des merdes. Nous avons fermé nos
gueules en baissant la tête comme des gamins. D’après
les médecins, ma belle mère s’était cassée un peu le col du fémur,
et deux petites cotes, y avait pas quoi faire un drame!.
Depuis ce petit accident involontaire, mon ex s’est opposée violemment
avec l'aide de la justice à mon p'tit bonheur personnel, et ainsi, y a mis fin.
Tout cela suite à une petite connerie, alors que j'étais un peu bourré.
Aujourd’hui, j’exige et je veux le droit de garde alternée de
ma belle mère. C’est un droit fondamental qui m’est dû par tant
d’années de silence et de souffrance. Je vous demande donc de
signer une pétition pour que je puisse la remettre à la cour
européenne des droits de l’homme. La cour européenne des droits
de l’homme, c’est fait pour défendre les mecs et pas les nanas.
Alors, autant en profiter, merci de votre aide et encouragements
à toutes et à tous. Je vous tiendrai au courant après les 30
jours de prison, offerts par madame la juge, qui n'avait à mon
grand regret, aucune once d'humour. Bon, y faut que j'y aille,
j'ai deux gendarmes qui m'attendent avec les menottes... à plus.
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