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Terroriste


yacinelevrailefou

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...Terroriste.

Il n'y a pas de feu sans flamme et me voilà confronté à la police. Il fouille mon appartement. Tout mon appartement. Ils me signifient que je suis un danger, que je refuse le cadeau de la vie, celui de vivre en une bonne société. Ce sont des gars de la sécurité intérieure, des super-flics de la section anti-terroriste. Cela faisait des mois que mon appartement était sur écoute. Ils ont tout entendu, les va-et-viens de mes amis, de mes camarades, de mes frères. Rien n'a pu leur échapper. Je pense que je suis pris. Ils n'ont pas encore trouvé les armes que je cache mais ils jubilent sur ma bibliothèque remplie de volume dérangeant. Dérangeant d'une vérité qui m'obsède. Une vérité qui lutte. Qui lutte contre la société, celle où je vis ; Ma société... Tendance suicidaire a dis le psychiatre lors de ma garde à vue. Peut-être est-ce vrai. Mais je doute que cette « tendance » soit en tous lieux attachée à ma personne. Mon idéal, lui, est à construire, à naître. Même si il faut que je tue ou que je sois tué, c'est une chose qui nous dépasse tous. Elle se doit d'être et j'en suis le vainqueur. Mon idéal, une société nouvelle, d'éthique éminente et ferme que je dois faire peser au monde est aux mains de la sécurité de l’État. Maintenant, on ouvre ma cellule, on me rhabille : de hauts fonctionnaires souhaitent me voir à l'aveu. Je suis encadré par des militaire avec qui je circule dans la prison jusqu'à un bureau. Une table puis une chaise. Je suis abasourdie ; la fatigue, le stress... Enfin, du stress peu m'en reste ; je me sais condamné et ce n'est rien face à mon idéal, mon choix des armes, celui de la lutte ultime et juste. Sur la table, une drôle de machine. L'un de mes interrogateurs me confirme qu'elle a fait ses preuves en Algérie...Électrique... A chaque réponse, je croule sous la douleur. Mes parties intimes fument et je tremble sous les chocs. Cette machine est froide, insensible à la douleur, elle est branché sur le secteur. En moi, dans un délire de souffrance, je repense à l'énergie atomique, l'uranium spolié par les industries de ma Société à l'Afrique. Et cette machine qui me hante encore dans les murs de ma prison. Ici, je dois passé 10 années de ma vie. Non comme un vulgaire passeur de cannabis bienque c'est entre autre ce qui m'y a conduit, mais comme un activiste antisocial. D'ailleurs à ce propos, je reçois 500 euros par semaine d'un mandataire inconnu. La police est sur le coup, le parloir sur écoute. Les micros sont au dessus de nos têtes, mais c'est peine perdue. Je ne reçois de visite d'aucuns de mes camarades de lutte. En prison, je fuis les pensées de la torture que j'ai subit pendant ses interminables heures de garde à vue. Je n'ai donné le nom de personne ni divulgué aucun de nos dispositifs autres que mafieux. Je savais ses derniers démantelées. C'est à ce titre que je suis protégé en prison. Ici, les forces du crime me mettent à l'aise. Je n'ai rien à demandé et rien à vouloir sauf ma liberté et la disparition de mes noirs souvenirs. Période sombre où je jure à un compagnon de cellule qui me demandait si je ne voudrais pas finalement travailler pour l’État que jamais je ne pourrais travailler pour ces salopards. Ils sont mes ennemis mais une fois libre, je ne me mêlerai plus de rien. Je rêve à une existence tranquille.

8 années ont passé. Enfin je passe l'avenue de la prison à pied ; je sort de ce trou vivant. La porte s'ouvre. Personne ne m'attend. Personne ne me dit où aller. « Récupérable !» comme dirait Sartre. Me voilà libre.

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