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Cinéma


yacinelevrailefou

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Aller, « Valsez saucisses » !

Le pauvre de la Comédie Française, Place de la Bourse est la ruine du Bourgeois Gentil-Homme. Ce Républicain fauché aux blés de la colère et du raisin aux vinaigres boit le fond d’un jus d’haricots accompagnés de carottes saignantes, pressés elles-aussi. De ces détails gastronomiques, il ne faut y voir que le ucq entre les fesses ; un cul dans la face des âmes brûlées de conjonctivite. Ceux-là, d’aspect lisse et brillant, ce font les chauves aux yeux de poussières. Accoudés au chapiteau des Rois-Bouquiniste, ils parlent de l’Aurore et des horreurs déblatérées par les crieurs du lendemain. Le coffre dégoulinant, ils y puisent leurs matières pour s’en faire déverser au levé du jour, après la douche quotidienne, dans l’armoire des graisses utiles… : « On ne sait jamais, je pourrais toujours servir… » .

***

« T’as un nez en deux épisodes. »

Jean Gabin, en cette phrase, instruisait de bonnes manières la curiosité nonchalante des repos instinctifs et du rire éthologique de ces Messieurs Grangier et Audiard, sur sa famille, ou plus drôlement sur l’étrange bonne figure qui le fît vedette et 7ème artiste tout comme un autre cinéaste français ; nôtre Verneuil sacré.

Doucement, assis sur ma maison noire, dans le jardin coté cours et à sec, je me regarde en Louis-Ferdinand. Ma mort à crédit fait tituber « Les grandes familles » où, au « Gala des vaches », elles dansent « Le menuet du haricot ». Albert Paraz avait aussi, semble-t-il, de l’humour pour les femmes ; mais plus encore l’amour pour lui-même.

Comme peut-être ce « lui-même » du poème de Jacques Prévert dont l’édition tira un rideau rouge sur un rideau noir ; éclairant le temps d’une allumette de pluie, le trottoir de la Régie sur le chanteur des menus fretins et des cours de Seine ; Paris des ombres opulentes : Yves Montand.

***

Ma Floride.

Sur Nice, à tes seins et sous l’allée des sombrages Africains, je pince ma Citroën des 70’s, un modèle américain, berline de bleu et de soleil circonflexes :

-Mode à Cannes des misfiths et des fifties : qui donc pour tailler le costume de bruines de Chevalier, version « Ma pomme » dans les brumes 2012 ?...Sortie prévue Printemps 2013, aux bons soins de l’Opéra Haute-Coutures, une autre Melle Garnier en « Gare du Nord ».

-Silence,…j’y retourne !... Coupez ! C’était très mauvais… Quand tu prends les bras de ta Cadillac, tu ne la regarde pas comme un cimetière au carré des fous ! Tu l’aimes comme si tu voudrais lui donner à manger un oiseau sur un pont de train… Aller, pompiste ! retournes sous le projo’ , mets y du fioul et tire’z y au cul !... Oh, là ! Jean ni Depp ! Tu sais quoi ?!! Tu me casses les couilles, ok Sire Aschlore ? Alors on fait comme « on » a dit : le volant à gauche, tu tire à droite sur l’autoroute ;… oh pompiste de merde ! Tu te crois encore sur le tournage de « Jean Moulin » avec ta Citroën en compagnie de ta pute de monteur, ou quoi ?... Aller, hop, tu dégages…dégage moi du champs ce connard, et pi vire le du plateau, il m’emmerde !... Bon, ok…(je suis génial, soupirs…) ; tout le monde et prêt ? J’ai rien entendu… Ca va, toi ? On se voit au Bunga-bunga Hotel rue de la croisette, tu m’f’ras visiter ton impasse, ça marche ?... Bon,… eh, les bandes de cons, quand « Madame » aura finit de se peigner la patchole, on pourra p’t-être commencer à faire du fric, non ? Aller, tous en mouvement, et tu te prépares déjà à sortir de la boutique façon Hitchcock et ses deux chiens… Moteur…J’ai dit « Moteur », bordel…

-Bordeaux, 2ème .

-Atttention, ça tourne !

-Fioul : Gitane Filtre.

-Citroën : C6, vitre fumée, passation de pouvoir au péage, bagage à main dans le coffre, lunette desperado pour interieur, gants d’explorateur vaginale, cheveux forêt-vierge, la touffe de la truffe à l’arrière dans le linceul bancaire de toute une vie… Ah, La Costa-Azzura…

***

Je suis partout nul-part.

-T’habites où ?

-J’habite pas.

-« Pas » ? C’est où ? A Calais ?

- Pas par là, non ; c’est plutôt par là mais surtout ici.

-Hein ?

-Et toi, t’es d’où ?

-De Villeneuve-la-Casconne, c’est pas le pays du vin cuit, plutôt le contraire…J’aime y marcher longtemps…c’est mon Païs,… le Pays du crû de jatte ; y a des crues et des jattes.

-Ch’en suis ravi, mais encore ; que fait-on habituellement de bien ailleurs, quand on vient de… La quoi déjà…?

-La Castagne !

- C’est en Castille ?

- Non, en Cocagne !

-Ah, c’est pareil, et même que du pareil au même c’est chez moi également.

-Aussi ?

-Non, toujours…

-Et c’est quand « toujours » ?

-Quand t’y réfléchit…

-[silence]…

-Ca y est, t’y es ?

- Attend, je suis en chemin…

-[silence]… Puis-je voyager avec toi ?

- Si tu veux,… t’as des clopes ?

-Non.

-Moi, oui. Aller viens, on reste là…

-Ok, bonne journée !

-Egalement !

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