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Chapitre 2


#Florent#

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Des gouttes perlaient sur mon visage, coulant doucement jusqu'à mon cou. Le ciel s'assombrissait, laissant entrevoir les jours mauvais qui s'annonçaient. Les orages ne tuaient pas. Enfin, c'est ce que les gens disaient. Les gens avaient peur des choses dangereuses, et plus elles arrivaient, plus ils minimisaient leur impact sur nous. Je n'avais pas peur de l'orage, mais je restais la plupart du temps chez moi pour m'en protéger. J'avais plus peur des gens, de leurs idées, de leur insouciance féroce envers chaque propos qui les hantait. Faire taire une crainte au lieu de la combattre, n'est ce pas là un des pires pêchés qui puissent exister ? Entraîner une ignorance commune, relativiser absurdement des théories inexactes. La peur des gens leur faisait faire des choses atroces.Je longeais tranquillement la rue qui menait jusqu'à chez moi. A quoi bon se presser ? Une pluie fine n'a jamais tué personne. J'entendais au loin l'orage qui se rapprochait. Il fallait quand même se dépêcher si jamais le temps venait à se gâter, histoire de ne pas donner plus de travail à la gardienne de l'immeuble.J'aimais la gardienne de l'immeuble. Elle n'était certes pas beaucoup bavarde, mais elle faisait son boulot avec une telle ardeur ! Le genre de personnes qui rendait votre vie meilleure, mais dont personne ne se souciait, ni même connaissait cette personne. Cette brave dame connaissait tout de nous, nos habitudes, nos envies, nos connaissances, et nous, nous ne connaissions rien d'elle, ni même son nom. Elle restait la journée enfermée dans sa chambre de bonne, à recevoir le courrier, traiter différents papiers dont la nature m'échappait.J'étais bientôt arrivé. Une petite bâtisse haute de seulement quatre étages, dont de volumineux et studieux appartements entourés celui-ci, plus petit et plus miteux. Mais j'aimais cet endroit. C'était chez moi. C'était là où j'avais passé toute mon enfance. Un livre ouvert sur ma vie. Tant de souvenirs rejaillissait ici et là. Là, la première fois que j'ai embrassé ma petite amie, ici encore, où j'ai fêté mon dixième anniversaire, et puis, sous ce petit escalier, l'endroit où je me réfugiais quand j'avais de la peine. J'étais souvent triste. Triste et joyeux. Ça dépendait des jours. J'avais de la peine pour les arbres, les fleurs, la guerre, les plantes, les femmes, tant de choses qui me préoccupaient. Je n'étais pas triste pour moi mais pour les autres. Tant de peines que j'aurais voulu consoler.

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