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Cycle baudelairien 2


Liutprande

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voici une prose intéressante et qui en intéressera plus d'un, plus d'une...l'automne, saison propice au spleen et les artistes sont les premier(e)s concerné(e)s...les saisons influent toujours sur la psyché de l'Homme mais quand cette sensibilité s'exacerbe dans l'art, alors l'automne entre en l'artiste comme une lame pénètre un corps...souffrance positive ou souffrance négative...à vous la parole cher Charles :

"Que les fins de journées d'automne sont pénétrantes ! Ah ! pénétrantes jusqu'à la douleur ! car il est de certaines sensations délicieuses dont le vague n'exclut pas l'intensité ; et il n'est pas de pointe plus acérée que celle de l'infini.

Grand délice que celui de noyer son regard dans l'immensité du ciel et de la mer ! Solitude, silence, incomparable chasteté de l'azur ! une petite voile frissonnante à l'horizon, et qui, par sa petitesse et son isolement, imite mon irrémédiable existence, mélodie monotone de la houle, toutes ces choses pensent par moi, ou je pense par elles ( car dans la grandeur de la rêverie, le moi se perd vite !) ; elles pensent, dis-je, mais musicalement et pittoresquement, sans arguties, sans syllogismes, sans déductions.

Toutefois, ces pensées, qu'elles sortent de moi ou s'élancent des choses, deviennent bientôt trop intenses. L'énergie dans la volupté crée un malaise et une souffrance positives. Mes nerfs trop tendus ne donnent plus que des vibrations criardes et douloureuses.

Et maintenant la profondeur du ciel me consterne; sa limpidité m'exaspère. L'insensibilité de la mer, l'immuabilité du spectacle, me révoltent... Ah ! faut-il éternellement souffrir, ou fuir éternellement le beau ? Nature enchanteresse sans pitié, rivale toujours victorieuse, laisse-moi ! Cesse de tenter mes désirs et mon orgueil ! L'étude du beau est un duel où l'artiste crie de frayeur avant d'être vaincu."

4 Commentaires


Commentaires recommandés

Confiteor de l'artiste , le spleen à vaincu l'idéal ...

J'ai toujours un sentiment étrange et pénétrant quand je parcours Baudelaire , sombre et paradoxalement rassurant ; Il m'enivre tout comme la petite fée verte l'enivrait .

Laissons lui la parole ...

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cet artiste est celui qui marque le plus en moi cette part de mélancolie, d'envie de m'interroger sur mes sentiments les plus profonds...il est poignant à ce titre, il est enivrant et la petite fée verte dont vous parlez est effectivement une part de lui non négligeable...encore d'autres poèmes à venir dans mes cycles...

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Invité
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