La vérité si je mens:

Toutes les vérités sont bonnes à dire, mais c'est nous qui ne sommes pas tous bons pour les entendre.

(Alfred Capus)

Cette maxime critique "l'argument d'autorité".

Néanmoins, l'argument d'autorité n'est pas toujours mauvais. Très souvent, on est obligé d'y faire appel (on ne va pas tout vérifier soi-même).

Typiquement, pour dire que la Terre tourne autour du Soleil, on fait appel à l'argument d'autorité (pas à Platon mais aux scientifiques qui l'on vérifié), car on n'a pas vérifié nous-même.

Il n'est jamais mauvais en tant que tel ; il est juste peu sage d'y voir une sacro-sainte vérité qui vient se substituer à la réalité. Je crois plutôt qu'il faut voir ce proverbe comme une exhortation à ne pas avoir peur d'aller au-delà de l'auctoritas lorsqu'il le faut, la possibilité de remettre les choses en question. Agit-on pour un maître ou pour sa propre recherche, sa propre quête.

Apparemment ce proverbe vient d'une paraphrase d'Aristote. Je trouve que la version grecque sonne mieux: "Φίλος μεν Πλάτων, φιλτέρα δε ἀλήθεια".

Qu'est-ce qui est préférable ? Avoir raison et perdre un ami ? Ou croire une chose fausse et garder son amitié ?

Cet adage prétend que la valeur "vérité" est supérieure à la valeur "amitié" : Aristote préfère le vrai à l'ami.

Mais la valeur vérité peut être remise en qustion. Qui n'a jamais cru un ami sans preuves ? Qui n'a jamais cru un ami qui nous racontait des choses improbables ?

Nous croyons car nous avons confiance, cette confiance provient de l'amitié, et nous jugeons que l'amitié est supérieure à la vérité qui elle exigerait de chercher à prouver, à vérifier les données.