Les chats de Bodega font ronronner le cœur des New-Yorkais, même s'ils enfreignent les réglementations de l'État

le 5 avril

À New York, une bodega est une petite épicerie qui offre des services pratiques à de nombreux quartiers. Le mot vient d'un terme espagnol qui peut signifier entrepôt, cave à vin ou épicerie. La plupart de ces magasins ont été ouverts par des immigrants latinos arrivés à New York après la Seconde Guerre mondiale. Ces petites boutiques bien utiles ont largement été adoptées par les New-Yorkais et se sont donc multipliées. Comme dans nos supérettes, on y trouve des chips, des bonbons, du café, des sodas, des articles ménagers comme de la lessive et des sacs poubelles, mais à la différence de nos supérettes ou petites épiceries de quartier on peut encore s'y procurer des billets de loterie et des remèdes sans ordonnance. Certaines ont un rayon traiteur, d'autres vendent de la bière, d'autres encore n'ont ni l'un ni l'autre, mais chacune a son petit truc en plus. La plupart sont ouvertes 24 h/24 et 7 j/7. Et c'est un fait bien connu dans la Grosse Pomme qu'elles ont leurs esprits du lieu : des chats.

Ces « chats de supérette » semblent innocents, passant leurs journées à se prélasser sous les devantures ensoleillées ou à se faufiler entre les rayons de snacks pour recueillir les caresses amicales des clients.

Officiellement, cependant, la loi de l'État interdit l'accès à la plupart des animaux aux commerces alimentaires, et les propriétaires des bodegas risquent des amendes si Minet est surpris en train de se blottir près des boîtes de thon et de papier toilette.

Ce qui n'est pas forcément du goût des New-Yorkais, dans l'ensemble attachés à ces animaux.

La situation juridique précaire des animaux de compagnie a récemment été à nouveau mise en lumière lorsqu'une pétition a circulé en ligne demandant à la ville de protéger les propriétaires de chats de bodega des amendes, recueillant plus de 10 000 signatures.

De nombreux fans affirment que les chats contribuent en réalité à la propreté des magasins en dissuadant d'autres créatures omniprésentes à New York, comme les rongeurs et les cafards. Ils attireraient même les clients selon certains commerçants. Ils peuvent devenir une attraction, telle cette douce Mimi grise et blanche. Ils sont un symbole de cohésion sociale et de ce lien unique et spécial qui se crée dans une ville comme New York.

Cependant l'inspection des bodegas relève de la responsabilité de l'État.

Le Département de l'Agriculture et des Marchés de l'État de New York a déclaré dans un communiqué que son objectif était de garantir le respect des lois et réglementations en matière de sécurité alimentaire, tout en précisant que les inspecteurs s'efforcent de proposer des « ressources pédagogiques et des calendriers et options de mesures correctives » avant d'envisager des amendes. Bref, l'Administration y va avec des pincettes, puisqu'il faut y aller !