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Afrique de l’Ouest : pour se blanchir la peau, des produits redoutables à s'injecter dans les veines

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Plouj

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Membre, Voyageur, 70ans Posté(e)
Plouj Membre 111 047 messages
70ans‚ Voyageur,
Posté(e)

Des ampoules et flacons promettant de blanchir la peau sont de plus en plus en vogue en Afrique de l'Ouest, en dépit des risques pour la santé de ces produits. qui doivent être injectés dans les veines par une piqûre.

Elle rêvait d’avoir "la peau claire". Alors, sur le stand d'un marché encombré d'Abidjan, Anita (prénom modifié) a reçu les piqûres d’une vendeuse trois jours d'affilée "sans savoir ce que le liquide contenait".

Cette youtubeuse ivoirienne, ancienne adepte des injections dites "blanchissantes", a attendu dix jours sans voir aucun résultat. "Clairement, je me suis fait arnaquer", se souvient-elle.

Influencées par un idéal de beauté au teint clair, de nombreuses femmes se dépigmentent la peau en Afrique de l'Ouest, principalement à l'aide de crèmes éclaircissantes disponibles partout dans le commerce bien que nocives.

"Un phénomène pas nouveau" mais "un problème de santé publique mondial demandant une attention urgente" encore pointé en novembre par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

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Afrique de l’Ouest : pour se blanchir la peau, des produits redoutables à s'injecter dans les veines

Des ampoules et flacons promettant de blanchir la peau sont de plus en plus en vogue en Afrique de l'Ouest, en dépit des risques pour la santé de ces produits. qui doivent être injectés dans les veines par une piqûre.

Le
05 Mar. 2024 à 17h00 (TU)
Mis à jour le
05 Mar. 2024 à 11h16 (TU)
Par
AFP
Par Mariétou BÂ et Emilie BERAUD à Paris
© 2024 AFP
Image
parfumerie Cameroun

Dans une parfurmerue d'un marché de Douala au Cameroun, 31 août 2022.

Lambert NGOUANFO / AFPTV / AFP
Partager7 minutes de lecture

Elle rêvait d’avoir "la peau claire". Alors, sur le stand d'un marché encombré d'Abidjan, Anita (prénom modifié) a reçu les piqûres d’une vendeuse trois jours d'affilée "sans savoir ce que le liquide contenait".

Cette youtubeuse ivoirienne, ancienne adepte des injections dites "blanchissantes", a attendu dix jours sans voir aucun résultat. "Clairement, je me suis fait arnaquer", se souvient-elle.

Influencées par un idéal de beauté au teint clair, de nombreuses femmes se dépigmentent la peau en Afrique de l'Ouest, principalement à l'aide de crèmes éclaircissantes disponibles partout dans le commerce bien que nocives.

"Un phénomène pas nouveau" mais "un problème de santé publique mondial demandant une attention urgente" encore pointé en novembre par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Des produits à s'injecter dans les veines

Ces dernières années, à côté de pommades dont certaines vieillissent prématurément la peau, donnent des boutons ou contiennent des substances cancérigènes, ampoules et flacons ont fait leur apparition sur les étals.

Ces liquides à s'injecter dans les veines, directement dans le sang, connaissent une forte popularité, en particulier auprès des plus jeunes. On leur prête un effet "plus rapide" et "uniformisant", explique le président d'un collectif d'ONG de lutte contre la dépigmentation en Côte d'Ivoire, Marcellin Doh.

Jusqu'à présent, ni les autorités sanitaires, ni l'OMS, ne semblent s'être penchées sérieusement sur les dangers spécifiques de ces injections, contrairement à ceux des crèmes, largement documentés.

On suppose, vu leurs effets secondaires, que ce sont des corticoïdes
Sarah Kourouma, dermatologue au CHU de Treichville à Abidjan

Pourtant, ces substances à la composition peu transparente présentent aussi d'importants risques, alertent quatre dermatologues ivoiriens et camerounais interrogés par l'AFP.

Ces injections alimentent également un réseau d'arnaques, comme l'a prouvé la composition d'un produit acheté par l'AFP en Côte d'Ivoire puis envoyé en France pour des analyses qui ont montré une différence entre le contenu et l'emballage.

"Blanchiment jusqu'à la moelle épinière"

A Cocovico, un marché d’Abidjan, une femme demande à acheter un liquide qui "éclaircit la peau". Une vendeuse s'éclipse avant de sortir des boîtes d'ampoules d'un sac banane, furtivement. Le lot de dix flacons est négocié 25.000 francs CFA (environ 38 euros). La cliente devra se débrouiller pour faire l'injection.

Au-delà de discrets points de vente physiques, des dizaines de pages Facebook ivoiriennes, camerounaises, sénégalaises ou encore nigériennes, proposent ouvertement ces substances, vantant "un blanchiment uniforme jusqu'à la moelle épinière".

La gérante d'une boutique en ligne localisée à Abidjan, contactée par téléphone et qui souhaite rester anonyme, affirme vendre des "produits importés" d’Asie du sud-est, d'Italie ou de Suisse.

D’après elle, les liquides commercialisés sont "de bonne qualité" car "à la base", ce sont des "médicaments".

Si on n'a pas nettoyé comme il faut le matériel, on va potentiellement injecter des bactéries dans le sang, et on risque une infection totale du corps 
Sarah Kourouma, dermatologue au CHU de Treichville à Abidjan

En réalité, la composition de ces ampoules échappe à tout contrôle, comme leur mode de fabrication. Et quand bien même il s'agirait de médicaments, leur détournement peut avoir de graves conséquences.

"On suppose, vu leurs effets secondaires, que ce sont des corticoïdes", explique Sarah Kourouma, dermatologue au CHU de Treichville à Abidjan.

Ces puissants anti-inflammatoires entraînent certes "une dépigmentation de la peau quand ils sont utilisés pendant un long moment et à fortes doses", mais aussi du "diabète" ou de "l'hypertension".

Les femmes plus aisées se tournent, elles, vers des injections à base de glutathion, un antioxydant naturellement présent dans le corps prescrit aux patients atteints de cancer ou de la maladie de Parkinson, note Grace Nkoro, dermatologue à l’hôpital gynéco-obstétrique de Yaoundé, au Cameroun.

Dans son cabinet, Mme Nkoro a vu défiler plusieurs patientes ayant développé ces troubles après "avoir acheté ces injections sur internet" : problèmes de peau ou insuffisances rénales.

Même constat pour Sarah Kourouma, à Abidjan, qui décrit des "femmes jeunes, instruites, entre 25 et 30 ans" qui se piquent "chaque semaine, parfois tous les deux jours", sans toujours savoir précisément ce qu'elles se sont injectées. Elles présentent "des pathologies de la peau comme l'acné, des affections laissant des cicatrices et des taches noires très dures à traiter."

Au Ghana voisin, les autorités ont émis une alerte en octobre 2021 : les injections de glutathion "posent un risque significatif pour la santé" avec des "effets secondaires toxiques pour le foie, les reins et le système nerveux", ou pouvant engendrer le "syndrome de Stevens Johnson", un pourrissement de la peau.

Risque d'hépatites

Autre danger, le mode d'injection. En pleine rue, à l'arrière d'une boutique, par la vendeuse ou la cliente elle-même, les praticiens et les autorités redoutent les éventuelles conséquences de piqûres réalisées hors de tout cadre médical, notamment le risque d'hépatites, d'infection ou de transmission du VIH.

"Si on n'a pas nettoyé comme il faut le matériel, on va potentiellement injecter des bactéries dans le sang, et on risque une infection totale du corps", alerte Sarah Kourouma.

https://information.tv5monde.com/science/afrique-de-louest-pour-se-blanchir-la-peau-des-produits-redoutables-sinjecter-dans-les

 

Et ailleurs d'autres personnes vont s'allonger au soleil afin de brunir leur peau et la bruler...

Ah les humains !

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Membre, 53ans Posté(e)
jmecomprends_tt_seul Membre 2 314 messages
Maitre des forums‚ 53ans‚
Posté(e)
il y a 42 minutes, Plouj a dit :

Influencées par un idéal de beauté au teint clair, de nombreuses femmes se dépigmentent la peau en Afrique de l'Ouest, principalement à l'aide de crèmes éclaircissantes disponibles partout dans le commerce bien que nocives.

J'apporte ma petite contribution à ton édifice que je trouve intéressant à visiter :)

L’Association of Black Psychologists, basée aux États-Unis, souligne  que le colorisme — la préférence pour une peau plus claire — peut affecter l’estime de soi de l’individu,  ainsi que sa perception de la beauté et ses chances  économiques. L’industrie des soins de la peau et des cosmétiques profite de l’engouement des Africaines pour la peau claire.

"Le phénomène d’éclaircissement de la peau est un phénomène nuancé, indique Mme Mtero*, ajoutant que « la blancheur a été érigée en norme universelle de progrès. Lorsque les gens parlent de blancheur, il ne s’agit pas nécessairement d’être physiquement blanc, mais d’accéder à des choses auxquelles les blancs ont facilement accès : privilèges, statut économique et social ».

Mme Mtero poursuit : « Les hommes aiment la peau claire ; il est donc logique pour les femmes de s’adapter au goût des hommes afin d’augmenter leurs chances de se marier. Et le mariage est une forme de capital social — le fait d’être une épouse, d’avoir des enfants et d’être un membre estimé de la société. Tout cela relève le statut de la femme . »

« Les adeptes de la dépigmentation entretiennent l’illusion qu’une peau plus claire peut leur permettre de trouver de meilleurs emplois et de séduire plus facilement », ajoute-t-elle. (source ici)

*Shingi Mtero dispense un cours sur la pratique du blanchiment de la peau à la Rhodes University en Afrique du Sud

En plus d'interdire ces produits dangereux, il conviendrait peut-être à ce que les gouvernements concernés fassent campagne pour redonner à ces personnes une confiance en soi (débat sur la beauté et la couleur de la peau par exemple), que les médias de la mode donne d'autres canons de beauté que celui de l'idéal occidental blanc.

A la lecture des articles, c'est loin d'être une affaire à prendre par dessus la jambe.

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