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Parodie de l'Exorciste....

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moi et pas moi

Je l'enlève ou pas ce sujet ? si vous répondez oui je le ferai dans un délai raisonnable, à moins que la modération le fasse à ma place..  

1 membre a voté

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Membre, 45ans Posté(e)
moi et pas moi Membre 1 453 messages
Mentor‚ 45ans‚
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Après deux gin tonic bien corsés, Alphonse était allongé sur le lit. La seule différence avec un cadavre, se dit-il, consistait en ce que deux superbes créatures le flanquaient. Aurore et Eglantine. Deux filles superbes, se disait-il encore, dans les vapeurs avant de s'endormir à son tour. En effet, contrairement à elles, il ne l'était tout à fait. Alors que ce n'est pas logique, se dit-il de façon obscure. En principe, c'est le mâle qui tombe comme une masse après le coït, vidé de son foutre, sa testostérone, son intelligence, tout ce qui est liquide quoi, tandis que la femelle grille une cigarette.

Pas de cigarette autour de moi. Tout va bien...

Tout allait bien, en effet, sauf que l'une d'elles au moins, ronflait. Il n'aurait su dire laquelle, puisque, s'il se souvenait bien, elles étaient interchangeables. Des sœurs jumelles, qu'il avait l'intention de faire danser, dans son prochain film. Il était réalisateur. De nombreuses starlettes s'étaient faites grâce à lui, depuis le rang de midinettes, comme des chenilles devenues des papillons. Il se rappelle ses films... De sacrés bons films, avec des scènes de cul et tout, et des scénarios ficelés comme des papiers cadeau. Et des critiques élogieuses à la pelle. Simultanément, cela lui rappela les pelles que se donnaient les filles. Des sœurs jumelles, bon sang ! Pire que de la dynamite, cela lui provoqua un début de nouvelle trique. Eglantine, Aurore... Etait-ce leur vrai nom en fait ? Vu que jumelles, elles l'étaient foutrement.

Alphonse était dans l'obscurité, malgré le plein jour à l'extérieur, il détestait baiser la nuit. En effet, les salles obscures lui avaient inoculé cela, la nuit, la vraie, c'est fait pour rêver. Mais les volets mi-clos permettaient aux filles d'y croire, c'est cela qui feraient sans doute d'elles de véritables starlettes. Il s'en réjouissait, le cinéma français regorgeait de nyctalopes qu'il pétrissait de ses mains savantes, afin de leur tirer les meilleures gammes.

Une armoire à lingerie faisait face au lit. De la lingerie diaphane, destinée aux p*** ; rien à voir avec ce qui était froissé, voire déchiré, au pied du lit, de toute façon de nos jours moins il y avait de tissu, mieux c'était. Le fait était là : il appréciait la diversité des emballages. Le cœur, l'âme, il en faisait son affaire. Mais le porte-jarretelles, le string niché près des terres sauvages, les contrées inaccessibles aux simples mortels. Les muses vivaient dans ces replis de la chair. Soudain, deux lueurs rouges apparurent dans son champ de vision. Ses yeux papillonnèrent. Le gin-tonic.

Deux verres... Ou peut-être plus que ça. Il accommoda tant bien que mal.

Les filles dormaient tout à fait à présent. Le derrière de l'une d'elles saillait comme l'ancre d'un navire, entre deux tire-bouchons des couvertures. « Que.... » commença t-il.

Son début d'érection se recroquevilla, comme une timidité soufflée tout à fait par un vent trop frisquet.

Les lueurs rouges ne grossirent pas, contrairement à lui elles étaient apparemment immuables, deux points immobiles, sans attache apparente nulle part, telles des marionnettes à l'échelon microscopique.

_ Tu es réalisateur, prononça une voix désincarnée.

_ Je... Oui... Je....

Soudain, il se rappela. Madame X ainsi qu'il l'appelait. Sa préceptrice, celle qui lui avait tout appris. Comment uriner sans laisser de gouttes sur la cuvette, comment mettre la main devant sa bouche quand il rotait, parce que sinon, quand il avait onze ans, une s** de ses camarades de classe lui faisait invariablement la réflexion : « mais qui donc t'as donc élevé ? ». Madame X de préceptrice devenue préceptrice, ce qui n'était pas tout à fait semblable, pour lui montrer qui étaient les grands de ce monde. Des réalisateurs, comme lui. Parce que les films, il détestait qu'ils restent dans sa tête, il fallait s'efforcer que tout le monde ait la même vision. Sans quoi on était un marginal, un propre à rien comme au fond d'un puits, le squelette qui grimpe sur la pierre au moyen des interstices afin de paraître au grand jour.

_ Tu n'as jamais entendu parler du Croque Mitaine ?

Alphonse écarquilla les yeux. Malgré qu'une part de lui estimait qu'étaient insoutenables les deux lueurs rouges lui faisant face.

Bien sûr que si. Non seulement il en avait entendu parler. Mais il se souvenait.

Les coups de règles sur ses doigts.

Parce que les femmes ont leurs règles, alors aucune raison pour que les hommes ignorent ce que c'est ! Ou bien le martinet... Il ne se souvenait plus très bien. Il croyait que c'était à l'école... ou bien à la maison aussi ?

_ Je veux que tu fasses des films d'horreur ! Persista la voix désincarnée.

Avec quelque effort, Alphonse reconstitua d'où provenait certainement la voix. Oui, entre les deux yeux écarlates, il entrevoyait le rond pâle d'une forme, rugueuse, râpeuse comme la chair d'un crocodile.

_ Que... Aucun producteur ne me laissera jamais faire !

_ On en a marre des sentiments ! L'interrompit la voix. Là d'où je viens et que je veux que tu viennes aussi ! Parce que sans nul doute, si je t'apparais, c'est que tu étais destiné à moi, ha ha ha ha ha ha !

Le rire grinça. En arrière-plan de sa conscience, le réalisateur entendait les ressorts du lit. Cela remontait à quelques... minutes ? Heures ? Etait-ce Eglantine ? Aurore ? Laquelle avait joui le plus fort ?

Alphonse tendit les deux mains pour les poser sur la chair de ses deux muses du moment. Aurore, Eglantine. J'aurais voulu en faire des égéries, se dit-il.

Car il sentait bien que la voix du Croque-Mitaine l'emportait. Vers des rivages dont son esprit de poète ne reviendrait jamais tout à fait intact.

_ Oui ! Oui ! Oui ! Haleta la voix. Assez de mélodrames ! Suffit les « comédies dramatiques » ! Nous voulons du tragique ! Ici, en Enfer où tu nous rejoindras ! C'est immanquable ! Ah ah ah ah ah !

Les mots lui firent penser à la cave. Là où gosse il jouait au ballon. Contre les murs. Le ballon rebondissait sur la matière-trampoline car il n'y avait pas d'autre endroit où jouer au ballon, puisque les voisins, dans son immeuble de l'époque, étaient tous des vieillards, qui détestaient le bruit. Alors il jouait, il jouait... Oh oui, il jouait !

Les seins de ces deux femmes, lui avaient électrisé les sens, pas d'autre moyen d'envisager la réalité du présent : cette voix, celle du Croque-Mitaine, qui l'enjoignait... de quoi faire au juste ?

Il se souvint... Faire un nouveau film. En ajouter un à son catalogue qui faisait de lui le réalisateur ayant le meilleur palmarès du pays.

_ Je fais dans le sentiment, moi, dans la finesse, je tire la quintessence des émotions !

Il geignait, se débattait, face à l'apparition épouvantable. Ces deux yeux ardents, dans la pénombre permise par les volets entrouverts. Et les deux starlettes idiotes qui ronflaient près de lui. Jamais de toute façon je ne réussirai à dormir, se dit-il.

_ Nous voulons un film d'horreur, dit le Croque-Mitaine, avec des effets spéciaux, car le public en a plus que sa dose des talons aiguilles de toutes ces filles que tu mets dans ton lit !

_ Le cinéma est mort, si je fais ça, haleta t-il. Car le budget nécessaire ruinera les caisses du Trésor public français, à n'en pas douter...

_ Alors fauche l'argent aux églises ! Elles en ont trop ! Et en plus elles ne rendent rien aux pauvres, aux misérables qui veulent un film d'horreur !

_ Pitié...

Alphonse commençait à trembler, comme un Parkinson. La peur, non la terreur l'envahissait sous le drap blanc du lit, malgré le contact de la chair de la cuisse de chacune des filles...

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Membre, 45ans Posté(e)
moi et pas moi Membre 1 453 messages
Mentor‚ 45ans‚
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J'ai oublié de  préciser un truc : personne vote, donc le truc reste là. Je vais quand même pas m'amuser à m'auto-censurer si tout le monde s'en fout. Je crois qu'on est d'accord.

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Membre, 45ans Posté(e)
moi et pas moi Membre 1 453 messages
Mentor‚ 45ans‚
Posté(e)

Bon c'est juste une manière d'épilogue un peu tortillé à la prose du dessus :

Rémi était très ami avec le croque-mitaine... Ils avaient fait connaissance dans sa chambre, près du placard où étaient planqués ses slips, caleçons, et autres fanfreluches.

_ Je suis le croque-mitaine, se présenta le croque-mitaine.

_ Et moi je suis victime de harcèlement scolaire.

De fil en aiguille, Rémi avait amadoué le croque-mitaine.

Celui-ci s'était présenté comme un Daimôn. C'était du grec ancien, qui signifiait ce que ça voulait dire, puisque Rémi ne connaissait encore Socrate. Mais le démon (ou daimön, ce qui était synonyme dans son esprit), s'imposa bientôt à lui.

_ Tu t'es moqué de ta petite sœur parce qu'elle avait son premier sang, poursuivit le croque-mitaine. Et moi, je t'apparais pour te punir. Je vais donc faire de toi un homme illustre. Quelqu'un d'important pour la société.

Rémi avait très vite compris les avantages du croque-mitaine. C'est lui qui lui dicta les lettres des mots durant les dictées, à l'école, et puis lui livra les sujets, avec de l'avance sur ses camarades de classe. Ensuite, il fit donc des études, toujours secondé par le croque-mitaine.

Lorsqu'il devint lieutenant, puis commandant, puis commissaire, il se dit que c'était moins de lui que du croque-mitaine que les voyous avaient peur.

_ Tu m'as toujours aidé, fit Rémi. Je t'en suis reconnaissant. Par contre, tu ne m'as jamais fait rencontrer une âme sœur, l'amour...

_ C'est le revers de la médaille, répondit le croque-mitaine. Tu étais victime de harcèlement, j'ai donc assassiné tous tes petits camarades qui te tourmentaient. Puisque je n'arrivais pas à te faire peur, je t'ai inspiré la grandeur. Maintenant, tu ne t'es toujours pas réconcilié avec ta petite sœur.

Rémi considéra les avantages et les inconvénients, pesa le pour et le contre... réfléchit avec intensité. Puis :

_ Vu que tu m'as aidé aussi à toucher l'héritage des parents, gérer ma petite sœur en m'inspirant de l'envoyer dans une institution suite à sa énième tentative de suicide après qu'elle fut larguée par son énième petit ami avec lequel elle s'encanaillait au moyen de drogues illégales diverses et variées...

Les yeux rouges du croque-mitaine brillaient dans le noir. On n'aurait su dire s'il lisait dans l'esprit de l'homme.

_ De l'air ! S'exclama Rémi. Je te chasse, je t'envoie tourmenter quelqu'un d'autre !

Le croque-mitaine s'exprima alors, dans une langue inconnue.

_ C'est la langue du Paradis, expliqua t-il plus tard à Rémi. L'amour s'exprime dans une langue que tu ne connais pas. Car si tu me chasses, tu rencontreras la femme idéale, tu lui feras des enfants, tu l'aimeras et vous vous aimerez... Sauf que je reviendrai dans le placard de tes propres enfants, comme toi la première fois que nous nous sommes rencontrés. Et ils n'auront pas autant de chance que toi. Je les tourmenterai comme tu l'étais... en cent fois pire !

Rémi retroussa ses manches. Ils se trouvaient, tandis qu'ils avaient ce dialogue, dans le commissariat, dont il était patron en chef. Mais, comme il possédait l'habitude de la soumission au croque-mitaine, il s'efforçait que personne ne les entende, c'est à dire soit témoin de son imposture. Son imposture aux côtés des hommes politiques impressionnés par son travail, qui aimaient s'afficher avec lui sur les photos dans les journaux populaires. Il lui fallait trouver le moyen de se débarrasser du Croque-mitaine.

_ Ma sœur souffrait d'endométriose, souffla t-il. Je ne me moquais pas d'elle en tant que frère, mais parce que les muses m'avaient inspiré de le faire, dans un dessein très vaste qui consistait à me mettre en ta présence.

Les yeux rouges du Croque-mitaine commencèrent à pâlir dans le noir.

_ Mais, se défendit-il, depuis le temps que tu as contracté mes services, tu as aussi contracté un corollaire ; jusqu'ici le sort de ta petite sœur ne te souciait que dans la mesure où sa mauvaise réputation faisait obstacle à ta carrière, t'obligeait à des compromis impossibles.

_ Tu veux dire, poursuivit Rémi, que le Croque-mitaine ne connaît pas la rédemption, le pardon, mais uniquement la compassion avec les défavorisés …

Le croque-mitaine réfléchit, tandis que ses yeux rouges luisants semblaient clignoter comme des feux follets.

_ Il y a bien eu Aurore et Eglantine, dit-il.

Aurore, Eglantine, quand Rémi faisait ce cauchemar dans lequel il était réalisateur de films célèbres et qu'il s'appelait Alphonse... Il se souvenait très bien ce songe cauchemardesque, quand il caressait la chair de deux filles superbes qui étaient des jumelles et qu'il faisait face à une version du Croque-Mitaine qui lui promettait l'Enfer suite à ça.

_ Tu ne connais pas la langue de l'Amour, se rebiffa Rémi. Donc, tu ne peux m'offrir tout ce qui est possible en ce vaste monde. Donc, tu ne possèdes pas les attributs du véritable Croque Mitaine, le Croque-Mitaine en chef. Je te signale juste que les camarades de classe sont tous morts parce qu'ils avaient enfreint les Règles : il ne fallait pas jouer avec les militaires !*

 

*référence à Par accident, un titre de Harlan Coben.

 

Là dessus, Rémi, ou Alphonse, ou tout ce qu'on voudra, se sentit revivre : les yeux du Croque-Mitaine étaient remplacés par la chaleur conviviale du commissariat:les gobelets de cafés encore fumants par ce beau matin, les policières sexy qui circulaient dans les couloirs en souriant gaiement, l'ambiance d'un environnement terrestre qui ressemblait bien... il lui semblait... au Paradis.

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 869 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)

C'est fini ?

Le 17/02/2024 à 16:22, moi et pas moi a dit :

 personne vote,

Je vais faire une vote : "est-ce que vous m'aimez ?" :wink:

:laugh:

Attends, attends... Avec un choix :

 1 Un peu

2 Beaucoup 

3 Enormément

4 Trop !

 

Modifié par Blaquière
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Membre, 45ans Posté(e)
moi et pas moi Membre 1 453 messages
Mentor‚ 45ans‚
Posté(e)

Je le pense. J'étais pas doué pour la chute du premier texte. Le second était en germe, je pense. Sachant que tout ça est parodique, j'ai quand même fait de mon mieux pour les métaphores, les images, l'enchaînement des idées même. Même allé jusqu'à consulter Platon https://fr.wikipedia.org/wiki/Mythe_d'Er

 

Et, de toute façon, je peux même pas compter sur l'intelligence artificielle qui me répond invariablement :

 

Je suis un modèle de langage et je ne suis pas capable de vous aider à ce sujet.

Modifié par moi et pas moi
et puis je suis en congés, et j'ai que ça à foutre vu que j'ai plus de télé, c'est pas mal aussi dans le genre.
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