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Théorie de Jésus - Biographie d'une idée

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Etéocle

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Nouveau, 37ans Posté(e)
Etéocle Nouveau 4 messages
Baby Forumeur‚ 37ans‚
Posté(e)

Bonjour,

Bon je n'ai pas lu ce livre d'Onfray et je ne le lirai pas tout de suite, j'ai simplement écouté. Si certains l'ont lu, n'hésitez pas à ajouter. Pour le dire sincèrement : je trouve que l'ambition est datée et qu'aujourd'hui elle marque un nihilisme triste qui rétrospectivement caractérise une période qui a menée au complotisme. Contre quoi lutte-t-il ? Il met sur le même plan (i) des dogmes et romances apocryphes développés au 3ème siècle et (ii) des aboutissants rationnels de la méthode historico-critique du 19ème-20-21ème, qui ne prétendent aucunement à la certitude... Qu'un héro ait besoin d'une origine et d'une vie miraculeuses est admis. Pourquoi faudrait-il pour autant remettre en cause la pertinence d'arguments comme le fait (par exemple) que mettre en avant une femme sans mari, dans des textes séparés, est à l'époque si scandaleux qu'il est difficile d'en nier l'historicité ? Le moine ne ressent même pas le besoin de lui demander explicitement : mais comment se fait-il que juste 50 ans plus tard, une histoire si anecdotique se développe fortement à l'écrit sans personne pour la nier ? Je trouve si triste ce nivellement par le bas du savoir par la philosophie... C'est d'ailleurs étonnant, il ne dit jamais que ce serait au religieux de prouver l'existence, pourtant en droit l'argument serait fort. Il ne le dit pas parce qu'il répète à l'envie que les religieux ne devraient pas en avoir besoin, que c'est un acte de foi etc. Mais c'est contradictoire... C'est bien parce que Jésus est homme inscrit historiquement que Hegel et les philosophies de l'histoire voient dans le christianisme un progrès. Personnellement là où je le trouve le plus vrai et sincère c'est quand il se plaint de ne pas être croyant. Du coup lui, je le trouve touchant. Mais, contre ce qu'il dit, j'ai le sentiment qu'il fait écho et s'inscrit dans une époque qui peut allégrement se passer de preuve...  

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Membre, 55ans Posté(e)
chekhina Membre 516 messages
Forumeur alchimiste ‚ 55ans‚
Posté(e)
Il y a 10 heures, Etéocle a dit :

Bonjour,

Bon je n'ai pas lu ce livre d'Onfray et je ne le lirai pas tout de suite, j'ai simplement écouté. Si certains l'ont lu, n'hésitez pas à ajouter. Pour le dire sincèrement : je trouve que l'ambition est datée et qu'aujourd'hui elle marque un nihilisme triste qui rétrospectivement caractérise une période qui a menée au complotisme. Contre quoi lutte-t-il ? Il met sur le même plan (i) des dogmes et romances apocryphes développés au 3ème siècle et (ii) des aboutissants rationnels de la méthode historico-critique du 19ème-20-21ème, qui ne prétendent aucunement à la certitude... Qu'un héro ait besoin d'une origine et d'une vie miraculeuses est admis. Pourquoi faudrait-il pour autant remettre en cause la pertinence d'arguments comme le fait (par exemple) que mettre en avant une femme sans mari, dans des textes séparés, est à l'époque si scandaleux qu'il est difficile d'en nier l'historicité ? Le moine ne ressent même pas le besoin de lui demander explicitement : mais comment se fait-il que juste 50 ans plus tard, une histoire si anecdotique se développe fortement à l'écrit sans personne pour la nier ? Je trouve si triste ce nivellement par le bas du savoir par la philosophie... C'est d'ailleurs étonnant, il ne dit jamais que ce serait au religieux de prouver l'existence, pourtant en droit l'argument serait fort. Il ne le dit pas parce qu'il répète à l'envie que les religieux ne devraient pas en avoir besoin, que c'est un acte de foi etc. Mais c'est contradictoire... C'est bien parce que Jésus est homme inscrit historiquement que Hegel et les philosophies de l'histoire voient dans le christianisme un progrès. Personnellement là où je le trouve le plus vrai et sincère c'est quand il se plaint de ne pas être croyant. Du coup lui, je le trouve touchant. Mais, contre ce qu'il dit, j'ai le sentiment qu'il fait écho et s'inscrit dans une époque qui peut allégrement se passer de preuve...  

J'ai lu rapidement ce livre, rapidement car il y a une telle mauvaise foi...Onfray veut faire la peau de la civilisation judéo-chrétienne, pourquoi pas, mais il prête à Jésus des intentions que celui-ci ne peut pas avoir partagées. Onfray passe son temps à dire que jésus n'a pas existé, qu'il ne s'agit donc que d'une idée mais il ne cesse de personnifier son propos faisant de Jésus un personnage violent, mauvais, prétentieux, et j'en passe, qui a finalement bien mérité sa mort.

La mauvaiseté de Onfray, son ressentiment intense contre Jésus mettent mal à l'aise. Onfray déploie un ressentiment extrêmement ranci qui finit par être déroutant et même écœurant. Que diable donc Jésus lui a t il fait ?

En plus il n'arrête pas de dire que Jésus était un mauvais Juif, parlant aux Juifs en tant que Juif qui n'aimerait pas les Juifs...Absurde. A l'époque le mot Juif n'existait même pas et il devrait se méfier, Onfray, des traductions du genre "la guerre des Juifs" alors que Flavius Josèphe n' a jamais employé ce mot là non plus, je veux dire le mot juif.

Jésus est toujours resté "enfant de Juda" puisque à son époque il ne pouvait même pas imaginer être autre qu'un fils de Juda ! Onfray va jusqu'à reprocher à Jésus de ne pas mettre en avant la circoncision, mais pourquoi Jésus aurait il parlé d'un acte qui allait de soi à l'époque, dans une société bien installée en Israël depuis des lustres. Pourquoi parler d'une tradition usuelle que rien  ne venait alors menacer ? car le fait d'être "enfant de Juda" à l'époque était une identité politique et non pas religieuse. Personne n'était à l'époque antisémite ! simplement les Romains n'encaissaient pas les velléités d'indépendance d'Israël. 

Je ne suis pas chrétienne, c'est mon père qui l'était, ma mère est juive, avec des ascendances qui puisent dans la Kabbale, et je n'ai jamais entendu un juif du côté de ma mère critiquer violemment Jésus. Au contraire ma branche maternelle a toujours eu une compassion pour Jésus.

Ce que Onfray escamote c'est la situation politique et sociale qui prévalait du temps de Jésus. Il y avait une mouvance qui œuvrait pour l'indépendance, les Zélotes, une mouvance qui œuvrait pour revivifier le judaïsme traditionnel des Pharisiens, les Esséniens, il y avait une crise économique, etc. Bref c'était le bordel. Ce n'est pas Jésus qui a mis le bordel, il s'est contenté de suivre son chemin, il a été pris à la fois comme le Messie qui allait rénover le judaïsme traditionnel et comme le Messie qui allait délivrer Israël de l'occupation romaine... (les Esséniens étaient les théoriciens des deux Messies, l'un spirituel, l'autre militaire). Bon finalement il a déçu tout le monde et il s'est retrouvé seul... Sa vie c'est plutôt une tragédie. Lui lancer la pierre faut le faire. 

Enfin Jésus n'annonce certes pas le christianisme, le christianisme est arrivé bien après et avant que le christianisme arrive, le "souvenir "de jésus a animé une "secte" comme on disait alors, les Nazaréens, qui exista près de bien d'autres sectes : les Esséniens, les Saducéens, les Zélotes, etc. 

 

 

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