Comment la fierté peut-elle dégouter?

Le 04/10/2022 à 21:21, guernica a dit :

pour moi, la fierté de soi, c'est juste pouvoir se regarder dans un miroir, sans avoir envie de se cracher dessus

Ne pas se dégoûter n'est pas forcément être fier. Etre fier relève davantage de l'admiration de soi. Or l'humilité demande de la placer et la doser correctement. Si je prends l'exemple extrême des criminels pédophiles, il y a ceux qui ont des remords, d'autres qui sont fiers de leurs actes, considérant qu'ils sont naturels etc... Etre fier de sa beauté visuelle est une chose dans une certaine mesure, si les circonstances s'y prêtent assez, être fier de sa dépravation, de ses délires, etc... en est encore une autre.

Et cette avidité à être admiré coûte que coûte quitte à jouer les faux justiciers, à salir des individus pour mieux se donner le beau rôle de celui qui est au-dessus d'eux moralement? Flatter son égo par de faux exploits applaudis par les gogos...

Cette fierté illusoire est comme la promotion de la bassesse morale.

Le 04/10/2022 à 04:07, Momo Lière a dit :

Quand tu le méprises, c’est que tu juges ton propre comportement comme supérieur à celui de cet imbécile de chauffard. En se montrant fier de ce qu’il a fait, cet imbécile de chauffard manifeste du mépris pour ton propre comportement respectueux du Code de la route.

Tu pensais être dans ton bon droit de le mépriser, et lui se moque de ton bon droit. Il y a de quoi être dégoûté en effet…

Je ne m'attache pas aveuglément au droit social, je le juge. 

Je ne me soumets pas non plus aveuglément à l'humour, je le juge.

Bonjour Sirielle,

Il y a 23 heures, sirielle a dit :

Il me semble que la complaisance de soi à la vilainie, à la médiocrité, l'absence de remords, de scrupule, à la bassesse morale, attise son incorrigibilité, y compris exogène. Ainsi le dégoût "spectateur" peut être alors issu par exemple, de cette fatalité exacerbée, cette relative difficulté à contribuer à l'amélioration d'un comportement à la fois toxique, méprisable, et le plaisir pervers démesuré qui l'y complait (or la fierté entre autres confert un certain plaisir) conduisant alors à plus ou moins s'en détourner, s'en protéger. Ainsi le dégoût physique peut être provoqué par la perversion démesurée, qu'elle soit physique ou morale. Et toute perversion démesurée demande une certaine complaisance, une certaine fierté de ce qu'elle est.

Il appert que le plus-grand-nombre optent pour l'image apparente de la vertu plutôt que de s'enquérir de cette dernière intrinsèquement/fondamentalement, il est autrement plus facile et aisé de paraitre que d'être - vertueux ! A contrario, il est simple de sombrer peu ou prou dans le(s) vice(s), de suivre son indolence ou ses tendances pulsionnelles - ses décharges hormonales conditionnantes - quelles qu'elles soient, dit autrement, il est facile de faire n'importe quoi et difficile de réellement bien faire quelque chose, alors la plupart des gens s'orientent vers le semblant de " bien faire ", ce qui coûte peu mais donne l'impression de beaucoup, le rapport bénéfice/coût est maximal !

Ainsi une personne peut prétendre avoir une qualité qu'elle n'a pas d'une part ou épisodiquement par stratégie quand des regards sont présents, et s'en vanter publiquement d'autre part, tout en dissimulant aux yeux de tous sa kyrielle de travers qui permettent cette mascarade ainsi que ses vices connexes dérobés à la vue. 

Bien évidemment quand on commence à se rendre compte du manège on peut être fort déçu, ou pire. De plus, si on essaie de faire prendre conscience à cette personne ce qu'elle fait, mais qu'elle n'en a cure, alors on peut effectivement être dégouté·e au point de s'en détourner plus ou moins franchement, si tant est que cela soit possible. De même, si ce·tte trublion sait pertinemment ce qu'iel fait, cela signifie qu'iel y trouve un intérêt supérieur qu'à ne pas le faire, et donc un sentiment de " bien " faire ou que ce qu'iel fait soit mieux ainsi, en ce cas iel est congruent·e entre ses actes et ses pensées, quand bien même d'un point de vue extérieur cela semble/soit quelque part malsain ou pervers, en ce cas iel nourrit une satisfaction à poursuivre dans cette voie et peut ainsi le faire savoir aux autres effectivement.

Certaines personnes sont incurables, car déjà elles n'identifient pas le problème et ce, malgré des explications pourtant fournies, ne le reconnaissent encore moins et en aucun cas ne souhaitent changer quelque chose à cela, et parfois on a même un effet boomerang, i.e. plus on insiste pour leur montrer leurs erreurs et plus iels se polarisent dans le sens opposé, la pression egotique et émotionnelle prenant dorénavant le dessus ! Dit autrement, si un tel individu ne fait pas preuve d'un minimum d'intelligence émotionnelle, alors c'est peine perdue, il ne changera pas, ou alors si lentement qu'une vie entière serait insuffisante...