Assises des Deux-Sèvres : 15 ans de réclusion pour tentative de meurtre

Elle avait porté deux coups de couteau à son mari. La cour d’assises des Deux-Sèvres l’a condamnée ce mercredi 28 septembre à 15 ans de réclusion et lui a retiré l'intégralité de son autorité parentale.

La mère de famille jugée depuis lundi par la cour d’assises des Deux-Sèvres du chef de tentative de meurtre sur son mari, faits commis à Noirterre (Bressuire) le 4 septembre 2018 et pour lesquels elle était depuis en détention provisoire, a été condamnée mercredi 28 septembre 2022 à 15 ans de réclusion criminelle, pour 18 ans requis. 

Cette période sera prolongée d’un suivi socio-judiciaire de dix ans lui imposant une obligation de suivre des soins et l’interdiction d’entrer en contact avec son mari.

Par ailleurs, l’intégralité de son autorité parentale lui a été retirée.

La cour n’aura donc pas été sensible à l’argument de la défense qui a tenté de faire tomber l’intention homicide, préférant décrire «un acte soudain, non réfléchi».

"J'ai vraiment eu peur"

Plus tôt, lors de son audition par la cour, l’accusée redit que, ce soir-là, dans la chambre parentale, au premier étage, il l’avait attrapée par les cheveux, prise à la gorge, projetée sur le lit, s’était assis à califourchon sur elle en lui enserrant les poignets pour la calmer, comme à chaque fois qu’elle lui faisait une crise… «J’ai vraiment eu peur», raconte-t-elle de sa voix inarticulée à peine audible. C’est donc, dit-elle encore, pour se dégager qu’elle avait tiré de sa poche ce long couteau qu’elle gardait pour se scarifier. Et puis, les coups… 

Il est 21h largement passées mardi 27 septembre 2022. La deuxième journée de procès devant les assises des Deux-Sèvres se termine avec l’audition de l’accusée, mère de 31 ans soupçonnée d’avoir voulu tuer son mari, chez eux à Noirterre (Bressuire), au soir du 4 septembre 2018. Et c’est l’avocat du mari qui a pris deux coups de couteau, qui va formuler la question que tout le monde se pose : l'accusée va-t-elle plaider l'acquittement ?

Car, depuis l’ouverture des débats, l’accusée nourrit invariablement l’idée qu’elle n’a fait, ce soir-là, que réagir aux violences que lui infligeait son mari depuis le début de leur relation, dix ans plus tôt. Or rien n’a jamais étayé cette accusation : elle n’a jamais porté plainte, personne n’a jamais remarqué de traces de coups, à part ces marques au cou bien vite oubliées par le père. Même son amant, interrogé un peu plus tôt dans l’après-midi, personnage sûr de lui qui se présente comme son confident, avait assuré n’avoir jamais rien remarqué. Ça avait d’ailleurs agacé Me Patricia Coutant qui, avec Me Emilie Hay, partage la défense : "Alors, si je comprends bien, quand une femme dit qu’elle est battue mais qu’on ne voit rien, ça veut dire qu’elle ment ?"

Lien

Marrant ces deux avocats qui souhaiteraient qu'il existe une "présomption de femme battue"...

il y a 35 minutes, Manrak a dit :

Marrant ces deux avocats qui souhaiteraient qu'il existe une "présomption de femme battue"...

C'est déjà ce qui existe, puisque c'est "généralement" l'homme qui est violent !

il y a une heure, Plouj a dit :

C'est déjà ce qui existe, puisque c'est "généralement" l'homme qui est violent !

Bah ça n'empêche pas que, existant ou pas, ça me gonfle.