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Quelles(s) différence(s) faîtes vous entre la dictature et le totalitarisme ?


Invité hell-spawn

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Nouveau, 46ans Posté(e)
Scotlight Nouveau 3 messages
Baby Forumeur‚ 46ans‚
Posté(e)
Il y a 11 heures, Elisa* a dit :

Selon Hannah Arendt la différence entre une dictature et un régime totalitaire ne se situe pas dans l’ampleur de l’arbitraire, de la répression et des crimes, mais dans le degré de contrôle du pouvoir sur la société : une dictature devient « totalitaire » lorsqu’elle investit la totalité des sphères sociales…….

ICI

Contrairement aux dictatures traditionnelles (militaires ou autres), le totalitarisme n'utilise pas seulement la terreur dans le but d'écraser l'opposition. La terreur totalitaire continue même lorsque toute opposition est écrasée……

……. issu de l'ouvrage de Hannah Arendt Les Origines du totalitarisme(1951 ; titre original : The Origins of Totalitarianism), le mot totalitarianism exprime l'idée que la dictature ne s'exerce pas seulement dans la sphère politique, mais dans toutes, y compris les sphères privée et intime, quadrillant toute la société et tout le territoire, en imposant à tous les citoyens l'adhésion à une idéologie obligatoire, hors de laquelle ils sont considérés comme ennemis de la communauté.

Je souscris presque entièrement au post d'Elisa. A ceci près qu'on peut tout à fait envisager un totalitarisme démocratique, une situation dans laquelle une majorité imposerait des règles à la minorité jusque dans la sphère privée. Les mots "dictature" et "totalitarisme" sont très habituellement associés alors que ce sont deux sujets distincts. Cela reflète la subjectivité politique de notre temps et de notre époque. En temps qu'apôtre de David Hume, j'invite tout un chacun à ce travail interminable, profondément philosophique, qui consiste à repérer les liens qui nous paraissent évidents par habitude et non parce qu'ils sont prouvés.

Chère Elisa, je n'ai pas lu cet ouvrage d'Arendt. Mais dans Condition de l'homme moderne, il ne me semble pas qu'elle fasse une confusion entre "dictature" et "totalitarisme". Elle s'inscrit dans la lignée l'extraordinaire aphorisme 473 d'Humain, trop humain II de Nietzsche, somptueux et visionnaire.

Dans plusieurs de ses ouvrages, y compris la Rébellion des masses, Ortega y Gasset exprime l'idée que la censure, même si elle écrite par les dirigeants (Mussolini, Staline, à son époque), trouve son impulsion dans une propension répandue, chez l'être humain à regarder de travers celui qui se distingue, ne serait-ce que par la culture et l'intelligence.

J'ai moi-même constaté au cours de mes discussions, que la méfiance à l'égard de l'érudition et du livre étaient assez répandue. La tentation de l'autodafé n'est jamais très loin.

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Nouveau, 46ans Posté(e)
Scotlight Nouveau 3 messages
Baby Forumeur‚ 46ans‚
Posté(e)

J'oubliais là où je voulais en venir :

N'en déplaise à M.Onfray, nous ne sommes pas en dictature.

Mais il ne nous est pas interdit de penser que notre belle République ne débouche sur un système assez totalitaire, même si chacune de ses règles était définies par une force politique distincte, ce qui est le contraire d'une dictature.

Nous verrons.

 

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 039 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Bonjour @hell-spawn

Dans son livre Le système totalitaire Hannah Arendt cite Montesquieu " Ces principes directeurs et ces critères d'action sont, d'après Montesquieu, l'honneur dans la monarchie, la vertu dans une république et la crainte dans une tyrannie ", plus loin, elle essaie sur ce modèle simplificateur de trouver " l'essence " du totalitarisme, c'est celui de l'idéologie jusqu'au-boutiste/totale, déconnectée de tout utilitarisme - comme le pouvoir par exemple, étant donné que ce dogmatisme radical d'idée en vient à porter en lui-même les germes de son auto-destruction, contraire à sa propre survie - utilitariste, dont elle donne quelques exemples absurdes aussi bien pour le nazisme hitlérien que pour le bolchévisme stalinien. Elle dit à plusieurs reprises que ce n'est pas une forme de gouvernement, mais un mouvement - condamné à se poursuivre continument/indéfiniment au risque sinon de d'effondrer !

La terreur utilisée dans une tyrannie ou dictature et dans un État totalitaire n'a pas même vocation, dans le premier cas cela sert à garder le pouvoir face à une menace - physique, puis cesse, dans l'autre cela sert à conserver la dynamique de l'idéologie totalisante contre toute pensée " déviante " permanente à son sujet, la Race pour les allemands et l'Histoire pour les russes, elle perdure et est sans cesse renouvelée puisque l'Idée n'est jamais parfaitement accessible, seulement approchée...

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