Dolly

Voilà un an que tu n'es plus de ce monde , des années passées à courir ensemble, lorsque tu faisais le mur pour m'accompagner, j'imagine que  les raclées que tu prenais en rentrant  valaient bien  ces heures à courir sur la plage, le long du littoral et dans la commune voisine avec moi, l'on avait en commun cet amour de la liberté...

Dès que je passais devant la petite route qui longeait la ferme où tu vivais , tu m'attendais , tu connaissais l'heure, car j'étais réglé comme une horloge au moins pour cette activité..

Je me souviens la première fois où je t'ai vue sur la plage avec ton maître qui te filait des coups de pieds dans le ventre, certainement que tu ne voulais pas obéir à un abruti, ou même obéir tout court.

je suis descendu moi-même sur la plage ce jour-là en disant à ce con d'arrêter cela de suite et ensuite je me suis même rendu chez toi, j'ai vu ta maîtresse qui m'a dit que tu étais heureuse devant son mari qui se pissait dessus et dont elle attendait une réaction car il avait pour réputation d'être violent mais l'on tombe toujours sur plus fou que soi.

Je me souviens le jour où voulant m'accompagner, j'ai entendu  ta maîtresse vociférer et te rappeler à l'ordre.. chose que tu as fait en apparence avant de revenir, rentrer dans un champ de choux pour ne pas être vue et me rejoindre un KM plus loin.

Ces matins  d'été où à 10 h il fait déjà chaud et ces deux points d'eau, cette eau mise dans le creux de mes mains et que tu venais boire.

Ces voitures roulant au ralenti dans cette cité corsaire mais dont tu ne supportais pas la présence voulant constamment croquer les pneus sous  les oulah , oh attention des badauds  voyant la scène, ne sachant pas  que c'était un de tes travers dû  à ta race quasi - impossible à corriger.

Ces gens persuadés que tu  "étais à moi" alors qu'il 'n'en était rien parce que tu m'écoutais dans la seconde  lorsque je te grondais un tout tout petit peu..

Et sur le chemin du retour,  lorsque  je te déposais devant l'entrée de la ferme , tu t'arrêtais, me regardais et tu attendais que je te caresse en te disant à demain peut-être.

Je sais , que tu reposes au fond de la ferme entourée de peupliers lorsque je passe ,c'est si calme , si serein , ça me fait de la peine de te savoir là mais chaud au coeur également..

Je t'ai aimé ma Dolly, je t'aime  et je t'aimerai toujours, j'aimerai me reposer dans un endroit aussi serein que le tien et pas entouré de connards au cimetière, ou alors dans les flammes de l'enfer mais alors aucune chance de t'y retrouver..

bonjour,

Oui, c'est là ou certains mots prennent tous leurs sens, et qui dit Maîtres, implique Esclaves...

Certains seront des compagnons de vie(s), ce qui est nettement plus délicat...